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Classiques Garnier

Chronologie

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Contes
  • Pages : 355 à 372
  • Collection : Bibliothèque du xixe siècle, n° 1
  • Thème CLIL : 3440 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- XIXe siècle
  • EAN : 9782812439452
  • ISBN : 978-2-8124-3945-2
  • ISSN : 2258-8825
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3945-2.p.0355
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/12/2009
  • Langue : Français
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CHRONOLOGIE

1768. 5 juin : Naissance de Victor-Donatien de Musset-Pathay à la Vaudourière, paroisse de Lunay, près de Vendôme. Son parrain est Rochambeau, le héros de la guerre d’Indépendance américaine.

1780. 14 avril : Naissance à Paris d’Edmée-Claudette Guyot-Desherbiers. Son père, Claude-Antoine, est un fin lettré, ami de Carmontelle.

1801. 10 juillet : Mariage à Paris de Victor-Donatien de Musset-Pathay avec Edmée-Claudette Guyot-Desherbiers.

1806. 26 décembre : mort à Paris de Louis Carrogis, dit Carmontelle, l’auteur des Proverbes dramatiques.

1810. 11 décembre : Naissance de Louis-Charles-Alfred de Musset, à Paris, 33, rue des Noyers, à l’emplacement de l’actuel 57, boulevard Saint-Germain, près de la place Maubert. Il a pour frère aîné Paul, né en 1804, et aura pour sœur cadette Hermine, qui naîtra en 1819.

1819. Octobre : Alfred de Musset entre en sixième au collège Henri-IV.

1827. Été : Alfred de Musset reçoit le 2e prix de dissertation latine au Concours général et achève brillamment ses études secondaires.

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23 septembre et 19 octobre : lettres d’Alfred de Musset à son camarade Paul Foucher, beau-frère de Victor Hugo, où il lui fait part de ses ambitions littéraires. Il voudrait être Shakespeare ou Schiller.

Automne : Alfred, à Paris, s’inscrit en droit, puis en médecine, études qu’il abandonne tour à tour. Il fréquente simultanément la jeunesse dorée et la bohème artistique. C’est un familier du « boulevard de Gand », surnom que l’on donnait au boulevard des Italiens, en raison des anciens émigrés qui le fréquentaient au début de la Restauration.

1828. 4 octobre : L’Anglais mangeur d’opium, traduit ou plutôt adapté de l’Anglais Thomas de Quincey (1822) par « A.D.M. »

Alfred, introduit auprès de Victor et Adèle Hugo par Paul Foucher, est reçu rue Notre-Dame-des-Champs, où il fait la connaissance de Vigny, Sainte-Beuve, Ulric Guttinguer et des frères Deschamps. Dans le même temps, Alfred participe aux soirées de l’Arsenal, où il danse avec Marie Nodier et est aperçu par Louise Colet.

1829. Fin décembre : les Contes d’Espagne et d’Italie, datés 1830, paraissent chez Urbain Canel. Le recueil contient, outre des vers lyriques et des poèmes narratifs dialogués (« Don Paez », « Portia »), un petit drame en vers, Les Marrons du feu, où l’on peut voir une parodie d’Andromaque, et dont la péripétie principale annonce Les Caprices de Marianne. Ce drame fera toujours partie intégrante des Poésies de Musset, et non de son Théâtre.

1830. Début de l’année : La Quittance du diable, première pièce de Musset écrite pour la scène, est reçue au Théâtre des Nouveautés, mais n’est pas représentée.

25 février : « Bataille » à l’occasion de la première d’Hernani de Victor Hugo. Musset n’y prend pas part. Les « classiques» contre-attaquent le 27 février à la deuxième représentation.

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3 juin 1830 : traité non exécuté d’Alfred de Musset avec le libraire Urbain Canel pour « une édition tirée à mille exemplaires d’un volume in-octavo de vingt feuilles d’impression et renfermant deux poèmes, précédés d’une préface, moyennant la somme de Huit cents francs » (catalogue Thierry Bodin, Les Autographes, fasc. 117, avril 2006, n° 211).

