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Classiques Garnier

Comptes rendus / Bibliographie / Chronique

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
    2003, n° 25
    . varia
  • Auteurs : Spica (Anne-Élisabeth), Dalla Valle (Daniela), Chauveau (Jean-Pierre)
  • Pages : 105 à 112
  • Réimpression de l’édition de : 2003
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812440106
  • ISBN : 978-2-8124-4010-6
  • ISSN : 2262-2004
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4010-6.p.0105
  • Éditeur : Rougerie
  • Mise en ligne : 29/12/2012
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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COMPTES-RENDUS

TRISTAN L'HERMITE, tEuvres complètes li, Poésie (I). Volume publié sous la direction de Jean-Pierre Chauveau avec la collaboration de Véronique Adam, Alain Génetiot et Françoise Graziani, Paris, Honoré Champion, coll. « Sources classiques », n° 41, 2002. Un vol. 22,5x14,5 de 562 p.
Ce premier volet poétique des ouvres complètes rassemble la pro- duction lyrique de Tristan, Les Amours et La Lyre, accompagnée en annexe de trois textes en prose « de nature très différente, liés par un rap- port indirect mais étroit à la pratique et à l'art poétique » (F. Graziani, p. 391)  :les Annotations sur les Plaintes d'Acante, les Principes de Cosmographie et la Carte du Royaume d'Amour. L'Introduction générale de Jean-Pierre Chauveau retrace avec bonheur la carrière du poète et nous invite à entendre les modulations de la lyrique tristanienne, autour du projet central de « célébration », entre poésie encomiastique, héroïque et sacrée ou pastorale, amoureuse et élégiaque. La diversité autant que la concorde musicale de cet ensemble se laisse parfaitement reconnaître dans les deux recueils et les Annexes, présentés dans l'ordre chronologique de leur parution et assortis chacun d'une solide biogra- phie. Un glossaire et un index général à la fin du volume composent quant à eux un Promenoir bien utile pour passer d'un texte à l'autre.
Véronique Adam, en choisissant comme P. Camo l'édition des Amours de 1638, et non comme J. Madeleine celle des Plaintes d'Acante de 1633, rappelle clairement les vicissitudes éditoriales qui conduisent d'un recueil à l'autre ; un utile tableau de concordance nous aide à com- prendre les remaniements de Tristan afin d'aboutir à des ensembles génériquement cohérents, tout en préservant le principe maniériste de varieras thématique et prosodique —cette dernière résumée dans un tableau des pièces non fixes (p. 28-30). « L'univers des Amours » (p. 30) en rend compte à son tour du côté de la topique, dans sa fidélité à l'« ingénieux Ovide » présent dès le « Sujet des Plaintes d'Acante » en 1633 (p. 172), au Canzoniere pétrarquisant, comme dans l'hommage aux maîtres Ronsard, Théophile et Saint-Amant, ou encore dans l'inspiration médiévale. Dans le cours du recueil, l'annotation abondante et précise en favorise le repérage pour chaque pièce, comme elle intègre, pour le lecteur peu familier d'un tel corpus, nombre de références mythologiques ou les allusions au milieu aristocratique fréquenté dans l'entourage de Gaston d'Orléans ; on soulignera que cette annotation prend en compte le manuscrit emblématique de Glasgow (GUL SMAdd. 392; cf. CTLH 23, 2001 — réf. mana. p. 37 ). La documentation abondante, qui propose nom- bre de pistes pour le commentaire, a cependant le tout petit revers d'un très ponctuel aveuglement par souci du détail (p. 98, n° 1, pas d'am- biguïté à « blanc »; inutile d'aller chercher La Curne : l'adjectif substan- tivé chez Furetière « est aussi une marque blanche ou noire qu'on met à un but pour tirer de l'arc, ou du fusil » ; p. 101, le raccourci de la carac- térisation « second Pylade » est clair et ne mérite pas l'interrogation d'un « qui serait allé jusqu'à trahir son ami absent ? »).
Alain Génetiot, à qui échoit le redoutable honneur d'une nouvelle édi- tion de La Lyre, parvient à enrichir l'annotation donnée par J.-P. Chauveau à son édition (Droz 1977), ce qui n'est pas un petit exploit. L'Introduction resitue avec netteté le contexte dans lequel Tristan, en poète à proprement parler « disgracié », fait paraître son recueil, capable de composer dans la détresse, « pour conjurer le mauvais sort et conquérir au début des années

