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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Charles Nodier, création et métacréation
  • Pages : 377 à 381
  • Collection : Rencontres, n° 431
  • Série : Études dix-neuviémistes, n° 46
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406092148
  • ISBN : 978-2-406-09214-8
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09214-8.p.0377
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/03/2021
  • Langue : Français
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Résumés

Valentina Bisconti, « Introduction »

La doctrine littéraire et la science linguistique de Charles Nodier sont mises en regard dans la tentative de rendre visible la continuité entre deux postures créatives, qui sont étudiées spécifiquement par les contributions du volume. Le point commun en est une tendance marquée à la réflexion sur le geste créatif et son expression. Une même réflexivité investit alors les ressources sémiotiques du langage dans son fondement oral et graphique, les genres littéraires et les dispositifs narratifs.

Roselyne de Villeneuve, « Nodier au prisme de lanecdote. Création, recréation, métacréation »

Larticle retrace la présence dun métadiscours sur lanecdote qui double le discours anecdotique, et dévoile les stratégies scripturales que la polysémie du mot anecdote autorise. Il est montré que Nodier institue une signification qui lui permet de concevoir la création dune manière inédite. Si lanecdote circule à travers les genres, elle pose la problématique textuelle de la réécriture et de leffacement énonciatif. Son potentiel pragmatique est lun des ressorts de la création nodiérienne.

Jacques-Remi Dahan, « Passages – Charles Nodier, du fou au fou littéraire. Invention et constitution dune catégorie »

Larticle propose une catégorisation de la folie dans lœuvre narrative et critique de Nodier, en retraçant le cheminement qui mène du fou textuel au fou littéraire. On rencontre en chemin le fou en titre doffice, image mythique du dériseur, puis le bibliomane, fou du livre et envers du bibliophile. Larticle aborde enfin la catégorie des fous littéraires et met en relief les liens du panthéon restreint de Nodier avec les autres figures de la déraison qui traversent son œuvre.

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Marc Décimo, « De linvention des fous littéraires par Charles Nodier en 1835 »

Larticle esquisse une historiographie des fous littéraires en amont et en aval de lunivers nodiérien. Est opéré un centrage externe de la question permettant de retracer la filiation dans laquelle sinscrit Nodier et le sillon quil trace. Il est montré que linvention nodiérienne des fous littéraires réorganise le genre bibliographique et engage une nosologie de la folie. La création nodiérienne de la catégorie va de pair avec la volonté du bibliomane de créer une bibliothèque spéciale.

Virginie Tellier, « “De la monomanie réflective”, ou de la réflexivité littéraire chez Nodier »

Larticle analyse la réflexivité littéraire subsumée dans le concept nodiérien de monomanie réflective. Il est montré que Charles Nodier acclimate en littérature le terme monomanie forgé par Esquirol : si Nodier dispute la notion au corps médico-légal, il se sert de mécanismes énonciatifs de distanciation. La folie devient alors territoire de lécrivain sagissant dune sorte de pathologie de limagination. Larticle analyse le recoupement des termes monomane, fou et lunatique.

Marta Sukiennicka, « Le vocabulaire rhétorique comme source de réflexivité dans la fiction nodiérienne »

Larticle aborde le phénomène métalittéraire à partir dune étude des genres rhétoriques qui structurent la prose romanesque de Charles Nodier, et des vocabulaires associés aux différents genres déloquence. Létude montre que la convocation de lhéritage rhétorique engage la définition même de roman. Nodier pousse les divers types déloquence vers dautres registres et genres qui diversifient les facettes romantiques de léloquence, et qui montrent un nouvel aspect de la transgénéricité romantique.

Valentina Bisconti, « LExamen critique des dictionnaires. Un chaînon manquant entre remarques sur la langue et lexicographie générale »

Larticle analyse lExamen critique des dictionnaires, texte inclassable qui réactive deux héritages (remarques sur la langue et dictionnaires) et mélange des micro-textes polémiques de doctrine grammaticale et lexicographique. 379Après avoir rappelé la genèse de louvrage, larticle le situe dans le panorama de la lexicographie française et en retrace la réception. Sont analysés ensuite ses traits structurels et énonciatifs en regard des deux autres traditions métalinguistiques convoquées.

