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Classiques Garnier

Chroniques de Giralducie

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers Jean Giraudoux Jean Giraudoux et le cinéma
    2021, n° 49
    . varia
  • Pages : 337 à 362
  • Revue : Cahiers Jean Giraudoux
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406126133
  • ISBN : 978-2-406-12613-3
  • ISSN : 2552-1004
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12613-3.p.0337
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 01/12/2021
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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CHRONIQUES DE GIRALDUCIE

UN GIRALDUCIEN NOUS A QUITTÉS

Alain Duneau (1934-2021)

Je revois la haute silhouette filiforme dAlain se pencher vers moi pour me saluer. Cétait en 1982, au colloque du Centenaire : notre première rencontre. Demblée, nous nous étions reconnus : lintérêt pour la psychanalyse (Ah ! le roman familial du « roturier », si solidaire de nos histoires personnelles), la nécessité de tirer au clair une « pensée » politique qui ne se laisse pas annexer, et puis, bien sûr, la vibration poétique qui nous électrise et nous hisse vers le sublime. Par la suite, comme il est dusage chez les vrais amis, nous ne cesserions de nous chamailler comme des gamins. Lui, de sa voix caverneuse : « Si, il était antisémite ! », et moi de protester : « Non, on ne peut pas dire ça ! ». Pour le primat du « sensible », qui scellait notre accord, que de divergences de définitions ! Mais nous navions pas que Giraudoux en commun : la montagne nous a réunis plus dune fois, en particulier pour le tour en 3 jours du Mont Viso en 1992. De quoi éprouver que léchange intellectuel nest guère compatible, quand on gravit une pente, avec léconomie du souffle.

Le hasard a voulu que je remette mes pas dans les traces dAlain, à Tunis, à près de 40 ans de distance. Après avoir intégré lÉcole Normale Supérieure de Saint-Cloud en 1956 (par la voie de lÉcole Normale dInstituteurs, chemin étroit aujourdhui oublié), puis réussi lagrégation, il avait été appelé à exercer en coopération à Tunis au prestigieux Collège Sadiki puis au sein de la toute nouvelle Université de Tunis, créée 4 ans après lindépendance du pays, en 1960. Il ne la quittera quen 1977 pour devenir maître-assistant (maître de conférences) à lUniversité de 338Poitiers. Tous les collègues tunisiens en lettres françaises de ma génération, devenus souvent mes amis, se souviennent avec émotion de leur « maître » Alain Duneau. Il y a quelques mois encore, lun des plus illustres, Samir Marzouki, me demandait son adresse électronique : il était désireux de lui exprimer sa reconnaissance, son admiration surtout pour son exigence intellectuelle doublée de tant de droiture et dhumilité.

Avec Brett Dawson, Alain faisait partie de cette espèce de chercheurs aujourdhui disparue qui pouvait consacrer tout son labeur universitaire à un seul auteur. Ne boudons pas cette antique spécialisation. Elle a pu le conduire à collaborer substantiellement à lédition de la Pléiade. Lintimité avec lœuvre navait pas chez lui pour corollaire le rétrécissement du champ ou ladmiration béate. Par deux fois au moins, dans « Un précurseur méconnu du Nouveau Roman : Giraudoux » (RHLF no 1, 1975), et dans « Un nouveau roman sociologique : la crise de la civilisation dans les derniers romans de Giraudoux » (RHLF, no 5-6, 1983), il avait bousculé les lignes de bornage de lérudition, ouvrant des pistes nouvelles à nos futures recherches. Quant à lempathie ô combien réelle quil manifestait secrètement, sous son allure bourrue, à légard de « Gigi », elle le prédisposait à scruter sans complaisance la souffrance et les déchirures les plus intimes, particulièrement à lapproche de la guerre et sous lOccupation. On sait le travail irremplaçable quil a accompli en éditant en 1987 les Messages du Continental. On connaît moins le très bel article, éclairant et sensible, quil a publié à loccasion du colloque de Reims consacré à La Littérature française sous lOccupation, « Giraudoux sous lOccupation : lécrivain, son double, son refus » (Presses Universitaires de Reims, 1989, p. 61-73).

Dès que les premières bases du Dictionnaire furent posées, Alain, qui se savait malade, sétait jeté à corps perdu dans laventure. Ses 30 contributions, scrupuleusement amendées par la suite, furent les premières à me parvenir : contrat rempli avec un soupçon de frénésie. On y voit sexprimer ses fidélités les plus profondes : lécole républicaine, lhéritage des Lumières, la laïcité, les engagements civiques et politiques, et puis avant toute chose le « petit bonheur », ce plaisir éphémère de linstant plus compatible quon ne le croit avec la souffrance, et qui nest peut-être que lenvers dune menace tragique.

La nouvelle de sa disparition ma conduit à relire une fois de plus celui de ses articles que je préfère, une explication stylistique de haut 339vol : « “Mourir, en pêchant les écrevisses !” (incipit de Juliette au pays des hommes) » (La Poétique du détail, CJG no 33, p. 229-244). Il faut voir avec quel doigté Alain montre que la mise en ordre humoristique des valeurs qui séquilibrent (nature et vie bourgeoise), servie par un rythme musical infaillible, vise à escamoter la mort par lintensité de conscience du moment ! Je ne relis pas aujourdhui sans émotion cet hymne doux-amer à la sensation. Cest bien celui de notre camarade Alain, et le plus bel hommage quon puisse lui rendre est de reconnaître que le plain-chant de son analyse heureuse ne sest jamais à ce point confondu – empathie décidément sans complaisance – avec celui dun texte de Giraudoux : plaisir du texte et plaisir de lexistence confondus. Il me plaît dimaginer quAlain goûta encore ces derniers mois, fugitivement, dans son cher jardin de Saint-Martin dAbbat, en compagnie de Ly, un de ces réveils heureux propres à lui faire rêver quil « possédait lété ».