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106 1640 la réussite matérielle et symbolique des auteurs mondains, le pre- mier volet d'un triple coup d'éclat dans les trois genres en vogue : le madrigal, la lettre familière et l'histoire comique » (p. 222). Là encore, l'esthéthique de la varieras est placée au service de l'écriture galante, déployant à la fois portraits poétiques de dédicataires et ecphrases en galerie, sous-tendus par la « mise en oeuvre alternée d'un lieu commun unique, la tension entre Vénus et Mars, l'Amour et la Mort » (p. 225). Quelles qu'en soient les lectures (du côté du madrigal aristocratique de Monteverdi ou du côté de l'idylle héroïque mariniste), la portée métalit- téraire du lyrisme tristanien est bien mise en valeur, conjuguant sous l'emblème d'Orphée peinture poétique et théâtralisation de la parole con- férée aux différents personnages en présence.
Les Annexes, présentées et annotées par Françoise Graziani, viennent apporter un éclairage complémentaire à cet ensemble poétique : elles en constituent comme l'amère-plan allégorique. L'ensemble est tout à fait précieux en ce qu'il donne à lire d'un seul tenant des textes denses, razes et complexes. L'Annotation des Plaintes d'Acante, omise après les éd. 1633 et 1634 et destinée à hausser le poème au rang de « classique » (p. 392) comme la Cosmographie, à peu près contemporaines, com- posent « un substitut de l'art poétique que Tristan n'a jamais écrit, mais sur lequel il a médité longuement » (p. 393)  : on trouve dans le premier les sources mythologiques (Ovide, Virgile, Natale Conti) et médicales de Tristan (« Vois les Naturalistes et Médecins », p. 408), dans le second, un système cosmologique des relations entre microcosme et macrocosme destiné à recenser en réalité la matière harmonique de l'imagination poé- tique. La brève Carte, enfin, s'approprie plus linéairement la métaphore géographique, et propose un voyage allégorique à la mode de ces Cartes en vogue dans la littérature galante des années 1653-1660, étudiées par E.-M. Mayberry Senter (« Les Cartes allégoriques et romanesques du XVIIe siècle », Gazette des Beaux-Arts, avril 1977, p. 133-144). Fr. Graziani souligne bien la nouveauté de l'entreprise tristanienne par rapport à ses contemporains : loin de pouvoir se cartographier, comme la Carte de Tendre, elle est à soi seule une peinture parlante explorée par la seule imagination du lecteur, sans nécessiter de figures.
C'est donc un fort bel et généreux ensemble qui est offert ; l'on regrettera d'autant plus, après de précédents recenseurs, la modernisation de l'orthographe imposée par l'éditeur. Qu'elle entraîne la suppression systématique des majuscules aux noms communs dans les Amours ou qu'elle pousse à l'harmonisation typographique dans les autres textes, elle impose un inutile surcroît d'annotation (p. 90, n. 1 ; p. 101, n. 1, etc.) ;elle introduit des anachronismes gênants pour les noms propres (part. p. 505, n. 2) ;elle lime la signifiance des jeux typographiques qu'un poète aussi pointilleux que Tristan ne pouvait manquer de prati- quer (n. 1, p. 131, pour restituer les effets visuels du sourire démultiplié dans la récurrence orthophonique du « s » ; p. 246, LYRE qui achève la lre pièce de La Lyre) ;elle affadit la saveur du texte en lui ôtant ses graphies anciennes (cf. p. 272, n. 3, « Escurieu » qui mime en effet davantage les bonds de l'animal ; 286, n. 3, « Ixyon qui souligne la diérèse ») et ne se justifie pas plus que les reprises de ponctuation dès lors qu'il s'agit de pièces en vers. On ne peut donc pas se dispenser, même momentanément, de la consultation des éditions antérieures. Le remazquable travail de l'équipe réunie par J.-P. Chauveau, si qualifiée pour effectuer cette édi- tion des tEuvres complètes tant attendue paz la communauté scientifique, se trouve affaibli par des normes éditoriales àcontre-temps, sinon à con- tresens, car le prix exigé pour chaque volume n'en pourra assurer la vul-

