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Classiques Garnier

Livre II [Partie I]

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Commentaire Vulgate des Métamorphoses d’Ovide. Livres I-V
  • Pages: 238 to 333
  • Collection: Literary Texts of the Middle Ages, n° 62
  • Series: Ovidiana texts, n° 2
  • CLIL theme: 3438 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moyen Age
  • EAN: 9782406107293
  • ISBN: 978-2-406-10729-3
  • ISSN: 2261-0804
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10729-3.p.0238
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 04-29-2021
  • Languages: Latin, French
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Livre II

Mutationes huius libri sunt : de iuuene in cinerem Pheton ; Heliades sorores eius in arbores ; lacrime illarum in electrum ; Cignus filius Steleni cognatus Phetontis in auem cignum ; Parasis de pudica in impudicam, de impudica in puerperam, de puerpera in ursam, de ursa in stellam, et filius1 Nictimene in noctuam ; coruus Apolloni sacratus de albo in nigrum ; filia Coronei in cornicem Palladi sacratam ; Oechiroe in equam ; Apollo in pastorem ; Batus in lapidem ; Iupiter in taurum, et in hoc terminabitur liber iste. Primam ergo mutationem prosequendo domum solis ad quam uenit Pheton, unde supra « primosque adit impiger ortus », describit actor dicens regia etc.

1. regia domus ; Solis solaris.

Regia potest poni adiectiue et substantiue, et quando ponitur adiectiue tunc subintelligitur domus2.

regia : ab hiis uerbis habuit magister Galterus occasionem describendi domum Victorie ubi dixit : « Quadris ubi fixa columpnis, | stat sita sub cliuo lunaris in aere motus | regia regine, cuius Victoria nomen3 ».

Vocat actor illam domum regiam et bene quia domus est regis. Sol enim est rex omnium planetarum, regit omnia quia est principium uegetationis omnis. Nulla domus regia dicitur nisi regis.

In Anticlaudiano : « Hic sua preradiat celestis regia solis4 ».

2. micante resplendente ; flammas in splendore ; piropo lapide.

Piropus est quidam lapis rubei coloris et dicitur a pir quod est ignis, et opus quod est uisio, quasi ignea uisio, uel quasi dans similitudinem ignis. Piropus lapis est preciosus, flammaticus nomine eo quod scintillas emittit, uel genus electri. Tria sunt genera electri : unum quod ex 239

Livre II

Les transformations de ce livre sont les suivantes : Phaéton, de jeune homme en cendres ; les Héliades, ses sœurs, en arbres ; leurs larmes en ambre ; Cycnus, le fils de Sthénélus, parent de Phaéton, en cygne, loiseau ; Parrhasis, de pudique en impudique, dimpudique en jeune mère, de jeune mère en ourse, dourse en étoile, et le fils de Nyctimène en chouette ; le corbeau consacré à Apollon, de blanc en noir ; la fille de Coroneus en corneille consacrée à Pallas ; Ocyrhoé en jument ; Apollon en berger ; Batus en rocher ; Jupiter en taureau, et sur ce se termine ce livre. En exposant donc la première transformation, lauteur décrit le palais du Soleil où se rend Phaéton, doù le vers ci-dessus : « Il se hâte vers sa première origine », et il dit royal etc.

1. royale demeure ; du Soleil solaire.

Regia (royale) peut être utilisé comme adjectif ou comme substantif, et en ce cas on sousentend domus (maison).

royale : cest de ces mots que maître Gautier a tiré la possibilité de décrire la demeure de la Victoire quand il dit : « Où, construit sur quatre colonnes, se dresse, situé au pied de lascension de la lune sur son orbite, le palais royal de la reine, dont le nom est Victoire ».

Lauteur appelle cette demeure le palais royal, et à bon droit parce que cest la demeure du roi. Car le soleil est le roi de toutes les planètes, il règne sur tout parce quil est le principe de toute la végétation. Aucune demeure nest appelée palais royal si ce nest le palais du roi.

Dans lAnticlaudianus : « Là brille le palais céleste du Soleil ».

2. les flammes en splendeur ; pyrope une pierre.

Le pyropos (pyrope) est une pierre dune couleur rousse qui tire son nom de pyr, le feu, et opos, la vision, pour ainsi dire vision du feu, ou, pour ainsi dire qui donne lapparence du feu. Le pyrope est une pierre précieuse, dite enflammée parce quelle émet des étincelles, ou bien cest une sorte d’‘electrum. Il y a trois sortes d’‘electrum : lune, que les arbres distillent et quon appelle succin, et une autre naturelle, cest-à-dire les gemmes, une troisième artificielle, faite de trois quarts dor et dun quart dargent.

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arboribus desudat et dicitur succinum, aliud naturale ut gemme, aliud ficticium quod fit ex tribus partibus auri et quarta argenti.

In firmamento est domus Solis. Columpne autem, ut quidam uolunt, sunt quattuor elementa quibus fulcitur mundus siue firmamentum. Vel secundum alios sunt quattuor principales partes mundi, scilicet oriens, occidens, australis, septentrionalis. Vel quattuor signa principalia, scilicet Cancer, Leo, Aries, Libra. Vel quattuor tempora, scilicet hiemps, estas, uer, autumpnus. Item aurea dicitur domus solis quia est ignea. In mane uero nubes soli opponuntur et non permittunt solem uideri in puritate sua, unde in mane rubet quia inclusus a nubibus, et hoc est clara micante auro. In medio autem cum est sol5, tunc uidetur in puritate sua, et tunc uidetur ardere quia tunc est in feruore suo, et hoc est flammasimitante piropo. In sero autem albescit et tepet quia tendit ad occasum, et hoc est cuius ebur nitidumfastigia summa tegebat, summa id est ultima. Circa autem solem dicuntur esse terra et mare, quia mediante sole desiccatur qua operiebatur terra et apparuit arida et terram ab aquis diuisit sol. Vulcanus ideo dicitur celasse terram et mare, quia mediante igne facta est diuisio elementorum : Vulcanus enim interpretatur ignis, et hoc est quod dicit regia etc.6

3. cvivs regie ; nitidvm splendens.

4.

ualue dicuntur a uoluendo, quia in se7 uoluuntur, per quas intelligimus orientem et occidentem.

5. materiam uel materiem ; opvs artificium siue celatura ; Mvlciber Vulcanus ;illic in regia.

Vere materiatum superabat, licet esset aurea et argentea, nam Mulciber, id est Vulcanus, quasi mulcens ferrum cum imbre.

Mulciber : simile dicit Homerus : « Illic Ignipotens mundi fabricauerat arcem | sideraque et liquidas redimitas undique nimphas8 ».

6. celarat id est celauerat.

terras in medio equore existentes. Est enim terra medium elementum et infimum, in cuius circumferencia fluit mare.

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Au firmament se trouve la demeure du Soleil. Les colonnes sont, selon certains, les quatre éléments qui soutiennent le monde ou le firmament. Ou bien selon dautres ce sont les quatre parties principales du monde, à savoir lorient, loccident, le sud et le nord. Ou bien les quatre signes principaux, à savoir le Cancer, le Lion, le Bélier, et la Balance. Ou bien les quatre saisons, à savoir lhiver, lété, le printemps, et lautomne. De même on dit que la demeure du Soleil est dor, parce quelle est de feu. Le matin les nuages se mettent devant le soleil et ne permettent pas de voir le soleil dans la pureté de son éclat, cest pourquoi le matin il est rouge, parce quil est enfermé par les nuages, et cest ce que signifie brillant dun éclat dor. Mais quand le soleil est au milieu de sa course, alors on le voit dans toute sa pureté, et alors il semble être en feu, parce quà ce moment-là il est dans toute son ardeur, et cest ce que signifie des flammes dune couleur de pyrope. Mais le soir il devient blanc et tiède, parce quil tend vers son coucher, et cest ce que signifie (dont) le luisant ivoire couvrait le haut de ses faîtes ; summa signifie le haut. On dit quautour du soleil se trouve la terre et la mer, parce que, le soleil étant au milieu, ce qui couvrait la terre sest asséché et la terre ferme est apparue et le soleil a séparé la terre des eaux. Cest pourquoi on dit que Vulcain avait caché la terre et la mer, parce que quand le feu était au milieu la séparation des éléments sest produite : car Vulcain signifie le feu et cest ce quintroduit royale etc.

3. duquel du palais royal.

4.

ualue (les battants de la porte)viennent de uoluere (tourner), parce quils tournent sur eux-mêmes, et par eux nous comprenons lorient et loccident.

5. lœuvre lart ou la ciselure ; Mulciber Vulcain ; dans le palais royal.

Elle surpassait vraiment la matière, quoiquelle fût dor et dargent, car Mulciber, cest-à-dire Vulcain, pour ainsi dire mulcens cum imbre (caressant – le fer – avec la pluie).

Mulciber : de même Homère dit : « Là le Maître du feu avait fabriqué le sommet du monde et les astres et la mer liquide de toutes parts ».

6.

les terres qui se trouvent au milieu de la mer. Car la terre est lélément central et le sédiment autour duquel coule la mer.

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7. terrarvm orbem id est terram orbiculatam ; celvm id est aera de quo supra« imminet his aeretc. » ; imminet orbi superponitur mundo.

8.cervleos propter aquam, depictos scilicet ; vnda mare ; et habet9Tritona qui deus est marinus.

Triton dicitur tubicen Neptuni, unde supra : « Ceruleum Tritona uocat conchaque sonanti | inspirare iubet ».

9. Prothea illum deum ; ambigvvm mutabilem, quia diuersas potest formas assumere.

ambiguum unde infra : « Sunt quibus in plures ius est uariare figuras, | ut tibi complexi10 terram etc. ».

Balena est maximus piscis qui motu corporis sui aquas dissipat : baleros grece idem est quod emittere11 latine.

10. svis cum12 ; immania magna.

Egeon quidam Gigas fuit qui cum aliis Gigantibus in gigantomachia13 pugnauit contra Iouem, quem deuictum Iupiter dedit Neptuno.

Egeona : simile dicit Homerus : « Addideratque freto sua numina : Nerea magnum | Occeanumque senem nec eundem Nerea semper | Tritonesque feros et amantem Egeona fluctus ».

[ f. 12r ]

11. Dorida habet uxorem Nerey ; nare in mari.

Doris uxor Nerey uel Occeani dicitur que septem filias habuit, quarum inferiores partes erant piscee et superiores humane ; set historiam tangit quia Doris Grecie rex in mari cum exercitu suo submersus est, qui fabulose in deam maris mutari dicitur, exercitus uero suus in nimphas que filie Doridis dicuntur. Doris interpretatur amaritudo et amaritudo regnat in mari.

12.pars et alia ; in mole rupe ; siccare uidetur.

13. pisce super pisces ; qvedam pars natarum ; non fuit ; vna eadem14.

Pars dicitur uehi in pisce quod nichil aliud est nisi quod pisces traxerunt eos qui submersi fuerunt ut eos deuorarent et ideo feruntur mutari in deos marinos15. Vel quia omnia monstra marina desinunt in pisces.

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7. le globe de la terre cest-à-dire la terre de forme ronde ; le ciel cest-à-dire lair mentionné plus haut :« Lair sétend au-dessus etc. » ; il sétend au-dessus du globe il est au-dessus du monde.

8. azures à cause de leau, peints évidemment ; la vague la mer ; et il y a Triton qui est un dieu marin.

Triton est appelé celui qui sonne de la conque pour Neptune, doù plus haut : « Il appelle le bleu Triton et il lui ordonne de souffler dans sa conque sonore ».

9. Protée le dieu ; incertain changeant, parce quil peut revêtir des formes diverses.

incertain doù plus bas : « Il y a des corps qui ont le droit de se changer en plusieurs figures, comme toi, (habitant de la mer) qui entoures la terre etc. ».

La baleine est un très grand poisson qui chasse leau par le mouvement de son corps : ballein en grec signifie la même chose qu’‘emittere (jeter) en latin.

10. Avec ses

Égéon était un Géant qui se battit avec dautres Géants lors de la gigantomachie contre Jupiter ; après lavoir vaincu, Jupiter donna Égéon à Neptune.

Égéon : de même Homère dit : « Et il avait donné à la mer ses divinités : Le grand Nérée, le vieil Océan et Nérée, qui navait pas toujours la même apparence, les Tritons sauvages et Égéon qui aime les flots ».

[ f. 12r ]

11. Il a Doris lépouse de Nérée ; nager dans la mer

On dit que Doris, lépouse de Nérée ou de lOcéan eut sept filles, dont le bas du corps était celui de poissons et le haut celui de femmes, mais ici il traite dhistoire, car Doris, le roi de la Grèce, fut englouti dans la mer avec son armée et la fable dit quil fut transformé en une déesse de la mer et son armée en nymphes appelées filles de Doris. Doris sinterprète comme lamertume et lamertume règne dans la mer.

12. Et une autre partie ; sur la digue le rocher ; on les voit sécher.

13. sur un poisson sur les poissons ; une certaine partie des nageuses ; navait pas ; une la même.

On dit quune partie voguait sur le dos dun poisson ce qui signifie tout simplement que les poissons entraînèrent ceux qui sétaient noyés pour les dévorer et cest pourquoi on raconte quils se sont transformés en divinités marines. Ou bien parce que tous les monstres marins se terminent en queues de poisson.

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facies : simile dicit Ouidius de Sabinis raptis : « Nam timor unus erat, facies non una timoris ».

14. nec quamuis non una ; tamen set talis est ; decet non penitus similes, nec penitus dissimiles.

Ita aqua habuit sua elementata16.

15.

gerit : uidetur gerere per picturam.

terra : simile Homerus : « Terra gerit siluas horrendaque17 monstra ferarum | fluminaque et montes cumque altis opida muris ».

16. cetera nvmina rvris que continentur in rure.

cetera sicut sunt satyri et fauni qui dicuntur esse dei agrorum et hoc dicit quia nimphe dicuntur dee marine18.

17. hec supradicta ; svper scilicet super terram et mare ; celi ymagorepresentacio firmamenti.

Supra : « Ignea conuexi uis et sine pondere celi ».

18. foribvs dextris in ; totidemqve scilicet sex.

Quia sol in unius anni spacio peragrat duodecim signa.

foribus : per fores intelligitur septemtrionalis pars et australis ; in australi parte est Capricornus, in septemtrionali est19 Cancer.

19. simvlac20postquam ;Climeneia Pheton, filius Climenes

Ecce ostendit ad quid domum Solis descripsit actor, uidelicet ut ad illam quasi dignam Pheton ueniret ut melius patrem suum cognosceret. Vnde21 ita continuandum est : talis erat domus Solis ut predictum est, quo ad quem locum.

cliuo pro cliuoso, sicut pluuio pro pluuioso, uel acliuo una sit dictio, id est tortuoso limite. Vel cliuo dicit quia non audebat recte incedere propter solis claritatem22.

cliuo : respicit ad hoc quod dicturus est : « Sectus in obliqum est lato curuamine limes ».

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les visages : de même Ovide dit à propos des Sabines enlevées : « Car si leur peur était la même, les visages de la peur ne létaient pas ».

14. il sied : elles nétaient ni tout à fait semblables, ni tout à fait dissemblables.

De cette manière leau avait ses éléments.

15.

porte : sur limage on la voit porter.

la terre : de même Homère : « La terre porte des forêts et de monstrueux fauves terrifiants, des fleuves, des montagnes et des villes avec des murs élevés ».

16. les autres divinités de la campagne celles qui sont contenues dans la campagne.

les autres comme les satyres et les faunes quon appelle dieux des champs et il dit cela parce que les nymphes sont appelées des déesses marines.

17. ceci mentionné plus haut ; au-dessus cest-à-dire au-dessus de la terre et de la mer ; imagedu ciel représentation du firmament.

Voir plus haut : « La substance ignée et sans pesanteur de la voûte céleste ».

18. Sur le battant de droite ; le même nombre six.

Parce que le soleil parcourt les douze signes du zodiaque en lespace dune année.

battant : par les battants on entend la partie septentrionale et la partie méridionale ; dans la partie méridionale se trouve le Capricorne, dans la partie septentrionale le Cancer.

19.

Ici lauteur montre pourquoi il a décrit le palais du Soleil, à savoir pour que Phaéton arrivât à ce palais en quelque sorte digne de son père, pour quil pût mieux le reconnaître. Cest pourquoi il faut continuer de la manière suivante : le palais du Soleil était tel quon la décrit ci-dessus ; à ce lieu.

cliuo pour cliuoso (qui sélève en pente), tout comme pluuio pour pluuioso (pluvieux), ou acliuo ont la même signification, cest-à-dire par un sentier sinueux. Ou bien il dit cliuo parce quil nosait pas sapprocher en droite ligne à cause de léclat du soleil.

en pente se réfère à ce quil dira plus tard : « Le sentier tracé obliquement décrit une large courbe ».

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20. parentis Phebi.

dubitati parentis quia dubitabat an esset pater suus necne.

Quod inde dubitauerit aparet supra : « At tu si modo sum celesti stirpe creatus, | ede notam tanti generis ».

21. protinvs statim ;fert ille.

22. consistit Pheton ; procvl pre oculis, uel a longe23 ; propiora ferre non ualebat.

propiora : unde non est ausus accedere sicut nec Fronesis ad sedes supernas. Vnde in Anticlaudiano : « Postquam uirgo Dei solium sedesque supernas | ingrediens, uoluit noua prelibare uidendo | offendit splendor oculos24 ».

procul quia humani uultus non possunt pati diuinam claritatem.

23. lvmina solis

24. in solio sicut rex in cathedra ; claris hoc dicit ad exprimendum maiorem solis claritatem.

Dico quod ad patrem suum non audebat Pheton proximus uenire propter maximam claritatem, unde primo ponit descriptionem status Phebi dicens Phebus.

25. a dextra parte.

a dextra : ab utraque parte solis dicitur esse dies, quia dies nichil aliud est quam aer illuminatus a sole. Bonum ordinem obseruat actor quia ex aere illuminato a sole fit dies, ex diebus mensis, a mensibus annus, ab annis secula, secula enim habent horas distinctas25.

Simile Homerus : « Annorumque uices diuersaque tempora noctis, | quattuor et mundi partes, quantum Arthos ad Austrum | et quantum occasus roseo distaret ab ortu ».

purpurea : hoc dicit quia rubicundi coloris est in mane.

26. eqvalibvs quia nulla est maior quam alia.

Et hoc de horis naturalibus et artificialibus potest legi, siue de equinoctialibus tantum. Siquidem hora artificialis est duodecima pars diei artificialis uel noctis artificialis uel usualis. Naturalis hora est uicesima quarta pars diei naturalis et hec omnia recte circa solem dicuntur esse.

27. stabat ibi.

uerque nouum : hoc dicit quia per recessum solis habemus hiemem, per accessum estatem, in medio uero accessus est uer, in medio recessus 24720 du père dePhébus

du père incertain parce quil nétait pas certain quil fût ou non son père.

Le fait quil en ait douté apparaît plus haut : « Mais toi, si je suis bien né dun dieu, donne-moi la preuve dune si noble origine »

22. Il sarrête Phaéton ; procvl pre oculis (devant les yeux) ou au loin ; plus proche il ne pouvait (la) supporter.

(la lumière) plus proche : cest pourquoi il nosa pas se rapprocher, comme Phronesis non plus, des lieux supérieurs. Doù dans lAnticlaudianus : « Quand la Vierge mère de Dieu, entrant dans le royaume et les lieux supérieurs, voulut parcourir du regard les choses nouvelles, leur splendeur blessa ses yeux ».

au loin parce que le regard humain ne peut supporter la clarté divine.

23. léclat du soleil.

24. sur le trône comme un roi sur son siège ; clairs il dit cela pour exprimer limmense clarté du soleil.

Je dis que Phaéton nosait pas sapprocher plus près de son père en raison de limmense clarté, cest pourquoi il place dabord la description de la position de Phébus en disant Phébus…

25.

à droite : on dit que les jours sont disposés des deux côtés du soleil, parce que le jour nest rien dautre que lair illuminé par le soleil. Lauteur observe le bon ordre, parce que de lair illuminé par le soleil naît le jour, des jours le mois, des mois lannée, des années les siècles ; car les siècles ont des heures distinctes.

De même Homère : « La succession des années et les diverses phases de la nuit, et les quatre parties du monde, aussi loin que lOurse est éloignée du Midi et le coucher du lever rouge ».

de pourpre : il dit cela parce que le soleil le matin est de couleur rouge.

26. égales parce quaucune nest plus longue que lautre.

Cela, on peut le lire des heures naturelles et artificielles, ou seulement des équinoxiales. Sil est vrai que lheure artificielle est la douzième partie du jour artificiel ou de la nuit artificielle ou usuelle, lheure naturelle est la vingt-quatrième partie du jour naturel et on dit à juste titre que tout cela se trouve autour du soleil.

27.

le nouveau printemps : il dit cela parce que quand le soleil séloigne nous avons lhiver, quand il se rapproche lété, mais quand il est au milieu 248est autumpnus. nouum dicit quia in uere res renouantur et omnia reuirescunt, et quasi de ueteribus noua fiunt.

28. nvda hoc dicit quia nudi sunt homines in estate propter calorem ; spicea quia tunc sunt segetes.

29.

uuis quia uue uinearum ad maturitatem ducte in autumpno calcantur et fit uinum.

30. et stabat ibi ; glacialis hyems quia frigida ; hirsvta synodoche.

hirsuta dicit propter homines qui sunt hirsuti in hieme.

canos dicit quia aut nulle sunt frondes in hieme aut, si sunt, cane sunt. Vel canos dicit propter niues26.

Hec omnia dicuntur esse circa solem quia secundum minorem accessum uel maiorem uel mediocrem solis ad nos sunt iste temporum diuersitates.

31. loco per ; medivs existens ; rervm planetarum27 ; paventem propter res antea non uisas.

inde loco medius : inde ab illo loco. Supradictum est autem quod sedebat Phebus in solio ; medius loco dicit quia habito respectu ad planetas non ad signa propinquior est sol terre quam firmamento, et ideo dicit loco non spacio28. Vel medius quia inter hec omnia que dicta sunt positus. Vel medius inter planetas quia tres sunt supra solem, ut Iupiter, Saturnus, Mercurius, et tres sub sole, ut Mars, Venus, luna. Sol autem est in medio et propter hoc medius. Vel medius quia per medium zodiaci fertur sol. Alia autem, ut luna et alia, sunt in extremitatibus zodiaci et sic sol est in medio. Luna autem quandoque fertur per inferiorem partem zodiaci, quandoque per superiorem, quia habet temperatum calorem. Vel medius inter austrum et septemtrionem. Ad sciendum quod sol sit medius ecce uersus : « Mercurius lunam sequitur, Venus hunc, Venerem sol, | Mars solem sequitur, pater hunc suus et suus illum ». Vel sic uersus planetarum sunt : « Sequitur luna Saturnus Iupiter Hesus29 ».

249

de sa phase de rapprochement, cest le printemps, au milieu de sa phase déloignement, cest lautomne. nouveau, dit-il, parce quau printemps les choses se renouvellent et que tout reverdit, et les choses nouvelles naissent pour ainsi dire des anciennes.

28. nu il dit cela parce quen été les hommes sont nus à cause de la chaleur ; dépi parce quil y a les moissons à ce moment-là.

29.

les raisins parce que cest en automne quon foule les raisins des vignes parvenus à maturité et quon produit le vin.

30. et il y avait ; lhiver glacial parce quil est froid ; hirsute synecdoque.

hirsute, dit-il, parce quen hiver les hommes sont hirsutes.

blancs,dit-il, parce quil ny a pas de feuillages en hiver ou que, sil y en a, ils sont blancs. Ou bien il dit blancs à cause de la neige.

On dit que tout cela se trouve autour du soleil parce que selon que la distance du soleil par rapport à nous est plus petite, plus grande ou moyenne, il en résulte les différences des saisons.

31. effrayé à cause des choses quil navait encore jamais vues.

de là, au milieu du lieu : de là, de ce lieu. On a dit plus haut que Phébus était assis sur le trône ; au milieu du lieu, dit-il, parce que par rapport aux planètes, et non aux signes du zodiaque, le soleil est plus proche de la terre que du firmament, et cest pourquoi il dit du lieu et non pas de lespace. Ou bien au milieu, parce quil se trouve au milieu, parmi toutes les choses quon a mentionnées. Ou bien au milieu, parmi les planètes, parce que trois se trouvent au-dessus du soleil, à savoir Jupiter, Saturne, Mercure, et trois au-dessous du soleil, à savoir Mars, Vénus, la lune. Or le soleil se trouve au milieu et à cause de cela il est médian. Ou bien au milieu, parce que le soleil se déplace à travers le milieu du zodiaque. Or les autres planètes, comme la lune et dautres encore, se trouvent aux extrémités du zodiaque et le soleil est donc au milieu. Or la lune se déplace tantôt à travers la partie inférieure du zodiaque, tantôt à travers la partie supérieure, parce quelle est dune chaleur tempérée. Ou bien aumilieu entre le sud et le nord. Pour savoir que le soleil est au milieu, voici un vers : « Mercure suit la lune, Vénus celui-ci (Mercure), le soleil suit Vénus, Mars le soleil. Son père (Jupiter) suit celui-ci (Mars) ; le sien (Saturne) suit celui-là (Jupiter). » Ou bien les vers sur les planètes sont : « La séquence est : lune, Saturne, Jupiter, Hésus ».

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pauentem : simile in Anticlaudiano de frenesi : « Mentemque timore | percussit rerum nouitas ».

32. Sol Phebus ; ivvenem Phetontem.

quibus aspicit omnia : ecce quare dicet infra : « Et uirgine figis in una | quos mundo debes oculos ».

33. petisti pro petiisti.

Vidit Phebus Phetontem et ait que.

34. progenies scilicet ; Pheton o ; havt non ; inficianda deneganda.

35. ille Pheton ; o lvx existens ; pvplica communis.

36. pater ita dico si ; nominis scilicet uocandi te patrem.

pater audierat enim a matre : « Hoc te qui temperat orbem | sole satum ».

