Résumé : À celui ou celle qui s’intéresse au montage, trois évidences s’imposent spontanément, à la fois complémentaires et contradictoires : 1) le montage ne représente qu’une fraction de l’expérience cinématographique, l’une des plus abstraites et intangibles, qui plus est ; 2) le montage constitue l’essence de tout le cinéma, son principe esthétique fondamental ; 3) le montage est une idée de l’art qui dépasse le cadre strictement filmique, pour englober tout ce que les œuvres comptent de possibilités d’association et de mise en relation d’éléments hétérogènes. Si le montage était un lieu, il serait à la fois le territoire propre du cinéma, une portion et une extension de ce territoire. Dans cette introduction, nous nous demanderons comment il est possible de situer les « marges » d’un tel territoire.