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Classiques Garnier

Index des correspondants

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Correspondance. Tome I. 1816 - juillet 1830
  • Pages : 493 à 534
  • Réimpression de l’édition de : 2012
  • Collection : Correspondances et mémoires, n° 4
  • Série : Le dix-neuvième siècle, n° 2
  • Thème CLIL : 3639 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Art épistolaire, Correspondances, Discours
  • EAN : 9782812439612
  • ISBN : 978-2-8124-3961-2
  • ISSN : 2261-5881
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3961-2.p.0505
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 26/04/2012
  • Langue : Français
505
INDEX DES CORRESPONDANTS


Cel index renvoie aux numéros des lettres ; ceux-ci apparaissent en ilaliques pour les lellres adressées à Vigny.
AIMÉ-MnxTirr (Louis-Marie MnxTirr, dit Louis). — '26-12, '27-3, 27-9,
*27-29, 28-5, 28-6, 28-9, 28-28, 28-30, 28-41 D, 28-44, '29-5, 29-9,
29-29, 29-30.
Né à Lyon le 20 février 1781. — Mort à Paris le 22 juin 1847.
Ami de Bernardin de Saint-Pierre, dont il épousa la veuve, il consacra à celui qu'il voulut imiter sans pouvoir jamais l'atteindre, dit François Grille (Miettes littéraires, biographiques et morales, Ledoyen, 1853, t. I, p. 250 sq.), des études dont l'exactitude laisse parfois à désirer  :Mémoires sur la vie et les ouvrages de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (Ladvocat, 1826), Correspondance (3 vol., Ladvocat, 1826), ainsi que des notices en tête des rééditions des oeuvres de l'auteur de Paul et Vir- ginie. On lui doit aussi des Lettres à Sophie sur la physique, la chimie et l'histoire naturelle, qui eurent un grand succès. Il avait, dit Grille, chez lequel il vécut à L'Étang pendant cinq ans, «  le travail difficile mais persévérant n et « moins d'imagination que de volonté, plus de savoir que de goût  ». « Brave, libéral, serviable  », il était doté d'excellentes qualités que ternissaient la vanité, la raideur, un vif besoin de luxe. Secrétaire rédacteur à la Chambre des Députés, il eut des ennuis et dut renoncer à ses fonctions. Il quitta le Palais-Bourbon pour se consacrer aux lettres, se contentant de sa place de professeur à l'École polytech- nique où il avait succédé à Andrieux. Là encore, il ne se fit guère apprécier et tomba dans une position inférieure qu'il quitta. François Grille fit alors créer pour lui une place de Directeur du dépôt légal, que Guizot supprima, le faisant entrer par grâce comme quatrième conservateur à la bibliothèque Sainte-Geneviève. Louis Aimé-Martin fit des articles aux Débats et au Panthéon littéraire.
Quand il hérita de son père, il vendit son importante bibliothèque et désormais mena une vie très aisée dans un bel appartement, rue des Petits-Augustins, et dans sa maison de campagne d'Achères, où venaient ses amis, Babinet, tifine de Clérembault et d'autres.
506 ALBERTIN (Jean, dit hyacinthe). — `29-85, '30-11.
Né à Lyon (paroisse d'Ainay) le 20 janvier 1781. —Mort dans la même ville le 21 juillet 1840.
Directeur de la scène à la Comédie-Française au temps où le baron Taylor y était Commissaire royal. Par la suite, il revint à Lyon, où il mourut, célibataire, « régisseur de l'École vétérinaire  ».

ANGELOT (Marguerite-Louise CHARDON, Mme Jacques ANGELOT, dite Virginie). — '24-15.
Née à Dijon le 15 mars 1792. — Morte à Paris le 20 mars 1875.

Sur cette femme de lettres, qui fut l'une des plus fidèles amies de Vigny, se reporter à la notice publiée dans le volume Vigny et les siens, p. 397.

ANDIGNli (Marie-Madeleine-Oneïda de BLACONS, comtesse d'). — '24-3,

'26-18.
Née à Asylum (Pennsylvanie) le 15 juin 1798. — Morte à Beaufort- en-Vallée (Maine-et-Loire) le 25 novembre 1879.
Fille d'Henry-François-Lucretius d'Armand de La Forest, marquis de Blacons (Grenoble, 3 octobre 1758 -Paris, 18 mars 1805) et d'Eugénie de Maulde. Le marquis de Blacons avait été l'un des chefs de la noblesse libérale du Dauphiné ; il fut un des premiers députés de la noblesse à se réunir au Tiers-État, mais sa fidélité au roi l'obligea à émigrer  : il alla au Cap, puis à Philadelphie où il retrouva Talleyrand. Pénétrant dans les forêts de Pennsylvanie, il fonda la ville d'Asylum où naquit sa fille  ; revenu en France en 1801, mais ruiné et poursuivi par les créanciers, il se brûla la cervelle en 1805.
Le 22 avril 1818, Mlle de Blacons épouse Louis-Marie-Antoine- Auguste-Fortuné, comte d'Andigné, dit le chevalier de Sainte-Gemme (Saint-Gauet près Angers, 12 janvier 1765 -Fontainebleau, 31 jan- vier 1857). Figure marquante des guerres de l'Ouest, il négocia la paix avec Bonaparte ; compromis dans l'affaire de la machine infernale et dans la conspiration de Cadoudal, arrêté, il s'évada et émigra  ; revenu en France sous Louis XVIII, il devint pair de France et lieutenant général. Ses Mémoires ont été publiées par E. Biré (Pion, 1900-1901).
BAOUR-LORMIAN (Pierre-Marie-François-Louis). — `21-1.
Né à Toulouse le 24 mars 1770. — Mort à Paris le 18 décembre 1854.
Fils d'un imprimeur-libraire, Baour-Lormian débuta dans la carrière
des Lettres par des satires contre les membres de l'Athénée de sa ville

507 natale. Arrivé à Paris, il se lança dans une guerre d'épigrammes contre Lebrun et Chénier. Sa réputation sous le Consulat et l'Empire lui vint de ses poésies ossianiques, de son théâtre, de ses livrets d'opéra, ainsi que de ses traductions du Tasse (La Jérusalem délivrée, Aminte). Entré à l'Académie française en 1815, le « chantre de l'Empire  » se fit remarquer en 1825 par un poème sur Le Sacre de Charles X et, la même année, par un dialogue, Le Classique et le Romantique, où il prenait position en faveur des Classiques. L'année suivante, dans une seconde satire, Encore un mot, il s'attaqua nommément aux membres du Cénacle. Celui que la jeunesse surnommait le « balourd dormant  »finit ses jours dans la misère. L'Aca- démie —honneur rare —fit son éloge funèbre.
BARAGUEY D'HILLIERS (Marie-Ève ZITTIER, comtesse). — X24-5, *24-6,
'24-12, '24-13, "26-2, `26-13, '26-21.
Née à Mayence le 20 janvier 1771. — Morte à Paris le 13 février 1831.
Fille d'un coutelier de Mayence, elle épousa en premières noces Pierre- Joseph Daniels, dont elle eut un fils (tué au cours de la campagne de Russie) et une fille (Élisabeth-Augustine) qui épousa, le 20 avril 1807, le futur général Foy. Elle divorça le 8 janvier 1795, pour se marier, le 26 janvier suivant, à Paris, avec le général Louis Baraguey d'Hilliers (né le 13 août 1764) qui fut fait comte en 1808 et mourut à Berlin le 16 jan- vier 1813, deux mois après avoir été suspendu de ses fonctions de général de division à la suite d'un échec devant Iéna. De son second mariage, elle eut deux enfants  :Achille, qui devint maréchal de France (Paris, 6 sep- tembre 1795 -Amélie-les-Bains, 10 juin 1878) et Clémentine, née à Genève, le 25 août 1800, mariée le 14 février 1819 au futur général Damrémont (1793-1837), qui mourut en 1892.
De 1814 à 1827, la comtesse Baraguey d'Hilliers ne cessa de demander la révision en hausse de sa pension, fixée à 3 000 francs ; un rejet définitif lui fut opposé le 16 août 1828. En 1822, elle habitait 327, rue Saint- Honoré ; elle se fixa ensuite àSaint-Germain-en-Laye. Dans ses Récits d'un vieux parrain... (~uures, t. I, p. 337), Brifaut évoque sa vivacité et son originalité d'esprit et définit assez bien ce qu'ont pu être les senti- ments d'enthousiasme de la comtesse Baraguey d'Hilliers pour le jeune poète qu'était Vigny  : « Trop animée par ses passions particulières pour s'occuper de tous ses hôtes, elle les négligeait d'habitude pour un être privilégié. C'était tantôt un poète à la mode, tantôt un artiste en faveur. Le dernier tableau qu'on lui avait montré, la dernière tragédie qu'on lui avait lue excitaient son engouement au point que rien n'était bon ni supportable à ses yeux, excepté ces chefs-d'oeuvre-là. L'enthousiasme durait huit jours ;puis un autre objet d'admiration l'appelait. [...] Ni son imagination ne pouvait s'arrêter, ni son coeur ne pouvait prendre de vacances.  »
508 BEnuvAU-CRAON (Ugoline-Louise-Joséphine-Valentine de BASCxI nu CAYLA, épouse de Henly-Edmond-Victurnien de). — `30-13, 30-19 D,
30-20.
Née à Paris le 8 août. —Morte le 11 novembre 1885.
Fille de Zoé-Victoire Talon, comtesse du Cayla, favorite de Louis XVIII, elle épousa, le 4 mai 1825, à Paris, Edmond de Beauvau, prince de Craon, ami d'enfance de Vigny. La princesse se voulait femme de lettres. Elle collabora au Journal des jeunes personnes et tenta vaine- ment d'écrire pour la Reuue de Paris. Elle publia divers ouvrages, notam- ment Thomas Morus, lord chancelier du royaume d'Angleterre au XVle siècle, dont la troisièlne édition parut en 1834.

BÉTHUNE (Adélaïde-Octavie LE DENAYS nE QuÉMnni;uc, princesse de). —
'2r-3, '21-4, 21-5, *22-4, '22-7, *22-s, 24-21 D, '24-22, '25-3.
Née à Paris le ter janvier 1781. — Morte à Paris le 17 juillet 1860.

Adélaïde de Quémadeuc épousa, à Paris, le 18 août 1802, Maximilien- Guillaume-Auguste de Béthune-Hesdigneul, fils aîné d'Eugène-Fran~ois- Léon (1746-1824), chambellan du prince des Pays-Bas, créé prince héré- ditaire en 1781 par Joseph II, empereur d'Allemagne, et autorisé par Louis XVIII, le 24 mai 1818, à constituer un majorat au titre de prince héréditaire. Né en 1774, Maximilien de Béthune combattit avec ]es princes, comme son père, puis fut chambellan du roi de Prusse en 1800 ;nommé lieutenant-colonel en 1814, devenu prince en 1818, il mourut à Paris e 10 janvier 1856.
BOILESVE (Henry). — '29-2, 29-6 D, '29-2I.
Né à Saumur le 2 mars 1801. —  ?
Fils de Jean-Henry Boilesve, négociant, et de Fran~oise-Pauline Ménard, il entra en relation avec Alfred de Vigny par l'intermédiaire de l'un des cousins du poète, M. de Boësnier (1781-1859), blésois d'origine, sous-préfet de Saumur en 1829.

BOISROUVRAY (Marie-Raymonde-Maximine BRU, baronne de PARIS nE).
*29-69.
Née à Montauban le 26 novembre 1779. — Morte à Paris le 21 sep- tembre 1849.
Divorcée en 1801 de Jean Delsol-Fradée, officier de santé à Montauban, Maximine Bru épousa Charles-Gédéon de Paris de Boisrouvray (né à Chartres le 20 juin 1775 — mori; à Metz le l.3 octobre 1825) dans la com- mune de Favières (Eure-et-Loir), dont dépend la terre de Boisrouvray,
509 le 27 octobre 1810. Ce mariage permit de régulariser la situation de leurs deux enfants  : Charles-Philippe, né à Paris le 2 octobre 1805, et Marie- Claire, dite Clara, née en Autriche le 18 août 1807, qui fut par la suite pensionnaire chez les Dames de la Légion d'honneur. Il ne semble pas que Vigny soit resté en relation avec la veuve de son ami après 1830.
BOULANGER (LOUIS). - *28-10.
Né à Vercelli (Piémont) le 11 mars 1806. — Mort à Dijon le 5 mars 1867.
Louis Boulanger était le fils d'un commissaire-intendant de la Grande Armée et d'une Piémontaise. Élève de l'École des Beaux-Arts, en 1821, il se lia avec Eugène et Achille Devéria ; par eux, il fit en 1824 la connais- sance de Victor Hugo, qui exerça sur lui une grande influence  : il illustra ses oeuvres, conçut décors et costumes pour ses pièces, le prit comme inspirateur de ses tableaux et fit son portrait et celui de ses enfants. Son Supplice de Mazeppa exposé au Salon de 1827 (aujourd'hui au Musée de Rouen) remporta un grand succès. Ses grandes toiles sont maintenant passées de mode ou perdues (comme Le Triomphe de Pétrarque, commandé par le marquis de Custine, exposé au Salon de 1836). Il survit par ses illustrations hugoliennes, son portrait de Balzac (Salon de 1837, Musée de Tours) et celui de sa femme (1856, Louvre). Il finit ses jours à Dijon où il avait été nommé directeur du Musée en 1860.
Voir Louis Boulanger, peintre-graveur de l'époque romantique, exposition du Musée des Beaux-arts de Dijon, 1970 (catalogue rédigé par Monique Geiger).
BRIFAUT (Charles). — 24-7, *26-16, *26-17, *26-20.
Né à Dijon le 15 février 1781. — Mort à Paris le 5 juin 1$57.
Fils d'un petit commerçant dijonnais, Brifaut vint de bonne heure tenter sa chance à Paris, et se fit bien vite des relations dans les milieux des lettres et du théâtre de l'Empire. Talma crée avec succès en 1813 sa tragédie Ninus 77, et Brifaut reçoit la chaire d'histoire et de mytho- logie spécialement inaugurée pour lui au Conservatoire. Collaborateur du Conservateur littéraire, puis de la Muse française, il fut également l'auteur de poésies, de contes et de deux autres tragédies  : Jane Gray (1814) et Charles de Navarre (1820). Parfait homme du monde, brillant et spirituel causeur, Brifaut devient sous la Restauration l'hôte assidu et recherché des salons aristocratiques du faubourg Saint-Germain  :Mme de La Briche, la duchesse de Maillé, la duchesse d'Uzès notamment, mais aussi Mme Réca- mier. « Jamais plus joli profil, physionomie plus aimable, cheveux mieux ondulés, petit zézaiement à l'ancien régime  », écrit Legouvé dans ses Souvenirs. En 1826, il fut reçu à l'Académie française. Il mourut en 1857 à son domicile, 27, rue du Bac.
Ses ~uures furent éditées en six volumes (Prosper Diard, 1858) ; on y trouve les mémoires inédits de Brifaut et des souvenirs fort intéressants
510 Récits d'un vieux parrain à son jeune filleul (t. I) et Passe-temps d'un reclus (t. II et III) ; une édition abrégée, mais suivie d'un volume de corres- pondance, fut donnée par le Dr Cabanès sous le titre Souvenirs d'un acadé- miciensur la Révolution, le Premier Empire ef la Restauration (Albin Michel,
1920. )
On trouve une brève allusion à Vigny dans les Récits d'un vieux par- rain... « Avec quel plaisir je me rappelle nos réunions du matin, ces déjeu- ners sans apprêts, mais non sans agrément, où MM. Victor Hugo, Alfred de Vigny, );mile Deschamps, Soumet, Guiraud, et tant d'autres appor- taient si obligeamment chez moi leur riche contingent de vers et de prose  ! Mon petit appartement si joli et si frais de la vilaine rue du Bac semblait une ruche d'abeilles, dont toutes donnaient leur rayon de miel en échange des fleurs qu'elles trouvaient dans leur alvéole. C'était le bon temps alors. Nous croyions tous aux riantes choses de la vie. Nous avions foi au bon- heur, nous rêvions les succès, et nos rêves valaient mieux que la réalité  » ((Euvres, t. I, p. 490).
BRIZEUX (Auguste). — `29-35, '29-56, `29-59, `29-60, `29-62, `30-5,
'30-36, `30-40, `30-41.
Né à Lorient le 12 septembre 1803. — Mort à Montpellier le 3 mai 1858.
Brizeux vint à Paris étudier le droit, mais tout en travaillant chez un avoué, fréquenta les ateliers des peintres (notamment Devéria et Johan- not) et se lia avec de jeunes littérateurs, tels que Rolle et Busoni. Il fit la connaissance de Vigny en 1829 et devint l'ami de Sainte-Beuve. Ce libéral, de l'école du Globe, était de santé fragile. Il voyagea en Italie et Inourut phtisique à Montpellier où il venait de se réfugier avec l'espoir de guérir. Il laissa un vaste poème Les Bretons (1845) et surtout Marie (1831, avec la date 1832), composé de « ravissantes idylles  », comme dit, dans ses Souvenirs, Auguste Barbier, qui le définit comme un «  Théo- crite vrai et sans convention  » et parle de son « exquise nature de poète unie à l'âme d'un véritable philosophe chrétien  ».
BRUGUIÈRE DE SORSUDr (Antoine-André). `23-11, `23-18, 23-23.
Né à Marseille le 19 juin 1773. — Mort à Paris le 7 octobre 1823.

