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Classiques Garnier

Index des correspondants

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Correspondance. Tome III. Juillet 1835 – avril 1837
  • Pages : 857 à 902
  • Réimpression de l’édition de : 1967
  • Collection : Bibliothèque du xixe siècle, n° 3 – Hors collection
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782406084372
  • ISBN : 978-2-406-08437-2
  • ISSN : 2258-8825
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08437-2.p.0881
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 19/10/2018
  • Langue : Français
881 INDEX DES CORRESPONDANTS '

AcoLLns (Pierre-Isidore). - ggg, Io45, Io58, Io39, Iogg, Iloz, II15, II18, II19, II20, II2I, II22, II25, II2â, 1143, I167, 1284 t7iJ, 1293, 1229, I22I, I240, 1248.
Né à La Châtre (Indre) le 7 prairial an III - z6 mai 1795 Pierre Acollas y fut avoué de 2822 à 1836. C'est alors que George Sand lui confie ses intérêts, lors de son procès en sépa- ration. Après une période où il semble interrompre toute activité, de 2837 à 1845, nous le retrouvons avocat au barreau de sa ville natale, jusqu'à sa mort, survenue auMagny (Indre) le 3 septembre 2847.
Il laissait un fils, René-Paul-Émile (1826-Is~1), et une fille, Marie-Clémence-Isaure. Le premier deviendra un éminent professeur à la Faculté de droit de Paris, jurisconsulte renommé, auteur de plusieurs traités et ouvrages de droit et de politique. Il était d'idées avancées, qui ]ui valurent l'honneur d'une condamnation par les tribunaux de l'Empire. Il sera plus tard en relations (peu suivies semble-t-il) avec G. S.

AGOULT (Marie-Catherine-Sophie de Flavigny, comtesse d'). g83, Io6g, Iso3, IIôI, I215, 1259, 1273. 1324, 1346, 1353
1396, 1418, 1421, 1427. 1444, 1447•
Il est impossible de condenser en trente lignes une existence aussi pleine et aussi agitée; M. Jacques Vier lui a consacré six volumes in-So compacts, flanqués d'annexes imposantes, sans avoir réussi à vider ses cartons. Nous renvovons donc à ses remarquables ouvrages, en prévenant toutefois le lecteur qu'il nous trouvera parfois en désaccord sur le chapitre des relations entre George Sand et Marie d'Agoult. On peut lire aussi l'ouvrage plus rapide de Claude Aragonnès :Marie

1. Ler numéror renvoient aux Iettrer et non aux gager.

882 dl7goult, une dertinée rmnantiyue, (Hachette, 1938). Esquissons à grands traits :née le 3o décembre i8o5 àFrancfort-sur-le- Main d'un père français et d'une mère allemande, Marie de Flavigny épouse le z6 mai i8z7 le comte Charles d'Agoult, colonel de cavalerie, parti honorable sans plus, et qui, à dis- tance, paraît assez peu fait pour cette jeune fille très brillante, à la fois par sa beauté et pax son intelligence. Liszt survint, en 1833, jeune, célèbre, beau, enchanteur, et c'est très vite, le grand amour enivrant, tt sans partage, sans limite, sans fin... », qui balaye tout devant lui.
Mai z 83 5 :les amants quittent Paris séparément pour se rejoin-
dre en Suisse. Décembre naissance de Blandine. Deux
autres enfants suivront : Cosima et Daniel. Années de bonheur,
de pèlerinage (Suisse, Italie), de gloires, mais aussi de secrètes
blessures et d'affronts :les amours ne sont «sans fin »qu'au
commencement. La liaison agonisera longuement, orageuse-
ment.

marie d'Agoult revenue à Pazis ne regagnera pas le domicile conjugal. Elle s'est déjà essayée à écrire; elle publiera bientôt sous le pseudonyme de Daniel Stern, des romans autobiogra- phiques où l'influence de George Sand se fait sentir, mais aussi des articles sérieux de littérature et de philosophie, et plus tard Histoire de !a Révolution de x848, genre oû elle est plus à l'aise. Elle aura un salon littéraire et politique, où se ren- contreront beaucoup de célébrités de la période i850-1875. Mais tout ceci n'est que le deuil —miroitant plus qu'éclatant du bonheur perdu.
Elle mourra à Paris le G mars t 876.
Ses relations avec George Sand, à qui Liszt l'a présentée, commencent en 1835. En septembre 1836, G. S. rejoint en Suisse les deux amants, Marie passe une partie de l'hiver suivant et du printemps 1837 à Nohant, seule ou avec Liszt. Quelques
lettres sont échangées, puis totale éclipse G. S. cesse de
répondre. Cette brouille n'a pas fini de faire couler des encres
plus ou moins corrosives. Nous verrons dans les prochains
tomes à nous faire une opinion fondée sur une analyse objective
de textes qui ont déjà beaucoup servi.

En tout cas, les prolongements littéraires de cette amitié (orageuse elle aussi) sont importants, I3éairix, de Balzac, Horace, de George Sand en découlent... Sur Béatrix•, lire la remarquable introduction de Maurice Regard à l'édition qu'il a procurée de ce roman (Classiques Garnier).
G. S. a parlé dci~farie d'Agoult en mainte occasion : Hist. Vie,
883 t. X, pp. 144-Iso; Journal intime !po.ct/~ume), et, bien sûr, les Lettrer d'un voyageur.
ALLART (Hortense). — I IOgD, 1368D.
Cf. notice, t. II, p. qoq.

ANSTER (Elizabeth, dite Elixa). — Ilos.
Malgré des recherches persévérantes nous n'avions trouvé jusqu'ici que très peu de renseignements sur Eliza Anstex à part ce que nous a révélé George Sand qui l'a connue au Couvent des Augustines anglaises et qu'on peut résumer ainsi :son père était anglais, et neveu de Mme Canning, supé- rieure du couvent; il avait épousé à Calcutta une Indienne qui lui donna plusieurs enfants; la plupart moururent et les trois qui restaient furent envoyés en Europe; Eliza, d'une beauté extraordinaire, devint religieuse à Cork en Irlande, sous le nom deMary-Austin, puis supérieure de son couvent; son frère était prêtre dans la m@me ville. Sa sæux Lavinia était également pensionnaire aux Augustines anglaises en 1818-Iô20.
Au moment de remettre cette notice à l'impression, nous avons reçu des renseignements en provenance du couvent irlandais où se trouve la communauté à laquelle a appartenu Eliza (cou- vent des Ursulines, autrefois à Cork, depuis transféré à Blackrock). Nous en remercions vivement le Révérend F. X. Martin, professeur d'histoire du Moyen Age, à l'Uni- versité de Dublin, grâce auquel ces recherches ont été fina- lement couronnées de succès.
Elizabeth, fille de Richard Anstex, esq., et de Mary-Ann l~ferydith (ce nom est peu lisible sur le registre), fut baptisée à Calcutta en février 18oz, probablement dans la religion protestante, car lorsqu'elle sera plus tard pensionnaire à l'école du dit couvent, on l'admettra dans la religion catho- lique et la baptisera conditionnellement au monastère le I S août 1815. Après quelques années passées au Couvent des Augustines anglaises, à Paris, elle rentra à celui de Cork comme novice, le z décembre ISz1, prit l'habit le zq octobre 18zz, fit profession lez 5 janvier I S z 5 ,sous le nom de soeur Mary Augus- tine. Rien dans les annales du couvent n'indique qu'elle ait été élue supérieure. Elle est morte subitement à Cork le 5 mai
1869.
Le nom de la mère peut paraître contredire la version d'Hi.rt. Vie, mais il n'est pas exclu que Richard Anster ait épousé un métisse, née d'un père anglais.
884 Seule la lettre que nous publions ici poux la première fois en France nous est parvenue. Il est certain que les deux amies en échangèrent d'autres, au moins dans la période qui se place entre leur séparation (mai 18zo) et le noviciat d'Eliza (décembre I Sz1). Mais ]es religieuses sont-elles autorisées à conserver des correspondances profanes?...
G. S. a donné à une de ses nouvelles le nom de Lavinia.
Cf. Hist. Vie, t. VIII, pp. 31-39 et Iz1.
ARAGO (François-Victor-Emmanuel). — 993D, Io1z, IOIGD, Iozo, Ioz3, Io48, IoG7, IIII, IZ17, Iz33, Iz44, 1358n,
Celui-ci fut un des amis les plus fidèles de G. S., de l'espèce « chien familier », que l'on bouscule et taquine impunément et qui ne se fâche jamais. Fils de l'astronome François Arago, il est né à Paris le 6 août 181 z. C'est chez Balzac, rue Cassini, qu'il a fait la connaissance de l'auteur d'Indiana, en 183z proba- blement. Nous sommes loin d'avoir toute la correspondance échangée, notamment au début, et la première lettre connue témoigne déjà d'une grande familiarité. Comme d'Aragon, comme Didier, Emmanuel est amoureux de George, et Didier s'irrite souvent de son assiduité. En juin 1835, on constate qu'Emmanuel la tutoie, et Balzac note que «Mme Du[devant] se laisse rendre des soins par Emmanuel Arago... ». En 1836- 1837, nombreux sont les dessins de Maurice qui le montrent dans ]a mansarde blerae.
Avocat, vaudevilliste, quasi collaborateur de Balzac et Sandeau en 1834 pour un drame en cinq actes, les Courtisans, auteur d'un recueil de poèmes (Vers, Paulin, 183z) qui témoigne de plus d'a.pplication que de génie, il s'orientera plus tard vers la poli- tique. Représentant du peuple en 1845-1849, il se tiendra dans l'ombre sous le second Empire, redeviendra député en 1869, en 1871, sénateur en 1876, ambassadeur en Suisse de 1880 à 1894• Il mourra à Paris le z7 novembre IHg6. Il a laissé des Mémoires inédits. On verra G. S. le traiter à la fois avec amitié, confiance et... désinvolture. dais c'est peut-être la marque de la véritable amitié. C'est à Emmanuel de préférence à tout autre que G. S. confiera plus tard de douloureux secrets de famille. On voulut les brouiller en prétendant qu'il avait servi de modèle au personnage peu sympathique d'Horace dans le roman du même nom. On peut lire à ce sujet la lettre pleine de bon sens qu'Emmanuel écrivit à G. S. (VU. Karénine, George Sand, III, pp, z71-z7z).
Cf. Hist. Vie, t. IX, p. 14.
885 Axncox (Charles-François-Armand Bancalis de iVfaurel, comte d').
_ 969Da 971, IoS4> Io76, Io8o, Io81, 1134, I135v, 1156, I169> Iz53, Iz98, 13z5. 1333. 1416.
Né à Lobez (Tarn) le z3 avril 181 z, Charles d'Aragon, fils du marquis d'Aragon, pair de France, et de Thérèse-Sophie-José- phine-Alexandrine de Nassau, est, à l'époque où G. S, fait sa connaissance (18i5), auditeur de seconde classe au Conseil d'État. Ce corps d'élite se recrute surtout parmi les jeunes gens bien nés, comme on sait; les travaux n'en sont pas trop astrei- gnants, et le jeune lion a le temps de se consacrer aux salons (ceux de la princesse Belgiojoso, de la comtesse Merlin, de la marquise d'Aguesseau, par exemple)... et aux mansardes pourvu qu'elles soient littéraires. Le Journal de Charles Didier nous le montre assidu au Iq quaiMalaquais, àdes heurts tardives, et note, non sans acrimonie, qu'il est amoureux de Lélia. Il est assez intime pour que son nom soit cité à la fin de la XQ Lettre d'un voyageur, avec ceux de David Richard, Calamatta, Mercier, Emmanuel [Arago] et Benjamin [Martineau-Deschenez] (mais on cherchera vainement ces lignes dans les éditions qui ont suivi l'originale de 1830.
On le devine de faible santé, atteint du mal du siècle. Il est des amis de Mérimée, de la comtesse de Montijo, de Mme Dosne. Il épouse en 1836 une demi-sæur de la princesse Belgiojoso, Thérésa Visconti d'Aragona (qui n'était pas veuve, comme l'avance M. Parturier, Corr. gén. de Mérimée, I. p. 360, n. I ; il semble qu'il y ait confusion avec sa mère, la marquise Vittoria). De 1837 à 1848 les relations avec G. S. se sont beaucoup espacées :l'orientation politique de la romancière est peut-@tre la cause de l'éloignement du jeune monarchiste. Mais il faut dire aussi que la correspondance a été très dis- persée. D'Aragon, élu député d'Albi le Ie~ août 1846, siégea comme monarchiste constitutionnel. En 1848, il est élu repré- sentant du peuple à la Constituante. Quelques lettres furent alors échangées, mais cette reprise de relations ne pouvait être longue, d'Aragon étant mort le 15 septembre 1848, à l'âge de 3G ans, dans la maison même qu'habitait Mérimée (18 rue Jacob). Bien qu'adversaire politique de Louis Blanc, il avait donné le z6 août 1848 asile à ce dernier, objet de poursuites, conduite de gentilhomme dont Louis Blanc demeura très reconnaissant.
BARBIEk (Mme). — I I08D.
Nous n'avons aucune certitude quant à l'identité de cette cor- respondante. S'agit-il de la mère du poète Auguste Barbier,
886 auteur des Iambes et de 71 pianto que G. S. admirait fort, comme on l'a vu au tome II, pages zx8 et z39? Le père du poète avait eu, de i8o5 à i8z4, son étude d'avoué au tg, quai bialaquais.
BeunoT (Antoine-Jean-Baptiste, ditfllphonse). — i3z3.
Cet ami de Jules Sandeau a été identifié grâce à la ]iste élec- torale de 1849 (et nous en remercions Mme Felkay, conser- vateur aux Archives de la Seine, qui nous a mis sur cette piste} où nous repérons un Baudot Antoine-Jean-Baptiste, homme de lettres, né en i8o3, demeurant io6 rue du Bac. C'est for- cément le ncître, car cette adresse figure sur des lettres que lui a adressées Sandeau vers t84o (Lov., F io3i).Mais par ailleurs il nous a filé entre les doigts, et nous ne savons ni la date exacte ni le lieu de sa naissance, et pas davantage de sa mort, qui aurait précédé celle de Sandeau (r 883). Celui-ci l'avait chargé, par lettre du r 3 juin 1867, d'anéantir dès le lendemain de son décès, à lui Sandeau, une malle de papiers qu'il lui avait confiés (Lov., F io3i, fol. gz).Mais, d'après Clouard, Baudot mourut avant son ami, et sa veuve vendit tout comme vieux papiers ! Le libraire Sapin en aurait retrouvé par hasard, mais nous ne savons lesquels, ni ce qu'ils sont devenus (Lov., G ii63, dx Clouard, n° z47). Il devait y avoir là-dedans des documents qui feraient le bonheur des historiens littéraires lettres de George Sand, de Marie Dorval, de Balzac peut-être, manuscrit de Rose et Blanche, etc.
Baudot était l'auteur de trois romans qui n'ont pas fait sortir son nom de l'ombre La Madnne de Montbaxon (Baudouin, 1836, z vol. in-8°), Le Registre de Mademoiselle (Bureau central d'imprimerie et de librairie, 1837, r vol. in-8°), Deux années d'illusion (I.advocat, 1838, z vol. in-8°).
BAuxE (Julie ~~ignault,Mme Eugéne). — i363.
Les comptes rendus des séances du Procès d'Avril, où Mme Baune était citée comme témoin, nous ont livré son nom de jeune fille et son âge. Elle a alors z8 ans, ce qui la fait naître vers iSo7, mais où?
C'est probablement à l'occasion de ce procès que G. S. fait sa connaissance. F,ugène Baune (Montbrison, Loire, 5 sept. 1799 —Bâle, 5 mars i88o) était au nombre des accusés. Instituteur et directeur d'une école de commerce à Lyon, il avait été un des chefs de l'insurrection lyonnaise de 18;4. Condamné à la déportation le r3 août 1835, il s'évada de
887 Sainte-Pélagie et vécut à l'étranger jusqu'à l'amnistie. Il a collaboré au journal Z.a Kéforme.
Aussi convaincue que lui, sa femme paraît avoir été une mili- tante énergique :nous avons vu qu'elle avait été arrêtée pour avoir favorisé l'évasion de prisonniers à Doullens fini 836. Marceline Desbordes-Valmore, Louise Colet, Béranger, Lamen- nais se sont intéressés à elle. Elle avait une fille, née vers r8z7, qu'elle voulait en z 844 faire entrer au Conservatoire.
Lors du coup d'État du z décembre i85i, Eugène Baune sera arrêté un des premiers (cf. Victor Hugo, Histoire d'un crime, éd. Imprimerie Nationale, i9o~, t. II, p. z7G).

