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Classiques Garnier

Comptes rendus

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
    1982, IV
    . varia
  • Auteurs : Sévry (Jeanne), Chauveau (Jean-Pierre), Serroy (Jean), Lever (Maurice), Carriat (Amédée), Morel (Jacques)
  • Pages : 48 à 52
  • Réimpression de l’édition de : 1982
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812439896
  • ISBN : 978-2-8124-3989-6
  • ISSN : 2262-2004
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3989-6.p.0050
  • Éditeur : Rougerie
  • Mise en ligne : 29/12/2012
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
50 quelque peu labyrinthiques d'un discours qui répugne par trop à la simplicité. Le plus surprenant, en fin de compte, est que le roman de Tristan résiste si bien à l'épreuve conjuguée de Barthes, Genette et Jakobson réunis, et qu'il se lire sans dommage de toute la savante combinatoire diégétique, linguistique, voire psychanalytique àlaquelle il se trouve soumis. Ce qui, tout en nous pérmettant d'apprécier les subtils contours de la démarche de Catherine Maubon, ne peut que renforcer notre admiration pour le texte qui en fait l'objet.
Jean SERROY.
Jean SERROY, Roman et réalité. Les histoires comiques au XVlle siècle, Paris, Minard, 1981, 13,5 x 22, 779 p.
Parent pauvre de la littérature dès le XVIIe siècle, oubliée, mécon- nue ou méprisée au XVIIIe, partiellement redécouverte à l'aube du XXe, l'histoire comique suscitait naguère encore la moue dédaigneuse des historiens des lettres. D'autorité, Maurice Magendie excluait de son panthéon ces romans « vulgaires et grossiers  » (Francion compris  !), auxquels Gustave Reynier avait réservé, selon lui, trop bon accueil. Adam et Coulet eurent beau plaider leur cause, de vastes lacunes subsis- taient, il y a peu, dans ce territoire aux frontières mal définies, aux origines obscures, mi-savantes, mi-bâtardes, que l'on explore d'autant moins facilement qu'il se signale par une extrême indépendance.
Ai-je tort  ? Il me semble que c'est cette indépendance qui a d'abord séduit Jean Serroy, visiblement enchanté d'avoir affaire à une littérature «  dissidente  », propre à attirer vers elle les esprits « que la contrainte irrite, et qui cherchent, pour exprimer librement ce qu'ils ont envie de dire, une forme elle-même libre  ». Or, cette liberté, Serroy a su miracu- leusement la préserver contre les tentations réductrices. Il n'a voulu ni imposer un ordre arbitraire à une matière particulièrement rebelle à toute classification, ni se fixer d'a priori méthodologique. Partant du principe «  qu'il vaut mieux plier la critique aux textes que les textes à la critique  »> il s'est laissé guider par la diversité même des ouvres.
Cela nous vaut un tableau vivant, bourré d'informations, de vues neuves, d'aperçus personnels, dans lequel cette littérature comique nous apparaît dans sa vigueur primitive. Jean Serroy nous en livre les clés, les richesses, mais aussi les saveurs. Il y fallait certes de l'érudition, de la méthode, e[ aussi quelque chose de plus  :cette connivence, cette étroite sympathie avec son sujet, ce frémissement chaleureux qui traverse le livre de part en part, sans jamais rien céder à la rigueur de l'analyse.
Mis en appétit par son édition du Page disgracié, les «  tristaniens  » auront hâte de lire l'étude que Jean Serroy lui consacre ici. Ils ne seront pas déçus. Aucune des questions qui se posent à propos de ce texte (et Dieu sait qu'il s'en pose, et des plus complexes  !) n'a été laissée dans l'ombre. Son approche ne se home pas à épuiser toutes les ressources de l'érudition  :elle se porte au cour même du processus de la création littéraire. Il ne fallait pas moins que sa longue familiarité avec Tristan L'Hermite pour restituer ce roman disparate, où constamment se mêlent fiction et réalité, rêve et vécu, dans sa véritable et profonde unité, celle de « l'être intime qui se révèle à travers eux  ».
Maurice LEVER.

