Résumé : La difficulté que l’on éprouve à associer la poésie et le cynisme tient à une conception du lyrisme fondée sur l’accord du Je lyrique avec lui-même et avec le monde. Depuis le romantisme, on valorise une poésie investie par une lucidité cruelle, caractéristique de l’ethos cynique. Les poètes cyniques retournent contre eux-mêmes les topoï du lyrisme traditionnel. À la frontière indécise de l’image poétique et du calembour, ils mettent en musique le désenchantement du monde et du langage.