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Classiques Garnier

Comptes rendus / Chronique 1980

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
    1981, n° 3
    . varia
  • Auteurs : Chauveau (Jean-Pierre), Carriat (Amédée)
  • Pages : 53 à 56
  • Réimpression de l’édition de : 1981
  • Revue : Cahiers Tristan L’Hermite
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812439889
  • ISBN : 978-2-8124-3988-9
  • ISSN : 2262-2004
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3988-9.p.0053
  • Éditeur : Rougerie
  • Mise en ligne : 29/12/2012
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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COMPTES RENDUS

Claude ABRAHAM. Tristan L'Hermite. Boston, Twayne Publishers, 1980. 14 x 21, 141 p. —Dans une collection destinée avant tout à un public d'étudiants anglophones, mais curieux de littérature française, Claude Abraham présente une monographie sur Tristan L'Hermite. Outre les qualités de présentation propres à la collection —élégance de la reliure et de l'impression, excellence des index et de la bibliographie —, nous ne pouvons qu'applaudir- ez envier, nous Français — la qualité d'une étude où l'oeuvre de Tristan est présentée dans son intégralité, avec le visible souci de ne rien laisser dans l'ombre, d'apporter au lecteur toute l'information possible sur les circonstances de composition des oeuvres, sur leur enracinement dans leur temps, sur leur fortune littéraire à travers les siècles, et sur l'évolution et l'enrichisse- ment les plus récents de la critique à leursujet. A la lecture de ce livre, aussi clair que dense, on es[ frappé par l'étendue et la diversité d'une reuvre qui, pour s'inscrire le plus souvent dans des traditions bien établies (poésie héroïque, poésie amoureuse, tragédie, comédie, lettres, etc.) n'en révèle pas moins une forte personnalité, une voix originale  :Claude Abraham me[ excellemment en lumière la singularité du Page Disgracié, le caractère irréductible du théâtre tragique (Tristan se suffit assez àlui-même pour yu'il soit inutile, sinon daneereux, qu'on fasse de lui l'épigone de... ou le précurseur de... ), la permanence de certains thèmes dans la poésie lyrique. Bref, l'ouvrage contribue grandement à donner unité et relief à une grande tigure d'écrivain. —Jean-Pierre Chauveau.
TRISTAN L'HERMITE, Le Page disgracié. Texte établi par Jean Serroy. Presses Universitaires de Grenoble, 1980, 13.5 x 22.227 p. —Qu'on rende grâce d'abord à 1. Serroy d'avoir restitué le seul texte authentique du Page, celui de l'originale de 1642-43. Ensuite de l'avoir entouré de tous les enrichissements souhaitables. Avec ses I S pages d'introduction, sa chronologie de la vie de Tristan, son orthographe et sa ponctuation modernisées, ses notes limitées à l'essentiel (variantes de 1667, sens des mots vieillis, renvois aux clés), la restitution en appendice des ajouts de la réédition (dédicace, adresse au lecteur. « remarques et observa- tions  » de Jean-Baptiste L'Hermite), l'ouvrage devrait plaire à la fois au familiers du XVllr siècle et aux curieux jusque là privés d'un texte de qualité. Autobiographique ou non — combien est ambigu dès le départ, ce «  cher Thirinte  » à qui Tristan prétend se confier  ! — ce Page. 1. Semoy en fait une approche nouvelle. Il souligne comment il s'inscrit dans le courant romanesque du temps de par sa structure même  :âge du rire de la petite enfance, âge des sentiments passionnés de l'adolescence, âge enfin du «  retour au nrnde bien réel de l'histoire comique  »... Mais, sous la diversité des péripéties, vécues ou convenues, c'est en méme temps un roman d'analyse  : « l'histoire romancée d'un apprentissage malheureux... le regard lucide d'un homme qui mesure l'étendue de ses réves inassouvis  ». Voilà bien, cette fois. Tristan dans sa vérité profonde, le Tristan qui nous attache. —Amédée Can-iat.