André Job

CELIS –
Université de Clermont-Auvergne

Alain DUNEAU (1934-2021)

Je suis arrivée en Giralducie alors que je faisais mes premiers pas de doctorante, javais 23 ans et je venais assister à la conférence qui accompagnait lassemblée générale dans le magnifique bâtiment Richelieu de la BNF. En ce temps-là, lAcadémie était encore lAssociation des Amis de Jean Giraudoux et ce nom avait pour moi quelque chose détrangement fascinant. Je suis arrivée et je me suis discrètement installée au fond de la salle car ils étaient là, tous : les amis. Jécarquillais les yeux en reconnaissant les noms de ces géants qui peuplaient mes recherches bibliographiques et dont je notais religieusement le nom à chaque référence citée, à chaque formule trouvée. André Job que jai eu loccasion de rencontrer à Tunis et que je suis allée saluer me prit aussitôt sous son aile et me présenta à la ronde, Jacques Body, Jean Bernard Raymond, Guy Tessier, Sylviane Coyault, Michel Lioure et… Alain Duneau. Alain dont les articles sentassaient sur mon petit bureau et qui avait écrit cette phrase que javais soulignée en rouge dans mes papiers épars : 340« le langage est lensemble des signes par lesquels un auteur interroge son destin » (RHLF, no 5-6, 1983). Il était grand, massif, un peu en retrait, il avait quelque chose du Pierrot de Watteau car il emplissait le cadre sans forcément se rendre compte de laura de sa présence. Un mot pourtant dAndré Job le fit venir vers moi un grand sourire aux lèvres : Tunis. Nous commençâmes ce jour-là une conversation qui allait durer tout au long de nos retrouvailles. Au gré des colloques, des réunions, des rencontres, des cieux dAnkara à ceux de Bellac lors des Journées Jean Giraudoux, nous parlâmes de la mer, du ciel si bleu de Carthage, de ses années au Collège Sadiki aux pieds de la Médina et de lUniversité de Tunis quil a vu naître. Ses élèves dhier étaient mes maîtres daujourdhui et nous étions heureux tous deux de découvrir cette filiation qui existait entre nous. Il parlait de Giraudoux avec conviction. Sa voix grave se teintait de douceur en évoquant lauteur auquel il avait consacré sa vie. Nous discutions de La Grande Bourgeoise, de Juliette au pays des hommes, dÉlectre, je lui disais mon admiration pour Judith et il me parlait du Giraudoux romancier, nous discutions de la « perspective dun nouveau roman giralducien », formulation si brillante de son article paru dans la Revue dHistoire Littéraire de la France (RHLF, no 5-6, 1983). Je mintéressais aux mises-en-scène, il évoquait celles de Jean-Louis Barrault et les décors de Cassandre, de Brianchon ou de Max Ernst auxquels il a consacré un très bel article dans les Cahiers Jean Giraudoux (CJG, no 30, 2002). Il était dune grande modestie et ne semblait pas prendre la mesure de son érudition, pourtant, pour les jeunes chercheurs, comme moi, cétait une chance inouïe de pouvoir profiter de ses lumières… Sa disparition a laissé un grand vide aussi bien parmi ses amis giralduciens que dans les rangs de tous ceux qui ont connu le professeur, le chercheur et lhomme. Ce modeste hommage que je lui rends est peut-être ma manière de lui dire, au nom de tous ceux qui lont côtoyé, notre reconnaissance et notre admiration. Nous lui disons adieu aujourdhui mais je le revois, par un bel après-midi de juin, assis dans un jardin de Bellac, tournant le visage vers le soleil limousin dans un instant qui ressemble étrangement à léternité.

Souad Zaied

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Eirik Labonne,
aux deux existences…

Visionnaire, diplomate, à lamour blessé tôt pour son pays, Eirik-Pierre Labonne mourut le 12 novembre 1971, porteur dun rêve, entré puis laissé au bord1 de lHistoire, à la fin des années 1950…

Il y a un demi-siècle.

Qualifié de « poète » par Giraudoux, son ami, épris de Racine, né le 4 octobre 1888, prénommé Eirik2 par son père, médecin3, il repose depuis, selon sa volonté, auprès dHenriette, née Jussiaume, sa mère, peintre de talent, en Berry, à Lury-sur-Arnon.

Lamitié entre Labonne et lauteur de Jérôme Bardini sétait affirmée au club des Cordeliers, réuni alors à Paris, rue de lÉcole de médecine. Là, Eugène Morand, « le Monsieur », auteur « du livret dun tas dopéra, Griselidis, etc. » accueillait chez lui des amis de son fils, Paul, dont Eirik allait épouser une cousine, Marie-Louise Charrier, au prénom que Giraudoux utilisa dans Bella. Il eut quatre enfants : Stanley, Gilles, mon ami, Henriette et Jérôme, au prénom également giralducien. Dès 1908, sorte de gratitude pour les Morand, Giraudoux, sous le pseudonyme de Jean Cordelier, publiait un conte, « Lhomme qui sest vendu ». Ses nombreuses visites, chez E. Morand et son épouse, « la Dame », dépassèrent « la routine de lamitié ».

Labonne entra, en 1913, comme Paul Morand, au Quai dOrsay, par le « grand concours », différent de celui des chancelleries, auquel Giraudoux avait été reçu premier en 1910. Dès 1905, témoin sur place 342de la guerre russo-japonaise, Labonne avait réfléchi à limportance pour un État davoir – et dexploiter – des ressources minières, ce qui allait orienter – et animer – toute son existence.

Grièvement blessé à Verdun, Croix de guerre 14-18, démobilisé comme capitaine en juillet 1917, il arrive cette année-là, jeune diplomate, en Russie, moins dun an après lassassinat de Raspoutine par le prince Youssoupoff. Et deux jours avant la « Révolution dOctobre ». Parfait « Cordelier », ouvrant lœil de la vigilance, il devient linterlocuteur quasi quotidien de Trotsky, bien différent alors de ce « dîneur à pardessus », à Paris, évoqué dans Siegfried.

Puis, en 1919, il fit naufrage dans le détroit de Messine, et le raconta à son ami, qui écrivait alors Suzanne et le Pacifique.

La Russie de lépoque nétait plus celle de février 1912, doù Giraudoux, en mission, envoyait une carte postale à Jean-Louis Vaudoyer, montrant, à Moscou, le palais dAlexis Michailovitch, tsar à 16 ans, au xviie siècle… et pas encore celle qui décidera lécrivain à intervenir en faveur de Victor Serge, « le rétif », déporté à Orenbourg, en Oural.

