Résumés

Robert Bedon, « Diderot et l’article “Langres” de l’Encyclopédie »

L’article « Langres » de l’Encyclopédie dont Diderot lui-même est l’auteur, repose sur des travaux préalables d’érudition et vise à conférer du prestige à la ville natale du philosophe.

Jean-Marie André, « Diderot et l’Antiquité romaine. Antiquités et Antiquité »

Chez Diderot, la critique récurrente de l’« anticomanie », est liée à l’orientation scientifique et technique de l’Encyclopédie, notamment dans les Salons où se révèle la culture archéologique du Langrois, inséparable du genre pictural des « ruines » d’Hubert Robert, et une esthétique combinée à la méditation philosophique.

Mary-Anne Zagdoun, « Diderot et l’esthétique d’Aristote »

Dramaturge et créateur du drame bourgeois, Diderot fut aussi un théoricien du théâtre. Le traité De la poésie dramatique, marqué par la Poétique d’Aristote, et le Paradoxe du Comédien accusent des points de rencontre entre le Stagirite et le philosophe des Lumières, mais aussi des différences entre les esthétiques des deux auteurs.

Dominique Bocage-Lefèbvre, « La célébration de l’Antiquité dans trois œuvres esthétiques de Diderot. Essais sur la peinture, Éloge de Térence, Pensées détachées sur la peinture »

L’article porte sur la célébration de l’Antiquité dans trois œuvres de Diderot, Essais sur la peinture, Éloge de Térence, Pensées détachées sur la peinture. L’influence de l’Antiquité s’observe dans le style et la forme des écrits du philosophe par l’utilisation du panégyrique et du dialogue. De plus, l’Antiquité 382est un modèle dans la réflexion esthétique et sociologique, ainsi que dans le domaine théâtral pour Diderot.

Nadège Neumuller, « Diderot et l’histoire plinienne des arts »

L’étude se propose de montrer la filiation entre les écrits de Diderot et ceux de Pline l’Ancien sur les arts plastiques. On observe chez les deux auteurs une même tendance à s’affranchir de l’image et le recours aux mêmes critères d’appréciation des œuvres d’art.

Charles Philippe Assembé Ela, « Un paragone oublié, Diderot-Falconet-Pline »

Le différend qui oppose Diderot à Falconet marque un tournant décisif dans la constitution de la critique d’art : le discours esthétique s’émancipe des traditions rhétoriques et littéraires ; l’affrontement entre artistes et littérateurs dépasse les approches antérieures ; les positionnements du salonnier vis-à-vis des Anciens permettent d’homologuer la scientificité d’un genre.

Sophia Felopoulou, « Le dialogue diderotien avec Aristote et Platon »

Une grande partie de l’œuvre de Diderot repose sur un dialogue philosophique et artistique entre le Langrois et l’Antiquité classique tantôt approuvée, tantôt réfutée. Malgré l’influence de la Poétique d’Aristote sur la pensée de Diderot, celui-ci n’hésite pas à prendre ses distances par rapport au Stagirite et à se fonder sur Platon pour enrichir le débat.

Christine Hamman, « Sénèque avocat de Diderot, procureur de Rousseau »

C’est à travers Sénèque que Diderot et Rousseau jugent leur œuvre et leur vie. L’article met en valeur deux points de rencontre entre les frères ennemis au carrefour Sénèque : une commune défiance à l’égard du public ; l’impuissance du philosophe en matière de politique ; la difficulté d’un engagement politique sans compromission morale. Mais les conclusions des deux auteurs diffèrent sur la conduite à tenir.

Cécile Merckel, « La figure de Sénèque dans l’Essai sur les règnes de Claude et de Néron de Diderot »

L’Essai sur le règne de Claude et de Néron permet à Diderot de mettre en lumière les enjeux de la relation entre la philosophie et le pouvoir et surtout de se distancer de la figure controversée de Sénèque en apparaissant lui-même comme une figure stable et impartiale.

Valérie Perez, « Le jeu agonistique de la parole. Diderot et le parler-vrai »

Durant un séjour en Russie, Diderot joua auprès de Catherine II le rôle de conseiller politique dont la parole relève de la parrêsia, notion qui permet de reposer le problème du parler-vrai.

Tatiana Smoliarova, « L’inspiration pindarique chez Diderot ou la composition personnifiée »

Fervent admirateur de Pindare, Diderot associe le nom du poète à un ensemble de concepts clés de son esthétique et de son éthique. Il se risque à imiter l’ode pindarique, mais avec une distorsion entre la forme de la célébration royale et le contenu, le tyrannicide.

Marie Saint Martin, « “La vérité ! La nature ! Les Anciens ! Sophocle ! Philoctète !” Diderot et l’Antiquité, l’invention d’une modernité à l’antique »

Chez Diderot, la référence antique fonctionne comme une coquille vide et assez malléable pour lui permettre d’y projeter son ambition d’un renouveau de la scène dramaturgique française. Ainsi conçue, la référence aux Anciens est en mesure de soutenir l’entreprise de reconstruction d’un théâtre usé dans ses stéréotypes.

Gualtiero Calboli, « L’Essai Sur Térence de Diderot et la Vie de Térence chez Donat. Étude critique et comparée »

L’influence de Térence sur Diderot se perçoit dans ses critiques comme l’essai Sur Térence et dans ses pièces de théâtre. L’œuvre de l’Encyclopédiste témoigne d’une connaissance précise et directe des comédies et de la Vie de 384Térence de Donat mais exprime aussi les convictions esthétiques et éthiques personnelles du philosophe.

Marilina Gianico, « “Avons-ous plus de délicatesse et plus de génie que les Athéniens ?” L’Antiquité classique, légitimation de la réforme théâtrale diderotienne »

Le rapport de Diderot au répertoire de l’Antiquité gréco-latine transcende la simple imitation et la reprise de modèles. Les textes théoriques sur le théâtre insistent sur la puissance émotionnelle des textes anciens et élaborent une poétique de la représentation pathétique.

Houda Landolsi, « Suzanne Simonin, une héroïne de l’Antiquité ? »

Malgré le déclin de la tragédie classique au début du xviiie siècle, le tragique réapparaît dans La Religieuse de Diderot sous une forme renouvelée et qui donne lieu à des parallèles avec la tragédie grecque.

Aude Lehmann, « L’image de Cicéron dans l’œuvre de Diderot »

La présence de Cicéron dans les écrits diderotiens s’impose comme une évidence. L’image qui se dessine de l’Arpinate, conformiste à certains égards et sérieusement documentée est parfois déformée par les souvenirs personnels de Diderot, sa sensibilité exacerbée et son tempérament passionné.

Aurélien Gautherie, « Celse et le De Medicina dans l’Encyclopédie de Diderot »

Le De Medicina de Celse a suscité de la part de Diderot un vif intérêt. Les données du traité ont cependant été diversement exploitées, de la simple référence à la compilation ou au résumé, à la reprise déformée de certaines phrases, à l’attribution erronée de certains propos.