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107 garisation auprès du public non-spécialiste qui seul pourrait attendre un tel remodelage.
Anne-Elisabeth Spica

TRISTAN L'HERMITE, La Mariane, présentation par Guillaume Peureux (éd. avec dossier), Paris, GF Flammarion n° 1144, 2003. Un vol. 17,5 x 10,5 cm, 162 p.
La Mariane en collection de poche ! C'est une véritable joie pour nous tous, qui travaillons sur Tristan l'Hermite depuis très longtemps et qui assistons à présent à un renouveau constant de l'accueil réservé à ses oeuvres. Certes, tous les lecteurs n'ont pas eu la chance de pouvoir assis- ter aux représentations récentes de quelques-unes de ses pièces (La Mort de Sénèque à la Comédie Française et les reprises partielles de La Mort de Chrispe, de La Mariane, et, tout récemment encore, lors des célébra- tions tristaniennes du quatrième centenaire, d'Osman par les comédiens de Jean-Pierre Rossfelder) ;mais aujourd'hui nous devons remercier M. Peureux qui nous présente, dans une très belle édition, le chef- d'æuvre dramatique de Tristan, que tous les étudiants et tous les lecteurs pourront maintenant aisément consulter, pour y travailler, mais surtout pour le lire et l'apprécier.
L'édition de M. Peureux présente d'abord une chronologie de la vie de Tristan, mise en parallèle avec les repères historiques et culturels de la période; puis une présentation claire, riche et suggestive de la tragédie, dont les petits chapitres soulignent quelques points particulièrement intéressants (p. ex. Les stances et la constance de Mariane, Le corps de Mariane, enjeu d'une lutte de pouvoirs, Mélancolie et folie du tyran, etc.); puis une note sur l'édition. Après le texte (celui de la seconde édi- tion, de 1637, modernisé), le « Dossier » étend et approfondit la réflexion sur certains thèmes : Vers l'âge classique, Mélancolie, folie et images... Tristan et la politique, en ouvrant le discours sur des sujets parallèles  :les règles du théâtre, la philosophie de l'époque, les autres oeuvres de Tristan reliées à La Mariane, la politique.
Le volume se clôt sur une bibliographie, précise e[ ponctuelle (mais pourquoi avoir omis, dans la liste des éditions de La Mariane, l'édition de J. Madeleine, à la STFM, longtemps la seule accessible, et à partir de laquelle tant d'articles et d'ouvrages critiques ont été élaborés ?) et un lexique, qui peut conforter le lecteur, même déjà aidé par la modernisa- tion de la langue.
Dans l'ensemble, une très belle édition pour une pièce qui est en train de retrouver sa place dans les oeuvres « classiques » (ou non ?) de la littérature française du xvtte siècle.
Daniela Dalla Valle
BIBLIOGRAPHIE
2000

(520) BUZON Christine de, « Les passions libertines dans Le Page disgracié de Tristan, ou être « comme le jouet des passions, des astres et de la Fortune » », Libertinage et philosophie au XVlle siècle. IV. « Gassendi et les Gassendistes » et « Les Passions libertines ». Actes de la journée du 15 avril 1999, E.N.S. Fontenay/Saint-Cloud; Antony Mc

