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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Cioran, archives paradoxales. Tome V. Nouvelles approches critiques
  • Pages : 237 à 240
  • Collection : Rencontres, n° 482
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406108689
  • ISBN : 978-2-406-10868-9
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10868-9.p.0237
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/02/2021
  • Langue : Français
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Résumés

Aurélien Demars, « Introduction. Foudres de la poésie »

Tiraillé entre tentation et refus de la poésie, Cioran a éprouvé des expériences existentielles en résonnance avec des vers qui ont inspiré certains de ses textes, avant de multiplier les critiques à lencontre de sa passion première. Devant quel danger poétique Cioran a-t-il reculé ? Sagit-il dune sorte dapostasie de la poésie ou plutôt dun va-et-vient, dun dialogue ? Ces questions seront déployées avec La Prière dun Dace (Eminescu) quaffectionnait spécialement Cioran.

M. Liliana Herrera A., « Du paradis à léphémère »

À travers une étude du Bréviaire des vaincus dans sa version roumaine et ses traductions française et espagnole, lauteur analyse chez Cioran le registre lyrique de la lamentation et de léphémère, comme scissions ou charnières dans le passage du roumain au français.

Mihaela-Genţiana Stănişor, « Mutation ontologique et composition pathétique dans Le Livre des leurres »

Lauteur analyse la structure rotative du Livre des leurres, le centre de la rotation étant lidée de la mort. Cioran mise sur les effets de la souffrance sur lêtre et sy exprime avec lyrisme et virulence, tout en cherchant à trouver des définitions aptes à épater son public, et à se forger une identité paradoxale. Dans ce but, il met en scène un « moi » qui puisse suivre ses évidences existentielles, sous la forme de lessai et de laphorisme.

Joan M. Marín, « Poésie, douleur si belle et dangereuse… »

Le texte aborde les relations entre la poésie et la douleur. La poésie constitue un acte de célébration et de regret de notre chair éphémère. Elle offre une voie 238de transcendance à notre finitude, mais elle est en soi une dangereuse activité à risque. À travers des textes de poètes – Miguel Hernández, Hölderlin, Gabriel Ferrater, Antoni Fornes – et de philosophes – Platon, Feuerbach, María Zambrano – larticle essaie de contextualiser la vision écartelée de la poésie que Cioran offre dans ses œuvres.

Alfredo Abad, « Cioran, poésie et philosophie »

Cioran introduit deux stylistiques dans son travail. Lune, axée sur le lyrisme, où la poésie a une très large influence. Lautre, axée sur un langage critique, guidé par une prose acide où le philosophe tente de se détacher des traces lyriques et poétiques. Larticle explore ces deux aspects, souligne leurs particularités, leurs antagonismes possibles et les raisons qui motivent son usage dans le travail de lauteur roumain à travers son empreinte sceptique.

Pierre Garrigues, « Chassez le « poétique », il revient au galop »

La dénégation de la poésie est liée chez Cioran à son éloge : il oppose poésie et « poésie », forme de vie mais aussi anti-romantisme français, verbeux. Or, il aurait pu être sensible à leffacement poétique contemporain du sujet, lui-même revendiquant lanéantissement du « moi ». Fasciné par le « ah ! », il partage les intuitions de Wittgenstein (écrire la philosophie sous forme poétique) et de Giono (lécrivain est un « escroc »).

Joseph Acquisto, « Cioran, entre la tentation, la poésie et la lucidité »

Toute doctrine de la délivrance supprime la poésie selon Cioran. Le poète demeure alors dans la souffrance mais la transforme ; il sagit dune souffrance à cause des mots et « pour eux ». Le poète est par conséquent un « faux nihiliste » qui soppose à lécrivain lucide. Mais selon cette interprétation, en quoi le projet de Cioran se distingue-t-il de la poésie ? Si lécriture et la poésie ne font quun chez Cioran, comment résister à la tentation de la poésie et rester lucide ?

Stéphane Barsacq, « Cioran, Hamlet, Yorick & Cie »

Il sagit de rappeler que Cioran, bien quéloigné formellement de la poésie, a été proche, non seulement de grands poètes, mais a également eu un rapport 239à la langue qui le place, par la hauteur de sa pratique et de ses vues, parmi la cohorte des poètes de lesprit : il est linventeur dun lyrisme « étranglé », dans la tradition dOvide, Leopardi ou Baudelaire. Peut-être conviendrait-il dajouter le nom de Shakespeare.

Monica Garoiu, « Cioran, lecteur de Baudelaire »

Dans cette étude comparative, nous tenterons dillustrer les rapprochements thématiques et conceptuels entre lœuvre de Baudelaire et celle de Cioran. Notre analyse portera en particulier sur le spleen baudelairien et lennui cioranien, sur les concepts d« Héautontimorouménos » et de haine contre soi, ainsi que sur « la physiologie » et « les troubles des organes » (Cioran), parmi dautres.

Carmen Pistea, « Cioran et Emily Dickinson ou comment reconnaître la « vraie » poésie. Avoir une “sensation du monde” »

À travers les conceptions dEmily Dickinson et de Marina Tsvetaeva sur la poésie, nous verrons comment Cioran sapproche de la création lyrique et sen éloigne, et comment il peut être considéré comme un poète du sentir. Enfin, la fascination de Cioran pour Emily Dickinson nous portera au-delà de la solitude et du « je » du poète vers lessentiel recelé par le silence.

Aurélien Demars, « Lineffable de la poésie selon Cioran »

À quoi bon écrire et lire des poèmes quand on affirme comme Cioran linanité du sens ? La poésie serait-elle condamnée au silence ? À travers les rapports entre poésie et silence, dans le Précis de décomposition et La Tentation dexister, il sagit danalyser les tensions entre penseur, prosateur et poète chez Cioran, par contraste avec ses objections contre Heidegger et Sartre.

Ger Groot, « Échapper à la lucidité. Cioran et la tentation de lâme nationale »

Dans ses écrits, Cioran a souvent recours à des opinions reçues sur le caractère des peuples. De ses pensées sur lhistoire, il en résulte parfois une image apocalyptique de lavenir de lEurope. Cette prédiction ne sest pas réalisée, lhistoire se meut dans une autre direction. Cioran semble être victime dun romantisme, peut-être pour échapper à une lucidité trop manifeste.

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Ger Leppers, « Deux visiteurs bataves chez Cioran »

Le présent texte vise à apporter des éléments supplémentaires à larticle « Cioran en Hollande », paru dans Cioran, Approches critiques, vol. I (Sibiu / Leuven, 1998) et dans lequel Eugène van Itterbeek a dressé linventaire des premières réactions aux textes du penseur roumain aux Pays-Bas.

Constantin Zaharia, « Lécole des moralistes »

Linfluence des moralistes français sur Cioran est indéniable. Elle se manifeste à deux niveaux : dune part, par la pratique des formes brèves (aphorisme, sentence, etc.), mais également du fragment auto-suffisant, comme totalité en situation de non communication avec son contexte immédiat. Dautre part, les moralistes ont été pour Cioran un modèle de style, mais aussi un révélateur de civilisation.

Constantin Zaharia, « La littérature comme récit de soi »

Le parcours de Cioran est moins linéaire quon ne le croit. Écrivain roumain avant ladoption du français, il apparaît sous deux identités, lune roumaine, lautre française, ce qui nest facile daccès quau lecteur qui maîtrise les deux langues. Le livre de M.-G. Stănişor, La Moïeutique de Cioran, analyse les étapes et les évolutions décriture chez Cioran, des années 1940 jusquaux productions tardives.