1er juillet : « Les Secrètes Pensées de Rafaël gentilhomme français » sont publiées dans la Revue de Paris.

27-29 juillet : les Trois Glorieuses. Dans Paris insurgé, Alfred, en dandy des barricades, fait du tourisme révolutionnaire.

19 septembre : le récit en prose Le Tableau d’église est publié dans la Revue de Paris.

22 octobre : Dans le journal Le Temps, courte recension, sans doute par Musset, du « Théâtre de Clara Gazul par P. Mérimée ».

1er décembre : Première et chute de La Nuit vénitienne à l’Odéon. La pièce n’a que deux représentations. Musset renonce dorénavant à écrire pour la scène. Le même jour paraît dans Le Temps une recension des Contes nocturnes d’Hoffmann, qui est très probablement de Musset.

1831. Du 10 janvier au 30 mai, parallèlement à ses comptes rendus des « petits théâtres », Musset donne au Temps une série de « Revues fantastiques » sur des sujets d’actualité.

26 janvier : dans Le Temps, article élogieux et désinvolte de Musset sur « Le Rouge et le Noir, chronique du xixe siècle par M. de Stendhal ».

17 mai et 6 juin : dans Le Temps, deux articles de Musset sur les Pensées de Jean-Paul [Richter].

2 octobre : « Suzon », poème scandaleux, est publié dans la Revue de Paris.

1832. 8 avril : mort de Victor-Donatien de Musset-Pathay, emporté par l’épidémie de choléra qui ravage Paris.

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À partir du 15 août et jusqu’au 15 février 1833, Musset est l’un des rédacteurs de la « Chronique de la quinzaine » dans la Revue des Deux Mondes de François Buloz.

22 novembre : Le Roi s’amuse, drame de Victor Hugo dont le héros est le fou Triboulet, est représenté à la Comédie-Française et accueilli par des sifflets. Musset est dans le public, qui réunit ce soir-là « toutes les notabilités artistes ». Dès le lendemain la pièce est suspendue par le ministère, puis interdite le 10 décembre. On craint les tirades contre les mauvais rois.

Fin décembre : Un spectacle dans un fauteuil (vers) paraît chez Renduel, daté de 1833. Ce recueil comprend un « poème dramatique », La Coupe et les lèvres, une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles, et une narration désinvolte à la manière de Byron, Namouna, conte oriental. Ces trois compositions en vers rejoindront en 1840 les Poésies complètes. En dépit de leur forme dramatique, jamais Musset ne réunira La Coupe ni Les jeunes filles à son théâtre.

1833. 2 février : première triomphale de Lucrèce Borgia de Victor Hugo.

10 mars. George Sand exprime à Sainte-Beuve ses réserves sur Musset, qu’il veut lui présenter.

15 mars. Compte rendu, anonyme, de Gustave III, opéra de Scribe et Auber, dans la Revue des Deux Mondes.

1er avril : André del Sarto est publié dans la Revue des Deux Mondes.

2 avril : Musset cède par contrat à Buloz l’exclusivité de sa production à venir.

22 avril. Brève liaison — catastrophique — de George Sand avec Mérimée.

15 mai : Les Caprices de Marianne paraissent dans la Revue des Deux Mondes.

Fin mai. Musset lit chez Mme Tattet mère la première partie de Rolla.

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Lundi 17 juin : Musset fait la connaissance de George Sand à un dîner offert par François Buloz à ses collaborateurs chez Lointier, 104, rue de Richelieu.

24 juin. Musset adresse à George Sand les vers « Après la lecture d’Indiana ».

22 juillet. Musset reçoit les bonnes feuilles de Lélia, qu’il s’empresse de lire. Le 24 il dit son enthousiasme à George Sand.

25 juillet. Déclaration timide d’Alfred à George : « Mon cher George, j’ai quelque chose de bête et de ridicule à vous dire… »

29 juillet, le jour anniversaire des Trois Glorieuses, début probable de la liaison Musset-Sand.

