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Classiques Garnier

Glossaire

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Théâtre complet. Tome III
  • Pages : 569 à 577
  • Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 32
  • Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN : 9782812448324
  • ISBN : 978-2-8124-4832-4
  • ISSN : 2261-575X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4832-4.p.0569
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 09/03/2018
  • Langue : Français
569

GLOSSAIRE

Abréviations

A

Académie Française, Le Grand Dictionnaire de lAcadémie Française

B

Bérénice

C

La Mort de lempereur Commode

Commentaire

Commentaires sur les Remarques de Vaugelas, éd. Jeanne Streicher, s.v. Streicher

D

Darius

Dub

Dubois, Lagane & Lerond, Dictionnaire du français classique

F

Furetière, Dictionnaire universel

L

Littré, Dictionnaire de la langue française

R

Richelet, Dictionnaire français

Rob

Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique

T

Timocrate

Pour chaque ouvrage cité, le complément de bibliographie est reporté à la section Bibliographie.

abord : voir dabord et dabord que

abus : « erreur, tromperie. Si vous croyez que cela soit, cest un abus » (F) (B 736, 1480 ; C 283 ; D 91, 511, 1691, 1899).

achever : « accomplir, réaliser » (Dub) (T 628, 772 ; B 1188 ; C 118, 1644 ; D 1144).

aigreur : « hostilité, irritation » (R) (T 704, 710, 1758 ; B 908 ; C 590).

ailleurs : « à (ou en) quelquun dautre » (Dub) (T 872, 1872 ; B 406, 432, 1714 ; C 332 ; D 280, 293, 1654, 1684, 1923).

amorce, amorces : « appâts qui attirent et persuadent lesprit » (F) (T 610, 1118 ; D 130, 245).

appas : « au pluriel, se dit particulièrement en poésie, et signifie charmes, attraits, agrément, ce qui plaît. Il se dit encore plus particulièrement en parlant des attraits et de la beauté des femmes » (A). Au sens de délices ou dattraits, ce mot pouvait semployer indifféremment au singulier et au pluriel ; la distinction moderne entre appas et appât(s) nétait pas observée jusquau cours du xviiie siècle (C 528, 1035, 1479 ; D 867).

armer, intransitif : « Il signifie, étant mis absolument, Lever des soldats, lever des troupes » (A) ; « sapprêter pour faire la guerre » (R) ; en parlant de lindividu, il signifie prendre des armes, sauf au v. 1345 de Timocrate, où le mot « armé » signifie plutôt muni dune armure, dun bouclier etc., dont Trasille commente la richesse (T 143, 944 ; B 1659).

570

arrêt : « jugement souverain contre lequel il y a nul appel » (R) (T 492, 1480, 1724, 1841, 1922 ; B 94, 181, 324, 624, 1692 ; C 523, 961, 971, 1195, 1452, 1640, 1668, 1931 ; D 700, 1836, 1844, 1851, 1950).

assez (sens fort) : « beaucoup » (F) ; « beaucoup, très » (Dub) (T 61, 413, 965 ; B 701, 1012, 1120, 1825 ; C 976 ; D 579, 1095).

atteinte (au figuré) : « coup qui fait souffrir ; blessure amoureuse » (Dub) ; « on dit encore fig. Donner atteinte à quelque chose pour dire, Commencer à le détruire » (A) (T 875, 1238 ; B 723, 1266 ; C 309, 597, 847).

avant que suivi de linfinitif : avant de (usage courant au xviie siècle) ; de même « avant que de » suivi de linfinitif (T 638 ; B 984, 1673 ; D 668, 1000, 1430).

aveu : « protection, ordre ou consentement donné » (F) ; « action de déclarer quon agrée, quon autorise [] approbation » (Rob) (T 1174, 1681 ; B 136, 184, 225, 374, 614, 788, 955, 1119, 1178, 1993 ; C 154, 1936 ; D 334, 630, 1060).

