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Classiques Garnier

Résumés des contributions

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Résumés des contributions

Virgile Chassagnon et Véronique Dutraive, « Introduction. Lhistoire comme expérience et connaissance : lhéritage institutionnaliste progressiste pour comprendre léconomie moderne »

Lintroduction générale est structurée de la manière suivante. Elle présente lInstitut de Recherche pour lÉconomie Politique de lEntreprise (IREPE), cadre des travaux de réflexion sur la réforme de lentreprise qui ont conduit à cet ouvrage. Puis elle analyse la grille danalyse théorique et méthodologique commune aux contributeurs inspirée de « linstitutionnalisme pragmatiste ». Enfin elle dévoile la structure de louvrage, le contenu et les enjeux des différents textes qui y sont réunis.

Laure Bazzoli et Véronique Dutraive, « Travail, démocratie et créativité. Une perspective pragmatiste »

Ce texte explore la question de la centralité du travail au prisme du pragmatisme de J. Dewey lequel permet dinterroger les portraits contrastés des évolutions du travail aujourdhui (rationalisation néo-libérale du travail versus développement des activités créatives). À partir de larticulation faite par Dewey entre économie, démocratie et créativité (partie 1), nous présentons lidée dune centralité ontologique du travail pour interroger ses transformations contemporaines (partie 2).

Guillaume Vallet, « Albion W. Small et la démocratie dans lentreprise »

Albion W. Small (1854-1926), une figure intellectuelle marquante de lÈre progressiste américaine, considérait lentreprise comme une institution permettant de développer la coopération entre les parties prenantes, à condition de redéfinir la propriété du capital ainsi que les bases de lexercice dune démocratie en son sein. Ce chapitre lexplique à travers la présentation de la sociologie de Small, appliquée à la démocratie dans lentreprise. Cette question présente aussi des enjeux sociétaux.

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Laure Bazzoli et Benjamin Dubrion, « “La” science comme modalité de régulation des relations de travail ? Éclairage à partir des débats entre taylorisme et institutionnalisme »

Sappuyant sur les débats entre le management scientifique et léconomie institutionnaliste au début du xxe siècle, cet article montre que sont en jeu deux conceptions de la science et de ses rapports au travail, qui font écho aux problèmes actuels. La partie 1 présente dans une veine critique la vision scientiste commune à lapproche taylorienne et à la théorie économique standard. La partie 2 plaide pour une conception alternative pragmatiste prenant ses sources dans les travaux de John R. Commons.

Olivier Brette, « Le travail à lépreuve du capitalisme financiarisé. Lactualité de linstitutionnalisme de Thorstein B. Veblen »

Larticle propose une lecture de lanalyse que T. Veblen a faite du travail et des effets exercés sur celui-ci par le capitalisme financiarisé. Après avoir présenté sa théorie des instincts (partie 1), il montre le rôle que Veblen reconnaît aux habitudes de travail dans la formation de la personnalité individuelle (partie 2). Il expose ensuite son analyse de lévolution institutionnelle du travail (parie 3), et enfin celle du travail à lère de la grande entreprise daffaires (partie 4).

Virgile Chassagnon et Guillaume Vallet, « Les inégalités contre la démocratie industrielle. Une perspective historique progressiste autour de lœuvre dAlbion W. Small »

La question des inégalités et de la démocratie économique a été analysée durant lère progressiste américaine (1890-1820), notamment à travers lœuvre dAlbion W. Small. La première partie du chapitre analyse le contexte des inégalités qui entoure les recherches de Small. La seconde partie traite de ses principales propositions pour réduire les inégalités au travail. La troisième partie met en perspective la pensée de Small avec les autres contributeurs institutionnalistes de cette période progressiste.

Hervé Charmettant, « Chester Barnard et la démocratie industrielle. Une autre voie du progressisme américain en déshérence »

Chester Barnard est connu pour son ouvrage sur The Functions of the Executive (1938). Ici, cest en tant que promoteur de la démocratie dentreprise que nous 355souhaitons le faire redécouvrir. Après avoir montré les affinités entre Barnard et la pensée progressiste américaine de son époque (partie 1), nous revenons sur sa conception originale de lindustrial democracy (partie 2) pour montrer enfin que celle-ci est en cohérence avec ses vues sur lautorité, contribuant même à les éclairer (partie 3).

Bernard Baudry, Virgile Chassagnon et Naciba Haned, « Atmosphère organisationnelle et démocratie industrielle. Une analyse (néo-)institutionnaliste théorique et empirique »

Le rôle de latmosphère au travail dans le gouvernement de la firme doit être repensé. La première partie du chapitre présente le concept institutionnaliste datmosphère développé par Oliver E. Williamson. La seconde partie reconsidère le concept datmosphère à laune des enjeux de la firme moderne. La troisième partie opérationnalise ce concept à travers un modèle théorique et la formulation dhypothèses testables. La quatrième partie présente létude économétrique réalisée et discute ses principaux résultats.

Benjamin Chapas, Hervé Charmettant et Virgile Chassagnon, « Lempowerment dans une perspective déconomie institutionnaliste. Une application aux coopératives de salariés »

Ce chapitre entend passer lempowerment comme vecteur démancipation au crible du progressisme des économistes du vieil institutionnalisme. Pour ce faire, nous dégagerons la nature du concept de sa gangue managériale contemporaine (parties 1 et 2), en montrant comment lempowerment peut aider à la construction dun capitalisme raisonnable (partie 3). Le cas des coopératives de salariés nous permettra dillustrer cette possibilité (partie 4).

Thierry Kirat, « Lentreprise, le nouveau constitutionnalisme et les pouvoirs privés. Nouveaux regards (critiques) sur lentreprise et le droit »

Lobjectif de la contribution est de présenter de manière critique les développements du « nouveau constitutionnalisme » qui touchent aux entreprises, notamment aux firmes transnationales, et aux pouvoirs privés. Le « nouveau constitutionnalisme » appliqué à lentreprise pose des problèmes théoriques et analytiques (partie 1). Lassujettissement des entreprises à ne pas enfreindre, voire à garantir les droits humains est une forme de constitutionnalisation des firmes multinationales (partie 2).