Résumés et présentations des auteurs
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Cheminer avec Descartes. Concevoir, raisonner, comprendre, admirer et sentir
- Pages : 519 à 527
- Collection : Rencontres, n° 293
- Série : Études de philosophie, n° 4
- Thème CLIL : 3916 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Histoire de la philosophie
- EAN : 9782406060529
- ISBN : 978-2-406-06052-9
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06052-9.p.0519
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 16/03/2018
- Langue : Français
Résumés
et présentations des auteurs
Axel Clévenot et Thibaut Gress, « Ouverture. Ossa viatores »
Axel Clévenot est auteur et réalisateur de films documentaires de création pour France 3, ARTE, France 5 et divers organismes ou institutions (Conseil de l’Europe, Ministère de l’Éducation nationale, etc.). Lauréat de nombreux prix internationaux, il a obtenu le prix Europa en 1989 et 1995 ainsi que le prix du meilleur documentaire scientifique pour Archéologie Pékin (2010).
Thibaut Gress est docteur en philosophie. Il enseigne la philosophie au lycée et à l’Institut catholique de Paris, et dirige la revue Actu-Philosophia qu’il a créée. Auteur de Descartes et la précarité du monde (Paris, 2012), Descartes. Admiration et sensibilité (Paris, 2013) et de Leçons sur les Méditations métaphysiques de Descartes (Paris, 2013), il a récemment publié L’Œil et l’intelligible (Paris, 2015).
Ce court texte s’enracine au sein d’un projet développé par Axel Clévenot et inspiré d’une idée originale de René Dzagoyan, projet destiné à présenter sous la forme d’un film une biographie intellectuelle de Descartes. Axel Clévenot a accepté de publier les dessins préparatoires de son film dans le présent collectif. Il s’agit donc de documents exceptionnels, permettant de saisir le work in progress d’une mise en scène de la vie de Descartes, elle-même pensée à partir de sa philosophie.
Ferdinand Alquié, « Expérience ontologique et déduction systématique dans la constitution de la métaphysique de Descartes »
Ferdinand Alquié fut l’une des grandes figures du cartésianisme au xxe siècle. Professeur à Louis le Grand, puis à l’université de Montpellier et Paris-Sorbonne, il fut l’auteur d’une édition des Œuvres philosophiques de Descartes (Paris, 1963-1973). Il a publié également La Découverte métaphysique de l’homme chez Descartes (Paris, 1950), Études cartésiennes (Paris, 1983) et une série de cours consacrés à Descartes.
520Cette intervention, reproduite in extenso, oppose les sciences dont la prétention n’est pas de saisir l’être, à la métaphysique par laquelle seule se réalise l’expérience ontologique authentique. Le prouvant entre autres par le fait que le doute ne s’arrête pas devant les vérités mathématiques mais devant les vérités métaphysiques, le texte discute ensuite de l’interprétation de la métaphysique cartésienne de son auteur avec Martial Gueroult, Jeanne Hersch, Jean Wahl, Geneviève Rodis-Lewis ou encore Lucien Goldmann.
Jean-Claude Pariente, « Problèmes logiques du cogito »
Jean-Claude Pariente est normalien, agrégé de philosophie, docteur ès lettres. Il fut professeur à l’université Blaise-Pascal – Clermont-Ferrand. Il a collaboré à l’édition des Œuvres complètes d’Antoine Augustin Cournot (Tome 2, Paris, 1975) et publié de nombreuses études consacrées à la pensée de Descartes ainsi qu’à l’analyse du langage à Port-Royal.
Montrant que la primitivité du cogito ne saurait être absolue, cet article propose une approche analytique du cogito et interroge en particulier le procès logique aboutissant à l’indubitabilité du sum. La différence non nulle entre la pensée de l’attribut et la pensée de la substance constitue l’enjeu crucial de cette étude classique ici reproduite.
Thibaut Gress, « La découverte serpentine de l’ego. Fonction et identité du Malin Génie »
Cet article envisage une question de départ enracinée dans la Seconde Méditation : Descartes aurait-il pu faire l’économie du Malin Génie pour parvenir à la certitude de son existence ? Cherchant à montrer que le Malin Génie, loin d’être l’outil du doute hyperbolique, apparaît au contraire comme une étape indispensable du déploiement de la Méditation, l’article interroge ensuite l’identité de ce Malin Génie et relève les analogies entre ce dernier et la description du Serpent de la Genèse dans la Vulgate.