37. falsa pretendendo quod sis pater meus ; cvlpam suam ; ymagine simulacione ; celat non.

Id est si non genuit me ab alio patre quam a te.

Et si Climene celat culpam id est crimen non falsa imagine id est uera dicendo te uere esse patrem meum ; culpa siquidem fuit cum alio quam cum marito concumbere, set culpam aliquantulum redimebat quando se concubuisse cum Phebo dicebat30.

Vel sic : nec falsa Climene quasi diceret : si Climene uerum asserit quod sub falsa ymagine lusoris cum ea concubuisti, id est sub specie Meropis, quia sub specie Meropis genuit Phebus Phetontem de Climene31.

Vel sic nec32 Climene celat culpam suam sub falsa ymagine. Verbi gratia ponatur quod aliqua mulier rem habeat cum aliquo ignobili et ex eo concipiat, postea quidam nobilis eam cognoscat, ipsa celat rem quam habuit cum ignobili dicens se a nobili concepisse et sic celat rem sub falsa ymagine et hoc est nec falsa, etc.

38. pignora argumenta ; da michi ; tva vera propago tuus uerus filius.

Pignus tria significat quod innuit iste uersus : « Pignus alo, pignus redimo, do pignus amoris ».

39. credar esse ; errorem id est hanc dubitacionem que me facit errare.

251

effrayé : de même dans lAnticlaudianus à propos de la folie : « La nouveauté des choses frappe lâme deffroi ».

32. Soleil Phébus ; le jeune homme Phaéton.

avec lesquels il voit tout : voici pourquoi il dira plus bas : « Et tu fixes tes yeux – que tu dois au monde – sur une seule jeune fille ».

33.

Phébus vit Phaéton et dit quelle…

34. mon fils évidemment ; ô Phaéton.

35. il Phaéton ; ô toi qui es la lumière.

36. mon père je dis cela si ;de ce nom cest-à-dire de tappeler père.

mon père car il avait entendu de sa mère : « Tu es le fils du soleil qui règle le monde ».

37. fausse en alléguant que tu es mon père ; sa faute ; ne cache pas.

Cest-à-dire si elle ne ma pas conçu dun autre père que toi.

Et si Climène cache sa faute cest-à-dire son crime non pas sous une fausse apparence, cest-à-dire quelle dit la vérité en disant que tu es vraiment mon père, toutefois la faute fut davoir couché avec un autre que son époux, mais elle rachetait un peu sa faute, quand elle disait quelle avait couché avec Phébus.

Ou bien : Climène (ne cache pas) sous une fausse (apparence)comme sil disait : si Climène dit vrai en affirmant que tu as couché avec elle sous la fausse apparence dun comédien, cest-à-dire sous laspect de Mérops, parce que cest sous laspect de Mérops que Phébus a engendré Phaéton avec Climène.

Ou bien : et Climène ne cache pas sa faute sous une fausse apparence. Par exemple : admettons quune femme ait une aventure avec un homme de basse naissance et quelle en soit enceinte, et quensuite un homme noble couche avec elle, elle cache laventure quelle a eue avec lhomme de basse naissance en disant quelle est enceinte de lhomme noble et de cette manière elle cache laffaire sous une fausse apparence et cest ce que signifie pas fausse etc.

38. gages preuves ; donne-moi ; ton vrai rejeton ton vrai fils.

Pignus signifie trois choses, ce que le vers suivant donne à entendre : « Jélève mon enfant, je rachète avec un gage, je donne un gage damour ».

39. quon me croie être ; lillusion cest-à-dire cette hésitation qui me fait mégarer.

252

40. Ita Pheton dixerat ; at genitor set Phebus ; circvm capvt suum, circa omnem partem capitis.

Ita loqutus fuerat Pheton Phebo.

41. radios splendentes ; ivssit Phetontem.

42. amplexv dato a Phebo illi, ait ; mevs esse filius.

43. Climene mater tua.

44. qvo ut ; minvs non.

45. me tribvente tibi conferente ; promissi rei promisse ; adesto adsit.

promissis testis adesto promitto quod habebis quicquid petieris, quod ut melius credas iuro tibi per paludem infernalem.

46. ivranda et non periuranda ; palvs infernalis, scilicet Stix ; incognita sol enim non intrat infernum.

diis iuranda : simile supra : « Et Stigias iubet hoc audire paludes ». Stigem habent sibi ad iurandum superi, unde Lucanus de Tithareso qui habet originem a Stige : « Hunc fama est Stigiis manare paludibus ampnem | et capitis memorem fluuii contagia uilis | nolle pati superumque sibi seruare timorem ».

Stix enim interpretatur tristicia quam nemo mortalis audet iurare, set tantummodo dei, nec licebat illis33 periurare illam.

[ f. 12v ]

47. desierat loqui Phebus ; ille Pheton ; paternvs patris34.

48. in diem per spacium unius diei ; alipedvm id est uelocium, ac si haberent alas.

ius id est potestatem et magisterium.

Ius plura significat : « Ius lex humana, ius lex diuina uocatur, | ius aqua, ius rectum, ius dicitur esse potestas ».

49. patrem Phebum

Ita Phebus dixit quod daret quicquid peteret et iurauerat et quia stulte petierat Pheton penituit.

Ita promiserat se daturum illi regimen currus paterni35.

ter quaterque id est multociens, finitum pro infinito. Vel refertur ad animam quia, ut quidam uolunt, est irascibilis, concupiscibilis et 25340. Cest ainsi que Phaéton avait parlé ; mais son père mais Phébus ; autour de sa tête, tout autour de sa tête.

Cest ainsi que Phaéton avait parlé à Phébus.

41. les rayons resplendissants ; il ordonna à Phaéton.

42. après lavoir embrassé Phébus lui dit ; tu es mien mon fils

43. Climène ta mère

44.

45.

sois témoin de ma promesse je promets que tu auras tout ce que tu demanderas, et pour que tu me croies plus facilement je prête serment par le marais des enfers.

46. il faut jurer et ne pas se parjurer : le marais infernal, à savoir le Styx ; inconnu le Soleil en effet nentre pas dans les enfers.

sur lequel les dieux doivent jurer : de même plus haut : « Et il prend les marais du Styx à témoin de son serment ». Les dieux doivent jurer sur le Styx, doù les vers de Lucain sur Titaresos qui est originaire du Styx : « La tradition affirme que ce fleuve découle des marais stygiens ; se souvenant de sa source, dit-on, il ne veut pas souffrir le contact dune rivière banale, et garde pour lui le respect quil inspire au Ciel ».

Le Styx en effet sinterprète comme la tristesse sur laquelle aucun mortel nose jurer ; seuls les dieux le faisaient, et il ne leur était pas permis de se parjurer.

[ f. 12v ]

47. Phébus avait cessé de parler ; celui-ci Phaéton.

48. pendant un jour pendant lespace dun seul jour ; aux pieds ailés cest-à-dire rapides, comme sils avaient des ailes.

le droit cest-à-dire le pouvoir et la direction.

Iusle droit signifie plusieurs choses : « On appelle ius la loi humaine, ius la loi divine, ius leau, ius ce qui est juste, et lon dit que ius cest le pouvoir ».

49. le père Phébus.

Ainsi Phébus lui dit quil lui donnerait ce quil désirerait et il lavait juré et parce que Phaéton a fait un vœu stupide, il se repentit.

Il avait donc promis quil le laisserait conduire le char paternel.

trois fois et quatre fois cest-à-dire maintes fois, le fini pour linfini. Ou bien, cela se réfère à lâme, parce que, comme certains le veulent elle est irascible, concupiscente et douée de raison ; ou bien parce que la 254rationalis. Vel quia subiacent illi ratio, intellectus et memoria. quater autem quantum ad corpus quod constat ex quattuor elementis. Vel quattuor habito respectu ad quatuor humores de quibus omne complexionatur, scilicet melancolicum, flegmaticum, colericum, sanguineum humorem.

50. illvstre nobile, illustratum radiis.

51. tva uoce.

temeraria uox mea facta tua est id est stulta peticio tua me temerarium et improuisum promittendo probat.

Quasi diceret : stultus sum promittendo et tu petendo36.

52. non dare denegare tibi ; nate o ; negarem uel negassem37.

53. dissvadere hoc tibi ; licet licitum est michi ; tvta secura.

dissuadere licet ne tu cupias ea que poscis. Negare non possum quia iuraui, set licet.

Voluntatem habes regendi currus, set tua.

54. Pheton o ; qve talia ; viribvs tuis ; istis puerilibus et mortalibus.

55. annis tuis, quia pueriles sunt anni tui.

56. sors est mortalis ex parte matris ; non est mortale non pertinet ad mortalem38 et ideo non debes optare.

Vere munera que tu petis non sunt tuis annis conueniencia nec etiam tuis uiribus, quia sors.

mortalia hac39 de causa dicit Cato : « Cum sis mortalis que sunt mortalia cura ».

57. qvod hoc.

58. nescivs ignorans ; affectas cupis ; qvisqve deorum.

licebit id est quamuis quisque placeat sibi de potestate sua, id est superbiat : ille enim qui sibi placet superbit.

59. qvisqvam deorum ; consistere uel considere.

60. me id est preter me ; qvoqve etiam ; rector Iupiter.

Et quod nullus deorum possit currum regere ostendit per Iouem qui summus est deorum et est argumentum a maiori. Vere nullus deorum reget quoque etiam.

61. iacvlatvr iaculando emittit40.

255

raison, lintellect et la mémoire lui sont subordonnés. Or, quatre fois se réfère au corps qui est constitué de quatre éléments. Ou bien quatre se rapporte aux quatre humeurs dont tout se compose, à savoir les humeurs mélancolique, flegmatique, colérique, sanguine.

50. illustre noble, illuminé par des rayons.

51. par les tiennes par tes paroles.

sont devenues imprudentes cest-à-dire ta demande déraisonnable fait de moi par cette promesse un insensé et un irréfléchi.

Comme sil disait : Je suis insensé davoir fait cette promesse, et tu les davoir fait cette demande.

52. ne pas donner te refuser ; ô mon fils.

53. Te dissuader de faire cela.

il m est permis de dissuader cesse de désirer ce que tu réclames. Je ne puis te le refuser parce que jai juré, mais il mest permis…

Tu veux vraiment conduire le char, mais ton…

54. Ô Phaéton ; qui de telles choses ; à tes forces ; celles-ci juvéniles et mortelles

55. Ton âge, parce que tu es encore jeune.

56. ton destin est celui dun mortel du côté de ta mère ; ce nest pas mortel cela ne convient pas à un mortel et cest pourquoi tu ne dois pas désirer cela.

Vraiment, le don que tu demandes ne convient ni à ton âge ni à tes forces, parce que le destin…

mortelles cest la raison pour laquelle Caton dit : « Puisque tu es mortel, occupe-toi des choses mortelles ».

58. chacun des dieux

il sera permis cest-à-dire bien que chacun soit content de son pouvoir, cest-à-dire en tire de lorgueil : car celui qui est content de soi deviendra orgueilleux.

59. aucun des dieux

60. moi cest-à-dire sauf moi ; le souverain Jupiter.

Et il montre quaucun des dieux ne peut conduire le char en prenant lexemple de Jupiter qui est le plus grand des dieux, et cest un argument a fortiori. En vérité aucun des dieux ne le conduira, ausside même.

61. il lance il envoie en lançant.

256

62. aget non agere poterit ; hos meos ; qvid quasi diceret nichil ; habetvr uel habemus41.

63. ardva id est tendit in precipucium42 ; et et talis ; qva per ; vix cum difficultate ; recentes quamuis.

Quod sit ardua uia et prona notat uersus iste : « Incipit a summo uia prona set ardua contra ».

Sol enim in mane ascendit secundum opinionem nostram43.

ardua : dissuasio est a difficultate uie quam describit poetice, ad philosophiam tamen spectans Ouidius, unde ad subsequencium explanationem oportet dicere que sit uia ista. Primi philosophi considerauerunt solem per singulos annos per eadem loca discurrere et usque ad Cancrum ascendere, per Capricornum uero descendere, qui confingentes ibi quandam lineam intelligibilem uocauerunt uiam uel semitam, quamuis uia uel semita non sit ibi, ut si auis per eadem loca uolaret frequenter quandam lineam ibi confingeremus44 et uiam eius uocaremus. Postea super illam uiam solis considerauerunt quasdam stellas esse quas in duodecim partes diuiserunt et eas signa uocauerunt et45 per eas designatur in qua parte sui ductus46 sit sol uel debeat esse et quo tempore uel quo mense. Vnde dictum est supra : « Signaque sex foribus dextris totidemque sinistris ». Et uocantur ipsa nomine animalium ut Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libra, set nomine animalis non uocatur, que47 fit ex bracchiis Scorpionis, tamen proprie deberet Scorpio nuncupari. Deinde est Scorpio, Sagitarius, Capricornus, Aquarius dictus nomine Pincerne et Pisces. Hec signa sic ordinata sunt quod Capricornus est in uertice et extremitate torride zone uersus austrum. Post ipsum Aquarius est et ascendit ad nos, deinde Pisces et sic alii ascendendo uersus nos usque ad Cancrum, ideo dicit ardua prima uia est et subdit medio est altissima celo. Post Cancrum est Leo qui incipit descendere ad Capricornum et cetera in ordine. Ideo dicit Ouidius ultima prona uia est ad quod uidendum necessaria est spera lignea. Videamus ergo litteram ardua etc.

64. enitvntvr enitendo ascendunt ; altissima ita alta quod non potest altior esse.

257

62. il ne le conduira pas il ne pourra pas le conduire ; celui-ci le mien ; quest ce qui comme sil disait rien.

63. abrupte cest-à-dire tend vers les hauteurs ; à peine avec difficulté.

Que la route soit abrupte et en pente escarpée est noté par le vers suivant : « La route commence au point le plus haut et descend en pente mais elle remonte abruptement en face ».

Le Soleil monte le matin (dans le ciel) selon ce que nous croyons.

abrupte : il tente de le dissuader en soulignant la difficulté du parcours quOvide décrit de manière poétique, mais il se réfère à la philosophie, cest pourquoi il faut décrire ce parcours pour expliquer ce qui suit. Les premiers philosophes pensaient que le soleil traversait les mêmes lieux tous les ans et quil montait jusquau Cancer, mais descendait par le Capricorne, et ils imaginèrent une ligne intelligible et ils lappelèrent route ou chemin, bien quil ny ait là ni route ni chemin, comme si un oiseau traversait souvent les mêmes lieux et que nous imaginions quil y existe une certaine ligne et nous lappellerions sa route. Puis ils pensèrent que le long de cette route du soleil il y avait certains astres quils divisèrent en douze parties et ils les appelèrent les signes du zodiaque ; par ces signes on indique dans quelle partie de sa course le soleil se trouve ou devrait se trouver, et à quel moment ou quel mois. Cest pourquoi on dit plus haut : « Et il y a six signes du zodiaque sur le battant droit et six signes sur le battant gauche », et ils portent des noms danimaux comme le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance – qui, elle, ne porte pas un nom danimal, mais devrait proprement être appelée Scorpion, car elle est constituée des pinces du Scorpion. Après viennent le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, nommé daprès lÉchanson (des dieux), puis les Poissons. Ces constellations sont ordonnées de sorte que le Capricorne se trouve au sommet et à lextrémité de la zone torride vers le sud. Après lui vient le Verseau qui remonte vers nous, puis en montant vers nous il y a les Poissons et les autres signes jusquau Cancer, et cest pourquoi il dit le début de la route est abrupt et ajoute puis, au milieu du ciel, elle est très haute. Après le Cancer il y a le Lion qui commence à redescendre vers le Capricorne et les autres signes dans lordre. Cest pourquoi Ovide dit la fin est en pente escarpée : pour visualiser cela il faut avoir une sphère en bois. Retournons donc au texte : abrupte etc.

64. ils font des efforts ils montent en faisant des efforts ; très haute si haute quil ne peut y en avoir de plus haute.

258

altissima quia in meridie sol est altissimus.

equi equos habere dicitur Sol per quod designatur effectus planete duplex, calor scilicet quoniam tale animal calidum est, unde Virgilius in Georgicis : « Scilicet ante omnes furor est insignis equarum48, | et mentem Venus ipsa dedit » ; et uelocitas que prouenit ex calore, sicut ex frigiditate tarditas.

Graue siquidem est diluculo eniti, unde in libro de Remedio amoris : « Principio cliui noster hanelat equus49 ».

65. vnde a quo medio ; ipsi etiam50.

66. pectvs meum.

Bene dissuasoria sunt ista uerba cum dicatur michi ipsi. Sunt et phisica, quia dum est in Cancro exercet sol precipue uires suas, unde dicit fit timor etc., set quandoque a nubibus impeditur, unde dicit sepe.

Item sunt hec phisica uerba quoniam dum nubes que calorem mitigat est collecta in aere opponitur51 radiis. Dum sol est in Cancro descendens in Leonem de incendio timendum est. Vnde Lucanus : « Si seuum radiis Nemeum etc. » ; quod apparet quia tunc scintillant radii ex calore nimio, ideo poetice dicit et pauida trepidat formidine pectus.

67. vltima a Cancro ad Capricornum ; moderamine certo rectore.

ultima : uersus occidentem scilicet in uespere quando sol tendit ad occasum.

moderamine certo poetice refertur ad equorum regimen, phisice52 ad temperamentum caloris a nube habitum.

68. nvnc uel tunc53, scilicet dum teneo uiam pronam.

Quid est quod mare solis timere signatur precipicium nisi quod se ipsum totum consumeret sol si aquas non atraheret ad sui nutrimentum ? Quod faciens sol aquam tractam consumendo denudat harenas, quod sonat Lucanus dicens : « Flammiger an Tytan, ut alentes hauriat undas, | erigat Occeanum », et sic timere fingitur Thetis solis precipicium54 precipue cum descendit a Cancro, unde dicit Ouidius tunc etiam, etc.

259

très haute parce quà midi le soleil est au plus haut.

les chevaux on dit que le Soleil a des chevaux et par cela on désigne le double effet de la planète, à savoir la chaleur, puisque cet animal est ardent, doù Virgile dans les Géorgiques : « Mais cest surtout la fureur qui est le signe distinctif des cavales et cest Vénus elle-même qui la donnée » ; et la rapidité qui provient de la chaleur, tout comme la lenteur provient du froid.

Puisquil est pesant de faire des efforts à la pointe du jour, doù dans le livredes Remèdes à lAmour : « Au début de la montée notre cheval respire fortement ».

66. Mon cœur.

Ces mots sont bien dissuasifs puisquil est dit moi-même. Ils se réfèrent aussi à la nature, parce que cest quand il est dans le signe du Cancer que le soleil exerce son plus grand pouvoir, cest pourquoi il dit je meffraie etc., mais parfois il est couvert par les nuages, cest pourquoi il dit souvent…

De même, ces mots concernent la nature, parce que quand le nuage qui tempère la chaleur se rassemble dans lair, il se place devant les rayons. Quand le soleil est dans le Cancer et descend vers le Lion il faut craindre un incendie. Doù Lucain : « Si de tes rayons (tu accables) le cruel lion de Némée etc. », ce qui est manifeste parce quà ce moment-là les rayons brillent dune très grande chaleur, cest pourquoi il dit de manière poétique mon cœur tremble dune grande angoisse.

67. la dernière (partie) du Cancer jusquau Capricorne ; une maîtrise un conducteur sûr.

la dernière (partie) : à savoir vers loccident, le soir, quand le soleil descend vers le coucher.

d une maîtrise sûre il se réfère de manière poétique à la maîtrise des chevaux, mais la modération de la chaleur effectuée par le nuage se réfère à un processus naturel.

68. maintenant ou alors, à savoir quand je garde la voie escarpée.

Pourquoi dit-il que la mer craint la chute du Soleil sinon parce que le Soleil se consumerait lui-même entièrement sil nattirait à lui les eaux pour se nourrir ? De cette manière, en consumant leau attirée à lui, le soleil assèche les sables, ce que fait entendre Lucain quand il dit : « Titan porte-flammes, pour puiser londe nourricière, dresse-t-il locéan… », et ainsi on imagine que Téthys craint la chute du soleil avant tout quand il descend du Cancer, et cest pourquoi Ovide dit alors même, etc.

260

69. in preceps in precipicium ; Thetis mare ; vereri uel timere.

70. adde o Pheton, cum supradictis ; rapit raptim ducitur ; vertigine uolucione ; celvm firmamentum.

adde :item alia est dissuasio a grauitate resistendi uiolencie naturali. Occurrunt siquidem planete firmamento quia uoluuntur contrario motu contra firmamentum, scilicet ab oriente in occidentem, set impetu firmamenti cotidie accidentali motu retroferuntur, scilicet ad occasum et ad ortum. Fuit autem neccesitas ut sic planete contra firmamentum uoluerentur, quod notat Lucanus ubi dicit : « Syderibus, quecumque fugam moderantur Olimpi », quia nisi aliquid resisteret impetui firmamenti, moueret aerem uiolenter. Aer motus uiolenter moueret aquas et ipsas terras et sic nihil posset unire siue stare. Preuidens Deus ergo hec septem corpora planetarum opposuit firmamento ut aliquantulum motus uiolenciam retardarent. Hac de causa dicit magister Galterus : « Quis sidera septem | impetus oblique rapiat contraria mundo ». Quod senciens Ouidius dixit sub persona Phebi dissuadendo filium adde, etc.

71. sideraqve alta trahit a continente scilicet55 a celo, quod est uere altum ; torqvet torquendo ducit et reducit.

72. nitor quia sol non est retrogradus ; adversvm contra impetum firmamenti ; cetera a planetis.

73. impetvs Dei uoluntas uel56 firmamenti uolucio uiolenta, unde subdit et rapido contrarius euehor orbi.

74. finge o Pheton ; datos cvrrvs esse tibi ; rotatis rotantibus et uoluentibus se.

finge datos currus ponatur quod tibi dederim currus.

75. avferat uel auferret57.

Considerauerunt philosophi duas stellas esse immobiles et uocauerunt eas polos iudicantes eas esse capita illius linee que est in medio mundi58 circa quam uoluitur firmamentum que dicitur axis. Axis enim est in quadriga illud lignum circa quod uoluitur rota et sustinet eam. Caput

261

69. Thétys la mer ;

70. ajoute ô Phaéton, à ce qui a été dit ci-dessus ; en une rotation en une révolution ; le ciel le firmament.

ajoute : de même il tente de le dissuader en soulignant la difficulté de résister à la violence de la nature. Il est vrai que les planètes ont leur révolution contre le firmament, car elles se déplacent dans le sens inverse du mouvement du firmament, cest-à-dire de lorient à loccident, mais par lélan du firmament elles sont portées en arrière chaque jour par un mouvement accidentel, cest-à-dire vers le coucher et vers le lever. Car il était nécessaire que les planètes tournent ainsi à lopposé du firmament, ce que Lucain fait remarquer quand il dit : « Aux astres qui tous modèrent la fuite de lOlympe », parce que, si rien ne résistait à lélan du firmament, il entraînerait violemment lair avec lui. Lair, entraîné, entraînerait violemment les eaux et les terres et il ny aurait donc aucune possibilité dunion ou de stabilité. Dans sa prévoyance Dieu a donc opposé au firmament les sept étoiles errantes pour quelles retardent un peu la violence du mouvement. Cest pourquoi maître Gautier dit : « Quel élan entraîne les sept planètes en un mouvement oblique à contresens du monde ? ». Ovide avait cela en tête quand il parla par la bouche de Phébus qui tentait de dissuader son fils : ajoute, etc.

71. il entraîne les astres élevés du point de vue de ce qui les contient, cest-à-dire le ciel, qui est vraiment haut ; il les fait tourner il les mène et les ramène en un mouvement circulaire.

72. je mefforce parce que le soleil ne rétrograde pas ; opposé contre lélan du firmament ; les autres (astres)que les planètes.

73. lélan la volonté de Dieu ou bien la violente révolution du firmament, cest pourquoi il ajoute jaccomplis mon parcours à linverse de leur rapide circuit.

74. imagineô Phaéton ; que mon char te fût confié ; roulés roulant et se tournant.

imagine le char donné Mettons que je taie donné le char.

75. Quil nemporte ou bien nemporterait.

Les philosophes considérèrent que deux étoiles étaient immobiles et ils les appelèrent les pôles, étant davis quils étaient les extrémités de la ligne qui se trouve au milieu du monde, autour de laquelle tourne le firmament et quon appelle laxe. Dans le quadrige en effet on appelle axe le bois autour duquel tourne la roue et qui la stabilise. On appelle 262axis polus dicitur qua similitudine lineam illum axem dicas, capitales stellas polos dixerunt59. Ideo dicit poterisne rotatis etc.

forsitan alia est dissuasio per terribilitatem ferarum nominibus quarum signa nuncupata sunt et hoc est forsitan.

Bernardus : « Figit utrosque polos circaque uolubile celum | flectit et eternum uoluere stare fuit ».

76. lvcos esse ; illic in celo ; vrbes esse

77. concipias cogites ; animo in tuo ; delvbra templa ; donis oblationibus.

78. iter est ibi.

Nequaquam ibi sunt templa set iter.

per insidias id est per insidiosas formas, id est per signa que in modum ferarum sunt formata que ibi uidentur insidiari.

Bene dico quod formas et insidias ferarum id est signorum tibi quasi hostes insidencium peragrare te oportebit quia utque uiam.

79. vtqve pro quamuis ; viam debitam60 ; traharis ducaris.

utque uiam : aliud est quod61 dico tibi quod oportebit te transire per Taurum et per Sagitarium, set hoc est mirum quod dicit Phebus Phetonta transire per tot signa cum per unum diem tantum habeat regere currum solis et cum per unum gradum tantum transeat per diem, dicendum est quod hoc dicit ad terrorem. Et62 ideo dicit quod secundum oppinionem rusticorum sol facit diebus singulis cursum suum.

80. adversi tibi oppositi ; gradieris tu ibis ; Tavri illius signi.

