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Classiques Garnier

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  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Dictionnaire Victor Hugo
  • Pages : 565 à 566
  • Collection : Dictionnaires et synthèses, n° 24
  • Thème CLIL : 3431 -- ENCYCLOPÉDIES, DICTIONNAIRES -- Encyclopédies et dictionnaires thématiques
  • EAN : 9782406146261
  • ISBN : 978-2-406-14626-1
  • ISSN : 2261-5938
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14626-1.p.0565
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 21/06/2023
  • Langue : Français
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Kant, Emmanuel

→  ; morale ; Renouvier ; spiritualisme.

Karr, Alphonse

1808-1890

Romancier, journaliste, fondateur et unique rédacteur de la revue satirique Les Guêpes (1839-1849), le « bavard Karr » [Hovasse, 2001b, p. 965] était indiscret même vis-à-vis de ses amis. Amant de Juliette Drouet*, quil encense dans ses critiques, au moment où celle-ci rencontre Hugo, cest lui qui, en 1843, annonce dans son journal la parution du Livre damour, recueil de vers à Adèle* que Sainte-Beuve*, désireux de se réconcilier avec Hugo, voulait faire oublier.

Cest encore par un article de Karr dans Le Siècle que Hugo, alors en voyage, apprend la noyade de sa fille Léopoldine* et de son gendre. Karr, grand admirateur de Notre-Dame de Paris, y fait de Charles Vacquerie* un nouveau Quasimodo*, qui meurt volontairement de navoir pu sauver celle quil aime – version romantique immédiatement adoptée par Hugo.

Républicain, Karr collabore à LÉvénement* en 1848 – et part lui aussi en exil au moment du coup dÉtat ; il sinstalle à Nice, alors rattachée au royaume de Piémont-Sardaigne. Karr sy passionne pour la nature : auteur dun Comment insulter les plantes en latin, il cultive fleurs et fruits en même temps que son esprit – continuant à écrire et à défendre Hugo, avec qui il entretient une correspondance régulière. Puis il dirigera la Ligue populaire contre la vivisection créée en 1882 – dont Hugo est le président dhonneur.

Hovasse, 2001b, 2008c.

→ Nerval.

Caroline Julliot

Kesler, Eugène Hennett,
dit de 

1803 ou 1804-1870

Fils dun émigré dont il partagea longtemps les idées, il revint, après une vie aventureuse, battre le pavé parisien. En 1846, il fut engagé comme journaliste au Portefeuille diplomatique. Converti après 1848 aux idées républicaines, il entra dans la rédaction du journal dextrême gauche La Révolution, fondé en septembre 1851 par Xavier Durrieu*. Il prit part à la résistance contre le coup dÉtat du 2 décembre : il était présent à la barricade où fut tué Baudin*. Arrêté le 5, il fut détenu dans les pontons, puis expulsé de France vers Londres, doù il rejoignit Jersey en mai 1854. Il entra très vite dans le cercle Hugo. Athée* inébranlable, il était assidu aux séances des Tables*. En 1855, il suit Hugo à Guernesey, où il devient son commensal : il lui tient tête au long de discussions, parfois orageuses, sur la religion. On lui doit, dans diverses revues belges, des comptes rendus des publications faites par Hugo et ses proches. Hugo subvient à ses besoins, finit par lhéberger chez lui et prendra en charge, outre ses dettes, les frais de ses obsèques, pour lesquelles le défunt

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avait fixé par testament des clauses que Hugo respecta à la lettre : « Je ne veux pas dautre prêtre que Victor Hugo. » Ce fut à Guernesey un scandale énorme. « Hugo nest pas plus chrétien que son chien », disait-on [CFL, XIV, p. 1471]. Dans son discours, il lui assure la part dimmortalité que méritait, à défaut dautres qualités éminentes, sa fidélité à un exilé en associant son nom à la haute tradition de la pensée républicaine et laïque qui culmina avec la Révolution [AP II, p. 650 sq.]. Un écho plus grave de ces circonstances retentit dans Religions et Religion[p. 1470].

Babou, 1876 ; Durrieu, 1852 ; Hovasse, 2008c ; Stapfer, 1905 ; Waller, 2009.

→ enterrements civils ; proscrits de Jersey et de Guernesey.

Jean-Claude Fizaine †