Antoine Bruguière, fils d'un négociant marseillais, embrassa très jeune la carrière du commerce et fut envoyé par son père aux Antilles et dans la Guyane française, où il fut chargé d'une mission sur la culture du poivrier et du giroflier. De retour en France, il entra dans l'administration militaire aux côtés du général Dessolle en Italie, puis en Allemagne. Lors de la création du royaume de Westphalie en 1807, Bruguière fut nommé secrétaire général du ministère de la Guerre à Cassel, secrétaire de cabinet puis secrétaire particulier du roi Jérôme, et enfin maître des requêtes. Le 15 novembre 1811, Jérôme le fit baron de Sorsum (confirmé le 4 ruai 1816).
511 Marié le 2 octobre 1814 àAdélaïde-Rosalie Guyon de Montlivault, il se retira près de Tours, à L'Hôpiteau, commune de Notre-Dame-d'Oé dont il fut maire. Il revint aux affaires lors du ministère du général Dessolle (28 décembre 1818 - 19 novembre 1819) qui le nomma secrétaire d'ambas- sade àLondres —poste que Bruguière ne rejoignit pas, préférant rester aux côtés de Dessolle. Il fut emporté par « une maladie aussi courte que douloureuse  » (Abel de Rémusat, Journal asiatique, octobre 1823).
Très tôt, Bruguière s'intéressa aux lettres. Membre de la Société asia- tique, il étudia le sanscrit et le chinois, et donna des traductions (d'après l'anglais mais avec d'intéressantes notes) du drame sanscrit Sacontala, ou l'Anneau fatal (1803) et de la comédie chinoise Lao-Seng-Eul (1819). Il se lia intimement avec Fontanes et Chênedollé. Poète, il remporta en 1807 le second accessit dans le concours de poésie de l'Académie francaise avec Le Voyageur, discours en vers. Il traduisit les ~uures de Robert Sou- they (1820), ainsi que des poèmes de Byron. Il se consacra enfin à la traduction des chefs-d'oeuvre de Shakespeare, en essayant «  un nouveau genre de traduction  : il traduisait en prose la prose de l'auteur anglais, en vers rimés ses vers rimés, et quant aux vers blancs, il tâchait d'en donner au moins un équivalent  » (_4venel, Revue encyclopédique, novembre 1823). Vigny, manifestement, admirait Bruguière de Sorsum, qui lui révéla le génie de Shakespeare ; il consacra un article dans la Muse française, « Sur les oeuvres posthumes de M. le baron de Sorsum  », et il tenta de préparer la publication de ces oeuvres posthumes, ainsi que des traductions sha- kespeariennes. C'est finalement Chênedollé qui présenta ]es Cliefs-d'c~uure de Shakespeare, traduits, conformément au texte original, en cers blancs, en vers rimés et en prose, suivis de poésies diverses, par feu A. Bruguière, Bon de Sorsum (Dondey-Dupré, 1826 ; 2 vol. in-8o), comprenant quatre pièces de Shakespeare, diverses traductions du latin et de l'anglais, et des poèmes ou fragments poétiques de Bruguière de Sorsum ; mais de nom- breuses oeuvres sont restées inédites.
Outre les notices nécrologiques que nous avons citées, on lira l'étude consacrée à Bruguière de Sorsum par F. Baldensperger (in Alfred de Vigny, contribution à sa biographie intellectuelle, p. 25-42), et les lettres publiées par Albert Chérel dans son article « Autour de Bruguière de Sorsum  » (RLC, janvier-mars 1927, p. 146-164).
BRUGUIÈRE DE SORSUM (Adélaïde-Rosalie, dite Adèle, GUYON DE MONT- LIVAULT, baronne). — 23-31, 23-33, 24-2, 24-16.
Née en 1790. —Morte en 1872.
Fille de Jacques-Marie-Cécile Guyon de Montlivault (voir ce nom) et de Catherine-Rosalie Rangeard de La Charmoise, elle épousa le 2 oc- tobre 1814 Antoine Brugière, baron de Sorsum, dont elle eut une fille, Claire Marie-Rosalie, mariée en 1834 àCôme-Edmond de Marsay, puis, en 1842, quatre ans après la mort de celui-ci, au peintre d'histoire Charles-Victor-Eugène Lefebvre (1805-1882).
512 BUCIITJ'L (Philippe). — '30-22.
Né à Matagne (Ardennes belges) le  :il mars 1796. — Mort à Rodez le 11 août 1865.
Médecin et naturaliste, il devint aussi docteur en droit en 1825. Fondateur en 1821 de la Charbonnerie française, il fut compromis dans l'affaire de Belfort, puis se passionna pour les idées saint-simoniennes et mit toute son éloquence au service de cette doctrine, cherchant à gagner à cette cause des écrivains tels que Vigny ou Sainte-Beuve. Il fut un des premiers rédacteurs du Producteur, journal des saint-simoniens, dont il se sépara en 1831. Il fonda l'Européen, puis, de 1833 à 1838, il rédigea avec Roux la grande Histoire parlemerzlaire française. En 1848, il présida aux débuts de l'Assemblée constituante, mais peu de temps après abandonna la politique pour revenir à la médecine.
BUNBURY (Alicia LILLIE, Mrs Hugh Mills).— Voir : BUNBURY (Hugh Mills).
BUNBURY (Hugh Mills). — 25-7 D, '25-1Y.
Né à Exeter (Devonshire) en 1.763 — Mort à Wandsworth, près de Londres, le 2 novembre 1838.
Fils d'un père irlandais et d'une mère anglaise, H. M. Bunbury était issu d'une grande famille britannique un de ses frères mourut colonel, un autre général. Il se consacra, quant à lui, au commerce avec les colonies des « Indes occidentales  » ; à vingt-cinq ans, il devint fonc- tionnaire du gouvernement britannique dans l'île de Saint-Vincent, l'une des îles du Vent, vis-à-vis des côtes de la Guyane. C'est là qu'il épousa, le 6 août 1791, Lydia-Prisca Cox, qui lui donna deux enfants, Lydia-Jane, future épouse de Vigny, et Hugh Mills junior. Vers 1796, le couple s'installa sur le continent, à Demerara, où H. M. Bunbury acheta une plantation qu'il baptisa « Devonshire Castle  ». Son épouse mourut en août 1800 des suites de la naissance de son fils. Rapidement enrichi, H. M. Bunbury quitta la Guyane vers 1812 et se lança avec ses deux enfants dans une série de voyages à travers l'Europe  :Angleterre, Irlande, Italie, France. Le 26 mars 1822, à Fulham (Middlesex), il épousa en secondes noces Alicia Lillie qui lui donna huit enfants. Lors du mariage de sa fille Lydia avec Alfred de Vigny, à Pau, en février 1825, il assura au jeune couple une pension annuelle de 6 500 francs et lui promit une part équitable de son héritage. Après sa mort, dans sa propriété de Wands- worth, près de Londres, où il avait passé ses dernières années, sa succession s'avéra très vite problématique, en raison des conflits opposant les enfants des deux lits. Cette « affaire Bunbury  »occupa très largement le temps et l'esprit de Vigny de 1838 à 1844 (voir le « Dossier biographique  » du volume Vigny et les siens).
513 BUNBURY (Lydia-Jane). —Voir VIGNY (Mme Alfred de).
CANDEILLE (Amélie-Julie, successivement Mme DELAROCHE, Mme SIMONS, Mme PÉRIÉ). — *26-19, 27-17 D, 29-20, *30-14.
Née à Paris le 30 juillet 1767. —Morte dans la même ville le 3 février 1834.
Fille et élève du compositeur Pierre-Joseph Candeille (1744-1817), qui avait remanié la partition de Castor et Pollux de Rameau, elle fut compositeur comme son père, actrice à l'Opéra, à la Comédie-Frankaise, puis au théâtre du Palais-Royal. Mais elle abandonna assez rapidement une profession où elle ne rencontrait pas de véritables succès. Elle s'était mariée d'abord à un officier de santé, Louis-Nicolas Delaroche, le 8 no- vembre 1794. Divorcée le 13 décembre 1797, elle épousa le 11 février 1798 Situons, carrossier bruxellois, dont elle se sépara en 1802. De retour à Paris, elle devint bientôt l'égérie de Girodet et rencontra sans doute Vigny dans son atelier. Son troisième mariage, avec le peintre H.-H. Périé, de treize ans son cadet, fut plus heureux. Elle fit nommer son mari directeur du Musée et de l'École de dessin de Nîmes. Très éprouvée par sa brutale disparition en 1833, elle fut frappée de paralysie. Ramenée à Paris, elle Inourut un an après.
On lui doit plusieurs pièces de théâtre, des romans  :Lydie (1808), Geneuièue (1812), Bathilde (1814), Agnès de France (1821) et un Essai sur les félicités Humaines ou Dictionnaire du bonheur (1828). Elle fit également de la critique dans différents journaux et publia des poésies dans l'Almanach des Muses et les Annales de la littérature et des beaux-arts.
Voir E.-D. de Manne, La Troupe de Talma, Lyon, Scheuring, 1866.

IJANEL (Urbain). — *25-19, *26-1, 26-4, *28-34, 28-45, 29-23, 29-95.
Né à Nantes le leT janvier 1789. — MoIt à Paris le 17 décembre 1867.
Venu de Nantes avec sa famille, Canel s'installa en 1816 à Paris, où il devint colnmis libraire. Ses goûts littéraires le poussèrent à devenir l'éditeur des premiers Romantiques  :Nodier, Lamartine, Hugo, Stendhal, Delphine Gay, Musset, etc. Il était également responsable de la publi- cation des Annales romantiques, où parurent de nombreux poèmes de Vigny. Le 5 novembre 1825, un contrat fut signé entre Canel et Vigny, portant sur l'édition des Poèmes antiques et modernes et de Cinq-Mars (voir supra, p. 439). Toutefois la gestion de sa firme était à ce point catastrophique que Canel dut déclarer sa faillite le 13 juillet 1826. Après le règlement de cette faillite (28 mars 1827), Canel s'associa avec Gosselin et Levavasseur, avec lesquels il publia en 1829 les deuxième et troisième éditions des Poèmes.
Voir Nicole Felkay, Balzac et ses éditeurs, Promodis, 1987.
514 CARLIER (Théodore). —  :;0-2.
Né à Metz le 12 décembre 1802. — Mort à Nice le 16 janvier 1839.

Ce poète, qui collabora aux Annales romantiques, a laissé deux recueils Voltages poétiques (1830) et Psgché. Professeur de littérature des pages du roi à Versailles en 1829-1830, il tenta, semble-t-il, d'obtenir un brevet de libraire en Seine-et-Oise, enseigna la rhétorique au Collège de Saint- Omer (1833), puis à Reims (1835) et mourut prématurément à Nice. Lié avec les Romantiques, il fut notamment correspondant assidu de Saini;e-Beuve.
CLÉRE~iBAULT (Aimée-Désirée-Sophie Du COE1'LOSOUET, comtesse de). —
23-12, 23-14, 24-23, 26-26, 27-6, 27-10, 27-27, '29-38.
Née à Morlaix le 9 août 1787. —Morte al Vannes le 6 mai 1870.
Fille du comte Ltienne-François-Denis du Coëtlosquet (1765-1813) et de Françoise-Nicole-Marie Dubois Descours de La Maisonfort, elle était la soeur du futur général (;'harles-Yves-César-Cyr du Coëtlosquet. Elle épousa à Paris (Saint-Alnbroise), le 7 janvier 1805, le comte Louis- François-Marie de Clérembault, né le 17 décembre 1769 au château du Penhoët (Finistère), qui était cousin issu de germain avec les Baraudin et la mère de Vigny. En 1786 élève sous-lieutenant au Corps royal de l'Artillerie, le comte de Clérembault émigra et servit dans les armées de Bourbon et de Condé. Rentré en France en 1800, il fit, comme capitaine à l'armée d'Italie, les campagnes de Marengo et du Mincio, sous les ordres de Moncey. Il fut ensuite nommé consul général de France à Koenigsberg auprès du roi de Prusse, poste qu'il occupa jusqu'en 1810. Pendant les Cent-Jours, il se montra un agent royaliste très actif et solli- cita, en 1815, sa réintégration dans l'armée. Nommé en 1823 dans ]'admi- nistration de l'armée des Pyrénées, il mourut à Bordeaux lé 21 octobre 1825.
Les C1éIembaulL eurent plusieurs enfants Charles-Philippe-Marie- Antoine (1806-1878) qui fut général ; Alexandrine-Hauzie-Aimée-Zoé (1808- 1823) ; Jean-Baptiste-Nicolas-Adolphe, dit Jehan (1810-1860) qui devint oIl'ICier de marine  ; Alfred-Léon-Louis (1815-1836)  ; 111arie-Élisabeth- Pulchérie (1822-1901) qui épousa en 1842 Louis-Ernest-Philibert Conte (1812-1880) et qui, légataire de son grand-oncle maternel, prit en 1856 le titre de marquise de La Maisonfort.
LE COMITÉ DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE. - '29-52, '29-86.
CORRESPONDANTS NON IDENTIFIÉS. - `2O-I, 25-2 D, X25-21, 26-9, 27-
35 D, 28-3 D, 28-16, '29-31, 30-27 D.
CRAON. -VOLT BEAUVAU-CRAON.
515 CROUSEILHES (Marie-Jean-Pierre-Pie-Frédéric DoMlnau, baron de). —
27-1.
Né à Oloron le 11 juillet 1792. —Mort à-Paris le 19 février 1861.
Avocat en 1811, avocat général à la Cour de Paris au début de la Res- tauration, le baron de Crouseilhes entra au Conseil d'Ltat en 1820. Secré- taire général du ministère de la Justice (1824), conseiller à la Cour de Cassation, pair de France (1845), député à l'Assemblée législative de 1849, sénateur de l'Empire en 1856, comme beaucoup, il a servi tous les régimes, de la Monarchie à l'Empire. Évoquant sa mort dans une lettre à Mme de Montijo, Mérimée l'a dépeint comme «  un fort aimable homme, très bien- veillant et avec les manières trop polies de l'ancien régime, si agréables pourtant dans ce temps de grossièreté  » (Correspondance, éd. Parturier, t. X, p. 227).
DAVID (Pierre-.Lean), dit DAVID D'ANGERS. — `28-31, `29-15, `29-92,

`29-99.
Né à Angers le 12 mars 1789. — Mort à Paris le 5 janvier 1856.
C'est dans le milieu Hugo que Vigny fit la connaissance du célèbre sculpteur romantique. David tint à placer Vigny parmi les illustrations du Romantisme en faisant son portrait en médaillon. Le poète lui envoyait ses livres. En 1837, David mit Vigny en relation avec Mickiewicz.