avouer : approuver, accueillir avec faveur ; « il signifie aussi, Autoriser une chose, déclarer que lon lapprouve » (A) (T 518, 842, 963 ; B 872 ; C 1440 ; D 1834).

balancer : « se dit figurément de lexamen quon fait dans son esprit des raisons qui le tiennent en suspens, et le font incliner de part et dautre. Le Juge a longtemps balancé les raisons de ces parties, il y avait longtemps quil balançait sil se marierait ou non » (F). Examiner, donc, avec un soupçon de lidée de différer laction qui sensuivra ; ailleurs plutôt aux sens modernes, hésiter, juger entre deux choix (T 333, 1052 ; B 824 ; C 335 ; D 507, 1754).

brigue, substantif : « menées secrètes, intrigue, cabale » (Dub) (B 1085 ; C 1025, 1901).

briguer : « tâcher davoir » (R) ; « chercher à obtenir » (Dub) ; solliciter par la brigue (B 1269, 1640 ; C 424, 1038, 1900 ; D 1930).

brûler : « figurément signifie être agité dune violente passion damour, dambition, de désir, dimpatience » (F) (T 997, 1509 ; B 1299 ; C 545 ; D 411, 476).

cependant : « pendant ce temps » (Dub) (T 38, 108, 321, 361 ; B 1647 ; C 1513 ; D 1981).

chaleur : « zèle, empressement, passion » (Dub) ; « ardeur, feu, véhémence » (R) (T 653, 1500 ; B 140 ; C 433, 1243 ; D 151, 805, 833, 1338, 1373, 1416, 1480, 1661).

charme : « se dit figurément de ce qui nous plaît extraordinairement, qui nous ravit en admiration » (F) (D 495, 765, chaque fois dans un sens politique). Ailleurs, le terme, que ce soit au singulier ou au pluriel, indique plutôt un aspect de lamour ou de la passion.

clarté : explication, idée explicative ; « tout ce qui éclaire lesprit » (L) ; au pluriel, « explications, renseignements » (Dub) (B 842, 1156 ; D 12, 1512, 1793).

confondre : « brouiller de telle sorte quon ne reconnaisse plus » (R) ; embarrasser, troubler, déconcerter, consterner, anéantir ; se trouve aussi avec les sens modernes de réduire quelquun au silence (en lui démontrant son erreur) et de faire une confusion (T 547, 921, 1200, 1252, 1269, 1431 ; B 1821 ; C 1111 ; D 895, 913, 1111, 1153).

571

se connaître : « avoir conscience de son état, des conditions où lon est » (Dub) ; « savoir vraiment qui on est » (R). Se dit dune personne ou, figurément, dun cœur, pour indiquer être capable de se juger, ou, plus précisément, savoir sa place ou son rang dans une hiérarchie, p. ex., dun roi qui apprécie sa grandeur, dun personnage moins bien né qui apprécie sa bassesse relative (T 450, 570 ; B 924, 1152, 1153, 1375, 1750 ; D 899). Lon comparera Darius, v. 1114-1116, 1558 et 1858 où lexpression me/vous connaître souligne un quiproquo.

couleur : prétexte (D 152).

courage : « ardeur, affection » (F) ; « Il se prend quelquefois pour Sentiment, passion, mouvement. Il a gagné cela sur son courage. Il na su vaincre son courage » (A) (B 241, 1438 ; C 1473, 1677 ; D 58). Ailleurs aux sens modernes, p. ex. fermeté devant le danger.

couvrir : « On dit, Se couvrir dun prétexte, couvrir sa faute, pour dire, sExcuser » (A) ; « couverture signifie un beau prétexte pour couvrir, pour déguiser un dessein, pour excuser une faute » (F) ; au v. 1285 de Timocrate ce mot signifie plutôt dissimuler : « voiler » (R) ; « cacher, dissimuler » (Dub) ; donc, prétexter, justifier – toujours avec un soupçon de mauvaise foi (T 934, 1254 ; D 276).