Nuit du 1er au 2 août. Chant de Musset à l’amour renaissant : « Te voilà revenu dans mes nuits étoilées… »

4-11 août. Séjour d’Alfred et George à Fontainebleau, à l’Hôtel Britannique. Les deux amants passent une nuit à la belle étoile dans les rochers de Franchard. L’idylle s’achève en drame. Alfred veut entraîner George dans la mort. Dans Elle et lui, elle parlera d’une crise hallucinatoire. Ce serait, chez Alfred, la première manifestation du phénomène d’autoscopie.

15 août. Le poème Rolla est publié dans la Revue des Deux Mondes.

27 août. Duel de Gustave Planche avec le journaliste Capo de Feuillide, qui avait insulté dans un compte rendu l’auteur de Lélia. Sans attendre cette publicité intempestive, dès le 25 août, George Sand prend le parti d’éloigner Planche. Musset compose sur le « fameux duel » une « Complainte » burlesque. C’est dans cette affaire le véritable vainqueur.

D’août à décembre, l’idylle avec George Sand correspond pour Musset à une période de création littéraire intense : il écrit alors Fantasio, Lorenzaccio, et plusieurs poèmes fantaisistes ou burlesques. Il dessine des dizaines de caricatures et de grotesques pour l’album de George.

11 décembre. La Matinée de don Juan est publiée dans La France littéraire.

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12 décembre, à la nuit : George et Alfred partent pour l’Italie. La veille à 9 heures du soir, George, dans une voiture stationnée devant le 59, rue de Grenelle, a arraché à Mme de Musset son consentement pour le départ de son fils. Le 15 à Lyon, ils s’embarquent sur un petit vapeur pour descendre le Rhône. À bord, ils rencontrent Stendhal qui les accompagne jusqu’à Marseille, où ils arrivent le 17. Le 20 décembre Alfred et George s’embarquent sur le Sully à destination de Gênes. Ils visitent Pise, Florence le 28. Arrivés à Venise le 31 au soir, ils s’installent le 1er janvier 1834 à l’Albergo reale Danieli, quai des Esclavons.

1834. 1er janvier. Fantasio paraît dans la Revue des Deux Mondes.

4 ou 5 janvier. George, fébricitante depuis Gênes et en proie à des coliques, tombe sérieusement malade. Elle restera alitée deux semaines. Le jeune docteur Pietro Pagello lui fait une saignée. Pendant ce temps-là, Alfred s’amuse.

10 janvier. Alfred visite seul le couvent des Arméniens de San Lazzaro.

19 janvier. Alfred fait viser son passeport au Consulat de France.

30 janvier. Sand et Musset sont tous deux malades.

Dans la nuit du 4 au 5 février : Alfred est en proie à une crise de démence. George appelle Pagello au secours. Elle craint pour la vie d’Alfred. Les jours suivants, son état, jugé grave, reste stationnaire. Il délire toujours. Nouvelle crise dans la nuit du 7 au 8 février. Le 13 février, Alfred est enfin hors de danger.

Fin février. George Sand devient la maîtresse de Pagello, alors qu’Alfred est toujours malade.

Début mars. Alfred Tattet est à Venise. Il rend visite quotidiennement à « son cher malade ». Le 8 mars ou l’un des jours suivants, il emmène George à la Fenice voir la Pasta dans Emma d’Antiochia de Saverio Mercadante. Le 17 mars, Tattet écrit de

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Florence à Sainte-Beuve qu’Alfred « a encore besoin de grands ménagements ».

13 mars. Le couple déménage et quitte le Dianeli, trop coûteux, pour la Calle delle Rasse, dans la paroisse Saint-Moïse. C’est là qu’a lieu, vers la fin mars, la « nuit de la lettre ».

28 mars. Alfred, sur le point de repartir, fait viser son passeport.

29 mars. George accompagne Alfred jusqu’à Mestre. Ce dernier quitte seul Venise ; il fait halte le soir même à Padoue. Il revient par le Simplon et Genève, où il se trouve le 4 avril. Il arrive à Paris le 12 avril.