DELBOS (Théodore). — 23-17.
Conseiller à la Cour de Bordeaux, il quitta la magistrature pour prendre, en 1845, à la mort de son frère Félix, la direction de la firme « Veuve Delbos &Fils  », consacrée au commerce des vins.

DELPRAT (Pierre-David-Édouard). — 24-9, 24-26, 25-5, 26-25, 27-22.
Né à Rotterdam le 18 janvier 1802. — Mort à Podestat; près de Ber- gerac, le 22 novembre 1877.
Petit-fils d'un protestant émigré en Hollande, fils de Paul-David Delprat et de Suzanne-Catherine-Adélaïde Mestre, il fit ses études clas- siques àBordeaux et son droit à Paris. C'est là, probablement chez son cousin Émile Deschamps, que Delprat se lia avec Vigny. En 1824, il s'inscrivit au barreau de Bordeaux et publia son poème Sur le dénouement de Pierre Desse, commandant du brielc français «  la Julia  »qui plut à Vigny. Il devint une des gloires du barreau bordelais, dont il fut bâtonnier en 1846 et 1861. Il occupa également des fonctions municipales. Son fils, Jean- Antoine-David-Édouard (1830-1874) fut journaliste et écrivain sous le
516 pseudonyme de Maurice de Podestat. Dans son Journal, Edmond Géraud ciste l'épitaphe que Delprat avait composée pour lui-même  :
«  Ci-gît, sous ce modeste cintre, Jules-Joseph-)Jdouard Delprat. Passant, il plaidait comme un peintre et peignait comme un avocat.  »
DESBORDES-VALMORE (Marceline-Félicité-Joseph, ép011Se LAMANTIN dlt VALMORE). — 23-36.
Née à Douai le 20 juin 1186. — Morte à Paris le 23 juillet 1859.
La célèbre femme poète à l'existence tourmentée fit la connaissance de Vigny à Bordeaux en 1823. Bien que les circonstances les aient rare- ment remis en présence, l'attention et l'admiration mutuelles que les deux poètes se portaient ne se sont jamais démenties.
Voir Francis Ambrière, Le Siècle des Valmore, Seuil, 1987.
DL'SCHAMPS (Antoine-Frankois-Marie, dit Antoni). — *2i-I3.
Né à Paris le 12 mars 1800. —Mort dans la même ville le 28 oc-
tobre 1869.
«  Mon frère est plus poète que moi  », disait Lmile Deschamps. Les biographes s'accordent pour reconnaîtle dans Antoni «  la désolation intérieure et le génie tourmenté de son époque  » (H. Girard, UNI bourgeois dilettante..., p. 338). C'est lui, dit Hugo dans la Préface de Cromwell, qui révéla à la génération de 1830 Dante, dont il traduisit la Divine Comédie. L'élément morbide de son tempérament l'amena à faire de nom- breux séjours dans la clinique du DT Blanche, à Passy, où il mourut en 1869. Par testament olographe en date du 20 novembre 1866, il annula un testament du 6 octobre 1836 en faveur de son frère, et fit d'Augusta Bouvard, le « dernier amour  » de Vigny, sa légataire universelle, « voulant lui donner une preuve de sa longue et sincère affection  ». Un certificat du Dr Blanche, établi le 26 novembre 1866, attestant qu'Antoni Deschamps jouissait de toutes ses facultés mentales lors de la rédaction de ce testa- ment, perinit à Augusta d'entrer en possession du legs, malgré les pro- testations d'~ ;mile Deschamps.
En 1835, Antoni Deschamps avait recueilli des poèmes à l'accent douloureux sous le titre de Dernières paroles. Une de ses meilleures oeuvres est le recueil des Italiennes.
DESGHAMPS (Anne-Louis-Frédéric, dit L+Smile). — *21-9, `23-15, 23-22 D,
24-19 D, "24-29, *25-22, *28-35, *29-82.
Né à Bourges le 20 février 1791. — Mort à Versailles le 22 avril 1871. Ayant perdu sa mère à l'âge de dix ans, Émile Deschamps, qui vivait à Paris avec son père et son jeune frère, se fit connaître dès 1812
517 par une ode patriotique, La Paix conquise. Entré, la même année, dans l'administration des Domaines, il y demeura jusqu'en 1848, tout en pour- suivant sa carrière littéraire. En 1818, deux comédies, écrites en colla- boration avec Latouche et jouées à l'Odéon, eurent un très grand succès. 11;mile Deschamps s'affirma bientôt dans le peloton de tête des «  nova- teurs  » et fonda, en 1823, avec Victor Hugo, la Muse française. Outre des poésies, des nouvelles, des portraits littéraires, il y donna des articles signés «  le Jeune Moraliste  ». C'est lui qui, à la fin de 1827, demanda à Vigny sa collaboration pour traduire Roméo et Juliette. La même année, il fit paraître les Études françaises et étrangères (traductions et poésies origi- nales), précédées d'une Préface qui est un véritable Manifeste du Roman- tisme. Remanié et accompagné de Macbeth, Roméo et Juliette parut en 1844, ce qui provoqua un certain froid entre les deux amis ;Macbeth fut joué à l'Odéon la même année. Deschamps collabora également au livret de Roméo ét Juliette, symphonie dramatique de Berlioz. Après 1848, il se retira à Versailles.
Voir Henri Girard, Un bourgeois dilettante à l'époque romantique, Émile Deschamps, Champion, 1921.
DESCHAMPS (Jacques). — 25-13 D, '25-14.
Né à Bergerac le 27 mai 1741. — Mort à Paris le 9 mai 1826.
Issu d'une famille bourgeoise, Jacques Deschamps fit carrière dans l'administration  : il était directeur des Domaines et receveur général de la province de Berry en 1789. Condamné à mort sous la Terreur, il évita l'échafaud grâce à la chute de Robespierre. Il poursuivit alors sa carrière à Paris, comme administrateur de la direction de l'Enregistrement où il devint le collaborateur de François de Neufchâteau.
Le 18 mai 1790, à Bourges, il avait épousé Marie de Maussabré, née au château de Gâtesouris à Nlontchevrier (Indre) vers 1767, et qui mourut à Orléans le 10 vendémiaire an X (2 octobre 1801), après avoir donné le jour à deux fils, Émile et Antoni. Jacques Deschamps était l'oncle (et le guide intellectuel) du polygraphe Jacques-François-Marie Vieilh de Boisjolin (1761-1841), qui fut le directeur de la Décade philosophique après la mort de Ginguené. Grand amateur de théâtre et de littérature, il tenait un salon très brillant dans son hôtel de la rue Saint-Florentin
c'est là que ses deux fils et Vigny rencontrèrent très tôt les grands noms de l'Empire et de la Restauration, avant d'animer eux-mêmes des soirées qui réunissaient la première génération romantique. Saint-Valry a laissé des vers sur le salon de Jacques Deschamps
Vous a-t-il donc trompés, poètes généreux Dont le monde charmé redit les noms heureux, Soumet, Victor Hugo, de Vigny, Lamartine, Ruisseaux qu'il salua fleuves dès l'origine, Astres naissants alors, rois du ciel aujourd'hui  ?
518 Les liens très anciens entre les Deschamps et la famille de Vigny sont peut-être des liens de parenté. En effet, le nom de jeune fille de la mère d'Émile et Antoni Deschamps, iVlaussabré, se retrouve dans l'arbre généalohique du poète  : le demi-frère de la grand-mère maternelle d'Alfred de Vigny, Joseph de Nogerée, a épousé en 1772 une demoiselle Rose- Charlotte de Maussabré ; il fut incarcéré avec elle et avec les parents du poète au château de Loches pendant la Terreur. Cependant Rose-Charlotte de Maussabré n'appartenait pas a la méme branche de la famille Maussabré que l'épouse de Jacques Deschamps née au château du Claveau à Paulnay, elle était la fille de Charles de Maussabré, seigneur de Bussière. Par ailleurs, la soeur de l'épouse de Jacques Deschamps, Thérèse de Maussabré, a épousé un sieur Odart, originaire de Loches. Or, depuis le xvie siècle, la famille Odart était alliée aux Baraudin (voir Vigny et les siens, p. 169). Ceci resserre encore les liens entre les Deschamps et les Vigny. On peut donc conclure en supposant que les vicissitudes de la Révolution, el; en particulier la Terreur, ont contribué à rapprocher ces deux familles lointainement apparentées. C'est pourquoi il y a tout lieu de croire que l'amitié d'Alfred de Vigny et d'Émile et Antoni Deschamps remonte à leur plus petite enfance  :elle prolonge des relations établies sous l'Ancien Régime.
DEVÉRIA (Achille). — '28-13,  :30-34, 30-42.
Né à Paris le 6 février 1800. —Mort dans la même ville le 23 dé- cembre 1857.
Avec son frère cadet, Eugène (1805-1865), peintre d'histoire, Achille Devéria fréquenta très tôt le milieu de Hugo et il laissa de nombreux portraits d'Adèle et de ses enfants. Il épousa en 1829 Céleste Motte, fille unique de Charles Motte, imprimeur-lithographe des Romantiques.
Du CoËTLOSgurT (Charles-Yves-César-Cyr, comte). — '24-8, '25-9,
25-16 D, *25-18, '26-29, 28-2.
Né à Morlaix le 21 juillet 1783. — Mort à Paris le 23 janvier 1836.
Entré en 1800 au l0e régiment de hussards, général de brigade le 15 octobre 1813, aide-major de la Garde royale le 8 septembre 1815, lieutenant-général le 25 avril 1821, le comte du Coëtlosquet fut, â l'occa- sion de la refonte des structures du ministère de la Guerre, nommé directeur général du personnel le 19 décembre 1821. Il quitta ses fonctions le 26 mars 1823 pour devenir aide-major général de l'armée des Pyrénées et accompagner le duc de Bellune, major-général, mais les reprit par ordonnance du 15 avril. Nommé conseiller d'IJtat le 26 août 1824, il quitta définitivement la direction du personnel du ministère de la Guerre en janvier 1828 pour devenir membre du Comité de la Guerre. Il prit sa retraite en 1831. Sa soeur Sophie avait épousé le comte de Cléreinbault, cousin issu de germain de la mère de Vigny.
519 DUMAS (Alexandre DAVY). — `29-46, '29-63, `29-78, `29-80, 30-18 D,
30-32, 30-44.
Né à Villers-Cotterêts le 24 juillet 1803. — Nlort à Puys, près de Dieppe, le 5 décembre 1870.
C'est le soir de la première représentation d'Heizri III ef sa cour à la Comédie-Française que Dumas se lia d'amitié avec Vigny. Il applaudit vigoureusement Othello et, pendant les répétitions de Christine qui succé- dèrent immédiatement à celles d'Othello, il demanda souvent conseil à Vigny. Pendant plusieurs années, ils échangèrent des confidences sur leurs travaux dramatiques et sur le monde des théâtres. A partir de 1833, leurs relations s'espacèrent  :voyages, manque de temps, rivalité senti- mentale...
Voir Dupuy, t. I, p. 266 sq.
FoucxEx (Paul-Henri). — 28-23.
Né à Paris le 21 avril 1810. —Mort dans la même ville le 21 jan- vier 1875.
Frère cadet d'Adèle Hugo, élevé au Collège Henri-IV où il fut le camarade du duc d'Orléans et devint l'ami de Musset, il écrivit très jeune des vers et même des pièces de théâtre. Enfant gâté des Romantiques, il endossa la paternité d'Amy Robsart, drame de Victor Hugo, inspiré de Walter Scott, qui tomba à l'Odéon en février 1828. Tin 1830, il fit repré- senter àl'Odéon un drame historique, puis il écrivit des romans avant de revenir au théâtre. Alexandre Dumas et Viel-Castel raillaient méchamment sa myopie et sa laideur ;Musset l'avait surnommé «  le hanneton crépu  ». Amide Sainte-Beuve, il n'eut avec Vigny que des rapports assez distants.
FRÉNILLY (AU9USte-FrançOls FAiJVEAi7, baron de). — 23-8.
Né à Paris le 14 novembre 1768. —Mort à Gratz (Autriche) le 1 er août 1848.
D'une famille de vieille noblesse, Frénilly défendit les Tuileries le 10 août 1792 puis se retira en province pendant la Terreur. Revenu à Paris après le 9 thermidor, il renoua avec la société littéraire, notamment Mme d'Houdetot. Il s'occupait aussi d'agriculture dans son château de Bourneville (Oise), notamment de l'élevage des moutons mérinos.
Aux Cent-Jours, Frénilly s'exila en Angleterre où il publia des Consi- dérations sur une année de l'histoire de France, qui eurent un certain Ieten- tissement. Devenu un intime du comte d'Artois, Frénilly fut un des fon- dateurs avec Chateaubriand de la revue le Conservateur (octobre 1818 - mars 1820). Élu en 1821 député de la Loire-Inférieure (Savenay), nommé en 1824 conseiller d'État, il entra à la Chambre des Pairs en 1827  ;parfaite incarnation d'un royalisme ultra, il suivit en 1830 Charles X en exil et se retira près de lui en Autriche, où il mourut.
520 Frénilly avait publié en 1807 un recueil de Poésies (Paris, H. Nicolle), et en 1834 une traduction du Roland furieux de l'Arioste  ; il a donné en outre de nombreuses brochures politiques ; il travailla en Autriche à une Histoire parlementaire d'Angleterre qu'il laissa inachevée. Il a également rédigé des mémoires publiés par Arthur Chuquet sous le tii;re Souvenirs du baron de Frénilly, pair de France (1%68-1828)... (Pion-Nourrit, 1908). Il y relate son séjour en Touraine en 1797 et au début de 1798 : <c J'allai aussi à Loches chez les Vigny. La femme avais; un grand talent pour la peinture, les visées au bel esprit et la prétention d'écrire comme Mme de Sévigné. J'ai quelques lettres d'elle qui en font foi  ;mais Mme de Sévigné ne copiait personne. Le mari, étique et plié en deux depuis la guerre de Sept ans, était un fort bon homme avec de l'esprit, de la finesse et quelque prétention à l'originalité. Leur fils était un marmot et rien en lui ne décelait encore le gIand holnme  » (p. 214).
1irLY (Marie-Françoise-Sophie NIGHAULT nE LAVALETTE, Mme). — '22-13,

*22-14, *23-9, *23-20, *24-1, *26-23.
Née à Paris le ler juillet 1776. — Morte dans la même ville le 5 mars 1S32.
Fille d'un financier, descendant par sa mère de la famille Peretti (à laquelle appartenait le pape Sixte Ouint), elle épousa, en 1793, un riche agent de change, Gaspard Liottier, dont elle eut deux filles. Femme à la mode, elle eut un brillant salon sous le Directoire. Mais, en 1799, elle divorça pour épouser Sigismond Gay, qui devint sous l'Empire receveur général àAix-la-Chapelle, où il mourut subitement le 19 décembre 1822, laissant sa femme dans une situation financière peu aisée, avec ses quatre enfants, «  la Muse  », Delphine, à qui elle aurait voulu faire épouser Vigny et qui deviendra Mme de Girardin, Isaure-Bernardine, Edmond, qui fut tué au siège de Constantine, et Élisa, fille de son mari qu'elle avait adoptée, qui devint la comtesse O'Donnell. Son salon delneura toujours fréquenté
par les artistes et les écrivains.
Sophie Gay a publié de nombreux romans (Laure d'Estell, Léonie de Maubreuse, Anatole, Les Malheurs d'un amant heureux, etc.), collaboré à plusieurs journaux, écrit quelques comédies et drames. On lui doit en outre les Souvenirs d'une vieille femme et des Salons.
Voir H. Malo, Une Muse et sa mère, Émile-Paul, 1924.