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108 Kenna et Pierre-François Moreau, éd. Publications de l'unie. de Saint- Étienne, 2000, p. 159-174.
(521) GROVE Laurence, Emblematics and Seventeenth-Century French Literature : Descartes, Tristan, La Fontaine and Perrault. Chazlottesville, Rockwood Press, 2000, 284 p.
(522) Perspectives de la recherche sur le genre narratif français du 17e siècle, préface de Giorgetto Giorgi. Pise-Genève, Slatkine, 2000, 306 p. Contient sur Le Page disgracié :
CAPATTI Alberto, « L'ivrognerie enfantine dans le roman baroque »  ; DALLA VALLE Daniela, « Le roman de formation dans le 17` siècle français ».
(523) RUOFF Cynthia, « Images of Water and the Sea in Tristan La Mer and in Painting », Analecta Husserliana n° 63, 2000, p. 241-254.
2001

(524) COLMAR Paul, « Poète, dramaturge et écrivain, Tristan L'Hermite naquit à Janaillat voici quatre siècles », Centre-France, 18 février 2001.
2002

(525) ABRAHAM Claude, « Le fameux précurseur » ,CTLH XXIV, p. 5-14.
526) BERREGARD Sandrine, « Tristan ou l'image d'un poète mélancolique », CTLH XXIV, p. 15-29.
(527) Cahiers Tristan L'Hermite XXIV, 2002, « Le quatrième Centenaire. Actes de Limoges (28 septembre 2001)  ». [Mortemart], Rougerie, 2002, 112 p. — Cf. Cl. Abraham, S. Berregard, C. Grisé, L. Grove, M. Livera, A. Mansau. Comptes-rendus, bibliographie, chronique.
(510) Cahiers Tristan L'Hermite XXIII, 2001. C.r. Felicità Robello, Studi Francesi, n° 136, gennaio-aprile 2002, p. 221.
(528) GRISE Catherine, « La rhétorique baroque de Tristan dans la lettre LVIII de ses Lettres Meslées », CTLH XXIV, p. 30-37.
(529) GROVE Laurence, « Les Poésies héroiques et burlesques (1650)  : Jean-Baptiste edou Tristan ? », CTLH XXIV, p. 77-93.
(530) LIVERA Mazco, « Autour de La Mon de Chrispe : Grenaille, Tristan et leur source jésuite », CTLH XXIV, p. 54-67.
(531) MANSAU Andrée, « La mort et la foi; Isabelle-Claire Eugénie, héroïne de Tristan », CTLH XXIV, p. 68-76.
(517) SHEPARD James C., Mannerism and Baroque in Seventeenth Century French Literature. The Example of Tristan L'Hermite, North Carolina Studies, Chapel Hill, 2001. C.r. Antonella Arrigoni, Studi fran- cesi, n° 137, maggio-agosto 2002, p. 439. — C.r. Roger Guichemerre, CTLH XXIV, 2002, p. 98.
(518) TRISTAN L'HERMITE, ouvres complètes. IV. Les tragédies. C.r. Felicità Robello, Studi Francesi, n° 137, maggio-agosto 2002, p. 439. — C.r. Boris Donné, CTLH XXIV, 2002, p. 99.
(532) TRISTAN L'HERMITE. t~uvres complètes. II. Poésie (I). (Les Amours. La Lyre. Annotations sur les Plaintes d'Acante ; Principes de Cosmographie; Cane du Royaume d'Amour). Volume publié sous la direction de Jean-Pierre Chauveau, avec la collaboration de Véronique Adam, Alain Génetio[, Françoise Graziani Paris, Honoré Champion, 2002, 22,5 x 14, 562 p.
(533) TRISTAN L'HERMITE. tEuvres complètes. III. Poésie (II) (Les Vers héroiques; L'O}Jice de la Sainte Vierge ; Yers épars ; manuscrit de Glasgow). Volume publié sous la direction de Jean-Pierre Chauveau,

