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Classiques Garnier

Conclusion de la deuxième partie

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Conclusion
de la deuxième partie

Cette période de la guerre et de laprès-guerre est incontestablement la période faste de lhistoire de lécole. Paradoxalement, la Deuxième Guerre mondiale a eu des conséquences favorables pour lécole : elle a en effet souligné limportance, à la fois de lalimentation et de lapprovisionnement énergétique.

Il est à noter que cest la profession qui est à lorigine de la reconnaissance de ladéquation, au moins partielle, de lécole à répondre à un besoin dont la Deuxième Guerre mondiale avait souligné le caractère vital : se nourrir. Tout particulièrement lors des congrès internationaux des industries agricoles, a été affirmé la profonde unité des industries alimentaires qui ont toutes pour objet de transformer des produits dorigine biologique. Lécole a été, de fait, le lieu essentiel où, en France, les premières concrétisations pédagogiques de cette unité ont été ébauchées. La loi du 13 janvier 1954 lui a, en conséquence, accordé la reconnaissance institutionnelle à étendre son enseignement à lensemble des industries alimentaires.

Des secteurs porteurs davenir tels que lingénierie pétrolière ou lindustrie des antibiotiques souvrent aux ingénieurs des industries agricoles et alimentaire formés pendant cette période et permettent à certains daccéder à des carrières exceptionnellement brillantes. Un enseignement nouveau, le génie industriel appliqué aux industries alimentaires émerge et va se révéler très fécond.

Cest ainsi que la communauté ENIAA a été encline à concevoir ce que nous avons appelé le projet décole centrale des industries alimentaires. Ce projet ne se réalisera finalement pas. Mais incontestablement, surtout par comparaison avec les premières décennies du xxe siècle, lécole fait preuve dun dynamisme affirmé.

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Pourtant lENIAA et les ingénieurs qui en sont issus ressentent comme un inconfort, voire une injustice, les conditions plus que précaires de leur installation en région Île-de-France. Une implantation partielle en région parisienne est enfin obtenue mais ne sest pas encore concrétisée. Par ailleurs, cette limitation de lactivité de létablissement en Île-de-France est cependant ressentie par les ingénieurs ENIAA comme un coup darrêt imposé à lexpansion de lécole.

Malgré tous ces aspects favorables, lENIAA reste une école en quête dun toit.

Compte tenu des conditions matérielles particulièrement difficiles dans lesquelles sest déroulé lenseignement à lENIA de 1940 à 1960, on peut qualifier cette période d« Exode ». Mais alors que pour beaucoup de Français cet exode qui commence en mai 1940 sera bref et tragique, pour lENIAA il sera long et glorieux.