Notandum quod super huiusmodi signorum nominibus non est admirandum. Sunt enim ignes celici set sic denominantur partes celi ut de agnicione celestium haberetur sic pocius certitudo et super hoc fidem facit Bernardus dicens : « Sidera que presens sic uel sic nominat etas, | temporis ex ortu celitus ignis erant. | Communi ne uoce rei generalis63 obherret, | que modo sunt stellis nomina fecit homo ». Et Virgilius hoc asserit dicens in Georgicis : « Nauita tum stellis numeros et nomina fecit ». Et in Anticlaudiano : « Preterea uariis stellis inscribitur 263pôle lextrémité de laxe et par analogie ils appelèrent axe cette ligne et pôles les étoiles qui se trouvent aux extrémités. Cest pourquoi il dit est-ce que tu pourrais (résister) aux révolutions etc.

peut-être il tente encore de le dissuader en soulignant le caractère terrifiant des fauves dont les signes du zodiaque portent les noms et cela commence par le mot peut-être.

Bernard : « Il fixe les deux pôles et fait tourner le ciel autour et il fit en sorte quil continue à tourner éternellement ».

76. Il y a des bois sacrés ; dans le ciel ; il y a des villes.

77. en esprit dans le tien ; il y a des villes.

78. la route est là.

Il ny a pas du tout de temples mais la route…

parmi des embûches cest-à-dire parmi des formes embusquées, cest-à-dire des signes qui ont lapparence de fauves que lon voit tendre des embûches.

Je dis bien quil te faudra passer parmi les formes embusquées des fauves, cest-à-dire des signes qui occupent le lieu comme des ennemis, parce que quoique la route…

79. la route que tu dois (prendre).

quoique la route : il y a encore une chose que je veux te dire, cest quil te faudra passer par le Taureau et le Sagittaire ; mais il est étonnant que Phébus dise à Phaéton de passer par tant de signes zodiacaux alors quil doit conduire le char du Soleil pendant un jour seulement et quil ne traverse quun seul degré par jour : il faut dire quil dit cela pour leffrayer. Et cest pourquoi il dit que, comme le croient les ignorants, le Soleil accomplit chaque jour son parcours.

80. adversaire opposé à toi ; duTaureau de ce signe.

Il faut noter que lon ne doit pas sétonner de ce genre de noms des signes zodiacaux. Ce sont évidemment des feux célestes mais les parties du ciel sont ainsi dénommées pour quon ait plus de certitude dans la connaissance des réalités célestes, et Bernard en fait foi quand il dit : « Les étoiles que notre siècle nomme dune façon ou dune autre depuis le commencement des temps étaient des feux célestes. Pour ne pas se tromper en utilisant le nom commun dune divinité générale, lhomme a conçu les noms que les étoiles portent maintenant ». Et Virgile confirme cela disant dans les Géorgiques : « Alors le marin dénombra et nomma les étoiles ». Et dans lAnticlaudianus : « En outre au palais du ciel se 264aula | celi quos uario titulauit nomine quedam | Musa poetarum ueri sub ymagine ludens ».

Tauri scilicet illius qui tulit Europam supra mare qui stellificatus fuit. Vel secundum alios de tauro illo dicit quem domuit et deuicit Hercules qui deificatus fuit.

Taurus dicitur esse pars celi quia sicut taurus est animal inter animalia forcius, ita cum sol est in eo forcior est. Et ideo tauros iubet Virgilius terram arare dicens : « Ergo age terre | pingue solum primis a mensibus anni | fortes inuertant tauri64 ».

81. Hemonios id est per Sagitarium quoddam signum ; Leonis illius signi.

Hemonios : per Sagitarium ; designatur quando Sol est in eo radios eius esse penetrabiles65. Et est opositus Geminis, unde Bernardus : « In Geminos Helene lucencia sidera fratres | tenditur Hemonii nota Sagitta senis ».

Hemoniosque arcus : Chiron cum arcu suo translatus est in celum et ipse factus signum dictus est Sagitarius ; fuit autem de Hemonia.

Leonis respicit ad naturam animalis, uel ad proprietatem solis qui tunc est uiolentus propter nimium calorem. Ideo dicit uiolenti.

Leonis Nemey quem deuicit Hercules et translatus fuit in celum, factus principale signum.

Leo siquidem uiolentum est animal in quo dum sol est sentimus eius uiolenciam et est opositus Aquario, unde Bernardus : « Obiacet Herculeo deferuentique Leoni | urceolus putei continuantis aquas66 ».

82. circvitv ab anteriori parte uersus Virginem.

seuaque : seua dicit quia dum sol est in illa celi parte tunc grauius urit nos eius calor67 et appellatur Scorpio quia huiusmodi animal perdacis est nature et est opositus Tauro, unde Bernardus : « Opositum Taurum diris aspectibus urit | Scorpio ».

[ f. 13r ]

265

trouvent inscrites différentes étoiles quune Muse de la poésie a désignées par différents noms en jouant avec des images tirées de la vérité ».

du Taureau à savoir celui qui emporta Europe au-dessus de la mer et qui fut transformé en étoile. Ou bien, selon dautres, il sagit du Taureau quHercule dompta et vainquit et qui fut déifié.

On dit que le Taureau est une constellation du ciel parce que, tout comme le taureau est un animal très fort parmi les animaux, de même quand le soleil est dans le signe du Taureau, il est plus fort. Et cest pourquoi Virgile fait labourer la terre par les taureaux quand il dit : « Que dès les premiers mois de lannée de forts taureaux retournent le sol fertile ! ».

81. hémoniens cest-à-dire par le Sagittaire, un signe du zodiaque ; du Lion de ce signe.

hémoniens par le Sagittaire ; on signale que quand le Soleil est dans ce signe ses rayons sont perçants. Et il se trouve en face des Jumeaux, doù Bernard : « Vers les frères Jumeaux dHélène, les astres lumineux, | est tendue la flèche célèbre du vieil Hémonien ».

les arcs hémoniens : Chiron fut transporté au ciel avec son arc et transformé en un signe du zodiaque appelé Sagittaire ; il était originaire dHémonie.

du Lion se réfère à la nature de lanimal, ou à la propriété du soleil qui est violent à ce moment-là à cause dune chaleur excessive. Cest pourquoi il dit violent…

du Lion de Némée, quHercule vainquit et qui fut transporté au ciel et transformé en lun des principaux signes du zodiaque.

Le lion est certes un animal violent, dont nous ressentons la violence quand le soleil se trouve dans ce signe ; et il se situe en face du Verseau, doù Bernard : « Il est opposé à Hercule et au Lion qui sattiédit, cruchon dun puits aux eaux inépuisables ».

82. une courbe du devant (du Scorpion) vers la Vierge.

et cruels : il dit cruels, parce que quand le Soleil est dans cette partie du ciel, alors sa chaleur nous brûle plus fort et elle est appelée Scorpion parce que ce genre danimal est dune nature nuisible et il est opposé au Taureau, doù Bernard : « en face du Taureau brûle le Scorpion horrible à regarder ».

[ f. 13r ]

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83. aliter alio modo ; cvrvantem quia a posteriori parte.

curuantem aliter : iterum respicit ad naturam animalis retrogradi uel ad proprietatem signi. Retrogradum dicitur signum propter solis retrogradacionem que est in estiuo solsticio.

Cancrum : estuantis est nature Cancer, quem dum sol occupat estum nobis operatur, et est oppositus Capricorno, unde Bernardus : « Estuat ambustus Cancer contraque madescit | altera solsticii linea Capra Iouis ». Ista quinque signa posuit Ouidius non sine ratione, quia huiusmodi animalia minacioris sunt nature quam cetera per que denotantur. Intencio actoris est per patrem filium a proposito dehortari quod melius facit per huiusmodi minatoria quod posse fieri ab Aristotele in Alexandreide scribitur contestari dicens : « Nam dum castra metus calcat, dum languida terror | agmina prosternit, dum corda manusque uacillant, | si grauis hortatu preceptor inebriet aures, | se timor absentat68 ».

Cancer et Scorpius duo sunt signa : Cancer ita disponitur quod implicat se infra suam regionem, Scorpius uero explicat sua brachia ultra69 suam regionem. Et hoc est quia ex brachiis Cancri et pedibus Scorpionis efficitur quoddam signum quod uocatur Libra. Vel sic et melius : dicit aliter curuantem brachia Cancrum quia ab anteriori parte curuat Scorpius brachia sua et extendit ea ultra regionem suam ita quod ex illis primis pedibus uel brachiis et pedibus Virginis fit quoddam signum quod uocatur Libra. Cancer uero a posteriori parte sua brachia curuatur et hoc est euidens quoniam animal est retrogradum. Et hoc est aliter.

84. qvadrvpedes uel quadriiuges equos, id est sub iugo quadrige existentes ; animosos audaces.

nec tibi quadrupedes : respondet obiectioni que posset ei fieri talis : si sunt ibi diuersa signa et multum michi nocua, equos ducam celeriter et ita cito transibo per ea quod michi non nocebunt. Ad quod respondet per remotionem dicens quod equos ad uoluntatem suam non poterit ducere.

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83. autrement dune autre manière ; parce que se courbant de la partie arrière.

se courbant d une autre manière : il se réfère de nouveau à la nature de lanimal qui marche à reculons ou bien à la propriété du signe du zodiaque. Il est dit rétrograde à cause du recul du Soleil qui a lieu au solstice dété.

le Cancer : le Cancer est dune nature bouillonnante : quand le soleil loccupe se produit pour nous une grande chaleur ; il est opposé au Capricorne, doù Bernard : « Le Cancer brûlé bouillonne et en face de lui transpire la Chèvre de Jupiter, lautre ligne du solstice ». Ovide a posé ces cinq signes non sans raison, parce que les animaux de ce genre sont plus menaçants par nature que les autres animaux qui désignent des signes. Lintention de lauteur est de présenter la tentative du père pour détourner son fils de son dessein, ce quil réussit mieux par ce genre de menaces, ce qui, comme on le trouve écrit dans lAlexandréide, est prouvé par le témoignage dAristote quand il dit : « En effet quand la peur écrase les places fortes, quand la terreur terrasse les troupes affaiblies, quand les cœurs et les mains tremblent, si le puissant maître emplit les oreilles dune exhortation, la crainte séloigne ».

Le Cancer et le Scorpion sont deux signes du zodiaque : le Cancer est disposé de telle sorte quil se replie en-deça de sa zone ; le Scorpion au contraire, déploie ses pinces au-delà de sa zone. Et cest parce quavec les pinces du Cancer et les pattes du Scorpion sobtient un autre signe quon appelle la Balance. Ou de cette manière et mieux : il dit que le Cancer courbe ses pinces autrement, parce que le Scorpion courbe ses pinces à partir de lavant et les déploie au-delà de sa zone, de manière quavec ses pattes avant ou pinces et les pieds de la Vierge on obtient un signe quon appelle la Balance. Le Cancer, au contraire, courbe ses pinces à partir de larrière et cest évident puisque cest un animal qui marche à reculons. Et cela commence par le mot autrement.

84. les quadrupèdes ou les chevaux en quadrige, cest-à-dire qui sont sous un attelage à quatre ; ardents hardis.

et tu ne (peux pas conduire) les quadrupèdes : il répond à une objection quon pourrait lui faire, comme : sil y a là des signes divers et très nuisibles pour moi, je conduirai les chevaux rapidement et donc je traverserai ces signes si vite quils ne me nuiront pas. À cela il répond en écartant largument et en disant quil ne pourra pas conduire les chevaux selon sa volonté.

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85. efflant extra se.

86. in promptv de facili ; vbi postquam70.

87. incalvere intus ; animi eorum ; -qve et postquam ; repvgnat contraria est.

repugnat id est repugnando paruipendit habenas.

88. at pro set ; fvnesti funeris illatiui ; sim ego.

Ita est de curru regendo, prout dico tibi, at tu.

89. nate o Pheton ; res rei exigencia ; sinit tibi permittit ; corrige emenda in melius.

90. scilicet certe ; genitvm esse.

Quod propositum suum debeat mutare, ostendit per plures rationes, scilicet.

91. timendo de te, tamquam pater.

timendo : in hoc scilicet quod timeo de te ne incurras aliquod dampnum optinendo ea que tu petis, bene patens est et manifestum quod tu sis filius meus, quia si non esses ita de te non timerem.

92.

In hoc quod timeo de te quemadmodum pater de filio, probor,probari possum, esse pater.

aspice uultus : hoc dicit ut ostendat quod facies denunciat statum mentis, unde Horacius in Poetria : « Format enim natura prius nos intus ad omnem | fortunarum habitum, iuuat aut impellit ad iram ».

93. ecce demonstrantis est ; ocvlos tuos ; vtinam posses id est uellem quod posses.

94. inserere intus ponere ; et posses ; intvs deprendere id est me71 in animo meo uidere.

inserere ut considerares molestiam meam ut ita posses meam cognoscere uoluntatem.

95. deniqve ad ultimum dico tibi ; dives quia omnes diuicie in eo sunt.

Preterea aliud est per72 quod tu potes et debes propositum tuum mutare quia denique, etc.

96. tot quantum ad numerum ; tantvs quantum ad quantitatem.

97. bonis de ; patiere patieris.

98. hoc scilicet currum ; qvod quia illud73.

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85. ils exhalent hors deux-mêmes.

87. ils sont échauffés à lintérieur ; leur courage ; et et après ; soppose est contraire.

s oppose cest-à-dire en sopposant il méprise les rênes.

88. funeste qui mène aux funérailles ; que moi je sois.

Il en est de même pour la conduite du char, comme je te le dis, mais toi…

89. mon fils ô Phaéton ; réalité lexigence de la réalité.

90. Être issu.

Quil devait changer son dessein, il le montre par plusieurs raisons, cest-à-dire…

91. en craignant pour toi, comme un père.

en craignant : cest-à-dire parce que je crains que tu ne subisses quelque préjudice en obtenant ce que tu désires, il est évident et manifeste que tu es mon fils, parce que si tu ne létais pas je ne craindrais par pour toi.

92.

En craignant pour toi comme un père pour son fils, je donne la preuve, je peux prouver que je suis ton père.

regarde mon visage : il dit cela pour montrer que le visage trahit létat dâme, doù Horace dans lArt poétique : « Car la nature nous façonne dabord intérieurement à toute espèce de situation, elle nous réjouit ou nous pousse à la colère ».

93. voici concerne celui qui est en train de faire une démonstration ; tes yeux ; si seulement tu pouvais cest-à-dire je voudrais que tu pusses.

94. et si tu pouvais ; saisir dans cest-à-dire me voir, dans mon cœur.

plonger dans pour considérer mon chagrin et pouvoir ainsi connaître ma volonté.

95. enfin je te dis à la fin ; riches parce que toutes les richesses sont dans le monde.

En outre il y a une autre raison qui peut et doit te faire changer de résolution : enfin etc.

96. tant de autant du point de vue du nombre ; aussi grand autantdu point de vue de la quantité.

97. Entre les biens

98. ceci cest-à-dire le char.

270

Dico quod tu petas aliquid de uniuersi mundi rebus et id habebis, set deprecor, id est precor ne hoc unum munus accipias uel poscas. Vel74de priuatiue tenetur, deprecor id est non precor : dixi enim tibi quod quicquid uelis eligas, set hoc unum est quod deprecor, id est non precor, nec uolo quod optineas. Vel deprecor id est ualde precor quod hoc munus non poscas, scilicet currum.

quod scilicet illud optinere est pena si uero nomine nominetur.

99. honor habere currum75 ; Pheton o.

Simile dicit Deianira : « Non honor est set honus species lesura ferentem ».

Dum ita dissuaderet Phebus, Pheton amplectebatur eum in collo ut melius impetraret, unde dicit quid mea.

100. qvid quare ; tenes o Pheton ; blandis blandientibus ; ignare o, qui nescis quod petis ; lacertis tuis.

101. dabitvr hoc quod petis76 ; stigias per ; quia ivravimvs.

Vnde supra : « Promissi testis adesto | diis iuranda palus ».

102. sapiencivs quam hucusque optauisti77.

Ita dissuadendo monuerat Phebus filium suum ne currus caperet ostendendo ei difficultatem uiarum et multa alia difficilia ad currum regendum, unde actor subiungit finierat.

103. finierat oracionem suam ; monitvs uel78genitor ; ille Pheton.

monitus potest esse accusatiuus uel nominatiuus et tunc tamen, quamuis79 monitus.

Licet eum monuisset et a proposito suo flectere debuisset, tamen.

repugnat :tractus est ab equo repugnanti freno. Vnde supra : « Ceruixque repugnat habenis ».

Simile illud de Alexandro : « Finierat Cleades, set stat sentencia regis, | propositique tenax ire permittit habenas ».

104. propositvm suum ; premit stringit et firmum tenet ; flagrat ardet ; cvpidine habendi cvrrvs.

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Je te dis de demander quelque chose parmi tous les biens du monde entier et tu lauras, mais deprecor cest-à-dire precor ne, je prie que tu nobtiennes ni ne demandes ce seul don. Ou le de marque la négation, deprecor, cest-à-dire je ne supplie pas : car je tai dit de choisir ce que tu veux, mais ce seul don est ce que je ne supplie pas, cest-à-dire que je ne prie pas, que je ne veux pas que tu obtiennes. Ou deprecor, cest-à-dire je prie très fort, que ce seul don, à savoir le char, tu ne le demandes pas.

ce qui cest-à-dire obtenir ceci, signifie recevoir une punition si on le désignait par son vrai nom.

99. un honneur avoir le char ; ô Phaéton.

De même Déjanire dit : « La beauté nest pas un honneur, mais un fardeau fait pour accabler celle qui la porte ».

Pendant que Phébus tentait de le dissuader, Phaéton entourait son cou de ses bras pour mieux arriver à ses fins, cest pourquoi Phébus dit pourquoi mes…

100. tiens-tu, ô Phaéton ; ô insensé, qui ne sais pas ce que tu demandes ; tes bras.

101. Il te sera donné ce que tu demandes ; par le Styx ; parce que nous avons juré.

Doù plus haut : « Sois témoin de ma promesse, marais, toi sur qui les dieux doivent jurer ».

102. plus sagement que les souhaits que tu as faits jusquici.

En tentant de le dissuader de la sorte Phébus avait averti son fils de ne pas prendre son char, en lui montrant les difficultés du chemin et beaucoup dautres difficultés pour conduire le char, aussi lauteur ajoute-t-il il avait terminé…

103. il avait terminé son discours ; celui-ci Phaéton.

monitus peut être un accusatif (les conseils) ou bien un nominatif et alors cependant, bien que monitus (averti).

Bien quil leût averti et quil eût dû le faire renoncer à sa résolution, cependant

résiste :il fut entraîné par le cheval qui résistait au frein. Doù plus haut : « Et sa nuque résiste aux rênes ».

Voici un mot similaire sur Alexandre : « Cléadès avait terminé, mais le roi resta ferme dans son avis et, obstiné dans résolution, il lâche les rênes à sa colère »

104. Sa résolution ; il persiste il insiste et tient ferme ; du désir davoir le char.

272

propositum premit : qui a proposito non recedit. Iste autem non recedebat unde propositum suum premebat.

Quandoquidem eum non potuit retrahere a proposito suo ergo.

105. genitor Phebus ; cvnctatvs moratus.

106. ivvenem Phetonta ; mvnera, scilicet.

currus quos dedit ei Vulcanus.

Bene dicitur Vulcanus dedisse Soli currus, quoniam Vulcanus deus est ignis, sol autem summe est igneus.

107. avrevs de auro factus ; axis qui protenditur ex transuerso ; avrea de auro uel splendens ad modum auri.

Axis est lignum illud quod figitur per rotarum meditullium.

Quia dixerat currus illos ab optimo fabro fuisse fabricatos, ideo describit eorum pulcritudinem dicens aureus etc.80

themo est lignum illud quod est ex directo cui temoni adiunguntur equi.

108. argentevs de argento factus ; ordo id est radii in ordine dispositi.

109. per ivga positi81 ; crisoliti lapides preciosi ; ex ordine secundum ordinem.

Crisoliti lapides preciosi sunt, in ordine dispositi82, a crisis quod est aurum et luceo, -es ita dicti : sunt enim aurei coloris.

Gemme radiabant in iugis que repercuciebantur a sole et sic lux geminabatur83.

Omne corpus limpidum resultat solis radio, sicut aqua, gladius, uel aliquid tale, unde infra de speculo : « Flagrant quoque lumina nimphes84 | non aliter quam cum puro nitidissimus orbe | opposita speculi refertur ymagine Phebus ».

110. repercvsso splendore geminato85 ; Phebo claritate solis.

reddebant uel radiabant id est radiando emitebant.

111. ea que erant in curru.

magnanimus : quia tam magna a patre petierat.

112. prospicit uel perspicit, diligenter aspicit ; nitido ab effectu ; patefecit aperuit ; ab ortv oriente.

273

il insiste sur sa résolution : celui qui ne renonce pas à sa résolution. Celui-ci en effet ne renonçait pas et donc il insistait sur sa résolution.

Puisquil ne pouvait le faire renoncer à sa proposition, donc

105 le père Phébus.

106. Le jeune homme Phaéton.

le char que lui avait donné Vulcain.

Il est juste de dire que Vulcain avait donné le char au Soleil, puisque Vulcain est le dieu du feu, et que le soleil est entièrement constitué de feu.

107. dor fait en or ; axe qui est placé en travers ; doré en or ou brillant comme de lor.

Laxe est la barre de bois qui est fixée au milieu des roues.

Parce quil avait dit que ce char avait était construit par le meilleur forgeron, cest pourquoi il en décrit la beauté quand il dit en or etc..

le timon est la barre de bois à laquelle on attelle directement les chevaux.

108. dargent fait en argent ; lordre cest-à-dire les rayons disposés en ordre.

109. Placés sur le joug ; des chrysolites des pierres précieuses.

Les chrysolites sont des pierres précieuses, (qui étaient) disposées en rangées ; le mot vient de chrysos qui signifie or et de luceo, - es (briller), car ils sont de la couleur de lor.

Sur le joug brillaient des pierres précieuses dont léclat était répercuté par le soleil ; et ainsi la lumière était redoublée.

Tout corps limpide fait rejaillir le rayon du soleil : ainsi leau, le glaive, ou un autre corps de ce genre, doù plus bas à propos du miroir : « Même les yeux de la nymphe flamboient tout comme quand Phébus tout resplendissant de la pureté de son disque, est reflété par limage dun miroir placé en face de lui. »

110. renvoyé léclat redoublé ; Phébus la splendeur du soleil.

renvoyaient ou bien rayonnaient cest-à-dire envoyaient en rayonnant.

111. les choses qui étaient sur le char.

magnanime : parce quil avait demandé une si grande chose à son père.

112. il regarde en avant ou il examine, il regarde attentivement ; brillant par son effet ; au lever à lorient.

274

113. pvrpvreas rubicundas ; plena patefecit ; rosarvm id est ruboris86.

Set rosarum dicit quia rosa flos est rubeus. Similiter color matutinus est rubeus.

114. diffvgivnt quantum ad nos ; cogit cogere uidetur quia posterior87 aparet.

diffugiunt : in rei ueritate stelle non fugiunt set fugere uidentur, nec possunt uideri de die quia maior claritas obfuscat minorem.

cogit id est coadunat, simile est illud : « Titire coge pecus88 ».

115. Lvcifer stella illa ; celi id est a celo in quo stat ; novissimvs ultimus ; exit exire uidetur.

celi statione nouissimus exit quia post occasum ceterarum apparet. Lucifer et Hesperus pro eadem stella habentur. Vnde dicit Stacius : « Mutato | Lucifer89 exit equo ».

116. pater Phebus90vt postquam ; celvm uel mundum ; rvbescere in ortu Aurore.

117. velvd evanescere tamquam deficere.

Bene dicit uelud euanescere quia re uera non euanescunt set uidentur sole existente.

extreme : in extrema parte sui officii existentis.

extreme dicit uel91 quia cursum suum perfecerat, uel quia post alia sidera et post Luciferum apparet.

118. Tytan id est Phebus.

Tytan : illuminans uel92 de genere Tytanum.

Horis : deabus illis pedissecis suis. Hore dicuntur esse ministre solis quia per horas diuiditur dies.

[ f. 13v ]

119. dee ille ; celeres id est celeriter ; peragvnt id est faciunt.

Vnde superius : « Animosos ignibus illis | quos in pectore habent ».

120. satvros saturatos ; presepibvs de.

Ambrosia est herba diuina succo cuius Solis equi pascuntur. Vnde infra : « Ambrosiam pro gramine habent ».

275

113.

Mais il dit de roses parce que la rose est une fleur rouge. De même la couleur du matin est rouge.

114. elles fuient par rapport à nous ; il pousse il semble pousser parce quil apparaît plus tard.

elles fuient : en vérité les étoiles ne fuient pas, mais elles semblent fuir, et elles ne peuvent être vues pendant le jour parce quune clarté plus intense obscurcit une clarté plus faible.

il pousse cest-à-dire il rassemble, comme dans ce vers : « Tityre, rassemble ton troupeau ».

115. Lucifer létoile ; du ciel cest-à-dire du ciel où il se tient.

il quitte le dernier sa position parce quil apparaît après le coucher des autres étoiles. Lucifer et Hesperus sont considérés comme la même étoile. Doù chez Stace : « Lucifer sort ayant changé de cheval ».

116. le père Phébus ; devenir rouge au lever de lAurore.

117. comme sévanouir comme disparaître.

Il est juste de dire comme sévanouir parce quen vérité les étoiles ne sévanouissent pas, mais elles semblent sévanouir quand le soleil est là.

extrême : dans la dernière partie de ce qui est sa fonction.

Il dit extrême soit parce que la lune avait terminé son parcours, soit parce quelle apparaît après les autres étoiles et après Lucifer.

118. le Titan cest-à-dire Phébus.

Titan : celui qui illumine ou bien de la famille des Titans.

aux heures : aux déesses ses suivantes. On dit que les Heures sont les servantes du Soleil parce que le jour est divisé par les heures.

