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Classiques Garnier

[Clitandre ou L'Innocence délivrée] Établissement du texte

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Théâtre. Tome I
  • Pages : 277 à 283
  • Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 20
  • Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN : 9782812429774
  • ISBN : 978-2-8124-2977-4
  • ISSN : 2261-575X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-2977-4.p.0277
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 24/09/2014
  • Langue : Français
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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE

Nous avons adopté lédition originale de 1632. Nous fournissons les variantes des éditions collectives de 1644 à 1682.

lédition originale séparée

CLITANDRE, / OV / LINNOCENCE DELIVRÉE / tragi-comedie. / dediée a monseignevr / le Dvc de Longueville. / [discret fleuron du libraire] / A PARIS, / Chez Francois Targa, au premier pilier / de la grandSalle du Palais, au Soleil dor. / [filet] / M. DC. XXXII. / Auec Priuilege du Roy.

Après 21 pages non chiffrées, et le texte de Clitandre, qui sétend sur 118 pages, un feuillet blanc, puis

Meslanges / poetiqves1 / Du mesme. / A Paris, / Chez Francois Targa, au premier / pilier de la grandSalle du Palais, / au Soleil dor. / [filet] / M. DC. XXXII. / Auec Priuilege du Roy.

Les Mélanges poétiques continuent la pagination jusquà la p. 159.

Le privilège, quon trouvera plus loin, est du 8 mars 1632 et lachevé dimprimé du 20 mars de la même année.

Volume in 8o.

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évolution du texte dans les éditions postérieures

Clitandre ou lInnocence délivrée figure toujours en deuxième place dans les onze éditions collectives des premières pièces de Corneille dont nous disposons (voir introduction générale) et qui proposent de nombreuses variantes. Les variantes sont surabondantes. La modification la plus sensible du texte sopère en 1660, le texte passant, comme nous lavons précisé au début de notre introduction de 1872 vers, dans lédition originale de 1632, à 1624 vers. Le sous-titre disparaît dès 1644, et évidemment, les Mélanges poétiques ne figurent dans aucune édition collective.

principes de la présente édition

Orthographe et graphie

Conformément aux principes établis dans cette collection pour éditer lensemble des pièces de Corneille, lorthographe et la graphie ont été modernisées, ce qui a conduit à opérer systématiquement un certain nombre de modifications :

Lesperluette est partout remplacée par son équivalent « et » ; les [j] et [u] sont substitués aux [i] et [v] anciens.

Le tilde est remplacé par la lettre n.

Lexposant « 9 » est remplacé par la lettre u.

Lutilisation des accents est normalisée suivant les usages modernes.

La forme « ez » remplace « és » dans la terminaison des verbes à la deuxième personne du pluriel. Réciproquement, dans le pluriel des adjectifs qualificatifs et des participes passé des verbes de premier groupe, la forme « és » remplace « ez ».

Les noms propres sont modernisés (« Hyppolite » (v. 223) est remplacé par « Hippolyte »).

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Lusage des majuscules est respecté sauf dans les cas suivants :

Majuscule ajoutée à « conseil » (v. 942, v. 1087) et à « enfer » (v. 427, v. 446, v. 1054, v. 1500).

Majuscule supprimée à « Château » (v. 1532).

Nos autres interventions sont détaillées dans la rubrique « changements dusage ». Nous fournissons ensuite la liste des corrections de coquilles.

Changements dusage

Les mots ont été réunis ou séparés selon lusage moderne. De ce fait :

les traits dunion ont été supprimés dans les formes suivantes : « bien-heureuse » (v. 226) ; « très-humble » (dédicace) ; « très-humblement » (dédicace) ; « très-obéissant » (dédicace).

les traits dunion ont été ajoutés dans les formes suivantes : « ceux cy » (v. 523) ; « crèvecœur » (v. 417) ; « grandpeine » (v. 410) ; « là bas » (v. 695, v. 943) ; « là haut » (v. 402) ; « par dessus » (dédicace) ; « peut être » (v. 1026) ; « toutepuissance » (v. 402) ; « chef dœuvre » (v. 1211) ; « par delà » (v. 1448).