CHRONIQUE 1980

ASSEMBLEE GENERALE DU 14 JUIN 1980. —Présidée, au Centre d'étude des XVIIr et XVlllr siècles, paz Jacques Morel, président (13 présents, 53 pouvoirsl. elle est consacrée d'abord au rapport moral et financier. Le président se félicite de la vitalité de l'association forte à ce jour de 122 membres, dont la moitié sont des universitaires appartenant à une dizaine de pays, et de la belle tenue donnée aux Cahiers par l'éditeur Rougerie. Il remercie le Centre national des lettres de l'aide de 2.00(1 F allouée à notre association et déplore nos échecs du cdté du département de la Creuse (refus de la subvention de 1.000 F demandée au Conseil général et de l'appellation Tristan L'Hermite pour le collège de Bourganeuf). Mme J. Sévry donne lecture du rapport financier  :recettes 6.900 F, dépenses 4.344 F, reliquat 2.556 F). Les deux rapportssont approuvés à l'unanimité. Neuf membres du conseil d'administration sont soumis à réélection, désignés par tirage au sort (art. 3 des statuts); ils sont rernnduits dans leurs fonctions et M. Maurice Lever est admis comme nouveau membre du conseil. Sont ensuite discutées les modalités de participation à l'édition du Page disgracié préparée par Jean Serroy aux Presses universitaires de Grenoble  :celui-ci a obtenu pour nos adhérents un prix de faveur de 50 F au lieu de 65 F; des bulletins de souscription seront envoyés à tous les sociétaires. 11 est décidé enfin de consacrer le n" 3 des Cahiers à « Tristan dans son temps  », avec des extraits des Vers du bolet de 1626 et l'ajout de comptes rendus. — et d'organiser une Journée Tristan à l' U.E. R. des lettres de Limoges, f in novembre ou début décembre.


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54 LA JOURNEE TRISTAN L'HERMITE A L'U.E.R. DES LETTRES DE LIMOGES (29 novembre 1980). —Neige et verglas ont bien failli anéantir nos efforts publicitaires (presse, libraires, entretien avec Michèle Blois à FR3 Limoges). Une quarantaine de personnes
cependant sont présentes dans le petit amphithéâtre de l'U.E.R., aimablement mis à notre disposition par M. Jean-Claude Vareille ;parmi l'auditoire, la famille L'Hermite de La Rivière, venue d'Eymoutiers, et plusieurs étudiants des cours de M~ Ferrier et de M~~ Bor-
des. La librairie «  Plaisir du texte  »présente nos Cahiers, d'autres publications de Rougerie et la réédition Sertoy du Page disgracié, tout juste sortie des presses. Après les exposés, attentivement suivis, de MM. J.-P. Chauveau,l. Morel et J. Sertoy—dont nous ne pouvons,
hélas, donner qu'un résumé —est présentée, dans la grande salle d'exposition du C.R.D. P., sur le mëme campus, une collection d'une centaine de pièces, rares pour la plupart  :éditions originales, rééditions anciennes e[ modemes (plusieurs manques à la B.N. ), travaux français et étrangers, portraits gravés, affiches, illustrations modemes, partitions musicales, articles de presse, etc. FR3 Limousin-Poitou-Charentes en diffusera quelques images.
Tristan poète lyrique

Le XVllr siècle finissant avait réduit Tristan à n'ëtre plus que l'auteur de la seule
Mariane : il ne faudrait pas aujourd'hui que la réputation de quelques pièces exquises

d'anthologie fasse oublier l'ampleur et la diversité de l'reuvre lytique d'un poète que quelques récentes rééditions nous permettent de découvrir. Limousin par sa naissance, Tristan a connu très tôt Paris, la cour et la grande tradition poétique nationale, ouverte par Ronsard, et prolongée à son époque par Malherbe comme par Théophile, deux poètes qui l'ont profondé- ment marqué. Toute sa vie, et en dépit de l'invasion du goüt mondain et de la poésie galante, à laquelle il a, mieux que tout autre, résisté. Tristan a défendu dans sa poésie, comme dans sa vie, fière e[ indépendante, la dignité du poète e[ la grandeur de l'inspiration. Pour lui, comme pour Ronsard, la poésie es[ d'abord chant grave, célébration fervente et passionnée ; elle est aussi pressentiment du mystère et plongée dans le secret du coeur. Elle est enfin mesure lucide e[ acceptation courageuse de la condition mortelle, jusqu'à se fondre parfois en toute simpli- cité, comme dans l'Office de [a Vierge de 1646, dans la prière collective de son temps. — Jean-Pierre CHAU VEAU.
- Comme les cinq doigts de /a main -
Quelques réflexions sur  !es tragédies de Tristan