GOSSELIN (Charles). — *28-42, 29-8, 29-17 D, 29-G5 D.
Né à Paris le 26 avril 1795. — Mort à Bagnoles-de-l'Orne le 31 juillet 1859.
Un des plus grands éditeurs romantiques, Gosselin, débuta comme commis chez le libraire Henri-Gabriel Nicolle, l'éditeur de De l'Allemagne de Mme de Stai~l et des Méditations de Lamartine. Il lui succéda en obte-
521 nanl; son brevet de libraire le 24 avril 1822. II continua à éditer Lamartine et obtint de grands succès en publiant les ~uares de Walter Scott, tra- duites en français par Defauconpret, ainsi que les romans de Fenimore Cooper. Il édita également plusieurs romans publiés, sous le pseudonyme de Lady Lattimore Clarke, par Rose Mame, fille de l'imprimeur, Charles- Matthieu Mame. Rose Mame (1797-1866) devint Mme Charles Gosselin le 16 octobre 1830.
Gosselin est connu pour ses démêlés avec ses grands auteurs, Victor Hugo et Balzac ;pointilleux et autoritaire, il ne supportait pas les retards dans les livraisons des manuscrits promis. Ses rapports avec Lamartine et George Sand furent plus calmes. Associé avec Canel, il publia la qua- trièmeédition de Cinq-lYlars, puis, seul ou en association, la deuxième édi- tion des Poèmes (1829), La Maréchale d'Antre (1831), Stello (1832).
Il s'intéressa à l'organisation du marché de l'édition et fut l'un des instigateurs de la fondation du « Comptoir de la Librairie  » en 1842. En 1845, il céda son fonds à Pagnerre et se retira à Hennemont, près de Saint-Germain-en-Laye, où il fonda la Société d'Horticulture. Il mourut subitement àBagnoles-de-l'Orne où il était venu prendre les eaux.
Voir Nicole Felkay, Balzac et ses éditeurs, op. cit.

Gnisirx. — 27-24 D, '27-25.
Il semble que ce soit ce camarade de régiment de Vigny qui lui a envoyé, en 1827, une pièce administrative concernant son traitement de réforme.

Guix~un (Alexandre, baron). — 22-2, 22-12, 22-15 D, 22-16, 23-32, '24-30,

'26-10, 26-32, '29-83.
Né à Limoux le 25 décembre 1788. — Mort à Paris le 24 février 1847.
Fils d'un riche industriel, Alexandre Guiraud interrompit ses études de droit à Toulouse en 1806, à la mort de son père, pour prendre la direc- tion de l'entreprise familiale. Mais, dès 1813, il en confia l'administration à d'autres mains et vint à Paris. Ses vers à Mme de Staël exilée et des poèmes envoyés aux Jeux Floraux le firent connaître. Poète, auteur tra- gique et même coauteur (avec Ancelot et Soumet) d'un livret d'opéra (Pharamond, musique de Boëldieu et consorts), il entra à l'Académie française en 1826 et fut nommé baron en 1828. Tenté, un bref moment, de faire alliance avec les libéraux, il s'affirma finalement le défenseur du trône et de l'autel dans un pamphlet  : De la vérité dans le système représentatif, et dans une oeuvre à laquelle, dit-on, il travailla vingt ans  :Philosophie catholique de l'histoire. Aux yeux de la postérité, il est resté longtemps comme l'auteur des Élégies savoyardes (en particulier, Le Petit Savoyard).
522 HExvi (comte Pierre). — 27-23 D.
Né à Bordeaux en 1796. —Mort en 1876.
Après avoir prêté serment devant la Cour royale de Bordeaux en 1819, il devint en 1821 substitut du procureur du roi près le tribunal civil, puis, en novembre 1823, procureur du roi à Tours. Mais il démissionna pour se faire à nouveau inscrire au barreau de Bordeaux, le 28 janvier 1825. Il fut aussi député, élu en 1834 et réélu à Bordeaux, puis à La Réole jus- qu'en 1844.
Voir P. Tucoo-Chala, « Alfred de Vigny à Bordeaux  », AAAV, n~ 7.
Hounr :roT (Charles-Ile de France, dit France, comte d'). — 23-16 D, 23-25. Né à l'île de France (île Maurice) le 6 juillet 1789. — Mort à Paris
le 5 octobre 1866.
Fils de César-Louis-Marie-François-Ange d'Houdetot (1749-1825), qui fut lieutenant-général, et de Constance-Joséphine de Céré, il était le petit- fils de Mme d'Houdetot, l'amie de Jean-Jacques Rousseau. Entré tout ,jeune dans la Marine, il fut blessé à Trafalgar. Passé en 1809 dans l'armée de terre, comme lieutenant au 1eT régiment de chasseurs à cheval, il fit la campagne de Wagram. Nommé capitaine, il fit les campagnes de Russie et d'Allemagne comme aide de camp du maréchal Davout. Après la dissolution de l'armée de la Loire en 1815 et urne période de non-activité, il reprit du service en 1823 (il demeurait alors 8, rue Duphot) et participa à l'expédition d'Espagne comme oII'icier d'état-major de Lauriston. Il se distingua au siège de Pampelune. Lieutenant-colonel et aide de camp du duc d'Orléans en 1826, il resta fidèlement attaché àLouis-Philippe qui l'en récompensa  : il fut fait colonel en 1830, maréchal de camp en 1836, lieutenant général en 1842. En outre, de 1837 à 1848, il représenta l'arron- dissement de Bayeux à la Chambre des Députés. Lié aux jeunes Roman- tiques, il écrivit quelques poésies « pleines de sentiment et de grâce  », au dire du Conservateur littéraire qui publia en 1821 son Chant du vieux Morlaque, tiré du roman de .Iearz Sbogar.
Huso (Abel, comte). — '21-8, '22-9.
Né à Paris le 15 novembre 1798. — 1Vlort dans la même ville le 7 février 1855.
Lorsque Mme Hugo et ses trois fils rejoignirent en juin 1811 à Madrid le général Hugo, Abel, l'aîné, devint page du roi Joseph (le 10 novem-
bre 1811) et resta sur place après le départ de sa mère et de ses frères

en mars 1812. Il fut ensuite attaché, comme sous-lieutenant, àl'état- rnajor de l'armée d'Espagne (2 mars 1813). Sous la première Restauration, nommé sous-lieutenant d'infanterie (5 octobre 1814), il se fit mettre en demi-solde, avant d'être employé, pendant quelques semaines, dans les Volontaires royaux à cheval, comme maréchal des logis, membre du
523 Conseil d'administration. Sans solde durant les Cent-Jours, puis de nou- veau en demi-solde, il sollicita la faveur de concourir aux examens néces- saires pour être admis dans le Corps royal de l'état-Major (8 septem- bre 1818) ;mais ce projet resta sans suite. Il se tourna alors vers la litté- rature et fonda avec ses frères, le Conservateur littéraire, puis participa régulièrement aux activités de la Société des Bonnes Lettres. Il toucha un peu à tous les genres (poésie, théâtre, essai et surtout histoire). Mais, des trois frères, il était manifestement le moins doué. Un moment rap- prochés par la folie d'Eugène, mais bientôt séparés par leurs convictions politiques, Abel et Victor en vinrent à ne plus se fréquenter.
HUGO (Victor-Marie, baron, puis vicomte à la mort d'Eugène en 1837, puis comte à la mort d'Abel en 1855). - 20-2, '20-3, '20-4, '20-5,
"21-2, 21-6, '21-7, '21-11, '21-12, 21-13, '21-16, '22-5, '22-6, 22-10,
'22-11, 23-3, 23-4, '23-10, 23-13, '23-21, 23-29, '23-30, 24-10, 24-18,
24-25 D, 24-27, 24-33, '25-1, 25-4, '25-6, 25-8, 25-10, '25-12, 25-15,
'26-5, 26-22, 26-27, 26-30, '26-31, *27-4, '27-5, 27-7, '27-11, '27-15,
'27-18, 27-19, 27-20, 27-3G, *28-4, '28-11, '28-17, 28-18 D, 28-19,
28-21, '28-22, '28-24, '28-37, '28-43, '29-3, '29-10, 29-11, '29-13,
29-24, 29-25, *29-36, '29-40, '29-70, 29-71, '29-77, 30-15.
Né à Besançon le 26 février 1802. - Mort à Pariss le 22 mai 1885.

I-Iugo avait dix-huit ans, Vigny vingt-trois, quand ils se rencontrèrent par l'entremise, semble-t-il, d'Émile Deschamps. Leur amitié fut vive jusqu'à ce que Hugo vire au libéralismevers 1828. Elle se maintintquelques années, puis se refroidit sensiblement après 1831. Ils se rapprochèrent un moment dans les années 1840, mais l'avènement de Napoléon III et l'exil de Hugo les séparèrent définitivement.
JONCIÈRES (Auguste-Féliæ de). - 30-16.
Né à Paris le 28 août 1811. -Mort le 16 janvier 1895.
Baptisé en ]'église Saint-Laurent à Paris, le 15 août 1814, il était le fils d'Anne-Louise de Joncières. Avocat et journaliste, ses débuts litté- raires furent précoces  : il collabora en 1832 au recueil des Cent et un avec un article sur «  Le Luxembourg  » (renseignement aimablement commu- niqué par Franr~oise Barthomier, auteur d'une thèse de troisième cycle sur Le Personnage de l'étudiant dans la littérature française au XIXe siècle, Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), juin 1987). Félix de Joncières est présenté dans la Biographie de Journalistes de Texier comme un ancien saint-simonien qui fit des articles dans le Globe en 1832. Il passa ensuite aux Débats, puis au Temps, et fit au Droit le compte rendu des séances législatives. Il a également publié quelques nouvelles dans la Revue de Paris et l'Artiste. En 1853, alors qu'il était domicilié rue de Cas- tiglione, n~ 10, il fut décoré de la Légion d'honneur  ;son dossier mentionne la profession de « rédacteur au journal la Patrie n. En 1857, il exersait toujours à Paris la profession d'avocat.
524 JONOUIFRES (Mme de). — *22-3.
L'identité de cette correspondante n'a pu être précisée, car le billet que Vigny lui envoya est trop succinct. Il y a en effet dans l'entourage du poète au moins deux familles qui pourraient être celle de Mme de Jon- quières. D'une part, la famille Fauque de Jonquières, originaire de la région d'Avignon et habituée du salon de Mme Ancelot  ;sous la Restau- ration, il n'y a pas moins de cinq « Mme de Jonquières  »dans cette famille. D'autre part, l'ami intime de Vigny, Pierre-Alexandre de Malezieu, est allié à une ilnportante famille de Senlis, les de Junquières ; vers 1822, le seul membre de cette famille susceptible d'être la correspondante de Vigny est l'épouse de Jean-Baptiste-Isidore de Junquières, Aglaé-Louise- Éléonore Lhoste de Beaulieu de Versigny, née à Versigny le 30 janvier 1784. La seconde hypothèse est sans doute la plus vraisemblable.
Ln GRANGE (Adélaïde-Édouard LE LIwRE, comte puis marquis de). —
*27-28, *27-34, *29-7, *29-28, `29-49, *30-4.
Né à Paris le 17 décembre 1796. —Mort dans la même ville le 17 jan- vier 1876.
Officier, diplomate, homme politique et philologue, Édouard de La Grange était le fils du marquis de La Grange (1768-1833), général de division et d'Adélaïde IIall, elle-même fille d'un miniaturiste connu. Maréchal des logis en 1815, puis aide de camp de son père, il fit en 1818, semble-t-il, la connaissance de Vigny. Leur correspondance antérieure à 1827 n'a pas été conservée.
Voir Albert de Luppé, Lettres inédites d'Alfred de Vigny an marquis de La Grange, Louis Conard, 1914.

Ln GRANGE (Constance-Marie-Louise de CAUMONT LA FoxcE, marquise Édouard de). — *29-1.
Née en 1801. — Morte à La Grange (Gironde) le 3 août 1869.
Fille de François-Philibert-Bertrand-Nompar de Caumont La Force (1772-1854) et de Marie-Constance de Lamoignon, elle avait épousé en premières noces le comte de Clermont-Lodève. Devenue veuve, elle épousa le marquis Édouard de La Grange le 6 juin 1827.
LAMARTINE (Alphonse-Marie-Louis de). — *26-15, *30-35.
Né à Mâcon le 21 octobre 1790. — Mort à Paris le 28 février 1869.

De sept ans l'aîné de Vigny et de douze celui de Victor Hugo, Lamar- tine publia en 18201es 1Vléditations poétiques qui remportèrent un immense succès (neuf éditions de rnars 1820 à décembre 1822). Toutefois aussitôt après la première édition, il avait quitté Paris pour la Savoie et l'Italie.
525 Jusqu'en 1828, il vécut surtout en Italie ou en province. La première vraie rencontre avec Vigny se place en juin 1826 pendant un court séjour parisien. Vigny, comme ses amis, avait admiré les Méditations, mais s'était montré plus réticent pour La Mort de Socrate (1823) et les Nouvelles Méditations (1823). Il n'y eut pas d'échanges exaltés comme cela s'était passé avec Hugo. Le passage de Lamartine di un certain libéralisme dès 1829 ne fut pas de nature à attirer Vigny. Lors de la publication des Harmonies poétiques et religieuses (juin 1830), Lamartine envoya à Vigny un exemplaire accompagné d'un billet aimable. Jusqu'en 1848, leurs rapports, sans être suivis, restèrent distants, mais cordiaux en apparence. Il n'en fut plus de même sous l'Empire, comme le montrera la suite de cette Correspondance.
LATOUCHE (Hgacinthe-Joseph-Alexandre THABAUD DE LATOUCHE, dlt Henri de). — '24-1I, '25-17, `26-7, *26-8, *27-21.
Né à La Châtre le 3 février 1785. — Mort â Aulnay (Châtenay-Malabry) le 27 février 1851.
Poète, romancier, auteur dramatique, journaliste, Latouche a joué un rôle capital dans le Romantisme français. Premier éditeur des Poésies d'André Chénier en 1819, il fut notamment l'ami et le conseiller de Mar- celine Desbordes-Valmore, Balzac, George Sand avec lesquels bien sou- vent il se brouilla. Il fut un des fondateurs du Mercure du XIXe siècle et rédacteur en chef de Figaro (1831-1832). Mais la vie et la figure de cette éminence grise des lettres romantiques restent encore bien mystérieuses. Vigny connut probablement Latouche par l'intermédiaire d'Émile Des- champs (qui fut son collaborateur) et de Charles Nodier, en 1824. Latouche consacra à Éloa un article dans le Mercure du XIXe siècle où il publia un fragment du Déluge.
Voir Frédéric Ségu, Un Rommitique républicain, II. de Latouche, Les Belles-Lettres, 1931, 2 vol.

