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Classiques Garnier

Actes de la journée d'étude du samedi 3 février 2007 Les paratextes dans l'oeuvre de Tristan L'Hermite

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
    2007, n° 29
    . varia
  • Auteur : Adam (Véronique)
  • Pages : 8 à 10
  • Réimpression de l’édition de : 2007
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812440144
  • ISBN : 978-2-8124-4014-4
  • ISSN : 2262-2004
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4014-4.p.0008
  • Éditeur : Rougerie
  • Mise en ligne : 29/12/2012
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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Actes de la journée d'étude du samedi 3 février 2007 :
LES PARATEXTES DANS L'OUVRE
DE TRISTAN L'HERMITE

Présentation


Les articles de ce volume rendent compte de la jour- née d'étude sur les Paratextes dans l'ceuvre de Tristan L'Hermite, qui a eu lieu le 3 février 2007 à La Sorbonne. Cette journée reposait sur deux approches : les paratextes de type textuel (notes et arguments) et les paratextes picturaux (frontispices, emblèmes, illustrations).
Le choix du paratexte comme thème d'étude s'appuyait justement sur la diversité de ses formes, telles que les a définies Gérard Genette notamment dans Palimpseste et Seuils (publiés au Seuil dans la collection « Poétique  », respectivement en 1982 et 1987). On entend par para- textes :
- les textes liminaires (de l'auteur ou de l'éditeur, préface, avis au lecteur, post-scriptum), les éven- tuels commentaires sur cette oeuvre. Les oeuvres de Tristan présentent un corpus abondant. Le poète a souvent regroupé bon nombre de ces textes dans les Lettres mêlées où l'on trouve des dédicaces, des préfaces de ses oeuvres ou des écrits reconstituant leur genèse. Mais ces textes liminaires sont aussi placés sous le signe de la dispersion : le manuscrit des Plaintes d'Acante se voit privé des ses pièces liminaires dans les éditions ultérieures;
- les éléments qui encadrent le texte lui-même, plus souvent nommés périextes : titre, dédicace, dédica- taire, didascalies, arguments, notes, tables, voire les images en tant que commentaires du texte.
C'est ce dernier aspect qui a retenu l'attention des auteurs de ce volume. Il nous a semblé que le travail sur les paratextes de Tristan montrerait la diversité de son approche de ses éléments marginaux dans chacun des genres qu'il a pratiqués et de fait Sandrine Berregard et Véronique Adam ont conçu leur étude en observant le même type de paratexte dans plusieurs oeuvres et genres littéraires de l'auteur. Si l'une étudiait les arguments,

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9 reprenant une forme de péritexte, l'autre s'attardait sur la note. Leur propos ont pu se croiser, tant pour souligner le rôle littéraire du paratexte, que parfois pour désigner un même paratexte par un nom différent, argument ou titre pour l'une, note pour l'autre. D'une manière générale, le paratexte entre souvent en concurrence avec d'autres paratextes : la préface est dans l'ombre de l'argument ou de la note, le titre rentre en écho avec le frontispice et l'argument. Chacune des intervenantes a peu ou prou montré le rôle structurant du paratexte pour le reste de l'ceuvre : l'argument annonce et organise le texte princi- pal, de même que les annotations et surtout les frontis- pices, étudiés par Émilie Bouvard dans le Page disgracié et par Catherine Guillot dans le théâtre de Tristan. Il garde aussi la trace d'une influence culturelle, d'une autorité variable au gré des humeurs du poète ou du genre qu'il adopte. Le paratexte vient alors prévenir le lecteur d'un changement de ton et d'univers, définit clairement les choix stratégiques, culturels ou littéraires de Tristan, ce que l'on voit nettement dans les études proposées ici sur les frontispices et sur les arguments. Il offre aussi à Tris- tan une persona disjointe de celle qu'il se compose dans son texte littéraire, ce que souligne l'étude de Sandrine Berregard qui oppose la subjectivité du texte à la sobriété du paratexte. Les quatre intervenantes montrent plusieurs exemples d'une lecture du paratexte comme art poétique ou tout au moins comme réflexion sur l'écriture du texte qu'il accompagne
Ce travail sur les paratextes montrera le degré d'atten- tion de l'auteur à l'élaboration du livre en tant qu'objet complexe, notamment lorsque sa pratique du paratexte apparaît comme très homogène, ainsi que le montre S. Berregard. Il expliquera combien ces paratextes, oubliés car considérés comme étrangers au poète (les frontispices) ou inutiles (les arguments), sont à la fois éclairants pour l'ceuvre de Tristan mais témoignent aussi de la nécessité de lire et d'étudier ces éléments perdus comme secondaires dans l'espace de l'ceuvre littéraire. Le travail sur les paratextes ne s'achève pas avec ce numéro : des études pourraient êtres menées sans doute sur la présence d'un dialogisme entre auteur et éditeur (texte à image, texte à texte liminaire), sur l'évolution de l'ceuvre

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10 (modification des titres, nécessité de lier ou non le texte à un commentaire, attention à la mise en scène du théâtre). Le paratexte est une oeuvre ouverte.
Véronique ADAM
Université Toulouse le Mirail





























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