Avril. Alfred, à Paris, se console avec « Suzon » et « Émilie ». Mais il repousse les avances de Carlotta Marliani, une amie de George.

Mai. Musset achève On ne badine pas avec l’amour. Il relit Werther et La Nouvelle Héloïse. Il songe à un « roman » sur George. Ce sera La Confession d’un enfant du siècle.

1er juillet. On ne badine pas avec l’amour paraît dans la Revue des Deux Mondes.

10 juillet. Alfred écrit à George qu’il a commencé son « roman ».

14 août. Arrivée de George Sand et Pagello à Paris.

17 août. Alfred revoit George.

19 août. Alfred propose à George un rendez-vous sur la tombe de son père.

23 août : Un spectacle dans un fauteuil. Prose, 2 volumes publiés par la librairie de la Revue des Deux Mondes, et contenant l’originale de Lorenzaccio, ainsi que Les Caprices de Marianne (t. I), André del Sarto, Fantasio, On ne badine pas avec l’amour et La Nuit vénitienne (t. II). Le faux-titre général porte : Un Spectacle dans un fauteuil. Seconde livraison. Le recueil n’aura qu’un faible écho. Le même jour ont lieu les adieux, qu’ils croient définitifs, de George et d’Alfred.

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24 août. George Sand prend la diligence pour Nohant, avec son fils Maurice et sa mère. Pagello reste à Paris.

25 août. Musset quitte Paris pour Strasbourg et Baden Baden, au seuil de la Forêt-Noire, où il arrive le 30.

6 ou 7 octobre. George Sand rentre de Nohant à Paris.

13 octobre. Musset, à son tour, rentre à Paris.

20 octobre. Reprise de sa liaison avec George Sand, émaillée de crises et de ruptures.

23 octobre. Pietro Pagello, laissé seul à Paris à la garde de Boucoiran pendant tout l’été, prend congé de Tattet avec des larmes et des baisers. Avant son départ pour Venise, il lui a confié le secret de son adultère avec George. George n’a pas voulu le revoir.

Samedi 8 novembre. Gustave Planche médisant sur son compte, Musset le met en demeure de se rétracter. Planche dément aussitôt les allégations qu’on lui prête. Le lendemain, Alfred rompt avec George.

12 ou 13 novembre. George fait le sacrifice de sa chevelure et l’envoie dans un crâne à Alfred. Le 13 novembre elle répand ses larmes devant Buloz, qui compatit.

18 ou 19 novembre. Raccommodement, suivi d’une nouvelle rupture le 22.

25 novembre : George Sand éplorée et tondue pose pour son portrait dans l’atelier de Delacroix. Après la séance, le peintre lui fait admirer Les Caprices de Goya et vante les dispositions de Musset pour le dessin.

7 décembre. George part pour Nohant, où elle reste jusqu’au 31 décembre.

1835. 1er janvier. « Une bonne fortune » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

2 janvier. Rentrée à Paris, George Sand revoit Musset.

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14 février. George et Alfred assistent ensemble à la seconde représentation de Chatterton d’Alfred de Vigny à la Comédie-Française.

22 février. Scène violente entre les deux amants. Alfred menace George d’un poignard en présence de ses deux enfants Maurice et Solange.

6 mars au soir. Par la malle-poste de six heures, George quitte Paris pour Nohant, à l’insu d’Alfred. C’est la rupture définitive.

19 mars. Première lettre conservée de Musset à Mme Caroline Jaubert, la « Marraine ». Une courte liaison s’ensuit. Puis s’établit entre eux « le sentiment sans nom », composé d’amour et d’amitié, au point de départ d’un attachement indéfectible.

1er juin. « Lucie », élégie, paraît dans la Revue des Deux Mondes.

15 juin. « La Nuit de mai » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

1er août. La Quenouille de Barberine paraît dans la Revue des Deux Mondes.

1er septembre. « La Loi sur la presse » paraît dans la Revue des Deux Mondes. Cette poésie engagée, dénonçant la politique de répression du gouvernement, ne sera pas recueillie par Musset.

