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Classiques Garnier

Actes de la journée d'étude du samedi 24 janvier 2009 Lire Tristan aujourd'hui

  • Publication type: Journal article
  • Journal: Cahiers Tristan L’Hermite
    2009, n° 31
    . varia
  • Author: Orwat (Florence)
  • Pages: 7 to 9
  • Reprint of the edition of: 2009
  • Journal: Journal of Friends of Tristan L'Hermite
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782812440168
  • ISBN: 978-2-8124-4016-8
  • ISSN: 2262-2004
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-8124-4016-8.p.0007
  • Publisher: Rougerie
  • Online publication: 12-29-2012
  • Periodicity: Annual
  • Language: French
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Actes de la journée d'étude du samedi 24 janvier 2009
LIRE TRISTAN AUJOURD'HUI

Présentation

Nous publions ici les actes de la journée d'étude qui s'est déroulée en Sorbonne le 24 janvier 2009, et dont le thème — « Lire Tristan aujourd'hui » —incita orateurs et auditeurs à échanger leurs réflexions, parfois sombres, dans une atmosphère conviviale. Les contributions réunies dans le présent volume sont donc toutes consacrées à la réception de Tristan : comment, en effet, le poète est-il lu et entendu aujourd'hui  ? Comment est-il considéré  ? Qu'a-t-il à nous apporter  ?
Cette quatrième journée d'étude, à l'instar des pré- cédentes, visait à élargir le cercle des « tristaniens », en contribuant à faire se rencontrer des chercheurs, des uni- versitaires, des enseignants du secondaire (Daniel Bovero, professeur d'arts plastiques) et des lecteurs venus souvent d'horizons différents (Patrick Riard ). Il s'agit, en effet, en s'ouvrant à la pluridisciplinarité, de continuer à faire progresser les connaissances sur une oeuvre singu- lière, quasi ignorée des programmes du secondaire et des grandes institutions, à l'exception de quelques Universités et de YENS. Depuis une quinzaine d'années, YENS de Lyon a mis plusieurs fois au programme de son concours d'entrée Le Page disgracié, aidée en cela par l'édition en collection de poche procurée par Jacques Prévot; et grâce à l'excellente édition, également en poche, de La Mariane, due à Guillaume Peureux, des étudiants ont pu s'initier au théâtre de Tristan.
Il s'agit tout autant d'inscrire le texte dans une logique plus offensive de transmission, de donner une impulsion nouvelle à sa diffusion, en réfléchissant notamment aux difficultés, aux résistances (pour le dire vite et mal) ou à l'indifférence que rencontre ou suscite sa réception. C'est à cette question que s'intéresse l'article de P. Riard. Signalons, dans cette perspective, que les artistes et les spécialistes que j'ai pu solliciter n'ont, pour diverses rai- sons, pas pu répondre à l'invitation qui leur était offerte

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8 de venir parler d'une oeuvre ou d'un texte « confidentiel » ou matériellement peu accessible. Les dix-septiémistes, les vingtiémistes, les spécialistes du roman ou les médiévistes auxquels je me suis adressée ont argué de leur ignorance ou de leur incompétence à lire Tristan, quand ils n'ont pas mis en avant un emploi du temps surchargé. Certes. Mais ne faut-il pas voir dans ces réactions, et je le dis sans amertume, une tendance, propre à l'Université française, qui consiste à ne pas vouloir sortir du champ de sa disci- pline, de son siècle ou de sa spécialité  ? Un exemple, celui de Bernard Beugnot, qui a publié dans la Pléiade l'ceuvre de Francis Ponge, mérite sans doute d'être médité.
C'est donc un vaste chantier de reconquête qui s'ouvre là. L'entreprise, si elle réussit, est de longue haleine. Tristan n'a pas, dans les manuels du secondaire, la place que l'on est en droit d'espérer. Dans l'équipe de Lettres à laquelle j'appartiens et qui compte dix ensei- gnants, personne n'a en effet jamais eu l'occasion de lire notre poète — un auteur non identifié donc. Comment, dans ces conditions, pourrait-on faire connaître son oeuvre aux élèves, dont la vision du XVlle siècle, lors- qu'elle existe, est assez caricaturale, parce que trop fragmentaire, réduite dans le meilleur des cas à la fré- quentation de trois ou quatre auteurs « consacrés »  ? L'amour pour le XVIie siècle, l'intérêt qu'il suscite chez les lycéens —étudiants futurs, ne l'oublions pas —passent nécessairement par une connaissance fine et nuancée de l'époque, loin des préjugés, des formules convenues, des idéologies. En ce sens, l'ceuvre de Tristan, riche, diverse et contrastée, a son rôle à jouer, comme vont le mettre en évidence les articles qui suivent.
Cette journée aurait dû marquer un temps fort pour l'association, puisque nous célébrons cette année le tren- tième anniversaire de sa fondation. Sandrine Berrégard propose un état des lieux très complet de la recherche effectué à partir d'une étude des Cahiers. Une recherche qui ne tarit pas, comme le prouvent ici la participation de Laurence Tricoche-Rauline et celle de François de Laage de Meux, et les contributions de Lionel Philipps et de Myriam Dufour-Maître. D'autres noms pourraient être cités d'auteurs de livres, d'éditions critiques, d'articles, qui continuent, année après année, à creuser le sillon des

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9 études tristaniennes, bien connues de nos lecteurs et sou- vent même par eux développées ou approfondies. Qu'ils en soient chaleureusement remerciés. Aussi, malgré par- fois une certaine rudesse de ton, fruit d'une estime bien réelle pour Tristan, comprendra-t-on que ce volume se veut porteur d'espoir.
Florence Orwat


























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