dabord : « aussitôt » (Dub) ; tout de suite, dès le début (T dédicace, 250, 545 ; B 1859 ; C 1159).

dabord que : « dès que, aussitôt que » (Dub) (T 565, 1907).

se défier de : « nêtre pas assuré de quelque personne, de quelque chose » (F) ; « Se donner de garde de quelquun, Ne pas se fier à ce quil dit, à ce quil fait paraître, parce quon le soupçonne de peu de fidélité, de peu de sincérité » (A) ; donc, avoir peu de confiance en (T 1821 ; B 333, 915 ; D 1107).

déguisement : « artifice pour cacher la vérité » (L) (C 416, 1053, 1623).

se déguiser : « cacher ce quon pense, ce quon sent » (L) (C 1056 ; D 385).

déplaisir : « chagrin, tristesse » (F), profond désespoir (sens fort au xviie siècle) (B 306, 467 ; D 963, 1019).

déplorable : « qui mérite dêtre pleuré, qui attriste » (F) (B 1077 ; C 369, 710 ; D 513).

dérober : « soustraire » (A) (B 1521).

désabuser : « détromper quelquun, lui faire connaître ses erreurs » (F) (T 679 ; B 751 ; D 9).

dispenser, se dispenser : « organiser, repartir » (Dub) ; disposer, se disposer (T 598, 1139 ; C 1458 ; D 873, 1192).

doute : voir sans doute.

droit : voir prendre droit de.

éblouir : « tromper, surprendre lesprit et les sens par de fausses raisons » (F) (T 630, 647, 1119, 1831 ; B 204, 854, 1148 ; C 196, 1330 ; D 398) ; ailleurs au sens moderne démerveiller.

embarras : « lirrésolution dans laquelle on se trouve souvent lorsquon ne sait quel parti prendre, ni par quelle voie sortir de quelque difficulté [] ; chagrins, inquiétudes de lâme » (F) ; « tracas, souci, contretemps » (Dub) ; situation inquiétante dont on sort difficilement (T Au lecteur ; B 1915 ; C 783).

enflammer : « se dit figurément en choses morales, de lémotion des passions, et surtout de lamour et de la colère » (F). Dans les exemples que nous avons indiqués, rendre amoureux (ou 572bien, senflammer : tomber amoureux) : voir flamme (B 227 ; C 527 ; D 283). Ailleurs dans ces textes, ce mot porte plus souvent le sens moderne de remplir dardeur, de passion, exciter.

enfler : « enorgueillir » (Dub) ; « rendre plus vain » (F) (T 164 ; B 924, 1851 ; C 278, 1062).

ennui : « tristesse, déplaisir » (R) ; « chagrin, fâcherie que donne quelque discours ou quelque accident déplaisant » (F) (T 488, 1292, 1411, 1764 ; B 307, 1007, 1058, 1361, 1447, 1507 ; C 264, 387, 1058, 1699 ; D 723, 1299).

entreprendre, sens intransitif : « vieux, diriger une attaque (contre quelquun) » (Rob) (D 767, 1821, 1918) ; entreprendre sur : « vieux, porter atteinte à » (Rob) (B 1580) ; ailleurs, au sens moderne.

équipage : « costume, façon de se vêtir » (Dub) (T 1425 ; B 1947 ; C 96).

étonner : « causer à lâme de lémotion, soit par surprise, soit par admiration, soit par crainte » (F) ; « faire trembler par quelque grande [ou] violente commotion » (A) ; signifie donc ébranler, stupéfier dans les vers que nous avons énumérés (T 43, 225, 262, 785, 929, 1876 ; B 474, 947, 974, 1138, 1187, 1281, 1339, 1495, 1518, 1987 ; C 131, 1191, 1384 ; D 739, 1013, 1653, 1748, 1874), mais ailleurs, causer la surprise.