[ f. 13v ]

119. Ces déesses ; rapides cest-à-dire rapidement ; accomplissent cest-à-dire exécutent.

Doù plus haut : « Ardents par le feu quils portent dans leur poitrine ».

120. Des crêches.

Lambroisie est lherbe divine, cest de son jus que sont nourris les chevaux du Soleil. Doù plus bas : « Ils paissent lambroisie en guise dherbe ».

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121. dvcvnt ad ; addvnt equis ; sonancia sonitum dancia ; frena uel lora.

Cum Hore ueloces equos adduxissent et eis frena apposuissent, tum uel tunc.

122. tvnc uel tum93 ; pater Phebus ; sacro nobis incognito ; medicamine unguento ; nati Phetontis.

123. fecit illa ora ; paciencia pacienter sustinencia ; rapide flamme flamma enim rapax est.

124. come capiti Phetontis.

radios : coronam radiantem94.

presaga : presagiencia luctum futurum. Senciebat enim in animo mortem nati sui euenire.

125. pectore sollicito propter ipsum curioso ; repetens iterum et iterum.

126. hiis ex quo aliis monitis meis parere noluisti.

Quandoquidem predictis monitis non potes parere, saltem.

127. pver uel precor95 ; parce stimvlis noli stimulare equos ; fortivs vtere loris quam stimulis, uel fortius id est ultra modum96.

128. properant equi illi ; inhibere refrenare ; volentes ire scilicet uel uolantes id est uelociter currentes.

Equos non debes stimulare quia properant.

129.

directos dicit ad differenciam zodiaci qui tortuosus dicitur et97 intelligitur esse.

quinque per arcus hac igitur ratione diuiditur mundus in quinque zonas ut sic98 appareat quam partem mundi uel cuius zone tangat ipse zodiacus et quantum : extenditur enim per latitudinem torride zone et numquam excedit fines illius circuli. Qui et ideo subdit99sectus.

nec tibi directos :quinque sunt circuli quos actor arcus appellat, philosophi uero parallellos, quorum primus articus siue septentrionalis dicitur et diuidit Arthoam plagam a nostra habitabili. Secundus solsticius estiualis qui attingit signum solticiale estiuale, Cancrum scilicet, et ille 277121. elles conduisent vers ; elles ajustent aux chevaux.

Quand les Heures avaient amené les chevaux rapides et leur avaient mis le frein, alors ou à ce moment-là…

122. le père Phébus ; sacré inconnu de nous ; médicament onguent ; du fils de Phaéton

123. il a fait le visage ; laflamme rapide car la flamme est dévorante.

124. sur la chevelure sur la tête de Phaéton.

les rayons : la couronne rayonnante.

présages : qui laissent présager la douleur future. Car il ressentait dans son cœur que la mort de son fils arrivait.

125. dans son cœur inquiet soucieux à cause de lui ; répétant encore et encore.

126. à ceux-ci du fait quaux autres de mes conseils, tu nas pas voulu obéir.

Puisque tu ne peux pas obéir aux conseils précédents, au moins

127. abstiens-toi des aiguillons naiguillonne pas les chevaux ; utilise plus les rênes que laiguillon, ou bien plus fortement cest-à-dire outre mesure.

128. ils se hâtent les chevaux ; voulant courir évidemment ou bien volant cest-à-dire courant très vite.

Tu ne dois pas piquer les chevaux de laiguillon parce quils se précipitent …

129.

droits dit-il à la différence du zodiaque dont on dit et dont on sait quil est sinueux.

par les cinq parallèles le monde est donc divisé en cinq zones pour la raison suivante : pour quon voie quelle partie du monde ou de la zone est abordée par le zodiaque et sur quelle étendue : car il sétend à travers la largeur de la zone torride et ne dépasse jamais les limites de son cercle. Et cest pourquoi il ajoute coupé

ne (conduis) pas tout droit :il y a cinq cercles appelés arcs par lauteur, mais parallèles par les philosophes ; le premier est dit arctique ou septentrional et sépare la zone arctique de la nôtre, la zone habitable. Le deuxième est le solstice dété qui aborde le signe du solstice dété, à savoir le Cancer, et

278

diuidit nostram habitabilem a torrida. Tercius dicitur equinoctialis qui tangit duo equinoctialia100, Libram et Arietem, et scindit torridam101 per medium. Quartus dicitur solticialis hiemalis quia tangit signum solticiale hyemale, scilicet Capricornum, et iste diuidit aliam habitabilem a torrida. Quintus dicitur australis siue meridionalis et diuidit aliam habitabilem ab alia inhabitabili. Et hoc uiso dicamus nec tibi directos.

Vel sic : per arcus id est non placeat tibi ire directos, scilicet oblique per zodiacum102. Quinque paralelli intellectu directi ab oriente in occidentem qui equaliter distantes quinque zonas distingunt hoc modo quod unus separat intemperatam aquilonarem a temperata ; secundus temperatam aquilonarem a torrida distinguit ; tercius diuidit torridam a temperata australi ; quartus separat intemperatam australem a temperata australi ; quintus australem temperatam ab intemperata.

uia per quinque arcus est colurus directus a septemtrionali plaga, que uia non est uia solis, quia uia directa est per quinque arcus colurorum, quam uiam non tangit sol nisi in punctis estiualibus103 et equinoctialibus, directus ab oriente in occidentem. Zodiacus enim extenditur ex transuerso per torridam cum duabus suis extremitatibus et tangit duas habitabiles, nostram scilicet et antipodum.

130. in oblicvm per zodiacum ; limes uia quedam

sectus in obliquum : ad motum firmamenti respicit, quod uoluitur de oriente in occidentem obliquando ita quod nec supra capita nostra recto modo nec naturaliter circa terram. Et hec phisica ratione probari potest quoniam si recto modo uerteretur supra capita nostra duo poli essent in lateribus terre et linea de polo ad polum lat[er]a et equa extenderetur circa quam firmamentum uoluitur et ideo dicit obliquum104.

131. fine id est extremitate.

zonarum : zodiacus totam occupat torridam et duas habitabiles, unam a septemtrione, aliam a meridie tangit, quod subiungere uidetur cum dicit polumque effugit. Et hoc notat Virgilius : « Quinque tenent celum zone quarum una corusco | semper sole rubens et torrida semper ab igne ». 279il sépare notre zone habitable de la zone torride. Le troisième est appelé équinoxial, cest celui qui aborde les deux équinoxes, La Balance et le Bélier, et qui coupe la zone torride par le milieu. Le quatrième est appelé solstice dhiver parce quil aborde le signe du solstice dhiver, à savoir le Capricorne, et celui-là sépare lautre zone habitable de la zone torride. Le cinquième est appelé austral ou méridional et sépare lautre zone habitable de lautre zone inhabitable. Et ceci étant vu, disons ne (conduis) pas tout droit

Ou bien : par les arcs cest-à-dire ne décide pas de passer tout droit, mais obliquement par le zodiaque. Les cinq parallèles sont des lignes droites virtuelles entre lorient et loccident, qui, à distance égale, séparent les cinq zones de la façon suivante : le premier sépare la zone non tempérée du nord de la zone tempérée ; le deuxième sépare la zone tempérée du nord de la zone torride ; le troisième sépare la zone torride de la zone tempérée du sud ; le quatrième sépare la zone australe non tempérée de la zone australe tempérée, le cinquième la zone australe tempérée de la zone non tempérée (sic).

la route à travers les cinq parallèles est le colure direct de la région septentrionale – route qui nest pas la route du soleil, parce que la route des colures est directe à travers les cinq cercles – route que le soleil ne touche pas, sauf aux points estivaux et équinoxiaux, directement de lorient à loccident. Car le zodiaque sétend obliquement à travers la zone torride avec ses deux extrémités et touche les deux zones habitables, à savoir la nôtre et celle des antipodes.

130. obliquement à travers le zodiaque ; sentier une voie.

tracé obliquement : cela se réfère au mouvement du firmament, qui tourne en obliquant de lorient vers loccident de sorte quil ne tourne ni de manière perpendiculaire au-dessus de nos têtes ni de manière naturelle autour de la terre. Et cela peut être démontré par une raison naturelle, car sil tournait de manière perpendiculaire au-dessus de nos têtes, les deux pôles se trouveraient sur les côtés de la terre et la ligne autour de laquelle tourne le firmament sétendrait, étendue et droite, de pôle en pôle ; cest pourquoi il dit obliquement.

131. limite cest-à-dire extrémité.

des zones : le zodiaque couvre toute la zone torride et touche les deux zones habitables, lune au nord et lautre au sud, ce que lauteur semble ajouter quand il dit il évite le pôle. Cest aussi ce que dit Virgile : « Cinq zones embrassent le ciel, lune toujours rougeoyante de léclat du soleil et toujours brûlée par son feu ». Puis il ajoute : « Une route est coupée 280Postea subiungit : « Via secta per ambas | obliquat qua se signorum uerteret ordo », et ita conueniunt Virgilius et Ouidius.

« Nunc cingunt zone, nunc signant pro regione »

zonarum : paralellorum uel torride et duarum habitabilium quarum una est a parte australi et altera a parte aquilonari et zodiacus in medio.

contentus fine : sufficit enim quod tangit duarum fines habitabilium et intercludit torridam. Vel contentus fine id est detentus : attingit enim finem duarum habitabilium tantum et que superfertur105.

132. Aqvilonibvs illis uentis ; Arcton ursam.

Arthon : septemtrionalem. Articus polus est septemtrionalis ab arthos quod est ursa, antarticus australis est ab anti quod est contra et arthos.

133. rote precedentis106.

134. eqvos equales.

135. molire para.

ne preme currum nimis inferius descendendo ad terram necmolire nimis superius ascendendo. Et quia neque ad inferiora neque ad superiora debeat tendere ostendit per incommoda que inde sequerentur dicens alcius etc.

136. egressvs tu.

137. medio per mediam uiam ; tvtissimvs iuxta illud : « medium tenuere beati ».

138. dexterior rota scilicet ; tortvm respicit ad naturam serpentis qui est tortilis.

neu te dexterior : secundum diuersam hominis positionem diuerso modo iudicatur dextera et sinistra, quia si sit homo conuersus ad orientem australis dextra est et septentrionalis pars sinistra, si ad occidentem conuersus sit econtrario, ideo non est curandum que pars dextra uel sinistra uocetur.

ad Anguem : Anguis diuidit duas Vrsas. Hoc dicit fabula. Carnobates rex Tessalie combussit templum Cereris. Ceres uero irata inmisit ei suum serpentem et eum deuorauit. Postea autem eum serpentem in celum transportauit ut uidentes illum ab iniuria deorum se abstineant, de quo serpente dicit Virgilius : « Circum perque duas in morem fulminis Arthos ». Serpens enim cum frigide nature sit calore ingruente maiores

281

entre les deux zones (habitables) par où tourne obliquement lordre des signes », et ainsi Virgile et Ovide sont-ils daccord.

« Zone est tantôt une ceinture, tantôt une région ».

des zones : des parallèles en particulier de la zone torride et des deux zones habitables dont lune est du côté austral et lautre du côte septentrional et le zodiaque est au milieu.

contentus fine (se contentant de la limite) : car il lui suffit de toucher les deux régions habitables et de comprendre la zone torride. Ou bien contenu par la limite cest-à-dire retenu : car il touche seulement la limite des deux zones habitables et de celle qui est au-dessus.

132. aux aquilons à ces vents ; Arctos lOurse.

Arctos : septentrional. Le pôle arctique est celui du nord, daprès arctos qui signifie ourse ; antarctique, austral, vient de anti qui signifie opposé et arctos.

133. de la roue de celui qui précédait.

134.

135.

n abaisse pas trop le char vers le bas en descendant vers la terre et nentreprendspas de monter trop vers le haut. Et puisquil ne doit se diriger ni vers le bas ni vers le haut, il lui montre les obstacles qui sensuivraient en disant plus haut etc.

137. au milieu par la voie médiane ; le plus sûr selon le mot : « Heureux ceux qui ont pris la voie du milieu ».

138. trop à droite à savoir la roue ; sinueux se réfère à la nature du serpent qui senroule.

ni trop à droite : selon la position différente de lhomme on juge différemment à droite et à gauche, parce que si lhomme est tourné vers le lever la partie australe est à sa droite et la partie septentrionale à sa gauche ; sil est, au contraire, tourné vers le coucher, alors il ne faut pas se soucier de ce quon appelle la partie de droite ou celle de gauche.

vers le Serpent : le Serpent sépare les deux Ourses. La fable dit ceci : Carnobates, le roi de Thessalie, brûla le temple de Cérès. Cérès, en colère, lui envoya son serpent qui le dévora. Puis elle fit placer le serpent dans le ciel pour que ceux qui le voient sabstiennent doutrager les dieux ; cest de ce serpent que Virgile dit : « Il passe à la façon dune foudre autour des deux Ourses ». Car comme le serpent est de nature froide, ses capacités de nuire sont plus grandes quand la chaleur arrive. Ou 282uires nocendi habet. Vel hoc dictum est de Esculapio qui custos est serpentis qui est uersus septemtrionalem. Vel de serpente dicit qui raptus est in celum cum Coruo et Crathere107. Et hoc est ad Anguem108.

139. neve pro non109 ; sinisterior a sinistra parte existens ; dvcat te existentem a parte australi.

ad Aram : secundum quosdam Hercules postquam terminauit duodecim labores in Olimpo monte Ioui consecrauit aram illam. Vel Romani et Hannibal secundum alios fecerunt aram110 in confinio suarum terrarum, facta confederatione inter Cartaginenses et Romanos. Illa autem translata est in celum uersus australem polum et hoc est Ara111.

Vbi sit Ara determinat Bernardus : « Vergit ad austrinum latus inclinacior Ara, | circiter Emonium signiferumque senem ».

140. fortvne dispositioni diuine.

Et quia non est securum ire neque nimis alte neque nimis demisse, inter utrumque per zodiacum rege currus.

141. ivvet te.

142. loqvor tecum ; Hesperio occidentali.

O fili mi, ego moneo te et dum loquor.

143.

humida dicit quia de nocte cadit humor.

non est mora libera non licet nobis amplius morari propter solis attractum : res enim que est frigide nature non potest de die humorem suum consumere112.

Dicit enim Lucanus : « Nocuit differre paratis ».

144. poscimvr ad officium diurnum ; fvgatis remotis113.

poscimur : a naturali temporis uicissitudine.

fugatis : quia maior claritas obfuscat minorem114.

145. corripe accipe ; manv tua115.

corripe : celeriter arripe116.

147. solidis quia nondum in aere ; nvnc adhuc.

283

bien on dit cela dEsculape, le gardien du serpent qui se trouve vers le nord. Ou bien il dit cela du serpent qui a été enlevé dans le ciel avec le Corbeau et la Coupe. Et cest vers le Serpent…

139. trop à gauche du côté gauche ; te conduise du côté austral.

vers l Autel : selon certains, Hercule, après avoir accompli les douze travaux, consacra cet autel à Jupiter sur le mont Olympe. Ou bien selon dautres les Romains et Hannibal élevèrent un autel aux frontières entre leurs terres après la conclusion du traité entre les Carthaginois et Rome. Cet autel fut transporté au ciel vers le pôle sud et cest lAutel.

Bernard précise où se trouve lAutel : « LAutel est plus incliné vers le côté sud dans le voisinage du vieux porte-étendard hémonien ».

140. à la fortune aux dispositions divines.

Et puisquil nest pas sûr daller ni trop haut, ni trop bas, dirige le char entre les deux, à travers le zodiaque.

141. quelle te vienne en aide.

142. je parle avec toi ; de lHespérie occidental.

Ô mon fils, je te donne des conseils et pendant que je parle

143.

humide, dit-il, parce que pendant la nuit tombe lhumidité.

le retard ne nous est pas permis il ne nous est pas permis de tarder plus longtemps à cause de leffet du soleil : car (sans lui) ce qui est froid par nature ne peut dissiper son humidité pendant le jour.

Lucain dit en effet : « Il est nuisible de différer quand on est prêt ».

144. nous sommes appelés à notre devoir quotidien ; mis en fuite éloignés.

nous sommes appelés : par les successions naturelles du temps.

mis en fuite : parce quune clarté plus intense obscurcit une clarté plus faible.

145. saisis prends ; en main la tienne.

saisis : attrape vite.

147. ferme parce que non encore dans lair ; maintenant encore.

284

148. male ad malum tuum si non bene rexeris.

149. sine tu permitte

Simile infra : « Per quem uidet omnia tellus117 ».

150. ivvenili agili et forti ; cvrrvm solis.

Ita monuit Phebus cum his dictis, ille scilicet Pheton.

151. svper currum ; datas uel leues, sibi ; habenas equorum.

152. ille uel inde ; parenti suo.

Dum ita Pheton de mandato patris ascenderet currum solis et gauderet de regimine sibi dato, interea.

inuito quia nollet habere huius grates.

Dixerat enim pater : « Corripe lora manu », ille autem gaudet.

153. volvcres ueloces ; Pyrovs Eovs et Ethon nomina sunt equorum solis.

interea : quattuor sunt proprietates solis a quibus denominati sunt quattuor equi Solis qui eius currum dicuntur trahere. Pyrous enim dicitur primus a pir quod est ignis et est iste primus Solis equus quia sol summo mane igneus est et rubeus. Eous dicitur ab eoos quod est claritas, secundus solis equus, quia ad horam terciam clarior est quam in aliqua alia hora diei. Tertius dicitur Ethon quod interpretatur ardens, quia sol in meridie summe est calidus. Quartus autem dicitur Flegron quod interpretatur tepens et est ultimus equus : sol enim sero tepidus est.

[ f. 14r ]

155. flamigeris uel fumificis ; repagvla obstacula sua.

Simile dicit Lucanus in comparatione qua ostenditur accensus ad pugnandum Cesar oratione Curionis ubi dicit : « Accenditque ducem, quantum clamore iuuatur | Eleus sonipes, quamuis iam carcere clauso | emineat foribus pronusque repagula pulset ».

156. qve repagula ; Thetis mare ; nepotis Phetontis.

Thetis mater erat Clymenes, matris Phetontis. Thetis est mare, unde dies secundum simplicem oppinionem exire putatur in mane, dicente Virgilio in quarto Eneydos : « Occeanum interea surgens Aurora reliquit ».

285

148. mal pour ton malheur si tu ne conduis pas bien.

149.

De même plus bas : « Grâce à qui la terre voit tout ».

150. jeune agile et fort ; le char du Soleil.

Ainsi Phébus la averti par ces mots ; celui-ci cest-à-dire Phaéton…

151. sur le char ; données à luiou légères pour lui ; les rênes des chevaux.

152. À son père.

Ainsi comme Phaéton, sur la demande de son père, montait sur le char du Soleil et se réjouissait quil lui en ait accordé la conduite, pendant ce temps…

à contre-cœur parce quil voudrait ne pas recevoir ses remerciements.

Car le père avait dit « saisis les rênes », et lui, il se réjouit.

153. ailés rapides ; Pyroüs Éoüs et Éthon : ce sont les noms des chevaux du Soleil.

pendant ce temps : Le soleil a quatre propriétés daprès lesquelles on a nommé les quatre chevaux du Soleil, qui, dit-on, tirent son char. Le premier est appelé Piroüs daprès pir, qui signifie feu, et il est le premier cheval du Soleil, parce que le soleil au lever du jour est enflammé et rouge. Éoüs tire son nom d’‘eoos qui signifie clarté, cest le deuxième cheval du Soleil, parce quà la troisième heure le soleil est plus clair quaux autres heures du jour. Le troisième est nommé Éthon ce qui signifie brûlant, parce que le Soleil à midi est extrêmement chaud. Le quatrième est nommé Phlégon, ce qui signifie tiède, et il est le dernier cheval : car le soir le soleil est tiède.

[ f. 14r ]

155. les barrières qui leur font obstacle.

De même Lucain, pour montrer lardeur au combat de César, utilise une comparaison dans le discours de Curion, lorsquil dit : « (Le discours) enflamme le chef, autant que les cris excitent le coursier éléen qui, dans les stalles fermées appuie déjà sur les portes et se penche sur les barrières pour les écarter. »

156. celles-ci les barrières : Téthys la mer ; de son petit-fils de Phaéton.

Téthys était la mère de Clymène, la mère de Phaéton. Téthys est la mer, parce que selon une croyance naïve on pense que le jour en sort le matin, comme le dit Virgile dans le quatrième livre de lÉnéide : « Cependant 286Quod ideo fingitur propter aera precipue humidum de nocte, unde supra : « Positas in littore metas humida nox tetigit118 ».

157. reppvlit remouit ; facta est copia ad libitum, currunt per mundum ; mvndi uel celi.

158. corripvere equi illi.

corripuere celeriter cum impetu egressi sunt119.

159. obstantes sibi ; scindvnt diuidunt.

160. hiisdem scilicet de oriente unde supra : « Eurus ad Auroram, etc. » ; Evros flatus Euri.

161. pondvs currus ; nec qvod et erat tale quod non cognoscere possent.

Omnimoda120 obstacula cum impetu suo scindebant quadrupedes, setleue.

162. solita assueta ; gravitate ponderositate.

Continuatio : uere non erat tale pondus quod Solis equi possunt cognoscere, quia ut.

163. vtqve sicut ; labant titubant ; cvrve epiteton est ; sine pondere non habentes iustum pondus.

utque labant naues ostendit actor per similitudinem sumptam a naue quomodo titubando ducebatur currus per aera.

164. nimia levitate propter.

165. sic tali modo ; honere propter.

166. svccvtitvr sursum quatitur, id est eleuatur et impellitur ; inani uacuo.

167. simvlac postquam.

quod simulac sensere scilicet currum esse uacuum.

De quo supra : « Sectus in obliquum lato curuamine limes » ; et infra : « Manifesta rote uestigia cernes ».

168. qvadriivgi uel quadrupedes ; nec qvo privs ordine currebant eo.

quadriiugi quia quattuor sub iugo existunt.

169. ipse Pheton ; qva parte ; commissas sibi traditas ; flectat flectere debeat.

Quamuis descripserit eam121 ei pater dicens : « Nec tibi directos, etc. ».

170. qva parte ; imperat imperare potest ; illis equis.

287

lAurore se levant a quitté lOcéan ». On imagine cela parce que lair est particulièrement humide pendant la nuit, doù plus haut : « La nuit humide a touché les bornes placées sur le rivage ».

157. a donné la possibilité à volonté ils courent par le monde.

158. ils prirent leur essor les chevaux.

ils prirent leur essor, ils sortirent rapidement et avec impétuosité.

159. qui font obstacle à eux ; ils fendent ils séparent.

160. des mêmes cest-à-direde lorient, doù plus haut : « LEurus va vers lAurore, etc. » ; Eurus le souffle de lEurus.

161. le poids du char ; ne pas celui-ci nétait pas le même de sorte quils ne pouvaient pas le reconnaître.

Les quadrupèdes fendaient dans leur élan tout ce qui leur faisait obstacle, maisléger…

162.

La suite : ce nétait pas le poids que les chevaux du Soleil peuvent reconnaître, parce que comme…

163. recourbés épithète ; sans charge nayant pas le poids juste.

et comme les navires vacillent lauteur montre en prenant lanalogie du navire comment le char était conduit à travers les airs en vacillant.

164. par leur trop grande légèreté à cause de.

165. par la charge à cause de.

166. il est secoué par-dessous il est poussé vers le haut, cest-à-dire il est soulevé et ébranlé.

167.

dès qu ils l ont remarqué à savoir que le char était vide.

De cela, voir plus haut : « Le chemin, tracé obliquement, décrit une large courbe », et plus bas : « tu verras les traces apparentes des roues ».

168. non pas dans le même ordre quavant ils y couraient.

quadrige parce quil y a quatre chevaux sous le joug.

169. celui-ci Phaéton ; confiés donnés à lui ; dirige devrait diriger.

Bien que le père lui ait décrit la route en disant : « Ne va pas tout droit, etc. ».

288

171. tvnc primvm cum Phebus uagaretur ; radiis solis ; Triones ille stelle.

Videtur quod male dicat gelidi cum omnes stelle que sunt in celo sunt ignee nature et omne firmamentum ; ad hoc dicit quod gelidi sunt respectu solis uel gelidi dicit122 propter gelidam regionem supra quam consistunt.

Triones sunt quedam stelle in septentrionali parte et sunt septem et disponuntur ad modum plaustri nec tendunt ad occasum secundum situm nostre spere.

Respicit ad hoc quod infra dicturus est de Paraside mutata in ursam quam Iuno postulat a diis marinis non recipi in mare, unde infra « At uos si lese tangit contemptus alumpne | gurgite ceruleo septem prohibete Triones ».

173. glaciali frigido, septemtrionali scilicet.

Serpens diuidit duas Vrsas, unam scilicet accingit cauda, aliam capite, unde alibi habemus : « Circum perque duas etc. ».

174. frigore frigido ueneno123.

frigore pigra : uenenum naturaliter est frigidum, set quando infunditur humano corpori calescit et sic tangit phisicam. De isto Serpente dicit supra : « Neu te dexterior etc. », et infra : « Tantoque est corpore quanto | si totum spectes geminas qui separat Arthos ».

176. qvoqve similiter ; tvrbatvm propter calorem ; memorant homines.

Bootes est minor Vrsa que est custos plaustri qui et Arthophilax dicitur, quasi amans ursam : adeo enim amare uidetur quod non uidetur uenire ad occasum, de quo Bernardus : « Antipodes etc. ».

177.

tardus est quia non tendit ad occasum.

Re uera non uadunt ad occasum quia est signum iuxta polum circa quem uoluitur firmamentum et supra tumorem terre quod non possit eas nobis auferre ut alias stellas que sub tumore eius sunt. Et hoc multiplex actoritas asserit. Virgilius dicit : « Hic uertex nobis semper sublimis,

289

171. alors pour la première fois comme Phébus124 errait par-ci par-là ; les rayons du soleil ; le Septentrion les étoiles.

