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Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Correspondances et critique littéraire. xve-xxe siècles
  • Pages: 269 to 273
  • Collection: Encounters, n° 440
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406098683
  • ISBN: 978-2-406-09868-3
  • ISSN: 2261-1851
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-09868-3.p.0269
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 11-02-2020
  • Language: French
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Résumés

Julie Anselmini et Brigitte Diaz, « Introduction »

Les enjeux du volume sont présentés. Envisageant en diachronie les interactions entre écriture épistolaire et écriture critique, il déploie léventail des déclinaisons du geste critique dans lespace des correspondances. Que nous apprennent celles-ci sur la littérature telle quelle se fait et se vit ? Quels éclairages spécifiques portent-elles sur les pratiques et les représentations qui caractérisent la vie littéraire à une époque donnée ? Quelle histoire littéraire permettent-elles décrire ?

Didier Lechat, « Pratiques de lecture et postures dautorité dans Le Livre des épîtres du débat sur le Roman de la Rose »

Lapproche du Roman de la Rose dans les lettres concernées relève de lexamen critique sous divers angles, linguistique, stylistique et moral. La consignation de léchange épistolaire en un livret accroît son retentissement. La critique de la subtilité déployée par Jean de Meun et par ses défenseurs, alliée à la revendication par Christine de Pizan dun mode dexpression plus rude, vise à remettre en cause certains types de discours, mais aussi à faire réfléchir sur les pratiques de lecture.

Pascale Mounier, « Rhétorique de lépître dédicatoire. Le cas des éditions de fictions traduites à la Renaissance »

Lépître dédicatoire constitue un lieu habituel de la réflexion sur lécriture du Moyen Âge à la Révolution. Dans le cas particulier de la traduction de fictions au xvie siècle, la multiplication des niveaux dénonciation complique les stratégies rhétoriques habituellement convoquées par la communication préfacielle. Il sagit de défendre une pratique peu théorisée et en partie décriée en plus de défendre une œuvre particulière, voire le genre dont celle-ci relève.

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Jean-François Castille, « La correspondance critique de Guez de Balzac »

Tour à tour encensée puis vilipendée par la République des Lettres, léloquence épistolaire de Guez de Balzac marque un tournant dans le développement du discours critique au xviie siècle. Prolongement à distance de lart de la conversation mondaine, la lettre ouvre un espace de discours spécifique permettant ironiquement de jouer à distance avec les normes de ces institutions savantes que sont les salons ou les académies. Sans toutefois les remettre en question : là est son ambiguïté.

Enrica Zanin, « Répondre au lieu de défendre. La lettre de Chapelain à Godeau sur la règle des vingt-quatre heures »

Dans le débat sur les règles classiques, si les théoriciens écrivent généralement des commentaires ou des traités, Jean Chapelain emprunte une voie originale : il écrit des lettres. Sa missive à Godeau sur la règle des vingt-quatre heures (1630) est un texte capital pour la poétique du théâtre : il définit lillusion dramatique et fixe lunité de temps. Il sagira de comprendre en quoi la forme de la lettre rend la théorisation de Chapelain plus influente, plus accessible et plus efficace.

Pia Claudia Doering, « La critique dramatique dans les lettres de Madame de Sévigné »

Au xviie siècle, on parle du théâtre à la cour et dans les salons parisiens, chez les doctes et les « honnêtes gens ». Cest à partir de la conversation que la critique dramatique entre dans la correspondance de Mme de Sévigné. La marquise développe une technique marquée par la tension entre la conscience de limportance socio-politique du théâtre et les connaissances approfondies des positions poétologiques de son époque, dune part, et un style négligé, prétendument désinvolte, dautre part.

Carole Dornier, « Métamorphoses de lépistolaire et liberté de ton. La critique littéraire et la forme-lettre au xviiie siècle »

À la fin du xviie siècle et au xviiie siècle, la critique littéraire sexprime souvent par lettres et adopte un nouveau style opposé à lexpression normative des Doctes. Les distinctions entre public et privé, manuscrit et imprimé, 271correspondances et périodiques, lettres authentiques et fictionnelles, ne rendent pas compte du foisonnement et des spécificités de cet usage de la lettre visant à faire entendre un jugement sur les œuvres indépendant des institutions culturelles.

