Présentation des auteurs et résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Cioran, archives paradoxales. Nouvelles approches critiques
- Pages : 149 à 155
- Collection : Rencontres, n° 117
- Thème CLIL : 3133 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie contemporaine
- EAN : 9782812434815
- ISBN : 978-2-8124-3481-5
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3481-5.p.0149
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 14/06/2015
- Langue : Français
Présentation des auteurs
et résumés
Nicolas Cavaillès, « Scandale et déception ».
Nicolas Cavaillès est auteur, traducteur et éditeur. Il a notamment publié Vie de monsieur Leguat (Paris, 2013), prix Goncourt de la nouvelle, et édité les œuvres françaises de Cioran (Paris, 2011). Il dirige la maison d’édition Hochroth-Paris, dédiée à la poésie.
À partir de quelques articles publiés par Cioran à l’automne 1935 et de son second ouvrage, Cartea amăgirilor, nous souhaiterions réfléchir sur les notions de scandale, de déception et de destinée, autour de l’image de la transfiguration, et à la lumière de l’œuvre et de la vie de Søren Kierkegaard.
We are basing our study on some articles published by Cioran in autumn 1935 and on his book Cartea amăgirilor and we wish to address the notions of scandal, deception and destiny along with the image of transfiguration, all this connected with the work and life of Søren Kierkegaard.
Aurélien Demars, « Le mal de la transfiguration », « Synopsis des colloques internationaux consacrés à Cioran ».
Aurélien Demars est docteur en philosophie avec une thèse intitulée « Le pessimisme jubilatoire de Cioran » (2007). Il est également coéditeur des œuvres de Cioran en Pléiade (Paris, 2011) et auteur de plusieurs articles sur la pensée de Cioran et sur la philosophie du mal. Il enseigne à l’université Jean-Moulin – Lyon 3 et à l’université de Savoie.
Portrait, masque, visage, figure et jusqu’à la face divine, Cioran n’a de cesse de critiquer les multiples images de soi, des êtres, de l’être. Mais à quoi se rapportent les différentes facettes de la transfiguration dont parle Cioran ? À quelle épiphanie du mal donne-t-elle lieu ?
Portrait, mask, face, divine image are altogether criticized by Cioran as multiple images of self, beings or Being. But then what does Cioran mean when he employs different aspects of transfiguration in his work ? We need to understand to what epiphanies of evil he arrives.
Caroline laurent, « Les deux lumières de Cioran dans De l’inconvénient d’être né ».
Caroline Laurent est agrégée de lettres modernes. Éditrice chez JC Lattès, cofondatrice de la collection « Plein feu », elle prépare une thèse à l’université Paris-Sorbonne sur l’esthétique du cynisme dans l’œuvre de Céline, Cioran et Philippe Muray. Elle est coordinatrice éditoriale de la revue de littérature et philosophie Alkemie.
L’aphorisme cioranien génère une poésie physique qui met à nu une pensée foudroyante. Contre les Lumières de la Raison, l’œuvre produit, par son opacité même, une lumière double, conduisant de l’obscurité à l’évidence, puis de l’évidence à la révélation : double transfiguration.
The Cioran’s aphorism creates a physical poetry, which reveals a lightning thought. Against the Lights of Reason, Cioran reaches, thanks to his opacity, a double light. It leads us first from darkness to obviousness, then from obviousness to revelation : double metamorphosis.
Mihaela-Genţiana Stănişor, « Aveux et anathèmes ou la transfiguration de la philosophie », « Lectures de Cioran ».
Mihaela-Genţiana Stănişor est maître-assistante à l’université Lucian Blaga (Sibiu). Docteur ès lettres de l’université de Craïova (thèse sur Cioran), elle est aussi auteur de nombreux livres, dont Les Cahiers de Cioran, l’exil de l’être et de l’œuvre (Sibiu, 2005), et du roman Lucrare de autocontrol (Bucarest, 2013). Elle est traductrice en roumain de La Tentation nihiliste de Roland Jaccard (Timişoara, 2008) et directrice de la revue Alkemie.
Nous nous proposons d’analyser les rapports entre littérature et philosophie tels qu’ils apparaissent dans le livre Aveux et anathèmes. Nous situons l’écriture cioranienne entre l’enjeu de l’aveu et le jeu de l’anathème, entre l’impression d’un moi déçu et l’expression d’une pensée transfigurée.
We analyze the connection between literature and philosophy as illustrated in Cioran’s work Aveux et anathèmes. We place the writing of Cioran between what is at stake in his confessions and the playfulness of his anathema, between the impressions of a deceived self and the expressions of a transfigurated thought.
Rodrigo Menezes, « Cioran et l’insomnie comme trans/défiguration du moi ».