LE BRETON (Eugène-Casimir). '27-38, '27-39, '28-12.
Né à Saint-Orner le 18 janvier 1791. — Mort à Paris le 4 mars 1876.
Engagé volontaire dans la Grande Armée, nommé en 1815 sous-lieute- nant au 5e régiment de la Garde royale, il y rencontra Vigny avec qui il sympathisa. Mais Le Breton avanga plus vite que son camarade  :lieutenant en 1816, capitaine breveté en 1818. Son régiment fut licencié après les journées de 1830. Il connaissait depuis dix-huit mois Anna-Elisa Taylor, héritière anglaise du Yorkshire, âgée de trente-huit ans, qu'il épousa. Le Breton reprit alors du service et son épouse, quadragénaire, accoucha d'une fille, l+slisa (née à Paris le 18 août 1834 — morte à Paris le 11 avril 1879), qui devint l'une des correspondantes privilégiées de Vigny. Casimir Le Breton fit une brillante carrière gouverneur de Mascara (Algérie) en 1835, directeur des études au Prytanée militaire de
526 La Flèche, colonel au 22e régiment de ligne, six ans d'Algérie. I1 participa aux combats de juin 1848 à Paris en qualité de général de brigade. Envoyé à l'Assemblée législative par les électeurs d'Eure-et-Loir, il en fut questeur en 1849 et devint commandant militaire du Palais-Bourbon. Vigny le présenta au prince Louis-Napoléon qui le fit grand officier de la Légion d'honneur, puis, sous l'Empire, général de division. Il mourut dans sa quatre-vingt-sixième année, sans avoir publié ses  ?Mémoires d'un vieillard de quatre-vingt-cinq ans.
Voir Simone André-141aurois, «  Élisa ou l'Amitié d'un grand homme  », Revue de Paris, septembre-octobre 1959.
LnFÈVnE (Jules). — *25-20.
Né à Paris le 4 juin 1797. — Mort dans la même ville le 11 décembre 1857.
Un des jeunes poètes du Cénacle romantique, « .Jules Lefèvre, de cette école, avait l'attitude byronienne, la mèche au vent, l'oeil enfoncé et la voix caverneuse. Quoique un peu torturés et souvent obscurs, il fit de fort beaux vers. Contenu et sobre de paroles, il avait tout de l'impénétrable  » (Victor Hugo raconté par Adèle Hugo, Plon, 1985, p. 355). Surnuméraire au ministère des Finances, il publia en 1823 Le Parricide, poème, suivi d'autres poésies  ; en 1825, Le Clocher de Saint-Marc. On y lit l'influence manifeste de Byron. Ami de Latouche et, comme lui, libéral, il collabora au Merctare du XIXe siècle. En 1831, il alla se battre en Pologne. De retour en France, il publia en 1833 un nouveau recueil de poèmes, Confi- dences, dédié à Soumet, avec qui il avait collaboré à Norma. Puis il fit paraître des romans, des poésies, des écrits divers (osuvres d'un désoeuvré, les Vêpres de l'Abbaye du Val en 1842) ainsi qu'une importante oeuvre de critique. Alexandre Guiraud fut son témoin lorsqu'il épousa, àSaint- Thomas-d'Aquin le 4 février 1836, Marie-Louise-Azaïs Roulleaux du Gage. En 1842, il hérita d'une riche tante dont il accola, en signe de reconnais- sance, le nom au sien, se faisant dorénavant appeler Lefèvre-Deumier. Il recevait fastueusement ses amis dans son luxueux hôtel de la place Saint-Georges. Il subventionna l'Artiste de 1845 à 1847, mais fit des spé- culations immobilières malheureuses. Il devint alors bibliothécaire du prince-président à l'Élysée, puis de Napoléon III aux Tuileries. Vigny, en 1829, lui avait dédié Le Bal  : «  À M. Jules Lefèvre, auteur du Parricide, de Maria, des Mexicains, etc.  »
Voir l'importante Introduction de Georges Brunet à son édition des Vêpres de l'Abbaye du Val, Les Presses FranCaises, 1924.

L~xoux (Pierre-Henri). — *30-37.
Né à Paris le 6 octobre 1797. — Mort dans la même ville le 12 avril 1871.
Ce philosophe et économiste, requ à l'École polytechnique après de
bonnes études, avait renoncé à y entrer pour aider les siens. Il se fit

527 typographe, puis devint journaliste au Globe. Il adhéra au saint-simo- nisme, puis s'en écarta. En 1838, il créa avec Jean Reynaud l'Encyclopédie nouvelle. Un moment fascinée par Leroux et son évangile socialiste, George Sand fonda avec lui et Viardot la Revue indépendante. Il prit en 1843 un brevet d'imprimeur et fonda une imprimerie à Boussac. li ;lu à l'Assem- blée nationale en 1848, il s'exila après le coup d'État, vécut à Londres, puis à Jersey, avant de rentrer à Paris, après l'amnistie de 1869.
LEVAVASSEUR (Alphonse). — 30-33.
Né à Caen le 4 janvier 1801 —  ?
Il fut commis chez Ladvocal;, puis chez Blaise, avant de recevoir son brevet de librairie le 26 mars 1829. Il avait publié Fragoletta de Latouche, traita avec Balzac, Musset et Vigny, notamment pour Othello. Seul ou associé avec Canel, plus tard avec 011ivier, puis avec un sieur Bourmancé, Levavasseur, malgré le succès de ses publications, fit faillite, son fonds fut vendu par autorité de justice et Levavasseur, dégoûté, quitta la librairie et finit ses jours dans une ville du Midi, comme représentant d'une manufacture.
Voir Nicole Felkay, « Balzac, Levavasseur et la deuxième édition de la Physiologie du mariage  », L'Année balzacienne, 1973.

MAGNIN (Charles). — *29-89.
Né à Paris le 4 novembre 1793. — Mort dans la même ville le 8 octobre 1862.
Après de brillantes études universitaires, Charles Magnin entre en 1813 à la Bibliothèque ilnpériale dont il devint l'un des conservateurs en 1832. II composa quelques poèmes dans sa jeunesse mais, attiré surtout par le théâtre, il fit représenter une comédie à l'Odéon en 1826 et devint cri- tique dramatique au Globe, où se manifesta sa bienveillance pour le mouvement romantique. Ouand le Globe cessa de paraître en 1830, il continua à écrire des articles dans la Revue des deux mondes et le Journal des savants, mais se consacra essentiellement aux ouvrages d'érudition. Il fut élu en 1838 à l'Académie des Inscriptions etBelles-Lettres. Un choix de ses articles parut en 1842 sous le titre de Causeries et méditations historiques et littéraires (2 vol.).
MAILLÉ (Blanche-Joséphine LE BASCLE D'ARGENTEUIL, épouse de Frangois-Armand de LA TOUR LANDRY, duc de). — '29-41, *29-79,
*29-102.
Née à Tours le 22 avril 1787. — Morte à La Roche-Guyon le 10 septembre 1851.
Épouse du premier gentilhomme de la Chambre de Charles X, la
528 duchesse de Maillé partageait son existence entre son hôtel du faubourg Saint-Germain et son château de Lormois, dans l'Essonne. Dans ses Récils d'un cieux parrain... (éd. cit., t. I, p. 310), Brifaut évoque les réunions animées et brillantes de l'hôtel de Maillé, dont la « spirituelle et élégante n duchesse « faisait les honneurs avec une aisance merveilleuse. [...] Mme de Maillé, jeune, jolie, armée de deux yeux les plus agaçants et les plus fiers à la fois, aimant les arts et les cultivant, éprise aussi du théâtre et jouant la comédie en actrice consommée, mère de deux enfants de la plus heureuse figure, semblait avoir été mise au monde pour être le porte-bonheur de Paris et des châteaux  ». Fidèle correspondante de Vigny, la duchesse de Maillé mourut accidentellement au soir d'une réception chez les Rochefoucauld-Liancourt, sa robe s'étant enflammée aux braises d'une cheminée.
Voir Xavier de La Fournière, Souuenirs des deux Resfaurafioris. Journal de la duchesse de Maillé, Librairie Académique Perrin, 1984, et Loïc Cho- tard, «  Un poème inédit d'Alfred de Vigny révélé par sa Correspondance  », AAAV, n~ 13.

MALO (Charles). — 29-58.
Né à Paris le 19 juillet 1790. —Mort en 1871.
Littérateur français qui débuta par quelques pièces de théâtre repré- sentées àParis. Il dirigea quelque temps les Annales romantiques, puis créa et dirigea la France littéraire (1832-1839). Membre d'un grand nombre de sociétés savantes, il fonda à Paris un Cercle de Sociétés litté- raires. Il a traduit de nombreux ouvrages en anglais (Paris et ses environs, Galerie des reines de France, L'Anacharsis français, Histoire de l'île de Saint-Dominique, etc.). Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le 29 avril 1839.
MaxntiEn (Xavier). — 29-50 D.
Né à Pontarlier le 24 juin 1809. — Mort à Paris le 11 octobre 1892.

Après avoir écrit très jeune dans un journal de Besançon, passionné de voyages, il parcourut la Hollande, la Belgique, la Hollande, puis vint à Paris où il fit paraître des Esquisses poétiques, recueil très inspiré par la nouvelle école ; il avait alors vingt et un ans. Littérateur et voyageur, très versé dans les littératures allemandes et scandinaves, Marmier qui devint rédacteur en chef de la Revue germanique publia un nombre considérable de volumes  :quelques romans, de nombreuses traductions de l'allemand, mais surtout des ouvrages inspirés par ses voyages. On peut citer  :Lettres sur le Nord, le Danemark, la Suède, la Laponie (1840), Souuenirs de voyage et traditons populaires (1841), Lettres sur la Hollande (1842), Lettres sur la Russie, La Finlande et la Pologne (1848), Lettres sur l'Amérique (1852), Voyages pittoresques en Allemagne (1859), Souuenirs d'un voyageur (1867),
529 ainsi qu'une I-listoire de l'Islande (1838), une Histoire de la littérafure en Danemark ef en Suède (1839) et des Contes russes (1889). Il avait été élu à l'Académie franc~aise le 19 mai 1870.

Mnxs (Anne-Fran~oise-Hippolyte BOUTET, dit Mademoiselle). — `29-74.

Née à Paris le 9 février 1779. — Morte dans la même ville le 20 mars 1847.
Fille de la comédienne Jeanne-Marguerite Salvétat dite Mars et du célèbre Monvel (Boutet dit Monvel), la future Mlle Mars parut sur la scène dès l'âge de douze ans. Admise comme sociétaire lors de la reconstitution de la Comédie-Franc~aise en 1795. Elle y créa 109 rôles, s'illustrant aussi bien dans l'ancien répertoire (notamment les pièces de Molière et de Marivaux) que dans le nouveau. Elle créa la duchesse de Guise d'Henri III et sa cour, Desdémone d'Othello et Dona Sol d'Hernani. Elle offrait, dit E. de Nlanne dans La Troupe de Talma (Lyon, Scheuring, 1866, p. 204), le type le plus complet des perfections réunies par la nature et l'art. Séduisante et spirituelle, dotée d'un « organe suave et enchanteur  », elle était en outre douée du goût le plus exquis et donna pendant trente ans le ton de la mode aux femmes élégantes de Paris.
Mnx~rars (R.P. Jean-Baptiste de). — 23-1 D., `23-2, 23-5 D, `23-7.
Né à Castanet-Tolosan vers 1763. —Mort àSaint-Aubin-de-Médoc le 15 août 1826.
Le R.P. de Martres émigra pendant la Révolution et se réfugia en Espagne au monastère cistercien de Santa Fe, près de Saragosse. De là il entra ensuite, vers 1798, à la Trappe de Santa Susana, dépendant également du diocèse de Saragosse, dont il devint le prieur. Cette abbaye était constituée pour une grande partie d'émigrés, moines et pénitents, qui avaient en 1791 trouvé refuge à La Val-Sainte en Suisse, avant de passer en Espagne. Un décret promulgué le let octobre 1820 par les Cortès supprimant la plupart des monastères espagnols, la communauté de Santa Susana se dispersa l'année suivante. Jean-Baptiste de Martres fut l'un des premiers à repasser en France  ; il fut accueilli à Paris par l'archevêque  ; c'est alors sans doute que Vigny le rencontra. En 1824, Jean-Baptiste de Martres fut appelé par l'archevêque de Bordeaux qui souhaitait la fondation d'une Trappe dans son diocèse. Il devint donc supérieur de l'abbaye de Notre-Dame deBonne-Espérance, àSaint-Aubin- de-Médoc, où il mourut deux ans plus tard.
Nous tenons à remercier le F. Gérard Guérout, de la Trappe de Soligny, pour sa collaboration à la rédaction de cette notice.
530 MAURICE (Maurice DESCOMBES, dit Charles). — 29-72.
Né à Paris le 26 mars 1782. —Mort dans la même ville le 10 sep- tembre 1869.
Publiciste, il renonça à l'étude du droit pour se livrer à la littérature et quitta au bout de quinze ans son emploi aux ministères des Cultes et de l'Intérieur pour fonder un journal qui devint, en 1823, te Courrier des Théâtres. Il écrivit des pièces de théâtre et, en 1.826, une Flistoire anecdo- tique dr.I théâtre.

MÉLY-JANIN (Joséphine LArUTTE, Mme Jean-Marie). — `29-18, `30-25.

Joséphine Lafutte épousa à Paris, le 2 avril 1827, le critique de la Quotidienne, Jean-Marie Janin, dit Mély-Janin, dont elle avait eu une fille, Alexandrine-Marie-Laure, née à Paris le 20 novembre 1826. Après le décès de son mari, mort à Paris le 12 décembre 1827 à l'âge de cinquante et un ans, Nlme Nlély-Janin resta en relation avec les amis de celui-ci. Nous n'avons cependant pu retrouver ses actes de naissance et de décès.

LF. MINISTRE SECRÉTAIRE D'~TAT Â LA GUERRE. — `27-16.

MIRBEL (Lizins/ca-Aimée-Zoé Rur :, Mme Charles-François BRISSEAU DE). — '29-I00.
Née à Cherbourg le 26 juillet 1796. — Morte à Paris le 29 août 1849.
Élève de J.-B.-J. Augustin, elle fut peintre de Louis XVIII et de Charles X. Le 18 mai 1824, elle épousa Brisseau de Mirbel, professeur de botanique au Muséum. Femme d'esprit et de talent, elle réunit pendant de longues années dans son salon de la rue Saint-Dominique l'élite de la société parisienne. Elle mourut du choléra.
Voir comtesse de Bassanville, I es Salons d'autrefois, nouv. éd., A. Broussais, s.d., t. I, p. 171.

