Résumé : Cette contribution aborde la question de la représentation de la torture dans Où j’ai laissé mon âme. À partir du constat selon lequel, dans ce roman, la perspective des bourreaux est privilégiée au détriment des victimes torturées qui n’ont pas de voix, cet article s’interroge sur les conséquences de cette stratégie narrative sur les émotions du lecteur, qui se retrouve de fait livré à lui-même dans l’inconfort des représentations ambiguës de la Guerre d’Algérie, loin de tout système de valeurs morales réconfortant.