15 septembre. Fragment d’un livre à publier (chap. II de La Confession d’un enfant du siècle) dans la Revue des Deux Mondes.

1er novembre. Le Chandelier paraît dans la Revue des Deux Mondes.

1er décembre. « La Nuit de décembre » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

1836. 1er février. La Confession d’un enfant du siècle, roman autobiographique, est publiée en deux volumes chez Félix Bonnaire et Victor Magen.

Février. Durant le carnaval, passade avec Olympe Chodzko, qu’Alfred surnomme Picrocholine.

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20 février. Lamartine publie Jocelyn (enregistré dans la Bibliographie de la France le 27 février).

1er mars. La « Lettre à M. de Lamartine » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

15 avril. « Le Salon de 1836 » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

8 juin. En visite chez la princesse Cristina di Belgiojoso, le comte Apponyi est scandalisé par les manières de Musset qui se vautre sur les canapés, met les pieds sur la table et fume le cigare.

18 juin. Chez la princesse di Belgiojoso, Alfred joue le 1er acte du Misanthrope. Il tient alternativement les rôles de Philinte et d’Oronte, donnant la réplique à l’acteur Lafont, dans le rôle d’Alceste. François Guizot, alors ministre de l’Instruction publique, est choqué par ce spectacle qui insulte selon lui au génie de Molière.

1er juillet. Il ne faut jurer de rien, proverbe paraît dans la Revue des Deux Mondes.

15 août. « La Nuit d’août » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

Faire sans dire, proverbe, paraît chez Magen, dans le tome II du Dodécaton.

15 septembre et 1er décembre, 15 mars et 15 mai 1837. Les Lettres de Dupuis et Cotonet paraissent dans la Revue des Deux Mondes. Musset s’y moque du romantisme et de « l’humanitairerie » ou humanitarisme à la mode.

15 octobre. Les stances « À la Malibran » paraissent dans la Revue des Deux Mondes. La cantatrice était morte le 23 septembre. Aragon s’en souviendra dans « L’Affiche rouge », poème du Roman inachevé (1954).

27 décembre. Attentat de Meunier contre Louis-Philippe, le quatrième commis contre le roi bourgeois. Musset écrit aussitôt un sonnet « Au Roi, après l’attentat de Meunier ». Ce sonnet aurait déplu en haut lieu, en raison du tutoiement adopté par le poète.

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1837. Mars : début de la correspondance de Musset avec Aimée d’Alton, cousine de Caroline Jaubert.

15 juin. Un caprice, proverbe, paraît dans la Revue des Deux Mondes.

1er août. Emmeline, nouvelle. C’est l’histoire à peine transposée de la liaison avec Mme Jaubert.

15 octobre. « La Nuit d’octobre ».

1er novembre. Les Deux Maîtresses, nouvelle.

8 décembre. Une adaptation russe d’Un caprice est jouée au Théâtre Alexandrinsky à Saint-Pétersbourg, sous le titre L’Esprit féminin vaut mieux que tous les raisonnements.

1838. 15 janvier. Frédéric et Bernerette, nouvelle, paraît dans la Revue des Deux Mondes. Cette histoire d’un étudiant en droit et d’une grisette est un peu l’adaptation de Manon Lescaut aux mœurs de la Monarchie de Juillet.

15 février. « L’Espoir en Dieu » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

Vers le 15 mars. Aimée d’Alton, à plusieurs reprises, propose à Alfred le mariage. Il refuse.

1er mai. Le Fils du Titien, nouvelle inspirée de la liaison avec Aimée d’Alton, transposée sous le ciel de Venise, paraît dans la Revue des Deux Mondes.

15 juillet. « Dupont et Durand » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

1er septembre. « Sur la naissance du Comte de Paris », dans la Revue des Deux Mondes.

1er octobre. Margot, nouvelle.

19 octobre. Arrêté ministériel nommant Musset conservateur de la Bibliothèque du ministère de l’Intérieur, avec un traitement annuel de trois mille francs.