MONCORPS (Antoine-Hippol~le, comte de). — 1619-1.
Né à Nevers le 16 avril 1791. —Mort le 26 septembre 1882.
Malgré leur différence d'âge, Hippolyte de Nloncorps et Alfred de Vigny avaient été condisciples à la pension Hix et ils furent nommés, en même temps, le 6 juillet 1814, dans les « Compagnies rouges  », l'un comme gendarme, l'autre comme mousquetaire noir. Ils se retrouvèrent ensuite comme sous-lieutenants au 5e régiment d'infanterie de la Garde Royale. Promu au grade de lieutenant dans le même régiment, dès le 11 décembre 1816, et breveté capitaine le l eT octobre 1818, Moncorps
531 tenta de réintégrer la cavalerie (dans le 5~ escadron des cuirassiers du Dauphin) en décembre de la même année ;mais sa demande fut rejetée. Il semble que des raisons de santé l'aient obligé à démissionner le 22 juillet 1820. Nloncorps était sans doute un ami très proche de Vigny
en 1821, celui-ci se fait adresser son courrier personnel chez son camarade de régiment. Cette amitié dura jusqu'à la mort du poète. Le 17 octo- bre 1845, Moncorps avait été élevé au grade de chevalier de la Légion d'honneur,. au titre de président de la Société centrale d'Agriculture.

MONTBEL (Guillaume-Isidore BARON, comte de). — '30-28.
Né à Toulouse le 4 juillet 1787. — Mort à Frohsdorf (Autriche) le 3 février 1861.
Ministre des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique dans le ministère Polignac, il fut ensuite ministre de l'Intérieur de novembre 1829 à mai 1830. Après les journées de Juillet, il partit pour Vienne où il demeura plusieurs années. Il xentra en France quand il fut, comme ses collègues, amnistié sous le ministère Molé et vécut alors dans a retraite jusqu'à sa mort.

MONTCALM (Armande-Marie-Antoinette DLTYLESBIS DE RICHELIEU, mar- quise de). — `30-10.
Née à Paris le 22 juin 1777. —Morte dans la même ville le 17 avri11832.
Marie d'Agoult, dans ses Souvenirs (publiés sous le nom de Daniel Stern), a évoqué le salon de la marquise de Montcalm, fille du duc de Fronsac, aînée des deux soeurs du duc de Richelieu, qui avait épousé Louis de Montcalm-Gozon, lieutenant général, et demeurait 33, rue de l'Université. Difforme et affligée d'une mauvaise santé, elle était une femme spirituelle et très cultivée, qui, sensible au mérite et «  ne voulant ni briller ni étonner ni éclipser  », sut attirer des diplomates, des hommes politiques, des artistes et des écrivains de talent dans son salon dont l'importance politique fut grande au moment où le duc de Richelieu entra aux affaires.
MONTÉPIN (Henry-René-Pierre AYMON DE). — 24-4.
Né à Autun le 18 avril 1786. —Mort à Frotey-lès-Vesoul (Haute- Saône) le 3 septembre 1876.
Fils de Pierre-François Aymon de Montépin, seigneur de Montépin, Montgazon, Scéney et autres lieux, et de Catherine André de La Colonge, sous-lieutenant de cavalerie à l'état-major du maréchal Lefebvre, il fit la campagne d'Autriche en 1809, la campagne de Russie en 1812, puis celles de Saxe et de France en 1814. En juillet de cette année, il devint brigadier dans la première compagnie des Mousquetaires de la Maison du Roi, puis, en octobre 1815, lieutenant au 5e régiment d'infan-
532 terie de la Garde royale, où servait alors Vigny. Chef de bataillon en 1824, passé ensuite au 19~ régiment d'infanterie de ligne, où il devint chef de bataillon en 1826, il fut admis au traitement de réforme en sep- tembre 1830. Le 7 avril 1818, il avait épousé à Apremont (Haute-Saône) Marie-Élisabeth Baulard, dont il eut un fils, Xavier (1824-1902), qui devint un célèbre romancier populaire.

MONTLIVAULT (Jacques-Marie-Cécile GUYON DI :). — 23-27.
Né à Montlivault (Loir-et-Cher) le 17 décembre 1761. — D~Iort en 1837.
Fils de Cécil-Lléonor Guyon et de Marie-Anne-Angélique Lemaire de Montlivault, neveu de Adélaïde-Charlotte-Angélique Lemaire de Mont- livault, épouse de Claude-Louis-Victor de Vigny, oncle du poète, Jacques de Montlivault fit la campagne d'Amérique dans le corps des chevau- légers, sous le commandement de son parent, le commandeur de Dam- pierre. En 1785, il épousa Catherine-Rosalie Rangeard de La Charmoise (morte en 1833) dont il eut six enfants  : Jacques-Pierre-Marie (voir la notice suivante) ; Henry; Llisabeth-Marie-Madeleine (1788-1836) qui épousa en 1812 son oncle, Casimir-Marie-Victor Guyon de Montlivault ; Adélaïde-Rosalie, qui épousa Bruguière de Sorsum (voir ce nom) ; Charles (1797-1845) ; Sophie-Aimée-AIménide (1801-1871), qui épousa un gentilhomme irlandais, Thomas-Henry Kenny. Après avoir passé la révolution au château de Montlivault, Jacques Guyon de Montlivault fut nommé en 1815 chevalier de Saint-Louis et inspecteur des Postes.
MONTLIVAUL'r (Jacques-Pierre-Marie, dit James, GUYON, comte de). —
23-19 D, 23-24 D, 23-26, 23-28, 23-34 D.
Né à Montlivault le 26 mai 1786. — iVlort à Paris le 27 décembre 1859.
Fils du précédent. Entré àdix-huit ans à l'>i5cole spéciale militaire de Fontainebleau, il fut nommé sous-lieutenant au 92e régiment de ligne en 1805, fit les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne  ; lieu- tenant en 1807, il devint (1809) aide de camp de Marmont qu'il servit en Illyrie et en Bosnie, puis au Portugal ; il fit la campagne d'Allemagne en 1813, et fut major de place de Magdebourg en 1814. En mars 1815, alors qu'il colnmandait un bataillon et le dépôt du 4e de ligne à Nancy, il refusa de se rallier à Napoléon et fut arrêté. Devenu lieutenant-colonel dans la Garde royale, colonel en 1816, chef de corps de la légion de la Seine et du 55e de ligne en 1820, maréchal de camp en 1823, il fut alors chargé du colnmandelnent de la subdivision militaire de Grenoble (Vigny tenta alors, mais en vain, d'être nommé son aide de camp). Inspecteur d'infanterie en 1828, il prit part à l'expédition d'Alger en 1830  ; admis à la réforme, il fut mis à la retraite en 1834.
Il avait épousé le 5 décembre 1825 Laure-Fanny-Martine Perrot de Mousseau, dont il eut une fille.
533 MUSSET (Louis-Charles-Alfred de). — 29-75, 29-76, *29-91, *30-8, 30-12,
*30-17, *30-31.
Né à Paris le 11 décembre 1810. — Mort à Paris le 2 mai 1857.
C'est chez Victor Hugo que Vigny rencontra pour la première fois Musset qui avait été le camarade de classe de Paul Foucher. Tout de suite des liens affectueux s'établirent entre le jeune poète et celui qu'il appelait son « père in litteris  ». Musset se montrait assidu aux mercredis de Vigny, qui soutint plus tard activement sa candidature à l'Académie française et se montra jusqu'au bout un ami fidèle et sûr.
Voir Dupuy, t. I, p. 376 sq.

NARBONNE (Amélie-Catherine-Étienne GASSOT nE LA VIENNE, comtesse de). — '29-101.
Née à Ribécourt (Oise) le 3 octobre 1792. —Morte à Paris le 30 août 1832.
Fille d'Étienne Gassot de La Vienne, originaire de Bourges, et d'Amélie-.Ioséphine-Catherine Demigien, domiciliés à Paris, elle a épousé, le 21 mars 1813, François-Raymond-Aymeric, comte puis duc de Nar- bonne-Pelet (1787-1853). Son salon, rue de la Planche, était fréquenté par l'élite de la société parisienne. Dans ses Récits d'un oieuæ parrain... (éd. cit., t. I, p. 345), Brifaut a évoqué avec émotion la « jolie comtesse, [...] jeune, belle, opulente [...] heureuse entre les heureuses  », mais aussi très secourable pour les malheureux et les affligés  : « Elle cachait son âme derrière son esprit.
NISAItD (Désiré). — *29-84.
Né àChâtillon-sur-Seine le 20 mars 1806. — Mort à San Remo le 25 mars 1888.
Ayant débuté très tôt dans le journalisme, Nisard, que sors talent de polémiste fii, remarquer au Journal des débats et au National, connut une brillante carrière. Professeur de collège, il devint successivement maître de requêtes au Conseil d'État, directeur du ministère de l'Instruc- tion publique, puis, en 1844, professeur d'éloquence latine au Collège de France. Il fut élu la même année à l'Académie française. Depuis 1842, il était député de Châtillon-sur-Seine. Nisard, attiré d'abord parle Roman- tisme, s'en écarta en 1833 parla publication d'un Manifeste de la littérature facile et se fit désormais le champion de classicisme. Dans son oeuvre abon- dante, on peut citer essentiellement des Éludes de critique littéraire sur la Renaissance et une Histoire de la lillérature française en quatre volumes
(1844-1861).
534 NODIER (Charles). — '26-6, '26-11, '26-14, '29-37.
Né à Besançon le 29 avril 1780. — Mort à Paris le 27 janvier 1844.
Journaliste, romancier, conteur, essayiste, voyageur, bibliophile, grammairien, poète, auteur dramatique, Nodier était un aîné écouté et respecté par les poètes du Cénacle de la Huse française, après la publication, le 12 mars 1823 dans la Quotidienne, d'un article favorable à Han d'Islande, malmené par la critique. Il était également l'auteur des Voyages pittoresques dans l'ancienne France, rédigés en collaboration avec deux anciens compagnons d'armes de Vigny à la Garde Royale, le baron Taylor et Alphonse de Cailleux. Nommé le 3 j anvier 1824 biblio- thécaire du comte d'Artois à l'Arsenal, il s'y installa le 14 avril et ouvrit un salon qui devint vite célèbre. La correspondance conservée ne donne qu'une idée très incomplète de l'amitié de Nodier et de Vigny, qui fré- quenta beaucoup l'Arsenal à partir de son retour à Paris en 1825. Élu à l'Académie française en 1833, Nodier fut favorable aux ambitions aca- démiques de Vigny à partir de 1842, mais sa mort ne lui permit pas d'aider son élection. Les amis de Vigny auraient été heureux de lui voir prononcer l'éloge de Nodier en lui succédant, mais ce fut Mérimée qui l'emporta. Dans le Journal d'un poète, à la date du 29 janvier 1844, Vigny a évoqué les funérailles de Nodier.
PANGKOUGKE (Charles-Louis-Fleury). — 21-15.
Né à Paris le 26 décembre 1780. — Mort à Fleury-sous-Meudon (Hauts- de-Seine) le 11 juillet 1844.
Petit-fils d'André-Joseph (libraire à Lille), fils de Antoine-Charles- Joseph (le célèbre éditeur de Voltaire et Buffon), Charles-Louis-Fleury Panckoucke s'était, à son tour, installé sous l'Empire comme imprimeur- libraire-éditeur. II publia, entre autres, les Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français de 1792 à 1815, « par une société de militaires et de gens de lettres  » (24 volumes échelonnés de 1817 à 1821, plus 5 volumes de tables et de suppléments). Une seconde édition (1828- 1831) fut complétée par les Victoires, conquêtes des Français depuis les Gaulois jusqu'en 1792. Son fils Ernest lui succéda et fut directeur gérant du _Moniteur. Charles-Louis-Fleury Panckoucke est mort dans sa maison de campagne ; son domicile parisien était rue des Poitevins, n~ 6.
PARDEILHAN-MÉZIN (Jean). — '30-43.
Né à Pau le 3 mai 1797. —Disparu en mer, dans les Antilles, en septembre 1838.
Fils du secrétaire particulier du colnte de Castellane, quand celui-ci était préfet à Pau, Jean Pardeilhan-Mézin entra en 1812 comme élève gratuit à l'École spéciale de Toulon. Élève de première classe le leT juil-
535 let 1817, enseigne de vaisseau le 22 août 1821, lieutenant de vaisseau le 31 décembre 1828, bien que son port d'attache fût Rochefort, il fit la plupart de ses campagnes en Méditerranée orientale  :familier des côtes du Levant, il parlait le grec et le turc. Tenté par la littérature, après un Mémoire sur les courants qui lui ouvrit les portes de l'Académie des Sciences de Rochefort et La Rochelle, il publia en 1824 un poème, la Fièvre jaune, ou le Dénouement des médecins de la marine frangaise (Rochefort, Faye Père & Fils), couronné le 3 mai 1824 par l'Académie des Jeux Floraux. C'est sans doute à Pau, lors d'une permission à terre, qu'il rencontra en 1824 Vigny à qui il fournit de nombreuses informations pour son projet de roman historique ayant l'Égypte pour cadre. Après 1828, la carrière de Pardeilhan rencontra de nombreux obstacles le soutien de Hyde de Neuville dont il profitait se retourna contre lui après la chute du ministère Martignac (8 août 1829) ;par ailleurs, ses convictions saint-simoniellnes jouèrent sûrement contre lui — on peut lire dans un rapport du 16 juil- let 1830 : «  Il a de l'esprit, de l'instruction, mais malheureusement sa réputation est mauvaise dans le corps de la Marine sous le rapport des moeurs n (Arch. de la Marine, Vincennes). Engagé volontaire dans l'expé- dition d'Algérie, il réussit à se réhabiliter et obtint, en 1833, le comman- dement de la goélette l'Émeraude. En 1836, après avoir obtenu l'autori- sation d'épouser Marie-Adèle Monnerot, de la Martinique, il reçut le commandement du brick le Fabert. Il sombra avec ce bâtiment en sep- tembre 1838, entre la Jamaïque et Cuba. Signalé disparu en déoembre 1839, ce n'est qu'au leT janvier 1841 qu'il fut rayé des cadres de la Marine. Il avait été décoré de la Légion d'honneur en 1837.
PARSEVAL-GRANDMAISON (François-Auguste). — 24-34.
Né à Paris le 7 mai 1759. —Mort dans la même ville le 7 décembre 1834.
II s'adonna d'abord à la peinture, puis, encouragé par l'abbé Delille, se consacra à la poésie. Il suivit Bonaparte en Égypte, comme poète de l'expédition. Il fut élu à l'Académie française en 1811. C'est en 1826 qu'il publia son oeuvre essentielle, Philippe-Auguste, poème héroïque en douze chants, dont il lut de nombreux passages dans les salons. Un tableau de Mlne Ancelot représente d'ailleurs « Une lecture de Philippe- Auguste en 1824  ». Quand il mourut, il venait de terminer une épopée en vingt chants sur l'Expédition d'Égypte, qui ne fut jamais publiée.
PARTOUNEAUX (Louis, comte). — *27-2.
Né àRomilly-sur-Seine (Aube) le 2G septembre 1770. — Mort à Menton le 14 janvier 1835.
Général de brigade depuis 1799, il fut chargé, le 2G novembre 1811. de protéger la retraite de la Bérézina contre Platow et Wittgenstein, mais une Fausse manoeuvre l'amena à capituler le 29 novembre. Désavoué
536 par Napoléon dans le 29e Bulletin de la Grande Armée, il fut mis en non- activité. Dans ses Mémoires, Caulaincourt, duc de Vicence, le rend res- ponsable de cette défaite. Il reprit du service à la Restauration. Le 6 dé- cembre 1820, il commanda la 1Te division d'infanterie de la Garde royale, dont Vigny, lieutenant au 5e régiment, faisait partie. Commandant de la 8e division militaire le l~r janvier 1829, il fut mis à la retraite le 7 février 1831. Il avait été élu député du Var en 1821, 1824 et 1827.
Pnuzxmx nE CENSAY (Jean-Pierre-Guillaume). — 27-14, 28-27, 29-33.
Né à Mamirolles (Doubs) le 14 octobre 1801. — Mort à Paris le 13 mars 1873.
frère d'armes de Vigny, Pauthier de Censay, qui appartenait à la classe 1821, fut caporal, puis sergent au 55e régiment d'infanterie, où il noua avec son capitaine une amitié qui dura jusqu'à la mort de Vigny. Arrivé au 55e de ligne le 11 août 1822, sergent le 30 septembre 1824, libéré du service le 22 octobre 1827 sans être devenu officier, Guillaume Pauthier avait publié, en 1825 chez Maurice, des Mélodies poétiques et Chants d'amour. Encouragé par Vigny dans la carrière littéraire, il tra- duisit le Pèlerinage de Ghilde-Harold de Byron (1828). Élève d'Abel de Rémusat, il fit une carrière d'orientaliste sinologue, publiant en 1831 une étude sur Lao-Tseu intitulée .Doctrine du Tao (deuxième édition en 1838) et éditant le Liure des merveilles de Marco Polo. En rivalité avec Stanislas .Iullien, qui avait traduit avant lui les Odes de Kalvos de Zante, chantre de l'indépendance hellénique, il se vit fermer par lui la porte de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, à laquelle il s'était préma- turément présenté en 1838. Vigny le choisit corrrme un de ses exécuteurs testamentaires. Le 10 septembre 1865, dans une lettre àSainte-Beuve, après avoir fait l'éloge de son compatriote Proudhon, Pauthier écrivait
«  Vous savez su, sans doute, que mon ancien capitaine, notre pauvre ami de Vigny, m'avait nommé l'un de ses exécuteurs testamentaires. La léga- taire universelle m'a fait remettre, comme souvenir, son épée d'acadé- micien et sa croix de la Légion d'honneur, deux choses dont je n'aurai pas l'occasion de faire usage  » (Correspondance de Sainte-Beuve, éd. cit., t. XIV, p. 354).
PnvrE (Victor). — 27-8 D.
Né à Angers le 26 novembre 1808. —Mort le 16 août 1886.
Introduit chez Nodier et Hugo par son compatriote David d'Angers, Victor Pavie, qui était venu à Paris achever ses études, devint l'ami de tous les Romantiques, fréquenta le salon de Vigny et se lia avec Sainte-Beuve, qu'il avait rencontré chez IIugo, d'une amitié qui dura jusqu'à la mort du critique. Dans une lettre à Guttinguer du 14 mai 1862, Sainte-Beuve, évoquant leur jeunesse, cite Pavie  : « encore un fidèle, un
537 chapelain resté pieux de notre chapelle ardente u. Rentré à Angers en 1835 pour prendre la direction de l'imprimerie paternelle, ce fervent Roman- tique avait continué à écrire des vers et de nombreux articles, publiés dans les journaux locaux.
Voir André Pavie, Médaillons romantiques, Lmile-Paul Frères, 1909, ainsi que la Correspondance de Sainte-Beuve.
PÉRIÉ-CANDEILLE. - VOIr CANDEILLE.
PICHALD (Michel PICHAT, dit). — *22-Y.
Né à Vienne (Isère) le 18 août 1786. — Mort à Paris le 25 janvier 1828.
Né d'un père voiturier sur le Rhône, il vint à Paris, en 1804, grâce à la générosité d'un oncle, pour y faire des études au Prytanée français (ancien Collège Louis-le-Grand). Il commença des études de droit;, mais les abandonna rapidement pour se consacrer aux lettres. En 1818, il adressa à Decazes deux lettres sur son projet de loi sur la presse. En 1819, une première tragédie, Turnus, fut reçue au Théâtre-Français, mais inter- dite par la censure. Le 6 janvier 1824, pour l'ouverture du théâtre de l'Odéon, quelques scènes en furent insérées dans un Prologue intitulé Les Trois Genres. En 1822, même scénario  :Léonidas fut reçu, puis interdit par la censure. Devenu commissaire royal au Théâtre-Français, le 9 juil- let 1825, Taylor s'empressa de monter la pièce, qui remporta un triomphe le 26 novembre de la même année. Reçu par acclamation l'année suivante, Guillaume Tell fut victilne, à son tour, de la mort de Talma (19 oc- tobre 1826), puis d'une cabale contre Taylor. La pièce fut créée après la mort de son auteur, à l'Odéon, en 1830. Pichald collabora aussi à la tragédie de Gary, Eudor'e et Cymodocée (1824), ainsi qu'à plusieurs mélo- drames. On lui doit encore des poèmes, dont l'un parut dans la Muse française en 1824. Dans les dernières années de sa vie, il cessa de se faire appeler Pichald et reprit son vrai nom. Il Inourut de phtisie après de nombreux mois de rnaladie.
PONS (Charles-Pierre-Gaspard, comte de). — 21-10 D.
Né à Avallon le 13 juillet 1798. — Mort à Paris le 28 avril 1861.