Kim Ong-Van-Cung, « Ce corps que par un certain droit particulier je nomme mien »
Kim Sang Ong-Van-Cung est professeur à l’université Bordeaux Montaigne. Ses recherches sont consacrées au cartésianisme et l’histoire de la subjectivité. Elle a publié La Voie des Idées ? Le Statut de la représentation (xviie-xxe siècles) (Paris, 2006), L’Objet de nos pensées. Descartes et l’intentionnalité (Paris, 2012).
521Cette étude éclaircit le sens de l’expression cartésienne « ce corps que par un certain droit particulier je nomme mien ». Il s’agit peut-être moins d’inscrire Descartes dans l’horizon d’une histoire du corps propre que de montrer en quoi consiste la mienneté du corps et le sens de la douleur. Chez Descartes, le corps mien, c’est celui qui est uni à la même âme, i. e. à ce moi uni à la totalité du corps. Est-ce à dire que l’unité et la mêmeté du corps reposent sur l’âme immatérielle ?
Tony James, « “Gaudet aberrare mens mea”. La “rêverie” chez Descartes »
Tony James a enseigné à l’université de Manchester de 1965 à 1993. Ses recherches ont d’abord porté sur Victor Hugo, et sur les rapports de la littérature et de la psychiatrie : Vies secondes (Paris, 1997). Dans Le Songe et la raison. Essai sur Descartes (Paris, 2010) il essaie de faire voir un autre visage du philosophe.
La frontière entre sommeil et raison n’est pas étanche. Aimant le côté vagabond de la rêverie (diurne ou nocturne), Descartes veut aussi la mettre à son service ; endormi, il peut prendre lucidement conscience de ses rêves. Il distingue ici l’imagination et l’entendement, et l’attention y joue un rôle capital. La volonté parfois aussi, mais ce qui compte avant tout pour l’épistémologie comme pour la morale est l’alliance de l’attention et de la réflexion.
Denis Moreau, « Traduction inédite du texte latin des Notae in programma quoddam (1647) de René Descartes »
Denis Moreau est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’université de Nantes. De Descartes, il a édité la Lettre-préface des Principes de la philosophie (Paris, 1999), le Discours de la méthode (Paris, 2000), les Principes de la philosophie (Paris, 1993). Ses principaux ouvrages sont Deux cartésiens (Laval, 1999), Malebranche (Paris, 2004) et Dans le milieu d’une forêt (Paris, 2012).
Henri de Roy, dit Regius (1598-1679), enseignait la médecine et la botanique à l’université d’Utrecht, en Hollande, et se réclamait de la philosophie de Descartes, qui le tint un temps pour son disciple, avant de le considérer comme un dissident. En 1647, Descartes répondit à Regius par ses Notae in programma quoddam. Dans ce texte Descartes donne des précisions précieuses sur des points essentiels de sa philosophie : des éléments d’ontologie, le thème de l’innéisme, les rapports entre foi et raison, etc.
522Léon Brunschvicg, « Note sur l’épistémologie cartésienne »
Léon Brunschvicg fut nommé professeur à la Sorbonne en 1909 où il enseigna trente ans après avoir cofondé la Revue de Métaphysique et de morale en 1893. Outre de nombreux articles consacrés à la science cartésienne, il a publié un Descartes (Paris, 1937) et surtout Descartes et Pascal, lecteurs de Montaigne (Paris, 1942).
La reproduction de cet article classique permet de retrouver cette célèbre analyse voulant que le dogmatisme apparent de la science cartésienne, associé à de triomphantes déclarations, se trouve sinon contredit à tout le moins fortement nuancé par la prudence du détail de son exécution. Ainsi, loin de la congédier, ce texte recherche ce que la méthode cartésienne peut avoir dans les sciences contemporaines d’actuel et de fécondant.