Il semble quil ait tort de dire gelées puisque toutes les étoiles qui sont dans le ciel et tout le firmament sont dune nature ignée ; à cela il répond quelles sont gelées par rapport au soleil ou bien il dit gelées en raison de la région glaciale au-dessus de laquelle elles se trouvent.

les étoiles du Septentrion sont des étoiles de la région septentrionale et ce sont sept étoiles disposées à la manière dun chariot et, par rapport à la position de notre sphère, elles ne penchent pas vers le couchant.

Il se réfère à ce quil dira plus bas de la nymphe de Parrhasie, transformée en ourse ; Junon demanda aux divinités marines de ne pas laccueillir dans la mer, comme on le lit plus bas : « Mais, vous, si vous êtes touchés par linjure infligée à celle que vous avez nourrie, interdisez aux étoiles du Septentrion laccès de labîme bleu ».

173. glacial froid, cest-à-dire du nord.

le Serpent sépare les deux Ourses, il entoure lune de la queue, lautre de la tête, doù nous lisons ailleurs : « Autour et entre les deux, etc. ».

174. par le froid par le venin glacé.

engourdi par le froid : le venin est naturellement glacé, mais quand il pénètre dans le corps humain il se réchauffe, et cela concerne donc la nature. De ce Serpent il dit plus haut : « Ni trop à droite etc. » et plus bas : « Dont le corps, si lon regarde le serpent tout entier, est aussi grand que celui du serpent qui sépare les deux Ourses ».

176. troublé à cause de la chaleur ; ils rappellent les hommes.

Le Bouvier est la petite Ourse qui est le gardien du Chariot quon appelle également Arctophylax, pour ainsi dire qui aime lourse : il semble laimer au point quon ne le voit pas venir au couchant, ce dont Bernard dit : « Les antipodes etc. ».

177.

Il est lent parce quil ne va pas au couchant.

En vérité les étoiles de lOurse ne vont pas au couchant, parce que cest une constellation proche du pôle autour duquel tourne le firmament et située au-dessus du renflement de la terre qui ne peut nous les enlever comme les autres étoiles qui sont au-dessous du renflement. Et cela de nombreuses autorités nous le confirment. Virgile dit : « Ici le pôle est 290at illum | sub pedibus Stix atra uidet ». Et Bernardus : « Antipodesque suos etc. ». Lucanus : « Axis inocciduus gemina clarissimus Artho ». Virgilius in Georgicis : « Arthos Occeani metuentes equore mergi ». Ouidius infra in hoc opere : « Ad Arthos | equoris expertes spectat Boreamque Pelorus ». Dicendum est igitur tantis actoritatibus quod non occidunt signa septemtrionalia cum determinacione tamen scilicet secundum situm nostrum et hoc propter breuitatem circuli qui non amplectitur terram, unde infra in opere isto : « Vbi circulus axem | ultimus extremum spacioque breuissimus ambit ». Secundum uero rectam speram omnia constat occidere, quod innuit Virgilius dicens quando debet fieri satio uicie et phaseli in hunc modum : « Si uero uiciamque seres uilemque phaselum » « haut obscura cadens mittet tibi signa Bootes » : ergo cadit. Lucanus : « Tunc furor extremos Horestas | Carmanosque duces, quorum iam flexus in Austrum | ether non totam mergi tamen aspicit Arthon etc. » : ergo iungitur. Ouidius in opere Tristium : « Tingitur Occeano custos Erimantidos Vrse | equoreasque suo sidere turbat aquas ». Et in libro Fastorum ubi dicit : « Quis uetat et stellas etc.125 ».

Ita calefiebant signa celestia et etiam126 stelle et ut.

178. vt postquam ; vero certe.

179. infelix quia moriturus.

180. svbito ueniente ; genva sua ; timore propter timorem.

palluit id est timuit : ex timore enim sequitur pallor unde ponit consequens pro antecedenti.

181. ocvlis illius ; per tantvm lvmen tantum lumen quantum habebat sol127.

182. paternos Phebi patris sui.

183. genvs suum ; piget illum ; valvisse optinuisse illud quod petebat.

184. Meropis filius suple128 ; fertvr Pheton ; acta agitata et depulsa.

Merops fuit maritus Climenes, pater Phetontis putatiuus.

185. pinvs nauis ; cvi naui ; remisit propter incommodum apparens.

291

toujours au-dessus de nos têtes, mais là, au-dessous de nos pieds, cest le Styx noir qui le voit ». Et Bernard : « Et ses antipodes etc. ». Lucain : « Laxe qui ne se couche jamais, que fait resplendir la double constellation de lOurse ». Virgile dans les Géorgiques : « Les Ourses qui craignent de se tremper dans la plaine liquide de lOcéan ». Ovide plus bas dans louvrage présent : « Le Pélore regarde vers les Ourses, qui jamais ne plongent dans les ondes de la mer, et vers le vent du nord ». Donc, de si grandes autorités doivent déclarer que les constellations septentrionales ne se couchent jamais, en spécifiant cependant que cest en raison de notre position, et cela à cause de létroitesse du cercle qui nentoure pas la terre, doù plus loin dans louvrage présent : « Là où le dernier cercle, celui dont le circuit est le plus étroit, entoure lextrémité de laxe ». Mais en vérité il est clair que, au regard de la vraie sphère, toutes les étoiles se couchent, ce quindique Virgile quand il dit à quel moment il faut semer la vesce et la faséole en ces termes : « Mais si tu sèmes la vesce et la vile faséole », « le coucher du Bouvier tenverra des signes sans ambiguïté » : donc il se couche. Lucain : « Alors la fureur [] (agita) les Oreste lointains et les chefs Carmaniens dont léther déjà tourné vers lAuster voit, cependant, plonger la Grande Ourse, mais non toute entière », donc il rejoint le couchant. Ovide dans les Tristes : « Le gardien de lOurse dÉrymanthe plonge dans lOcéan et par son astre trouble les plaines marines », et dans le livre des Fastes : « Qui refuserait que (je décrive) les étoiles… ».

Donc, les signes du ciel se réchauffaient et les étoiles également et quand…

179. malheureux parce quil allait mourir.

180. soudain arrivant ; ses genoux ; de peur à cause de la peur.

il pâlit cest-à-dire il eut peur : la pâleur vient de la peur, cest pourquoi il place le conséquent pour lantécédent.

181. à ses yeux ; par une si grande lumière une lumière aussi forte que celle du soleil.

182. paternels de Phébus, son père.

183. Son origine ; celui-ci regrette ; davoir gagné davoir obtenu ce quil avait demandé.

184. de Mérops ajoute le fils ; il est emporté Phaéton ; poussé agité et chassé.

Mérops était lépoux de Climène, le père présumé de Phaéton.

185. lepin lenavire ; auquel au navire ; il laissa aller en raison du malheur évident.

292

pinus id est nauis de pinu facta : materiam ponit pro materiato.

186. frena gubernacula ; rector nauita ; ventis uel uotis.

uotis quia nil agit ibi artificio, set uota sua sufficiunt illi pro uita sua saluanda. Vel uentis, dispositioni uentorum.

uotis : precibus factis ad deos.

reliquit : ita solet fieri ex timore, quod innuit Lucanus dicens : « Artis opus uicere metus nescitque magister | quam frangat cui cedat aque ».

187. faciat Pheton ; terga sua.

Ita pigebat eum currum solis ascendisse et quid.

188. ocvlos suos ; animo suo ; vtrvmqve relictum et non relictum.

plus est id est pars illa quam transierat minor erat quam illa quam transiturus erat.

189. modo aliquando ; fatvm fatatum.

190. prospicit Pheton ; occasvs occidentem ; interdvm aliquando ; ortvs orientem.

[ f. 14v ]

191. ignarvs id est nesciens ; frena equis ; remittit relaxat129.

192. retinere equos130 ; eqvorvm Solis.

193. vario uarie depicto ; passim communiter ; miracvla monstra.

194. trepidvs uidendo ; simvlacra ymagines.

ferarum id est signorum ferarum formas habencium, sicut ymaginem Scorpii et Leonis et aliorum signorum.

195. locvs quidam in celo ; vbi in quo loco ; brachia sua ; concavat curuat.

Hic autem exponit quare dixerat supra : « Seuaque circuitu curuantem brachia longo | Scorpion ». Et hoc est est locus. Vel ita modo describit actor miracula que uidit Pheton et in quo loco maximum habuit timorem.

196. Scorpivs signum illud, uel Scorpion131.

Hic Scorpius, huius Scorpii, accusatiuus hunc Scorpium uel -pion, sicut Esacum uel Esacon. Vel Scorpio, -ionis, accusatiuus Scorpionem uel -na.

197. porrigit extendit ; membra sua.

293

le pin cest-à-dire le navire fait en pin : il emploie le matériau pour lobjet fabriqué.

186. les rênes le gouvernail ; le maître le navigateur ; aux vents ou bien aux vœux.

aux vœux parce quil ne peut rien y faire avec son art : il se contente de ses vœux pour sauver sa vie. Ou bien aux vents, à la configuration des vents.

aux vœux : aux prières adressées aux dieux.

il laissa : cest ce qui se passe dordinaire sous leffet de la peur, ce que Lucain donne à entendre par ces mots : « La peur lemporta sur le travail de lart et le maître ne sait pas quelle vague briser, à laquelle céder ».

187. pourrait faire Phaéton ; le dos le sien.

Ainsi regrettait-il dêtre monté sur le char du Soleil et quest-ce que…

188. ses yeux ; dans sa pensée ; les deux ce quil a laissé derrière lui et ce qui reste.

il y en a plus cest-à-dire la partie quil avait traversée était plus petite que celle quil devait encore traverser.

189. tantôt parfois ; destin ce qui est prédit.

190. il regarde en avant Phaéton ; le couchant loccident ; de temps en temps parfois ; le levant lorient.

[ f. 14v ]

191. ignorant cest-à-dire ne sachant pas ; les rênes des chevaux.

192. retenir les chevaux ; des chevaux du Soleil

193. bigarré peint de diverses couleurs ; de tous côtés en commun.

194. tremblant en voyant ; fantômes images.

des bêtes sauvages cest-à-dire des signes qui ont la forme de bêtes sauvages, comme les images du Scorpion et du Lion et dautres signes.

195. Un certain lieu dans le ciel ; en ce lieu ; ses Bras ; il forme un creux il courbe.

Ici, il explique pourquoi il avait dit plus haut : « Et le Scorpion courbant ses horribles pinces en une large courbe », et cela cest il y a un lieu… Ou bien ainsi, maintenant lauteur décrit les prodiges que vit Phaéton et en quel lieu il eut la plus grande peur.

196. le scorpion ce signe.

Scorpius, -ii, masculin, accusatif : Scorpium ou -pion, comme Exacum (centaurée) ou Exacon. Ou bien Scorpio, -nis, accusatif : Scorpionem ou -na.

197. il allonge il étend ; ses membres.

294

duorum : bene disposuit signum illud quod dicitur Libra, set quare attribuantur huius nomina diuersa consulatis Anticlaudianum ubi legitur : « Hic ardet Cancer, urit Leo, Virgo resultat, | equat Libra diem, crudescit Scorpius, alget | Chiron, Capra riget, diffunditur Vrna, madescunt | Pisces, exultat Aries illa gerendo | ueris, preradiat Taurus Geminique Lacones132 ».

198. hvnc Scorpion ; pver Pheton ; vt postquam.

199. cvspide curuato aculeo quia cauda habet ad modum aculei133.

uulnera minitantem : respicit ad naturam animalis, quia Scorpius habet aculeum in cauda cum quo pungit.

200. mentis inops stupefactus ; gelida ab effectu ; formidine timore ; lora equis ; remisit relaxauit.

gelida ab effectu quia timor humano cordi insitus ipsum frigidum reddit.

201. qve lora ; svmmo in summitate dorsi sui ; sensere equi ; tergo suo.

202. expativntvr extra spacium consuetum uagantur.

203. ignote sibi ; impetvs impetuosa uoluntas eorum ; egit impulit eos.

204. hac in parte ; lege ordine.

Et sic notat quod quedam stelle sunt fixe, quedam autem erratice134.

205. incvrsant equi frequenter currunt.

206. modo aliquando ; svmma summitatem celi ; modo aliquando ; per decliva per decliuas partes aeris.

per decliua hic et hec decliuis et hoc decliue dicitur, et decliuus, -ua, -uum et inde decliua.

207. precipites in precipicium ducentes ; propiore propinquiore.

feruntur : sic notatur deperire, quod dixerat pater admonendo : « Vtque ferant equos et celum et terra calores | nec preme nec summum molire per aera currum ».

208. svis equis ; fraternos solares.

209. ambvsta coronata135, circum usta.

295

des deux : il a donné la position exacte de ce signe quon appelle la Balance, mais pour savoir pourquoi on attribue ces différents noms à ce signe, consultez lAnticlaudianus où on lit : « Ici le Cancer brûle, le Lion est en feu, la Vierge rejaillit, la Balance équilibre le jour, le Scorpion commence à être cruel, le Sagittaire a froid, le Capricorne est raide, les urnes (du Verseau) se déversent, les Poissons se mouillent, le Bélier bondit en apportant les choses du printemps, le Taureau brille ainsi que les Gémeaux lacédémoniens ».

198. celui-ci le Scorpion ; le garçon Phaéton.

199. avec son dard avec son aiguillon crochu parce quil a une queue en forme daiguillon.

menaçant de blesser : se réfère à la nature de lanimal, parce que le Scorpion possède sur la queue un aiguillon avec lequel il pique.

200. privé desprit frappé de stupeur ; gelé par leffet ; par leffroi par la peur ; les rênes des chevaux ; il laissa il relâcha.

glacé par leffet, parce que la peur semée dans le cœur humain le rend glacé.

201. celles-ci les rênes ; au plus haut point au sommet de leur dos ; les chevaux ont senti ; sur leur croupe.

202. ils errent ils vont çà et là en dehors de leur carrière habituelle.

203. inconnu pour lui ; lélan leur volonté impétueuse ; chasse les pousse.

204. Dans cette partie ; loi règle.

Et de cette manière il indique que certaines étoiles sont fixes, alors que dautres sont errantes.

205. ils percutent les chevaux souvent semballent.

206. tantôt parfois ; les hauteurs le sommet du ciel ; tantôt parfois ; par des pentes à travers des parties de lair en pente.

per decliva ( par des pentes) on dit au masculin et féminin decliuis, au neutre decliue, et decliuus, -ua, -uum, et de là decliua.

207. précipités conduisant dans un précipice ; plus près plusrapproché.

ils sont portés : de cette manière on dit quil était perdu, parce que son père lavait averti en disant : « Pour que le ciel et la terre reçoivent une chaleur égale ne conduis le char ni trop vers le bas ni trop haut vers les airs ».

208. ses chevaux ; de son frère du Soleil.

209. brûlées autour couronnées, brûlées sur le pourtour.

296

210. corripitvr accenditur ; altissima magis alta ; tellvs bene dicitur tellus a tollendo.

211. fissapropter calorem ; agit ducit136 ; svccis aret ademptis desiccatur tellus humoribus subtractis.

212. pabvla id est herbe uel loca herbosa137 ; frondibvs suis.

canescunt : albent propter nimium calorem.

213. materiam id est causam ; arida quia sicca138.

arida quanto enim magis arida erat tanto cicius ardebat.

214. parva id est conquerendo dico parua.

parua : dicendo quod arbores et segetes urebantur quia magne.

215.

Gentes sunt prouinciarum, populi uero ciuitatum.

217. Athos mons ; Tavrvsqve Cilix filius Agenoris ibi sepultus, « tribuitque uocabula monti ».

Taurus Cylix mons est Cilicie139 a Cilice filio Agenoris ibi sepulto.

Molus mons est Sardinie.

Molus mons est sacratus Bacho propter uineta bona.

Oethe : Tracie mons in quo Hercules camisia intoxicata combustus interiit.

218. Yde Troie silua140.

219.

Elycon ibi141 Muse inhabitant, unde infra : « Virgineumque Elicona petit quo monte potita | constitit et doctas sic est affata sorores ».

Hemus mons est qui diuidit Macedoniam a Tessalia, dictus Oeagrius a patre Orphei. nondum non tunc sed postea.

220. Ethna mons Sicilie.

geminatis ignibus quia ibi est ignis perpetuus, modo autem alius superueniebat, unde geminabatur.

221. Parnassvs mons in Aonia ; Erix in Sardinia ; Cinctvs in Delo ; Otrix in Tessalia.

297

210. est saisie est embrasée ; le plus haut très haut ; la terre on dit tellus, de tollendo (en levant).

211. fendueà cause de la chaleur ; sans sucs elle est sèche privée dhumidité la terre asséchée.

212. les pâturages cest-à-dire les herbes ou les lieux herbeux ; ses feuillages.

blanchissent : ils sont blancs en raison de la trop grande chaleur.

213. la matière cest-à-dire la cause ; aride parce que sèche.

aride plus elle était desséchée plus vite elle brûlait.

214. de peu de chose cest-à-dire en me plaignant je parle de peu de chose.

de peu de choses : en disant que les arbres et les moissons brûlaient parce que de grandes…

215.

Les nations sont les habitants des provinces, les peuples ceux des villes.

217. Le mont Athos ; et le Tavrvs de Cilicie le fils dAgénor y est enterré, « et il a donné son nom à la montagne ».

le Taurus de Cilicie est une montagne de Cilicie daprès Cilix, le fils dAgénor qui y est enterré.

le Tmolus est une montagne de Sardaigne.

le Tmolus est une montagne consacrée à Bacchus à cause de ses bons vignobles.

l Œta est une montagne de Thrace sur laquelle Hercule est mort brûlé par une chemise empoisonnée.

218. lIda une forêt de Troie.

219.

l Hélicon les muses y habitent, doù plus bas : « elle gagne lHélicon virginal ; ayant pris position sur cette montagne, elle sy arrêta et sadressa à ses doctes sœurs ».

l Hémus est une montagne qui sépare la Macédoine de la Thessalie, elle est nommée dŒagre daprès le père dOrphée. pas encore non à ce moment-là mais ensuite.

220. lEtna une montagne de Sicile.

les feux redoublés parce quil y a là un feu perpétuel, mais à ce moment-là un autre feu sy ajoutait, donc il était redoublé.

221. le Parnasse une montagne de lAonie ; lÉryx en Sardaigne ; leCynthe à Délos ; lOthrys en Thessalie.

298

biceps propter duas eleuaciones, scilicet Eliconem et Citeronem.

Erix ab Erice filio Veneris ibi sepulto.

Cinthus a quo Cinthia id est Diana.

222. tandem tunc primum ; Rodope mons Tracie ; Mynasque mons in Asia.

Rodope : ubi sunt niues perpetue, set tunc resolute fuerunt propter calorem.

223. Dindima promontoria ; Mycale insula142 ; sacra Bachi ; Cytheron mons Thebanus.

Cytheron unde infra : « Vbi natus facienda ad sacra Cytheron | cantibus et clara baccantum uoce sonabat ».

224. non prosvnt nichil proficiunt143 ; Cavcasvs in Asia mons ille.

Sitia regio est uersus Aquilonem frigidissima.

225. Ossa Thessalici sunt montes ; Olimpvs mons.

226. aerie alte ; Apenninvs mons Italie.

nubifer : qui ita est altus quod nubes ferre uidetur144, qui diuidit Pannoniam ab Ytalia.

aerie usque ad145 aera eleuate, mons inter Galliam et Ytaliam.

227. tvnc uel tum ; vero certe ; orbem mundum.

[ f. 15r ]

228. nec pro non ; svstinet sustinere potest ; estvs calores.

Ita montes et omnia solis proximitate nimia comburebantur.

229. ferventes calentes ; avras hanelitus.

feruentesque uere tantos estus sustinere non poterat, -que pro quia

uelud e fornace profunda : magnus enim feruor exit ex profundo fornacis quod innuit Horatius146 metaphorice loquens de Crispini timore ingenti. Dicit enim : « Conclusas hircinis follibus auras | usque laborantes, dum ferrum molliat ignis ».

Ostendit actor per similitudinem a fornace sumptam quantum calorem paciebatur Pheton.

230. ore suo ; trahit attrahit ; svos sibi commissos ; candescere id est ardere.

trahit : per hoc denotat maximum eius feruorem.

299

à la double cime en raison des deux élévations, à savoir lHélicon et le Cithéron.

l Éryx est appelé ainsi dÉryx, fils de Vénus, lequel y est enseveli.

le Cynthe doù Cynthie, cest-à-dire Diane.

222. enfin alors pour la première fois ; le Rhodope une montagne de Thrace ; et le Mimas une montagne en Asie.

le Rhodope : où il y a des neiges perpétuelles, mais alors elles disparurent à cause de la chaleur.

223. leDindyme un promontoire ; Mycale une île ; les mystères de Bacchus ; leCythéron un mont de Béotie.

le Cythéron doù plus bas : « Où le Cythéron, né pour les mystères, retentit des chants et des voix claires des Bacchantes ».

224. le Caucase cette montagne est en Asie.

La Scythie est une région extrêmement froide située vers lAquilon.

225. lOssa ce sont des montagnes de Thessalie ; le mont Olympe.

226. aériennes hautes ; lAppennin une montagne dItalie.

qui porte des nuages : qui est si haut quil semble porter les nuages, il sépare la Pannonie de lItalie.

aériennes :élevées jusquaux airs, une montage entre la Gaule et lItalie.

227. leglobe le monde.

[ f. 15r ]

228.

Ainsi les montagnes et le monde furent entièrement consumé en raison de la trop grande proximité du soleil.

229.

et embrasés il ne pouvait vraiment pas supporter une si grande chaleur de lair, -que pour parce que.

comme par une fournaise profonde : car une grande chaleur sort dune fournaise profonde, ce quHorace indique quand il parle métaphoriquement de limmense peur de Crispinus. Il dit en effet : « lair enfermé dans les soufflets en peau de bouc, qui œuvrent jusquà ce que le feu amollisse le fer ».

Lauteur montre par une analogie avec la fournaise quelle chaleur endurait Phaéton.

230. Avec sa bouche ; son qui lui a été confié ; blanchir cest-à-dire brûler.

il aspire : avec cela il décrit lextrême chaleur.

300

candescere et est metaphora tracta a ferro calido, quia quanto ferrum est calidius tanto candidius.

231. neqve pro non ; cineres incendii ; eiectatam frequenter iactatam.

232. ferre pati ; calido naturam fumi denotat ; vndiqve ex omni parte.

233. qvo ad quem locum ; eat tendere debeat ; vbi in quo loco ; picea nigra et obscura, tectvs ille dico.

234. arbitrio uoluntate ; volvcrvm uelocium ; raptatur frequenter rapitur huc et illuc.

arbitrio : arbitrium est, ut dicit lex, tercius147 actus sub compromissario iudice litigancium, quod uidetur uelle infra ubi dicit : « Et arbitrium litis traiecit in omnes ». Vnde uidetur hic improprie positum pro uoluntate. Vel ad hoc respicit quod Phetontis adhuc sub iudice lis est.

235. Et o. sangvine suo ; credvnt homines ; incorpora svmma in superficiem corporum ; vocato aduocato.

credunt : id est homines credunt quod per incendium et calorem intemperatum extractus fuit sanguis Ethiopum in cutis superficiem et extractus per solem desiccatus et ita nigri facti sunt sine fine.

236. Ethiopvm popvlos id est Ethiopes.

237. tvnc in incendio ; Libie illa regio ; estv calore solis

Ita ex illo incendio omnia comburebantur et Pheton currum regere non poterat, set secundum uoluntatem equorum ducebatur, tunc.

238. sparsis in signum tristicie ; fontes suos ; lacvs suos.

Id est desicationes fontium et lacuum.

239. Et o. comis suis148 ; qverit uel queritur ; Boecia regio Tebana ; Dircen fontem illum.

Vere disiccantur fontes et lacus, Boetia enim querit etc149 ; querere uidetur, ut ab illo sumeret refrigerium.

Dircen : nota est fabula quomodo Dirce mutata fuit in fontem sui nominis. Lichus siquidem rex Thebanus habuit filiam Nichey, scilicet Antiopem, in uxorem. Illam uidit Iupiter et uisam amauit et carnali cohitu cognouit et cognitam impregnauit et ex ea genuit Zetum et Amphionem. Quod uidens Lichus eius maritus eam fugauit et aliam superduxit,

301

blanchir cest encore une métaphore tirée du fer chaud, parce que plus le fer est chaud plus il est blanc.

231. les cendres de lincendie.

232. chaud il décrit la nature de la fumée.

233. à quel endroit ; il doit aller il doit se diriger ; en quel endroit ; de pois noire et obscure ; couvert je dis : lui.

234. libre arbitre volonté ; ailés rapides ; il est emporté il est entraîné sans cesse dun côté et de lautre.

arbitrio : larbitrage est, comme dit la loi, un acte tiers, sous le juge arbitre des parties en litige, ce que lauteur semble soutenir plus bas lorsquil dit : « Et il les fit tous arbitres du litige ». Cest pourquoi le mot semble être utilisé improprement ici pour volonté. Ou bien cela se réfère au fait quencore maintenant le procès de Phaéton est entre les mains dun juge.

235. Son sang ; ils croient les hommes ; sur le sommet des corps à la surface des corps.

ils croient : cest-à-dire les hommes croient quà cause de lincendie et de la chaleur immodérée le sang des Éthiopiens a été attiré vers la surface de leur peau et puis desséché par le soleil et quainsi ils sont devenus noirs pour toujours.

236. les peuples des éthiopiens cest-à-dire les Éthiopiens.

237. alors dans lincendie ; la Libye la région ; par lardeur par la chaleur du soleil.

De cette manière tout était entièrement brûlé par cet incendie et Phaéton ne pouvait maîtriser le char, mais il était conduit selon la volonté des chevaux, alors…

238. épars en signe de tristesse ; ses sources ; ses lacs.

Cest-à-dire lassèchement des sources et des lacs.