Entré comme garde surnuméraire (avec le brevet de sous-lieutenant), le 16 juin 1814, dans les gardes du corps du roi (compagnie écossaise, puis compagnie de Raguse), il fut, après les Cent-Jours, sous-lieutenant, puis lieutenant dans la légion de Vendée. Il passa, le 7 mai 1817, au 2e régiment d'infanterie de la Garde royale, avec le rang de sous-lieutenant, et y acquit le rang de lieutenant le 3 octobre 1821. Nommé capitaine au 7e régiment d'infanterie légère le 14 juin 1823, il fut admis au traitement de réforme le 18 juillet 1830. Ce fut à la Garde Royale (ou méme antérieu-
538 renient) qu'il fit la connaissance de Vigny. Dès 1818, il publia des poèmes, auxquels vinrent bientôt s'ajouter des nouvelles, puis des pièces de théâtre. Ses ~uares complètes (Adieux poétiques, suivis de Fatras rimés, 3 vol. ; Essais dramatiques, 2 vol.) furent publiées en 1860-1861 à la Librairie nouvelle, chez Bourdilliat ; les deux derniers volumes parurent après sa mort.
Voir Claude Cxély, « Lettres inédites de Gaspard de Pons à Victor Hugo  », Bulletin de la Sociélé Théophile-Gautier, n~ 7, 1985.

Lls RÉDAC'rI ;UR DU « MÉMORIAL BÉARNAIS  ». — 24-28.

RESSÉGUIBR (Jules de). — *24-17, 24-20, 27-32, 28-1, *28-36, 28-40, 29-26,
30-39.
Né à Toulouse le 28 janvier 1788. —Mort dans son château de Sauve- terre, près de Lolnbez (Gers), le 7 septembre 1862.
Officier de cavalerie sous l'Empire, il quitta le service en 1810. En 1815, il épousa Nina de Mac-Mahon qui lui donna trois fils. Il s'était lié avec les deux poètes languedociens Guiraud et Soumet et devint, en 1816, mainteneur des Jeux Floraux de Toulouse. Il fit couronner les jeunes poètes romantiques. Nommé auditeur au Conseil d'État par son ami le comte de Peyronnet, garde des Sceaux, il vint à Paris. Rue du Helder, puis rue Taitbout, il accueillit dans son salon, le samedi, ses amis poètes  :c'est le « Cénacle de l'aube romantique  ». Rességuier collabora activement à la iVluse française et aux Annales de la littérature et des arts. En 1827, il publia ses Tableaux poétiques. Après la Révolution de 1830, il se retira de la vie publique et se partagea entre son château et Paris. Il publia encore un roman, Almaria (1835), et les Prismes poétiques (1838). Un recueil posthume, Dernières poésies, paIut en 1864.
Voir Paul Lafond, L'Aube romantique, Jules de Rességuier et ses amis, Mercure de France, 1910.

ROBERT (Prosper-Fidèle-Amand). — *29-55, 29-57, *29-68.
Né à Paris le 28 Inai 1806. —Mort dans la même ville le 13 sep- tembre 1831.
Juste Olivier a évoqué sa première rencontre avec Prosper Robert, le 2 juin 1830 : « J'ai vu aujourd'hui à la Bibliothèque Royale, M. Robert, médecin, un agni de M. Hollard. Il doit me conduire chez M. Alfred de Vigny. Il le regarde -comme celui d'entre les poètes de la jeune école qui est destiné à opérer la révolution  » (Juste Olivier, Paris en 1830, Mercure de France, 1951, p. 67). Le jeune médecin, saint-simonien de l'entourage de Buchez, tenta de gagner Vigny aux doctrines qu'il servait avec ferveur. C'est le mercredi 9 juin 1830 qu'il conduisit Juste Olivier
539 chez le poète. De santé fragile, Prosper Robert mourut prématurément à l'âge de vingt-cinq ans. Buchez, qui a évoqué cette mort, douloureuse- ment ressentie par le groupe saint-simonien, dans son Introduction à la Science de l'Histoire ou Science du développement de l'Humanité, publiée en 1832, a précisé en note qu'il était « sous-aide au Val-de-Grâce, employé à la Bibliothèque Royale  ». Pour ce dernier emploi, il y a sans doute confu- sion avec le père de Prosper Robert, conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, où il était le collègue de Louis Aimé-Martin et qui retira des ouvrages pour Vigny, Chateaubriand, Lourdoueix et Buchez.
ROCHER (Joseph). — *21-rs.
Né à La Côte-Saint-André (Isère) le 7 juillet 1794. — t~fort à Lyon le 29 janvier 1864.
Fils d'un industriel, bachelier en droit à Grenoble en 1812, il se rendit à Paris où il rencontra Victor Hugo et l'ensemble du Cénacle. Il fréquenta également, à La Roche-Guyon, le duc de Rohan et corres- pondit avec Lamartine. Son poème, L'Immortalité de l'âme, fut couronné aux Jeux Floraux en 1821, mais sa carrière littéraire s'arrêta là. Entré dans la magistrature en 1823, il siégea successivelnent à 1~4elun, à Gre- noble, àLyon et devint secrétaile général au ministère de la Justice et maître de requêtes au Conseil d'État (août 1829), puis conseiller à la Gour de Cassation. Il présida la Haute Cour de Justice en 1848 et fut nommé membre du Conseil supérieur de l'Instruction publique pour 1853, mais démissionna, cette même année, de toutes ses fonctions, pour raisons de santé. Retiré dans sa ville natale, Inembre du Conseil général de Grenoble, il accepta en septembre 1856 le poste de recteur général de l'Académie de Toulouse, qu'il occupa jusqu'en septembre 1863.
Voir Gustave Vallier, 1Votice biographique et littéraire sur Joseph Rocher, Vienne, Savigné, 1878.
SAINT-FÉLIX D'AMORE (Félix d'AMOREUx, dit Jules de). — '30-21.
Né à Uzès en 1806. — Mort à Paris le 28 mai 1874.
Il se mêla très jeune au mouvement romantique  :entré en 1826 comme attaché au cabinet du ministre de la Maison du Roi, il débuta dans la littérature en 1830 par des Poésies romaines qui furent accueillies avec sympathie. Il donna des articles à la Revue de Paris, collabora à de nombreux recueils et keepsakes, écrivit plusieurs romans.
SAINT-PRIEST (AleX1S GUIGNARD, comte de). — *29-54, *29-61.
Né à Saint-Pétersbourg le 23 avril 1805. — Mort à Moscou le 29 sep- tembre 1851.
Après avoir fait ses études à Odessa, il ne vint en France qu'en 1822.
540 Il entra en 1830 dans la carrière diplomatique et fut successivement; en poste au Brésil, au Portugal, au Danemark. En 1842, il fit paraître une Histoire de la royauté considérée dans ses origines jusqu'à la formation des principales monarchies d'Europe. En 1845, il renonça à la diplomatie pour se consacrer à l'histoire. Il fut élu à ]'Académie française le 18 jan- vier 1849. Dans ses Récits d'un cieux parrain..., Brifaut prétend qu'il composait des livres « pour se désennuyer des ambassades  » el; dit de lui
«  CTai, brillant, fin railleur, il est l'épigramme vivante.  »
SAINT-VALFtY (Clallde SOUILLARD, dlt Adolphe de). — *21-14, `21-17,

23-6, *23-35, `26-28.
Né à Houdan (Yvelines) le 12 janvier 1797. — Mort à Verneuil-sur- Avre (Eure) le 28 janvier 1867.
Fils d'un militaire qui avait servi sous le général IIugo, habitué du salon littéraire de Jacques Deschamps, collaborateur occasionnel du Conservateur littéraire, il fut lié d'une vive amitié avec Victor Hugo, dont il raconte les deux journées de marche de Paris à Dreux, en juillet 1821, dans le Journal d'un voyage, publié en 1862. Saint-Valry fut couronné deux fois aux Jeux Floraux, en 1822 et en 1823 et eut une importante part dans la rédaction de la Muse française. Mais ses idées ultras l'éloi- gnèrent progressivement de ses amis  : en mars 18 :33, il dédia un recueil poétique à la duchesse de Berry «  en sa prison de Blaye  ». En 1836, il fit paraître un roman à clefs, Madame de Mably, où l'on reconnaît, derrière la silhouette de Virginie tlncelot, les figures du premier cercle romantique. Mais, si de rares articles parurent encore sous sa signature dans la Revue belge jusqu'en 1842, Saint-Valry semble s'être détourné de la littérature, pour se consacrer sans doul;e à l'exploitation de ses domaines agricoles, les siens aux alentours de Montfort-]'Amaury, et ceux de son épouse, au château de La Puisaye, près de Verneuil. De son union avec Élisabeth- Cornélie Le Pelletier de La Bidouderie, il avait eu un fils, Charles-Gaston (né à Châteauneuf-en-Thimerais le 25 novembre 1828 — mort à Paris le 27 mai 1881), qui fut rédacteur en chef du journal la Patrie.
SAINTE-BEUV"E (Charles-Augustin). — *28-7,
*29-12, *29-14, *29-19, *29-22, *29-34, 29-87,
*28-8,
*29-88,
*28-32,
*29-90,
*28-33,
*29-93,
30-1, 30-9, * 30-23, * 30-24, * 30-26.
Né àBoulogne-sur-Mer le 23 décembre 1804. — Mort à Paris le 13 oc~ tobre 1869.
Critique, poète et romancier, Sainte-Beuve tint un rôle essentiel et controversé dans la vie littéraire du xixe siècle. Sa correspondance avec; Vigny montre les tours et les détours de ce que Ernest Dupuy a défini comme une « fausse amitié  ». Au dossier des lettres, on joindra l'article de Sainte-Beuve publié dans la Revue des deux mondes du 15 octobre 1835,
541 recueilli dans les Portraits contemporains, où le poète est loué, l'auteur dramatique traité avec quelque dédain et le romancier égratigné. Dans son article du let mars 1840, « Dix ans après en littérature  » (Revue des deux mondes, également repris dans les Portraits contemporains), Sainte- Beuve omit de citer Vigny, ce qui produisit un froid accentué encore par les rivalités académiques. Après la mort de Vigny, dans l'article-bilan qu'il donna dans la Revue des deux mondes du 15 avril 1864 (_Nouveaux Lundis, t. VI), il se révéla peu compréhensif, prenant Les Destinées pour un déclin par rapport aux Poèmes antiques et modernes... Vigny, quant à lui, dans une note du Journal d'un poète datée du 23 mai [1829], accusait déjà Sainte-Beuve d'avoir amené Hugo à quitter « le côté droit  ».
Voir Ernest Dupuy, Alfred de Vigny, éd. cit., t. I, p. 318-337, et l'édition de la Correspondance de Sainte-Beuve par Jean et Alain Bonnerot.