les mots suivants ont été réunis : « aussi tôt » (v. 834, v. 1375, v. 1582) ; « en fin » (argument, v. 777) ; « entraydant » (argument) ; « Gentil-homme » (argument, liste des acteurs) ; « long temps » (v. 387) ; « lors que » (v. 1496) ; « mal mener » (v. 636) ; « Quoy que » (v. 958) ; « ramener » (v. 1485) ; « ranime » (v. 560) ; « rappeler » (argument) ; « rassemblez » (v. 289) ; « rentre » (v. 61) ; « rouverte » (v. 953) ; « si tost » (argument, v. 995, v. 1678).

Nous avons enfin transformé les termes suivants :

« abatu » (v. 215) en « abattu » ; « achepter » en « acheter » ; « advantage » (dédicace) en « avantage » ; « advanture » (préface) et « avanture » (v. 1789) en « aventure » ; « advertir » (argument, v. 1403) en « avertir » ; « adveu » (préface) en « aveu » ; « advis » (v. 220, v. 925) en « avis » ; « advoue » (dédicace) en « avoue ») ; « advouër » (v. 1644) en « avouer » ; « apperceu » (argument) en « aperçu » ; « asseurance »

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(v. 85, v. 253, v. 454, v. 1182) en « assurance » ; « asseure » (argument, v. 71) en « assure » ; « asseuré » (dédicace, argument,) en « assuré » ; « asseurer » (v. 810, v. 1318) en « assurer » ; « autheur » (argument, v. 278, v. 499, v. 714, v. 931, v. 1429, v. 1473, v. 1534, v. 1562, v. 1761) en « auteur » ; « authorisé » (dédicace) en « autorisé » ; « authorité » (v. 116, v. 1492) en « autorité » ; « avienne » (v. 717 en « advienne ») ; « besoing » (v. 140, v. 1367) en « besoin » ; « cognois » (v. 35, v. 213) en « connais » ; « conceuë » (v. 874) en « conçue » ; « cognoistre » (argument, v. 258) en « connaître » ; « conte » (v. 1139) en « compte » ; « conclurre » (argument) en « conclure » ; « conneues » (préface) en « connues » ; « Court » (argument) en « Cour » ; « creu », (v. 995) en « cru » ; « deceu » (v. 1351, v. 1785) en « déçu » ; « defence » (v. 929, v. 1804) en « défense » ; « deffaire » (v. 705) en « défaire » ; « deffait » (v. 493) en « défait » ; « deffiance » (dédicace) en « défiance » ; « deffy » (v. 106) en « défi » ; « desadvouant » (v. 612) en « désavouant » ; « desceu » (v. 1086) en « déçu » ; « deu » (dédicace, v. 188) en « dû » ; « deuë » (v. 326) en « due » ; « dy » (v. 228) en « dis » ; « effect » (v. 149) en « effet » ; « encor » (dédicace, argument, v. 54, 498, 1118, 1303) en « encore » ; « eschappe » (v. 487) en « échappe » ; « eschaffaut » (v. 1556) en « échafaud » ; « estomach » (argument) en « estomac » ; « face » (v. 438) en « fasse » ; « fascheuse » (v. 641) en « fâcheuse » ; « fidelle » (v. 7, v. 233) en « fidèle » ; « flamme » (v. 154) en « flamme » ; « foibles » (v. 1705) en « faibles » ; « fuy » (v. 247) en « fuis » ; « gaignes » (v. 856) en « gagnes » ; « gaignent » (argument) en « gagnent » ; « gaigner » (v. 155, v. 573, v. 1095, v. 1633) en « gagner » ; « garend » (v. 1408) et « garand » (v. 1740) en « garant » ; « garentir » (v. 604, v. 1168) en « garantir » ; « garroté » (rubrique acte IV, sc. 7) en « garrotté » ; « genoüil » (v. 1101) en « genou » ; « gents » (argument) en « gens » ; « goute » (v. 530, v. 1202) en « goutte » ; « ha ! » (v. 189, v. 731, v. 919, v. 1328) en « ah ! » ; « hazard » (argument, v. 415, v. 531, v. 652, v. 654, v. 676, v. 962, v. 1252) en « hasard » ; « hazardeux » (v. 487) en « hasardeux » ; « hé ! » en « eh ! » (v. 315) ; « huict » (v. 475) en « huit » ; « ingratte » (v. 1218) en « ingrate » ; « jetté » (argument) en « jeté » ; « jettée » (préface) en « jetée » ; « jusques » (argument, v. 600) en « jusque » ; « loing » (v. 139, v. 411, v. 531, v. 1369) en « loin » ; « maraut » (v. 193, v. 1331) en « maraud » ; « mescognu » (v. 360) en « méconnu » ; « mesconte » (argument) en « mécompte » ;