1er novembre. L’article « De la tragédie, à propos des débuts de Mlle Rachel » paraît dans la Revue des Deux Mondes, suivi, le 1er décembre, de « Reprise de Bajazet au Théâtre-Français ». Musset

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esquisse un projet de réforme dramatique afin de retrouver la pureté et l’intensité de la tragédie classique.

1839. 1er janvier : « Concert de Mademoiselle Garcia », article publié dans la Revue des Deux Mondes.

29 mai. À la sortie du Théâtre français, Musset accompagne Rachel chez elle, passage Vérot-Dodat. C’est « le Souper chez Rachel », et la lecture de Phèdre à deux, à la lueur d’une chandelle.

Été. Musset commence à écrire une tragédie pour Rachel, La Servante du roi ou Frédégonde, qu’il n’achèvera pas.

Automne. En pleine crise dépressive, Musset songe au suicide. Il ébauche un roman-confession, Le Poète déchu ou le Rocher de Sisyphe, qu’il supprimera en grande partie sur le conseil de son frère Paul.

1840. 1er janvier. « Silvia », conte en vers, dans la Revue des Deux Mondes.

Février. Alfred gravement malade.

Juin. À Bury, près Montmorency, où l’a invité son ami Alfred Tattet, Musset écrit le sonnet désolé « Tristesse », et quitte la compagnie.

4 juillet. Comédies et proverbes ainsi que les Poésies complètes, chez Charpentier. C’est la première fois que Musset réunit la quasi totalité de sa production poétique. Outre les deux recueils déjà publiés, Les Contes d’Espagne et d’Italie de 1829 et Un spectacle dans un fauteuil (vers) de 1832, le volume contient une section de « Poésies diverses (1831) » et une partie « Poésies nouvelles (1835-1840) ». Ce volume ne rencontre d’abord qu’un faible succès. Il fait l’objet de plusieurs « émissions » dans les années qui suivent, par simple réfection de la page de titre.

Deuxième édition corrigée de La Confession d’un enfant du siècle, chez Charpentier, en un volume.

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1er août. « Une soirée perdue », poème entrelaçant Molière à Chénier, paraît dans la Revue des Deux Mondes.

1er décembre. « Simone, conte imité de Boccace », dans la Revue des Deux Mondes.

1841. 15 février. « Souvenir », dernier des grands poèmes élégiaques, écrit à la suite de la rencontre fortuite de George Sand dans un couloir du Théâtre-Italien, paraît dans la Revue des Deux Mondes.

Dimanche 6 juin. « Le Rhin allemand », répliquant au Rheinlied de Nicolas Becker, est publié dans une chronique de La Presse, et le même jour dans la Revue de Paris.

1842. 1er janvier : « Sur la Paresse. À M. B[uloz] » paraît dans la Revue des Deux Mondes.

14 et 15 octobre : Histoire d’un merle blanc paraît en feuilleton dans Le Journal des débats, puis en décembre au tome II des Scènes de la vie privée et publique des animaux, illustrées par Grandville, chez l’éditeur Pierre-Jules Hetzel. George Sand y est reconnaissable sous le travestissement peu flatteur d’une merlette maquillée au blanc d’Espagne.

15 novembre : « Après une lecture » (des Canti de Leopardi), dans la Revue des Deux Mondes.

1843. 18 juillet : « Le Treize Juillet, stances », dans La Presse, poème commémorant la mort accidentelle du duc d’Orléans l’année précédente.

15 août : « Réponse à M. Charles Nodier » dans la Revue des Deux Mondes.

4 décembre : Un caprice est joué en français au Théâtre Michel à Saint-Pétersbourg, avec Louise Allan-Despréaux dans le rôle de Mme de Léry.

23 décembre : Voyage où il vous plaira, par Tony Johannot, Alfred de Musset et P.-J. Stahl est enregistré à la Bibliographie

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de la France. Musset a composé les deux poèmes « Rappelle-toi » et « Marie » pour cet ouvrage, et collaboré à la rédaction de quelques passages.

1844. Printemps : Musset, victime d’une pleurésie.

1er avril. Les stances « À mon frère, revenant d’Italie » sont publiées dans la Revue des Deux Mondes.