SOUCIÉ (Jean-Baptiste-Augustin). — 24-14, 24-24, '26-24, 27-12, *27-26,
*27-30, *27-37, *28-29, *28-38, '28-39, 29-16, 29-39, 29-66.
Né à Castres le 30 mars 1780. — Mort à Paris le 19 mars 1845.
Ce littérateur et journaliste prit part au mouvement royaliste de Bordeaux en mars 1814 et fonda dans cette ville, avec Edmond Géraud, des journaux ultra-royalistes  : le Mémorial bordelais et la Ruche d'Aqui- taine. Vers 1820, il vint à Paris et collabora à la Quotidienne dont il fut un des rédacteurs. Il fut nommé, le 8 février 1828, bibliothécaire à l'Arsenal. Outre de nombreux articles et la préparation de keepsakes et de recueils de morceaux choisis, Soulié alui-même écrit des poèmes (certains ont été publiés dans les Annales de la littérature et des beaux-arts et dans les Annales romantiques) et a traduit des poètes anglais ; il a également édité les poésies de Charles d'Orléans. Il est le père d'Eudore Soulié (1817-1876) qui fut conservateur du Musée de Versailles.
SOUDiET (Alexandre). — 26-33, *28-25, '28-26, *29-44.
Né à Castelnaudary le 29 janvier 1786. — Mort à Paris le 30 mars 1845.
Soumet fit des études de droit à Toulouse, où il rencontra Guiraud et Rességuier. Plusieurs fois couronné par l'Académie des Jeux Floraux, il fut bientôt reconnu à Paris comme l'un des plus intéressants poètes de la jeune génération. Ses tragédies Clytemnestre et Saül, en 1822, furent également très bien reçues. En 1824, il fut élu à l'Académie française. Proche des Romantiques, qui lui vouaient une sincère admiration, il collabora à la Muse française. Vigny était très sensible à son jugement et recherchait ses suffrages. Très fécond pendant la Restauration, Soumet se consacra sous la Monarchie de Juillet à une ceuvre monumentale, La Divine Épopée, publiée en 1840. Après cette fresque qui a pour sujet la rédemption de l'enfer par le Christ, il produisit une autre épopée, dont Jeanne d'Arc est la figure centrale, en 1845.
542 SroL (Paul). — '1619-2.
Né en 1792. — Mort à Athenaz (Suisse) le 5 juillet 1877.
Il était le fils de Pierre Spol, originaire de Metz, et de Charlotte- Ilisabeth Sandoz, d'origine suisse, mariés àSaint-Pétersbourg, le 13 sep- tembre 1785. Son père mourut en 1804, à Paris, rue du Faubourg-Saint-
Honoré, à l'~lysée-Bourbon où demeuraient alors les parents de Vigny. C'est là vraisemblablement que Vigny enfant rencontra Paul Spol, qui semble avoir quitté la France à la Restauration et s'établit à Genève où habitait sa soeur, devenue l'épouse du notaire Ferdinand Janot. Il mourut célibataire dans un petit village des environs de Genève.

TALANDIER (Jean-Émile ou Jean-Millé). — `29-4.
Né à Murat (Cantal) en 1794. — Mort à Paris le 24 Inai 1849.
Talandier, qui resta célibataire, devint soùs-chef de bureau et fut admis à la retraite le ler mai 1848. Il s'intéressait à la littérature  : en 1833- 1834, par l'intermédiaire de Louis Aimé-Martin, il retira des livres de la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Il possédait une bibliothèque personnelle d'environ 420 volumes, quand il mourut à l'hôtel de Bruxelles, 13, rue Neuve-des-Bons-Enfants, où il demeurait déjà en 1829 (Arch. de la Seine, DQB 1969 ; AN, Minutier central, étude LXXXII, liasse 996).
TASTU (Joseph-Pierre-Jacques). — 26-3.
Né à Perpignan le 26 août 1787. — Mort à Paris le 21 janvier 1849.
D'abord imprimeur à Perpignan, Tastu s'installa à Paris en 1816, après son mariage avec Amable Voiart. On lui doit, entre autres, l'impression de la première édition des Poèmes antiques et modernes de Vigny en 1826. Son ami Latouche lui confia également, en 1829,1'impression duDernier Chouan, premier roman signé I-ionoré Balzac. Ruiné après 1830, il devint biblio- thécaire àSainte-Geneviève. Il demeurait rue de Vaugirard, 22.
Sa femme, née Amable Voiart (1795-1885), tint longtemps un salon fréquenté par les écrivains. Ses Poésies, ornées de vignettes par Devéria, furent enregistrées à la Bibliographie de la France du 14 octobre 1826. Couronnée trois fois par l'Académie des Jeux Floraux (1821-1823), elle collabora à de nombreux keepsakes et recueils de poésies, où l'on trouve également des vers de Vigny et de ses -amis.

TAYLOR (Isidore-Séverin-Justin, baron). — 28-14 D, 28-15, '28-20, '29-32,

'29-42, *29-43, `29-45, `29-47, '29-48, 29-51, 29-53 D, 29-81, '30-3, 30-7.
Né à Bruxelles le 5 août 1789. — Mort à Paris le 6 septembre 1879.
Issu d'une famille d'origine anglaise par son père et flamande par sa
mère, il eut une formation artistique et scientifique. Garde du corps à la

543 première Restauration, lieutenant de cavalerie à la seconde, aide de camp du général commandant la 2e brigade de la Garde royale, il fit donc très tôt la connaissance d'Alfred de Vigny. Ami de Nodier, il entreprit avec lui et Alphonse de Cailleux en 1819 la publication de la célèbre collection des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Créé baron par Charles X à l'occasion de son sacre (29 mai 1825), il fut nommé, le 9 juillet de la même année, commissaire royal de la Comédie-Française, où il s'èmpressa de favoriser ses amis romantiqués. Il monta le Léonidas de Pichald (26 novembre 1825) qui dormait dans les cartons depuis 1822. Il fit également recevoir la traduction de Vigny et Deschamps de Roméo et Juliette et enleva, à Vigny seul, le manuscrit à peine achevé d'Othello pour monter la pièce. Peu après, il imposa Hernani. Il fit plusieurs voyages en Égypte pour l'achat. d'antiquités, négociant notamment le transfert en France de l'obélisque de Louqsor. Pour le compte de Louis-Philippe, il accomplit plusieurs missions en Espagne et constitua la célèbre Galerie de peinture espagnole ouverte au Louvre en 1838 et dispersée sous la Seconde République. Comblé d'honneurs, il mourut dans sa quatre-vingt- onzième année. Victor Hugo, au-delà des divergences politiques, lui rendit hommage dans une note insérée dans le Rappel du 14 septembre 1879.
THIAC (Jean-Baptiste-Eugène). — '29-64.
Né à Bordeaux le 12 juin 1806. — Mort à Paris le 11 janvier 1892. Fils d'un architecte bordelais, Eugène Thiac vint à Paris en 1826 pour
y étudier le droit. Le 1e1 février 1837, il prit la succession du notaire Henry Agasse, dont l'étude était sise place Dauphine, n~ 23. L'année suivante, le 14 juillet 1838, il épousa en l'église Saint-Merry à Paris Élisa- Victorine Quentin (1820-1908) ; cette union eut pour témoin un autre Bordelais, Étienne Hervé, avocat à la Cour de Cassation, frère de Pierre Hervé (voir ce nom). C'est donc par l'intermédiaire de ses amis bordelais que Vigny fit la connaissance d'Eugène Thiac dès la Restauration. En 1845, Eugène de Thiac — âinsi qu'il se faisait alors appeler —acheta un impor- tantdomaine agricole à Puyréaux, près de Mansle, en Charente ; il devenait ainsi le voisin de Vigny. Conseiller général de la Charente dès 1851, il vendit son étude en 1858 pour se consacrer à sa province d'adoption. Il fût maire de Puyréaux de 1865 à 1870 et dé 1874 à 1878. Homme d'une grande piété et tout dévoué aux institutions charitables (il était à Paris secrétaire de la Commission de l'Institut des Jeunes Aveugles), il consacra principalement ses mandats à la lutte contre l'anticléricalisme il fit reconstruire l'église et le presbytère de Puyréaux et ouvrir un nouveau cimetière. Retiré dés affaires publiques après 1880, Eugène de Thiac est mort à son domicile parisien, rue Saint-Lazare, n~ 24 ; il est inhumé au Père-Lachaise.
544 TOURNEMINL (Pierre). — *30-38.
Né à Paris le 28 mai 1796. —Mort dans la même ville le 19 janvier 1846.
Auteur dramatique, il écrivit, seul ou en collaboration, un certain
nombre de pièces dont aucune ne connut un grand succès. « Écrivain sans
consistance  », dit L.-H. Lecomte (Frédérick Lemaître, Paris, 1880, p. 158),
il manifesta des « aptitudes contestables n d'administrateur quand il devint
directeur de l'Ambigu-Cornique, lors de la réouverture de 1828. En 1830,
Frédérick Lemaître ne put s'entendre avec lui et quitta ce théâtre pour
l'Odéon. En 1843, Tournernine fut directeur du théâtre du Luxembourg.

TuRQuuTY (Édouard-Nlarie-Louis-Casimir). — 29-96 D.
Né à Rennes le 21 mai 1807. — Mort à Paris (Passy) le 18 novem- bre 1867.
Cet avocat, lié dans sa jeunesse avec Souvestre et Boulay-Paty, fut surtout un poète. Encouragé à ses débuts par Nodier, il fréquenta le salon de l'Arsenal et connut tous les Romantiques. Son premier recueil, Esquisses poétiques, parut chez Delangle, l'éditeur de Nodier, en sep- tembre 1829. En 1852, il se retira à Passy et consacra ses loisirs à la rédaction d'articles érudits, dont plusieurs parurent dans le Bulletin du Bibliophile.
Voir Frédéric Saulnier, Édouard Turquety, Jules Gervais, 1885.

VIARDOT (Louis-Claude). — '29-67.
Né à Dijon le 31 juillet 1800. — Mort à Paris le 5 mai 1883.
Ami d'enfance de Vigny, qui le tutoyait, Viardot a fait des études de droit qui l'ont mené au barreau. Mais, dès 1823, après un voyage en Espagne, il se consacra au journalisme. Il écrivit notamment dans le Globe, le National et le Siécle. En 1838, nommé directeur du Théâtre- Italien, il engagea la soeur de Maria Malibran, Pauline Garcia, qu'il épousa en 1840. II démissionna alors pour devenir son agent commercial et la suivre dans ses tournées à travers l'Europe. En 1841, avec George Sand et Pierre Leroux, il fonda la Reuue indépendante. Il a en outre publié de nombreux ouvrages sur les musées européens, ainsi que des traductions de l'espagnol et du russe (il était l'ami intime de Tourgueniev).
VICENCL (Adrlenne-lIervé-LOUlse CARBONNEL DE CANI3Y, duchesse de). —
*27-33.
Née le ter février 1785. —Morte le 22 mai 1876.
Fille du marquis Hervé de Canisy et d'Anne-Charlotte de Loménie de Brienne, elle fut mariée, le 14 mai 1798, à son oncle, Louis-Emmanuel
545 Carbonnel, comte de Canisy, dont elle eut un fils et une fille. Dame du palais de l'impératrice Joséphine, elle divorça le 21 juillet 1813, puis obtint l'annulation religieuse de son mariage le 4 août suivant. Après avoir obtenu l'autorisation de Napoléon, qui (sauf pour lui-même) n'aimait pas les divorces et les remariages, le général Caulaincourt, duc de Vicence, l'épousa le 24 mai 1814, pendant la première Restauration. Veuve le 17 février 1827, elle continua à recevoir dans son salon. Castellane la qualifie, dans son Journal, de « spirituelle duchesse  » et note la présence assidue du baron de Vitrolles ;Stendhal la cite dans des Marginalia.
Voir François Michel, Fichier stendhalien, Boston, G. K. Hall, 1964, t. III, p. 605-606.

VIEL-CASTEL (Marc-Roch-Horace SALVIAC, comte de). — *29-9%, *29-98,
30-29.
Né à Paris le 16 août 1802. — Mort dans la même ville le let octobre 1864.
Auteur de romans et d'ouvrages historiques, collaborateur de la ReUUe des deux mondes, il est surtout célèbre par ses Mémoires posthumes qui fourmillent d'indiscrétions et de méchancetés. Il fut nommé conservateur du Musée des Souverains au Louvre en 1852. Sa Collection des costumes..., en soixante livraisons entre 1826 et 1830, fut rééditée en trois volumes en 1834.
VIGNY (Lydia BUNBURY, Mme Alfred de). — *24-31.
Née à l'île de Saint-Vincent (Guyane) le 6 avril 1794 ( ?). —Morte à Paris le 22 décembre 1862.
Sur l'épouse d'Alfred de Vigny, on se reportera au « Dossier biogra- phique  » du volume Vigny et les siens.

VIGNY (Marie-Jeanne-Amélie de BARAUDIN, Mme Léon-Pierre de). — 24-32 D.
Née au Cher (Charente-Maritime) le 28 septembre 1757. —Morte à Paris le 20 décembre 1837.
Sur la mère du poète, voir le « Dossier biographique n du volume Vigny et les siens.

VILLEMAIN (Abel-François). — '2i-31, *29-27, '29-73.
Né à Paris le 11 juin 1790. —Mort dans la même ville le 8 mai 1870.
Professeur à la Sorbonne àvingt-six ans, élu à l'Académie française
dès 1821 au fauteuil de Fontanes, député en 1830, pair de France en 1832,

546 secrétaire perpétuel de l'Académie française à partir du 11 décembre 1834, deux fois ministre de l'Instruction publique (1839-1840, 1840-1844), Villemain joua un rôle considérable dans la vie intellectuelle du xixe siècle. Il avait de l'estime pour Vigny qui n'hésita pas à intervenir auprès de lui en faveur de Brizeux et de Péhant ; au moment de l'élection de Vigny à l'Académie, Villemain fut très actif, notamment pour arbitrer la querelle entre le nouvel élu et le comte Molé. Sous l'Empire, il resta à l'écart de la vie politique, se consacrant à son oeuvre littéraire :

Yourrs (Charles Mayne). — 29-94 D, *30-6, *30-30.
Né à Fenchurch-Street, Londres, le 10 janvier 1777. — Mort à Brighton le 28 juin 1856.
Artiste dramatique anglais, il débuta à Londres en 1809 dans le rôle d'Hamlet. Il doubla Kemble à Covent Garden, puis partagea avec lui la palme dans Julius Caesar. Quand Kemble se retira, il remporta dés succès éclatants dans tous les rôles tragiques. Il n'eut pas, dit-on, de véritable talent créateur et'se forma sur le modèle de Kemble. Dans la saison 1822- 1823, il joua au côté de Kean dans Othello, dans la troupe de Diury Lane.