Le 12 juillet 1924, Labonne doit à sa connaissance de lU.R.S.S. dêtre appelé comme chef-adjoint au cabinet dÉdouard Herriot, Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères qui, après avoir publié en 1922 La Russie nouvelle, était fermement décidé à reconnaître lUnion soviétique, ce quil fit en octobre.

Édouard Bourdet, devenu aussi Cordelier par son mariage avec Denise Rémon, évoque, pour lanecdote, lélégance vestimentaire dEirik, si originale, celle dun dandy, quil estimait très supérieure à celle de son ministre.

Pour lheure, après le départ de Poincaré, considéré comme favorable aux tsars, Giraudoux semble frappé par une U.R.S.S. telle que la montre Bêtes, hommes et dieux de Ferdinand Ossendowski.

Est-ce depuis cette reconnaissance de lU.R.S.S. – en 1924 donc – quEirik se trouva qualifié de « grand coucou rouge » par Morand et Giraudoux ? Alors que lauteur de Siegfried cite « les deux mots quune force invincible écarte le plus chaque jour, le mot Russie et le mot Bonheur4 ». Limage que Giraudoux donne de la Russie est celle dun pays où se découvrent « à la fonte des neiges quinze mille cadavres dans un coude de collines, là où les prospecteurs espéraient trouver du pétrole5 ».

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Lécrivain, considéré au Quai dOrsay comme « le plus détaché des attachés », réussit, cette année 1924, à ne passer que cinq jours comme secrétaire de notre Ambassade à Berlin, en juillet, avant dêtre nommé, en octobre, à Paris, chef du Service dinformation et de presse par le Ministre, dont Labonne, à son cabinet, est un membre très écouté. Giraudoux, selon Louis Hermine, entendait « se consacrer tout entier à sa profession personnelle », lécriture…

En 1928, à Lury, seul à seul, Jean et son hôte, Eirik, parlèrent-ils du Maroc dont le romancier sétait beaucoup occupé en 1911 quand, après le coup dAgadir, lAllemagne dut accepter linstauration dun Protectorat français ? Giraudoux se souvint-il davoir été présenté, en avril 1923, au sultan Moulay Youssef comme « poète des Affaires étrangères ? » Autre tournant de sa vie, Labonne devint, en tout cas, courant 1928, à Rabat, secrétaire général du Protectorat français.

À ce titre, fort dobservations faites en Oural et Sibérie, lors de son premier poste, il sattache à lessor industriel de cet État associé pour lequel il veut « un urbanisme moderne et les conditions sociales les plus avancées6 ». Il contribue à créer, sous forme dentreprise déconomie mixte, en 1929, le Bureau chérifien de recherches et de participations minières.

De cette expérience, réel point de départ de ses engagements et de ses combats, il tire ses Réflexions sur léconomie africaine, parues en 1932, sous le nom de sa mère, trop tôt disparue. Il mène alors une vie de chef dentreprise, confiant dans limmense destin qui sannonce pour un empire de 12 millions de kilomètres carrés.

Puis nommé, en 1932, ministre plénipotentiaire au Mexique, il découvre un pays riche, notamment de la région côtière de Tampico et de ses pétroles. Un pays où, dès 1909, le jeune Giraudoux sétait rêvé Directeur du chemin de fer de Guadalajara à Tampico !

La même année, Eirik, avec sa fiancée, déjeune chez Philippe Berthelot, le « seigneur chat », qui fut témoin au mariage de Giraudoux. Ce repas, avec « quelques amis éprouvés », les Giraudoux et les Morand dabord, précéda le mariage parisien dEirik et de Marie-Louise, dont Jean et Paul furent les témoins, à la Mairie du XVIe arrondissement.

Après avoir été, en 1933, sous-directeur dAmérique au ministère, Labonne est nommé par le Front populaire, lannée dÉlectre, en 1937, à un poste exposé, celui dambassadeur auprès dune Espagne en pleine 344crise révolutionnaire, inquiète sur létat de son économie, mais qui porte des revendications sur le Maroc, et dispose dune zone dinfluence au bord de lempire chérifien. Devant des difficultés multiples et sans cesse renouvelées, il fait preuve, avec autorité et maîtrise, dun sens aigu des réalités, aidé « par ses belles qualités dintelligence et de cœur7 ».

Devant les Cordeliers, le 15 janvier 1939, Giraudoux prit la défense des républicains espagnols quand Pétain avait déjà succédé à Labonne pour obtenir la neutralité de Franco dans la guerre qui approchait. Reconnue en février 1939, lEspagne nationaliste déclara officiellement sa neutralité en septembre.

En octobre 1938, devenu résident général en Tunisie, Labonne crée la Société de recherches et détudes minières, à caractère mixte, associant lÉtat tunisien à des sociétés et des capitaux privés. Libéral, après une tentative de soulèvement nationaliste, et diplomate, il fait libérer certains détenus politiques, proches de Bourguiba.

En juin 1940, il présente ses lettres de créance à Kalinine, chef de lÉtat soviétique, et tente de savoir ses intentions face à lAllemagne hitlérienne. Ses « dépêches [] à la fin de juin 1940, font écho aux appels de lhomme de Londres » écrira plus tard Jean Lacouture8. Dans son rapport de fin de mission, il prophétise lucidement le conflit germano-soviétique à venir.

Surtout, écrit-il, « ni ma volonté ni ma pensée ne quittent le Maghreb9 ». Il entend « Faire de lAtlas ce que les russes font de lOural10 ». Il veut ainsi « laisser lespérance et lorgueil à nos fils », et invite en conséquence à chanter « lhymne de lenfantement et de ses douleurs », lenfantement du kilowatt.

En poste à Moscou, et analyste reconnu de la Russie, Labonne était alors frappé par les résultats des Soviets pour la modernisation et lindépendance de leur pays, sans méconnaître pour cela le rôle de lénorme appareil, de « lappareil monstrueux, je le veux bien, de sa dictature11 ».

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Quand Giraudoux, lui, est en retraite depuis début janvier 1941, Labonne se trouve, pour sa part, mis en disponibilité le 5 avril par Vichy, au terme des années folles et après l« humiliation la plus affreuse de notre histoire12 ». Il redevient un rural « comme tant dautres et fier de lêtre13 », pour des années de contraction et de silence, avec ses quatre enfants, dans son village de Lury, aux deux églises.

