Résumé : Cet article explore la façon dont trois sonnets de Dante, Pétrarque et Shakespeare articulent une conception de l’amour comme inéluctable passion des sens, qui anéantit volonté et raison. Dante adopte un ton presque scientifique qui correspond à une résignation « contrôlée » à la Cavalcanti. Pétrarque exprime un plaisir paradoxal qui est celui d’un ancrage obstiné dans la passivité. Pour Shakespeare, la pulsion sexuelle, à la fois répugnante et irrésistible, détruit l’existence même du sujet.