exact, exactement : « parfait, minutieusement fait » (Dub) ; « consciencieux, fidèle, rigoureux, sévère » (Dub) ; exigeant (T Au lecteur, 1674 ; C dédicace, 29 ; D dédicace, 574, 1289).

sexpliquer : « expliquer signifie quelquefois, Déclarer, donner à connaître » (A) (B 136, 161, 829, 1292, 1713, 1784 ; C 346, 1129 ; D 637).

fantôme : « apparence trompeuse, illusoire » (Dub) ; imposteur, remplaçant (au sens moderne de doublure) (T 1345, 1587, 1590 ; D 146, 176, 852).

feu, feux : « se dit poét. pour sig. La passion de lamour » (A) ; « au sing. et au plur. [] passion, amour » (Dub) (T 30, 407, 415, 464, 467, 511, 515, 533, 552, 566, 652, 780, 891, 1400, 1528, 1698 ; B 135, 183, 247, 318, 333, 419, 492, 607, 640, 880, 935, 1695 ; C 104, 142, 211, 225, 403, 519, 525, 532, 601, 663, 830, 903, 1639, 1701 ; D 57, 239, 290, 415, 432, 441, 459, 568, 827, 1178, 1584, 1652, 1675, 1676).

fier, fierté : « sauvage, cruel, violent, terrible [] sauvagerie, cruauté » (Dub) ; « cruauté, violence » (F) ; emporté ; se trouve plus souvent au sens moderne dorgueilleux, ou bien au sentiment digne, élevé, noble (T 226, 262 ; B 29 ; C 926).

flamme : « la passion de lamour » (A) ; « amour » (F) ; on peut également parler de la flamme de lamour (T 41, 48, 377, 435, 537, 650, 758, 806, 1234, 1286 ; B 41, 177, 214, 238, 286, 346, 435, 442, 513, 622, 785, 804, 829, 917, 938, 957, 985, 1123, 1192, 1309, 1337, 1381, 1409, 1482, 1491, 1525, 1678, 1739 ; C 165, 206, 458, 514, 534, 666, 685, 802, 825, 837, 897, 938, 1077, 1105, 1203, 1244, 1393, 1505, 1562, 1572, 1577, 1598, 1738, 1933 ; D 137, 241, 263, 335, 347, 381, 418, 482, 729, 829, 890, 1021, 1041, 1075, 1185, 1257, 1278, 1694, 1973).

flatter, flatteur : « flatter se dit figurément en choses spirituelles [] : flatter son amour, cest-à-dire, Se donner de belles espérances. Flatter son 573imagination, cest la repaître de chimères agréables » (F) – donc séduire, mais ailleurs (T 423, 502, 541, 950, 965, 1226, 1512 ; B 1742) plutôt adoucir, soulager (« on dit flatter sa douleur, flatter ses déplaisirs » (A)) (T 221, 347, 497, 657, 770, 792, 809, 1082, 1286, 1460, 1538 ; B 127, 147, 165, 203, 267, 823, 900, 913, 955, 1120, 1247, 1329, 1336, 1472, 1660, 1689, 1890 ; C 205, 294, 683, 1283, 1528, 1742, 1915 ; D 91, 251, 275, 339, 400, 629, 1015, 1137, 1204, 1239, 1315, 1716, 1839).

foi : « la foi conjugale [] lobligation quun mari et une femme contractent lun envers lautre en sépousant » (A) ; « consentement au mariage, dans le langage de la poésie » (L) ; ou bien, dans le contexte du mariage, « lassurance donnée de garder sa parole, sa promesse » (A) (T 499, 843, 1050, 1221, 1533, 1540, 1748 ; B 36, 235, 603, 787, 863, 984, 1255, 1476, 1688, 1728, 1879, 1995 ; C 239, 895, 902, 1080, 1107 ; D 743, 775, 930, 1187, 1227, 1307, 1339).

forfait : « crime » (R) ; « se dit des crimes en général » (F) (B 1584 ; C 400, 711, 1316, 1343, 1428 ; D 1939).

