Abstracts
- Publication type: Journal article
- Journal: Cahiers Mérimée
2017, n° 9. varia - Pages: 197 to 199
- Journal: Mérimée Studies
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN: 9782406069881
- ISBN: 978-2-406-06988-1
- ISSN: 2262-2098
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-06988-1.p.0197
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 06-30-2017
- Periodicity: Annual
- Language: French
Résumés/Abstracts
Sylvie Thorel, « La poésie illyrique de M. Première Prose »
La supercherie menée par Mérimée dans La Guzla, après Le Théâtre de Clara Gazul, a tellement frappé les imaginations pour elle-même qu’une dimension importante de l’œuvre demeure généralement inaperçue : publié en 1827, alors qu’Aloysius Bertrand commence seulement à élaborer la formule de Gaspard de la Nuit, La Guzla est le premier recueil de « petits poèmes en prose » dans l’histoire de la littérature française. Hugo, qui inscrivait l’anagramme « M. Première Prose » sur son exemplaire, ne s’y est pas trompé.
The deception carried out by Mérimée in La Guzla (after Le Théâtre de Clara Gazul) made such an impression on the public’s imagination that a major aspect of the work has generally gone unnoticed: published in 1827, when Aloysius Bertrand was only beginning to formulate Gaspard de la Nuit, La Guzla is the first collection of “short poems in prose” in the history of French literature. Hugo, who inscribed the anagram “M. Première Prose” in his copy, was not mistaken.
Christophe Longbois-Canil, « Un peintre anglais au Salon de 1839. Mérimée, critique d’art »
En s’attachant à une lecture attentive du compte-rendu du Salon de 1839, l’article analyse le regard que Mérimée porte sur la peinture de son temps et, dans ce contexte particulier qu’est le Salon, propose de se faire une idée plus précise des conceptions esthétiques de celui-ci. C’est aussi l’occasion d’aborder une facette peu étudiée de cet écrivain.
Through a careful reading of the report about the Salon of 1839, this article analyzes Mérimée’s views about the painting of his time and, in the particular context of the Salon, aims to develop a more precise view about its aesthetic ideas. This is also the opportunity to address a facet of this writer that has hardly been studied.
198François Géal, « Mérimée/Goya, chronique d’un désamour annoncé »
Une fois le peintre aragonais replacé dans le contexte de sa réception française, il s’agit de tenter d’expliquer les raisons du désamour durable que lui voua Mérimée, alors que ces deux personnalités semblaient a priori unies par nombre d’affinités.
Once the Aragonese painter has been placed in the context of his reception in France, the reasons for Mérimée’s lasting disenchantment with him are explained—whereas, at first glance, these two personalities seem to share so many affinities.
Marie-Hélène Sangla, « La correspondance de Prosper Mérimée et de François Jaubert de Passa (1835-1855) »
La correspondance entre Prosper Mérimée et François Jaubert de Passa montre, outre une fidèle amitié, des influences réciproques dans le domaine de l’étude de l’archéologie monumentale. Si, par l’intermédiaire de son correspondant, l’inspecteur des Monuments historiques a favorisé la prise en charge du patrimoine en Roussillon et la circulation des savoirs dans les milieux savants, il a fait aussi des emprunts significatifs à Jaubert pour les Notes d’un voyage dans le Midi de la France.
The correspondence between Prosper Mérimée and François Jaubert de Passa reveals, in addition to a faithful friendship, that they influenced one another in their study of monumental archeology. While it is true that, by using his correspondent, the inspector of historical monuments promoted assuming responsibility for Roussillon’s heritage and the circulation of knowledge in scholarly circles, he also borrowed heavily from Jaubert for the Notes d’un voyage dans le Midi de la France.
Thierry Ozwald, « Question de principe ou attrape-nigaud. L’écriture préfacielle selon Mérimée »
L’œuvre de Mérimée permet de se faire une idée de la plurifonctionnalité de la préface de type moderne. Il en use avec un sens de la brièveté qui lui est propre et un art de la persuasion, une « science » du lectorat consommée : qu’il cherche à se jouer de son lecteur ou qu’il opte pour une conversation amicale avec lui, sa préface est toujours un moyen d’inscrire le texte dans le champ d’une certaine réception, d’orienter clairement cette réception, et d’inviter le lecteur à une aventure intellectuelle.
199Mérimée’s work makes it possible to develop a notion of the multifunctionality of the modern preface. He uses it with a sense of brevity that befits it and with a knack for persuasion, a consummate “scientific knowledge” of his readership: whether he tries to deceive his reader or opts for a friendly conversation with him, his preface is always a way of facilitating a certain reception of his work, clearly directing this reception, and inviting the reader along on an intellectual adventure.
Serigne Seye, « Le Temps de Tamango de Boubacar Boris Diop. Une réécriture postcoloniale d’une nouvelle de Mérimée »
Le Temps de Tamango de l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop est une réécriture de Tamango de Mérimée, dans le genre de la politique-fiction. Marquée par la tendance de la déconstruction postcoloniale, cette réécriture produit le récit à tonalité épique des hauts faits d’un héros noir. L’article étudie les procédés qui conduisent à cette création, en particulier ceux de la simplification de la diégèse et de la subversion narrative.
Le Temps de Tamango by the Senegalese writer Boubacar Boris Diop is a rewrite of Mérimée’s Tamango that belongs to the genre of political fiction. Reflecting the trend toward postcolonial deconstruction, this rewrite resulted in a tale, epic in tone, about the exploits of a black hero. This article studies the processes that led to this work, in particular the simplification of the diegesis and narrative subversion.
Philippe Met, « Le fantastique mériméen à l’écran. Lokis, de Majewski à Borowczyk »
Plus de trente ans après La Vénus d’Ille, Mérimée écrit une nouvelle histoire de noces sanglantes, Lokis, dont on ne s’étonnera pas qu’elle ait retenu l’attention de deux cinéastes polonais, Janusz Majewski et Walerian Borowczyk. Ils en donneront deux adaptations symétriquement inverses, l’un s’inspirant du récit-source dans le goût d’une ethnographie culturelle, l’autre l’utilisant très librement pour porter à une carnavalesque incandescence son substrat fétichiste et obscène.
More than thirty years after La Venus d’Ille, Mérimée wrote a new story about a bloody wedding, Lokis, which unsurprisingly caught the attention of two Polish filmmakers, Janusz Majewski and Walerian Borowczyk. They would create two adaptations of it, polar opposites of one another, one inspired by the source narrative in the manner of an ethnographic study, the other using it very freely to make its fetishistic and obscene substratum shine with carnivalesque incandescence.