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Classiques Garnier

Editions

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : De la bonté et mauvaistié des femmes
  • Pages : 22 à 24
  • Réimpression de l’édition de : 2000
  • Collection : Textes de la Renaissance, n° 35
  • Série : L’Éducation des femmes à la Renaissance et à l’âge classique, n° 2
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782812455933
  • ISBN : 978-2-8124-5593-3
  • ISSN : 2105-2360
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-5593-3.p.0017
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 04/04/2007
  • Langue : Français
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EDITIONS
Les neuf éditions du traité De la bonté et mauvaistié des femmes, dont quatre à Paris et cinq en province, témoignent d'une popularité considérable, et certes bien plus grande que celle qui fut accordée aux autres ouvrages de Marconville.
Sigle Date Lieu Editeur Sigle
(A)
(B)
1 1568 Lyon Jean Pigot (P) (C)\
1573 Lyon Benoist Rigaud
1577 Lyon Benoist Rigaud
1581 Lyon Benoist Rigaud
1586 Paris V" Jean Ruelle (D) 1586 Lyon Benoist Rigaud (R)
Date Lieu
Editeur
1564
Paris
Jean Dallier
1566
Paris
Jean Dallier
1571
Paris
Jean Dallier
L'histoire des éditions peut être établie assez facilement. Terminé à Noël 1563, le manuscrit fut remis à Jean Dallier, le libraire chez qui devait paraître l'édition originale de tous les ouvrages de Marconville et celui à qui fut accordé le privilège d'imprimer De la bonté et mauvaistié des femmes.1 Il s'en faut de beaucoup que la première édition soit la meilleure : il y a de nombreuses erreurs et même des contresens. On en est prévenu d'une manière subtile dès le début, car à la page de titre il
1 Le privilège fut accordé à Jean Dallier d'imprimer « deux livres intitulez La bonté et mauvaistié des femmes. L'autre l'heur et malheur de mariage. » Aucune édition du premier ouvrage ne contient un extrait du privilège, qui fut ajouté seulement à la fin du second.

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manque un « 1 » au nom de l'auteur.1 Cette coquille est la première indication, parmi tant d'autres, que cette édition (A) a servi de base à celle que Jean Pigot publia à Lyon en 1568 (P).
Marconville a sans doute cherché à corriger son texte avant la parution de la deuxième édition en 1566 (B) : bon nombre des fautes et coquilles ont disparu. Non que la deuxième édition en soit exempte, mais le nombre d'incorrections a diminué de manière significative. De plus, l'édition B se distingue de l'originale par quelques petites retouches : les chapitres sont numérotés, et pour mieux situer l'attitude de l'auteur dans cet ouvrage complexe et apparemment plus ambigu qu'il ne l'avait cru, Marconville ajoute à la page de titre un vers qu'il traduit de l'Ecclésiastique et qui reflète ses propres sympathies humanistes et féministes : « Bien heureux est l'homme qui hante et converse avec la femme sage ». L'édition B, que nous avons choisie comme texte de base, sera reproduite non seulement dans la troisième édition parue chez Jean Dallier en 1571, mais indirectement dans la série d'éditions qui parurent à Lyon chez Benoist Rigaud entre 1573 et 1586.
La dernière édition, publiée par la veuve Jean Ruelle en 1586, est la moins satisfaisante. A la page de titre on annonce que le texte est « nouvellement reveu et corrigé », ce qui est certes prometteur, étant donné quelques passages obscurs qui résistent à l'explication. Mais les révisions sont d'une valeur contestable : on a éliminé non seulement la numérotation des chapitres, mais aussi toute pagination; apparemment pour mettre le texte plus à jour, on a avancé d'une décennie la date de la lettre-dédicace - sans pourtant rien changer au contenu; et on a omis un certain nombre des sommaires qui figuraient en
I Quoi qu'il en soit, Françoise Koehler a récemment réimprimé cette édition (Paris, Côté-Femmes, 1991) mais sans la corriger, introduisant de nouvelles incorrections qui proviennent de la transposition du texte en français moderne, et sans ajouter une seule note. Ainsi le lecteur, cherchant, par exemple, à situer « le siecle d'Annacus », restera bien perplexe. Nous signalons les erreurs de l'éd. A dans les notes, surtout pour justifier le choix de B comme texte de base.

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manchette dans toutes les éditions antérieures. Bien qu'on
n'indique nulle part qui a effectué ces révisions, ce n'est
sûrement pas le travail de Marconville lui-même, car la plupart
des corrections réduisent les accumulations synonymiques que
Marconville affectionne tellement parce qu'elles imitent un
aspect fondamental du style oratoire de son idole littéraire,
Pierre Boaistuaul. Bref, l'édition D, fautive de plusieurs points
de vue, intéresse plutôt comme curiosité et surtout comme
témoinage tardif d'une thématique toujours à la mode.
1 Sur le style de Boaistuau, voir Richard A. Carr, Pierre Boaistuau's
« Histoires tragiques » : A Study of Narrative Form and Tragic Vision (Chapel
Hill, University of North Carolina Press, 1979), pp.138-162.