BEAU\SONT (Gustave-Auguste de la Bonninière, comte de). I1~8.
Né à Beaumont-la-Chartre (Sarthe) le t6 février t8oz, Gustave de Beaumont, magistrat, diplomate, écrivain, a connu G. S., selon toute vraisemblance, chez la comtesse de Rochemur. En r 83 r, alors qu'il était substitut à Paris, il fit partie de la mission de Tocqueville en Amérique et en rapporta deux ouvrages intéressants, une étude sur le Swtème pénüe~ztiaire aux Ëtats- Unis (1833), en collaboration avec Tocqueville, et 1llarie, ou l'Esclavage aux Ëtats-Unis (i83S) qui dénonçait quinze ans avant Harriet Beecher-Stowe les aspects odieux du racisme américain. Député de la Sarthe de 1839 à i85z, il apparte- nait à la formation appelée gauche dynastique, et en 48-49 vota avec les républicains modérés. On lui doit aussi un ouvrage de grand intérêt, et courageux, l'Irlande .raciale, polz- tique et religieuse (i84o), sur cette Irlande du xtxe siècle où coexistaient les fortunes colossales et la misère dégradante, où 600 00o protestants opprimaient six millions de catholiques. Le comte de Beaumont, qui avait épousé une petite-fille de Lafayette, Clémentine de Lafayette(i 8o~-z 8 8G), fut ambassadeur de la seconde République à Londres d'août 1848 à septembre t 849, puis à Vienne de septembre à décembre r 849. La chute du ministère Odilon Barrot amena son éviction de la diplo- matie et le z décembre (contre lequel il protesta) son retrait de la vie publique.
Il mourra le z mars z S66 à Tours — Il était membre de l'Aca- démie des Sciences morales et politiques.
G. S. reçoit encore une lettre de lui en i 8 S o, ce qui montre que les relations ne se bornèrent pas à la seule lettre que nous connaissons jusqu'ici.
888 BOUCOIRAN (Jules). — 956, I002, I°O3, I024, I071, 2098, I213,
I216, 2234. 1356
Cf. notice, t. I, p. 999•
BouRcolrrc (Jean josepb). — 2086, 1174.
Cf. notice, t. I1, p. 913.

BoaxcolNc (Rose-Jeanne-Tlarie Petit, dite RoZarrne, MmeJoseph).
— I°75, 2273, I2zo, Iz41, Iz49~ 1352, 1362.
Nous avons vainement cherché à Lyon, où sa famille habitait en 1836, et ailleurs, la naissance de cette amie de G. S., nais- sance qui doit se situer vers 1807. Elle paraît étre morte à Paris en mai I S9 z.
Épouse de Joseph Bourgoing, directeur des Contributions indirectes à La Châtre de 1833 à 1838, elle se lia beaucoup avec G. S. qui, en 1836 notamment, habita chez elle :c'était la maison Assant, proche de la tour où se trouve maintenant le Musée George Sand et de la Vallée Noire. G. S. en appré- ciait la vue et la terrasse.
Veuve vers 1848 (voir au t. II, p, q13, la notice sur son mari), Rozanne vint à Paris, écrivit un peu, collabora au journal de Considérant; elle avait déjà publié une petite nouvelle médiocre, Héléna (Vienne, 1843). Elle épousa quelque temps après Alexandre de Curton qui fut attaché, au cabinet de l'Empereur, à la Direction des dons et secours, peut-être grâce à la protection de Persigny avec lequel Rozanne avait jadis correspondu.
On trouvera plus de détails sur elle dans André Lebey, Dlx lettres inéditer de Perslgn~~ (Paris, Cornély, 19og, in-8°); et dans l'article que nous lui avons consacré dans la R. S. H.,
oct.-déc. 1959, Pp• 453-463•
G. S. parle d'elle dansHist.Vie (t. X, pp. Ig-zo et 23S). Pour l'édition des oeuvres complotes projetée en 1875, elle avait préparé une dédicace en tête de rhfetella : t Chère et charmante amie, accepte ce souvenir d'un temps où ta beauté était une poésie, et ta bonté un baume. »
BxvNxa (Claire). —Voir : Mnasourr (Caroline).
B L'LOz (Christine-A~Iarie-Euphrosine Blaze, Mme François). 226z, 1199, tzBG, 1392, 1397•
Néc en Avignon ]e 14 juillet 1815, Christine Blaze était la

889 fille de François-Henri-Joseph Blaze, dit Castil-Blaze, compo- siteur et musicologue français (1784-1857) et de Marie-Anne- Félise-Euphrosine Burry ou de Bury. Ayant épousé François Bulot le z4 octobre 1835, son histoire se confond désormais avec celle de son mari (voir notice, t. II, p. 913), à qui elle donna quatre enfants, Paul (1837),Marie (1840), Louis (1842), Charles (1843). Cependant il ne faut pas voir en elle seulement la mére de famille; le milieu où elle a grandi (son frère Henri, est aussi homme de lettres) celui où elle vit l'ont marquée elle a du jugement et du goùt. On devine facilement que Bulot se l'associe dans certains cas, en particulier quand, les relations avec George devenant grinçantes, il juge qu'une main fémi- nine mettra un peu d'huile dans le rouage. Lorsque l'on voit apparaître une lettre à Christine, on peut sans erreur penser que nous sommes dans un moment de crise le système permet d'ailleurs à G. S. de répondre sur un ton moins mordant, plus «bon enfant », et d'adoucir ses plaisanteries sarcastiques de confidences et de réflexions famili8res (sur la marmaille, par exemple) où se glisse un sourire.
Sur Christine Bulot, voir les quatre ouvrages que sa petite- fille, Mme M.-L. Pailleron, a publiés sous le titre général Frangoi.r Bulox et ses amis. On y trouve de nombreuses lettres de Christine, joliment écrites en général. Elle survécut à son mari (mort en 1876) mais nous ignorons la date de son décès.

BvLoz (François). - 959, g62, 966, g67, 968, 982, gS4, Ioo8, TO17, IO2G, I04G, I05G, I062, I070, I072, I07ô, I082, IOgO, IIOI, I I24, I131, I133, I136, I137> 1138, I139> I140, I141, I142, I 14ô, I149, I153> IISS> I157> I170, I17ô, I180, I183, I188, IIgI, IIgz, Izo3, Izog, IZ17, Izz6, Iz36, Iz51, 1263, Iz74> I2ô2, I288, I2g2, 130I, 1305, 131I, 1312, 1315, 1318, 131g, 13zo, 133G> 1345> 1352> 1359> 1369> 1384, 1402, 1405> 1411> 141 z, 1414> 1420> 14z4> 1426, 1441 1443•
Cf, notice t. II, p. gl;.

CALAMATTA (I..uigi). - 1376.
Cet estimable artiste est né le 2I jUln 180I (et non 1802 COmme on l'a écrit souvent) à Civita-Vecchia (Italie). Il y apprit les rudiments du dessin, puis vint à Paris pour se perfectionner et atteignit vite à une maîtrise technique remarquable. Son tempérament le fit se ranger parmi les disciples d'Ingres, en qui il reconnaissait la descendance de Raphaël :comme on
890 voit, le mouvement pictural romantique avait peu de chances de le recruter. II expose au Salon à partir de 18z7 et se fait connaître par des oeuvres distinguées et sages; portrait de Paganini (1831), gravures d'après des tableaux d'Ingres (LeVizu de LouisXll7, portrait de Molé), d'Ary Scheffer (Fran- ~oise de Rrmini, portrait de Lamennais), de Raphaël (Vision d'EZechielJ, de Léonard de Vinci (La Joconde); citons aussi l'impressionnant masque mortuaire de Napoléon, d'après le moulage rapporté de Sainte-Hélène, et de nombreux portraits, dont trois au moins de George Sand (le premier d'après Delacroix.)
Il avait épousé Anne Joséphine-Cécile Raoul-Rochette, petite- fille du sculpteur Houdon, et fille de l'érudit Raoul-Rochette, conservateur du cabinet des médailles à la Bibliothèque natio- nale, peintre elle-même. Le couple semble s'être désuni assez vite. Leur fille unique, Marceline, dite Lina, deviendra en 186z la femme de Maurice Dudevant.
Nous retrouverons Calamatta tout au long de cette corres- pondance. Il enseigna son art à Bruxelles, puis, à la fin de sa vie, à Milan. C'est là qu'il mourut le 8 mars 1868.
Il ne paraît pas avoir conservé toutes les lettres qu'il avait reçues de George Sand.

CARLIER (Théodore). - I I06.
Né àMetz en IHoz, Théodore Carlier fut professeur de lit- térature des pages du roi à Versailles (18z9 à 183z), enseigna la rhétorique aux collèges de Saint-Orner (1833) et de Reims (183 S). Poète de second ordre, mais qui en valait bien d'autres, il a collaboré à de nombreux keepsakes, et publié Voyages poétiques, suivis d'une traduction en vers du Giaour (Levavasseur, 1830), et ~~u~~r~, études (Cordier-Ledoyen, 1838). 5a mort pré- maturée, àNice en janvier 18i9, suscita les regrets dcs lettrés qui le connaissaient. Sainte-Beuve correspondait avec lui.
Voir Charles Asselineau, Bibliographie romantique, I, pp. 144-I S 5 Xavier Dlarmier, Journal général de l'Instruction publique, z9 mai 1839; et Jean Bonnerot, Corr. gé~s. de Sainte-Beuve, I, pp. 160- 161, II, p. z8z, n. 1 qui cite les vers de Lamartine gravés sur la tombe de Carlier
Son coeur sonore de poète

Ressemblait à ces urnes d'or
Où chaque obole que l'on jette

Résonne comme un grand trésor.
891 CARLIN (LOu15~N 1COIa5). — I2~1.
Cf. notice, t. I, p. I000.
CELLIER (NarCISSe-HOROré, dit CELLIER-D~FAYEL). — 99H.