Rodrigo Menezes est doctorant en philosophie de la PUC-SP, Pontifícia universidade católica de São Paulo au Brésil avec une thèse intitulée « La négation créatrice : nihilisme, écriture et existence chez Emil Cioran ». Sa maîtrise de philosophie a pour titre « L’animal malade : pessimisme anthropologique et la possibilité gnostique dans l’œuvre d’Emil Cioran » (2007).
Cioran impute à ses insomnies de jeunesse le fondement de toute sa pensée postérieure. Elles produisent en lui le paroxysme de la conscience, ce que Cioran appelle la lucidité. Analyse des rapports entre l’insomnie et la lucidité, ainsi que ceux entre la lucidité et ce qu’il appelle l’« Essentiel ».
Cioran attributes to insomnia the origin of all his thought. It produces in him a paroxysm of consciousness, which Cioran calls lucidity The purpose is to cast some light on the complementarity between the idea of transfiguration and that of disfigurement (unmentioned) in the experience of insomnia that shapes Cioran’s thought.
Marius Dobre, « La transfiguration d’un amour : l’amour du pays ».
Marius Dobre est chercheur à l’institut de philosophie et psychologie Constantin Rădulescu-Motru de l’Académie roumaine. Auteur notamment de Însemnări filosofice (« Notes philosophiques »), Bucarest, 2006 ; Certitudinile unui sceptic – Emil Cioran (« Les certitudes d’un sceptique – Emil Cioran »), Bucarest, 2008 ; Filosofia lui Mircea Vulcănescu (« La philosophie de Mircea Vulcănescu »), Pitești, 2011.
On sait que Cioran a aimé dans sa jeunesse son pays avec ferveur. C’était l’amour d’un jeune homme exalté, furieux, presque déraisonné. Après la Seconde Guerre mondiale, son attitude vis-à-vis de son pays s’est modifiée : une autre manière de l’aimer, en homme raisonnable.
We know that, during his young days, Cioran strongly loved his homeland. It was the love of an exalted, furious, and almost irrational young man. After the Second World War his attitude towards his homeland has changed : it was all about another way of loving, i. e. that of a reasonable man.
Mihai Popa, « Art et transfiguration humaine chez Cioran ».
Mihai Popa est diplômé de la faculté d’histoire de l’université de Bucarest. Docteur en philosophie avec une thèse intitulée « Philosophie de l’histoire de A. D. Xenopol »,
il est chercheur à l’institut de philosophie et psychologie Constantin Rădulescu-Motru de l’Académie roumaine. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages et d’études sur la philosophie de l’histoire et l’histoire de la philosophie.
Cioran emploie souvent, dans ses écrits de jeunesse comme dans ceux de maturité, des références ou des concepts esthétiques, bien qu’il n’aborde pas le champ avec l’intention explicite d’un spécialiste. Les arts ont constitué pour lui une occasion de nuancer son discours, nous le verrons.
Cioran often uses esthetical references or concepts in his youth writings but also in the maturity ones, even if he does not approach the field with the explicit intention of the specialist. Arts represented for the philosopher an opportunity to introduce light and shade into his discours, as we will study it.
Gabriel Popescu, « En traversant “une poïétique/poétique de l’ambiguïté” cioranienne. Vers une herméneutique de celle-ci : l’ambiguïté de Cioran comme trans-figuration de sa peur politique – selon le modèle de Gracián ».
Gabriel Popescu est maître de conférences en littérature universelle et comparée à la faculté de lettres de l’université de Craïova. Il est docteur d’une thèse intitulée « Sources bibliques du texte racinien. Une approche herméneutique ». Il s’intéresse à la philosophie de Cioran, au mythe de Don Juan, au comparatisme de Munteanu.
En suivant le chemin ouvert par Irina Mavrodin à l’exégèse cioranienne, nous nous situons dans cet « espace intensément ambigu désigné par le syntagme “Cioran” ». Nous analyserons l’« espace intensément ambigu » de Valéry et ses idoles de Cioran, via une lecture poïétique/poétique de son ambiguïté.
In keeping with the path Irina Mavrodin opened to the exegesis of Cioran’s work, we place our critical perspective in « cet espace intensément ambigu désigné par le syntagme “Cioran” ». Our paper analyzes « l’espace intensément ambigu » in Cioran’s essay, Valéry face à ses idoles, with a poïétique/poétique reading of its ambiguity.
Rodica Brad, « Cioran, au sujet de Transfiguration de la Roumanie. Extraits de correspondance ».
Rodica Brad est maître de conférences à la faculté de lettres et d’art de l’université Lucian Blaga de Sibiu. Elle est l’auteur d’une thèse « La poétique du fantastique chez Mircea Eliade. Essai de définition typologique » (2003), de l’ouvrage La spatio-temporalité
fantastique chez Mircea Eliade (Sibiu, 2004) et de nombreux articles. Elle fait partie du comité d’organisation du colloque international Cioran.