fourbe, au féminin : « fourberie, tromperie. Faire une fourbe à quelquun » (R) (T 1285, 1360 ; B 674 ; D 80, 1743, 1767, 1877).

gêne : « peine ou affliction de corps ou desprit » (F) ; « douleur violente, souffrance ; torture morale, tourment » (Dub) (T 405 ; B 1249 ; C 1273).

gêner : rarement au sens moderne, « troubler, mettre mal à laise » ; dans les exemples que nous avons repérés ce verbe a plutôt le vieux sens plus fort, « causer une tourmente affligeante, mettre dans une situation très pénible » (Rob) (T 118, 564, 1823, 1877 ; B 10, 134, 1617, 1801 ; C 126, 363, 465, 599, 728, 902, 1779 ; D 385, 1453, 1712).

généreux : « magnanime, de naturel noble ; quelquefois [] vaillant, hardi dans les combats » (A) (T 800, 1207, 1444, 1994 ; B 197, 220, 346, 653, 794, 836, 854, 1244, 1284, 1411 ; C 487, 613, 1652, 1899 ; D 419, 720, 1405, 1643, 1824).

générosité : « grandeur dâme [etc.], et toute autre qualité qui fait le généreux » (F) (B 1547).

hautement : « hardiment, librement, résolument » (A) ; « dune manière haute [] impérieuse » (F) (T 213, 631, 842, 1840 ; B 547, 710, 1747 1802 ; C 280, 422, 1458, 1512 ; D 1159, 1623).

heur : « bonne fortune » (A) ; « ce mot signifie bon-heur » (R) ; « chance, hasard favorable » (Dub) (T 83 ; B 1243, 1467 ; D 297, 469, 537, 1183, 1712, 1777).

imposteur : « trompeur, affronteur, calomniateur » (F) (T 1315, 1340, 1421 ; B 993 ; D 27, 32, 50, 491, 497, 532, 839, 1486, 1715, 1735, 1812, 1831, 1892).

imposture : « tromperie, mensonge, calomnie » (F) (T 313, 574, 1329, 1547, 1563 ; B 717, 734, 1110, 1241, 1621 ; D 6, 89, 146, 156, 282, 454, 1109, 1604, 1698, 1772, 1802, 1826, 1870, 1981).

ingrat, adjectif : « stérile, infructueux » (A), en ce sens quune naissance ingrate, un destin ingrat, ne permettra jamais au personnage daspirer à un rang 574supérieur (T 1202 ; B 646, 1330 ; C 206) ; au v. 320 de Bérénice ladjectif signifie que cette contrainte est inutile.

intestin : « On appelle figurément Guerre intestine, discorde intestine, La Guerre civile » (A) (D 602).

jour, jours : « en termes de guerre, se dit de louverture quon fait dans les rangs des ennemis » (F) (T 163). Ailleurs : « facilité, moyen pour venir à bout de quelque affaire » (A) ; « se dit [] dune lumière, dune ouverture qui nous vient dans lesprit, qui nous donne bonne espérance de la réussite dune affaire » (F) (T 1232 ; B 335, 383 ; C 1163 ; D 1063). Encore ailleurs : « se dit figurément de la vie » (F) (T 896, 1476, 1636 ; B 672, 1232 ; C 39, 1188, 1543 ; D 395, 760, 947, 1695) ; de même au pluriel (B 775, 1001, 1053, 1868, 1935 ; C 304, 312, 1287, 1342, 1361, 1500, 1596, 1656 ; D 35, 87, 851, 1244, 1457, 1543, 1799).

loi : « obéissance volontaire qui fait quon se soumet aux volontés dautrui. Cet amant vit sous les lois de sa maîtresse [] » (F) ; « On dit poét. & en matière de galanterie, Être sous les lois dune belle. » (A) (T 1368 ; C 374, 512, 1723 ; D 423). Ailleurs au sens moderne.

