Résumé : La controverse religieuse et morale qui oppose les « Philosophes modernes » à l’Église catholique en France au xviiie siècle se joue sur le terrain des mots tout autant que des idées et des actions. Les pseudo-synonymes permettent de dénoncer les « Philosophes » comme « impies », « athées » ou encore « libertins ». Derrière cette pseudosynonymie se cachent de nombreux arguments plus ou moins rationnels des polémistes, notamment l’« argument de direction » (Perelman) qui veut que la libre pensée conduise inéluctablement à l’athéisme et au vice. Mais les philosophes eux-mêmes utilisent des arguments similaires, preuve de la grande symétrie du débat.