On s'efforce dans cette communication de mettre en évidence la cohérence et l'originalité de la production tragiqué de ce poète singulier, qui, ayant connu Hardy avant de former Quinault, mérite cependand une place à part dans l'histoire du théâtre « classique  ». Tristan utilise toujours des épisodes rattachés à la vie de personnages historiques célèbres mais qui, en eux-mêmes, ne sont pas les plus connus. Cest ce qui lui permet, dans l'invention, d'imposer
une mythologie dont le schéma essentiel est, comme dans l'histoire de Daphné ou dans celle de Saül, la cruelle e[ vaine poursuite d'un « innocent  » par un personnage à la fois puissant et
aliéné par la passion. Son propos paraît être une peinture sans complaisance de la condition humaine, que les élans religieux de certains héros ne sauvent pas de la désespérance, mais qu'une poétique mëlant Vadi[ion e[ modernisme, vivacité du dialogue et ampleur des pages
lyriques assure à tout le moins d'un triomphe esthétique. —Jacques MOREL. Tristan romancier
Après avoir exposé les raisons qui m'ont amené, dans mon édition du Page disgracié, à m'en tenir au texte de 1643, et non, comme on l'avait fait jusqu'à présent, à celui de 1667 — version en fait « revue e[ corrigée  »par Jean-Baptiste L'Hermite —, je m'applique à situer le roman d'abord dans l'euvre de Tristan, puis surtout au sein de la veine romanesque «  comi- que  » du XVI[e siècle. La liberté qu'offre au romancier ce type de récit lui permet, tout en se montrant attentif à la réalité, de conswire une reuvre à résonance largement symbolique. Elle lui perme[ aussi un travail original sur le roman lui-mëme, par un « jeu sur le je  »qui montre toute fa subtilité, e[ la nouveauté, du dessein de Tristan. Au cartefour de la fiction et du souvenir, du rëve et de la réalité, le Page mérite, sans aucun doute, de sortir de sa disgrâce. — Jean SERROY.
PIECES POUR BIBLIOPHILES. —Notre confrère M. Pierre Nétange nous envoiedeux extraits du catalogue de Pierre Bérès, Notice de lèvres rares, anciens et modernes... (décem- bre 1980)
«  TRISTAN L'HERMITE François. Les Heures dédiées à la Sainte Vierge, in-12, «  140 x 79  : (2 ff), 568 pp. mal ch. 556 (2 ff.), 12 pl. Reliure de l'époque en veau jaspé ; dos à