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51 Jean TORTEL, « Tristan et la figuration de l'astre  », Argi[e, XIX-XX, été-automne 1979, pp. 59-83.
Un poète parle d'un autre poète, dont il était féru déjà il y a cinquante ans (nul ne sut mieux que Tristan, écrivait Tortel dans son premier recueil en 1931, «  ...sur des chevelures/Souffrir et s'apaiser •) et dont il n'a cessé depuis de défendre la cause (n°des Cahiers du Sud sur le Préclassi- cisme français, 1952 ; Histoire des littératures, «  Encycl. de la Pléïade  », 1958). Il reprend ici, pour l'approfondir, l'un des grands thèmes rémanents de l'aeuvre poétique (sans compter les allusions du Page, ou, autre gage, la traduction des Principes de cosmographie). Étoile, astre, soleil, feux, célestes flambeaux..., les citations rassem- blées par J. Tortel composent une cueille éblouissante, attestant à elle seule que Tristan « est peut-être de sa génération celui qui fut le plus sûrement touché parla grâce de l'écriture  ». Dans cette figuration multi- ple, Tortel voit «  un double trajet métaphorique  : étoile-destinée et astre-ceil  », qui «  converge à la fors vers le tremblement et la certitude  ». La certitude, elle est, comme on sait, en ce que les astres «  enclinent sans cesse  », que la nuit est la «  Reine des Feux qui font la Destinée  »,qu'est vain l'humain vouloir contre « l'Astre invincible  ». Le tremblement est ailleurs, et plus émouvant dans ses contradictions mêmes  :entre «  l'Es- toile inhumaine  » et le poncif « bel Astre d'Amour  »  ;entre la « Douce et paisible Nuit, Déïté secourable  », qui est « Mère du repos et Nourrice des veilles ~ ,berceau alors de la Raison, et la nuit mère des visions et des «  songes funestes  » ; —quand elle n'est pas, ailleurs, chargée de signifi- cation érotique. Face à l'univers sidéral, Tristan médite sur le « Qui suis-je  »... Mais on ne fait, ce disant, qu'effleurer ces pages pleines à la fois d'effusion et de pénétration  ;c'est Jean Tortel qu'il faut lire.
Amédée CARRIAT.
Tristan L'Hermite, Le Page disgracié, éd. par Jean Serroy, Presses Univ. de Grenoble, coll. « Bibliothèque de l'Imaginaire  » ,série « Ro- manesque  », 1980, 13,5 x 22, 227 p.
Cette belle édition du Page concilie heureusement les exigences de l'érudition et l'agrément de la bibliophilie. En témoignent l'illustration (frontispices et portraits) dont l'intérêt est esthétique autant que docu- mentaire et la variété de la typographie, qui veut d'abord mettre en évidence un texte littéraire, mais permet de faire une place discrète mais essentielle à l'appareil scientifique qui l'accompagne. Ce texte est celui de l'édition originale (1643), c'est-à-dire de la seule édition que Tristan a pu revoir lui-même, et non, comme dans les éditions antérieures, celui de 1667, « corrigé  »parfois par le frère du poète, Jean-Baptiste, dont les annexes tendent à réduire l'aeuvre à sa dimension autobiographique.
L'introduction de Jean Serroy se présente sous la forme d'un essai faisant apparaître l'aeuvre dans sa multiplicité  :lieu de confidences personnelles, certes, mais aussi «  roman à la première personne  » de veine tour à tour théophilienne et sorelienne, et enfin méditation d'un homme parvenu à la maturité sur les aventures de la jeunesse et générale- ment sur les décevantes vicissitudes de l'existence humaine. Il y a en effet, dans le Page, comme la préfiguration de ce qu'on appellera plus tard le roman d'éducation ou le «  Bildungsroman  ».
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52 L'éditeur a publié, en appendice à son livre, les annexes de l'édition de 1667 (dont laclef de J.-B. L'Hermite), et l'a muni d'une bibliographie sobre, mais précisément informée. En revanche, il a réduit au minimum l'annotation en bas de page  :celle-ci parvient cependant à éclairer les expressions vieillies ou disparues, à présenter tes variantes du texte de 1667 et à suggérer, sans les imposer, par renvoi aux rubriques de la clef, les éclaircissements donnés par Jean-Baptiste aux allusions personnelles ou historiques du texte.
Cette édition probe, sobre et sûre —Jean Serroy est un excellent connaisseur des romans « pré-classiques  »— ne pâlit pas au souvenirdu sensible Promenoir de Tristan, dont Marcel Arland accompagnait, voici trente-cinq ans, son édition du Page. Ce n'est pas un mince mérite.
Jacques MOREL.
























