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Classiques Garnier

[Texte inédit de la première conférence de Valery Larbaud à l'écolde du Vieux-Colombier sur «Les romanciers espagnols contemporains» le Mercredi 7 février 1923] Épigraphe

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On parle ici avec curiosité et intérêt de vos conférences au Vieux-Colombier. Nous souhaitons bien vivement que vous en publiiez sinon le texte complet, du moins la substance1.

Lettre dHenri Mérimée à Valery Larbaud, 16 février 1923.

Pour linstant, je suis en train décrire quelque chose sur mes conférences à Paris ; sujet qui me plaît et me paraît important : je voudrais contribuer à ce que les Argentins, et tous les Américains (parce que La Nación atteint les coins les plus éloignés de lAmérique du Sud), sans cesser de lire des livres français, lisent davantage de livres espagnols et quils sachent ou apprennent quil y a une renaissance de la littérature espagnole. Ainsi que vous le constatez, cest une chose assez délicate. De toutes façons, nous sommes à Paris, dix ou douze admirateurs de la littérature espagnole contemporaine qui avons beaucoup fait pour que nos compagnons français et le public prennent goût à la littérature espagnole. Véritablement, au Vieux-Colombier, jai donné, cette année, « le grand coup de tonnerre ». Jai peut-être un peu exagéré en disant quil y avait au moins 25 ou 30 auteurs espagnols dignes, maintenant, dêtre connus dans toute lEurope et capables davoir une influence dans le monde comme les Ibsen ou les Tolstoï de la fin du xixe ; mais il ny avait pas dautre remède : il fallait attirer fortement lattention2.

Lettre de Valery Larbaud à Eduardo Irles, 29 juin 1923.

1 Cité dans Valery Larbaud, 1881-1957 : exposition 14 janvier-25 février 1978, catalogue établi par Monique Kuntz, Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier, 1978, p. 124.

2 Cité par Anne Poÿlo, Valery Larbaud et lEspagne, Thèse de doctorat détat ès lettres et sciences humaines, université Lyon II, 1985, p. 425.