![Catholiques et Économistes. Leurs controverses depuis la Révolution - [Introduction à la troisième partie]](https://classiques-garnier.com/images/Vignette/FerMS01b.png)
[Introduction à la troisième partie]
Mention spéciale du prix AFSE des meilleurs livres d'économie 2023
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Catholiques et Économistes. Leurs controverses depuis la Révolution
- Pages : 255 à 255
- Collection : Bibliothèque de l'économiste, n° 46
- Série : 1, n° 24
- Thème CLIL : 3340 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Histoire économique
- EAN : 9782406129493
- ISBN : 978-2-406-12949-3
- ISSN : 2261-0979
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12949-3.p.0255
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 04/05/2022
- Langue : Français
Pendant la Troisième République, beaucoup craignent ou espèrent la fin du système économique libéral et individualiste, parce qu’il s’avérerait impitoyable et injuste. La condition ouvrière suscite la révolte des socialistes, indigne beaucoup de catholiques et inquiète les économistes. La stricte division entre capital et travail est durablement contestée par une partie du monde catholique, au moins par les catholiques sociaux. Pour eux, la corporation s’impose alors comme idéal mobilisateur, troisième voie chrétienne enfin crédible entre le libéralisme et le socialisme. Les économistes sont aussi hostiles à la corporation qu’au socialisme, mais ils sont divisés sur le recours à l’État ; certains continuent de le refuser par principe, d’autres admettraient quelques entorses au laisser-faire, si elles permettaient d’améliorer la condition ouvrière ou de garantir la stabilité économique.
L’Église et l’État sont deux forces opposées qui ne cherchent plus à gouverner ensemble : l’une des deux devra l’emporter et l’autre devra se soumettre. L’État l’emportera finalement mais une partie importante du monde catholique mettra du temps à l’admettre. La lutte entre l’Église et l’État justifie une grande part de l’animosité entre les économistes libéraux et le monde catholique. En effet, les économistes sont républicains, alors que les catholiques ne se rallient que tardivement à la République, et sans enthousiasme.