Narcisse-Honoré Cellier, qui adjoignit plus tard Dufayel à son nom, né à Villerest, depuis Villeret (Eure), alors commune du canton d'$couis, le g messidor an XI (z8 juin 1803), débuta dans la vie comme clerc de notaire dans plusieurs études pari- siennes, avant d'en acheter une à Rouen, rue Bourg-l'Abbé, n~ 30, où il est nommé par ordonnance du zg novembre 1830. Il donne en même temps des cours de notariat. Dans une lettre de juin 1834 figurant à son dossier, il se plaint d'être calomnié, en butte à des attaques —qu'on peut supposer confraternelles. Faut-il y voir la cause de son rapide dégoût de la profession? car il se démet et revend son étude dës le zt septembre 1836 (Arch. Nat., BB10 8z4, N~ 86, N. 6). On lui doit plusieurs ouvrages sur la nécessité d'une réforme du notariat.
Il paraît s'être intéressé de tout temps à la littérature, les deux lettres de G. S. que nous publions ou publierons en font foi. Il sera professeur à l'Athénée Royal de Paris, z rue de Louvois, établissement d'instruction où l'on professait des cours d'adultes à partir de 7 heures du soir, publiera de 1844 à 185o une revue mensuelle, Le Génie des femmes, en 1853 Le Causeur, etc. Le catalogue de la B. N. n'a pas moins de 34 titres sous son nom, et il a créé ou dirigé cinq périodiques. Il est l'auteur d'un assez curieux ouvrage Lettres sur !'amour adressées ô rl~ladameA. D..., par C. R. (Paris, Maison et Delau- nay, 1837, in-8°), où l'expérience du notaire qui a vu beaucoup de drames intimes s'allie aux réflexions perspicaces du mora- liste. Madame A. D..., c'est Aurore Dudevant, autrement dit George Sand, qui d'ailleurs est citée plusieurs fois dans ces pages.lYfais ce notaire blâme les mariages d'argent, de conve- nances et en général les préjugés :rien d'étonnant à ce qu'il n'ait pas réussi dans la profession.
Il est mort à Paris le zo août 1857 (Arch. Seine).
CRAILLY (Charles-Louis-Adolphe). — Iz85.
Un passage de la lettre de ce correspondant, oû il annonce que sa femme va accoucher prochainement, nous a permis de retrouver la naissance de son enfant (Marie-Caroline-Olinde, le 13 novembre 1836), et par suite de l'identifier lui-même.
Il est né à Paris le z4 prairial an VIII (13 juin ISoo), il y a épousé Louise-Claudine Ramez, et il y est mort, à l'Hôtel-
892 Dieu le I 1 décembre 185 ~. D'après l'acte de décès (Arch. Seine) il était professeur de mathématiques.Mais, tant dans la Bihlio- graphie de la Fronce de 1836, 1837, 1838, que dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale (où figurent plusieurs Chailly mais aucun qui puisse s'identifier à lui), nous avons vainement cherché des traces des ouvrages qu'il disait à G. S, ne pouvoir faire imprimer.
CFIARPENI'IP:R (Gervais-Hélène). — IoSo.
Ce fut un grand éditeur, actif, perspicace, organisé. Né à Paris ]e 3 juillet 1805, il est l'un des premiers créateurs du livre de poche (nos pères avaient des poches un peu plus grandes que les nôtres), l'un des premiers à comprendre que leformat in-octavo n'était pas à la portée des bourses moyennes (7 f. 50 le volume, imprimé avec beaucoup de blancs). Il s'éta- blit libraire en IHz7 et une des boutiques qu'il occupera sera 31, rue de Seine, dans la maison m@me d'Hippolyte Chatiron, le demi-frère de G. S.
A partir de 1838, avec la Phyriologie du go17t de Brillat-Savarin commencent à paraître des volumes in-Iz à impression lisible quoique compacte, où il fait entrer la matière de deux et quelquefois trois in-octavo et qui coûtent 3 f. 50 le volume. D'où une économie considérable pour l'acheteur.
F_t Charpentier édite à la fois des classiques français, latins, grecs et étrangers, et des auteurs contemporains comme Balzac, Vigny, Hugo,Musset, ~4érimée, etc. En 3 o ans sa liste comptera quelque deux mille titres.
De George Sand, il publiera d'abord des notices ou préfaces d'Obermann, par Sénancour (1840), des Confessions de Jean- jacque.r Rour,reau (1841), des PoE.rie.r de 14agu (1845); puis en 1845, Con,ruelo et la Comte,r.re de Rudolrtadt. On trouve aussi des couvertures à son nom sur des tirages Perrotin.
Gervais Charpentier meurt le 14 juillet 1871 et son fils Georges qui prend sa succession, sera lui aussi un grand éditeur, qui publiera nombre d'écrivains à succès. (Flaubert, les Goncourt, Zola, Pierre Louÿs, Maeterlinck, Mirbeau, etc.)
Cf1ATIRON (Hippolyte). — cJ7G, 1010, Io18, Io49, Io73, 1077.
Cf. notice, t. I, p. Ioo1.
CHESNEL DE LA CHARBOUCLAIS (Louis-Pierre-François-Adolphe, marquis de). Voir : MONTFERRAND (Alfred de).
893 CHÉZY (Wilhelmine-Christine von Klencke, dite Helmina, Mme Antoine de). — qG3, io87.
Descendante de la poétesse allemande Anne-Louise Kaxschin, poétesse elle-même, Helmina von Klencke, née à Berlin le 26 janvier 1783, avait épousé à seize ans, le t9 août 1799, le baron Gustav von Hastfer, dont elle se sépara moins d'un an
après.
A Berlin, elle s'était attachée à Mme de Genlis, qui l'attira en France, et Helmina vécut quelque temps auprès d'elle à ~'cr- sailles et à Paris en t8oi-t8oz.Mais elles se brouillèrent assez vite :attirante, angéliquement jolie, la jeune femme était ex- travagante et lassait les meilleures volontés, Elle alla pendant quelque temps de maison amie en maison amie :c'est ainsi qu'on la trouve en t8o3 chez Frédéric et Dorothée Schlegel. C'est là qu'elle rencontre l'orientaliste Antoine-Léonard de Chézy (x773-i83z) :liaison, régularisée en [805, naissance de ~'ilhelm en mars t 806, de Max en janvier t 808. Ce fut un mariage très malheureux :Chézy «adorait l'ordre et détestait le bavardage », Helmina était le désordre incarné. Ajoutez une belle-mère acariâtre... Il y eut séparation sans divorce. Adalbert de Chamisso, qui avait connu Helmina à Berlin, vint à Paris en i8to :s'ensuivit une lune de miel passionnée à Montmorency. Mais Helmina quitte Paris le t4 septembre t 8 t o pour retourner en Allemagne, à Heidelberg, puis à Berlin, à Dresde, tandis que Chamisso demeure en France. Ses amours inspirèrent à Helmina de très beaux vers et des récits comme Das stllle Julchen (La silencieuse JrrlietteJ. Dlais sa beauté dis- paraît, elle se met à grossir effroyablement et accentue ses manières excentriques jusqu'à devenir la risée de ses contem- porains (et à faire honte à ses fils que, pendant ce temps-là, elle laissait en guenilles). Et Chamisso se fiance... à une autre.
En z 83 z, elle revient à Paris retrouver son fils Max qui est peintre, et semble y faire un assez long séjour. En octobre 1835. elle écrit à Balzac du z3, rue du Cherche-Midi (Corn. Balzac, éd. Roger Pierrot, II, pp. 7z7-7z8).
C'est probablement au début de 1835 qu'elle fait la comiais- sance de G. S. qui conçoit beaucoup d'admiration pour elle (Gutzkow ne fut pas peu surpris, quand il vint à Paris, de constater que G. S. la considérait comme un grand poète Briefe aus Paris, II, 46). Après des années de vie errante, et très éprouvée par la cécité, elle est morte à Genève le zq janvier t85G (renseignement dont nous remercions les Archives d'État de la République de Genève).
894 Elle a laissé des souvenirs Unvergesseness. Dentxi~ürdigkeiten
aus dem Leben van Helmina von Chex y, von ihr selb.tt erxdhlt, Leipzig, F. A. Brockaus, 1858, i vol. in-16. Il faut lire aussi ceux de son fils W'ilhelm Chézy (1806-1865) i~rinnerung aus meinen Leben, Schaffausen, 1863, qu'on a appelés un «véritable monument d'impiété filiale » et consulter la thèse de M. René Riegel, Adalbert de Chamisso, sa vie et son ouvre, Paris, les Éditions internationales, 1934, in-8°.
Nous avons quelques-unes des lettres d'He1milla à G. S.; les dernières la montrent très misérable.
COHTN (Hermann). — 960.
Cf. notice, t. II, p. g I G.

COLLIN DP GÉVAL'DAN. VOIT GÉVAUDAN. CDRRESPONDANTS NON IDENTIFIÉS.
M. *** du Bureau des passeports. — 957•
M. *** — 977•
M. *** aspirant romancier. — IOIg.
CRAMER (SOphle-Charlotte).---997, I064, IISg, I218, I252, 1330.
Née à Paris le Ie~ juin 1795, Sophie Cramer a exercé le métier de couturière :c'est du moins la profession qui lui est attribuée sur l'acte de naissance de sa fille naturelle, Jeanne-Françoise, née le zt septembre 1817 à Paris (Arch. Seine).
Elle était femme de chambre à Nohant en 1821, lors de la mort de Mme Dupin de Francueil. Remerciée par la mère d'Aurore bientôt après, elle reparaît dans ]e sillage de la jeune Mme Dudevant en 1823, provisoirement.
Elle rentre au service de George Sand vers 1835, et nous la voyons, d'après la correspondance, chargée de missions de confiance, comme :relations avec l'éditeur, commissions variées, et au besoin réception des importuns. En 1839, elle semble quitter l'axis pour résider à Dijon, où G. S. lui
envoie encore des secours.
Sur une Liste d'amis morts entre x8¢8 et rB19 (Lov. E 833, fol. 75}figure son nom, mais nous ignorons où et quand elle est morte. I`Tous savons seulement que c'est après juillet 1854, car nous avons encore une lettre de G. S. à cette date; et que ee n'est pas à Dijon suivant une réponse reçue du Service de l'état civil de cette ville.
895 DEMAY (Cécile-Charlotte-Liberté Bazin-Defontenelle, Vve Louis Marien). — 1391.
Mme Demay est, semble-t-il, la bru de Jcan-Armand Demay, notaire à La Châtre de 18zo à 1829, époux de Marie-Julie Bau- cheron. Elle est alors veuve avec une fille mineure, née vers 18zz, Catherine-Cécile-Caroline-Emma, qui, bien douée, entrera un peu plus tard au Conservatoire de Musique de Paris ;
où elle obtiendra des prix (1838 second prix de solfège,
1840, premier prix d'harmonie et d'accompagnement, et
second prix de chant). G. S. recommandera la candidature
de la jeune fille auprès de il4eyerbeer et de Berlioz (Thérèse
Marix-Spire, Le Cas George Sand, pp. 604-605).

DIDIER (Charles). — I083D, I084D, I IbID, I171D, I182D, I 18]D, I194D, ugG, I2o4D, I2oôD, I22SD, I237D, I279D, I2HID, I295D, 13ooD, 13HID, 1389D.
Cf. notice t. II, p. 918.
Dorval. (liarie). — 1145
Cf. notice, t. II, p. 919.

DoY (Suzanne). — 1399D.
Fille d'un genevois établi libraire à Lausanne, au Grand- Chêne, Moise-Gabriel-Joseph Doÿ, Suzanne est née à Genève le 3o mai 1809.
G. S. a correspondu avec elle, assez longtemps peut-être; on trouve en effet : I° la mention de la lettre N° 1399D du 14 mars 1837; z° ]e 3 avril 1840, Sainte-Beuve écrivant aux 011ivier dit en parlant de G. S.: «Elle m'a questionné sur Mlle Doÿ, sa correspondante, j'ai été discret » (Corr. gén. de Sainte-Beuve, éd. Bonnerot, III, p. z59); 30 le 15 aoilt 1863, G. S. note au carnet où elle inscrit ses lettres Sophie Doÿ (inadvertance possible pour Suzanne).
Malheureusement cette correspondance ne s'est pas retrouvée. Cf. également René Bray, Sainte-Beuve à l'Académie de Lau- sanne, Paris, Droz, 1937 (pp. z54-z5~)•
DUDEVANT (Casimir). — Iz93.
Cf. notice t. I, p. Ioo3.

DUdEvaNr(biauriee). — 970, 973. 974> 978, IOOID, IOII, IozS,
896 I029, Io43 D, Io47, IOGô, I079, Io95, IIIZD, I160D, I175D> I206, I2II, I222, I227n, Iz3zD, Iz43D, Iz46, Iz47.
Cf. notice, t. I, p. Ioo4.
DUDEVANT (Solange). — 970, 973, Io44D, IIIOD, IIôS, I2o7, Iz94> 1348. 1370
Cf. notice, t. II, p. 9zo.
Duntes (Alexandre). — I 150, 1158.
Fils d'un général de division, Alexandre Davy de la Paillcterie (1762-1807) qui s'illustra pendant ]es guerres de la Révolution sous le nom de sa mère, négresse de Saint-Domingue, Alexandre Dumas est trop connu pour que nous refassions sa biographie. Disons simplement qu'il est né à Villcrs-Cotterêts (Aisne) ]e zq juillet 18oz, et mort à Puys près de Dieppe (Seine-Infé- rieure) le 5 décembre r87o, que sa vie fut gaillarde, que la liste de ses ouvres (romans, récits de voyage, drames, mémoires) remplirait plusieurs pages de ce volume et nous renverrons ]c lecteur à sa dernière biographie, celle de bI. André Maurois Let Trois Dumat (Hachette, 1957).
Ce personnage, haut en couleurs, à l'existence pleine d'aven- tures savoureuses, et de rebondissements imprévus, a fait beaucoup de bruit dans son siècle, et aussi dans le nôtre, car certains de ses romans conservent une audience qui semble inépuisable auprès des générations successives. Ses relations avec G. S. mal commencées en 1833, lors du duel Planche-Capo de Feuillide, s'améliorèrent beaucoup par la suite et devinrent tout à fait amicales sur le tard. Il la défendra dans son journal Le llloutguetaire contre l'odieux iVlirecourt.
G. S. se liera d'amitié avec sa femme (bientôt ex-femme) l'actrice Ida Ferrier (181I-18S9), avec son fils, le troisi8me Alexandre (18 zq-1895), avec qui elle échangera une très active et familière correspondance de 1851 à sa mort; elle connaîtra aussi sa fi1le,Marie Dumas (1831-1878), mais assez superficielle- ment, bien que celle-ci ait résidé un temps à Châteauroux.
G. S. consacrera à Dumas père quelques lignes admiratives dans Hltt. Vie (t. Y, p. 81, n. 1), et lorsqu'elle apprendra sa mort, elle notera dans son journal : « Il était ]c génie de la c-ic, il n'a pas senti la mort. »
Dprlrr (Antoinette Rebut, itlme Antoine). — 980, 981. Cf. notice, t. II, p. 9zo.
897 DUPIN (Antoinette-Sophie-Victoire Delaborde, D4me Maurice). I005, IO15, I042, IO9~J, I130, I165, I197, I225, I230, I256, 1367.
Cf. notice, t. I, p. Ioo6.
DUPIN (Philippe). — zz44. 1147•
Sous la Restauration on connaît trois frères Dupin (dont il ne faut pas chercher la parenté avec les aïeux de George Sand) qui tous les trois ont joué un rôle non négligeable : la mesure de leur importance est donnée pax l'épitaphe de leur mére, femme remarquable d'ailleurs : t Ci gtt la mère def trois Dupin.» Dupin aîné (1783-1865), savant légiste, procureur général prés de la Cour de cassation, orateur mordant à la Chambre, est connu surtout aujourd'hui comme le plus beau spécimen de caméléon politique du xlxe siécle, qui en a tant compté ; le baron Charles Dupin (2784-z 873), mathématicien de valeur, homme politique adroit, fait baron par Louis XVIII, pair sous Louis- Philippe, peu maltraité par la République de 2848, et nommé sénateur par Napoléon III, fut aussi de ceux qui servent tous les régimes en se servant. Quant à Philippe, i1 a toujours droit à un txés petit strapontin à côté des fauteuils de ses frères, ce que le Rivarol de r8¢z, par Fortunatus, exprime ainsi : a Étouffe entre ses deux illustres frères. Meurt à leur queue ».
Né à Varzy (Niévre) le 7 octobre 1795, mort à Pise (Italie) le 14 février 1846, il a laissé la réputation d'un excellent avocat. Bâtonnier de l'ordre, il tâta aussi de la politique et fut député en 183o et 1842. Ses relations avec G. S. se bornèrent, semble- t-il, àune consultation sans lendemain.
DUPLOMB (Pierre-Adolphe). — Io61, IIo7. Cf. notice, t. I, p. Ioo7.
DUPOUY. — VOIr :SAINT-RIEUL DUPOUY.
DUTEIL, DUTHEIL, — VOIL : POURADIER-DUTEIL.

