Résumé : Cet article analyse la rhétorique de l’ennui vu comme sentiment du vide intérieur. L’ennui dépersonnalisant appartient à une classe spéciale de sentiments, Cioran l’associe à l’acédie monacale. L’ennui fait corps avec les autres sentiments fondamentaux qui forment l’ossature de toute l’œuvre cioranienne, tout en lui assurant une cohérence d’attitude : l’extase, la solitude (cosmique), l’orgueil, la paresse, la veille, l’insomnie, le doute et la préoccupation pour la maladie et le suicide.