lors. Au sens dalors, « lors » est condamné par Vaugelas, et Thomas Corneille « défère entièrement au sentiment de M. de Vaugelas », pour en citer son Commentaire (I, 446) (T 153, 575, 1286 ; B 1029, 1061 ; C 173, 1865 ; D 165, 1597).

malaisé : « difficile, incommode » (F) (B 248 ; C 454 ; D 1415).

malaisément : « difficilement, avec peine » (F) (T 936).

mendier : « rechercher avec empressement et avec quelque sorte de bassesse et contre la bienséance » (A) ; « chercher avec soin [] mendier des louanges » (R) (B dédicace, 244 ; D 271).

mouvement : « se dit [] des différentes impulsions, passions ou affections de lâme » (A) (T 1061, 1830 ; B 304 ; C dédicace, 1869 ; D 163, 1084, 1255, 1271, 1283, 1785, 1807).

murmure, murmurer : protestation, plainte, parfois sourde ; protester, se plaindre, parfois sourdement. « Murmure. Plainte secrète de plusieurs personnes, sur quelque tort quon leur fait ; se plaindre tout bas et avec timidité » (F) ; se dit aussi de paroles de protestation prononcées par un individu (T 385, 750, 862, 1788, 1893 ; B 101, 134, 230, 357, 411, 634, 733, 792, 1619, 1686 ; C dédicace, 266, 271, 334, 582, 1018, 1050 ; D dédicace, 56, 83, 145, 281, 1156, 1251, 1331, 1657, 1974).

objet : « On dit poétiquement, Lobjet de ma flamme, lobjet de mes désirs &c, pour dire La Personne quon aime » (A) ; « se dit poétiquement des belles personnes qui donnent de lamour » (F) (T 785 ; B 580 ; C 172, 1207 ; D 958, 1439).

ombre : « se dit figurément de ce qui est opposé à effectif, réel & corporel [] lapparence pour la réalité ; [] semploie hyperboliquement pour signifier quil ny a aucune apparence » (F) ; « se prend pour [] Apparence » (A) (T 1121 ; C dédicace, 93 ; D 114, 1282, 1707).

pieux : « qui tient à un sentiment damour filial, de compassion pour les malheureux » (L) (C 63, 1792).

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pompeux : « triomphant, glorieux [] ; qui se fait avec pompe et magnificence » (F) ; « qui a de la grandeur, de la majesté » (Dub) (T dédicace ; C 117, 1443 ; D 249, 671). Ailleurs, on entrevoit le sens actuel de ladjectif « [qui] sapplique [] le plus souvent avec une nuance péjorative » (Dub) (T 606 ; B 853).

presser : « accabler, angoisser » (Dub) (T 37, 1411 ; B 137, 1361, 1813 ; C 433, 506, 978 ; D 1005, 1105).

prétendre : « signifie quelquefois vouloir » ; « revendiquer [] ; courtiser, rechercher en vue du mariage » (Dub) (T 145, 462, 621 ; B 1334, 1404, 1979 ; C 498, 502, 904 ; D 2, 450, 1221, 1410) ; ailleurs, prétendre reflète un des sens modernes, compter, affirmer, aspirer, réclamer : cet emploi transitif est également courant au xviie siècle.

prison : « le temps quon est en prison. Emprisonnement. Sa prison lui a été glorieuse » (R) (T 1169, 1348 ; B 391, 1007) ; ailleurs au sens moderne de lieu de détention.

publier : « rendre public et manifeste » (A) ; « signaler, désigner à tous » (Dub) ; annoncer (T dédicace, 5, 313, 1529 ; B dédicace, 547, 1904, 2015 ; C dédicace, 1039, 1053, 1888 ; D dédicace, 1147, 1919, 1983).