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BIBLIOGRAPHIE
1978

(64) MAUBON Catherine. La Prise de la parole dans «  Le Page disgracié  », Micromegas, maggio-dicembre 1978, pp. 185-204.
1979

(65) TORTEL Jean. T. et le figuration de l'astre, Argile, été-aut. 1979, pp. 59-83.
1980

(66) Le XVIIe en 10118. Textes littéraires français, choix établi par Jacques et Colette BEAUFORT, P. , U.G.E., «  10/18  », 12 x 18, 480 p.
(67) MANSAU Andrée. Chronique des colloques. T.L'H. Limo- ges  : 28 novembre 1980, Revue française d'histoire du livre, oct.-déc. 1980,pp.701-702.
1981

(68) ABRAHAM Claude. Images et impressions  :expression ico- nique et littérature au XVIIe siècle, Symposium, winter 1980-81, PP• 275-292 (T.L'H. pass.).
(69) Cahiers Tristan L'Hermite 111, 1981, Mortemart, Rougerie, 14 x 22, 56 p. « Tristan dans son temps  » (cf. Carriat, Chauveau, Israel, Lagny, Lever, Mathieu-Castellani, Morel) ; T.L'H., « Vers de Ballet  » ;Bibliographie ;Comptes rendus ;Chronique 1980.
(70) CARRIAT Amédée. Quant T. et Bcesset collaborent, Cahiers T.L'H. III, pp. 36-37.
(71) CHAUVEAU Jean-Pierre. Tristan et Théophile de Viau, Ca- hiers T.L'H. III, pp. 11-17.
(72) DeJEAN Joan. Libertine Strategies. Freedom and the Nove[ in Seventeenth-Century France, Columbus, Ohio University Press, 1981, 15,5 x 23,5, 222 p. (Le Page disgracié, pris.).
(73) Éditions G.L.M. (Les). Bibliographie. P., Bibl. rat., 1981, 21 x 27, 121 p. (T.L'H. p. 66).
(74) ISRAEL Marcel. T.L'H. et Puget de la Serre, ou l'éducation d'Eleonore de Berghe, Cahiers T.L'H. ITI, pp. 24-30.
(75) KLAPP Otto, Bibliographie des Franziisisches Literaturwis- senschaft, Frankfurt a/M., Klostermann, Bd XVII, 1979, pp. 257-8 ; Bd. XVIII, 1980, pp. 287-8.
(76) KOHLS Jürgen. Aspekte der Naturthematik und wirklichkeit- serfassung bei Théophile de Viau, Saint-Amant und T.L'H. Ein Beitrag zur Erforsehung der franziisischen Barockliteratur, Frankfurt a/M., Bern, Las Vegas, 1981.
(77) LAGNY Jean. T. et Saint-Amant, Cahiers T.L'H. III, PP• 18-23.
(78) LEVERMaurice. T. etCyrano, CahiersT.L'H. III, pp. 31-35.
(79) LEVER Maurice. Redécouverte  :Pourquoi T.L'H. est-il en disgrâce  ? Le roman d'un polisson. Les Amis de T.L'H., Nouvelles littéraires, 30 av.-7 mai 1981, p. 43.