Certains habitants de ce village gardèrent longtemps le souvenir de « Monsieur Labonne », témoins alors de son exigence, de sa simplicité, comme de son humour et de sa drôlerie… « Grave et comique14 », disait par ailleurs de lui Maurice Martin du Gard.

Sachant l« auréole de gigantisme à la fois déférente et ironique15 » qui lui est attribuée, il reste convaincu que « la prospérité dans la paix comme la résistance dans la guerre dépendaient des métaux, du combustible et de la puissance métallurgique », ajoutant quavec armement et puissance « peut-être lennemi eût-il hésité. Peut-être la guerre elle-même eût-elle été prévenue16 ».

Avec des « ressauts dindignation » contre « la masse des crétins, des corrompus et des criminels », et devant linertie constatée de « gouvernements fantômes de notre malheureuse patrie17 », il traverse des « années nourries despoir et sillonnées dun rêve », se préparant, par un travail acharné, à « reprendre le pic où nous avons dû le laisser », avec « plus de courage encore, moins de patience18 » dans une atmosphère de création, de heurts et daudace, pour le roman de la vie…

Il rappelle les vraies conditions de son ambition : « démographie, stratégie minière métallurgique, discipline de la monnaie et du capital [] voilà, au fond, de quoi était faite la prescience19 ». Après la « cataracte inouïe des catastrophes20 », il prône, par exemple, de faire travailler larmée à « sortir du Kilowatt ». Il compte sur un salubre et tonique coup de vent pour un grandiose programme.

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À lécart dinfluences idéologiques ou politiques, il entend donc reprendre la tâche, « y penser [] est un devoir21 ». Avec lauréole de lexpérience, « si Dieu, le temps et lenfouissement de notre pays le permettent22 ». 

Giraudoux ne fut pas absent de toutes ces années. Il fit connaître les Abreu à Eirik qui, pour sa part, mit le romancier en relation avec Raymond Rollinat, le « grand éleveur de vipères ». En 1925, il vint à Lury, le 14 juillet, jour dune très grosse chaleur. Et, dans Combat avec lange, il y situe un élevage de ragondins ! En 1928, il évoque ce village dont, du train, il a aperçu les grosses tours qui se sont arrangées « dune façon touchante pour que je les voie [] au-dessus des peupliers23 », alors quEirik est « sous le soleil marocain (protégé français) ». En septembre, pour le déjeuner déjà évoqué, Jean est à Lury, avec Eirik, mais sans Suzanne… « Lury était bien triste24 », écrit-il à son épouse.

Que me soient ici permis certains souvenirs personnels.

À Lury, E. Labonne avait vite connu ma mère, quil allait évoquer « vaillante » sous lOccupation. Après-guerre, il lhonora de visites régulières, elle et mon père, dont il fut toujours, selon son expression, « voisin de village, et ami partout ».

Avec Marie-Louise, son épouse, en été, pendant des années, le soleil couché, il arrivait chez mes parents, animé par des liens qui, écrit-il, sont « presque de famille », pour des « entretiens intimes » et d« une rare saveur25 ».

Immense, je men souviens, cétait hier, il nous plongeait, dune façon que nous ne pouvons oublier, au contraire, mon frère et moi, encore adolescents, dans lHistoire, vivante et vécue, de tout notre siècle.

De son propos, surgissaient parfois des noms, Béraud, Buis, Chadourne, Léger, Soupault et, davantage, celui de Giraudoux.

Souvent hors de la métropole, Eirik était resté proche de celui-ci. Il le retrouvait, parfois, à Paris, parmi les Cordeliers, pour un poker, exclusivement masculin, le dimanche, où, « simple, bon enfant », lécrivain 347cachait « ses élans damitié sous une bourrade ou une frivolité26 », témoigna Paul Haviland, mari de Suzanne Lalique, dans une lettre à Eirik, avec lequel il partageait des convictions protestantes. 

Ces pokers se tinrent dabord chez les Haviland, grâce à Paul, appelé « Tabac », quai Albert 1er, complétés parfois par un concours de saut en longueur ! Suzanne Haviland, « la yankee », fille adoptive des Morand, a peint un de ces pokers, disputé en 1927, alors avenue de Suffren.

Eirik montra la place quil octroyait, de façon pérenne, à ses amis, et à leur amitié, avec son attention, par exemple, à dissiper, par lorganisation dun dîner, en janvier 1932, une brouille survenue entre Bourdet et Giraudoux.

En marge des Cordeliers, ils se retrouvaient aussi en diverses circonstances, tel cet autre dîner, en janvier 1934, chez Brisson, avec Colette, auteur de Duo, et Louis Barthou, ministre des Affaires étrangères, qui avait publié La Bataille du Maroc, et qui mourut cette année-là, des suites de lattentat à Marseille contre Alexandre 1er de Yougoslavie.

Correspondant nonchalant, dune paresse sans doute comparable à celle quil attribua en 1916 aux Portugais, Giraudoux, homme de lettres, fut aussi celui de… cartes postales. En 1928, alors que léchec au théâtre de Siegfried, sa première pièce, était attendu, même par Jouvet, Jean se sait perçu comme un « vil intrus » en ce nouveau domaine. Il écrit à Eirik que la presse pensait trouver dans son œuvre « un mélange de Gongora sur une architecture à la Paul Fort27 ». Pourtant le succès fut immense auprès dun public, dit lauteur, « décidé, quand il était nationaliste, à voir dans le spectacle un spectacle daction française, et quand il aimait les soviets, à voir dans le théâtre, acteurs et banquettes (jamais vides) comprises, une partouze internationale ». Paul Morand, quant à lui, écrit au « cher Rouge coucou » : « Jean fait des recettes qui battent Knock. Jai fait passer une note dans Le Parlement et lopinion de cette semaine disant quune jeune et riche américaine [] va intenter un procès à Jean parce quhabitant le Cours la Reine, les voitures qui attendent à la porte de la Comédie des Champs-Élysées lempêchent de dormir28 ».

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En janvier 1930, année de Jérôme Bardini, Giraudoux réagit auprès dEirik à la mort, survenue le 3, dEugène Morand : « cet homme dont le cadre intérieur était si grand. Tu lui devais ta famille parisienne. Je lui devais mon goût et la déférence pour la vie, et peut-être lui devrai-je dans quelques années mon indifférence pour elle [] Il naimait que la paix et il avait eu la guerre29 ».

