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Classiques Garnier

Glossaire rhétorique et stylistique

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : De la phisionomie. Essais, III, 12
  • Pages : 173 à 174
  • Collection : Essais philosophiques sur Montaigne et son temps, n° 7
  • Série : Lectures des Essais, n° 2
  • Thème CLIL : 3130 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie moderne -- Philosophie humaniste
  • EAN : 9782406082279
  • ISBN : 978-2-406-08227-9
  • ISSN : 2260-9881
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08227-9.p.0173
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 17/06/2019
  • Langue : Français
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GLOSSAIRE RHÉTORIQUE
ET STYLISTIQUE



Amplification : figure qui consiste à étendre une unique information centrale sous plusieurs expressions, des mots ou groupes à un ensemble de phrases.
Antithèse :Figure selon laquelle le discours se développe en présentant des éléments qui s'opposent entre eux avec force.
Cadence (mineure ou majeure) : on parle de cadence lorsqu'on observe les rapports de volume dans la phrase et le rythme de celle-ci. La cadence est mineure, si le dernier ensemble de mots est plus court que ceux qui précèdent. La cadence est majeure, si le dernier ensemble de mots est plus long que ceux qui précèdent.
Chiasme :figure consistant dans un croisement des termes. D'un ordre parallèle ABAB', le chiasme fait un ordre ABB'A' :par exemple, «une cruauté malicieuse, une inhumaine raillerie» fait se succéder un nom, un adjectif, puis un adjectif et un nom. Le parallélisme au contraire fait se succéder la même structure, à savoir, dans l'exemple qui suit, un adjectif puis un nom : «une malicieuse cruauté, une inhumaine raillerie ».
Copia ou abondance :elle est un caractère du style. Elle s'oppose à la brevitas. Elle se marque par diverses variations
de répétition, par des reformulations, des expolitions. Elle est le signe et la matière de l'amplification.
Éloge paradoxal :genre particulier d'éloge dans lequel on loue un objet insignifiant (éloge de la calvitie) ; ce jeu rhétorique est souvent utilisé à la Renaissance pour interroger radicalement les valeurs qui fondent la société. Un exemple emblématique en est l'Éloge de la Folie d'Érasme.
Enargiea : voir evidentia.
Enthymème dans la Rhétorique d'Aristote, il fait partie des preuves logiques ;c'est un raisonnement par déduction. Il est un syllogisme qui repose sur des prémisses seulement probables.
Épidictique (genre) : Le genre épidictique est un des trois genres du discours (les deux autres sont le judiciaire et le délibératif); il désigne l'éloge ou le blâme.
Ethos :caractère de l'orateur qui émane de son discours.
Evidentia :qualité du style qui confere au discours une dimension visuelle très forte et qui permet à l'orateur de montrer les choses dont il parle.
Exorde :Première partie du discours qui vise à rendre l'auditoire, docile (curieux d'entendre et d'apprendre), attentif et bienveillant.
174 Expolition :figure d'amplification qui consiste à reformuler plusieurs fois la même information.

Figure de dérivation :figure qui utilise plusieurs formes lexicales de la même base.
Homéoptote :répétition d'un même marqueur grammatical dans une série de mots.
Hyperbate :figure qui se définit d'abord, à la Renaissance, comme une inversion de l'ordre des mots avant de se spécialiser comme ajout de mots après ce qui semblait être la fin de la phrase [Sur l'hyperbare dans les Essais, voir l'article de Françoise Charpentier, «I;hyperbate :une maîtresse forme du troisième allongeai) », Montaigne et les «Essais », éd. Claude Blum, Paris, H. Champion, 1990, p. 239-247].
Hypotypose :figure consistan t à décrire une scène de manière si vive, si énergique et si bien observée qu'elle s'offre aux yeux avec la présence, le relief et les couleurs de la réalité. Elle donne au style la qualité d'évidence ou evidentia.
Paradiastole : « [...] la distinction, en grec paradiaatolè, qui isole des notions similaires : "Quand tu t'appelles sage et non rusé, courageux et non présomptueux, économe et non ladre". Mais cela se rattache intégralement à la définition et par suite, je me
demande si c'est une figure» (Inst. Or., IX, III, 65) [Sur la paradiastole dans les Essais, voir l'article de Daniel Ménager, «Montaigne et l'art du "di.rtingo" », Montaigne et la rhétorique, éd. John O'Brien, Malcom Quainton, et James J. Supple, Paris, Champion, 1995, p. 149-159]•
Parataxe asyndétique La parataxe concerne l'enchaînement des propositions dans la phrase ;dans la parataxe, il n'y a pas de subordination. La parataxe asyndétique désigne un cas particulier de parataxe qui se caractérise par l'absence de conjonction de coordination.
Paronomase :figure qui rapproche deux lexies dont les signifiants se ressemblent («miel » et «fiel » par exemple) [Sur la paronomase dans les Essais, voir l'article de Michel Magnien, « "Tel ... faict des Essais qui ne sçauroit faire des effaicts" la paronomase dans les Essais », MS, 2015, 27, p. 113-126].
Prolepse : il s'agit d'un procédé de narratalogie, le récit ne suit pas la chronologie des événements, mais anticipe sur celle-ci.
Prosopopée :figure avec laquelle on fait parler une personne morte ou une entité. Elle est une forme de personnification.
Syllepse : on parle de syllepse lorsque, au sein d'une phrase, un seul et même mot peut être compris en plusieurs sens.