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Classiques Garnier

[Conclusion de la « Partie physique »]

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[Conclusion
de la « Partie physique1 »]

Si les hommes et les femmes sont organisés dune manière parfaitement semblable, à cela près de quelque différence que nous avons fait voir qui ne pouvait avoir dinfluence avantageuse dans les sujets masculins ni relativement à la perfection de lesprit, ni relativement à celle du corps ; si nous avons fait voir labus des distinctions quon a cherché dans le tempérament ; si nous ne nous trompons point en disant que les femmes sont aussi nécessaires que les hommes à la génération : si généralement on ne trouve point la domination masculine dans la nature comparée ; si chaque être créé a son existence complète, parfaite et à part, ayant un égal besoin de réunion pour concourir à la propagation de lespèce, et pour la douceur particulière de la société qui intéresse également lun et lautre, comment pourrait-on fonder en physique raisonnablement la moindre idée de supériorité et dinfériorité2 ?

1 Ce titre est le fait de léditeur. Localisation : Bibliothèque de Genève (Ms fr. 215.13). À la fin dune sous-partie de larticle 3 (« Du rapport des tempéraments avec les caractères »), sur un feuillet à part.

2 Nous donnons à lire ici une autre conclusion possible pour la « Partie physique » (même localisation et même cote). Elle était initialement prévue pour venir à la fin de larticle 3, à un moment où les articles 4 et 5 nexistaient pas. Il y est donc question de la critique des médecins mais ni de la force (art. 4) ni de lanalogie animale (art. 5). Voici le texte : « Nous croyons avoir prouvé dans notre première partie limpossibilité quil y a détablir physiquement la moindre chose qui soit contraire à lopinion de légalité des sexes. Nous croyons avoir fait remarquer suffisamment combien les propos vulgaires qui se sont introduits à cette occasion daprès quelques Docteurs sont mal fondés. Nous croyons pouvoir dire encore que lopinion naturelle de légalité aurait épargné bien des erreurs sur cette matière ».