DÜVERNET (Charles). - I091, I224, I264. Cf. notice, t. I, p. Ioo8.
DUVF.RNET (Eugénie). — Izz4.
Cf. notice (de Chazles Duvernet), t. I, p. Ioo8.
898 I'AbIILLE SAINT-$I6fONIENNE DE PARIS. — I132. FORTOUL (Hippolyte-Nicolas-Honoré). — Io57.
Né à Digne (Basses-Alpes) le 13 août I S I 1, Hippolyte For- toul, venu à Paris en 18zg, commença par faire un bout de chemin avec les saint-simoniens, se lier avec ~douard Charton, Jean Reynaud et Pierre Leroux, collaborer à l'Encyclopédie nouvelle. Il écrit dans divers journaux et revues comme le Droit, l a Revne de Paris, le Natlonaloû il ne manque pas d'encen- ser G. S. à l'occasion. Dans le même temps il écrit des romans qui ne se vendent pas, des pièces que les directeurs refusent. Découragé, il se tourne vers l'enseignement, en commen- çant par la licence ès-lettres, est reçu docteur le zI avril 1840, chargé le z1 mai 1841 du cours de littérature à la faculté des lettres de Toulouse, nommé doyen de la nouvelle faculté des lettres d'Aix le 17 septembre 1846. Tl ne perd pas le contact avec ses amis d'hier et sa signature paraît dans la Revue Indépendante dcs le premier numéro, mais sauf erreur, il ne
récidivera pas : il ne faut pas gâcher la belle carrière profes-
sorale en perspective. Mais Fortoul bientôt oblique brusque- ment vers la politique, se fait élire représentant des Basses- Alpes le 7 janvier 1849, réélire le 13 mai.
Reniant ses idées d'autrefois, il se rallia sans délai à la mafFia bonapartiste, reçut en récompense le portefeuille de la Marine et des Colonies dans le ministère du z6 octobre ISS I, celui de l'Instruction publique et des Cultes dans celui du 3 décembre suivant. Il se hâta de promulguer les mesures nécessaires pour une mise au pas de l'Université, et on pense que l'ancien républicain ne se serait pas arrêté dans la voie autoritaire si la mort ne l'eût saisi le 7 juillet 1856, aux eaux d'Ems.
Consulter Paul Raphaël :Fortoul journaliste républicain et critique littéraire (RTouvelle Revue, déc. Igzz et janv. Igz3); Fartou! et Béranger (Revue de France, Ie1 oct. 1430); G. Vauthier, La curriére professorale de Fortoul, (Feuilles d'Histoire, t. IX, 1933 PP• 339-350), et le dossier Arch. Nat. F I7 zo756.
GAUBERT (Pierre-Marce]). — 14x 3.
Né à Blandainville (Eure-et-Loir) vers 1897, cet é18ve et collaborateur de Broussais s'était pris d'amitié pour G. S. qui l'a consulté fin 1836 pour Maurice, et c'est lui qui vient soigner l'enfant trois fois par jour. Il est des quatre docteurs qui ont signé une consultation concluant à la nécessité de l'éloigner de Paris.
899 On a conservé une dizaine de ses lettres à G. S.; il s'intéressait à la littérature et à l'art, visita avec elle le château de Fontaine- bleau, les collections du Jardin du Roi. Après sa mort préma- turée, survenue à Paris le zI mai 1839, G. S. demeura en relations avec son jeune frère Paul-Léon-Marie, également médecin, sur lequel on trouvera une notice dans un prochain tome.
G. S. a beaucoup parlé dans Hist. Vie de Gaubert aîné qui fut aussi appelé à examiner Chopin (t. IX, entre les pp. 188 et 197; t. X, pp. 148-149, 158-159, 16z-164, 188). Il y apparaît comme un philosophe matérialiste, mais croyant ferme au magnétisme et passionné de phrénologie. Dans la vie, un saint, austère pour lui, tendre et «indulgent jusqu'à la gdterie dans la pratique des affections ».
GEOFFROY SAINT-HILAIRE (Mienne). — 972, 13 3 z, 145 6. Cf. notice, t. II, p. 9z3.
G{:vnvnarl (Marie-François-Gustave Collin de). -- 1386.

G. S. a fait la connaissance de Gévaudan à Autun, à l'Hôtel de la Poste, pendant son voyage de Nohant à Genève. Il s'attacha à ses pas et l'accompagna en Suisse, et même demeura avec les Piffoëls â Lyon pendant les quatre jours où G. S. y attendit Michel de Bourges. La compagnie de ce jeune homme de zz ans (il était né à Lyon le z6 février 1814) nous paraît évidemment un peu compromettante, et on comprend que Michel s'en soit ému. Mais nos lecteurs ont vu avec quelle énergie G. S. s'en défend dans ses lettres à l'avocat. Gévaudan vint à Nohant en mars-avril 1837, et plusieurs lettres font état de sa présence et de sa participation aux plaisanteries et farces du Ier avril. G. S. le traite avec la même désinvol- ture que d'Aragon, Martineau, etc., et on a le sentiment que ces jeunes aristocrates prennent à ce traitement insolite un vif plaisir. Gévaudan est surnommé la Bête (jeu de mots facile) et le Légitimiste, et ne s'en offusque pas.
Il retourna à son château de Conclay dans la Nièvre, où sans doute il ne fit rien, qu'attendre le retour du roi légitime, chasser à courre, lire quelquefois les romans de l'étonnante bohémienne appelée George Sand qui avait croisé son chemïn en 1886, et finir ses jours le 21 mai 1873 à Conclay, commune de Poil (Nièvre).
Les relations ne paraissent pas avoir continué, et Hist. Vie est muette sur le Légitimiste donc G. S. avait parlé en 1836,
900 dans les Lettres d'un voyageur (éd. Michel Lévy, 1857 PP• z83' z84).
GlesRn (FrédéLlC). --- I036, I053, IOô9, I258.
Cf. notice, t. II, p. yz4.

GONDOUIN SAINT-AGNAN (Julie-Justine Roëttiers de Montaleau, Mme Agnan-Jean-Baptiste). — Ioo7, Io31.
C£. notice, t. I, p. Ioo~.
GONDOUIN SAINT-AGNAN (Alexandrine, Félicité, dite Félicie). Iozz, Io3zD.
Cf, notice, t. I, p. Iooq.
Gosssl.nv (Charles). — 1317.
Cf. notice, t. II, p. X24.

GOURNEUF (.~vlarle). — 1338, 1387p.
:Mous n'avons aucun renseignement sur cette correspondante. Gxasx (François-Gabriel). — 1365.
C'est pendant le voyage de 1836 en Suisse que G. S. a rencontré Grast, professeur au Conservatoire de Genève et compositeur. Né à Plainpalais (actuellement englobé dans la commune de Genève), le z6 germinal an XI (16 avril 1803) (paz erreur, pro- bablement, l'acte de naissance parte le nom de Gras), cet artiste passionné a laissé des recueils de chants, des manuels, des traités d'harmonie, d'instrumentation et d'accompagnement. Fétis, dans sa Biographie universelle des musiciexr (supplément publié partlrthur Pougin, I, p.147) ne lui consacre que quelques lignes et encore en recopiant le Guide musical de Bruxelles: « Il avait écrit depuis cinquante ans la musique de presque toutes les solennités religieuses et patriotiques de la Suisse, notamment des deux dernières fêter des Vignerons de Vevey [celles de 1851 et 1865]. C'était un esprit très distingué et le meilleur homme du monde, il avait eu à Paris son jour de fortune, des amitiés illustres et très diverses. Il était presque parvenu à associer, pour lui faire un libretto d'Opéra, Scribe et George Sand. » Nous laissons au Guide musical la responsabilité de cette information surprenante et que rien n'est venu confirmer
901 c'est de z 86o à z 864 que Grast vécut à Paris, Scribe est mort en ISGI, et G. S. ne fait en 186o-z86z dans la capitale qu'une seule et très courte apparition.
Musicien, Grast était aussi poète, et on peut lire dans son recueil La Volière ouverte un Hymne au printemps, dédié à George Sand.
Il mourut aux Eaux-Vives (commune aujourd'hui rattachée à celle de Genève) ]e 5 avril 1871, laissant un fils, également compositeur, qui lui survécut peu.
Voir Eugène Secrétan, Galerie Suisse, Biographies nationales, t. III, Lausanne, Bridel, 1880, pp. 35o-35z•
GoFxool.r (Adolphe). — 958, 995, Io13, Io74, io94. Cf. notice, t. II, p. gz5.
HEINE (Henri). — 1304.
Cf. notice, t. II, p. gz5.

HENNEQUIN (Antolne-Lows-1•Iarte). — I 151, I195> Iz99, 13z9>
1373 1431•
Cf. notice, t. II, p. gz6.
JAI. (Mme ). — I19oD.
Les renseignements que nous avons sur cette correspondante sont tellement sommaires que nous ne sommes pas certain de l'avoir identifiée. G. S. la connaît dés le milieu de 2835 (le jeudi IH juin, elles font ensemble sortir Maurice :lettre de Maurice à sa mère du zt, coll. G. Lubin.) En 1836, elle la patronne à la demande de Liszt, auprès de Buloz, prié d'accueil- lir ses productions, et du vicomte de La Rochefoucauld, afin qu'il lui fasse rédiger ses Mémoires. La seule production connue est un récit assez plat, IneZ, signé M. Calixte, que Buloz fourre sans enthousiasme dans la Revue de Paris du zg mai. Charles Didier note sa présence le z7 mars au quai Malaquais «D'Aragon n'y était pas, mais une Mime Jal qui avait lu un roman de G. S, dans la soirée. »
Peut-il s'agir de la femme d'Augustin, dit Auguste Jal (1795- 187i), attaché au ministèze de la Marine, auteur assez répandu de plusieurs ouvrages (Scènes de la vie maritime, etc.), qui colla- borait à de nombreux journaux et revues, notamment à la R. I7. M. (en 1832 et 183z), et aurait pu recommandez lui- méme sa femme? C'est peu problable. Indiquons néanmoins,
902 sous toutes réserves, que 17me Augustin Jal, nce Aspasie Le Por- cher, àParis, le 6 floréal an VI (z 5 avril 1798), avait épousé Jal le Io juillet 18zz à Paris.
Signalons aussi qu'une dame Élisa Jal publiera en 1863
une traduction d'un ouvrage italien Histoire de Sainte-
Catherine de Sienne, par Capecelatro.