Nous nous proposons de présenter les propos et les positions de Cioran relatifs à la période d’écriture de Transfiguration de la Roumanie comme sur le livre lui-même. Nous suivons ces références dans sa correspondance avec ses proches et notamment dans les lettres à son frère Aurel.
We are interested in the objectives and the impressions of Cioran regarding the period of writing Transfiguration of Romania and in the subject of the book itself. We are following the occurrences in the letters exchanged with his friends and especially in his letters to his brother, Aurel.
Sara Danièle Bélanger-Michaud, « La conversion comme paradigme d’une dialectique écriture/lecture ».
Sara Danièle Bélanger-Michaud est docteur en littérature comparée de l’université de Montréal (2011) et auteur du livre Cioran ou les vestiges du sacré dans l’écriture (Montréal, 2013). Elle s’intéresse aux différentes modalités du rapport entre spiritualité et littérature. Elle enseigne dans le réseau collégial québécois.
Cette communication, inspirée d’une poignée d’auteurs représentatifs de la quête de sacré en dehors des institutions qui marque le xxe siècle – tels Cioran, Bataille, Kafka et Kerouac –, tentera de restituer à la pensée littéraire la dimension spirituelle inhérente à la dialectique écriture/lecture.
This paper, inspired by a handful of writers (such as Cioran, Bataille, Kafka and Kerouac) representative of the xxth century quest for the sacred outside of institutions, intends to give the spiritual dimension associated with the dialectics of writing and reading.
José Thomaz Brum, « Ernest Hello et Cioran – deux visions de la sainteté ».
José Thomaz Brum est docteur en philosophie de l’université de Nice et professeur d’esthétique et de philosophie à l’université catholique de Rio de Janéiro. Il est également traducteur en portugais de Guy de Maupassant, Théophile Gautier et Clément Rosset, ainsi que de quatre ouvrages de Cioran. Il a écrit Schopenhauer et Nietzsche : Vouloir-vivre et volonté de puissance (Paris, 2005).
Cet article se propose de présenter la vision de la sainteté de l’écrivain catholique français Ernest Hello (1828-1885) en la comparant avec la conception
de la sainteté du philosophe roumain Emil Cioran (1911-1995). Nous nous arrêtons aussi sur celle de Remy de Gourmont (1858-1915).
This paper aims to present the conception of holiness of the French catholic writer Ernest Hello (1828-1885) and to make a comparison with the conception of holiness of the Romanian philosopher Emil Cioran (1911-1995). A third point of view on holiness is present : Remy de Gourmont’s one (1858-1915).
Mircea Lăzărescu, « Cioran, le temps et le scepticisme ».
Mircea Lăzărescu est psychiatre et professeur universitaire à la chaire de psychiatrie de l’université de médecine et de pharmacie de Timişoara. Entre 1977 et 1987, il a fréquenté le philosophe Constantin Noica. Il est auteur de nombreux ouvrages, dont Souffrance, extase et haute folie pendant le xxe siècle. Chronique des trois jours de la commémoration du centenaire de la naissance de Cioran, racontée par un psychiatre (Timişoara, 2013).
Ce texte se propose d’aborder la problématique du temps dans l’œuvre d’Emil Cioran et d’insister sur la portée fragmentaire de son écriture ainsi que sur la fascination que Cioran a manifestée pour le scepticisme.
This paper aims to investigate the question of time in Cioran’s Works. We emphasize the fragmentary range of his writing and Cioran’s fascination towards skepticism.
Dumitru Chioaru, « Le bilinguisme de Cioran ».
Dumitru Chioaru est professeur de littérature comparée à l’université Lucian Blaga de Sibiu. Docteur en philologie de l’université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca et directeur de la revue Euphorion de Sibiu, il est également auteur de plusieurs volumes de poésie et d’essais sur la littérature roumaine et comparée. Il est membre de l’Union des écrivains de Roumanie.
Nous souhaitons analyser les causes et les conséquences du renoncement à la langue roumaine de Cioran ainsi que les implications que l’adoption du français exerce sur son œuvre. Cioran a mis en relief le caractère poétique du roumain par rapport au spécifique rationnel du français.
We want to analyse the causes and the consequences of Romanian born author Cioran renunciation to the Romanian language and the implications of his adopting the French as language of his work. He shows the poetic character of Romanian when compared to the rational specificity of French.
Antonio Di Gennaro, « Cioran en Italie ».
Antonio Di Gennaro est auteur d’essais sur la pensée de Karl Jaspers et de celle de Cioran. Organisateur, en collaboration avec l’académie de Roumanie à Rome, du colloque dédié au centenaire de la naissance de Cioran (2011), il a coordonné, avec Gabriella Molcsan, la publication des actes du colloque Cioran in Italia (Rome, 2012).