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Classiques Garnier

Introduction

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Correspondance. Tome XXV. Suppléments (1817-1876)
  • Pages : I à IV
  • Réimpression de l’édition de : 1991
  • Collection : Bibliothèque du xixe siècle, n° 25 – Hors collection
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782406085034
  • ISBN : 978-2-406-08503-4
  • ISSN : 2258-8825
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08503-4.p.0007
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 29/04/2019
  • Langue : Français
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INTRODUCTION




Si la publication d'une Correspondance suscite bien des joies, comme toutes choses humaines elle s'accompagne de regrets. Il en est un qui se manifestait pour moi ir la sortie de chaque volume :regret de laisser sur le bard de la route des lettres qui auraient dû y prendre place, n'était qu'elles se fussent mali- gnernent manifestées trop tard, en faisant à l'éditeur un pied de nez vexatoire. Vingt-quatre fois j'ai dû me contenter de boucler solidement ces retardataires, en attente du dernier volume- bulai.
Voici le moment où je les délivre de leur prison, les unes bien complètes, les autres en lambeaux lacunaires, lorsque je ne dispose que des bribes figurant sur des catalogues trop discrets. Et je prévois que, lorsque j'aurai donné le bon à tirer de ce vingt-cinquième, il en surgira encore.
Ma reconnaissance va, bien sûr, aux nombreux informateurs bénévoles qui ont pris l'initiative de me signaler ces apparitions (certainr avec une constance méritoire), ainsi qu'aux inter- médiaires que j'ai importunés pour remonter jusqu'à l'original, ou qui ont aiguillé vers moi des lots menacés de dispersion. Je ne jurerais pas que quelques-uns n'ont acquis tel autographe que pour avoir le plaisir de me le communiquer.
A part une lettre de jeunesse (1817), le lecteur trouvera ici représentées presque toutes les années, de 1820 à 1876. Les quatre-vingt-cinq lettres aux amies de pension devraient inté- resser particulièrement les spécialistes des Correspondances : on
8 y unit naître la vocation d'écrivain. Si l'on éprouve parfois un peu d'agacement devant un flux de logorrhée, elles sont révéla- trices d'un besoin d'aimer et de communiquer bien compréhen- sible chez la jeune fille privée de compagnie, près d'une aïeule fort diminuée pur l'âge et lu maladie. Inédites, elles ont été en majeure partie copiées sur les autographes ; d'autres sur des dactylographies assez fautives, datant du début de ce siècle, dont les originaux ont selon toute vraisemblance disparu.
C'est aussi grâce à des copier que j'ai pu enrichir la correspondance avec Michel de Bourges, mais là ce sont des copies visiblement plus anciennes, soignées et offrant toutes le.r apparences de !'authenticité. Le papier, l'écriture, datent de plus d'un siècle, et le rapprochement du texte avec celui dont nous disposions jusqu'à ce jour (celui de la Revue illustrée de 1890-1891) atteste un état antérieur, plus complet, et sans les altérations de dates, de noms de personnes et de lieux que nous avions signalées au tome III. L'idéal eût été d'opérer une refonte complète, mais cela entraînait la reprise d'une cin- quantaine de lettres, certaines fort longues, et la surcharge d'un volume déjà corpulent. Nou.r nous sommes bornés à donner ici quatre lettres complètement inédites (n° 149, 160, 163, 168) et trois autres qui offrent des paragraphes importants censurés par les éditions précédentes. Peut-être une réimpression totale séparée de cette correspondance pourra-t-elle être envisa- gée plus tard.
Certains correspondants déjà bien connus frgurent ici avec un nombre substantiel de lettres retrouvées tardivement. C'est le cas d'Augustine de Berthnldi, la jeune cousine quasiment adoptée à partir de 1845, dont on pouvait s'êtonner de ne retrouver qu'une petite partie des lettres qu'elle avait dû recevoir; — de Marc Dufraisse, préfet de l'Indre en 1848, exilé à la suite du coup d'État, auquel l'intervention de la rornan- cière évita une sanction bien pire : — de Gabriel Falampin, avocat et homme d'affaires de George Sand à Paris pendant de longues années : cette correspondance n'est pas toujours d'un intérêt majeur ni passionnante, mais elle éclaire de nombreux détails de lu biographie et des rnuvres, outre les questions de finances ; —d'Eugène Lambert, le jeune peintre gzre nos lecteurs connaissent bien.
9 Je n'ai pas toujor~rs réussi dans mes tentatives pour enrichir ce dernier volume des lettres dont l'existence et le gîte m'étaient connus. Ce serait trop beau. Depuis longtemps, des familles aux attaches berrichonnes, descendant d'amis intimer de George Sand, m'ont opposé der refus, assortis de motifs divers, et renouvelés. Un autre collectionneur venait de m'autoriser l'ac- cès inconditionnel de ses cartons, quand la rilort est venue le prendre à l'improviste :ses héritiers ne s'estimèrent pas liés par une promesse verbale, ils étaient sûrs que la divulgation ferait chuter la cote à Drouot des autographes, Un sandiste jaloux de l'intérêt suscité par mes premiers volumes fzt un testament qui enjoignait à ses neveux de garder sous le boisseau pendant un demi-siècle la cinquantaine d'autographes qu'il avait acquis dans le commerce, sûr ainsi qu'ils ne passeraient jamais à ma portée. Espérons que tous ces précieux documents ne seront par victimes d'incendies, de dégâts des eaux, ou de l'inculture de futurs héritiers, et qu'ils parviendront un jour entre les mains des successeurs que je me souhaite. Quelques regrets que l'on prlisse éprouver, il convient d'accepter avec philosophie les déceptions, en se disant qu'il faut laisser du grain à moudre. J'aurai pour ma part ramassé beaucoup de javelles,
En disant adieu à mes lecteurs, heureux d'avoir pu mener à bien, malgré les atteintes de l'âge, une tâche qu'avec le recul je me trouve bien présomptueux d'avoir osé entreprendre, il ne me reste plus qu'à conclure comme les vieux écrivains ; K Excusez les fautes de l'auteur!„
Georges Lusily
P.S. —Dans ce tome XXV, nous avons numéroté les lettres à partir de 1, en faisant précéder le numéro d'un S (Supplément) pour éviter les confusions. IZ n'était pas possible d'utiliser, comme ont pu le faire d'autres éditeurs confrontés au même problème mais dans de moindres proportions, der bis et des ter permettant d'intercaler telle nouvelle venue à sa place chrono- logique. Ici les nouvelles étaient trop nombreuses.
Lorsqu'une lettre a déjà été annoncée dans un tome prë- cédent, grâce à une inscription au carnet d'enregistrement ou aux Agendas, ou par un fragment tiré d'un catalogue, le n° est suivi, entre parenthèses, du n" primitif.
10 On trouvera, dans ce volume, 1032 numéros, dont 949 lettres ou billets, 1 traité et 1 reçu, plus 82 en défi- cit.766 documents ont été copiés ou vérifiés sur autogruphes, microfilms ou photocopies, .Toit 80 % du total. 658 sont totale- ment inédits, 37 le sont partiellement, soit plus de 73 %.