« Ta part est la plus belle30 » répond Eirik à son « Cher vieux John », linvitant à ne pas ajouter la mélancolie à la peine. « Es-tu las de satiété ou de maîtrise ? Lun vient quand lautre sefface. Mais la terre qui nous a faits est une glèbe solide ; elle ne connaîtra pas le jour de ton indifférence et de ton abandon ; nous reviendrons un jour vers elle et nous voudrons construire encore ; tu verras ». Il linvite par ailleurs à choisir pour son fils Jean-Pierre le « coin de notre terre où il mettra la source de ses souvenirs, où il trouvera les formes solides et douces propices à léquilibre de son adolescence ».

Dans cette réponse, Eirik parle de sa propre existence, au Maroc, seul au milieu du tumulte et des hommes, nayant dautre ressource, pour sen éloigner, « que de rentrer davantage en moi-même ».

Il lit alors Amphitryon : « Je nai jamais compris grand-chose à tes histoires, à leurs symboles mais que ta langue est belle et fraîche. La mélodie commencée avant la guerre continue. Tu nes pas maître de larrêter, même avec laide de lindifférence que tu voudrais usurper ».

Le plus souvent, lamitié de lécrivain sexprimait par lenvoi dune carte postale, telle celle expédiée, avec les Haviland, de Cusset, le 25 août 1924, à une adresse ainsi libellée : « Monsieur Eirick (véritable orthographe) Labonne, poète, 29 bis avenue Victor Emmanuel, Paris VIIIe ».

Giraudoux mort, la guerre une fois achevée, Labonne revient au Maroc en mars 1946, cette fois en tant que commissaire résident général, et de 349ce fait successeur de Lyautey, dont linspire la devise : « La joie de lâme est dans laction ». Il y expose sa conception pour un développement de léconomie mixte, et crée le Bureau détudes minier.

Dénué de tout esprit de système, habité simplement par son ambition pour la France, où il puise toute son énergie, il entend sur le terrain rendre son pays indépendant économiquement, et veut tant améliorer le niveau de vie des marocains quapporter à la métropole les matières premières quexige son essor industriel. Confronté à un « dérèglement de lesprit », il réclame une jonction des forces, forces publiques et privées, forces civiles et militaires, forces nationales ou internationales. Mais un discours à Tanger de Mohamed V, hostile au protectorat, provoque le remplacement, en 1947, sous Ramadier, de Labonne, le diplomate, par le maréchal Juin.

Travailla alors sous son autorité le jeune Jean Lacouture qui dépeint le résident général : « avec une silhouette de pin maritime et un visage de silex taillé, quéclairaient des yeux translucides dune candeur denfant31 ». Par sa « liberté de pensée, de ton et dallure », il sattachait à « tout ce qui était un défi aux commodités du temps ».

Dès lors, Labonne se consacre exclusivement à ses recherches. En 1947, comme Conseiller diplomatique du gouvernement pour coordonner les études de lorganisation politique et économique de lUnion française, il indique la nécessité absolue de rechercher du pétrole au Sahara et celle dune coopération des trois armes à lindustrialisation de cette Union. Il crée et délimite cinq Z.O.I.A. (Zones dOrganisation Industrielle de lAfrique). « Je fais des trous », résume-t-il drôlement.

En 1949, il devient vice-président du comité technique de direction de lO.C.R.S. (Organisation Commune des Régions Sahariennes) et, en 1952, se crée le B.I.A. (Bureau dorganisation des ensembles Industriels Africains).

Dans les années 1950, enfin, lHistoire lui donne raison. Alors que la guerre dAlgérie est commencée depuis un an, intervient la découverte de pétrole, en 1955, dans le village dEdjélé, proche de la Libye. Le « poète » prend soudainement une autre dimension, à la stupeur générale…

En 1957, Hassi Messaoud, en Algérie, avec ses gisements de pétrole, reçoit la visite du général de Gaulle, dont allait alors très vite sachever… la traversée du désert !

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Élevé à la dignité dAmbassadeur de France en 1956, membre du Conseil général des mines en 1957, Labonne est fait, en février 1958, grand-croix de la Légion dhonneur, la plus haute distinction de lOrdre, comme « pionnier de lidée saharienne ».

« Eirik Labonne ? Un génie et un honnête homme32 », devait se souvenir Pierre Guillaumat, entré major en 1928 à lÉcole polytechnique, et qui fut, de 1935 à 1939, chef du Service des Mines en Tunisie, puis Directeur en 1945 du B.R.P. (Bureau de Recherche du Pétrole).

Advint ensuite la décolonisation, amorcée en 1956, avec lindépendance du Maroc, signée par Christian Pineau, et celle de la Tunisie, états associés, mettant fin, pour Labonne, à un combat, pour son pays, toujours recommencé…

Ayant sans cesse mis, écrit-il, « au service de la lucidité et de lopiniâtreté la réserve et la discrétion33 », celui qui trop longtemps a parlé dans le désert et na pas été entendu, tel lHector de La guerre de Troie, se retire alors dans un silence complet, ne voulant pas même écrire de Mémoires, au regret de ceux qui apprécient la saveur de son style, puissamment original. Allait donc séteindre, discrètement, en 1971, au pays des fonctionnaires, un très haut serviteur de lÉtat, sans doute hanté, toujours, par un rêve inassouvi…

Au terme de ses deux existences : celle du poète, de lami, Cordelier, véritable personnage de roman, et celle du diplomate, du prophète, qui parfois se rencontrèrent, mais lune, longtemps, pouvant aussi laisser ignorer lautre.

Un demi-siècle, déjà !

Par cet humble – et trop bref – témoignage, puisse son auteur souhaiter ici inciter, pour lHistoire, de façon utile et juste, à extraire enfin de lombre un ambassadeur dexception, attachant, apôtre de lespérance, à lhumaine et géniale grandeur…

François Escoube

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Fig. 1 – Caricature dEirik Labonne par Jean Giraudoux.