Michel Fichant, « La “fable du monde” et la signification métaphysique de la science cartésienne »
Michel Fichant est professeur émérite à l’université Paris-Sorbonne et président d’honneur de la Société d’études leibniziennes de langue française. Spécialiste de l’œuvre de Leibniz, il a consacré ses recherches à l’histoire de la philosophie à l’âge classique, de Descartes à Kant. Il a publié Science et métaphysique dans Descartes et Leibniz (Paris, 1998) et Descartes en Kant (Paris, 2006).
Que Descartes ait recours à la forme rhétorique d’une fable signifie-t-il que cette physique renonce à connaître la réalité des choses pour n’être d’un ensemble conventionnel et symbolique sans portée ontologique ? On oppose à cela la thèse selon laquelle, dès Le Monde, Descartes se propose de déterminer l’être véritable des étants naturels, tels qu’ils sont créés et réglés par Dieu. La conception cartésienne des rapports entre physique et mathématique est incommensurable à celle mise en œuvre par Galilée.
Jean-Marie Beyssade, « Réflexe ou admiration. Sur les mécanismes sensori-moteurs selon Descartes »
Jean-Marie Beyssade, ancien élève de l’ENS et agrégé et docteur en philosophie, a enseigné l’histoire de la philosophie des xviie et xviiie siècles aux universités de Rennes, Nanterre et Paris-Sorbonne où il a dirigé le Centre d’études cartésiennes de 1986 à 1996. Il a publié La Philosophie première de Descartes (Paris, 1979), Descartes au fil de l’ordre (Paris, 2001) et Études sur Descartes (Paris, 2001).
523Partant de l’édition des œuvres de Descartes par Ferdinand Alquié où ce dernier confesse ne pas tout à fait comprendre un passage sur la physiologie, cet article se demande comment l’image sensorielle peut parvenir de la paroi cérébrale à la glande pinéale et propose à cet effet une longue et profonde analyse de la Règle XII, donnant la clé de la doctrine cartésienne du ressentir.
Michael Esfeld, « Matière en mouvement vs. géométrisation de la matière. Descartes philosophe de la nature moderne »
Michael Esfeld est professeur de philosophie des sciences à l’université de Lausanne. Ses domaines de recherche sont la philosophie de la physique et la philosophie de l’esprit. Il a publié récemment deux livres d’introduction, Physique et métaphysique. Une introduction à la philosophie de la nature (Lausanne, 2012), et La Philosophie de l’esprit. Une introduction aux débats contemporains (Paris, 2012).
Prenant son point de départ dans les Principes de Descartes, cet article met en rapport deux conceptualisations différentes du domaine physique : celle selon laquelle le domaine physique consiste en des particules qui se meuvent dans l’espace, et celle selon laquelle la matière se réduit à des propriétés de l’espace-temps lui-même. Cette dernière conception constitue une élaboration concrète de la vision de Descartes et de Spinoza consistant à identifier la matière à l’espace.
David Rabouin, « Les mathématiques de Descartes avant la Géométrie »
David Rabouin est chargé de recherche au CNRS. Il étudie l’histoire et la philosophie des mathématiques, en particulier à l’âge classique. Il est notamment l’auteur de Mathesis universalis. L’idée de « mathématique universelle » d’Aristote à Descartes (Paris, 2009) et Vivre Ici. Spinoza, éthique locale (Paris, 2010).
Cet article présente la mathématique de Descartes antérieure à la Géométrie. Il s’agit de comprendre le lien entre pratique mathématique et méthode, tel que décrit par le Discours de la méthode et mis en œuvre par les Regulae ad directionem ingenii. Pour cela, l’article décrit les documents subsistants, en insistant sur le fait qu’aucun d’entre eux ne concerne l’analyse algébrique des problèmes géométriques complexes avant le début des années 1630.
524Sébastien Maronne, « Une autre géométrie de Descartes. Le problème des trois bâtons ou comment “bien démêler les équations” »
Sébastien Maronne est maître de conférences à l’Institut de mathématiques de Toulouse. Ses travaux de recherche portent sur l’histoire et la philosophie des mathématiques à l’Âge classique. Il a en particulier publié plusieurs articles consacrés à la géométrie cartésienne.