Jacques-Philippe Saint-Gérand, « Charles Nodier successeur de P. C. V. Boiste. La lexicographie française du xixe siècle entre fantaisie, philologie et prémisses linguistiques »

Après une mise en perspective de lactivité lexicographique de Charles Nodier par rapport à sa doctrine linguistique, larticle analyse son apport au Dictionnaire universel de Boiste. Le caractère métalexicographique du travail de Boiste met Nodier face à un ouvrage doté dune historicité critique perceptible. Larticle montre à quel point Nodier complexifie lhistoricité du dictionnaire de Boiste. Car la refonte de ce dictionnaire saccompagne dune transformation des contenus lexicaux.

Christophe Rey, « Charles Nodier métalexicographe ? »

Larticle commence par poser le cadre de la métalexicographie telle quelle est conçue à lépoque contemporaine dans ses articulations. La finalité de létude nen est pas moins dinterroger la place quoccupe Charles Nodier dans lhistoire de la tradition métalexicographique. Larticle donne un aperçu des profils multiples de Nodier en essayant de lever quelques implicites de son intérêt pour lactivité lexicographique au vu de sa double posture de grammairien normatif et de lexicographe patenté.

Daniel Sangsue, « Nodier et lespace du livre »

Larticle restitue les positions de Charles Nodier face à la surproduction de livres. Il est montré que la condamnation paradoxale de limprimerie saccompagne dune valorisation de loralité contre lécriture. Loralité devient même un ressort narratif. Une autre réaction est la tentative de maîtriser cette prolifération par la classification bibliographique. Une dernière réaction est la spectacularisation de la textualité livresque en rupture avec luniformisation de formats que limprimerie impose.

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Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, « “Par les précipices ou sur les lisières”. Entre préfaces et épigraphes, lœuvre de fiction de Charles Nodier »

Larticle analyse la quête de lidentité auctoriale de la part de Charles Nodier à travers le jeu de préfaces et épigraphes. Loriginalité de lœuvre oscille entre délégation décriture et dépossession maîtrisée grâce à la convocation par lauteur de sa bibliothèque personnelle. Face au soupçon de plagiat, le tempérament dauteur est à rechercher dans loriginalité des moyens expressifs. Larticle montre leffacement des dimensions para- et métatextelle organisé par la stratégie éditoriale de Nodier.

Georges Zaragoza, « LHistoire du roi de Bohème, une mise à létude de la figure du narrateur »

Larticle propose une nouvelle analyse de lHistoire du roi de Bohême à partir de la figure et des fonctions du narrateur, en contrepoint de la réflexion mise en œuvre par Charles Nodier. Labsence de nom dauteur signifierait demblée une interrogation sur la paternité de louvrage et, en creux, sur luniversalité du pastiche. Larticle analyse les procédés de création dun narrateur intradiégétique, indépendant de lauteur. Le savoir-faire du conteur devient lobjet même de lentreprise narrative.

Caroline Raulet-Marcel, « La Fée aux miettes, ou les détours dune fable sur la lecture »

Larticle sintéresse aux figures de récepteurs dans la fiction nodiérienne. Dans La Fée aux miettes, fable métatextuelle sur la lecture, la convocation du lecteur va de pair avec une enquête sur la réception du fantastique et du merveilleux. Or le cheminement du lecteur est sujet aux bifurcations textuelles et métatextuelles dont Charles Nodier parsème son conte. Ces détours dessinent le profil dune lecture non prescriptive, dont le gage dintelligibilité est la sagacité du lecteur.

Luc Ruiz, « Des effets de structure dans trois contes de Nodier. Smarra, ou Les Démons de la nuit, M. Cazotte et Inès de Las Sierras »

Larticle analyse trois contes en comparant leurs structures, leurs ressorts narratifs et les effets produits. Ces contes partagent le même caractère 381hétéro-narratif en ce quils exhibent lacte de raconter et limpact de la narration sur les auditeurs. Les modalités de narration font dès lors partie de lhistoire racontée. Quant aux effets produits, larticle suit lexploration de divers registres : frénétique, presque véridique, mélodrame, autant de tentatives de renouveler le fantastique.

Patrick Berthier, « Sbogar sur scène »

Larticle étudie la transposition de Jean Sbogar sur la scène pour savoir si les richesses du romanesque subsistent au théâtre. Sont analysées quatre pièces : Jean Sbogar de Cuvelier de Trye et Chandezon, Le Belvéder ou la Vallée de lEtna de Pixerécourt, Les Frères invisibles de Scribe et Mélesville et Sbogar de Balisson de Rougemont, Boirie et Dupetit-Méré. Larticle montre que celles-ci sont le lieu dune mutation de la fable qui est à envisager non en termes de perte mais de gain décriture.