Compte rendu
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Cahiers Tristan Corbière
2021, n° 4. Repolitiqué - Auteur : Houzé (Benoît)
- Pages : 425 à 426
- Revue : Cahiers Tristan Corbière
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406132523
- ISBN : 978-2-406-13252-3
- ISSN : 2608-5895
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-13252-3.p.0425
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 22/06/2022
- Périodicité : Annuelle
- Langue : Français
Compte rendu
La Littérature bretonne de langue française, coll. dir. Pascal Rannou, Fouesant, Yoran Embanner, 2020, 466 p.
Dans cette somme de 53 chapitres, 14 collaborateurs donnent de l’ampleur au concept qui donne son titre à l’ouvrage. Ils étudient des thèmes (Brocéliande, les paysages poétiques, la mer), des mouvements (le romantisme, le Parnasse breton, « l’éveil Breton » des années 1960), des genres (le roman d’aventures, le polar, la bande dessinée), des institutions (les revues Ar Vro, Sav Breizh, Bretagnes, Hopala !), des lieux (Nantes) et surtout des textes et des auteurs (du Moyen-Âge à nos jour) qui ont fait ou font la force et la diversité de cette littérature et la constitue, comme champ littéraire en partie autonome de celui de la littérature française.
Dans ce paysage littéraire, l’ouvrage réserve à Corbière une place privilégiée. C’est, d’après l’index des noms, l’auteur le plus cité de l’ouvrage. Pascal Rannou en fait, en conclusion des pages qu’il lui consacre (p. 159-168), « l’inventeur d’une littérature bretonne de langue française » (p. 166), soit une figure fondatrice. Ceci du fait du caractère « unique » de son recueil, « qui cultive une expression […] riche et […] torturée, et ce au service d’un message à la fois moderne et complexe » (p. 159), mais aussi parce que Corbière symbolise, dans le parcours que lit Rannou dans son œuvre, l’élan vers la langue et la culture bretonne qui fonde le champ étudié dans l’ouvrage.
Dans son texte sur Corbière, Pascal Rannou résume l’approche de l’œuvre qu’il a développée dans De Corbière à Tristan (voir la nouvelle édition, Paris, Champion Classiques, 2019) : Tristan, fils d’une famille bourgeoise coupée du peuple breton, a « bifurqué » vers une bohème à connivences populaires et bretonnes, surtout à partir de son séjour à Roscoff à la fin des années 1860, séjour dont Rannou date la prise de contact de Corbière avec le peuple matelot et breton. Il en résulta une 426poésie dont le « métissage verbal » exprime parfois une véritable « symbiose avec la civilisation [bretonne] » que Corbière a « cotoyée » (p. 166).
Benoît Houzé