Résumé : Si La loterie de Shirley Jackson peut passer pour un pamphlet politique, elle dénonce surtout l’injustice. L’élection par tirage au sort présente un hasard vidé de son sens, qui confine au risque statistique plus qu’à l’invitation du destin. Ce nihilisme donne lieu à un modèle de l’injustice parfaite : abstraite et vide, mais aux mains du groupe contre la personne. Cette injustice débouche sur un sacrifice raté, où le bouc émissaire choisi, loin de fonder une culture, se retourne contre elle.