Résumé : Pour les lettrés du Moyen Âge, les Sarrasins avaient-ils la foi ou une certaine foi ? Cette perception de l’autre à travers le vocabulaire biblique et patristique correspond-elle à son pendant musulman, l’īmān ? En s’appuyant sur les traductions du Coran de Robert de Ketton (1143) et de Marc de Tolède (1210), l’article identifie dans les Alcoran le vocabulaire latin correspondant à l’īmān, et, à l’inverse, les notions traduites par la fides latine. À travers ces allers et retours sémantiques se joue l’enjeu de la compréhension de l’autre.