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54 (80) LEVER Maurice. Le Roman français au XV//e siècle, P., P.U.F., « Littératures modernes  », 1981, 13 x 21, 279 p. (Le Page disgracié, pp. 136-142).
(81) MATHIEU-CASTELLANI Gisèle. Le Sang de l'écriture, Ca- hiers T.L'N. III, p. 45-51.
(82) MAUBON Catherine. Désir et écriture mélancoliques  : lectu- res du K Page disgracié  » de T.L'H. Genève — P., Slatkine, Centre d'études franco-italien, « Textes et études  :domaine français  », 1981, 15 x 22, 138 p.
(83) MOREL Jacques. La Place de T.L'H. dans la tradition du songe héroïque, Cahiers T.L'H. III, pp. 5-10.
(84) RANC~UR René. Bibliographie de la littératurefrançaise du Moyen Age à nos jours, 1980. P. ,Colin, 1981, p. 131.
(85) TRISTAN L'HERMITE. Vers du ballet de Monsieur (1626), Cahiers T.L'H. III, pp. 38-44.
(27) TRISTAN L'HERMITE. La Lyre, éd. J.-P. Chauveau... C.R.p.C.Grisé, in L'Esprit créateur, hiver 1980, p. 122.
(61) TRISTAN L'HERMIT'E. Le Page disgracié, éd. J. Serroy... C.R.p.M.Lever, in Nouvelles lift., 30 avr. 1981, p. 43.
Addendum

(33) Cahiers Tristan L'Hermite I, 1979. C.R.aj. : F. Robello, in Studi Francesi, 69, sept.-déc. 1979, p. 564.
(30) J.-P. CHAUVEAU, « Vie et mort d'un genre sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV  : la poésie encomiastique  », Papers on French Seventeenth Century Literature, n° 9, 1978. C.R.aj. : F. Ro- Bello, in Studi Francesi, 70, janv.-avr. 1980, p. 148.
(30) R.T. CORUM Jr. et W. LEINER, « The Pcetry of Tristan L'Hermite  », Papers on French Seventeenth Century Literature, n° 9, 1978. C.R.aj. : F. Robello, in Studi Francesi, 70, janv.-avr. 1980, p.
149.
(30) D. GUILLUMETTE, «  Eléments picaresques dans Le Page disgracié de Tristan L'Hermite  », Papers on French Seventeenth Cen- tury Literature, n° 9, 1978. C.R.aj. : F.Robello, in Studi Francesi, 70, janv.-avr. 1980, p. 149.
(31) C. ABRAHAM, «  Theme and variations  : Liebestod in T.  », Papers on French Seventeenth Century Literature, n° 12, 1979-80. C. R. : F. Robello, in Studi Francesi, 71, mai-août 1980, p. 335.
(48) C. ABRAHAM, «  T. : Artifice revisited  »,Papers on French Seventeenth Century Literature, n° 13, 1980. Cf. n° (48). C.R. : F. Robello, in Studi Francesi, 72, sept.-déc. 1980, p. 554.
(82) C. MAUBON, « Désir et écriture mélancolique dans Le Page disgracié •, Saggi e Ricerche di Letteratura francese, vol. XVIII, 1979, pp. 333-358. C.R. : F. Robello, in Studi Francesi, 72, sept.-déc. 1980, p. 554.
(48) C. ABRAHAM, Tristan L'Hermite, Boston, 1980. Cf. n° (48). C.R.aj. : F. Robello, in Studi Francesi, 73, janv.-avr. 1981, p.
151
(50) Cahiers Tristan L'Hermite II, 1980. C.R. : P. Scatsi, in Studi Francesi, 73, janv.-avr. 1981, pp. 151-152.

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