Cet article examine un problème de gnomonique connu sous les deux noms de « problème des trois bâtons » ou Problema astronomicum, et jugé exemplaire selon l’aveu de Descartes « pour remarquer l’industrie de bien démêler les équations ». En donnant l’histoire et une présentation mathématique de ce problème qui n’a pas cessé de retenir l’attention de Descartes puis de Schooten, mais reste toutefois méconnu par l’historiographie cartésienne, cette étude met en lumière une autre géométrie cartésienne.
Alain Cugno, « La morale cartésienne mieux fondée que son épistémologie ? »
Alain Cugno enseigne la philosophie aux facultés jésuites de Paris (Centre Sèvres). Il a notamment publié Saint Jean de la Croix (Paris, 1979), Au cœur de la raison, raison et foi (Paris, 1999), L’Existence du mal (Paris, 2002), La Blessure amoureuse (Paris, 2004), La Libellule et le philosophe (Paris, 2011), Comment faut-il s’y prendre pour vivre ? (Paris, 2014).
En donnant à sa morale provisoire le principe : « s’affirmer autant qu’il est en soi, pour autant qu’on a compris », Descartes prend le contre-pied du principe épistémologique fondamental énoncé dans la quatrième de ses Méditations : « refuser son adhésion autant qu’il est possible ». Mais ce dernier principe est stérile ; en revanche la science contemporaine vit ses avancées conformément à la morale cartésienne : adhérer à des modes opératoires encore inexistants, pour autant cependant qu’ils ont été éclairés.
Pierre Magnard, « Le droit chemin »
Pierre Magnard est agrégé de philosophie. Il a enseigné à l’université de Poitiers puis à l’université Paris-Sorbonne à partir de 1988, université dont il est aujourd’hui professeur émérite. Il a notamment publié Pascal. La clé du chiffre (Louvain, 1993), Le Dieu des philosophes (Bruxelles, 1994), Métaphysiques de l’esprit (Paris, 1997) et plus récemment La Couleur du matin profond (Paris, 2013).
525Partant de l’exigence cartésienne d’une odologie, c’est-à-dire d’une marche droite, le présent article envisage l’idée de parcours et la décline en différents domaines, qu’ils soient artistiques, ornementaux ou moraux. S’éprouvant dans le frayage d’un chemin, d’une voie droite, le Moi ne peut alors se constituer que par la médiation d’un itinéraire dont sont ici restituées les modalités.
Pierre Guenancia, « Les différents sens de l’autre chez Descartes »
Pierre Guenancia est professeur d’histoire de la philosophie moderne à l’université de Bourgogne. Il a notamment publié : Descartes et l’ordre politique (Paris, 2012), L’Intelligence du sensible (Paris, 1998), Lire Descartes (Paris, 2000), Divertissements pascaliens (Paris, 2011). Il est aussi l’auteur d’un essai philosophique, Le Regard de la pensée. Philosophie de la représentation (Paris, 2009).
Cette étude distingue trois sens différents du terme d’autre dans la philosophie cartésienne : un sens collectif, un sens universel, un sens distributif. À chacun de ces sens correspond un aspect de la philosophie cartésienne : la critique de l’histoire et de l’érudition ; la volonté d’édifier une philosophie plus pratique que spéculative, qui puisse être utile à tous les autres hommes ; la conscience de l’égale dignité des hommes fondée seulement sur le bon usage que chacun d’eaux peut faire de son libre arbitre.
Denis Kambouchner, « De la prud’homie à la générosité. Descartes et Charron »
Denis Kambouchner, professeur à l’université Paris-Sorbonne, a consacré plusieurs ouvrages à Descartes dont L’Homme des passions, 2 vol. (Paris, 1995), Descartes et la philosophie morale (Paris, 2008), Descartes n’a pas dit (Paris, 2015) et codirige la nouvelle édition de ses Œuvres Complètes (Paris, 2013-2016). Il est également l’auteur de plusieurs essais sur les problèmes de la culture et de l’éducation.
L’indépendance d’esprit que Descartes incarne en philosophie n’exclut pas les héritages. En matière d’anthropologie morale, les traces d’une lecture cartésienne de Montaigne sont bien attestées. Dans la même lignée, il convient de faire place à Pierre Charron, auteur du grand traité De la Sagesse, que Descartes a lu pendant son voyage en Allemagne. Certains thèmes des Regulæ et du Discours, mais surtout dans les Passions de l’âme sont proches : la « prud’homie » de Charron est parente de la « vraie générosité ».