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Colloque

Le colloque prévu pour mai 2020 à Naples, sur le thème « Giraudoux et son temps », a dû sadapter, et il la fait magnifiquement étant donné les circonstances, aux temps troublés que nous vivons. Il est donc devenu le colloque en visio-conférence de mai 2021, sur le même thème. Pendant deux demi-journées, des chercheurs de tous horizons (Italie, France, Autriche, Japon…) ont partagé leurs travaux sur ce thème riche et dont il na pas encore été fait le tour. Nous remercions notre ami Alvio Patierno, qui a dû dépenser énormément dénergie pour faire vivre malgré tout ce colloque, le premier de son genre (et pouvons-nous espérer le dernier ?) pour notre Académie. Les actes en seront publiés dans le Cahier Jean Giraudoux no 50 de 2022.

Le colloque sest déroulé en trois temps : une exploration du monde de Giraudoux dans des directions très variées, témoignant par là de son intérêt et de sa présence dans les questions contemporaines ; puis une focalisation sur son recueil de conférences La Française et la France, de 1934, enfin, un tour dhorizon de la présence de Giraudoux en Italie avec une comparaison avec le dramaturge Eduardo De Filippo, une étude sur sa présence dans les anthologies de littérature française en Italie, une présentation enfin des difficultés du travail de traduction de Giraudoux en italien, et de la traduction de Choix des Élues. Un beau colloque, intéressant, riche et agréable.

Mireille Brémond

Aix-Marseille Université

LID2MS Aix-en-Provence, France

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BELLAC ET LA MAISON NATALE
DE JEAN GIRAUDOUX

« Ma ville natale est Bellac, Haute-Vienne. Je ne mexcuserai pas dy être né. » (Jean Giraudoux, Littérature). Bien quil y ait vécu peu de temps, Bellac reste pour lécrivain le paradis perdu de lenfance, et de nombreux passages de ses romans évoquent la beauté des paysages du Limousin.

Sa maison natale, située 4 avenue Jean Jaurès, est le lieu où vous pouvez découvrir toutes les facettes de sa vie et de son œuvre. Grâce à des dispositifs numériques (écrans tactiles, smartphones, lecture immersive), que chacun pourra utiliser soit seul, soit assisté par une personne compétente, vous aurez accès à des textes et à des documents iconographiques, regroupés par thèmes (enfance, guerre, urbanisme, œuvres romanesques et théâtrales, etc.). Un escape game attend les visiteurs quattire la résolution dune énigme.

La maison natale est ouverte au public tous les jours en juillet et août. Pour les horaires, sadresser à lOffice du Tourisme du Haut Limousin (05 55 68 12 79).

Médiathèque Jean Giraudoux

Un fonds Giraudoux est installé dans la médiathèque intercommunale du Haut-Limousin, place du Palais, à Bellac. On y trouve des livres dédicacés qui appartenaient à lauteur, ainsi que des éditions rares de ses œuvres. Il peut être visité sur demande (téléphoner à la médiathèque : 05 55 60 69 33).

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Le festival annuel de Bellac

Organisé depuis 1953, il mêle actuellement théâtre, musique, spectacles de rue, marionnettes, ateliers pour enfants. La programmation est faite par léquipe du théâtre du Cloître, qui propose des spectacles toute lannée à Bellac. Le Festival a lieu le deuxième week-end de juillet. Renseignements et programme : www.theatre-du-cloitre.fr.

En parallèle de ce festival, des animations autour de Jean Giraudoux sont souvent organisées.

LE SITE WEB DE LACADÉMIE GIRAUDOUX

Adresse : www.jeangiraudoux.org

Vous y trouvez des informations sur lécrivain (biographie, bibliographie), sur lAcadémie Giraudoux (adhésion, colloques, Cahiers Jean Giraudoux), sur lactualité concernant Jean Giraudoux (publications, représentations, événements divers).

Une adresse électronique vous permet dobtenir des réponses à vos questions.

Propos… et à propos – de Jean Giraudoux

Nombreuses sont déjà les associations littéraires qui recensent chaque année dans leurs publications des autographes de lécrivain auquel elles se consacrent.

À son tour lAcadémie Giraudoux sengage dans cette démarche, espérant satisfaire la curiosité de ceux qui découvriraient ainsi – dans la durée – lexistence de certains documents ou en retrouveraient trace.

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Certes, dans une lettre du 29 mai 1954, Marie Laurencin indiquait, non sans raison : « Giraudoux nécrivait pas ». Modestement, notre recherche cependant ne sest pas révélée infructueuse – lettres comprises…

Se trouve donc ci-dessous proposé un état dautographes (manuscrits, lettres, livres avec envoi…) dont nous avons pu avoir récemment connaissance. Ce travail sest par ailleurs élargi à des propos évoquant Jean Giraudoux.

Puisse maintenant cet inventaire intéresser lensemble des giralduciens et, peut-être, leur être simplement utile.

En tout cas, ce premier essai, sans doute perfectible, nexisterait pas sans laccueil bienveillant trouvé à son propos auprès de Mesdames Besnard et Brémond, auxquelles jexprime ici ma vive gratitude.

PROPOS DE …

Giraudoux (Jean). Sur le théâtre contemporain. Manuscrit autographe, signé ; 7 pages in-folio. Il regrette une « distinction sévère entre le public littéraire et lautre ». Vente 4 décembre 1981, au nouveau Drouot, 9 rue Drouot, 75009, Paris. Pièce 91.

Giraudoux (Jean). Manuscrit de 3 pages in-4, sans date, sur la politique médicale en France. Les confusions de lépoque, seul ennemi. Librairie Arts et autographes, 9 rue de lOdéon, 75006, Paris. Pièce 33385.

Giraudoux (Jean). Tapuscrit signé avec de nombreuses corrections autographes, intitulé « le cœur et laction » (s.l.n.d.34). 3 pages in-4. Page 2 : « …laction peut être une passion. Elle peut être un dessin. Elle peut enfin être ce besoin déquilibre général… ». Vente 19 octobre 2018, Paris, Drouot. Pièce 175.

Giraudoux (Jean). Deux manuscrits, lun autographe signé, (1 p. in-folio), lautre autographe (7 pp in-folio), trois scènes de la pièce Siegfried et le Limousin (7 pages) constituant la troisième des « fugues sur Siegfried » avec épître aux lecteurs de la revue Le Manuscrit autographe sur cet entracte. Vente 11 décembre 2020, Hôtel dAlbe, 9-11 rue Royale, 77300, Fontainebleau. Pièce 107.