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109 avec la collaboration de Véronique Adam, Amédée Camat, Laurence Grove, Marcel Israel. Paris, Honoré Champion, 2002, 22,5 x 14, 722 p.
(504) Tristan L'Hermite ou Le Page disgracié. Catalogue de l'expo- sition de la Bibliothèque Mazarine, 2001. C.r. Boris Donné, CTLH XXIV, 2002, p. 100.
2003

(534) TRISTAN L'HERMITE, La Mariane. Ed. par Guillaume Peureux, Paris GF Flammarion 2003, 18 x 11, 162 p.

CHRONIQUE


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 14 JUIN 2002 à la Sorbonne (Bibliothèque de français).
Présents : Mmes F. Arnold, Y. Bellenger, S. Berregard, M. Bombart, E. Dutertre, F. Graziani, N. Malle[, G. Rommeluère, C. Sherer. — MM. A. Carriat, J.-P. Chauveau, G. Coudert, B. Donné, J. Dubu, H. Gerbaud, R. Guichemerre, E. Guitton, P. Lacroix, Y. Le Flao, J. Mesnazd, A. Niderst, G. Peureux, J. Prévot, Ph. Sellier. — 46 pouvoirs reçus. —Présidence : J.-P. Chauveau.
Rapport d'activité et rapport moral (J.-P. Chauveau ). — Le président salue les présents, fait part des excuses reçues pour absence, et se fait l'in- terprète de la sympathie des adhérents pour notre trésorier, Yvan Germain, actuellement hospitalisé, à qui l'assemblée souhaite un prompt et complet rétablissement. —Après lecture et approbation du compte-rendu de l'as- semblée générale du lr' juin 2001, rappel est fait des activités de l'année écoulée, année du quatrième centenaire de la naissance de Tristan. Outre la publication régulière des Cahiers XX/ !/ (« Tristan : Poésie », juin 2001) et la présence habituelle de l'association au Salon de la Revue, l'année fut ponctuée paz des manifestations exceptionnelles et de grande ampleur organisées à l'initiative de notre association, et avec le concours de la Bibliothèque Nationale, du Ministère de la Culture et de la DRAC du Limousin, de la Bibliothèque de Guéret, de la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges et de l'université de Paris X-Nanterre : exposition des éditions anciennes des oeuvres de Tristan à la Bibliothèque Mazarine au printemps, manifestations « limousines » au cours de l'été (Janaillat le 12 août; Guéret le 27 septembre, Limoges, 28 septembre), manifestations parisiennes à l'automne (après-midi aux Archives nationales le 21 no- vembre, colloque international à Nanterre les 22-23 novembre et à l'E.N.S., rue d'Ulm le 24 novembre). À Cela s'ajoutaient, in fine, les trois journées consacrées à l'étude de La Mariane, organisées par les Séminaires d'analyse textuelle, les 7, 8 et 9 décembre à l'abbaye de Lucelle, en Haute-Alsace, auxquelles ont participé, au nom de l'associa- tion, Mme Dalla Valle, MM. Guichemene, Peureux et Chauveau. — D'autre part la prépazation de l'édition des ouvres complètes de Tristan chez H. Champion a été poursuivie et menée à son terme : la sortie des deux derniers tomes, consacrés à la poésie, sous la responsabilité de J.-P. Chauveau, est prévue en juillet (t. II) et en septembre'( t. III). Une édition critique et commentée de La Mariaue due à G. Peureux est sous presse chez Garnier-Flammarion. — Approbation à l'unanimité. — Le pré- sident rappelle alors que l'association a tenu à rendre hommage à son fon-

