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Classiques Garnier

Chronologie de Jeanne Léon Bloy [Johanne Molbech] (19 novembre 1859 – 1er février 1928)

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Correspondance (1889-1890)
  • Pages: 49 to 54
  • Collection: Classiques Jaunes (The 'Yellow' Collection), n° 774
  • Series: Littératures francophones
  • CLIL theme: 3639 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Art épistolaire, Correspondances, Discours
  • EAN: 9782406169321
  • ISBN: 978-2-406-16932-1
  • ISSN: 2417-6400
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-16932-1.p.0049
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 06-17-2024
  • Language: French
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CHRONOLOGIE DE JEANNE LÉON BLOY [JOHANNE MOLBECH]
(19 novembre 1859 – 1er février 1928)

1859 : Naissance de Johanne Charlotte Molbech, le 19 novembre, à Kiel.

Johanne est l’aînée de quatre enfants : Oluf (1860-1927)), Marie-Thérèse (1863-1937) et Mathilde (1873-1955).

Elle est la fille du poète et critique littéraire Christian Knud Frederik Molbech (1821-1888) et de Mathilde Krabbe (1841-1908), elle-même fille du général Oluf Krabbe (1789-1857), commandant de la place de Kiel peu avant son annexion par la Prusse.

1864 : Annexion par la Prusse du Sleswig et du Holstein, qui prive le Danemark des deux-cinquième de son territoire. La famille Molbech quitte la ville de Kiel pour s’installer à Copenhague, où elle est accueillie par la veuve du général Krabbe, Charlotte Schlotfeldt.

1865 : Installation de la famille Molbech dans un faubourg de Copenhague, puis déménagement au 17 Fiolstrade, au centre de la ville.

1868-1873 : Entrée à l’école des demoiselles Spang, située non loin du musée Thorvaldsen.

Apprentissage des disciplines constituant la base de l’éducation des jeunes filles appartenant à l’élite de Copenhague et cours de piano avec une élève de Clara Schumann.

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1873-1882 : Études à l’Institut de Nathalie Zahle, situé Norre-Voldgade non loin du parc Örsted, où sont érigés les bustes des principales personnalités ayant enseigné dans cet Institut.

Poursuite de ses Humanités, à l’exception du latin et du grec auxquels les jeunes filles de cette époque n’avaient pas encore accès. Obtention de son Brevet Supérieur.

1883-1884 : Premier séjour à Paris en compagnie de son père, ami de François Coppée, qui avait traduit en vers danois La Grève des Forgerons et chez lequel Christian Molbech avait l’habitude de descendre lors de ses passages à Paris. Durant l’hiver 1883-1884, Johanne est installée par son père dans la pension protestante qui servira de modèle à celle de Virginie Séchoir dans La Femme Pauvre. C’est lors de ce premier séjour que, rencontrant Barbey d’Aurevilly dans le salon de François Coppée, l’auteur d’Une vieille maîtresse aurait eu ce mot prémonitoire : « Mademoiselle, je bois à vos amours ! »

1884-1889 : Séjour à Bath dans la famille du colonel Maud pour faire l’éducation de trois de leurs quatre enfants. Au cours de cette « période anglaise », Johanne perfectionne ses dons musicaux en se rendant régulièrement au concert en compagnie du consul Borriès, ami de son père (elle y rencontre notamment Grieg). Elle fait la connaissance de plusieurs pasteurs (notamment le pasteur Morris et le pasteur Tarrant) et entretient jusqu’à la mort de son père, le 20 mai 1888, une correspondance quasi-quotidienne avec celui-ci.

1889 : Retour à Paris au mois d’août, où elle est accueillie chez François Coppée et sa sœur, relations de son père, 12 rue Oudinot.

Le 19 août, Jeanne croise pour la première fois Léon Bloy au retour de l’enterrement de Villiers de L’Isle-Adam.

Le 20 août, première véritable rencontre entre Jeanne et Léon 51Bloy dans le salon des Coppée, où Bloy est présenté à Johanne comme un « mendiant ». Celui-ci lui promet Le Désespéré.

Le 28 août, première soirée passée seuls chez les Coppée, qui ont laissé leur appartement à Johanne durant l’été.

Le 29 août, première lettre de Bloy à Johanne. Dans la correspondance qui s’instaure, Johanne prend l’habitude de signer du prénom de « Jeanne » (dès la sixième lettre qu’elle adresse à l’écrivain).

1890 : Abjuration de Jeanne sous la direction du père Sylvestre, puis du père Torbes (19 mars).

Première communion de Jeanne (21 mars).

Dernière lettre de sa fiancée à Léon Bloy (24 mars).

Mariage avec Léon Bloy dans l’église Saint-Lambert de Vaugirard (27 mai) ; invitation de Huysmans comme témoin, qui accepte d’abord, puis refuse.

Peu après son mariage, Jeanne prend le nom de Jeanne Léon Bloy qu’elle conservera jusqu’à la fin de sa vie.

1891 : Départ pour le Danemark (février). Accueil par la famille de Jeanne puis installation dans une petite maison de campagne aux environs de Lyngby (Bagsvaerd per Lyngby).

Bloy présente une série de neuf conférences intitulée : Les Funérailles du Naturalisme.

Naissance de leur première fille Véronique (23 avril).

Retour à Paris (septembre) et installation 155 rue Blomet.