526Jean-Marie Nicolle, « Descartes et Nicolas de Cues »
Jean-Marie Nicolle, professeur agrégé et docteur en philosophie, est un spécialiste de Nicolas de Cues dont il a traduit et publié les œuvres mathématiques. Il est membre du comité scientifique de la Cusanus Gesellschaft de Trèves et fondateur de l’Association française Cusanus. Il a écrit des articles sur l’œuvre du Cusain, ses sources, sa postérité, et sur les rapports entre les mathématiques et la métaphysique.
Si l’œuvre de Nicolas de Cues était bien connue en France durant la Renaissance, elle semble occultée à partir du dix-septième siècle. Le rationalisme cartésien n’est-il pas le principal facteur de cet oubli ? Sans dévaluer l’œuvre du Cusain sous l’éclat aveuglant de la modernité, il faut étudier les ruptures entre les deux philosophes sur la pratique des mathématiques, sur les pouvoirs de connaissance de la pensée, sur leur conception de Dieu, de l’infini et du monde, et enfin sur leur définition de l’homme.
Frédéric de Buzon, « Descartes lu par Natorp. Vers un cogito non egologique »
Frédéric de Buzon est professeur d’histoire de la philosophie à l’université de Strasbourg. Il travaille sur la science et la philosophie de la connaissance à la période moderne ainsi que sur la théorie et la philosophie de la musique. Il a publié La Science cartésienne et son objet (Paris, 2013) et Lectures de Descartes (Paris, 2015), ainsi que des études sur Malebranche, Leibniz et d’autres auteurs de cette période.
Paul Natorp a consacré une importante étude à la philosophie cartésienne envisagée du point de vue de la théorie de la connaissance, décisive quant à la réception de Descartes chez Cassirer, Husserl et Heidegger. Il s’agit ici d’examiner la manière dont il refuse d’assimiler la pensée de Descartes à un dogmatisme idéaliste. Il s’agit d’entendre par raison non une faculté subjective mais la « perception, la compréhension, la saisie de la vérité », ce qu’est, précisément, le cogito.
Sacha Bourgeois-Gironde, « Le cogito, une condensation logique »
Sacha Bourgeois-Gironde est professeur d’économie à l’université Panthéon-Assas – Paris 2. Ses premiers travaux ont porté sur le cogito. Il s’est ensuite consacré au problème de la rationalité et est l’auteur de nombreux articles sur le sujet. Dans une perspective anarchisante, il analyse actuellement comment les institutions détendent les exigences de cohérence épistémique au bénéfice de contraintes disciplinaires.
527Quand la philosophie analytique s’intéresse au cogito, elle suit un mouvement inverse à la fulgurance synthétique de l’énoncé cartésien. Elle opère une déconstruction de ses soubassements logiques et sémantiques. L’article examine le mode d’inférence, l’usage de la première personne, le type de prédication et les propriétés modales de l’énoncé, en questionnant le type d’existence que la concaténation de ces éléments peut ontologiquement garantir. Une telle reconstruction contourne la présupposition existentielle.
Katia Kanban, « Le supposé dualisme cartésien dans la philosophie contemporaine de l’esprit. À l’épreuve des textes »
Katia Kanban est agrégée de philosophie et doctorante sous la direction de Michel Bitbol et mène des recherches sur la philosophie de l’esprit et la métaphysique classique et contemporaine, sur les neurosciences et sur les rapports entre philosophie et psychopathologie. Elle écrit pour Actu-philosophia, Implications philosophiques et Non-fiction.
Il s’agit d’évaluer l’interprétation contemporaine de ce que l’on appelle l’argument cartésien à l’aune des textes cartésiens eux-mêmes. Qu’a-t-on fait de la pensée cartésienne de l’union du corps et de l’esprit ? Et pour quel gain philosophique a-t-on caricaturé la position de Descartes ? Cet article repart de l’expérience originelle : le fait de l’esprit qui s’atteste dans la méditation métaphysique ; l’expérience d’un type d’être irréductible à l’être matériel ; l’autonomisation réflexive de l’esprit.