239. Leurs cheveux ; la Béotie la région de Thèbes ; Dircé la source.

En vérité les sources et les lacs sont desséchés, car la Béotie cherche etc. ; elle cherche elle semble chercher la source, pour pouvoir sy rafraîchir.

Dircé : la fable est connue ; elle raconte comment Dircé fut transformée en une source qui porte son nom. Lykos, le roi de Thèbes, avait comme épouse la jeune Nyktée, cest-à-dire Antiope. Jupiter la vit et il en tomba amoureux ; il eut avec elle un commerce charnel et la rendit enceinte ; delle il engendra Zéthos et Amphion. Quand Lykos, son époux, lapprit, il la chassa et épousa une autre femme, à savoir 302scilicet Dircen. Dirce uero timens ab Antiope repelli fecit eam incarcerari, cuius filii adulti, scilicet Zetus et Amphion, restitueruent matrem suam in locum priorem et Dircen ad caudas equorum ligauerunt et miseracione deorum mutata est in fontem sui nominis.

240. Argos ciuitas Grecie ab Argo rege sic dicta ; Amynonem illum fontem ; Nephyre ciuitas illa ; Pyrenides illius fluuii.

Aminone filia fuit Danai regis quam Neptunus mutauit in fontem sui nominis.

Pireneus fluuius est iuxta Nephirem ciuitatem.

241. sortita interpositione locorum ; distantes adinuicem.

Et non solummodo fontes et lacus desiccabat incendium set etiam flumina et hoc est nec sortita.

242. tvta manent ab incendio immo desiccantur ; Tanays fluuius Scitie Asiam a septemtrionali parte claudens.

243. Penevs fluuius ; senex antiquus ; Tevtantevs a Teutate rege ibi submerso ; Caycvs fluuius.

Peneus : pater Danes fluuius in Tessalia. senex leniter fluens, uel senex quia spumosus, unde supra : « Spumosis uoluitur undis ».

Quidam dicunt Caycum esse fluuium Asie. Dicitur Teutantheus a Teutathe. Teutathes interpretatur deus mortis : iuxta illum fluuium sanguis humanus sacrificabatur. Vnde Lucanus : « Et quibus immitis placatur sanguine diro Teutathes ». Et Lucanus alibi : « Messiaque et gelido tellus perfusa Caico150 ».

244. celer celeriter fluens ; Hismenvs fluuius Tebanus ; Focayco a Phocide ciuitate ; Erymantho illo fluuio Grecie.

Hismenos de quo Stacius : « Et Thetis arentes assuetum stringere ripas | horruit ingenti uenientem Hismenon aceruo ».

245. Xantvs fluuius iusta Troiam151 ; flavvs propter flauas harenas.

arsurus postea in destructione Troiana, siue in die iudicii152.

246. recvrvatis tortuosis ; lvdit ludere uidetur propter retrogradacionem cursus sui.

303

Dircé. Or Dircé craignant dêtre chassée par Antiope la fit emprisonner. Devenus adultes, les fils dAntiope, Zéthos et Amphion, rendirent à leur mère sa dignité antérieure et attachèrent Dircé à la queue de chevaux, mais par la miséricorde des dieux elle fut transformée en une source qui porte son nom.

240. Argos une ville de Grèce est ainsi nommée daprès le roi Argos ; Amymoné la source ; Éphyre la ville ; dePirène de ce fleuve.

Amymoné était la fille du roi Danaus que Neptune transforma en une source qui porte son nom.

Le fleuve Pirène est située près de la ville dÉphyre.

241. dotés par le sort de séparations ; distantes les unes des autres.

Lincendie desséchait non seulement les sources et les lacs mais encore les fleuves et cela est introduit par ne pas dotés par le sort…

242. (ne) sont (pas) à labri de lincendie, bien au contraire ils sont desséchés ; le Tanaïs un fleuve de la Scythie qui ferme lAsie du côté septentrional.

243. le Pénée un fleuve ; vieux ancien ; Teutanteus daprès le roi Teutatès englouti là ; Caïque un fleuve.

le Pénée : père de Daphné, fleuve de Thessalie. vieux qui coule lentement, ou bien vieux parce quécumeux, doù plus haut : « Il roule ses flots écumeux ».

Certains disent que le Caïque est un fleuve dAsie. On lappelle Teutanteus daprès Teutatès. Teutatès se comprend comme dieu de la mort : près de ce fleuve on sacrifiait du sang humain. Doù Lucain : « Et ceux qui apaisent par un sang horrible le féroce Teutatès ». Et ailleurs chez Lucain : « La terre de la Mysie arrosée par les flots glacés du Caïque ».

244. rapide quicoule rapidement ; lIsménos un fleuve thébain ; Phocéen de la ville de Phocide ; lÉrymanthe ce fleuve de Grèce.

l Isménos dont Stace dit : « Et Thétis a tremblé deffroi à la vue de lIsménos, qui neffleurait dhabitude que des rives arides, roulant vers elle des monceaux immenses ».

245. leXanthe fleuve près de Troie ; doré à cause des sables dorés.

qui devait brûler plus tard lors de la destruction de Troie, ou le jour du Jugement.

246. courbées sinueuses ; il joue il semble jouer en raison du mouvement de reflux de son cours.

304

Meander de quo Lucanus : « Qua celer et rectis descendens Marsia ripis | errantem Meandrum adit ». Et alibi : « Venturas aspicit undas ». Et Ouidius : « Qui lapsas in se sepe recuruat aquas ».

247. Mydonivs a loco ; Melax fluuius ille ; Tenarivs a Tenaro monte ; Evrotas fluuius est Laconie iuxta quem Tenarus est per quem fit descensus ad inferos.

248. Evfrates fluuius iuxta Babilonem fluens ; Orontes fluuius Damasci.

Eufrates unde Bernardus : « Influit Eufrates terras ubi magna uirago | in Babilone sua coctile duxit opus ».

249. Termodoon fluuius Amazonum ; citvs uelox ; Ganges fluuius Indie ; Hister qui idem est cum Danubio.

Termodoon fluuius est Sicie153 iuxta quam Amazones.

Phasis fluuius Colcorum.

Hister est Germanie fluuius qui et Danubius dicitur, aquarum copia ita dictus quibus augetur : iste est qui in Europa pre omnibus habet famam, qui dum per innumeras uadit gentes nomen mutat.

250. estvat ardet ; Alphevs fluuius ; Percheides illius fluuii.

Alpheus Bernardus : « Alpheos ampnes Arethusaque flumina uidit | Tinacris ». Est autem Alpheus fluuius Pise et Elidis in Archadia154.

Percheidos pro Perchei illius fluuii Tessalie.

251. Tagvs fluuius ; ignibvs propter calorem solis.

Tagus : Ysidorus : « Tagum fluuium Cartago Hispanie nuncupauit ex qua ortus procedit fluuius harenis auriferis copiosus ». Tagus, Pactolus et Hemus fluuii sunt habentes aureas harenas.

252. carmine suo.

Meonia est regio uicina Troie ubi est Caister fluuius qui a cignis frequentatur.

253. Caistro fluuius Misie.

fluminee uolucres scilicet cigni qui libenter habitant flumina.

254. Nilvs fluuius Egipti.

Nilus fluuius est qui alio nomine dicitur Geon a ge quod est terra et en quod est totum quia totus terreus : limosus enim est. Vel quia 305le Méandre dont Lucain dit : « Là où le Marsyas descendant rapidement entre des rives escarpées rejoint le Méandre errant ». Et ailleurs : « il voit les flots courir à lui ». Et Ovide : « (Le Méandre) qui replie sur elles-mêmes les eaux qui lui sont arrivées ».

247. de Mygdonie du lieu ; le Mélas le fleuve ; de Ténare du mont Ténare ; LEurotas est un fleuve de Laconie à côté duquel se trouve le Ténare par lequel on descend aux enfers.

248. lEuphrate un fleuve qui coule près de Babylonie ; lOronte fleuve de Damas.

l Euphrate doù Bernard : « LEuphrate coule dans des terres où la grande héroïne conduit dans sa Babylone son ouvrage de briques cuites ».

249. le Thermodon fleuve des Amazones ; le Gange fleuve de lInde ; lHister qui est le même que le Danube.

le Thermodon fleuve de Scythie près duquel vivent les Amazones.

le Phase fleuve des Colchidiens.

l Hister est un fleuve de Germanie quon appelle également Danube, ainsi nommé en raison de labondance de ses eaux, qui le rejoignent : ce fleuve est connu de tous en Europe, il change son nom en traversant dinnombrables nations.

250. lAlphée un fleuve ; du Sperchius de ce fleuve.

l Alphée Bernard : « Il a vu le courant de lAlphée et les eaux de lAréthuse de Sicile ». LAlphée est le fleuve de Pise et de lÉlide en Arcadie.

Percheidos au lieu de Perchei (du Sperchius), du fleuve de Thessalie.

251. le Tage un fleuve ; par les feux à cause de la chaleur du Soleil.

le Tage : Isidore : « Carthage a appelé Tage un fleuve dEspagne ; originaire de ce pays le fleuve roule des sables dor copieux ». Le Tage, le Pactole et lHermus sont des fleuves qui roulent des sables dor.

252. Son chant.

la Méonie est une région près de Troie où se trouve le fleuve Caÿstre fréquenté par les cygnes.

253. le Caÿstre un fleuve de Mysie.

les oiseaux de rivière à savoir les cygnes qui aiment fréquenter les rivières.

254. le Nil fleuve dÉgypte.

Le Nil est un fleuve quon appelle dun autre nom, Géon daprès ge, qui signifie terre et en qui signifie le tout parce quil est tout (chargé) de terre : car il est limoneux. Ou bien on lappelle Géon parce 306terram fecundat dicitur Geon et est unus de quattuor fluuiis Paradisi qui ita appellantur : Eson, Frion, Geon et Eufrates.

Nilus : de quo Bernardus : « Nutrices fert Nilus aquas ubi Magne probasti | quam male sub puero principe tuta fides ».

Septem hostia dicitur habere Nilus id est septem loca per que deriuatur a fonte.

Lucanus : « Nec genti contigit ulli | quod Nilo sit leta suo ».

De isto Lucanus : « Deseritur Strimon rapido committere Nilo | Bistonias consuetus aues ».

255. occvlvit id est abscondit ; capvt suum.

256. iacent uel uacant155ab undis.

puluerulenta : puluere plena, incendio disiccata sunt.

Hec predicta flumina per incendium comburebantur et eadem sors.

257. sors uel fors156 id est infortunium ; Ysmarios Tracenses ; Hebrvm illum fluuium ; cvm Strimone illo fluuio.

Hismarios : Hismarus promontorium est Tracie, ab Ysmaro rege.

Hebrum : de quo infra : « Caput Hebre liramque accipis ».

258. Et eadem sors : Hesperios Ytalicos ; Renvm fluuium ; Rodanum fluuium ; Padvm fluuium.

Rodanum : Bernardus : « Influxit Rodanus ubi nobile uidit Agauno157 | certamen turbe martiris ante mori ».

« In Ligurum campis cecidit Padus, impulit undas | et tulit ad Venetos imperiosus iter158 ».

Renus, Rodanus et Padus fluuii sunt Ytalici qui descendunt ab Alpibus. Vsque ad Rodanum antiquitus durabat, ideo dicit Rodanum Hesperium159.

259.

rerum promissa potentia : quia cum Carmentis et eius filius fugitum uenissent ad eum dixit Carmentis : « Saluete loca ».

Bernardus : « Romanas habiturus opes et culmina rerum | detulit obliquas in mare Tybris aquas ».

260. dissilit in diuersas partes salit ; penetrat rumpitur ; in usque ad ; rimis per, terre.

307

quil fertilise la terre et cest lun des quatre fleuves du Paradis dont les noms sont les suivants : Éson, Frion, Géon et Euphrate.

le Nil dont Bernard dit : « Le Nil roule des eaux fertilisantes, où toi, Pompée le Grand, tu éprouvas combien peu sûre est la loyauté sous un jeune prince ».

On dit que le Nil a sept embouchures cest-à-dire sept endroits par lesquels il fait couler son cours de sa source.

Lucain : « Mais aucun peuple ne peut dire quil se réjouit de son Nil »

Lucain : « On déserte le Strymon habitué à confier au Nil rapide les oiseaux de Bistonie ».

255. Sa tête.

256. gisent ou bien sont vidées de leurs eaux.

poudreuses : pleines de sable, elles sont asséchées par lincendie.

Les fleuves mentionnés plus haut étaient entièrement brûlés par lincendie et le même destin…

257. le sort ou bien la fortune cest-à-dire linfortune ; de lIsmarus de Thrace ; lHèbre le fleuve ; avecle Strymon le fleuve.

de l Ismarus : lIsmarus est un promontoire de Thrace, nommé daprès le roi Ismarus.

l Hèbre : voir plus bas : « Tu recueilles, Hèbre, sa tête et sa lyre ».

258. Et le même sort : (les fleuves) de lHespérie de lItalie ; le Rhin fleuve ; le Rhône fleuve ; le Pô fleuve.

le Rhône : Bernard : « Le Rhône coule où il a vu à Agaune le noble combat de la foule des martyres avant quils ne meurent. »

« Le Pô est tombé dans les plaines des Liguriens, a poussé ses ondes et de manière impérieuse a progressé jusquaux Vénètes ».

Le Rhin, le Rhône et le Pô sont des fleuves italiens qui descendent des Alpes. LHespérie autrefois sétendait jusquau Rhône, cest pourquoi il appelle le Rhône de lHespérie.

259.

le pouvoir promis sur le monde : parce que quand Carmenta et son fils y avaient trouvé refuge, elle dit : « Je vous salue, terres ».

Bernard : « Le Tibre qui devait posséder les richesses de Rome et les sommets du pouvoir, apporta ses eaux à la mer en coulant en biais ».

260. se brise se fend en différentes parties ; par des fissures de la terre.

308

261. lvmen incendii claritas ; infernvm infernalem ; cvm conivge Proserpina ; regem Plutonem.

regem quia sicut terretur aliquis qui semper est in luce quando uidet noctem, ita et dii infernales qui semper sunt in tenebris in aduentu claritatis.

infernum cum coniuge regem respicit ad fabulam que asserit Plutonem esse maritum Proserpine. Vnde infra : « Set tamen inferni pollens matrona tyranni ».

262. contrahitur abreuiatur ; campvs planities.

Dico quod flumina desiccata erant et etiam mare.

263. modo paulo ante ; pontvs magnum mare ; altvm profundum ; texerat sub se.

[ f. 15v ]

264. existvnt apparent ; Cicladas insulas.

Cicladas :dicuntur a ciclon quod est rotundum, quia rotunde sunt et in ciclo quodam site. Cicladas id est numerum cicladarum.

augent quia plures uidentur quam ante apparicione illorum moncium quos aqua tegebat.

265. ima fundum ; cvrvi naturaliter

ima loca terre ut effugerent incendium.

266. delphines illi pisces.

delphines magni pisces sunt qui sepius saliunt super equora precipue in aduentu tempestatis.

267. phocarvm illorum piscium ; svmmo in sumitate maris ; resvpina resupinata.

Phoce quidam pisces sunt magne et monstruose forme.

corpora phocarum quia non poterant pati incendium.

268. exanimata semimortua160 ; Nerea deum marinum.

269. Dorida uxorem Nerei ; natas Doridis ; tepidis pre calore.

In fundo enim erat mare tepidum, set in superficie erat maxime calidum.

270. Neptvnvs deus maris ; torvo irato ; brachia sua.

Non fuit mirum si dei marini calorem pati non poterant, quia etiam Neptunus.

Neptunus dicitur quasi nube tonans.

309

261. la lumière léclat de lincendie ; des enfers infernal ; avec lépouse Proserpine ; le roi Pluton.

le roi : parce que, comme quelquun qui vit toujours dans la lumière est effrayé quand il voit la nuit, ainsi les dieux des enfers, qui vivent toujours dans les ténèbres, sont-ils effrayés à larrivée de la lumière.

le roi des enfers avec son épouse cela se réfère à la fable qui prétend que Pluton est lépoux de Proserpine. Doù plus bas : « Pourtant la puissante épouse du Seigneur des enfers ».

262.

Je dis que les fleuves étaient asséchés et même la mer…

263. pontvs la haute mer ; avait couvert sous elle-même.

[ f. 15v ]

264. se montrent apparaissent ; lesCyclades les îles.

On dit Cyclades daprès cyclos qui signifie rond, parce quelles sont rondes et disposées pour ainsi dire en cercle. lesCyclades cest-à-dire le nombre des Cyclades.

augmentent parce quelles paraissent plus nombreuses quavant, à cause de lapparition de ces montagnes que leau avait recouvertes.

265. les profondeurs le fond ; courbes par nature.

les plus profonds lieux de la terre pour échapper à lincendie.

266. les dauphins les poissons.

les dauphins sont de grands poissons qui souvent sautent au-dessus des plaines de la mer et surtout à larrivée dune tempête.

267. des phoques des poissons ; au sommet aux cimes de la mer ; renversés couchés sur le dos.

Les phoques sont de grands poissons dune forme monstrueuse.

les corps des phoques parce quils ne pouvaient pas supporter lincendie.

268. sans âme à demi mort ; Nérée un dieu marin.

269. Doris lépouse de Nérée ; les filles de Doris ; tièdes à cause de la chaleur.

Car au fond la mer était tiède, mais à la surface elle était extrêmement chaude.

270. Neptune le dieu de la mer ; menaçant en colère ; ses bras.

Il nétait pas étonnant que les dieux de la mer ne pussent supporter la chaleur, car même Neptune…

Neptune est appelé pour ainsi dire nube tonans (tonnant dans le nuage).

310

toruo : irato pro mundi incendio et pro calore quem habebat.

271. exserere extrahere161 ; tvlit ferre potuit ; ignes calores.

272. alma que nos alit ; Tellvs terra ; vt sicut.

Ita omnia incendio illo peribant et se a calore retrahebant, tamen, quamuis omnia se retraherent, Tellus alma, cuius beneficio alimur. Tellus est proprium nomen terre dee et dicitur tellus a tollendo, quia se tollit in altum.

273. Illa, dico, existens inter aqvas162 ; contractos et inter ; vndique ab omni parte.

274. se condiderant abscondiderant ; opace obscure ; matris terre scilicet.

275. svstvlit eleuauit ; omniferos omnia ferentes ; collo tenvs usque ad collum ; arida calore nimio ; vvltvs suos.

276. opposvit propter calorem ; manvm suam ; fronti sue.

opposuit manum fronti more estuantis uel more dolentis quia cum dolorem patimur manum fronti opponimus163.

277. omnia super se existencia ; infra id est inferior, uel suple164 magis.

Quia moto firmamento sequitur moueri quod supra firmamentum ponitur165.

278.

sacra quia secundum Virgilium omnia166 nemora, terra et huiusmodi alia sacra esse dicebantur.

279. si placet quod per ignem peream ; qvid cur.

Ecce oratio Telluris ad Iouem dicentis si placet.

280. svmme o Iupiter ; devm deorum ; peritvre michi ; viribvs si perire debeo per ignem.

281. cladem et liceat ; actore actoritate facientis ; levare id est alleuiare.

Quasi diceret : melius uolo perire igne tuo quam igne Phetontis, si perire debeo igne.

311

menaçant : en colère à cause de lincendie du monde et de la chaleur quil faisait.

271. sortir élever au-dessus ; supporta put supporter ; les feux la chaleur.

272. nourricière qui nous nourrit.

De cette manière tout périssait par cet incendie et se rétrécissait à cause de la chaleur ; pourtant, bien que tout se rétrécît ; la terre nourricière, dont les bienfaits nous nourrissent. Tellus est le nom propre de la déesse de la terre et le mot tellus vient de tollendo (en sélevant) parce quelle sélève vers les hauteurs.

273. Celle-ci, dis-je,qui est entre les eaux ; rétrécies et entre.

274. de la mère cest-à-dire de la terre.

275. omniferos qui apporte toutes les choses ; aride à cause de la trop grande chaleur ; son visage.

276. elle posa à cause de la chaleur ; sa main ; sur son front.

elle posa sa main sur son front à la manière de quelquun qui a chaud ou de quelquun qui éprouve une douleur parce que quand nous éprouvons une douleur nous posons la main sur notre front.

277. tout ce qui est sur elle ; au-dessous cest-à-dire bas ou bien ajouter plus.

Parce que, le firmament ayant été ébranlé, il sensuit que ce qui est placé au-dessus du firmament est ébranlé.

278.

sacrée car selon Virgile tout, les bois, la terre, et toutes les autres choses de ce genre étaient sacrées.

279. si cest décidé que je périsse par le feu ;

Voici la prière que la terre adressa à Jupiter en disant : si cest décidé, dit-elle…

280. le plus grand ô Jupiter ; je dois mourir ; par les forces si je dois mourir par le feu.

281. le désastre etquil (me) soit permis ; par lauteur par lautorité de celui qui fait ; alléger cest-à-dire soulager.

Comme si elle disait : jaimerais mieux périr par ton feu que par le feu de Phaéton, si je dois périr par le feu.

312

Leuior siquidem uidetur pena quando aliquis a digniori punitur. Vnde magister Galterus de Zoroa ait : « Set enim quia uertere fati | non poterat seriem, penetrare audebat ad ipsum | rectorem Macedum, toto conamine poscens | a tanto cecidisse uiro ». Alibi : « Magna feres tacitas solacia etc. ».

282. eqvidem certe ; favces meas ; hec que tibi dico ; resolvo aperio.

283. en ecce ; vvltvs meos combustos sicut siluas, arbores et huiusmodi167.

presserat : uerba sunt actoris uel possunt esse uerba ipsius terre, et tunc168 dicit presserat et ponit tempus pro tempore.

284. inqveocvlis id est super oculos meos ; tantvm in tanta habundancia169 ; ora mea.

Vel sic : et non tantum super ora, immo in oculis170.

285. ne numquid ; frvctvs remuneracionem ; fertilitatis mee, pro fertilitate ; honorem honorabilem remuneracionem.

286. officii de171 officio, mei ; refers reddis ; qvod ideo ; adhvnci curui.

287. fero pacior ; toto per ; exerceor excolor a colonis.

288. qvod et ideo ministro.

micia : respectu glandium quibus prius homines pascebantur

289. vobis o uos dei ; thvra de quibus uobis sacrificatur ; ministro et ideo quod ministro.

Ad opus deorum nascitur thus de terra.

290. exitivm destructionem ; qvidvnde id est aque meruere.

Licet dixerim quod non deberes in me remunerare, tamen ; uel ita172 : ita pereo licet non meruerim, tamen.

291. frater Neptunus ; illi fratri tuo ; sorte per.

292. decrescvnt minuuntur ; longivs quam soleant.

293. qvod set ; gratia amor.

Ita propter me et fratrem tuum deberes moueri ad incendia, quod. Vel ita : quesiui quare equora decrescunt et quid meruit frater et quare accendatur cum non deberet accendi, quod pro set173.

313

Puisque la punition semble plus légère quand on est puni par quelquun qui possède une plus grande dignité. Aussi maître Gautier dit-il de Zoroas : « Mais puisquil ne pouvait détourner le cours du destin, il osa aborder le chef des Macédoniens en personne, le priant avec la plus grande ardeur dêtre tué par un si grand homme ». Ailleurs : « Tu apporteras une grande consolation aux (ombres) muettes etc. ».

282. quant à moi certes ; ma gorge ; ce que je te dis ; jedélie jouvre.

283. Mon visage brûlé comme les forêts, les arbres et ce genre de choses.

avait fermé : ce sont les mots de lauteur ou peut-être les mots de la terre elle-même, et donc il dit avait fermé en utilisant un temps pour un autre.

284. et dans les yeux cest-à-dire sur mes yeux ; tant en si grande abondance ; mon visage.

Ou bien : non seulement sur le visage, mais encore dans les yeux.

285. le fruit la rémunération ; de ma fertilité, pour ma fertilité ; lhonneur la rémunération honorable.

286. de mon office pour mon office ; recourbé courbe.

287. je supporte je souffre ; tout par ; je suis tourmentée je suis cultivée par les colons.

288. que et cest pour cela que je sers.

tendre : par rapport aux fruits du chêne dont les hommes dantan se nourrissaient.

289. à vous, ô vous les dieux ; lencens avec lequel on vous fait des sacrifices ; je sers et cest pour cela que je sers.

Cest pour le service des dieux que lencens est produit par la terre.

290. mort destruction ; quest-ce que les ondes cest-à-dire les eaux, ont mérité ?

Même si je disais que tu ne devrais pas me récompenser ainsi, pourtant… ; ou bien : je péris donc bien que je ne laie pas mérité, pourtant

291. le frère Neptune ; à lui à ton frère ; par le destin.

292. plus loin que dhabitude.

293. ce qui mais ; grâce amour.

Donc, par amour pour moi et pour ton frère tu devrais être ému relativement à lincendie, ce qui. Ou bien : jai demandé pourquoi les mers décroissent et en quoi ton frère la mérité et pourquoi il est en feu alors quil ne devrait pas lêtre, ce qui pour mais

314

Id est si non moueris neque gratia fratris tui neque gratia mei, at.

294. at saltem ; tvi in quo es ; vtrvm id est polum articum et antarticum.

Simile dicit alibi : « Et michi si non uis parcere, parce meis ».

295. violaverit174 combusserit.

polus articus id est septemtrionalis et antarticus id est meridionalis.

296. rvent precipitabuntur ; en ecce ; laborat laborem patitur.

Bene dico quod ruent et ruere iam habent quia en.

Athlas mons est altissimus qui propter sui altitudinem celum dicitur sustinere.

297. candentem calidum ; axem celi.

298. regia que est tua perit.

299. in Chaos antiqvvm in primam confusionem ; confvndimvr confuse redigimur ; eripe illud ; flammis combustioni.

Sic est ergo quod tota mundi machina laborat et quia ita est eripe175.

[ f. 16r ]

300. qvid mundi ; svperest comburendum.

summe id est rebus in summa et ita id quod residuum fuerat pro summa sit et ita summe datiui casus ; uel o summe rerum, id est o Iupiter, et ita erit uocatiui casus176.