Brigitte Diaz, « Pour une autre histoire littéraire. Correspondances et exercice critique au xixe siècle »

Larticle se penche sur la veine critique qui irrigue les correspondances de nombreux écrivains du xixe siècle. Après avoir circonscrit la place et le statut quelle y occupe, et saisi les formes majeures quy emprunte cette « critique en acte », il suit le devenir de cette pensée qui naît dans la lettre mais migre parfois vers dautres espaces, souvent celui du journal, où la lettre revêt alors une puissance de conviction singulière.

Franziska Meier, « “La poésie fugitive” dans la correspondance dHonoré de Balzac »

Contrairement à la plupart de ses contemporains, Balzac reste très sensible à la réussite métrique de la Divine Comédie. Larticle propose de réinterroger la question du rapport de Balzac à la poésie, en tant quart de la rime et du mètre. En sappuyant sur les lettres de jeunesse adressées à sa sœur Laure et à Madame de Berny, il entend mettre en relief dans quelle mesure lhéritage du classicisme – le primat accordé à la poésie – continue de hanter les prosateurs du xixe siècle.

Julie Anselmini, « Art épistolaire et critique littéraire chez Jules Barbey dAurevilly »

Larticle examine les manifestations et les enjeux dune critique créatrice singulière dans la correspondance de Barbey dAurevilly avec Trebutien. Chambre décho de leurs débats littéraires, cette correspondance est aussi un creuset des articles que Barbey rédige pour divers journaux, ainsi quun envers réflexif de lœuvre littéraire quil élabore dans le même temps. De cette œuvre, à laquelle elles servent parfois de manuscrits, les lettres dévoilent le continuum, de la genèse à la publication.

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Henning Hufnagel, « Flaubert parnassien, Parnasse flaubertien. Correspondances poétologiques »

Flaubert a développé les principes de sa poétique en dialoguant avec les positions de Leconte de Lisle, comme le montrent des convergences généralement ignorées entre le romancier et le chef du Parnasse. Cela inclut aussi la réflexion sur une littérature qui recourt à la science, élément généralement absent des descriptions critiques de la poésie. De cette façon, la contribution jette une nouvelle lumière sur les rapports entre les genres dans la littérature française du xixe siècle.

Fabian Schmitz, « La correspondance de Marcel Proust avec Robert Dreyfus. Du champ littéraire à la poétique du pastiche »

La correspondance de Marcel Proust et Robert Dreyfus montre que la fonction métacritique du genre épistolaire englobe toutes les questions pertinentes portant sur la production littéraire. Les interdépendances entre les aspects du champ littéraire et les débats critiques et littéraires seront envisagées par lun et lautre. Finalement, Proust considère le texte journalistique comme un espace textuel qui se prête aux exercices de style dont lapogée serait la poétique du pastiche.

Marie-Hélène Boblet, « Correspondance Jacques Rivière et Alain-Fournier, 1905-1914. Quand un romancier et un essayiste inventent “le roman de laventure” à la française »

À partir de 1905, tandis quAlain-Fournier élabore Le Grand Meaulnes et Jacques Rivière lessai Le Roman daventure parus en 1913, la correspondance des deux amis éclaire les rejets et les projets de cette nouvelle génération littéraire qui invente une forme romanesque paradoxale. Au-delà, les lettres dAlain-Fournier révèlent le rôle heuristique de la critique littéraire pratiquée par ces épistoliers, qui ouvrent un accès vers le « nouveau » roman quils appellent de leurs vœux.

Anne Gourio, « Poéthique de la correspondance. Georges Perros et Lorand Gaspar, poètes hors du texte »

Alors que simpose dans les années 1960 et 1970 un discours critique modelé par le structuralisme, la correspondance savère lespace privilégié où une autre conception du texte est mise en œuvre, « proposition de monde » 273plus quobjet « verbal offert à la jouissance esthétique et à lanalyse » (J.-C. Pinson). À partir de la correspondance entre Georges Perros et Lorand Gaspar, cette contribution entend montrer que le genre épistolaire est lespace où la poéthique seffectue et sactualise.

Marie Hartmann, « Correspondances et critique littéraire. Le Nouveau Roman en question dans la correspondance dAlain Robbe-Grillet et de Claude Simon »

Cette réflexion montre leffet des échanges dAlain Robbe-Grillet et Claude Simon sur leur production théorique et littéraire. Elle expose les continuités et les ruptures entre prises de position publiques et privées. Mettant en avant lécart entre eux, elle détaille la manière dont sapprofondit leur conception théorique de leur art. La délibération entre eux se poursuit enfin dans leurs récits autobiographiques respectifs, chacun construisant de lautre une vision ironique.