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Feuillets dart. Feuillets dart, recueil de littérature et dart contemporains, 2o année, no 5 (juillet 1922). L.a.s.35 de Jean Giraudoux au sujet des épreuves de son texte. Vente 29 mai 2015, salle Rossini, 7 rue Rossini, 75009, Paris. Pièce 88.

Giraudoux (Jean). 2 lettres autographes signées, 1928 et 1929. Il évoque Suzanne et le Pacifique, Cantique des cantiques et Amphitryon 38. Vente 17 octobre 2019, Hôtel Ambassador, salon Mogador, 16 Boulevard Hausmann, 75009, Paris. Pièce 142.

Giraudoux (Jean). Lettre autographe signée à en-tête de la rue Boissière et datée du 16 janvier 1929. Il indique à son correspondant que par trois fois il a essayé de voir son père sans succès. (Se peut-il quil sagisse de Paul Morand ?) Librairie Fosse, 12 rue Puvis de Chavannes, 75017, Paris.

Giraudoux (Jean). L.a.s. « Tabriz, veille de St Jean notre patron » (22 juin 1935, à lambassadeur Jean Pozzi). 2 pages in-4. Giraudoux raconte son séjour à Tabriz, « grande ville plate entourée de belles collines ceintes elles-mêmes de montagnes » avec visites des missions et de la mosquée bleue. Vente 7-8 décembre 2017, salle Favart, 3 rue Favart, 75002, Paris. Pièce 129.

Giraudoux (Jean), Lettre autographe signée à Marcel Thiébaut, Porquerolles, 25 août (1938). Il évoque Cantique des cantiques et indique quil est « tout à fait daccord pour la publication de Suzanne dans la nouvelle collection que prépare la maison Calmann-Lévy ». Librairie Traces écrites, 29 rue de Condé, 75006, Paris.

Retour dAlsace. Émile-Paul frères. Paris 1916. Envoi autographe signé de Jean Giraudoux à André Gide : « …avec gratitude… ». Librairie Benjamin Pitchal, 12 rue dUlm, 75005, Paris. Catalogue no 11, Mouvements littéraires, 1816-1985, pièce no 45.

Lectures pour une ombre. Émile-Paul frères Éditeurs, Paris, 1917. É.O.36 Exemplaire non justifié sur Hollande, spécialement imprimé pour le club des Cordeliers. Envoi à la décoratrice Suzanne Lalique-Haviland. Librairie Fosse, 12 rue Puvis de Chavannes, 75017, Paris. Pièce 170.

Simon le pathétique. Grasset, Paris, 1918. Édition originale. Envoi : « à Sert, avec la respectueuse amitié… ». Librairie Thierry Benavidès, 83 route de Grigny, 91130, Ris Orangis.

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Adorable Clio. Émile-Paul frères, Paris, 1920. É.O., exemplaire enrichi dune carte autographe signée de lauteur. Vente Bibliothèque littéraire et poétique de Georges Pompidou. 26 février 2020, Hôtel Ambassador, 16 boulevard Haussmann, 75009, Paris. Pièce no 108.

Suzanne et le Pacifique. Émile-Paul frères, Paris, 1921. É.O., exemplaire tiré spécialement pour lauteur (no 29). Offert « À Marcel Proust, Bien cher Monsieur, comme je suis heureux que les critiques me lient parfois à vous par de petites chaînes que vous ne sentez pas. Moi je saisis tous vos secrets mouvements. Giraudoux ». Librairie Walden, 9 rue de la Bretonnerie, 45000, Orléans. Catalogue 36. Pièce 42.

Provinciales. Grasset, Paris, 1921. Seconde édition, un des cinq exemplaires de tête (no 2) sur japon impérial. Envoi à Louis Brun « nourrice de ce livre, très amicalement », accompagné dun croquis de Giraudoux, représentant Pellevoisin. Librairie Pierre-Adrien Yvinec, 53 avenue de La Bourdonnais, 75007, Paris. Catalogue 17, pièce no 152.

Siegfried et le Limousin. Grasset, Paris, 1922. É.O. Envoi autographe signé à Jacques Fourcade (1902-1959) : « Très sympathique hommage du spectre à la chimère ». Collection Henri Béraud, vente 18 novembre 2015, Salle Rossini, 7 rue Rossini, 75009, Paris. Pièce 312.

Elpénor. Paris, Émile-Paul, 1926. Édition en partie originale. Envoi autographe signé : « à Monsieur Antonin Artaud, avec mon très dévoué hommage. Giraudoux ». Librairie Pierre Saunier, 22 rue de Savoie, 75006, Paris. Voyage à lIle de Vazivoir. Pièce 115.

Bella. Grasset, Paris, 1926. É.O., exemplaire sur Chine. Enrichi dune lettre autographe de 4 p. sur papier à en-tête du The Régis New-York. Librairie Koegui, 21 rue Vieille Boucherie, 64100, Bayonne. Pièce 28.

À la recherche de Bella. Éditions À la lampe dAladin, Liège, 1926. É.O. Jointes trois lettres de Giraudoux à son éditeur, Pierre Aelberts, parlant de ce livre (une manuscrite et deux tapuscrites) ainsi que le contrat entre Giraudoux et Aelberts pour la publication de ce livre. Librairie Fosse, catalogue 53, pièce 215.

Amphitryon 38. Éditions du Bélier, Paris, 1931. Édition illustrée de compositions originales de Mariano Andreu. Envoi autographe signé à Alessandro Shaw, suivi de deux envois autographes signés de Louis Jouvet (metteur en scène de la pièce) et dOndine Giraudoux. Vente Hôtel Ambassador, 16 Bd Haussmann, 75009, Paris. 22 novembre 2017. Pièce 60.

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Judith. Émile-Paul, Paris, 1932. Envoi autographe signé de lauteur à Georges Pompidou. Vente Bibliothèque littéraire et poétique de Georges Pompidou, 26 février 2020, Hôtel Ambassador, 16 boulevard Haussmann, 75009, Paris. Pièce 111.

Intermezzo. Grasset, Paris, 1933. É.O. Avec envoi : « Cher ami, ce livre nouveau ramènera chez vous les livres anciens… ». Librairie le Pélican noir, septembre 2020, pièce 110.

Ondine. Grasset, Paris, 1939. É.O. Exemplaire imprimé spécialement pour Odette Talazac. Envoi : « à Odette que jaime ». Librairie Faustroll, 22 rue du Delta, 75009, Paris.