Jnxlx (Gabriel.%ules). — 1374D, 1380.
Jules Janin, J.-J., est assez connu pour que nous n'entrepre- nions pas d'écrire sa biographie. Né à Saint-Ëtienne le z6 plu- viôse an XII (16 février ISo4), journaliste et littérateur d'une grande facilité, il a laissé une production abondante et inégale dont la majeure partie a vu le jour dans ]es rez-de-chaussée du Journal der débatr, dont il fut ]e pilier de 18z~ à 1873; il avait inventé une formule aussi désinvolte à l'égard des auteurs dont il avait à juger les productions qu'à celui des lecteurs du journal :«c'était de parler (citons Sainte-Bcuve) le plus souvent qu'il pourrait à côté, au-dessus, à l'entour de son sujet. >r Scep- tique et versatile, il ne s'embarrassait jamais des contradictions, tapait â droite, tapait à gauche, tantôt rompait des lances pour les romantiques, tantôt les accablait sous ]'exemple des anciens. Il a exercé ainsi une juridiction capricieuse et redoutée pen- dant un demi-siècle, n'épargnant ni Victor Hugo ni Balzac (qui se vengea en ]e prenant pour un des modèles de Cous- teau), et George Sand pas davantage. 5'il a loué certaines de ses productions, il en a « cchiné »d'autres. Nous aurons l'occasion de le constater plus tard.
En 1836, les relations étaient encore bonnes il avait tenté d'attirer la romancière dans la boutique de Bertin pour faire pièce à Buloz.
Il est mort à Passy, rue de la Pompe, où il s'était fait construire un élégant chalet, le 19 juin 1874.
G. S. dans Hist. Vie parle deux fois de Janin :d'abord (t. VIII p. z48) au sujet du livre que ]e critique avait consacré à Deburau et dont ]e mime disait « I1 ne m'a pas compris >r; puis pour dire qu'au temps de ses débuts, elle vit <t une seule fois Jules Janin pour lui demander un service » (t. IX, p. 18). Nous constatons que les relations furent en réalité beaucoup plus fréquentes et familières.
(Voir aussi la notice sur la marquise de La Carte.)
L.a CnarE (Angélique-Félicité Bosio, comtesse puis marquise
Thibault de). — 1313.
Pittoresque figure que celle de la marquise de La Carte. Elle
903 était la fille du sculpteur italien Joseph-François Bosio (1769- 1845), en grande faveur sous la Restauration et Louis-Phi- lippe (il était baron, premier sculpteur du Roi, accablé de commandes of)"icielles). Elle avait été élevée, selon un artiste de l'époque, comme pouvaient l'être les courtisanes de l'anti- quité. Aussi sa liberté de moeurs fut-elle remarquable. Elle vénérait son corps et le prêtait sans façon.
Née à Paris le z5 août ISo8, elle fut mariée fort jeune (et méme avec dispense du roi I) à Charles-Louis-Philippe-Marie Thibault, comte de La Carte (1803-1882) d'une famille illustre. Elle en eut un enfant lcgitime, Auguste-Marie (né à Paris le Ie1 novembre 1825, mort célibataire à Tours le z8 janvier 1870). Mais elle quitta son mari assez vite pour passer de bras en bras, et particulièrement dans ceux de Janin, avec lequel elle vécut maritalement durant plusieurs années, rue de Tournon. Elle en eut plusieurs enfants, probablement non reconnus, dont une fille qui aurait vécu jusqu'à vingt ans environ.
Au nombre de ses autres amants on a cité Musset, (avant Janin, si l'on en croit Arsène Houssaye dans ses Confessions}, Demi- doff, àqui Janin voua de ce fait une vive reconnaissance, car il lui facilita la rupture, Alexandre Dumas, Nestor Roqueplan, un riche propriétaire des environs de Melun, nommé Grenouil- ler, dont la femme mourut de chagrin et dont elle croqua la fortune. A la mort de son père, elle se serait retirée à la campa- gne avec sa mère : en 185 5 on la trouve rampe de la Tranchée à Saint-Symphorien, près de Tours. Finalement, elle serait morte, misérable et abandonnée, vers 1870.
On peut consulter sur elle Théophile Thoré, Nouve!!e Revue Rétrospective (déc. 188, pp. 305-307); Jean Gigoux, Causeries sur !es artistes de mon temps, 1885 ; L. Barbarin, Étude sur Bosio, Monaco, 1910, et l'on trouvera la reproduction d'un buste de la belle marquise par son père dans l'ouvrage de Gérard Hubert, Les sculpteurs italiens en France... (de Boccard, I g64, planche 5 ~).
Lncoux (François-René, chevalier de). — Ioio.
Nous avons eu quelque difficulté à retrouver les traces du cu- rieux chevalier de Lacoux dont G. S. parle avec sympathie dans Hist. Vie : <t vieux émigré, ami de [sa] grand-mère» (t. VII, p. 94) et qui lui faisait travailler la harpe (ibid, p. log). Nous savons aussi qu'il avait une soeur, Mme de Maugé, (cf. notre tome I, lettre I g}, et, d'après un article de !'Intermédiaire des cher- cheurs et des curieux (XXX, IS94, col. 44z), qu'il avait été un
904 inventeur d'instruments de musique. niais le dit article nous avait aiguillé sur une fausse piste en nous faisant croire qu'il se prénommait Charles (il convient donc de rectifier au t. I ]a note I de la page 17, et l'indcs).
Un relevé de services dressé à notre demande par le Service historique de l'Armée nous montre que nous faisions fausse route : le seul émigré de ce nom (et ceci est confirmé par des documents des Archives nationales 03* 76o et z59S) est Fran- çois-René, né à Saint-Dominguc le 18 juillet 1760, lieutenant, puis capitaine au Régiment de la Guadeloupe, émigré en 178q, à l'Armée des princes en 1791, capitaine dans le régiment du comte de Mauger (recoupement qui enlèverait les doutes subsistants) en novembre 1794, rentré en France à la suite de Louis XVIII, nommé chef d'escadron en 1814, admis à la retraite en 1816.
Il était installé, ainsi que nous l'avons dit sous la lettre n~ Io3o, passage Sandrier ou du Cendrier, et paraît avoir été associé au luthier Brown, qui est peut-ëtre une luthière. « En 1836, au coin gauche du passage Sandié, Mlle Brown vend la harpe organisée et la guitare à table du chevalier de Lacoux, les violons du même, approuvés par Paganini. » (J. Boulanger, Le Boulevard, p. q8, n.1, qui ne cite pas ses sources).
Toutes nos recherches pour découvrir la date de sa mort ont été
vaines.
LAMENNAIS (Félicité-Robert de). — Io5 z, 1303, 1388.
Nous ne referons pas ici la biographie de Lamennais, né à Saint-l~Ialo, le 19 juin 1~8z, et qui mourra à Paris le z7 février 1854, mais nous renverrons à la dernière et remarquable thèse publiée sur l'auteur des Paroles d'un Croyant par M. Le Guillou (Armand Colin, 1965) et à celle de M. Jean-René Derré, Lamennais, ses amis et !e mouvement des idées d l'époque romantique (Klincksiek, 196z}.
G. S, fait la connaissance de Lamennais en mai 1835, après la rupture avec Rome. L'ancien ultramontain a été profondément indigné par l'attitude de Grégoire XVI approuvant l'assassinat par les Russes schismatiques de la Pologne catholique révoltée. Au lieu de répondre à son pathétique appel poux une Église dégagée du pouvoir temporel, et tendant la main aux peuples, ]a cour de Rome avait condamné ses doctrines et justifié tout pouvoir établi. Du coup Lamennais était devenu un apôtre de ]a démocratie, aussi ardent qu'il avait été celui de la théo-
cratie.
905 G. S. qui allait «alors cherchant la vérité religieuse et la vérité sociale dans une seule et même vérité » l'admire avec humilité, veut se faire son fervent disciple. Mais Lamennais se méfie des femmes et les divergences ne tarderont pas à se manifester. La collaboration de G. S. au journal le tllonde tournera court. Le caractère irascible et raboteux de Lamennais qui s'est brouillé avec beaucoup d'amis, y fut aussi pour quelque chose. G. S. a toujours fait preuve d'une grande vénération pour lui; on ne saurait dire qu'il ait toujours montré pour la juger un esprit de justice sereine, et il ne se prive pas de dauber mécham- mentsur elle dans sa correspondance privée.
Voir dans Hfsi. Vie (t. X, pp. 78-87) les pages que G. S. lui a consacrées peu après sa mort survenue à Paris ]c z7 février 1854.
LAPORTE {Jean-Louis-Anne-Osrnin). — 14o3D.
C'est par l'intermédiaire de Pelletan, avec lequel il avait fait ses études à Pau, puis à Paris, que Laporte a connu George Sand.
Né à Pau le z1 décembre 1810, i] fut d'abord secrétaire particulier de Jacques Lafitte, puis sous-préfet de Loches le 6 juin 1840; accusé de négligence par son préfet, il est assez brutalement destitué le 8 juillet 1841, et ses démarches pour obtenir un nouveau poste n'auront pas de succès. (Arch. Nat., F Ib I — 16G) (I I).
Il se dirige alors vers ]a diplomatie, à la faveur des événe- ments qui amènent au pouvoir Lamartine, et permettent à son ami Pelletan, ancien secrétaire du poète, de le servir il est nommé vice-consul à Gijon (Espagne), poste peu rémunéra- teur où il demeurera vingt-trois ans. Enfin, le go octobre 1871, i] obtient le consulat de Valparaiso, poste que son état de santé très compromis ne lui permettra de rejoindre qu'en août z87z. Il mourra peu après, le zg décembre, à Limache près de Valparaiso. Il était chevalier de la Légion d'honneur depuis le Io août 1867 (Arch. des Affaires Étrangères).
G. S. ne l'a pas tout à fait perdu de vue (en avril 1864 encore, Laporte lui écrit de Gijon), mais les lettres qu'elle lui adressa, peu nombreuses probablement, n'ont pas été retrouvées.
La Rocl~sFoocevz,n (Sosthènes, vicomte de, plus tard duc de Doudeauville).—lII;, rz8G, I18g, 134z, 1394•
Cf. notice t. II, p, gz6.
906 8sx INDEX DES CORRESPONDANTS LASNIER (Sylvain). — Izor.
Il est vraisemblable que c'est lors du procês des accusés d'avril que G. S. fit la connaissance de Lamier, qui était parmi les défenseurs, et ami de Michel de Bourges. Né à La Celle-Dunoise le 13 avril 1804, il fut avocat à Guéret, et maire de cette ville de 1849 à 1850, conseiller général d'Ahun (Creuse).
Comme avocat, il avait eu pendant dix ans la mauvaise fortune de plaider sans aucune exception, toutes les affaires creusoises qui s'étaient terminées par la peine capitale : il y avait gagné le surnom de Mène-à-Mort.
On peut consulter à son sujet L. Lacrocq, Mémoires de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, XXIII (Igzs), p. z66, et A travers nos provinces, Limoges, Guillemot et de Lamothe, 19zg, p. 83 ; J. Levron, la Presse creu- soise asr XIXe siècle, Limoges, Guillemot et de Lamothe, 1931, p. z7; Pierre Bouchardon, Souvenirs, Paris, Albin Michel, 1953 PP• 70-8o et L'Auberge de !a Tête-Noire, Paris, Perrin, 19z8. Il est mort à Guéret le 5 janvier 1885.
(La plupart des renseignements de cette notice sont dus à l'obligeance de M. Amédée Carriat, qui poursuit avec une belle ténacité la publication du Dictionnaire biobibliograpl~ique des auteurs du pays creusois.)
LEROUx (Pierre-Henri). — 13zzD.
Sur Pierre Leroux, que nous retrouverons dans de nombreux tomes de cette correspondance, on peut consulter P. Félix Thomas, Pierre Lerorrx, sa vie, son æuvre, sa doctrine (Paris, Igo4); D. O. Evans, Le .socialisme romantique —Pierre Leroux et ses
contemporains (Paris, 1948); Maxime Leray Histoire des
idées sociales en France, t. III (Paris 1954, Gallimard, pp. 77-83).
Né à Paris le 6 avril 1797, il fait de bonnes études, est même
reçu au concours d'entrée à l'École polytechnique, à laquelle
il doit renoncer pour aider les siens, se fait typographe et
correcteur, puis devient journaliste au Globe de Dubois, adhère
au saint-simonisme, puis s'en sépare en même temps que
Bazard. En 1838, il crée avec Jean Reynaud l'Encyclopédie
nouvelle (inachevée), publie en 1840, une somme de sa philoso-
phie : De l'humanité, de son principe et de son avenir (Perrotin). G. 5.
qu'il a subjuguée et qui ne jure plus que par lui, accepte de
fonder, avec lui et Louis Viardot, la Revue indépendante.

Il y prêchera son évangile socialiste, qui promet à l'homme dès cette terre l'égalité véritable — ce qui est louable —,
907 trais sous la forme d'interminables tartines politico - méta- physiques qui suffisent à expliquer la fuite des lecteurs, et, son incapacité à gérer une affaire aidant, la décotlfituxe de la revue.
Il prend alors un brevet d'imprimeur (3o décembre 1843), poursuit une mirifique invention de machine à composer, ancêtre de la linotype, qui ne marchera jamais, mais absorbera beaucoup de capitaux (ceux de ses amis, et en première ligne, ceux de George 5and), fonde à Boussac une imprimerie où il emploie toute sa famille, et la famille de ses frères, plus de vingt personnes en tout, et où l'on vit à la mode phalansté- rienne.
)~;lu à l'Assemblée nationale en 1848, à la Législative en 1848, il s'exilera après le coup d'État, vivra à Londres puis à Jersey jusqu'à l'amnistie de 1868, toujours plus ou moins parasite. Il mourra à Paris le 1 z aoilt 1871. Bien que déjà dégrisée, G. S. a parlé de lui avec sympathie et équité dans Hist. Vie (t. X. pp. 87-gI; mais plus tard, et en privé, elle a porté sur l'homme des jugements sévères.
LEROY (ZOé). - IIô4, 14z5D, 1434•
Cf. notice, t. I, p. IOI I.

I.fiROYER DE CHAIVTEPIE (Malle-$Uphle). — I2Û0.
Originaire de Château-Gontier (Mayenne) où elle est née le 31 octobre 1800, pourvue d'une certaine aisance, Mlle Le- royer de Chantepie représente un type de provinciale assez fréquent au xlxe siècle :lettrée, intelligente, d'idées avancées pour son milieu d'origine, noircissant du papier, et qui, estimant ne pas trouver d'interlocuteur valable dans sa petite ville, entretient une correspondance avec des écrivains afin de pouvoir dialoguer.
Elle a publié une douzaine d'ouvrages Angélique Lagier
(1851), Chroniques et Légender (1870), Mémoires d'une pro-
vinciale, dédié à George Sand (1880), Souvenirs et impres-
sions littéraires (posthume, 18gz) etc.

Elle a beaucoup écrit à G. S. (à partir de 1836) et à Flaubert des 1857, après Rladanre 13ovary. Pas plus heureux que les édi- teurs de la correspondance de Flaubert, nous n'avons pu retrouver les autographes. Cette correspondance a été sans aucun doute beaucoup plus active que n'en témoignent les yuinze lettres de G. S., les dix-huit (autographes celles-ci) de -Ille Leroyer qui nous restent, car demandes et réponses ne
908 s'imbriquent pas. En r884, la survivante écrivait à Mme Com- manville, la nièce de FIaubert «J'ai un grand nombre de lettres de Mme Sand que j'admirais et que j'aimais de toute mon âme. J'avais d'après sa demande confié ces lettres à Maurice Sand qui me les a soigneusement rendues. » (I,ov., Fonds Franklin-Grout, B. VI, fol. 4rg-4zo).
On peut lire sur la vie de la romancière angevine, qui mourut à Angers le z3 octobre x888 r un article de Daniel Brizemur dans la Revue hebdomadaire du r8 octobre r9r9. Son portrait a été reproduit dans la Correspondance de Flaubert, édition du Centenaire, Librairie de France, rgz3, t. II, p. 3zg.
LavReun (Benjamin). — r r z7.
Benjamin Levraud, né à Barbezieux (Charente) en x773, est entré passagèrement dans la vie de G. S. parce qu'il était médecin ordinaire et chirurgien du collège Henri IV. Il habi- tait g, quai Saint-Michel. Appelé en consultation pour illaurice en décembre r83G, il signa avec ses confrères b'larjolin, Guer- sant et Gaubert un certificat concluant à l'interruption du régime de l'internat, à cause d'une affection du cour. (Lov., E 934, fol. ro9-rro). Il est mort à Paris (XIIIe) le 3 octobre 1855•
Lrsz (Arsène-Ambroise-Joseph). — r r r6D.
Ayant succédé à M. Gaillard, nommé inspecteur général, Liez devint proviseur du collège Henri IV ]e 3r décembre r833•
Né à Paris le zo juillet r79o, élève de l'École normale en r8ro, il professa à Reims, Versailles, Orléans, au collège Charle- magne. Suspendu de ses fonctions en octobre r8zz pour des motifs sur lesquels son dossier administratif est muet, il les reprend en r8z8 à Louis-le-C=rand, devient proviseur àSaint- Louis en septembre r83o d'où il passa à Henri IV (Arch. Nat., Fry zrr85). Il meurt en fonctions le ro mai r838. (Charles Fierville, Arcfüves des Lycées, Provrsettrs et cerrsettrr, Paris, F. Didot, r894, p. 78 et 400.)
114aurice Dudevant l'a croqué d'un crayon satirique avec une légende qui ne laisse pas d'illusion sur le degré de sympa-
r. Nous remercions vivement M. le chanoine Dréano, ancien professeur aux Facultés Catholiques de l'Ouest, dont les recherches patientes nous ont permis de donner ici la date du décès.
909 thie qu'il éprouvait : «Liez le proviseur, un chien fini, qui croit ressembler àLouis-Philippe. »
LISZT (Franz). — 965, ~gz, I16G, Iz~8, Iz8o, 1347, 1377, 1400D. Cf. notice, t. II, p. gz7.
MAILLEFER, — VOIr MARTIN-MAILLEFEA.
MARBOUTY (Caroline-Julie-Sophie Pétiniaud de Lacoste, Mme Jacques) pseud. Claire BRUNNE. — I I zq.
Fille d'un conseiller à la cour royale de Limoges, Caroline Pétiniaud avait épousé le greffier du tribunal de I1e instance de la même ville, nettement plus âgé qu'elle. Elle en eut deux filles, mais la vie de famille et de province pesait à cette «femme de trente ans » (elle était née à Paris le 19 juillet 1803) qui rimait en cachette et rêvait d'amours romantiques. La brillante auréole qui illumine la tête de George Sand empêche alors les bas-bleus provinciaux de dormir. «Pourquoi pas moi? » et l'on vient à Paris chercher la célébrité.
C'est ce que fait Caroline, laissant son mari au Limousin, et tout de suite elle cherche à entrer en relations avec l'auteur de Lélia. Celle-ci la tient prudemment à bout de gaffe, comme elle fait pour Antoinette Dupin, Louise Colet, et quelques autres. On lira dans l'aimable petit livre de Maurice Serval, Une amie de Balzac, Mme Marbouty (Paris, Émile-Paul, IyzS) le déroulement de sa carrière littéraire (médiocre) et de ses aventures amoureuses, notamment avec Balzac, qu'elle accompagna à Turin en juillet 1836, habillce en homme, et se faisant passer à l'occasion pour George Sand (supercherie enivrante pour cette futile assoiffée de gloriole).Voir aussi la Correspondance de Balzac, éd. Roger Pierrot, t. III, p. 117 et
suivantes et 83z.
F.IIe mécontente Balzac en publiant un roman à clef, Une fausse position (Paris, Amyot, 1844), oit il était assez maltraité sous le nom d'Ulric, le romancier «populaire et recherché, enivré de ses succès tardifs ». On y peut reconnaître aussi George Sand, Scribe, Jules Sandeau, Gustave Planche, Sainte-Beuve.
Elle fut peut-être la maîtresse de Jules Sandeau, sûrement celle du marquis de Pastoret, et cette derniére liaison se dénoua par une affaire de chantage qui n'est pas à l'honneur de Caroline. Elle finit sa vie fort figée et assez misérablement, le 16 février 18yo, à Paris, écrasée par un omnibus, accident dont les esprits (car elle s'adonnait au spiritisme) ne l'avaient pas informée à l'avance.
910 MAttsCxet (Marie-Lucie Delaborde, Mme Amand-Jean-Louis).— iiG4.
Née le z5 janvier 1776, selon l'acte de baptême du même jour (Saint-Germain-l'Auxerrois), Lucie Delaborde est la so;ur d'Antoinette-Sophie-Victoire, mère de George Sand. Comme sa saur, elle n'a pas traversé la période troublée de la Révolu- tion sans vicissitudes.
En février 2794, petites modistes z6 rue du ILlail, elles furent arrêtées avec un sieur Pierre-Melchior Borel, ancien abbé, pour avoir répandu une chanson contre-révolutionnaire, et passèrent sept mois à la prison des Anglaises.
De 1794 à i8o4, que devint Lucie? On ne sait trop. Il y a de fortes chances pour qu'elle ait aussi rôti ]e balai, car lorsqu'elle épouse Maréchal, le z5 juillet i8o4, à la mairie, le z5 août à l'église, ils sont domiciliés à la même adresse (r 5 rue Meslée) qui est aussi celle des Dupin (Registre des mariages de 5t- Nicolas-des-Champs). A noter qu'ils ont été parrain et mar- raine de la petite Aurore le z juillet précédent, à ]a même église. Sur Maréchal, voir t. I, p. go, n. 4.
Lucie Maréchal est morte à Paris le 8 mai i85i.
De la correspondance de G. S. avec son oncle, sa tante et sa cousine Clotilde, il ne nous est parvenu que trois lettres ! on peut tenir pour vraisemblable que le reste a été détruit. A ]a mort de sa mère, lorsque Maurice Dudevant s'occupait de retrouver les correspondants, il avait déjà noté en face du nom de Camille Villetard (né du second mariage de Clotilde Maré- chal) : « Où est-il? S'il en a, ce sont des lettres intimes insigni- fiantes, amoins qu'il ait celles de sa mère. » (Lov., E 936, fol. 36-39)•