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« melancholique » (argument) en « mélancolique » ; « mocqueur » (v. 1691) en « moqueur » ; « nuict » (v. 18) en « nuit » ; « offence » (v. 101, v. 930, v. 1101) en « offense » ; « offencer » (v. 44) en « offenser » ; « païs » (préface) en « pays » ; « parolles » (v. 141) en « paroles » ; « pasmoison » (argument) en « pamoison » ; « peu » (argument, v. 94, v. 239, v. 271, v. 1139) en « pu » ; « picque » (argument) en « pique » ; « presques » (v. 293) en « presque » ; « ravalle » (v. 649) en « ravale » ; « receu » (dédicace, argument, v. 96, v. 1768) en « reçu » ; « receus » (v. 161) en « reçus » ; « recognoit » en « reconnaît » ; « reconnuë » (dédicace) en « reconnue » ; « rejetter » (v. 925) en « rejeter » ; « rendés-vous » en « rendez-vous » ; « sçachant » (argument) en « sachant » ; « sçache » (v. 217, v. 620, v. 879) en « sache » ; « sçachez » (v. 283) en « sachez » ; « traittent » (v. 288) en « traitent » ; « sçavez » (dédicace, v. 183) en « savez » ; « sçavoir » (v. 4, v. 93, v. 511, v. 592) en « savoir » ; « sçay » (v. 33, v. 209, v. 923) en « sais » ; « sceu » (préface, v. 9, v. 11, v. 95, v. 113, v. 155, v. 411, v. 412, v. 1115, v. 1352) en « su » ; « sceuë » (v. 873) en « sue » ; « sceut » (v. 606) en « sut » ; « seur » (v. 1482, v. 1841) en « sûr » ; « seureté » (v. 191, v. 405, v. 500, v. 1188) en « sureté » ; « soing » (v. 197) en « soin » ; « toutesfois » (argument, v. 712) en « toutefois » ; « traicté » (v. 318) en « traité » ; « treuve » (v. 365) en « trouve » ; « treuver » (v. 15, v. 114, v. 117, v. 189) en « trouver » ; « vange » (v. 930, v. 1038, v. 1221, v. 1639) en « venge » ; « vanger » (argument, v. 280) en « venger » ; « vangeroient » (argument) en « vangeraient » ; « veu » (dédicace, argument, v. 207, v. 267, v. 529, v. 707, v. 808, v. 843, v. 995, v. 1314, v. 1427, v. 1738) en « vu » ; « veuë » (argument, v. 371, v. 1309) en « vue » ; « vuider » (v. 103) en « vider ».

Nous avons fait suivre les ponctuations fortes (point, point dinterrogation, point dexclamation) dune majuscule.

Le respect du mètre ou celui des rimes a exigé le maintien de lorthographe originale dans les occurrences suivantes : « avecque » (v. 58, 976, 1414, 1718, 1818) ; « doncques » (v. 893) ; « encor » (v. 18, 43, 50, 155, 175, 264, 359, 507, 523, 627, 717, 740, 845, 1006, 1020, 1204, 1218, 1225, 1300, 1303, 1319, 1370, 1444, 1524, 1547, 1603, 1748, 1763, 1823, 1844, 1863) ; « jusques » (v. 479, 778, 1144, 1607).