16 avril : le conte Pierre et Camille paraît dans Le Constitutionnel du docteur Véron.

18-22 juin : Le Secret de Javotte paraît en feuilleton dans Le Constitutionnel.

27 juillet : le conte Les Frères Van Buck paraît dans Le Constitutionnel.

1845. Janvier : Alfred malade.

26 janvier : Mademoiselle Mimi Pinson, vaudeville en un acte, par Bayard et Philippe Dumanoir, est joué au Théâtre des Variétés.

Mai-août : convalescence à Mirecourt, dans les Vosges, où l’oncle maternel Guyot-Desherbiers est sous-préfet.

1er novembre : Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, proverbe en un acte, paraît dans la Revue des Deux Mondes.

20 décembre : Mimi Pinson, profil de grisette est publié par Pierre-Jules Hetzel dans Le Diable à Paris. Le conte renferme la « Chanson de Mimi Pinson », paroles de Musset et musique de Frédéric Bérat.

1847. 27 novembre. Première d’Un caprice à la Comédie-Française, avec Louise Allan-Despréaux dans le rôle de Mme de Léry. Très grand succès.

1848. 22-24 février : Journées insurrectionnelles. Abdication de Louis-Philippe.

25 février : Proclamation de la IIe République.

7 avril : Première représentation d’Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée au Théâtre de la République, ex-Comédie-Française.

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5 mai : « Le citoyen Alfred de Musset, bibliothécaire au ministère de l’Intérieur, est révoqué de ses fonctions », signé Ledru-Rollin. Protestations dans la presse, notamment de Dumas.

22 juin : Première d’Il ne faut jurer de rien au Théâtre de la République, dans une version remaniée pour la scène. Grand succès. Cette nouvelle version de la pièce est mise en vente chez Charpentier la même année.

23-26 juin : Journées insurrectionnelles consécutives à la fermeture des Ateliers nationaux. Alfred et Paul de Musset, mobilisés dans la Garde nationale, prennent part à la répression.

18 juillet : reprise des représentations d’Il ne faut jurer de rien, interrompues depuis le début des troubles, c’est-à-dire le lendemain de la première.

10 août : Première du Chandelier au Théâtre-Historique, dirigé par Alexandre Dumas.

17 août : L’Académie française, à l’unanimité moins deux billets blancs, décerne à Musset le prix Maillé de Latour-Landry, destiné à « un écrivain ou artiste pauvre dont le talent méritera d’être encouragé ». Alfred, ulcéré, accepte le prix, mais décide d’en reverser le montant aux « victimes des événements de juin ».

21 novembre : Première d’André del Sarto au Théâtre français.

1849. 22 février : Première de Louison, comédie en vers, au Théâtre français. La pièce est écrite directement en vue de la représentation.

1er mars : le poème « Sur trois marches de marbre rose » est publié dans la Revue des Deux Mondes.

La même année, premières de L’Habit vert, dû pour l’essentiel à la collaboration d’Émile Augier, et d’On ne saurait penser à tout, proverbe adapté de Carmontelle.

Fin mai : Liaison de Musset avec Louise Allan-Despréaux, l’actrice qui deux ans plus tôt avait lancé Un caprice et qui tenait depuis les principaux rôles féminins de son théâtre.

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1850. 16 février : Poésies nouvelles (1840-1849) chez Charpentier. Le recueil inclut « Le Saule », composé vingt ans plus tôt, au moins pour partie, et qui constitue la pièce d’ouverture.

29 juin : Le Chandelier est repris à la Comédie-Française dans une version remaniée par rapport à celle de 1848 au Théâtre-Historique. Louise Allan tient le rôle de Jacqueline.

22 octobre-6 novembre : Carmosine, dont le sujet est emprunté à une nouvelle du Décaméron, paraît dans Le Constitutionnel du docteur Véron.

1851. 14 juin : première des Caprices de Marianne au Théâtre français, dans une version expurgée et refondue pour la scène.