raison : faire raison, tirer raison : « se faire rendre justice par force » (A) ; « Raison se dit de la justice quon fait, ou quon demande à quelquun, de léclaircissement de quelque doute, de la réparation de quelque injure reçue. [] Les braves se font eux-mêmes raison des affronts quon leur fait, ils en tirent raison lépée à la main » (F) ; « (Vieux.) tirer raison, faire raison de quelquun : sen venger » (Rob) (T 1053, 1349, 1585 ; B 868 ; C 1064, 1668 ; D 947, 1508).

retour : « revirement, retournement, changement brusque et total » (Rob) (C 1583 ; D 1586) ; ailleurs aux sens modernes.

sans doute : « sans aucun doute, assurément » (Dub) (T dédicace, 237, 471, 549, 772, 791, 920, 927, 936, 1007, 1072, 1150, 1182, 1345, 1367, 1396, 1434, 1451, 1530, 1633, 1656, 1832, 1895 ; B 163, 207, 585, 875, 943, 1326, 1390, 1500, 1509, 1621, 1649, 1665, 1725 ; C dédicace, 289, 461, 521, 632, 645, 673, 733, 778, 821, 861, 1002, 1217, 1230, 1897 ; D 266, 515, 557, 729, 870, 985, 1368, 1885).

séduire : « tromper, abuser, faire tomber dans lerreur » (A) ; ailleurs au sens moderne dattirer de façon irrésistible (T 1125 ; B 1109, 1157, 1385 ; C 566 ; D 10, 275, 1426, 1661).

soi, soi-même. Au xviie siècle, soi et soi-même remplacent indifféremment lui, lui-même, elle et elle-même, même avec un sujet déterminé (T Au lecteur, 417, 602, 1488, 1491 ; B 236, 295, 864, 1484, 1550, 1611, 1623, 1781 ; C 503, 526, 771, 776 ; D 298, 669, 676, 820, 822, 1246).

soins : « soin est lattache particulière quon a auprès dun maître ou dune maîtresse, pour les servir ou leur plaire » (F) (B 144, 226, 462, 814, 938 ; C 108 ; D 375, 449, 485).

solliciter : « induire à faire ou à entreprendre quelque chose » (F) ; « inciter, exciter, induire à faire quelque chose » (A) (T 285, 1271, 1989 ; C 1753).

sortable : « qui est dune sorte et dune 576manière convenable » (A) ; « qui est propre, qui convient à la personne, ou aux choses » (F) ; « convenable » (R) (T 660).

soudain : tout de suite, « promptement, et sans perdre de temps » (F) ; on trouve aussi la signification moderne, tout à coup, « subitement » (R) (T 173, 996 ; B 711, 725, 1632, 1639, 1659, 1845 ; C 964, 1149, 1887, 1905 ; D 141).

soupir, soupirs : « cest laction de soupirer. Sorte de gémissement quon tire du fond du cœur et qui sort par la bouche. [] Un soupir damour » (R) ; « respiration plus forte et plus longue quà lordinaire, causée souvent par quelque passion, comme lamour. » (A) ; « Les amants font de tendres soupirs en présence de leurs maîtresses » (F) (T 540, 1448 ; B 240, 352, 414, 468, 500, 583, 620, 1016, 1420, 1440 ; C 124, 138, 140, 152, 232, 237 ; D 413, 991) ; ailleurs, le mot indique plutôt lexpression de la tristesse, des regrets, du chagrin (T 1032 ; C 754, 1114 ; D 226). Comme de nos jours, on rend son « dernier soupir » au moment de mourir (B 1448 ; D 1002). On notera éventuellement le potentiel dun jeu de mots autour du concept des soupirs et du verbe soupirer ci-dessous.

soupirer, soupirer de : « gémir, jeter des soupirs » (R), se plaindre ; « pousser, faire des soupirs » (A) : « regretter » (Dub), car ce sont dans les vers que nous avons indiqués des soupirs de regret (T 1765, 1925 ; C 176, 244, 596, 756, 758, 1000, 1122, 1525, 1700 ; D 224, 1074). Ailleurs, les soupirs étant aussi une marque damour, soupirer est un synonyme du verbe aimer à lintransitif (B 465, 613, 1121, 1716, 1735 ; C 122, 664, 725).