MaftLtnNi (Charlotte de Folleville, Mme Emmanuel). — izo5.
Des recherches persévérantes poursuivies dans plusieurs directions (La Vespière, Orbec, Lisieux) ne nous ont pas permis de retrouver la naissance de Charlotte de Folleville. Peut-être même n'a-t-elle pas été enregistrée, car les parents ont vécu cachés à Lisieux pendant une partie de la Révolution (Henri Pellerin, Le Pays d'Auge, déc. 1958). Son acte de décès (z août t85o) la dit née à I.a Vespière (Calvados) et âgée de 6o ans, ce qui la ferait venir au monde en iJ89-T79o. D'après un renseignement obligeamment communiqué par les Archives du Calvados, on trouve mention de la naissance à la Vespière,
911 le r9 messidor an IV (8 juillet 1796) d'une soeur, Olympe Folleville, fille de Jean-Louis-Audrey Folleville et de Charlotte- Pétronille Aupoix, ce qui correspond bien aux précisions contenues dans l'acte de mariage de Mme Marliani où elle est dite fille de Louis-Jean-André de Folleville et de Caroline- Pétronille Aupoix de Mervilly (compte tenu des élisions de particules que la prudence commandait encore en i 796).
On peut donc tenir Mme Marliani pour bien identifiée ainsi, et si nous nous sommes étendus sur ces détails, c'est parce qu'on a pris, et qu'on prend encore cette Normande parfois pour une Italienne, parfois pour une Espagnole (les qualifi- catifs d'aventurière et de femme tarée, qu'on lui a appliqués, ont été suggérés sans doute par cet imaginaire cosmopoli- tisme dont nous faisons justice).
Son père était conseiller au Parlement de Rouen avant la Révolution; il sera maire de La Vespière, député —ultra en i 8 i 5 et r 8 i 6. Sa mère est la dernière des Aupoix, sieurs de Mervilly, écuyers, qui possèdent la terre de 1~Iervilly depuis le xvie siècle. Charlotte épouse en premières noces Louis- Alexandre, baron de Lapone, receveur particulier des finances à Issoudun (Indre) en t8z7-i8z9. Veuve, elle se remarie le t4 octobre z8;o avec Emmanuel-Joseph-Marie-François de Paule-Anaclet Marliani, consul d'Espagne à Marseille, plus tard à Paris. Fils de Joseph Marliani et de Françoise Cassens, celui-ci n'est peut-être pas authentiquement comte, mais c'est un personnage assez important qui en t 8¢o deviendra
sénateur pour la province de Majorque; plus tard, revenu
en Italie, il sera élu député de l'Assemblée de l'$milie (1859), nommé sénateur etc.
Charlotte Marliani fera connaissance avec G. S. probablement au printemps 2836; elle sera pour elle une amie dévouée, enthousiaste, un peu encombrante, et une confidente très mêlée à sa vie pendant quinze ans, mais trop bavarde. «Tête passionnée, coeur maternel, destinée malheureuse parce qu'elle voulut trop faire plier la vie réelle devant l'idéal de son imagi- nation et les exigences de sa sensibilité» (Hi.rt. Vie, t. X. p, i4G) Mme Marliani mourut à Paris à peu près séparée de son mari. Nous aurons l'occasion de faire ample connaissance avec elle, car la majeure partie de la correspondance (une centaine de lettres) nous a été conservée.
G. S. a mis en tête de la Dernière Aldini une dédicace qui peut
avoir accrédité l'idée que 11~Ime Marliani était étrangère
« Alla Sa Caxlotta Marliani, Consulessa di Spagna etc. »
912 888 INDEX DES COBKESPONDANTS MARTIN, dlt MAILLEFER (Daniel-Pierre). — Iz39 n.
Après avoir signé en 18zg P. D. Martin-Maillefer un poème en deux chants, les Fiancés de Caracas (Paris, Delaforest), Martin, dit Maillefer, devint journaliste républicain, rédacteur en chef et gérant du Peuple rouverain à Marseille. Né à Nancy le g thermidor an VI (z7 juillet 1798), il avait débuté dans la vie par un séjour prolongé en Colombie, pendant environ sept ans. Il sera un des principaux accusés du Procès d'Avril. On le trouvera aussi au Bon sens, au Courrier frangais, au Libéra! du Nord, à Douai, au National d'Armand Carrel, à la Revue du Progrès. En 1841, la Biographie der journalirter (Physiologie de la PresseJ, le cite parmi les rédacteurs du National, mais la for- mule employée (« il a écrit pendant assez longtemps au Natio- nal ») semblerait indiquer qu'il n'y est plus.
L'année suivante, paraît une brochure intitulée élections de r 8¢z. Der dangers de la France et de l'unité d'opposition pat D. P. M. Maillefer (Paris, Paulin) où il joint à une critique du régime un appel à l'union des partis d'opposition.
OII le retrouve consul de France de I!e classe à Barcelone en 1848, consul général à Palerme en 1851, puis à Montevideo (Paraguay) de 1853 à 18Gg. L'ancien accusé du Procès d'Avril avait mis de l'eau dans son vin. Aussi le voit-on chevalier puis officier de la Légion d'honneur. (A noter que dans l'Almanach Impérial il est toujours nommé Martin-Maillefer.)
Il mourra commandeur à Hyères le I S février 1877.
MARTIN (Mlles).— IIû3D, 13GID, 1445D
Ces Anglaises tenaient une pension pour petites filles dans le quartier Beaujon, près de la barrière de l'Étoile, au g de l'avenue Lord-Byron. Le prénom de ]'aînée commençait par F, la seconde s'appelait Charlotte. Solange Dudevant demeura dans cette pension de novembre 1834 aux vacances de 1837.
MARTINEAU-DESCHENF.z (Gaston-Philippe-Augustin-Joseph, dit Auguste, baron). — q61, 1179, Iz61, Iz7G, 1283, I289, 1354, 1383, 1393> 1413> 1458
La date de sa naissance explique pourquoi G. S. l'appelle le plus souvent Benjamin : il était né en effet à Paris le 7 février 1815, et avait tout juste vingt ans lorsqu'il est entré dans le cercle des relations de la romancière.
Son père, d'abord adjoint aux commissaires des guerres, avait fait une belle carrière administrative, et depuis 1830 était directeur au ministère de la Guerre, commandeur de
913 la Légion d'honneur depuis 1833. Le fils suivait ses traces; entré le z7 septembre 183z au même ministère, avec le titre de commissaire ordinaire de 58 classe, il deviendra commissaire principal, sous-chef, puis chef de Bureau et secrétaire de la Commission de l'Algérie; à ce titre il fera plusieurs voyages dans cette possession française entre 184o et 1845. Chevalier de la Légion d'honneur en 1843, il était bien parti pour accéder aux plus hauts postes de l'administration, quand la Républi- que de 1848 le destitua.
Il avait épousé le Ig novembre 1847, àSaint-Louis d'Antin, 1~lisabcth Lair.
Nous n'avons certainement pas la totalité des lettres amicales que lui a adressées G. 5. La descendante de 11-fartineau- Deschenez, Mme la baronne de Sarret, qui a hien voulu nous donner copie de celles qui lui restent, sait, par tradition de famille, qu'un certain nombre a été détruit jadis.
Si l'édition complète projetée en 1875 avait paru, il aurait eu droit à la dédicace de Lavinra.
MEURE (Charles). — Io65, 1177, I2I2, Iz54•
Cf. notice, t. I, p. Io1z (rectifiée t. II, p. ~z8.)

MICHEL (Louis-Chrysostome), dlt MICHEL DE BOGRGES.