301. dixerat ita loquta erat cum Ioue ; enim quia177 ; tolerare sustinere ; vaporem calorem solis.

Bene dico quod dixerat hec et non plura, enim178.

303. propiora ualde uicina179 ; manibvs infernis ; antra in.

Ita conquesta est terra, at.

304. pater scilicet Iupiter ; ipsvm Phebum.

testatus id est in testimonium adducens. Vel testatus id est iurans per superos.

Loquitur actor secundum Anasagorem et Emocritum qui dicunt omnia ex igne procreari. Secundum quos dicit Virgilius : « At pater eterno fatur deuictus amore », quos sequtus Ouidius dixit at pater omnipotens. Iupiter enim ignis est superior.

315

Cest-à-dire si tu nes pas ému ni par lamour de ton frère, ni par amour pour moi, du moins…

294. mais du moins ; ton dans lequel tu es ; lun et lautre cest-à-dire le pôle arctique et antarctique.

De même il dit ailleurs : « Et si tu ne veux pas mépargner, épargne les miens ».

295. sil fait violence sil brûle.

le pôle arctique cest-à-dire septentrional et antarctique cest-à-dire méridional.

296. peine éprouve de la peine.

Je dis quils sécrouleront et ils sont déjà en train de sécrouler parce que voici…

LAtlas est une très haute montagne dont on dit, en raison de sa hauteur, quelle soutient le ciel.

297. candentem (incandescent) chaud ; laxe du ciel.

298. le palais qui est le tien périt.

299. dans lantique chaos dans la première confusion ; nous tombons dans la confusion nous sommes ramenés sans ordre ; arrache cela aux flammes à la combustion.

Ainsi travaille la machine de lunivers et comme cest ainsi, arrache

[ f. 16r ]

300. quelque chose du monde ; reste à être brûlé.

pour la totalité cest-à-dire pour les choses dans leur totalité et donc que ce qui subsistait compte pour la totalité et ainsi summe est au datif ; ou bien ô, toi le plus haut du monde, cest-à-dire ô Jupiter, et ainsi ce sera le cas du vocatif.

301. elle avait dit elle avait ainsi parlé avec Jupiter ; lafumée la chaleur du soleil.

Je dis quelle avait dit cela et pas plus, car

303. plus proches très voisins ; des mânes des enfers ; dans les grottes.

Cest ainsi que la terre se plaignit, mais…

304. le père à savoir Jupiter ; lui-même Phébus.

ayant pris à témoin cest-à-dire apportant en témoignage. Ou bien ayant attesté jurant par les dieux.

Lauteur reprend Anaxagore et Émocrite qui disent que tout est créé à partir du feu. En les suivant Virgile dit : « Mais le père vaincu par un éternel amour dit » et Ovide en les suivant a dit mais le père tout puissant… Car Jupiter est le supérieur du feu.

316

305. fato destructione.

306. interitvra peritura ; arcem celi.

interitura respicit ad primordialem ignis locationem de qua supra : « Ignea conuexi uis et sine pondere celi | emicuit summaque locum sibi legit in arce ».

307. vnde a qua arce ; solet mouere solet ; indvcere immittere180.

Tamquam bonus philosophus in transitu sui figmenti notat Ouidius quod ignis ethereus atractatiue est nature et humorem attractum in minutissimas guttas diuidit, unde inducuntur terris nubes et ideo dicit unde solet nubes latis inducere terris. Nubes igitur nichil aliud sunt quam gutte minutissime et quia sol atrahit naturaliter et humor in181 deorsum tendit, aguntur182 in diuersa ; et ex illo concussu nubium generatur ignis et tonitrus similiter, et ideo dicit Ouidius unde mouettonitrus uibrataque fulmina iactat. Et hoc confirmat Lucanus in comparacione qua comparat Cesarem fulmini183 dicens : « Qualiter expressum uentis per fulmina fulmen | etheris impulsi sonitu mundique fragore | emicuit ».

308. vnde a qua arce ; movet id est mouere solet.

309. neqve pro non ; indvcere immittere ; vibrata uibratione missa ; iactat iactare solet184.

nubes id est humida quia omne humidum dissoluebatur per incendium.

Ita ut nubes induceret terris Iupiter uenit in celum, set.

310. habvit Iupiter ; celo de celo mitteret ; ymbres pluuias.

311. intonat Iupiter ; libratvmuel uibratum id est uibratim emissum185 ; ab avre a dextra parte.

Et quoniam non habebat Iupiter imbres uel nubes, intonat.

312. in avrigam Phetonta ; anima sua186.

313. expvlit priuauit illum ; compescvit diminuit ; ignibvs fulminis ; ignes incendii.

Oppinionem uulgi sequitur quia in ueritate non labuntur stelle, set cum tempestas futura est aer est humidus, unde ex contrariis qualitatibus, humore scilicet aeris et calore stellarum, fit quedam scintillacio et 317305. par le destin par la destruction.

306. allait disparaître allait périr ; larc du ciel

allait disparaître se réfère au lieu primordial du feu dont plus haut : « La substance ignée et impondérable de la voûte du ciel sélança et se fit une place au sommet de larc ».

307. de là de cet arc.

En bon philosophe Ovide signale dans ce passage de sa fiction que le feu de léther a la faculté dattirer lhumidité quil divise ensuite en gouttes minuscules doù les nuages se répandent sur la terre et cest pourquoi il dit doù il répand à sa coutume les nuages sur la vaste terre. Les nuages ne sont donc rien dautre que des gouttes minuscules. Et parce que le soleil attire naturellement lhumidité et que cette humidité a tendance à descendre, ils sont poussés en des mouvements contraires et par lentrechoc des nuages sont créés le feu de la foudre et le tonnerre ensemble, cest pourquoi Ovide dit doù il agite le tonnerre et lance la foudre avec force. Et Lucain confirme cela dans une analogie par laquelle il compare César à la foudre en disant : « Ainsi la foudre, arrachée par les vents du sein des foudres, jaillit du grondement de léther ébranlé et du fracas de lunivers ».

308. de là de cet arc ; il lance il a lhabitude de lancer.

309. brandie envoyée avec force ; il jette il a lhabitude de jeter.

les nuages cest-à-dire lhumidité, parce que toute lhumidité disparaissait à cause de lincendie.

Pour que Jupiter répandît les nuages sur la terre, il monta dans le ciel, mais…

310. il (n) avait (pas) Jupiter ; du ciel pour envoyer du ciel ; les averses les pluies.

311. il tonne Jupiter ; balancé cest-à-dire brandi envoyé ; de loreille à droite.

Et parce que Jupiter navait pas de pluie ni de nuages, il tonne…

312. sur laurige Phaéton ; sa vie.

313. avec les feux de la foudre ; les feux de lincendie.

Il suit lopinion commune car en vérité les étoiles ne tombent pas, mais quand une tempête sannonce, lair est humide, doù des étincelles et des fulgurations se produisent à cause des qualités contraires de lhumidité de lair et de la chaleur des étoiles, comme on peut le voir

318

coruscacio ut aparet in igne cui adiungitur aqua. Et a parte opposita illi coruscacioni futura est tempestas et uentus, quia si splendor est uersus occidentem ab oriente ueniet in crastino uentus et e contrario. Vel forsitan hec est ratio quod uentus impellit coruscacionem, set ab opposita parte aeris reliditur et repellitur et inde generatur motus ex oposita parte et uentus. Siquis dicat187 quod cum stella uidetur labi postea non aparet, inde scilicet contingit quod nubes et obscuritas ponuntur inter nos et ipsam. Set finita obscuritate non minus aparet, unde probatur quod non lapsa est quia uidetur, ideo dicit sub figmento ueritatem innuens et si non cecidit, etc. Virgilius in Georgicis : « Sepe etiam stellas uento impellente uidebis | precipites celo labi, noctisque per umbram | flammarum longos a tergo ducere tractus ».

314. consternantvr uel consternuntur ; eqvi illi ; verso uel facto188.

Cum eiecisset Iupiter Phetonta a curru, equi.

consternantur id est expauescunt et est deponens. Vel consternuntur id est terrentur uel diuiduntur189. Consterni est in corpore, consternari est in mente.

315. colla sua ; ivgo suo ; lora sua.

316. illic in una parte ; illic in alia parte ; temone a ; revvlsvs remotus.

317. in hac parte alia parte ; radii iacent.

318. sparsa diffusa ; late per diuersa loca ; vestigia fragmenta.

Ita fuit currus solis dilaceratus et equi dispersi, at.

319. rvtilos flauos190 ; popvlante deuastante ; capillos suos.

320. in preceps in precipitium ; tractv discursu.

321. fertvr Pheton ; vt sicut ; interdvm aliquando ; sereno quando celum est serenum.

Sicut stella que in excidio Troiano Enee apparuit. Vnde Virgilius : « Et de celo lapsa per umbras | stella facem ducens multa cum luce refulsit ».

322. non cecidit in ueritate.

323. qvem Phetonta ; patria sua ; orbe in.

procul a patria quia Pheton erat orientalis et Eridanus est fluuius Italie.

324. Eridanvs fluuius ; ora Phetontis.

319

quand on jette de leau sur le feu. Et du côté opposé à ces fulgurations naîtront la tempête et le vent, parce que sil y a de léclat du côté du couchant, le lendemain le vent viendra de lorient et vice versa. Ou bien peut-être que la raison en est que le vent pousse les fulgurations, mais du côté opposé de lair il est renvoyé et repoussé, cest pourquoi se produit un mouvement du côté opposé et du vent. Mais on pourrait dire que, quand on voit une étoile tomber, et quelle napparaît plus ensuite, cela arrive, évidemment, parce que les nuages et lobscurité se placent entre létoile et nous. Mais quand lobscurité sest retirée elle nen apparaît pas moins, doù il est manifeste quelle nest pas tombée, puisquon la voit ; donc il dit la vérité sous la fiction avec lindication etsi elle nest pas tombée, etc. Virgile écrit dans les Géorgiques : « Souvent aussi, quand le vent souffle, tu verras des étoiles, précipitées du ciel, glisser et, derrière elles, dans lombre de la nuit, laisser de longues traînées de flammes ».

314.

Comme Jupiter avait jeté Phaéton hors du char, les chevaux…

consternantur (s épouvantent) cest-à-dire seffraient ; cest un verbe déponent. Ou bien consternuntur (ils sont effrayés) cest-à-dire ils sont mis en fuite ou ils sont renversés. Consterni concerne le corps, consternari lâme.

315. Leur cou ; de leur joug ; leurs rênes.

316. par-ci dun côté ; par- de lautre côté ; du timon ; arraché ôté.

317. de ce côté-là dun autre côté ; les rayons gisent à terre.

318. sur un large espace en différents endroits ; les vestiges les fragments.

Ainsi le char du Soleil fut-il mis en pièces et les chevaux dispersés, mais…

319. rutilants dorés ; ses cheveux.

320. la tête la première dans labîme.

321. tombe Phaéton ; serein quand le ciel est serein.

Comme létoile qui apparut à Énée lors de la destruction de Troie. Doù Virgile : « Et glissant du ciel à travers les ombres, une étoile entraînant une torche resplendit en répandant une abondante lumière ».

322. elle nest pas tombée en vérité.

323. celui-ci Phaéton ; sa patrie ; au monde.

loin de sa patrie parce que Phaéton était originaire dorient et que le Pô est un fleuve dItalie.

324. le Pô le fleuve ; le visage de Phaéton.

320

Eridanus secundum Ysidorum hic est qui ab Eridano cognominatus est, Solis filio, quem Phetontem dicunt qui fulmine percussus ibi proiectus est et extinctus.

Bernardus : « Fluxit et Eridanus qui sub Phetontide flamma | unica communi †restituenda† malo etc.191 ».

Ita Pheton fuerat fulminatus et in Eridano exceptus, Naiades.

325. Naiades ille nimphe ; trifida quia findit, flat et urit ; flamma fulmine.

Hesperie id est Ytalie et non Hispanie : nam Ytalia et Hispania dicitur Hesperia.

326. corpora membra Phetontis ; dant tvmvlo sepeliunt.

saxum uel fatum, fatale tumulum192.

327. hic sitvs in hoc tumulo depositus ; paterni patris sui Phebi.

Ecce carmen uel epitaphium

328. si quamuis ; tenvit bene rexit uel diu habuit ; excidit periit et precipitatus est.

magnis tamen excidit ausis quasi diceret : audax fuit et potens, cum potuit ascendere currum solis, cum ipse esset mortalis nec ullus deorum nec etiam Iupiter, sicut dictum est supra, posset currum regere preter Phebum.

Naturalis est hec mutatio quod sic uidetur. Per Phetontem habemus calorem qui merito dicitur fuisse filius Solis, quoniam ex ipso omnis calor nascitur, et Climenes natus asseritur per quam habemus humorem qui calorem nutrit, sicut mater filium. Set talis calor cito deficit nisi ab eodem sustentetur, unde Climene quasi cleos manes dicitur, quoniam humor ardore uel ardor humore deficit193. Pheton autem tunc currum solis regere dicitur cum calor, non seruata sollempni orbita, ad terram ultra modum descendit et eam comburit. Vnde a Ioue fulminatur, quoniam calor postea se ipsum consumit. Cadit in Eridanum quia iste solus desiccatis alueis aliorum in combustione solis illa ardoribus dicitur suffecisse. Item sic exponatur : cum sol, id est calor, et Climene nimpha, id est humor, coeunt, necesse est ut aliquid generetur. Gignitur autem Pheton, id est segetes,

321

Selon Isidore lEridanus (le Pô) est nommé daprès Eridanus, fils du Soleil, quon appelle Phaéton, qui frappé par la foudre, y fut précipité et y mourut.

Bernard : « Et le Pô y coule, la seule onde qui sous la flamme de Phaéton a résisté au mal commun etc. ».

Ainsi Phaéton avait-il été foudroyé et recueilli dans le Pô ; les Naïades…

325. les Naïades les nymphes ; qui a trois pointes parce quelle fend, souffle et brûle ; par la flamme la foudre.

l Hespérie cest-à-dire lItalie et non lEspagne : car on appelle Hespérie lItalie et lEspagne.

326. le corps les membres de Phaéton ; elles mettent au tombeau elles lenterrent.

le rocher ou bien le destin, le tombeau fixé par le destin.

327. ci-gît placé dans ce tombeau ; paternel de Phébus son père.

Voici les vers ou bien lépitaphe.

328. si quoique ; il tint il dirigea bien ou garda longtemps ; il tomba il périt et fut précipité.

il mourut pourtant pour avoir osé un grand exploit comme sil disait : il fut audacieux et puissant, puisquil put monter dans le char du Soleil, bien quil fût mortel et que, comme on le dit plus haut, aucun des dieux, même Jupiter, ne pût conduire le char excepté Phébus.

Cette transformation est naturelle, ce quon peut voir de cette manière : la chaleur est signifiée par Phaéton dont on dit avec raison quil était le fils du Soleil, puisque toute la chaleur provient de lui, et on affirme quil était le fils de Climène, par laquelle nous avons lhumidité qui nourrit la chaleur, comme la mère nourrit le fils. Mais une telle chaleur saffaiblit vite si elle nest pas soutenue par lhumidité, doù Climène est appelée pour ainsi dire cleos manes, car lhumidité manque de chaleur ou la chaleur dhumidité. On dit que Phaéton conduit le char du Soleil au moment où, lorbite habituel nayant pas été respecté, la chaleur descend trop près de la terre et la brûle. Cest pourquoi il est foudroyé par Jupiter, puisquensuite la chaleur se consume elle-même. Il tombe dans le Pô, parce que, lors de ce fameux incendie dû au soleil, les lits de toutes les autres rivières avaient été asséchés, celui-ci fut le seul, dit-on, à résister aux chaleurs. De même on lexplique de cette manière : quand le Soleil, cest-à-dire la chaleur, et la nymphe Climène, cest-à-dire lhumidité, sunissent, il y a nécessairement génération. Alors est engendré Phaéton, cest-à-dire la moisson, quon appelle 322que et Pheton dicuntur quasi apparens : segetes enim ex calore et humore in superficie terre apparent. Sicut autem Pheton ad sui gloriam currum exigit patris, ita et segetes ad maturitatem solis exigunt calorem, quo accepto resoluuntur a spicis segetes, sicut Pheton excepto curru resoluitur a corpore fulminatus. Possumus etiam dicere quod moralis est ista mutacio. Per Phetontem enim qui currum patris exigit superbos intelligimus qui ceteris se preferunt. Set frangit Deus omne superbum, quod intelligitur per Phetonta fulminatum, unde : « Actibus et uerbis homo tu quicumque superbis, | hoc retine uerbum : frangit Deus omne superbum ». De Phetonte uersus : « Phos lux dicetur et Pheton dicitur inde, | sic splendor solis filius esse datur. | Philosophi radium generat sapientia cuius | currum deducit, set cadit arte rudis ».

Dixi quod fulminatus est Pheton et sepultus, at.

329. at set ; pater Phebus ; obdvctos obscuratos ; egro tristi194.

miserabilis : tristis de morte filii sui et talis super quo deberet aliquis misereri.

Alia est mutatio de Eliadibus in arbores et de germine illarum in electrum et hoc est at pater195.

330. condiderat abscondiderat ; vvltvs suos ; si modo credimvs esse uerum quod196 credere non debemus.

et si modo credimus : rei dubie denegat fidem.

331. isse inisse ; sine sole solis claritate ; fervnt homines dicunt ; lvmen claritatem.

Posset aliquis dicere quomodo sine sole lux erat ? Respondet actor incendia.

332. vsvs aliqua utilitas.

in illo id est in illo incendio, quia illuminatus fuit mundus per incendium.

Ita abscondit Phebus uultus suos dolens de morte filii sui, at.

333. at pro set ; Climene mater Phetontis ; qvecvmqve id est omnia illa que.

334. in tantis quanta erant mala de morte filii sui ; amens sine mente.

335. laniata synodoche ; sinvs uel comas ;totvm percensvit orbem pererrauit197 dolens de morte filii sui.

323

aussi Phaéton comme pour dire apparaissant : parce quen naissant de la chaleur et de lhumidité la moisson apparaît à la surface de la terre. Or, tout comme Phaéton exige le char de son père pour en tirer de la gloire, de même la moisson exige la chaleur du soleil pour parvenir à maturité ; après quoi la moisson est séparée des épis, tout comme Phaéton, après être enlevée du char, est séparé de son corps en étant foudroyé. Nous pouvons aussi dire que cette transformation est morale : par Phaéton, qui exige le char de son père, nous entendons les orgueilleux qui se préfèrent à tous les autres. Mais Dieu brise tout orgueilleux, ce quon entend par le fait que Phaéton est foudroyé, doù le vers : « Qui que tu sois, toi dont les actes et les mots sont orgueilleux, retiens ces mots : « Dieu brise tout orgueilleux ». Et les vers sur Phaéton : « Phos signifie lumière et Phaéton est appelé daprès elle, donc on dit que léclat est le fils du soleil. Le trait lumineux du philosophe est engendré par la sagesse, dont il conduit le char, mais il tombe si son art est rudimentaire ».

Jai dit que Phaéton fut foudroyé et enseveli, mais…

329. le père Phébus ; recouvert obscurci.

digne de pitié : triste de la mort de son fils et si triste que lon devrait avoir pitié de lui.

Une autre transformation est celle des Héliades en arbres et de leurs bourgeons en ambre et cela est introduit par mais le père

330. Son visage ; si du moins nous voulons croire quest vrai ce que nous ne sommes pas obligés à croire.

et si du moins nous croyons : il refuse davoir foi en cette chose douteuse.

331. sans soleil sans la lumière du soleil ; ils rapportent les hommes disent.

Quelquun pourrait demander comment il y avait de la lumière sans le soleil. Lauteur répond, lincendie…

332. usage quelque utilité.

en lui cest-à-dire dans cet incendie parce que le monde fut éclairé par lincendie

Ainsi Phébus, affligé de la mort de son fils, cacha-t-il son visage mais…

333. Climène la mère de Phaéton.

334. dans de tels si grand était le malheur de la mort de son fils ; hors de soi privée de raison.

335. déchirée synecdoque ; elle parcourut le monde elle erra par le monde, affligée de la mort de son fils.

324

[ f. 16v ]

336. exanimes id est membra integra ; artvs suos ; mox consequenter.

artus carnem cum ossibus exanimes id est extra animam positos et mortuos.

337. peregrina aliena ; condita abscondita.

Quamuis primo artus requireret et non inueniret, tamen.

338. incvbvit Climene ; loco uel solo ; nomen Phetontis ; in marmore illo198.

nomen id est litteras exprimentes nomen eius.

339. perfvdit rigauit ; lacrimis suis ; aperto denudato ; fovit nomen.

340. nec minvs quam mater ; Eliades sorores Phetontis ; lvgent uel fletus.

Ita dolebat Climene de Phetonte filio suo mortuo, nec minus.

Eliades ab elios quod est sol dicuntur. Vnde : « Elios Eliades nomen traxere sorores. | Sunt flores teneri sole parente sati ». « Assunt germane, lacrimas dant, munus inane, | plangunt corde, gemunt ore, sepulcra petunt ».

341. mvnera scilicet ; cese pectora sua, synodoche ; palmis cum suis.

342. Phetonta fratrem suum.

non auditurum : simile dicit Virgilius de Andromache quam inuenit Eneas ad tumulum Hectoris, unde ibi : « Sollempnes sunt forte dapes et tristia dona | ante urbem in luco falsi Simountis ad undam | libabat tunc199 Andromache manesque uocabat | Hectoreas ».

344. cornibvs suis.

orbem rotunditatem suam quia singulis mensibus accipit luna augmentum et detrimentum et sic notat quattuor menses iam esse preteritos.

Nacta occasione competenti, accedit actor ad causam mutationis Eliadum in arbores. Continuatio : ita incessanter clamabant, luna autem etc.

Cronographus est actor in hac parte, id est temporis descriptor.

345. ille Eliades ; moresvo secundum morem suum ; nam quia ; morem consuetudinem ; fecerat illis.

Bene dico more suo, nam.

346. plangorem super tumulum ; qvis quibus ; Phetvsa proprium nomen.

325

[ f. 16v ]

336. sans vie cest-à-dire les membres intacts ; ses membres.

les membres la chair avec les os sans vie cest-à-dire séparés de lâme et morts.

337.

Bien que dabord elle cherchât ses membres sans les trouver, pourtant

338. elle se prosterna Climène ; le nom de Phaéton ; sur le marbre celui-là.

le nom cest-à-dire les lettres indiquant son nom.

339. De ses larmes ; elle a réchauffé le nom.

340. pas moins que leur mère ; lesHéliades les sœurs de Phaéton.

Ainsi Climène saffligeait-elle de la mort de son fils Phaéton, pas moins…

On dit Héliades daprès Hélios qui est le soleil. De là : « Les Héliades, ses sœurs, prirent leur nom dHélios. Ce sont de tendres fleurs semées par leur père, le Soleil ». « Ses sœurs sont là, elles versent des larmes, vain présent, elles se lamentent dans leur cœur, elles gémissent avec leur bouche, elles cherchent la tombe ».

341. des présents notamment ; frappées surleurs poitrines, synecdoque : avec leurs paumes

342. Phaéton leur frère.

qui ne pouvait entendre : de même Virgile dit à propos dAndromaque quÉnée trouva au tombeau dHector, doù : « Il se trouve quAndromaque était alors en train doffrir les sacrifices rituels et les présents funèbres, devant la ville, dans un bois sacré, aux bords dun faux Simoïs, et elle invoquait les Mânes dHector ».

344. Ses cornes.

disque sa rondeur parce que chaque mois la lune augmente et décroît et lauteur indique ainsi que déjà quatre mois étaient passés.

Après que loccasion qui convient sest présentée, lauteur raconte la raison pour laquelle les Héliades ont été transformées en arbres. La suite : elles appelaient sans cesse, mais la lune etc.

Dans cette partie lauteur se fait chroniqueur, cest-à-dire il décrit le temps.

345. celles-ci les Héliades ; avait fait pour elles.

Je dis : à leur habitude, car…

346. coups de douleur sur le tombeau ; Phaétuse nom propre.

326

Plangor est sonitus ex percussione proueniens200.

347. maxima natu.

348. pedes suos ; qvam Phetusam.

Conquerebatur Phetusa pedes suos diriguisse, ad quam.

349. candida pulcra ; Iapetie alia soror ; svbita subito uenienti.

350. tercia soror ; crinem suum ; manibvs cum suis ; laniare rumpere.

Ita de istis duabus contigerat cum autem tercia illarum.

351. frondes pro crinibus ; hec alia, scilicet quarta ; stipite in ; dolet crvra sua teneri.

352. illa quinta, id est alia.

353. ea supradicta ; mirantvr sorores.

354. perqve gradvs successiue ; vtervm illarum.

Gradatim de pedibus in uterum, de utero in pectus, et sic deinceps.

355. ambit cortex ; exstabant extra corticem stabant et apparebant ; matrem suam.

356. qvid faciat cum uideat illas mutatas ; mater Climene ; qvo ad quem locum, uel qua201.

Ita mutabantur Eliades in arbores et matris auxilium implorabant, mater uero.

357. eat Climene ; dvm licet dum licitum est ; ivngat filiabus suis.

Hoc facit et non satis est id est non sufficit ei hoc facere, scilicet dare oscula uel ire huc et illuc202.

358. trvncis a ; corpora filiarum ; temptat Climene203.

Improprie dicit truncis quoniam truncus est quando rami amputati sunt.

359. teneros quia de nouo factos.

360. manant id est defluunt ; gvtte sanguinis.

de uulnere gutte : sicut de arbore quam amputauit Erisiton, unde infra : « Cuius ut in trunco fecit manus impia uulnus | haut aliter fluxit discusso cortice sanguis | quam solet ante aras ».

361. parce michi ; mater o Climene ; qvecvmqve illarum ; clamat uel dixit204.

362. parce michi, repetit ut addat ; in arbore id est in arboris auulsione ; corpvs uel pectus.