110 dateur et actuel secrétaire, Amédée Carriat, à l'occasion de son quatre- vingtième anniversaire : de là la réception, qui est prévue à l'issue immé- diate de la présente assemblée, réception à laquelle sont conviés tous nos adhérents, et derechef les adhérents présents, et au cours de laquelle lui seront remis les cadeaux que l'amitié et la générosité de nos membres ont permis de réunir.
Rapport financier (Yvan Germain, rapport lu par J.-P. Chauveau). — Résumé : à ce jour, la situation financière se présente ainsi : Recettes (cotisations 2002 à ce jour, reliquat; aucune subvention 2002 n'est encore versée) : 2080,76 euros. —Dépenses (les Cahiers XXIV étant au tirage, la facture Rougerie est encore en attente) : 353,59 euros. — À l'unanimité, le rapport financier est approuvé, et quitus est donné au tré- sorier des résultats de sa gestion.
Projets. —Dans le prolongement des manifestations tristaniennes de 2001, est annoncée une soirée poétique prévue et organisée par notre ami René Bourdet dans le cadre des « Jardins-jeudis » de La Spouze (près de La Celle-sous-Gouzon, dans la Creuse), le 25 juillet prochain. D'autre part l'association sera présente au Salon de la Revue, prévu à Paris à l'Espace des Blancs-Manteaux les 19 et 20 octobre. —L'année 2003 verra la publication du n° XXV des Cahiers Tristan L'Hermite. XXV : chiffre symbolique, qui se trouve coïncider avec les dernières retombées de l'an- née àtous égards exceptionnelle du quatrième centenaire et l'achèvement de la grande entreprise de publication des ouvres complètes (entreprise inédite jusqu'à ce jour), amorcée en 1996 grâce à la librairie Honoré Champion et à la complicité active du directeur de la collection « Sources classiques », notre ami Philippe Sellier. Aussi est-il envisagé de faire de ce numéro XXV un numéro lui aussi exceptionnel : numéro-bilan, destiné à la fois à rendre compte du travail accompli depuis bientôt un quart de siècle, et à donner la preuve de la vitalité des études tristaniennes parmi les chercheurs des jeunes générations. La question de l'orientation future de l'association et du prolongement, voire de l'extension de l'activité des Cahiers, est désormais mise à l'ordre du jour, et sera évidemment posée au cours des réunions de travail de l'année à venir.
Conseil d'administration, bureau :
L'assemblée procède à l'élection statutaire de la moitié renouvelable du Conseil d'administration. Sont réélus à l'unanimité Mmes et MM. : Véronique Adam, Sandrine Berregazd, Amédée Carriat, Jean- Pierre Chauveau, Patrick Dandrey, Boris Donné, Françoise Graziani, Yves Le Flao, Massimo L'Hermite, Alain Niderst, Louis Perouas, Jean Serroy, Anne-Elisabeth Spica. Est élu : M. Laurence Grove. —Sur propo- sition du président, qui a obtenu l'accord de l'intéressé, M. René Rougerie, co-fondateur avec Amédée Carriat des Cahiers, et qui imprime si bien nos Cahiers chaque année depuis 1979, est élu à l'unanimité au Comité d'honneur de notre association.
L'assemblée ayant terminé ses travaux, le conseil d'administration procède à l'élection de son bureau. Le secrétaire sortant, Amédée Carriat, arguant de son âge (il vient d'atteindre ses 80 ans), émet le voeu d'être relevé de ses fonctions; une discussion s'engage, toute l'assistance l'as- surant de son infinie reconnaissance, et lui demandant de surseoir, en acceptant par exemple que soit élu à ses côtés un adjoint, qui assurerait ainsi une transition, tout en pouvant s'initier à ses côtés aux responsabi-

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111 lités de secrétaire. Amédée Carriat ayant finalement accepté, le conseil
d'administration élit à l'unanimité Guillaume Peureux secrétaire-adjoint.
Le président lève alors la séance, pour permettre à tous les présents
de se transporter à l'autre bout du bâtiment, au Club des enseignants de
Paris IV, où doit se dérouler la réception en l'honneur d'Amédée Carriat.

