Aller au contenu

Classiques Garnier

Comptes rendus

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
    1987, n° 9
    . varia
  • Auteurs : Chauveau (Jean-Pierre), Morel (Jacques)
  • Pages : 46 à 47
  • Réimpression de l’édition de : 1987
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812439940
  • ISBN : 978-2-8124-3994-0
  • ISSN : 2262-2004
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3994-0.p.0046
  • Éditeur : Rougerie
  • Mise en ligne : 29/12/2012
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
46
COMPTES RENDUS

Jacques MOREL, L/néralure française. .3. De Montaigne à Corneille (1571-1660). Arthaud, Collection Littérature française / Poche, 1986, 18x11,408p.
On attendait avec impatience la sortie du livre de Jacques Morel qui, dans la wllection de poche de chez Arthaud, devait parcourir la littérature d'une épo- que qui va de la Saint-Barthélémy à l'avènement de Louis X1V. C'est mainte- nant chose faite, et on doit tout de suite admirer le tour de force qui consiste à enfermer dans quatre cents petites pages un tableau à la fois aussi clair et aussi dense d'une des périodes les plus troublées et les plus chargées d'événements de notre histoire nationale, les plus riches en productions intellectuelles, littéraires et artistiques, les plus critiques quant à l'évolution de la société, des mcetlrs, des mentalités, de la langue et du gotit. Période si riche et si contrastée que Jacques Morel expose d'emblée les raisons de sa circonspection quant au maniement de certains concepts, comme celui de baroque, qu'un manque de discernement pourrait rendre dangereusement réducteurs. Le terme de baroque est "bien choisi ", nous dit-il, s'il permet de rendre compte des incertitudes d'une époque qui lire sa richesse des hésitations qu'elle entretient entre une fidélité rarement démentie à la tradition et une volonté audacieusement moderne, et des contra- dictions et paradoxes qui en découlent. C'est pourquoi la littérature de ces temps-là est fertile à la fois en surenchères maniéristes, en interrogations pas- sionnées et en innovations calculées.
Comme le précédent volume que Jacques Morel avait déjà signé chez Arthaud il y a une quinzaine d'années, celui-ci se divise en trois parties qui séclairent et se complètent mutuellement ; on trouvera d'abord une présenta- tion générale de l'époque, puis une histoire suivie des genres et des formes litté- raires, et enfin une série de monographies réservées aux auteurs les plus repré- sentatifs et les plus prestigieux. On se réjouira que le présent ouvrage permette à Jacques Morel de prolonger cette fois son enquéte jusqu'en 1660  ; il lui est ainsi donné de parler de la grande aventure théàtrale du siècle qu'il tonnait mieux que personne, et de présenter la courbe complète de l'évolution poétique qui, allant de Ronsard à La Fontaine, offre en définitive un bel exemple de continuité. Bien entendu les amis de Tristan liront avec délectation les belles pages que l'auteur consacre successivement au poète (p. 100- I O I ), au romancier (p. 133) et au dra- maturge (p. 176-177).
Jean-Pierre CHAUVEAU
David Lee RUBIN, La poésie.jrartçaise dii premier /7e s/èc%, "Textes et contextes ", Gunter Narr Verlag, Tübingen, 1986, 22,5 x 15, 352 p.
Cette remarquable anthologie a été rassemblée par les meilleurs spécialis- tes de la poésie "baroque ". Elle est précédée d'essais introductifs utiles tou- chant à la " fortune critique " de cette poésie, au langage littéraire de l'époque et à la versification de ce temps. Tristan L'Hermite se voit réserver 26 pagés, dont trois d'introduction. La présentation en est assurée par A. Carriat, J.-P. Chau- veau, C. Grisé et CI. Abraham. Les huit textes ici publiés donnent une idée assez juste de la diversité d'inspiration et de manière de Tristan. Certes la veine épique et la veine religieuse n'y sont guère représentées. Mais on est heureux d'y retrou- ver le Promenoir, la Mer et la Be/% en deui/, et d'y lire des pages plus rarement réimprimées, de la Consolation à /da//e à la Servitude. L'ode, les stances et le sonnet figurent également dans ce choix, qui est excellent. N.B. Au v. 1 I de La Be/ !e Esclave, p. 333, il faut lire "embrase " et non "embrasse ".
Jacques MOREL
46
47 Jacques SCHERER et Jacques TRUCHET, Ti~édlre dtr XV//e siècle, vol. II, Gallimard, Bibl. de la Pléiade, 1986, 17,5 x 1 I , xvvnr - 1604 p.
Le premier tome de ce recueil (I 975) était consacré aux poètes des premiè- res décennies du siècle. Celui-Ci conduit le lecteur de Du Ryer à Montfleury et Hauteroche. Il comporte une introduction de J. Truchet et une utile chronologie qui prolonge celle de 1975. Jacques Scherer s'est chargé de la présentation et de l'annotation des deux pièces retenues de Tristan, La Marianne et La Mor/ de Sénèque. Ces textes sont précédés d'une prudente biographie du poéte et de réflexions mesurées sur la pensée de Tristan, qu'on a dit tour à tour libertin, reli- gieux et sceptique. Une solide annotation permet de repérer les allusions histori- ques et de ne pas hésiter sur l'acception des expressions vieillies. On regrettera que la bibliographie de la seconde pièce (p. 1343) fasse en partie double emploi avec la bibliographie générale (p. 1315), que l'excellent petit livre de CI. Abra- ham (Boston, 1980) ne soit pas cité, et que les publications des Amis n'apparais- sent qu'à l'occasion d'un article unique. On eût aimé enfin que Le Parasite vint compléter le choix de Jacques Scherer. Du moins est-on heureux qu'il soit ici tenu compte de la création de La Morl de Sénèque à la Comédie-FranFaise en 1984 et des publications qu'elle a suscitées.
Jacques MOREL




















47