Valery Larbaud et les femmes de Lettres hispanisantesI. L’amitié et les engagements littéraires de Valery Larbaud avec Mathilde Pomès, signes d’un esprit avancé pour l’époque
Résumé : Martine Reid dans son œuvre Des femmes en Littérature (2010) signale le besoin d’une révision de l’histoire littéraire, déclinée au masculin depuis toujours, pour restituer la place aux femmes de lettres qui, longtemps invisibilisées, y ont cependant joué un rôle. Valery Larbaud s’est très tôt intéressé à leur contribution au fait littéraire, et si le nombre d’études qu’il a publiées à leur égard reflète le déséquilibre du champ littéraire de son époque, il leur a pourtant accordée une place dans son journal et dans quelques-unes de ses correspondances. Son long séjour à Alicante, et son immersion totale dans la vie et la culture levantine lui ont permis de retrouver la passion envers les littératures et les cultures des mondes hispaniques, une fervente passion qu’il va partager avec de nombreux collègues ou connaissances à son retour à Paris. Notre analyse se penche sur l’amitié et les engagements littéraires avec Mathilde Pomès, première agrégée d’espagnol en France, s’ouvrant à ce moment chemin dans le monde de l’hispanisme. Nous envisageons de démontrer à partir de l’analyse de leur correspondance comment notre auteur, critique et traducteur fait preuve à contre-courant d’un esprit avancé car, jouissant d’une notoriété et d’un prestige certain dans les cercles littéraires parisiens au lendemain de la Première Guerre mondiale, il concède à sa collaboratrice un traitement d’égal à égale, lui assurant une visibilité et une notoriété dans le champ littéraire.