Au vers 294, nous avons remplacé « tous » par « tout », selon lusage moderne.

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Corrections de Coquilles

Préface : « pour belle que fût », au lieu de « pour belle que fut » ; « quil la tué », au lieu de « quil la tué » ;

Argument : « ou », au lieu de « où » ; « même leur », au lieu de « mesmeleur » ; « commande », au lieu de « comamnde » ;

Texte : « aimé » (v. 46), au lieu de « aimez » ; « viens » (v. 219), au lieu de « vien » ; « à faire » (v. 353), au lieu de « affaire » ; « scène II » (de lacte II), au lieu de « SCENE III » ; « déshonores » (v. 1208), au lieu de « deshonorez » ; « il la fait » (v. 1324) au lieu de « il la fait » ; « fond » (v. 1514) au lieu de « fonds » ; « hasardée » (v. 1677), au lieu de « harzardée ».

Ponctuation

Longtemps négligée, la ponctuation dépoque des textes théâtraux du xviie siècle a suscité, depuis le début des années 2000, un vif intérêt chez un certain nombre de chercheurs et déditeurs scientifiques, qui ont montré que celle-ci pouvait être porteuse dindications précieuses concernant la déclamation du texte dramatique par les comédiens. Toutefois, létude la plus exhaustive sur la question2 invite à relativiser les espoirs que pourrait faire naître la prise en compte scrupuleuse de la ponctuation originale dans une pièce comme Clitandre. Tout dabord, il savère que les ateliers dimprimerie interviennent de façon significative dans le choix des signes de ponctuation, du moins dans la première partie du xviie siècle3. Dautre part, les rares corrections de signes de ponctuation apportées dans les errata des pièces des années 1630-1650 visent exclusivement à lever des ambiguïtés de sens, et non pas à infléchir la diction du texte4. Enfin, si Corneille sest montré généralement très attentif à limpression de ses pièces, son souci typographique ne concernait guère les fautes de ponctuation, qui pouvaient, selon lui, être corrigées par un lecteur avisé5.

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Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de modifier la ponctuation originale lorsque celle-ci choquait trop nos usages modernes. De ce fait, nous avons procédé aux interventions suivantes :

Utilisation du point dinterrogation uniquement pour marquer une question.

Remplacement du point-virgule ou de la virgule par un point en fin de réplique (ou par des points de suspension lorsque la réplique est interrompue).

Suppression de la virgule devant la conjonction « et ».

Remplacement des parenthèses dincise par des virgules.

Correction des oublis et des incohérences manifestes.

Dans les autres cas, nous avons conservé les signes typographiques de lédition originale, car la ponctuation, bien que peu abondante, est en général cohérente et essentiellement syntaxique. Nous avons cependant introduit une virgule après « non », au vers 939, par souci de cohérence avec le vers 940 qui comporte également un « non », suivi cette fois dune virgule, ainsi quau milieu du v. 1138 pour le rendre immédiatement compréhensible. Nous avons également introduit une ponctuation après les occurrences de linterjection « Ah », virgule si elle est suivie dun appellatif, point dexclamation si elle est suivie dune véritable phrase. Nous avons enfin ajouté une virgule après « Adieu donc », au v. 1708, pour marquer le mouvement de départ et conformément aux principes énoncés dans lintroduction générale.

Présentation

Pour faciliter la mise en page, nous avons intégré au texte les didascalies initialement placées en marge.

Alors que la mention de chaque scène est accompagnée de la mention de lacte, nous navons mentionné lacte quavant chacune des scènes 1, selon lusage moderne.

1 On trouvera la liste détaillée des poèmes composant ces Mélanges dans les Annexes.

2 A. Riffaud, La Ponctuation du théâtre imprimé au xviie siècle, Genève, Droz, 2007.

3 Voir Ibid., p. 111.

4 Voir Ibid., p. 127-130.

5 Voir Ibid., p. 119-120.