Ouverture

Ce colloque marque pour moi une étape précieuse. Il y a quelques semaines seulement nous étions en délégation à Paris, au ministère de la Culture, pour présenter et soutenir la candidature du Centre culturel de Goutelas au statut de Centre culturel de rencontre. Un statut qui, pour l’instant, n’est diffusé qu’en France et en Europe, et qui le sera bientôt en Asie à la demande de la Chine. C’est un statut très original. Il ne suffit pas d’avoir un patrimoine, de l’avoir restauré, même magnifiquement, même avec beaucoup de dévouement : il faut ensuite l’animer au fil des âges, et assurer son rayonnement. Cette demande, qui a été prise en considération, c’est-à-dire accueillie avec faveur, par la Ministre de la Culture, a été formée en prenant appui sur trois termes, symboles de l’animation singulière pratiquée à Goutelas depuis un demi-siècle déjà : Humanisme, Droit, Création.

Quel meilleur exemple que ce colloque pour montrer comment ces trois termes se lient ?

Si le thème de l’humanisme peut sembler rebattu, il y a maintenant des perspectives nouvelles, à l’heure de la mondialisation, pour un humanisme actif, c’est-à-dire un humanisme qui lutte, résiste à la déshumanisation et soutient la lutte pour l’humanisation. Cette conception ouverte vers l’avenir est celle que nous souhaitons retrouver dans la deuxième journée du colloque.

Nous allons, aujourd’hui, parler d’histoire du droit. Ce ne sera pas un travail de pur érudit. La qualité de tous les savants spécialistes réunis ici autoriserait à parler d’érudition. Mais il s’agit de plus que cela. Le rôle du droit dans nos sociétés est à redistribuer à chaque étape de l’histoire. Jean Papon est un homme à la fois méconnu et controversé. Célébré comme « Grand juge », il fut exposé, en des temps troublés, à mille avanies. Et, la critique ultérieure ne lui a pas réservé que des louanges ! L’homme, qui fut un juriste humaniste, a dû affronter, dans notre petite province du Forez, des troubles singuliers, à une époque