AVANT-PROPOS

Afin d’éclairer les débats actuels, cet ouvrage décrypte les mécanismes de la création-destruction monétaire par les banques commerciales dont le pouvoir est considérable, cependant limité par les règlements, la politique monétaire et la gestion des risques. Elles sont le cœur et le poumon du système qu’elles alimentent continuellement en liquidités. On y découvre également que les Banques centrales ne créent qu’une monnaie particulière, la monnaie interbancaire, utilisable uniquement par les banques et le Trésor, mais pas par les agents non financiers. Elles ne peuvent donc pas financer directement l’économie contrairement à une croyance assez répandue. Leur rôle a cependant beaucoup évolué ces dernières années, de prêteur en dernier ressort à sauveur ultime grâce au Quantitative Easing. Sur la question de la dette, l’ouvrage apporte un nouvel éclairage dans une conception pas très éloignée de la théorie monétaire moderne (Modern Monetary Theory) ; selon cette approche, elle cesse d’être un fardeau, en partie grâce aux nouvelles relations entre Banque centrale et Trésor, même si les risques d’inflation sont toujours présents. Enfin, les difficiles questions de la place des marchés financiers, de l’origine de l’épargne et du financement des plus-values y trouvent des réponses empiriques et théoriques. Nouvelles venues sur les marchés : les cryptomonnaies. Il est montré que ce sont des actifs spéculatifs et non des monnaies malgré l’analogie entretenue avec les anciennes monnaies métalliques.

Sur tous ces points, les fondements historiques comme les réalités contemporaines sont les principaux éléments démonstratifs. L’épisode des années 2008 à 2021 – les années de « monnaie magique » – a été particulièrement révélateur de ces nouvelles pratiques, et loin de refléter une réalité datée, il restera une période de référence particulièrement probante.