327

Plangor est le son que rendent les coups.

347. la plus grande par la naissance.

348. Ses pieds ; laquelle Phaétuse.

Phaétuse se plaignait que ses pieds sétaient raidis, à qui….

349. blanche belle ; Lampétie une autre sœur ; soudaine poussant soudainement.

350. la troisième sœur ; ses cheveux ; avec sesmains.

Voilà ce qui était arrivé à ces deux (sœurs) quand à son tour la troisième dentre elles…

351. feuillages pour cheveux ; celle-ci une autre, à savoir la quatrième ; en un tronc ; elle souffre que ses jambes sont retenues.

352. celle-là la cinquième, cest-à-dire une autre.

353. les choses mentionnées plus haut ; les sœurs sétonnent.

354. pas à pas successivement ; leur ventre.

Peu à peu, des pieds au ventre, du ventre à la poitrine, et ainsi de suite.

355. Lécorce entoure ; sortait restait hors de lécorce et apparaissait ; leur mère.

356. que devait-elle faire en les voyant ainsi transformées ; la mère Climène ; en quel lieu, ou par où.

Ainsi les Héliades étaient-elles transformées en arbres et imploraient-elles laide de leur mère, mais la mère

357. elle va Climène ; donnerà ses filles.

Elle fait cela et cela nest pas suffisant cest-à-dire il ne lui suffit pas de le faire, à savoir donner des baisers et courir çà et là.

358. Aux troncs ; les corps de ses filles ; Climène essaie, mais…

Il emploie aux troncs de manière impropre, parce quon dit tronc quand les branches ont été coupées.

359. tendres parce quelles sont nées récemment.

360. coulent cest-à-dire tombent goutte à goutte ; gouttes de sang.

de la blessure les gouttes : comme de larbre coupé par Érysichthon, doù plus bas : « À peine sa main impie a-t-elle blessé le tronc, de lécorce fendue jaillit le sang, tout comme, devant lautel… ».

361. épargne-moi ; mère ô Climène ; chacune dentre elles ; crie ou dit.

362. épargne-moi elle répète et ajoute ; dans larbre cest-à-dire en arrachant de larbre.

328

363. iamqve o mater205 ; inverba illarum ; novissima ultima.

Vel ita : iamque ualedicto suple. Possunt esse uerba actoris uel illarum206.

364. inde ab illis arboribus ; lacrime gutte ; stillata per stillas manancia.

365. ramis illis ; electra genera gummi ; novis nouiter factis ; amnis Eridanus.

Electrum est lacrima congelata que cadit ex scissu arboris nuper scisse et mutatur in lapides qui durescunt et hoc est quod dicit.

amnis quia Eliades mutate sunt in arbores iuxta Eridanum.

366. nvribvs mulieribus ; Latinis Romanis.

Sorores Phetontis in populos mutate sunt quoniam populi precipue et huiusmodi arbores procreantur ex humore, unde in ripis fluuiorum et in aquaticis locis reperiuntur tantum, et sic naturalis est ista mutatio. Item dicimus quod sorores Phetontis mutantur in arbores, id est de humore et calore creantur, sicut segetes. Sunt autem quedam207 arbores iuxta Eridanum que in estate media pro nimio calore finduntur, de quorum ramis quedam gummi defluunt in Eridanum que frigiditate aque durescunt in lapidem electri, et sic fingitur germen illarum mutari in electrum, et est naturalis ista mutatio.

Ita mutate fuerunt Eliades in arbores secundum quosdam in alnos secundum alios in populos. Cignus uero affuit huic monstro id est huic monstruose mutacioni et Phetontis fulminationi.

367. proles filius Stelenes, sororis Climenes.

Hic incipit mutatio de Cigno in auem sui nominis, et hoc est affuit.

368. qvamvis ivnctvs esset.

369. mente dilectione ; Pheton o ; propior tibi.

Quamuis esset iunctus tibi per lineam materni generis, tamen propior fuit mente,mentis integritate.

370. Ligvrvm Liguria pars est Italie ; vrbes Ligurum.

329

363. maintenant ô mère ; dans leurs paroles ; les plus récentes les dernières.

Ou bien : adieumaintenant,ajoute je répète. Ces mots peuvent être ceux de lauteur ou ceux des personnages.

364. de là de ces arbres ; les larmes les gouttes ; tombées goutte à goutte coulant en gouttes.

365. de ces branches ; electra genre de gomme ; nouvelles nouvellement nées ; le fleuve le Pô.

Electrum (lambre) est une larme gelée qui tombe dune fissure de larbre nouvellement coupé et se transforme en pierres qui durcissent et cest ce quil dit.

le fleuve parce que les Héliades furent transformées en des arbres qui longent le Pô.

366. aux belles-filles aux jeunes femmes ; latines romaines.

Les sœurs de Phaéton furent transformées en peupliers parce quavant tout les peupliers et ce genre darbres croissent grâce à lhumidité, cest pourquoi on en trouve autant sur les rives des fleuves et dans les lieux aquatiques, et donc cette transformation est naturelle. De même nous disons que les sœurs de Phaéton sont transformées en arbres, cest-à-dire elles naissent de lhumidité et de la chaleur comme les céréales. Il y a certains arbres près du Pô qui au milieu de lété se fendent à cause de la trop grande chaleur ; une sorte de gomme coule de leurs branches dans le Pô, laquelle, avec la fraîcheur de leau, durcit en pierre delectrum, et donc on imagine que leur germe se transforme en electrum, et cette tranformation est naturelle.

Ainsi les Héliades furent-elles transformées en arbres, selon certains en aulnes, selon dautres en peupliers. Mais le cygneassista à ce fait prodigieux cest-à-dire à cette transformation prodigieuse et au foudroiement de Phaéton.

367. lenfant le fils de Sthélène, la sœur de Climène.

Ici commence le récit de la transformation de Cygnus en un oiseau portant son nom, et cela est introduit par il assista…

368. bien quil fût lié.

369. dans lâme par laffection ; ô phaéton ; plus proche de toi.

Bien quil te fût uni par le lignage maternel, il tétait plus proche dans lâme,par la pureté de lâme.

370. des Liguriens la Ligurie est une région de lItalie ; les villes des Liguriens.

330

Ligures uero populi sunt inter montes positi ubi calor multum in estate dominatur, quoniam a nulla parte possunt ibi uenti habere aditum. Homines ergo ibi non sunt in estate nisi nudi in aliquo amne. Cignus autem est rex Ligurum quod ideo fingitur quod excellencior in calore cognatus Phetontis ex parte matris, id est humiditatis, fugiens calorem stagna colit ad modum cigni auis aquatice, ubi se protegit a calore ; et sic est naturalis ista mutacio.

371. qverelis suis.

[ f. 17r ]

372. implerat sincopa ; sororibvs avctam mutatis in arbores quia tunc ibi plures fuerunt quam primitus.

auctam id est augmentatam. Vel actam de ago, -gis, id est factam.

373. cvm uel tunc ; cane albe.

Lamentabatur Cignus cognatum suum cum. Vel sic : tunc, postquam208, ita conquerebatur.

tenuata quoniam mutatus fuit in cignum qui tenuissimum emittit sonum.

374. dissimvlant id est celant ; collvm suum ; longe uel longo209.

dissimulant id est diuersimode simulant : capilli enim illius modo erant plume que quodammodo similes erant capillis210. Vel dissimulant id est tegunt capillos, id est caput, methonomia.

375. digitos suos ; ivnctvra quedam pellicula.

376. penna uel pluma ; latvs suum ; os suum ; sine acvmine id est obtusum.

377. fit nova Cygnvs avis quid dicerem per singula ?

celoque Iouique endiadis, id est celo Iouis. Vel celo, id est inferiori aeri, Ioui superiori.

378. vt tamquam ; missi in Phetonta ; ab illo Ioue scilicet.

iniuste : secundum opinionem eius.

iniuste tamquam Iupiter iniuste fulminasset Phetonta.

379. patvlos id est amplos semper patentes.

perosus est participium sine uerbi origine.

« Aures dic patulas, oculos dic esse patentes ».

380. qve flumina ; colat inhabitet.

331

Les Liguriens forment un peuple habitant dans les montagnes où règne une forte chaleur en été, parce que les vents ne peuvent y avoir accès de nulle part. En été il ny a donc pas dhomme qui ne soit nu dans une rivière. Cygnus est le roi des Liguriens. On invente cela parce que dans la chaleur le plus proche parent de Phaéton vient de la famille de la mère, cest-à-dire de lhumidité, qui fuit la chaleur et fréquente les lacs, où il se protège de la chaleur à linstar du cygne, loiseau aquatique ; et donc cette transformation est naturelle.

371. Ses plaintes.

[ f. 17r ]

372. implerat syncope ; accrue par ses sœurs changées en arbres parce qualors il y eut plus darbres quauparavant.

auctam (accrue)cest-à-dire augmentée. Ou actam de ago-gis, cest-à-dire faite.

373.

Cygnus se lamentait sur son parent quand… Ou bien ainsi : alors, après, il se plaignait de cette manière.

affaibli parce quil était transformé en cygne qui émet un son extrêmement ténu.

374. Son cou.

dissimulant (elles feignent)cest-à-dire imitent de différentes manières : ses cheveux étaient en effet de ce genre de plumes qui ressemblaient dune certaine façon à des cheveux. Ou bien dissimulant (elles cachent) cest-à-dire couvrent les cheveux, cest-à-dire la tête, métonymie.

375. Ses doigts ; une jointure une sorte de pellicule.

376. Son flanc ; son visage ; sans pointe cest-à-dire émoussé.

377. Cygnus devient un nouvel oiseau à quoi bon les énumerer point par point ?

au ciel et à Jupiter hendiadys, cest-à-dire au ciel de Jupiter. Ou bien au ciel, cest-à-dire à lair inférieur ; à Jupiter à lair supérieur.

378. lancé contre Phaéton ; par lui à savoir par Jupiter.

injustement : à son avis.

injustement comme si Jupiter avait injustement foudroyé Phaéton.

379. ouverts cest-à-dire toujours largement étalés.

perosus (qui abhorre) cest un participe qui ne dérive pas dun verbe.

« Il faut dire que les oreilles sont bien ouvertes, les yeux grand ouverts ».

380. que les fleuves.

332

contraria flumina flammis elementorum notat contrarietatem, unde dictum est supra : « Cumque sit ignis aque pugnax ».

Hic agit actor de Paraside pudica in impudicam, de impudica in puerperam, de puerpera in ursam, de ursa in stellam cum filio suo, et hoc est squalidus etc. Continuatio : interea dum ita ad tumulum Phetontis mutarentur Elidades, genitor etc.

381. sqvalidvs obscurus ; genitor Phebus ; expers sine parte211.

382. orbi uel orbe.

qualis cum deficit orbi qualis fit cum patitur eclipsim, habetis in sequentibus : « Nec tibi quod lune terris propioris ymago | obstiterit, palles ». Vel qualis est ibi dat signum future tempestatis212 : nubes enim tegit medium corpus eius quando ad occasum uenit et ipse est languidus, id est patiens humanos uisus pro nubis interiectione. Vnde Lucanus : « Orbe quoque exhaustus medio languensque recessit | spectantes oculos infirmo lumine passus ».

383. lvcem odit habet odio.

384. adicit adiungit.

dat animam id est totam intentionem ponit et213 exponit animam luctibus.

luctibus addidit iram id est luget et irascitur.

385. officivm claritatis lucem scilicet214 ; evi uite mee.

satis cum indignatione ut melius iram suam exprimeret, ac si diceret : satis laboraui ac numquam requieui.

386. irreqvieta sine requie.

387. sine fine assidue ; michi a me ; sine honore id est honoris remuneracione.

sine honore quia nullum inde habui honorem.

388. alter a me ; agat regat.

Et quia sine fine et sine honore laboraui, quilibet.

389. nemo qui possit currum regere ; non posse agere illos ; fatentvr se.

Dixi quod alter a me currum deducat, si autem nemo.

390. ipse Iupiter ; agat regat.

333

les fleuves contraires aux flammes il indique lopposition entre les éléments, doù il dit plus haut : « Quoique le feu soit lennemi de leau ».

Ici, lauteur parle de la Parrhaside transformée de pudique en impudique, dimpudique en jeune mère, de jeune mère en ourse, dourse en étoile en même temps que son fils, et cela commence par le mot squalidus etc. La suite : pendant que les Héliades étaient ainsi transformées près du tombeau de Phaéton, le père etc.

381. non soigné obscur ; le père Phébus.

382.

comme lorsqu il fait défaut au monde quel est son aspect quand il subit une éclipse, vous le voyez dans ce qui suit : « Sans que la forme de la lune, plus proche de la terre, tait fait obstacle, tu pâlis ». Ou bien laspect suivant est le signe dune tempête future : les nuages en effet recouvrent la moitié de son corps quand il arrive au couchant et il est affaibli, cest-à-dire quil souffre les regards humains grâce à lécran des nuages. Doù Lucain : « La moitié de son disque disparu, languissant, le soleil sest couché, laissant les yeux le regarder par sa faible lumière ».

383.

384.

il abandonne son âme cest-à-dire il met toute son attention et livre son âme à son deuil.

au deuil il ajoute la colère cest-à-dire il se lamente et semporte à la fois.

385. sa fonction la lumière du jour, évidemment ; le temps de ma vie.

assez avec indignation, pour mieux exprimer sa colère, comme sil disait : « jai assez travaillé et je ne me suis jamais reposé ».

387. sans honneur cest-à-dire sans récompense honorifique.

sans honneur parce que je nen ai reçu aucun honneur.

388. un autre que moi.

Et parce que jai travaillé sans fin et sans honneur, quiconque…

389. personne qui puisse conduire le char ; ne pas pouvoir les conduire ; ils avouent quils.

Jai dit quun autre que moi conduise le char, mais sipersonne…

390. lui-même Jupiter.

1 filius] V2, filio S W.

2 S W, in ras. V

3 in aere… nomen] V W, om. S.

4 in anticlaudiano hic sua] S W, hic bene V2in ras.

5 autem cum est sol] S, in ras. V, cum autem sol est in medio W.

6 circa autem sole… regia etc.] S W, in ras. V. ◊ sol]scripsimus,soli S W.

7 se] W S, cardine in ras. V2.

8 redimitas] remitas ut uid. W, romitas V, quid in S, dub.

9 et habet] W S, in ras. V.

10 complexi] W S, complexo V2in ras.

11 emittere] W S, mittere ex emittere V2.

12 cum] W S, in ras. V.

13 gigantomachia] V, gigantomachiam W S.

14 fuit] W S, in ras. V. ◊ eadem] V, et eadem S W.

15 marinos] V, maris W S.

16 elementata]ut uid. V W, elementa S.

17 horrendaque] V S, honerosaque W.

18 et hoc dicit quia] S W, in ras. V. ◊ marine] W S, in ras. V.

19 est] S W, in ras. V.

20 cf. Tarrant in app.

21 ecce… unde] S W, in ras. V.

22 uel cliuo dicit… claritatem]in ras. V.

23 pre oculis uel a longe] S W, in ras. V.

24 dei] V S, dea W. ◊ noua] W, nouam V S.

25 secula enim habent horas distinctas] S W, in ras. V.

26 canos dicit… niues] S W, in ras. V.

27 planetarum] S W, in ras. V.

28 dicit quia… spacio] S W, in ras. V.

29 uel sic uersus… hesus] S W, in ras. V.

30 S W, in ras. V.

31 S W, in ras. V. ◊ sub specie meropis quia sub specie meropis] S, sub specie meropis W.

32 uel sic nec] S W, in ras. V.

33 illis] V S, eis W.

34 patris] S, prum W, patris regimen currus paterni V. regimen currus paterni transposuimus infra, post ita promiserat se daturum illi.

35 ita promiserat se daturum illi regimen currus paterni] S, i. p. se d. i. V (uide supra), om. W.

36 S W, in ras. V.

37 uel negassem] S W, in ras. V.

38 mortalem]ut uid. V2, mortemS W.

39 hac] S W, contra V.

40 emittit] S W, mittit V (e fort. in ras.).

41 uel habemus] S W, in ras. V.

42 precipucium] S W, altum in ras. V2.

43 secundum opinionem nostram] S W, in ras. V.

44 confingeremus] S W, figeremus ex confingeremus (ut uid.) V2.

45 et] V, quod S W.

46 ductus]scripsimus, dictus ut uid. S V, in ras. V.

47 que] S W, quia V2.

48 equarum]post corr. V, aquarum S W.

49 S W, in ras. V.

50 etiam] S W, in ras. V.

51 est] V2, om. V S W. ◊ opponitur] V post corr. (non in ras.),non opponitur S W.

52 phisice] W V post corr., philosophice S.

53 nunc uel tunc] V, tunc S W.

54 precipicium] V2ex precipucium, precipucium S W.

55 a continente scilicet] S W, in ras. V.

56 dei uoluntas uel] S W, in ras. V.

57 uel auferret] S W, in ras. V.

58 considerauerunt… in medio mundi] S W, in ras. V.

59 dicas capitales stellas polos dixerunt] S W, in ras. V.

60 debitam] S W, om. V.

61 aliud est quod] S W, in ras. V.

62 et] SW, uel V2in ras.

63 rei generalis] dei genialis V S W.

64 pars celi] S W, signum in celo V2in ras. ◊ et ideo… tauri] S W, in ras. V.

65 penetrabiles] V2 S, penetrabiliores W, quod in V ante corr.dub.

66 urceolus] S W, urceolis V. ◊ putei]correximus ex fonte, parum V W, pueri (?) parum S. ◊ continuantis] V W, continuatis S.

67 eius calor] V, om. S.

68 quod posse… absentat] S W, in ras. V. ◊ scribitur] S, dicitur W.

69 ultra] V, iuxta S W.

70 vbi postquam] V, vbi uel ut postquam S, vt uel ubi postquam W.

71 me] S W, in ras. V.

72 per] S W, om. V.

73 quia illud] S W, in ras. V.

74 id est precor… uel] S W, in ras. V.

75 habere currum] S W, in ras. V.

76 hoc quod petis] S W, in ras. V.

77 optauisti] V, optaueris S W.

78 oracionem suam] S W, in ras. V. ◊ uel] S W, in ras. V.

79 quamuis] S W, in ras. V.

80 aureus etc.] V2, om. V S W.

81 positi] S W, in ras. V.

82 in ordine dispositi] S W, in ras. V.

83 et sic lux geminabatur] S W, in ras. V.

84 nimphes] S W V ante corr., -s in ras. V

85 splendore geminato] S W, in ras. V.

86 id est ruboris] S W, in ras. V.

87 posterior] S W, posterius V2in ras.

88 S W, in ras. V.

89 mutato lucifer S W, lento lucifer V2.

90 Phebus] S W, in ras. V, cf. Tarrant in app.

91 uel] S W, in ras. V.

92 illuminans uel] S W, in ras. V.

93 tvnc uel tum] V, tvm S W.

94 radiantem] V, radiatam S W.

95 puer uel precor] V S, precor W.

96 ultra modum] S W, fortiter in ras. V2.

97 et] V, uel S W.

98 sic] V post corr., sine S W.

99 et nunquam… subdit] S W, in ras. V.

100 equinoctialia] S W, coniunctialia V.

101 torridam] S W, celum in ras. V2.

102 oblique per zodiacum] S W, per quinque parallelos in ras. V2.

103 estiualibus] S W, solticialibus in ras. V2.

104 motum] V W, modum S. ◊ naturaliter] S W, recto modo in ras. V2. ◊ et hec phisica… obliquum] S W, in ras. V. ◊ Post equa uacuum septem litterarum S W.

105 uel contentus… superfertur] S W, in ras. V. ◊ que superfertur] S W, quod dubitanter conseruauimus, malimus eius que superfertur.

106 precedentis] S W, in ras. V.

107 qui custos est serpentis] S W, in ras. V. ◊ coruo] S W, como V.

108 ad anguem] W, om. V S.

109 pro non] S W, in ras. V.

110 aram]s. l. V2(ut uid.), om. V S W.

111 ara] W, om. V S.

112 propter… consumere] S W, in ras. V.

113 remotis] S W, in ras. V.

114 obfuscat minorem] S W, in ras. V.

115 tua] S W, om. V.

116 arripe] V, accipe S, accipe uel arripe W.

117 S W, in ras. V.

118 putatur] V, opinatur S W. ◊ ideo] S W, in ras. V.

119 cum impetu egressi sunt] S W, in ras. V.

120 omnimoda] V W, omnia S.

121 eam] S W, illud in ras. V2.

122 respectu… dicit] S W, in ras. V.

123 frigido ueneno] S W, in ras. V.

124 Évidemment Phaéton.

125 non uadunt] S W, in ras. V. ◊ quia] V, ideo quia S, ideoque W. ◊ que supra] S W, sub ex supra V2. ◊ igitur tantis] V S, gramaticis W. ◊ post extremos uacuum V S W.

126 signa celestia et etiam] S W, in ras. V.

127 tantum] V, in tantum S W.

128 filius suple] V, uictrici sui filius suple S W, fortasse sui in ras. V.

129 remittit relaxat] V, relinquit uel remittit W remittit laxat S2.

130 equos] S W, in ras. V.

131 uel on] W, in ras. V, scorpius uel scorpius S fort. post corr.

132 bene… libra] S, bene disposuit illud quod dicitur libra W, in ras. V ◊ ubi] W, ut V, v S (fort. .v.).

133 ad modum aculei] S W, in ras. V.

134 S W, om. V fort. in ras.

135 coronata] S W, in ras. V.

136 ducit] S W, in ras. V.

137 uel loca herbosa] S W, in ras. V.

138 quia] S W, in ras. V.

139 cilicie]ex silicie V2, silicie S, sicilie W.

140 troie] S W, troiana ex troie V2.

141 ibi] V, ibi quendam montem S W.

142 micale insula] S W, mons in ras. V2.

143 nichil proficiunt] S W, in ras. V.

144 uidetur] V S, uidetur attingere W.

145 usque ad] S W, in ras. V.

146 horatius] S W, iul i.e. iuuenalis in ras. V2.

147 tercius] V, trinus S, ternus W.

148 suis] S W, in ras. V.

149 boetia enim querit etc] S W, et ideo Boetia in ras. V2.

150 quidam… fluuium] W S, in ras. V. ◊ et quibus] S W, quilibet V ut uid. ◊ diro] S W, fuso in ras. V2.

151 iusta troiam] V fort. post corr., troianus S W.

152 siue in die iudicii] S W, in ras. V.

153 sicie] S W, in ras. V.

154 in archadia] S, in acchaia W, in arethaa V.

155 iacent uel uacant] V, uacant S W.

156 uel fors] W, in ras. V, uel W.

157 agauno] S W (fort. augaunon W), agaunus ex aganno V2.

158 ad uenetos imperiosus iter] S W, in ras.V.

159 usque… hesperium] S W, in ras. V.

160 semimortua] S W, id est mortua V.

161 extrahere] S W, in ras. V.

162 illa dico existens] S W, in ras. V.

163 uel more… opponimus] S W, in ras. V.

164 uel suple] S W, in ras. V.

165 firmamento] S W, fundamento ex firmamento V2.◊ firmamentum] S W, fundamentum ex firmamentum V2.

166 omnia] S W, in ras. V.

167 arbores et huiusmodi] S W, in ras. V.

168 tunc] S W, in ras. V.

169 in tanta habundancia] S W, in ras. V.

170 S W, in ras. V.

171 de] S W, et pro in ras. V.

172 licet… uel ita] S W, in ras. V.

173 quod uel ita… pro set] S W, in ras. V.

174 cf. Tarrant in app.

175 S W, in ras. V

176 et ita… casus] S W, in ras. V.

177 quia] S W, in ras. V.

178 et non plura] S W, in ras. V.

179 ualde uicina] S W, in ras. V.

180 mouere solet] S W, in ras. V. ◊ immittere] S W, om. V.

181 in] S W, in ras. V.

182 aguntur] V post corr., non aguntur S W V ante corr. (non in ras).

183 ce. fulmini] S W, fulmen in ras. V2.

184 uibratione missa] S W, in ras. V. ◊ iactare solet] S W, in ras. V.

185 libratvm uel uibratum id est uibratim emissum] S, libratvm id est ui missum V (missum ex emissum), vibratvm uel ui. emissum W.

186 sua] S W, in ras. V.

187 dicat] V, dicit S, dicet W.

188 verso uel facto] S, verso V (uel facto in ras.), facto uel uerso W.

189 expauescunt] S W, in ras. V. ◊ uel diuiduntur] S W, in ras. V.

190 flauos] S W, in ras. V.

191 bernardus] b V, v S, om. W. ◊ restituenda] V S W, restitit unda Bernardus.

192 uel fatum fatale] S W, om. V.

193 set talis… deficit] S W, in ras. V.

194 tristi] S W, in ras. V.

195 S W, in ras. V.

196 quod] S W, in ras. V.

197 pererrauit] S W, circuiuit pererrando ex pererrauit V2.

198 uel solo] V, ille uel solo S, illi uel solo W. ◊ nomen Phetontis] S W, in ras. V. ◊ in marmore illo] S W, in ras. V.

199 tunc]fort. V2, tuum S W.

200 S W, in ras. V.

201 uel qua] S, om. V, qua uel quo ad quem locum W.

202 hoc] V fort. in ras., id S W. ◊ uel] S W, in ras. V2.

203 climene] S W, in ras. V.

204 clamat uel dixit] S, clamat V, dixit uel clamat W.

205 o mater] S W, in ras. V.

206 uel ita] S W, in ras. V. ◊ possunt… illarum] S, in ras. V, om. W.

207 quedam] S W, in ras. V.

208 postquam] S W, in ras. V.

209 longe uel longo] S, longe V (uel longo in ras.), longo uel longe W.

210 dissimulant… capillis] S W, in ras. V.

211 sine parte] S W, in ras. V.

212 ibi dat… tempestatis] S W, in ras. V.

213 id est… et] S W, in ras. V.

214 claritas lucem scilicet] S W, in ras. V.