1894 : Naissance d’André, le 12 février, deuxième enfant de Jeanne et Léon Bloy.

1895 : « L’année terrible ». Installation au 11 impasse Cœur de Vey dans un logement insalubre. Mort d’André le 26 janvier.

Déménagement au 2 cité Rondelet.

Naissance de Pierre, le 25 septembre, troisième enfant de Jeanne et Léon Bloy.

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Maladie de Jeanne (novembre) ; hospitalisation à Sainte-Anne.

Mort de Pierre le 10 décembre chez sa nourrice à Saint-Martin du Puy (Nièvre).

1897 : Naissance de Madeleine, le 9 mars, quatrième enfant de Jeanne et Léon Bloy.

Publication en mai de La Femme Pauvre au Mercure de France.

1899-1900 : Deuxième séjour au Danemark. Installation provisoire chez Madame Molbech à Askov (per Vejen Station) puis déménagement à Kolding, au 7 puis au 5 Ny Verstergade.

Retour à Paris (juin). Installation provisoire chez Henry de Groux puis brouille des deux familles.

Publication du Fils de Louis XVI (juillet) au Mercure de France et de Je m’accuse… (septembre) à l’édition de la Maison d’Arts, deux ouvrages qui avaient été rédigés au Danemark.

1904 : Installation à Montmartre. Rencontre de Georges Rouault.

1905 : Déménagement au 40 rue du Chevalier-de-la-Barre. Amitié de Jacques et Raïssa Maritain qui deviennent les filleuls de l’écrivain. Jeanne est la marraine de Jacques et de Véra Oumançoff, sœur de Raïssa. Leur fille aînée, Véronique, est la marraine de Raïssa.

Nouvelle maladie de Jeanne (décembre).

1906 : Amitié de Pierre Termier.

Jeanne conduit pour la première fois Véronique à la Schola Cantorum (octobre), bientôt suivie par Madeleine. Amitié entre Vincent d’Indy et la famille Bloy.

Récit par Jeanne de l’« année terrible » à ses filles, au motif qu’ « il est bon de tirer au clair ce qui fait peur ».

1910 : Séjour de Jeanne et ses deux filles en Italie. Retrouvailles avec sa sœur Marie-Thérèse, convertie par Bloy au catholicisme en 1893 et établie dans un couvent à Milan.

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Visite de Turin, Gênes, Pise et Rome. Messe dite par le Pape Pie X le Vendredi Saint ; pèlerinage à Assise.

Amitié de Pierre Van der Meer de Walcheren, qui devient le filleul de l’écrivain et de Jeanne, et un grand ami de la famille.

1911 : Installation à Bourg-la-Reine.

1917 : Mort de Léon Bloy le 3 novembre entouré des siens.

1918-1923 : Installation de Jeanne au 5 rue Gay-Lussac, dans le Ve arrondissement de Paris.

Jeanne fait publier Dans Les Ténèbres (juillet 1918) au Mercure de France.

Publication de La Porte des Humbles (octobre 1920), dernier volume du Journal, au Mercure de France, que Jeanne dédie au père Augustin Jakubisiak.

Jeanne autorise la publication des Lettres à sa fiancée en 1922 chez Stock.

1924-1928 : Installation de Jeanne au 53 bis rue Cler dans une chambre située au cinquième étage d’un immeuble appartenant à Alexandrine Dévé, grande amie de Thérèse et Adrien Souberbielle, les parents du gendre de Jeanne. Édouard Souberbielle s’est installé lui-même avec Madeleine et leurs quatre enfants au troisième étage de cet immeuble.

Amitié avec le prêtre polonais Augustin Jakubisiak, rencontré après la mort de Léon Bloy, qui s’occupe d’étudiantes polonaises préparant leur thèse de philosophie. Elle lui dédie le dernier volume posthume du Journal, La Porte des Humbles, paru au Mercure de France en 1920.

Jeanne fait publier Le Symbolisme de l’Apparition en 1925, que Bloy avait composé en1879-1880.

Rencontre avec Nicolas Berdiaev ; Jeanne assiste avec son gendre à de nombreuses conférences du philosophe sur la révolution russe et sur Dostoïevski. En 1925, Jeanne conduit pour la première 54fois Nicolas Berdiaev chez les Maritain, au 10 de l’ancienne rue du Parc à Meudon.

Voyages fréquents en Belgique, à Anvers, où elle est resté liée avec plusieurs admirateurs de Léon Bloy, en particulier Hubert Colleye, et en Suisse, à Lausanne, où réside sa fille aînée Véronique, son gendre le compositeur et organiste Otto Tichy, ainsi que leurs trois enfants.

1926 : Dernier voyage de Jeanne au Danemark en compagnie de sa sœur Marie, où elle retrouve presque tous les siens (notamment son frère Oluf et sa sœur cadette Mathilde).

C’est au retour de ce voyage que Jeanne entreprendra la rédaction de la deuxième version de ses Souvenirs (1927-1928).

1928 : Mort de Jeanne le 1er février 1928 à Lausanne, après avoir été veillée par ses deux filles, sa sœur Marie et son gendre Otto Tichy. Les obsèques auront lieu le 3 février en présence de son autre gendre Édouard Souberbielle et de quelques amis proches, notamment son filleul Jacques Maritain.

Jeanne Léon Bloy a été enterrée le jour de sainte Véronique et repose depuis cette date au cimetière du Bois de Vaux, au bord du lac Léman.