996, Iz69D, Iz77, 13z7~
1335>
1337>
1340,
1349.
135°.
1355

1360,
1371
137z,
1378,
1406,
1408,
14og,
1410,
147,
1429,

143 z,
1433
1435,
1436
1438.
1439,
1448
1449
1450
145z,

1453>1454•
Louis-Chrysostome Michel a vu le jour à Fourrières (Var) le 30 octobre 1797, sept mois après la mort de son père Jean- Baptiste, massacré par une bande de royalistes.
Un tel drame marque d'un sceau tragique une destinée : com- bien de fois dut-il entendre sa mère ou son grand-père lui répéter «C'est toi qui vengeras ton père ! »Michel ne pou- vait être qu'un républicain farouche. Après dcs études au collège d'Air-en-Provence, il s'engagea comme volontaire dans la légion du Var, poux échapper aux royalistes de 1815, car c'était l'époque où le Midi était en proie à ]a Terreur blanche. Ayant défendu un jour un de ses camarades devant ]e conseil de guerre, il montra une telle éloquence, une telle chaleur de conviction qu'il emporta l'acquittement. Ainsi révélé àlui-même, il vint à Pazis, pour faire son droit, et pour subsister fut pion et répétiteur. En même temps, fidèle à ses origines, il s'affilia à >a Charbonnerie. Aux obsèques du
914 jeune Lallemand (7 juin i8zo) c'est lui qui prononcera au nom des Écoles des paroles de vengeance devant ta tombe. Il se lia avec Thiers et Mignet (connus déjà à Aix), avec Manuel, avec Buonarotti,
Reçu avocat en t8zG, il s'inscrit au barreau de Bourges, épouse dans cette ville une riche veuve, MagdeIeine-Sophie Raillard, veuve Lebrun, et acquiert la réputation d'un avocat politique qui ne ménage rien ni personne, surtout pas le gouvernement. Aussi fut-il l'ohjct de poursuites, notamment pour des articles de la revue qu'il avait fondée en i8zg, la Revue dst Cher. En juillet t83o, il se met au premier rang de l'insurrection à Bourges. Le nouveau régime n'est pas davantage à l'abri de ses fulgurantes attaques; à plusieurs reprises, Michel vient plaider devant la cour d'assises de la Seine dans de grands procès et toujours ses plaidoyers et ses improvi- sations font sensation. Ce fut certainement un grand avocat <t Voix fauve, parole qui s'impose et geste empreint d'une impé- rieuse trivialité », tel le dépeint son confrère Pinard. «){lo- quence sauvage » a dit Louis Blanc. « Paxler succulent et nerveux », selon Émile 011ivier. On a vu plus haut qu'au Procès d'Avril i] avait été condamné à une peine de prison assortie d'amende.
Élu fin 1837 par le collège de Niort, i] n'eut à la Chambre, à l'étonnement général, qu'un rôle effacé, et cette chambre ayant été dissoute en 1839, il ne fut pas réélu. De i84r à 1848, il se retira sous sa tente, et parut à ses anciens amis s'assagir beaucoup trop. Une certaine affaire Pic, où il soutint un préfet contre un journaliste d'opposition, lui porta grand tort (1847). Aussi ne faut-i] pas s'étonner que, nommé en t 848 commis- saire de ]a République dans le Cher, il ait été révoqué vingt- quatre heures plus tard pour modérantisme. Les électeurs l'envoient en t 849 siéger à l'Assemblée législative. II s'y livra à plusieurs interventions énergiques, mais se fit des illusions sur le peuple, «sentinelle invisible »contre les dangers du césarisme. Le coup d'État le trouve dressé contre la violation de la Constitution. Après quelques mois passés en Suisse, et eii Belgique, dans l'exil, i] rentra en France, sa santé ruinée, à Bourges d'abord, puisà Montpellier où il mourut ]c t6 mars t8 S 3. L'histoire de ses relations avec G. S. se dégagera des lettres qui nous sont parvenues, en copies malheureusement, et fort incomplètes; il faut lire aussi Hist. Vie (t. X, passim), la LettreàEverard (Lettres d'srn voyageur, éd. i857, pp. z5t-tg;). En attendant l'étude, enrichie d'une documentation inédite que nous promet depuis longtemps IVi. Gaston Imhault,
915 on peut se reporter à A. Douarche, rYliche! de Bourget et le parti républicain (Bourges, Sire, z88z, in-8°); Michel de Bour- ges, Plaidoyers et Dircours, réunis par Louis 114artin, Paris, Dunod et Pinat, z9og, in-8°.
MON'l'FEARAND (Alfred de) Louis-Pierre-François-Adolphe, mar- quis de Chesnel de la Charbouclais, dit). — 979, I z 54•
Né à Belleville le z4 septembre z79z, cet ancien officier supé- rieur d'infanterie a exercé sous divers pseudonymes une activité littéraire qui n'a pas laissé de traces durables dans la mémoire des hommes. Nul ne parle de son Histoire de la rose chez les peupler anciens et modernes (z 820), de son Voyage dans !es Cévennes (z 828), de l'É&ypte ancienne et moderne (z 847), etc.
Sous le pseudonyme Alfred de Montferrand, il dirigea en z 836, chez l'éditeur Armand-Aubrée, une publication intitulée Biographie der femmes auteurs contemporaines franfairer, avec por- traits d'après nature par Jules Boilly, dont nous avons parlé en note sous la lettre n° 97q.
Il est mort en octobre z 862.
MONTGOLFIER (Jenny). — zz7z, zz68, z27o.
Professeur de piano et animatrice du mouvement musical à Lyon pendant au moins quarante ans, Jenny Montgolfier ne parait pas être originaire de cette ville. Son mari, Pierre-Fran- çois, né dans la Drôme en 1774, était fabricant de pianos. Considérant qu'en 1836 elle vient de marier sa fille, on peut supposer qu'elle-même est née à la fin du xvzLze siècle.
Elle a accueilli le jeune Liszt lors de son premier passage à Lyon en 1826 (Lettre sans date de Lecourt, B. N., N. a. fr. zSz89, fol. 46G-467). On trouve son nom dans les annuaires lyonnais de z8z7 à 1867. Elle a été à Lyon la première initia- trice des quatuors d'amateurs (Antoine Sallès, le goîd nsrrsical et !a critique lyonnaise au XIXe siècle, Lyon, Rcy, zqn). Liszt qui l'appréciait beaucoup lui a dédié la Serenata et l'Orgia, grande fantaisie suc des motifs des rouées nruricales de Rossini, op. 8, n° z. Elle a connu Nourrit, ?~larccline Dcshordcs-Val- more, Mme Dorval, toutes les notabilités musicales et litté- raires de passage à Lyon, et cependant nous n'avons pu décou- vrir la date de sa naissance ni celle de sa mort, malgré l'aide de quelques érudits lyonnais.
G. S. ,'à rencontrée en allant à Genwc en septembre 2836, et aussi au retour.
916 Elle ne doit pas être confondue avec Adélaide de Montgolfier (178g-188o), fille de l'aéronaute, écrivain français, directrice de la revue la Xucbe, collaboratrice de Louise Swanton- Belloc.
MussFr (Louis-Charles-Alfred de). — IogzD, Izg6, 13og. Cf. notice, t. II, p. gz8.
NÉRAUD (Jules). — g85, g86, I000, I 168.
Cf. notice, t. II, p. gzg.

PAceuD (Marie-Émilie Simon, Mme Pierre). — 1404. Commerçante de La Châtre : «Draps et nouveautés ».
PAPEr (Gustave). — 964, 989. 994> Io33, Io63, Iz38, 1415, 141 g,
1430, 1440, 144z> 1446
Cf, notice, t. I, p. Io1z.
PELLETAN (Pierre-Clément-Ezegène). — I Io4, 1316, 1339 1343D
Eugène Pelletan, qui s'est illustré plus tard sur la scène politi- que, est assez connu pour que nous nous contentions de résu- mer sa biographie :fils d'un notaire, né à la Barraque, près de Saint-Palais (Charente-Inférieure), le zg octobre 1813, écrivain de talent, polémiste fougueux et incisif, journaliste politique assez versatile, il collabora à la Presse, au Bien public, au Siècle, à l'Avenir, fut secrétaire de Lamartine, publia de nom- breux ouvrages dont les plus connus sont : ]a Profession de fai du XIXQ siècle (18 5 z), Le Pasteur du Désert (185 5), Naissance d'une ville (1861), Nouvelles Heurer de travail (1870).
Son rôle politique fut dans l'ensemble celui d'un opposant dans la ligne démocratique; il a attaqué assez vivement les socialistes.
Député en 1864, en 1868, en 1871, sénateur en 1876, il avait été en 1870, membre du gouvernement de la Défense Nationale sans portefeuille.
II vint à Nohant en février 1837, pour servir de précepteur à Iviaurice, mais comme on ]e verra dans le volume suivant, cela ne dura pas trois mois.
Faut-il croire ceux qui prétendent que Pelletan a été l'amant de G. S.? Pour notre part, nous n'en avons pas trouvé de preuve. Alfred 111ichiels a laissé des brouillons informes d'un factum haineux, véritable poche de fiel, sur son ex-ami
917 Pelletais on y lit que G. S. se serait vainement offérte au précepteur de son fils. Mais le témoignage de 14iichiels n'est pas un témoignage direct : ce qu'il rapporte ce sont les confi- dences d'un homme sur lequel i] porte les jugements les plus méprisants sur le rapport de la sincérité (« tartufe, faussaire, rampant calomniateur, etc ») et on relève sous sa plume, une phrase révélatrice qui montre à quel point Pelletais est suspect de vantardise : «Alors lui vint [à Pelletais] une idée de spécu- lation littéraire, celle d'attirer l'attention sur lui en faisant croire qu'il avait été l'amant de George Sand. »
Et en effet sous la signature Un inconnu, et le titre Lettres à une veuve, Pelletais publia dans la Presse des articles à double entente qu'on pouvait interpréter malignement. G. S. s'en plaignit dans une lettre de juin 1837. Mais elle pardonna, et entre 2839 et 1842, nous verrons Pelletais hébergé dans un des pavillons de la rue Pigalle, et chargé par G. S. de diverses missions et commissions.
Chez les descendants de Pelletais nous avons rencontré
une tradition solidement ancrée non seulement Pelletan
aurait été l'amant de G. S. mais encore il lui aurait fait un enfant.
Mais comme il arrive souvent, cette tradition n'est appuyée
d'aucune justification véritable; au contraire, certains détails
l'infirmeraient plutôt, pour des raisons toutes simples de chro-
nologie.

Eugène Pelletais est mort le 6 décembre 2884, au Palais du Luxembourg où il était questeur. On peut consulter sur lui un ouvrage un peu trop du genre panégyrique mais assez bien renseigné :Édouard Petit, Eugène Pelletais, sa vle, son ¢uvre, Paris, Aristide Quillet, s. d.
La douzaine de lettres jusqu'ici retrouvées est certainement loin de représenter toute la correspondance de G. S. avec Pelletais.
PÉRIGNY (Comte de). — VOir : TAILLEVIS DE PÉRIGNY. PICTET (Adolphe). — 2266, 2267.
Adolphe Pictet est à Genève ux2 personnage marquant et respecté, lorsque G. S. y fait sa connaissance en septembre 2836. Né à Lancy (canton de Genève) le 25 fructidor an VII (22 septembre 2799) il est major d'artillerie, et artilleur distin- gué puisqu'on lui doit une invention concernant la percus. Sion des obus.
En même temps il poursuit des études savantes sur le culte des Cabires, le sanscrit, les langues celtiques. Il publie des ouvrages
918 érudits, et un peu plus tard il sera professeur d'esthétique et d'histoire des littératures modernes à l'Académie de Genève. Il est entré en relations avec le couple Liszt-Marie d'Agoult au début de IH;6, et c'est par eux qu'il devient ami et compa- gnon de voyage de George. 11 a raconté plaisamment leurs équipées dans un petit livre qui a eu aussi peu de succès lors de sa publication qu'il est recherché et coté aujourd'hui L'ne coztrse à C.4amounix, conte fantastigue (Paris, Dupraz, 1838). George Sand, quant à elle, avait mis le major en scène dans la Lettre d'un voyagezrr : A Charles Didier (n~ VIII, parue dans la R.D.!lI. du IS novembre 1836, et devenue en volume la lettre n~ X).
Ils correspondirent assez peu, semble-t-il. En 185G, G. S. publia dans la Presse un article sur un ouvrage récent de Pictet : Du beau dans la nature, l'art et la poésie, étuder estbéügues (en volume dans Autour de !a table).
Pictet en la remerciant, lui dira qu'elle a été pour lui «une pile électro-poétique ».
Il mourut peu avant elle, le zo décembre 1875, à Genève.
PIERRET (Louis-Mammès). — 1245, I z 5 5 D, I 3 z6.
Fils d'un petit propriétaire champenois employé au Trésor depuis l'âge de dix-huit ans dans des emplois modestes, dit G. S. dans Hist. Vie en traçant son portrait (t. IV, p. Io8-I 14) (la destruction des dossiers du Ministère des Finances en 1871 ne permet pas de préciser davantage), Pierret devait ëtre né vers 1783, car lorsqu'il signe comme témoin au mariage d'Aurore (Registre des mariages de l'église Saint-Louis d'Antin) il a trente-neuf ans. On le voit étroitement associé à la vie de la famille dès l'époque de la rue Meslay, il signe à l'acte de mariage de Caroline avec Cazamajou, dans lequel il est dit contrôleur au Trésor royal, à l'acte de naissance de leur fils Oscar.
Mme Maurice Dupin, une fois veuve, est toujours escortée de Pierret, plaisamment appelé le Vicomte de la Pierrotière. Ne fut-il pour elle qu'un ami? nous n'oserions le garantir, malgré la caution de G. S.
Celle-ci dit qu'il avait épousé la fille d'un général sans fortune nous n'avons pu découvrir ce mariage aux Archives de la Seine et dans aucune lettre il n'est question de Mme Pierret. D'après une lettre de Chopin à sa soeur du 31 octobre 1844, Pierret était mort quelque temps auparavant, à la suite d'une chute dans un escalier. (Corn. de Frédéric Cbopix, t. III, p. 17G).
919 PLANCHE (Gustave). — 1375
Cf, notice, t. II, p. 931.

POURADIER-DUTEIL (AleX1S). — I028, I038, IO60, I123D, IT2Û, I14G, 1152, Iz6j, Iz7z, 1275, Iz84, 1287, 1308, 1310, 1341,1357 13~4> 14z8> 1437> 1457 14Go.
Cf, notice, t. I, p. Io14, et t. II, p. g3 z,
Président de la Chambre des Pairs :voir SÉGUIER (baron).

Rédacteur du Journal de l'Indre. — I o 14.
Rédacteur du journal... — Izz~.
RICHARD (Jean-DdLlf~. I200.
Voici un autre Genevois dans la vie de George Sand, qui l'a connu par l'intermédiaire de Charles Didier. Descendant de Calvinistes émigrés après la révocation de l'$dit de Nantes, né le I er septembre 1806 à Chêne-Bougcries, canton de Genève, David Richard est venu à Paris en 183o pour faire des études de médecine (origine du surnom que lui donnera G. S. Doctor Amabidit). Il fut interne à la Pitié. En même temps, il se liait avec Geoffroy Saint-Hilaire, Enfantin, Pierre Leroux, Lamennais (il passa une grande partie de l'année 1835 à la Chesnaie), et il collaborait à la Revue Encyclopédique, au Bon sent, à plusieurs journaux de médecine.
Du milieu de 1836 à fin 1838, il sera secrétaire particulier du préfet de la Gironde, bt. de Preissac. La destitution de cc dernier ramènera Richard à Paris, où ses occupations ne sont pas très définies. Au printemps de 1840, le ministre de l'intérieur lui confie la direction de l'asile d'aliénés de Stc- phansfeld (Bas-Rhin) dont il sera le mcdecin-chef jusqu'à sa mort. Il épouse le 18 septembre 1841 à Paris une jeune hlle, Jeanne Rivoire, qu'il avait rencontrée en allant chez Lamennais, et se convertit au catholicisme le 7 octobre 1848. Il mourra pré- maturément à Stéphansfeld le T I lutllet 185 ~, laissant deux fils. On peut consulter sur lui : !e Correspondant, z5 septembre 1881; les Annales de l'Est, avril 1887; la Revue hebdomadaire, 3o juillet 1927; et le livre de A. Roussel et A.-M.-P. Ingold, Lamennais et David Richard, Paris, Douniol et Retaux, 190, avec deux portraits.
Dans Hitt. Vie plusieurs pages lui sont consacrées qui mettent l'accent sur le don mystérieux qu'avait Richard (il croyait
920 personnellement au magnétisme) de consoler, de calmer les douleurs physiques et les peines morales par sa seule présence. (t. IX, pp. 186-Igg). Neuf lettres de G. S. à Richard nous sont connues.
Rocxar (Jean-Georges). — Io39, Io66, to93, Io~7, Ir14, 1176,
Iz14, 1366, 1379> 1455•
La correspondance échangée entre G. S. et l'abbé Rochet a été en partie publiée dans la Nouvelle Xevue en 18gG-1897, quelques autres ont reparu de ci, de là, mais il en manque certainement pas mal.
Né le z floréal an XI (zz avril 1803) à Montluçon (Alliet),1'abbé Georges est une assez curieuse figure de prêtre à « la soutane attachée bien légérement sur les épaules »(l'expression est de G. S, elle-même). 11 ne paraît pas avoir cu une vocation tris solide; il se montra perméable au courant mennaisien, et plusieurs fois fut sur le point de quitter l'$glise. S'il y resta, on peut dire au fond que G. S. en est responsable, car elle le freina sagement. Ordonné à Bourges le 14 juillet 1830, successivement vicaire à Issoudun, puis à La Châtre, curé du Lys-Saint-Georges (Indre) en 183z, de La Champenoise (Indre) en 1834, d'où il commencera d'écrire à la romancière, il passera ensuite dans des paroisses du Cher (Parassy en 183, Vesdun en 1848) se présentera aux élections de 1848, en vain, s'agitera encore à l'approche des élections de 1871, et finira ses jours à Culan (Cher) ]e 13 janvier 1881.
RocxoUx (Armand-Ambroise). — 1398n.
Né à Cluis (Indre) le 7 décembre 1813, Armand Rochoux, a publié au début de 1839 un roman : le Cæur et le code (Paris, Pougin et Legrand) ; en 1848, pour faire comme tout le monde,
sa petite brochure politique Organisation sociale solution
présente, (impr, de Gratiot). Il écrivait aussi dans des revues.
Selon Quérard (la France littéraire), un roman paru sous son
nom, Un homme entre deux femmes (Paris, Desessart, 1836) ne
serait pas de lui.