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55 «  nerfs omé de motifs dores à petits fers, restes de fermoirs ciselés. tranches dorées. Paris. «  Jean-Baptiste Loyson. 1653. 9.500 F
«  Le texte lituwique latin est accompagné de prose et de vers de Tristan L'Hermite «  rendant en français hymnes, oraisons, méditations, suffrages, etc. Publié en 1633 [lire 1646]
«  sous le titre L'office de la Sainte Vierge et réédité en I(v36 [lire 1653. 1656 et 1664]. «  l'ouvraee est ici remis en vente avec un nouveau titre à la date de 1653. Ce livre rare manque «  à la plupart des grandes bibliothèques. L'illustration, gavée par Abraham Bosse. comprend «  44 pièces d'après les dessins de Jacques Stella. dont plusieurs à pleine page [G. Duplessis. «  122-165 : A. Blum. 967, 1010). Le frontispice. aux armes d'Anne d'Autriche dans l'édition «  de 1646. est remplacé par une planche représentam l'enfant Jésus embrassant la Vierge : le « titre gravé est également différent. Exemplaire bien conservé dans sa reliure d'origine. «  Provenance  :Frédéric Lachèvre, avec ex-libris et inscription manuscrite  :cette édition e.cr - rarissime, sans aucune emgérarinn. -
«  TR[STAN L'HERMITE François. Les Heures dédiées ù [a Sainte Vierge. Enrichies de «  figures destinées par le sieur Stella et gravées par Antoine Bosse, in-8. 1811 x 118 t4 ff.l. «  627 pp. mal ch. 623 (2ff. ). 4 fig. Reliure de l'époque en veau marbré double encadrement de «  filets dorés sur les plats. dos à nerfs omé. [ranches dorées. Pans. Jean-Baptiste Loyson.
«  1664. 4.500 F
«  Edition de luxe dont le texte. contenant notamment des Suffrages abrégés, est différent «  de celui de l'édition indouze de 1653. Curieusement. les indications du titre ne sont pas «  exactes  : illustrations de Stella, premier peintre du mi, gravées par Abraham Bosse «  (erronément prénommé ici Antoine) destinées à l'édition in-douze, ne pouvait s'insérerdans .< celle-ci  :l'illustration se compose donc de 4 planches hors texte, différentes, dont trois «  portent l'excudit de Vemesson. Bel exemplaire bien conservé. Provenance  : Frédéric «  Lachèvre, avec ex-libris et mention manuscrite  : enrérnernenr rare. -
CONFERENCES ET EXPOSITIONS. —Claude Abraham a parlé de Tristan dans une série de conférences. « Expression ironique et littéraire au XV II`'siècle  », faites. enjuin. dans diverses universités allemandes (Paderborn, Aix. Trèves, Munich, Cologne. Dusseldort) : à l'automne, aux U.S.A. (Reno, Nevada : Eueene. Oregon). —Dans le cadre de l'Année du patrimoine. Tristan a trouvé place, en décembre. dans une exposition «  Ecrivains et terre natale  » à Guéret et à Bourganeuf.
LISTE DES ADHERENTS. — A la liste que nous avons publiée dans le n" 2 des Cuhierc. ajouter les noms suivants  :ARNOLD Jacques. 14, allée Charrier, 93250 Villemomble : — AZAIS Jean, 6, rue Voltaire, 38000 Grenoble : — BALDIT Jean-Pierre. Saint-Yrieix-les- Bois. 23150 Ahun : —BORDES Hélène. 47, me Casimir-Ranson. 87000 Limoges : — CENTRE D'ETUDE DF.S 17r et 18r SIÈCLES. Université de Paris-Sorbonne. I ,rue Vicux- Cousin. 75005 Paris : — DAUGER Georges, Roussines. Jouillat. 23220 Bonnat : — DE JEAN Joan, 176. Linden Street. New Haven. Connecticut IU.S.A) : — DOTOLI Giovanni, Univ. de Bari et Piaua Umberto 43, 70121 Bari (Italiel : — FACULTEIT VAN DE LETTEREN EN W'USBEGEERTS, Seminarie voor France Literatuur, Blandijnberg 2, 9000 Gent (Belgique); — FOURNIER Alain. 16, rue Ferrachat, 69005 Lyon; — L'HERMITE vicomte Xavier de. La Maison-Neuve. Augne. 87120 Eymoutiers : — MATSUYAMA Tsunemi. Maison de Cuba, Cité universitaire. 59A, boulevard Jourdan, 75014 Paris : — MIANNAY Régis. Univ. de Nantes et 37, avenue du Doussais. Sautron. 447110 Orvault. — MONGEThietry, 139,meJean-Mermoz. 13008 Marseille :—ROMANISCHESSEMINAR DER UNIVERS[T.4T KOLN, Albertus Magnus Platz. 5000 Koln 41 (All. Féd.) ; WIL- LIAMSCharles G. S. , 415, Gler Echo Circle. Columbus. Ohio 43202 (U. S. A.) ; — BON V A- LET Nirole, Univ. of Alberta, Edmonton Canada T6G 2L4  :— BlBL1OTHEQUE MUNICI- PALE DE GUÉRET, Hbtel de ville, 23000 Guéret.
Changements d'adresses et rectifications  : DUBU Jean. 22, rue des Primevères, 92160 Antony :— FERRIER Nicole, 21, rue Descartes. 75005 Paris :— MANSAU Andrée. 8, rue de Verdun.310WToulouse;—MICHAUDJean.8.parcduChàteau.78430Louveciennesi — PINTARD René, 9, rue Casimir-Pinel. 92200 Neuilly; — SABA Guido, via del Teatm Pace. 00186 Roma (Italie)  : — SABATI ER Robert. 64, boulevard Exelmans. 75 116 Paris  : — SERROY Jean, 5, avenue Albert-l~-de-Belgique. 38100 Grenoble; — SCHWEITZER Jerome W., Box 3195. Eas[side Street. Tuscaloosa, AL 35404IU.S.A.1.



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56 Georges MONGRÉDIEN (Paris, 19 aoitt 1901 — Nogent-sur-Marne, IS novembrc 1980). —Georges Mongrédien n'est plus. La Société des Amis de Tristan L'Hermite, dont il avait encouragé la fondation et aux réunion de laquelle il s'était montré assidu, se doit de saluer sa mémoire. Co-fondateur, auprès du regretté Marius-Henri Guervin, de la Société d'étude du XVIIe siècle, Georges Mongrédien en avait assuré la présidence durant près de trente ans. Tous les spécialistes du XVI[°siècle connaissent l'ampleur de son o=uvre  :histoire politique et sociale, critique littéraire, édition de textes et publication de documents, aucune des discipli- nes propres à éclairer la civilisation et ses mutations ne lui était étrangère. Il a fourni, particulièrement avec son Dictionnaire biographique des comédiens français du XV//° siècle e[ ses Recueils de textes relatifs à Molière, $ Corneille, à La Fontaine et à la Bruyère, des instruments de travail que leur richesse et la méthode rigoureuse qui les caractérise ont rendus indispensables aux chercheurs. —J.M.























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