Juillet-septembre : Musset entreprend d’écrire une seconde tragédie pour Rachel, cette fois en prose : ce sera Faustine, restée inachevée comme La Servante du roi douze ans plus tôt.

21 octobre : André del Sarto est donné à l’Odéon.

30 octobre : Première de Bettine au Gymnase, avec Rose Chéri dans le rôle principal. Insuccès. Dès lors Musset n’écrit presque plus.

1852. 10 février : nouvelle édition, augmentée, des Premières Poésies (1829-1835) en un volume (incluant « Suzon »), suivi d’un volume de Poésies nouvelles, également augmenté.

12 février : Musset est élu à l’Académie française au fauteuil d’Emmanuel Dupaty. Il est reçu le 27 mai suivant. Son discours déçoit.

22 juin-11 septembre : liaison intermittente avec la femme de lettres Louise Colet, qui est alors la maîtresse de Flaubert.

1853. 18 mars : Hippolyte Fortoul, ministre de l’Instruction publique et ancien ami de Musset, le nomme bibliothécaire de son ministère. Il lui passe commande du Songe d’Auguste et d’une cantate de Jeanne d’Arc. Charles Gounod, dans les deux cas, compose la musique et termine peut-être lui-même le livret de Jeanne d’Arc.

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23 juillet : Comédies et proverbes, édition revue et corrigée, deux volumes chez Charpentier. Pour les cinq pièces remaniées en vue de la représentation, c’est le texte scénique, souvent plus faible, qui est retenu.

23 décembre-6 janvier 1854 : le conte La Mouche est publié en feuilleton dans Le Moniteur universel.

1854. Juillet : dernière édition, chez Charpentier, des Premières Poésies, suivie, en septembre, des Poésies nouvelles.

1855. Musset écrit L’Âne et le ruisseau, inspiré tout à la fois de Carmontelle et de Marivaux. Il en fait une lecture aux Tuileries devant Napoléon III et l’impératrice Eugénie.

1857. Samedi 2 mai, à trois heures et quart du matin : Mort d’Alfred de Musset au 6, rue du Mont-Thabor dans le premier arrondissement à Paris. Paul de Musset, qui n’était pas présent à ses derniers instants, invente un mot de la fin, qui vient de Byron : « Dormir !… enfin je vais dormir ».

Lundi 4 mai, à 9 heures du matin : Obsèques de Musset en l’église Saint-Roch. Inhumation au Père-Lachaise, en présence d’une trentaine de personnes. Vitet parle sur sa tombe au nom de l’Académie française.

1858. Dimanche 3 janvier. Mort de Rachel, atteinte de tuberculose, au Cannet, près de Cannes. Obsèques à Paris le lundi 11, en fin de matinée : quarante mille personnes suivent le cortège à travers la capitale, plus de cent mille se rassemblent au Père-Lachaise.

1859. 15 janvier-1er mars. Publication, dans la Revue des Deux Mondes, d’Elle et Lui, de George Sand, qui paraît la même année en volume chez Hachette.

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10 avril et semaines suivantes. Publication, dans Le Magasin de Librairie, de Lui et Elle, de Paul de Musset, qui paraîtra en volume chez Charpentier en 1860.

Août-septembre. Lui, roman contemporain, de Louise Colet, est publié dans Le Messager de Paris, puis repris en volume, en 1860, chez A. Bourdilliat.

1861. 23 mai. Mariage de Paul de Musset avec Aimée d’Alton.

1865-1866. Édition par Paul de Musset des Œuvres complètes d’Alfred de Musset, en dix volumes in-4° ornés de 28 gravures d’après les dessins de M. Bida, « édition dédiée aux Amis du poète », chez Charpentier. Le volume 10 comprend les Œuvres posthumes précédées d’une « Notice biographique » par Paul de Musset et suivies d’un choix de lettres inédites. Il est orné d’un portrait gravé par Flameng d’après Landelle.

1876. 8 juin. Mort de George Sand à Nohant.

1896. 3 décembre. Première de Lorenzaccio au Théâtre de la Renaissance, avec Sarah Bernhardt dans le rôle titre.