Annexe n° 7 Lettre d’Adolphe Blanqui en réponse à la sollicitation des rédacteurs de L’Écho des Alpes maritimes publiée dans le numéro du 19 janvier 1848
- Prix départemental de la recherche historique des Alpes-Maritimes 2015
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Ce que publier signifie. Une révolution par l’encre et le papier, Nice (1847-1850)
- Pages : 691 à 692
- Collection : Les Méditerranées, n° 13
- Thème CLIL : 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- EAN : 9782406111962
- ISBN : 978-2-406-11196-2
- ISSN : 2264-4571
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11196-2.p.0691
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 03/06/2021
- Langue : Français
Annexe no 7
Lettre d’Adolphe Blanqui en réponse à la sollicitation
des rédacteurs de L’Écho des Alpes maritimes
publiée dans le numéro du 19 janvier 1848
Mon cher Monsieur,
J’ai reçu le prospectus que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer, de L’Écho des Alpes maritimes, avec l’invitation de concourir à sa rédaction naissante. En ma qualité d’enfant des Alpes, j’accepte avec empressement cette proposition, et je me ferai un vrai plaisir de répondre au désir que vous m’avez exprimé, autant que mes nombreux travaux me le permettront. Permettez-moi, à mon tour, de vous féliciter de l’heureuse idée que vous avez eue de fonder un journal dans cette noble et gracieuse ville de Nice qui joint comme un trait d’union la patrie française à la patrie italienne, en les rappelant toutes deux par le caractère et l’esprit de ses habitants. Il était temps que l’on donnât à votre pensée, à vos besoins, à vos cœurs un organe digne d’être entendu. J’applaudis de toutes mes forces à ce présent de votre roi, comme à un gage certain de ses sentiments pour vous, et de vos sentiments pour lui. C’est par de tels échanges que les princes s’honorent de nos jours, et s’assurent 1’attachement des peuples.
Courage donc, mon cher Monsieur ; vous et vos honorables collaborateurs, persévérez dans la grande tâche que vous avez entreprise. Instruisez, éclairez, encouragez les populations généreuses que le sublime cri parti de la chaire de Saint Pierre appelle à des destinées nouvelles. Vous aurez bien des difficultés à vaincre, une grande mesure à garder, mais de salutaires avis à donner, des doctrines libérales à faire prévaloir. Courage ! Dieu, votre roi et votre pays sont avec vous : qui pourrait désormais arrêter votre marche ? Tous les hommes de cœur vous doivent le tribut de leur concours dans cette œuvre sainte de régénération de la grande patrie italienne, notre première patrie à tous, savants, artistes, 692publicistes, historiens, économistes, tous tant que nous sommes, de quelque pays que nous soyons !
Je vous dois quelque chose de plus, Messieurs, en ma qualité d’ancien élève du Lycée de Nice, et je vous offre mon faible concours littéraire, comme un hommage de cœur à la ville qui m’a vu naître. Heureux si je pouvais voir avant de mourir, les bons habitants des Alpes maritimes, trop longtemps oubliés, s’inspirer de vos lumières, ci appelés enfin à la vie politique qui leur manque et dont ils sont si dignes !
Je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Paris, 12 janvier 1848.
Blanqui