soupirer pour : « On dit, quUn homme soupire pour une fille, pour une femme, pour dire, quIl en est amoureux » (A) ; « désirer avec ardeur » (R) ; « aspirer, prétendre à » (F) (T 804, 1255, 1661 ; C 152, 512, 664).

succès : « issue dune affaire. Il se dit en bonne et en mauvaise part. Il faut voir quel sera le succès de cette affaire » (F) ; résultat (T 337, 1557 ; B 209, 1323, 1588 ; C 1483 ; D 550, 576, 798, 1204).

supposer : « mettre une chose à la place dune autre par fraude et tromperie. On dit aussi, On lui a envoyé une personne supposée, pour dire, quil y a eu de la tromperie en la personne » (F) ; faire ou se faire passer pour un autre (T 1325, 1425, 1589 ; B 682, 700, 1908, 1973 ; D 1744).

surprendre : « tromper, décevoir, abuser, induire en erreur » (A) (T 397, 1123 ; C 1330, 1473, 1690 ; D 1486, 1626, 1681). Ailleurs, ce mot signifie étonner.

tendresse : « penchant, pente et inclination qui porte à aimer » (R) ; « sensibilité de cœur et dâme. [] Les amants ne parlent que de tendresse de cœur [] et même ce mot signifie le plus souvent, amour » (F) (T 1627 ; B 78, 232, 409, 886, 950, 1371, 1722 ; C 140, 241, 1347, 1837 ; D 942).

trait : « se dit particulièrement de la flèche qui se tire avec larc ordinaire. [] Se dit desregards, des blessures quils font dans les cœurs quand ils y inspirent lamour » (F) ; « cemot est très fréquent dans le langage galant du xviie siècle pour désigner une blessure damour » (Dub) (T 634, 1429, 1857 ; C 1055 ; D 1642).

transport : « se dit [] du trouble ou de lagitation de lâme par la violence 577des passions. [] Les amoureux ont de doux, de violents, dagréables transports » (F) (T 1061, 1456, 1828 ; B 489, 727, 881, 1749, 1820 ; C 219, 275, 995, 1223, 1231, 1396, 1417, 1462, 1484, 1521, 1717, 1735, 1778, 1856 ; D 71, 354, 523, 832, 959, 1451).

triste : « qui cause de laffliction, de la mélancolie ; malheureux, déplorable ; fâcheux, pénible » (L) (T 1732 ; B 309, 663 ; D 973, 997).

vers : « semploie, 1o, là où nous employons envers, à légard de ; 2o, là où nous employons auprès de » (Dub) (T 343, 687 ; B 816, 1186 ; C 544, 1155, 1576).

vertu : « force, vigueur, tant du corps que de lâme » (F) ; « courage » (Dub) ; « efficacité » (A) ; effort, énergie (T 289, 604, 612, 811, 1185 ; B 85, 668, 774, 840, 1133, 1520, 1546, 1661, 1899 ; C 1732).

vil : « bas, abject, qui fait des lâchetés » (F) ; « contemptible » (A) (B 1641 ; C 96, 279, 1057 ; D 1611).

vœux : « ce mot se dit en parlant damour, & signifie hommage. Le sujet que jadore et qui reçoit mes vœux » (R) ; « souhait, prière, serment, suffrage. Tous les vœux et tous les soins dun amant sont pour sa maîtresse » (F) ; « désirs amoureux » (Dub) (T 48, 68, 347, 536, 569, 707, 741, 1175, 1872 ; B 8, 176, 206, 266, 292, 574, 860, 1334, 1557, 1682, 1713, 1736, 1890 ; C 70, 106, 153, 233, 294, 911, 1008, 1042, 1925 ; D 85, 136, 288, 324, 475, 990, 1220, 1290, 1619, 1703, 1914, 1971) ; dans dautres contextes, il signifie expression ou déclaration damour.