Vers 1844, il abandonne la littérature, et se met marchand d'estampes; sa boutique était quai de Pllorloge. Sa nouvelle
profession lui inspirera un petit ouvrage satirique Les
moutons de Panurge, chapitres émouvans et drolatrnues sur les
estampes, les experts, les catalogues et les collectionneacrr, Paris,
J.-F. De[ion, 1861.

Nous ignorons la date de sa mort.
921 RottxxJer (Charles). — x o06, x o z x D, x 2 x o.
Cf, notice, t. II, p. 933•

ROLLINAr (François). — X87, X88, ~~o, g~x, xoo4, xoz7, xo45, xo55, xo85, xo88, xxoo, xz35, x344D. x39oD, x4ox, x4o7.
Cf. notice, t. II, p. g g 4.
Rovxtr: (Antoine-Sciprorr du). — xxz3, t3o6D, x3o7, x3x4, x33x,
x385 x459•
Le prénom de Scipion étant traditionnel dans la famille, il a existé plusieurs Scipion du Roure vivant à la même époque. Néanmoins, nous croyons que l'ami de G. S. est celui dont parle l'ouvrage de H. Gourdon de Genouillac et du marquis de Piolene, Nobiliaire drs Département des Boucher-du-RhBne, (Paris, E. Dentu, x863, p. x54)
Antoine, Scipion du Roure, baron de Beaujeu, né le z5 no- vembre x8o8 d'une famille originaire de Bourgogne —deux sæurs jumelles —Résidence :Arles. »
Il habitait Batbegal, prés d'Arles, et aussi ]a villa Beaujeu à Divonne par Gex (Ain). Nous ne savons de lui que ce qui résulte de la correspondance échangée, c'est-à-dire peu de chose. Une quinzaine de lettres conservées {la dernière est de x875) montrent que les relations se sont maintenues, avec toutefois de notables interruptions. Il ne faut pas compter sur les descen- dants pour compléter cette notice.
Scipion du Roure, dont nous avons pu vérifier la naissance à Arles le z5 novembre x8o8, serait mort en x887. Il a dû se marier tard, car, fin x 874, il dit à G. S. avoir deux enfants âgés de x7 et de x 5 ans. (B. H. V. P., Fonds Sand, G 3998).
Il aurait été, dans l'édition des oeuvres complètes projetée et non réalisée en x875, le dédicataire du .Secrétaire intime.
SAINT-RIEUL DUPOUY (Jean-Baptiste). — x3oz.
On a vu que la lettre à ce correspondant ne présente pas tous les caractères d'authenticité désirables; nous donnons néanmoins sur lui une brève notice, dont les éléments sont dus à la Statr.rtique de la Gironde, par Féret, t. III, p. zxq, (ouvrage que nous a signalé ivl, le Conservateur de la Biblio- thèque municipale de Bordeaux, ce dont nous le remercions). Saint-Rieul Dupouy était né à Bordeaux le x 7 novembre x 8 x 3. Son père arrivant de Saint-Domingue avait épousé une créole de la Martinique, Rose de Saint-Clair-Clauzel, parente de
922 l'impératrice Joséphine. En 1815, Saint-Rieul Dupouy père sauva la vie au généra] Clausel, poursuivi par los tueurs royalistes bordelais après Waterloo.
Au lieu d'étudier le droit à Paris, le jeune Saint-Rieul se pas- sionna peur la littérature, le théâtre, fut critique théâtral du journal le Capitole, assidu du salon de Victor Hugo, ami de Théophile Gautier. Revenu à Bordeaux à la suite de la mort d'un frère et d'une soeur, il s'y fixa, collabora au Mémorial bordelais, à la Lorgnette, au Courrier de la Gironde, à toutes les fouilles bordelaises... C'était ]e chroniqueur idéal, spirituel, amusant, original. Il a publié plusieurs ouvrages :Biographie des lions et des lionnes de Bardeaux (1848), L'été à Bordeaux (18 y o), L'hiver à Bordeaux (18 j 1 } etc.
11 est mort dans sa ville natale le 11 janvier 1874.
SAINTE-BEuvE (Charles-Augustin) — Io47.
Cf. notice t. II, p. 935•

SCIPION DU RouxE. — VOIf ROURE (SC1p10~ du). SÉGUIER~(Antoine-Jean-I1lathieu, baron). — 975.
Un bon exemple de girouette politique, toujours du côté du manche. Né à Paris en 1768, il y mourra en 1848, après avoir servi et adulé tous les régimes qui se sont succédé en France du Premier Consul àLouis-Philippe. Avocat en 1788, émigré en 1790, commissaire prés le tribunal de la Seine en 1800, pré- sident de la cour d'appel en 18oz, commandeur de la Légion d'honneur en ISo4 (à 36 ans!), baron en 1808, premier prési- dent en 1810, maintenu à ce poste en 1814, pair en I S 15, chargé de l'instruction du procès du maréchal Ney, président lors du Procès d'Avril il a toujours été le fidèle serviteur du pouvoir qui peut récompenser, décorer et enrichir.
En 1847, nous trouverons une autre lettre, que G. S. lui a écrite, cette fois, pour son propre compte.
SEYNES (Louis-Anne-Théodore Saussine de). — 1451.
Ce mélomane que G. S. rencontre à Lyon en octobre 1836 n'est pas un Lyonnais. Il est né à Nîmes (Gard) le Iz messidor an X (Ie~ juin 18oz). (Arch. du Gard.) Il avait commencé par faire carrière dans ]es postes jusqu'en 18z7. Après un voyage à l'étranger, on le retrouve en 1833 à Paris, où il a connu Ingres et Rossini, vient à Lyon en 1884 où il entre dans une banque; achéte une charge d'agent de change à Marseille, la
923 vend en IR3C et en aeh~te une à Lyon, 4, place Saint-Clair. Intelligent et artiste, i] est en même temps un amateur éclairé de peinture, de musique, il collabore à la Bevue du Lyonnais fréquemment, mais anonymement ou sous la signature «Lc gentilhomme» (mais dans le frontispice de ladite revue, où ]es noms des collaborateurs sont gravés sur des piliers symboliques, son nom est en tëte).
Il est assidu aussi dans le milieu musical animé par i\Ime l~tont- golfier.
I] a publié plusieurs brochures, la plupart sous son pseudo-
nyme La Mère, histoire saint-.rinzonienne, pamphlet (1833},
Expo,riiion de Genève, Lyon, L. Boitel, 1837, dont nous avons
parlé; Qazelgue.r mots sur la lutherie, La nzairon Sylvestre le Luthier
(Lyon, 1841).

Marié en 184o à Joséphine Escot, il n'a pas eu de descendance. D'après des documents familiaux, il est mort en 1851, mais nous ne savons pas où.
SÉLE (Jean-Pierre-Aurélien de). — IzozD.
Cf. notice, t. 1, p. Io18.

TAILLEVIS DE PÉRIGNY (Théodat, comte de}. — I034n, IoSID. Cf. notice (de la comtesse), t. I, p. Iolq.
TOURANGIN (Alberte-F_di~a). — Iz31, 1z71, 13zI, 1334 138z,
1395•
Félix Tourangin, dont la notice va suivre, a eu huit enfants. Eliza est le troisième.
Née le zI février 18oq à Bourges, elle aura la vie sacrifiée qui échoit souvent en partage aux filles dont la mère est morte jeune en laissant de nombreux enfants. Sa smur aînée, Adèle, plus heureuse, s'était mariée, et ]a charge d'une maison importante retomba sur Eliza, peu faite pour les responsabi- lités. On verra, par les lettres que G. S. lui adressera pendant près de quarante ans, les tristesses, les deuils, les ruines s'accumuler sur une malheureuse créature, sympathique, mais dépourvue de volonté et de sens pratique. On aura l'occasion d'admirer plus d'une fois la patience infinie dont G. S. fera preuve à son égard.
Elle mourra le zg janvier 1888 àSaint-Florent, Chex (état civil de Saint-Florent).
G. S. avait l'intention de lui dédier le Compaguo>1 du Tour de France dans l'édition complète projetée en 1875.
924 To~~aavcirr (Etienne-Félix). — iz4z, izso, iz57, iz6z, i3z8D.
La famille Tourangin aura laissé deux fois son nom dans l'histoire littéraire du rixe siècle (et une fois dans celle du xxe par un de ses descendants, )Vl. Philippe Hériat).
Zulma Tourangin, blme Carraud, sera l'amie de Balzac; son cousin germain Félix, et ]es enfants de ce]ui-ci, ceux de George
Sand.
Félix Tourangin, né le z 5 février z 783 à Bourges, est marchand de draps au moment de son mariage avec Victorine-Adélaide Clément, en t8o5. Plus tard, une liste d'électeurs le dit manu- facturier, sans autre précision. If a été président du tribunal de Commerce de Bourges. Il ne semble pas avoir fait de très
brillantes affaires, manquant peut-erre d'activité toute la
famille paraît d'ailleurs très aboulique. Sa femme est morte en
i8z8, il en a eu huit enfants; six vivent encore lorsque G. S.,
venant à Bourges pour son procès en 1836, est hébergée dans
la maison Tourangin. (Les Tourangin étaient parents des
Duteil, mais nous n'avons pas encore découvert comment les
deux familles étaient a]liées). Les relations ne cesseront gucre
désormais. On voit passer dans les lettres de G. S. l'aîné,
Georges-Félix (t8o6-1838) et l'avant-dernier Ambroise
Jules-Ferdinand (i8zi-i 839}, qui, déjà malades, disparaîtront
de bonne heure; Eliza (voir la notice ci-dessus); Gustave-
Georges (t8i5-t87z) doué pour les sciences d'observation
mais velléitaire; enfin Hippolyte-Alfred (1824-i~o8) qui
survivra à tous les siens. Une autre fille, Louise-Adèle (i8o7-
i846) avait épousé Georges Germann :elle est la seule à avoir
fait souche.

Étienne-Félix est mort àSaint-Florent (Cher) le 9 décembre z 8 S 3 (état civil de Saint-Florent).

WnLsx (Théobald-Antoine-Olivier, comte). — z4zzD.
De cette famille noble des Walsh, originaire d'Irlande, qui compte plusieurs branches, de nombreux membres habitent la France lors de ]a Révolution. Un Walsh-Serrant est colonel du régiment de Walsh-Irlandais au service de la France. Le grand-père du nôtre, Antoine-Jean-Baptiste Paulin, lord Walsh, comte et pair d'Irlande, a été capitaine au méme régiment; son père, Jean-Baptiste-François-Joseph, comte Walsh, est officier au régiment irlandais de Dillon. Un autre Théobald Walsh, comte de Serrant, né à Dublin, a été pair de France.
925 Notre comte Théobald Walsh est né à Ougtée-lès-Liège le z4 mai 1792. (Remercions ~I. Marcel Paquot, professeur à l'Université de Liège, grâce auquel nous avons eu copie de l'acte de baptême).
Il a écrit Voyage en Suiue, en Lombardie et au Piémont (1834), et George Sand (Paris, Hivert, 1837). Nous extrayons de la préface : «Auteur de Jacques et de Lélia, je veux mettre à nu le scandale et la dégradante immoralité de vos doctrines désolantes et de vos négations sauvages. Auteur du 17ieu inconnu, aspiration sublime ~...] je veux vous montrer reprenant votre vol vers ces hautes et pures régions, d'où vous vous êtes laissé déchoir, et où vous vous replacerez un jour ». Cela suffit pour donner ]c ton de l'ouvrage.
Les relations de l'auteur avec G. 5. paraissent s'être bornées là. Dans le Journal intime (posthume), elle le déclare «imbécile de crédulité » (p. 67). La date de sa mort nous est inconnue. Un le confond parfois avec son oncle, le vicomte Walsh (t78z- 1860), lui aussi littérateur et ]cgitimiste, qui sévit dans toutes les feuilles royalistes et catholiques avant et après 1830 : il a pour prénoms Joseph-Alexis, mais signe toujours Vicomte Walsh.
Il convient de noter qu'une Valentine de Walsh-Serrant était aux Anglaises en mëme temps qu'Aurore Dupin qui n'a pas cité son nom dans Hist. Vie.

WERDET (Jean-Baptiste-Antoine, dit Edmond). — tz9o, iz97.

Né à Bordeaux en 1795, Werdet commença par étre maître d'écriture au collège Sainte-Barbe pendant sept ans, puis commis de librairie, en dernier lieu chez Lefebvre, l'éditeur des classiques latins.
I] obtint son brevet de libraire le z7 avril 18z4 (n° zo79) en remplacement de François Chauveau, z8, rue du Dragon. four des causes qui ne figurent pas au dossier, son brevet fut annulé le G février x860 (Arch. Nat. Fls 1834).
Iblme veuve Charles-Béchct se l'associe en r83t, mais il la quitte le te! mars 1834 pour se faire l'unique éditeur de Balzac, dont il publiera plusieurs romans parmi lesyucls le Père Goriot, le Livre ri~ystique, le L~~s dans la vallée, etc.~[ais au lieu de faire fortune, il courut à la faillite. Le t7 mai 1837, dépôt de bilan avec un important passif; il obtint son concordat mais il était désormais coulé et ne put s'en remettre. Après une seconde faillite en t845, il dut abandonner la librairie. Plus
926 tard il publiera un Portraàt àntàme de Balzac (peu flatté), en 1859, une Histoire du livre en France depuàs le,r temps les plus reculés jusqu'en r~8y (Dentu, i86i-1864, 5 vol.). Ses Souvenàrr de la vàe littéraàre, souvent cités, ont été publiés après sa mort survenue en t 86q àChamps-sur-Marne.
Nous conseillons de suivre ses démêlés avec Balzac dans le tome III de la Correspondance de Balzac (édition Roger Pierrot, Classiques Garnier) où l'on trouvera une notice plus détaillée.