DISPARITION. —Tous les amis de Tristan, et bien plus largement tous ceux qui se sont intéressés et s'intéressent toujours à la littérature et à l'art « baroque », ont eu une pensée émue en apprenant la mort du grand critique et professeur, Jean Roussel, survenue le 15 septembre 2002, à Genève, ville où il était né en 1910. Deux ans après la publication reten- tissante de sa Littérature de l'âge baroque en France, (1953 ), devenue aussitôt l'ouvrage de référence absolue pour les études « baroquistes », son maître et ami Marcel Raymond saluait en lui le « Maître-pilote en Baroquie »;titre flatteur, et juste, au demeurant, mais qu'il n'a lui-même jamais explicitement revendiqué, tant les étiquettes lui restaient indiffé- rentes, et tant il était mû avant tout par l'amour des textes, et notamment des grands textes poétiques des XVI` et XVII° siècles qu'il a tant contri- bué àremettre en honneur, ceux de Tristan, en particulier, souvent cités dans ses ouvrages et anthologies. Nul doute que son oeuvre à la fois si savante, si sensible et si largement accessible ne constitue longtemps encore une oeuvre qui enrichit, stimule et rend heureux.
Jean-Pierre Chauveau.
LES JARDINS-JEUDIS DE LA SPOUZE. —Comme pour jouer les prolongations au-delà des limites de l'année du quatrième centenaire de Tristan, notre ami René Bourdet, organisateur talentueux de soirées litté- raires et musicales dans son beau domaine de La Spouze, en terre creu- soise (exactement à La Celle sous Gouzon, 23230), accueillait ses fidèles, amateurs de poésie et spécialement les amis de Tristan, pour leur donner à entendre les vers ou la prose (Lettres, le Page) de notre auteur, un beau soir de juillet (le 23). Animée par des « diseurs » (René Bourdet lui-même, et Jean-Claude Bray ), et par des musiciens (le duo Marie et J.- P. Nouhaud), la soirée tint sous le charme les auditeurs, mettant bien en lumière les résonances toujours actuelles d'une oeuvre qui se prêtait si bien à la déclamation et aux harmonies et rythmes tout modernes des musiciens. — J.-P. C.
PUBLICATIONS. —Comme nous l'espérions tous, l'année 2002 ne s'est pas passée sans nous offrir l'achèvement de la publication des t~uvres complètes de Tristan dans la prestigieuse collection des « Sources clas- siques » chez Honoré Champion. Au cours de l'été, en effet, à quelques semaines d'intervalle, sont parus les tomes II et III, consacrés, sous la res- ponsabilité de Jean-Pierre Chauveau, à l'intégralité de l'oeuvre lyrique de notre poète (sous réserve de la découverte à venir de quelques textes encore inédits... ). Une première : Tristan n'avait jamais eu le temps, de son vivant, de veiller à une édition exhaustive de son oeuvre poétique ! Le tome II offre au lecteur Les Amnurs, présentées par Véronique Adam, La Lyre par Alain Génetiot, les Annotations sur les Plaintes d'Acante, les Principes de Cosmographie et la Carte du Royaume d'Amour paz Françoise Graziani ; dans le tome m sont rassemblés Les Vers hérôiyues présentés par Véronique Adam, L'Office de la Sainte Uerge par Jean-Pierre Chauveau, les Hymnes pour  !es Fétes solennelles par Marcel Israel, l'ensemble des Vers épars par Amédée Carriat, et les textes rencontrés dans un manuscrit à Glasgow par
Laurence Grove.

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112 Deuxième publication importante : après Le Page disgracié, publié, il y a quelques années, par Jacques Prévot en Folio, voici que paraît (début 2003), dans une collection de poche, GF, édité par Guillaume Peureux, un autre grand texte de Tristan : La Mariane...
LE SALON DE LA REVUE. —Comme chaque année, les Amis de Tristan ont tenu un stand au Salon de la Revue, à Paris, à l'Espace des Blancs-Manteaux, les 19 et 20 octobre 2002.




























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