Choix des Élues. Grasset, Paris, 1939. É.O. Exemplaire enrichi dun envoi autographe : « À Madame Gabriel Daragnès, à Gabriel Daragnès, Bien amicalement. Jean Giraudoux ». Librairie Pierre Prévost, 75 rue Michel-Ange, 75016, Paris.

Combat avec limage. Émile-Paul frères Éditeurs Paris, 1941. É.O., envoi à Pierre Lestringuez « entremetteur de cette image, son reconnaissant Jean. Vichy Noël 1940 (vers 41) ». Librairie Fosse, catalogue no 81. Pièce 244.

Dossier venant des archives de Pierre Brisson, directeur du Figaro. Deux télégrammes de Giraudoux à Pierre Brisson, (Vichy, 1940 et 1941). Texte inédit de Jean Giraudoux intitulé Quatre grands de ce monde, dactylographié, 1p in-4o. Belle lettre dAndré Beucler à Pierre Brisson sur linauguration de la plaque commémorative à Giraudoux au 89 quai dOrsay, à Paris. 1 page in-4. Juin 1949 : « Nous nous retrouverons autour de Jean [] Pour certaines raisons, surtout dordre pratique, nous avons dû renoncer, à la dernière minute, à nous réunir au Figaro ».

À PROPOS DE …

Mauriac (François). Lettre autographe signée, à Jean Blanzat, en tête Malagar, St Maixant (Gironde). 30 sept : « … quelle émotion avant-hier soir dentendre dans le silence du salon de Malagar la voix de 359Jean Giraudoux prononcer tout-à-coup votre nom si musical et quel frémissement secret en moi… ».

Proust (Marcel). L.a.s. inédite, 25 janvier 1920 à Maurice Levaillant. Indications en vue dun article sur lui dans Le Figaro, après son Prix Goncourt. « Pour Giraudoux il suffit de dire que larticle est intitulé du côté de chez Marcel Proust et que je suis le littérateur quil préconise. Non que son article ne soit ravissant. Mais les coupures y seraient trop difficiles à faire ». Vente 26-27 juin 2017, salle Favart, 3 rue Favart, 75002, Paris. Pièce 208.

Abbé Bremond (Henri). Lettre signée du 25 décembre 1922, adressée à Daniel Halévy. Il ne faut pas « laisser dire que le dernier Giraudoux ne vaut rien. Pour moi je crois que je laimerai toujours, même raisonnable – Il lest un peu trop dans Siegfried ». Vente 16-17 mai 2018, Salle Favart, 3 rue Favart, 75002, Paris. Pièce 220.

Béraud (Henri). Manuscrit « Querelle décrivains » (1923). Article polémique sur la littérature : Jean Giraudoux dixit, sur le service de propagande et Jean Giraudoux. Vente 26-27 avril 2017, Salle Favart, 3 rue Favart, 75002, Paris. Pièce 56.

Morand (Paul). L.a.s., 15 décembre 1925 à Michel Bréal, à Bangkok. « Le roman de Giraudoux a b(eaucou)p de succès et fait gros bruit ». Vente 7-8 décembre 2017, Salle Favart, 3 rue Favart, 75002, Paris. Pièce 244.

Colette. La Seconde. J. Ferenczi et Fils, Paris, 1929. É.O. Envoi autographe signé de Colette : « À Jean Giraudoux une vieille amie ». Librairie le Feu Follet, 31 rue Henri Barbusse, 75005, Paris. Décembre 2016. Pièce 44.

Dabit (Eugène). LHôtel du Nord. Paris, R. Denoël, 1929. É.O. Envoi autographe signé de lauteur : « À Monsieur Jean Giraudoux, Vraiment aucune chance de vous intéresser avec un tel livre. Jen suis navré mais… Ce nest pas que je vous admire aveuglément, que je tienne à avoir votre avis. Vous navez pas de temps à perdre. Quelle joie pour moi il y a quelques années de découvrir les Provinciales. E. Dabit, déc. 1929 ». Enrichi dun dessin original à lencre signé dEugène Dabit représentant une femme de petite vertu. Librairie Faustroll, 22 rue du Delta, 75009, Paris. Catalogue 10. Pièce 34.

Jacob (Max). Lettre tapuscrite (non signée) à Jean Fraysse « admirable stylographe ». 1er déc. 1935. « Me présenter à des gens qui mignorent 360ou me connaissent pour mignorer plus encore ! [] Attendons des figures amies sur lhémicycle ! Que Pierre Champion my serve despion, [] que le cher Paul Morand défume les harengs ou que Jean Giraudoux les transforme en saindoux [] quand tous ces messieurs auront leurs fauteuils ils minviteront dans leur salon [] et alors avec tous les remerciements dont je suis capable [] je refuserais gentiment le cimetière ». Librairie Arts et autographes, catalogue 85, pièce 31217.

Mitterrand (François). L.a.s. à son ami Jean Vernaison. Jarnac, 9 octobre 1937. « … Jai lu : Giraudoux, Balzac, quelques poèmes ». Librairie Autographes des Siècles, Tour Suisse, 1 boulevard Vivier Merle, 69003-Lyon. Catalogue XIV, pièce 61.

Morand (Paul). Adieu à Giraudoux. Porrentruy (Suisse), Aux Portes de France, 1944. É.O. Envoi autographe signé : « à Edmond Jaloux, en le remerciant de tout ce quil a été pour Jean (Giraudoux), P. Morand. Territet et Lausanne. Janvier 1945 ». Corrections manuscrites de Morand, pages 11 et 13. Librairie Éric Castéran, 26 rue du Taur, 31000, Toulouse. Pièce 118.

Jouvet (Louis). Lettre dactylographiée à Jeanine Crispin, Caracas, 6 juillet 1943. « Les répliques de Giraudoux sont bien plus efficaces si on les délivre dun seul mouvement et dans la continuité de la diction sans point ni virgule et comme on le fait ordinairement dans la conversation. Le secret de cette diction est surtout dans la respiration et dans lattaque forte et articulée des deux premiers mots dune phrase quil nest pas nécessaire despacer par un temps des derniers mots de la phrase précédente. Cela donne à lémission une continuité qui est celle de la pensée et de lécriture, cest à dire de linspiration de lauteur ». Librairie Arts et Autographes, 9 rue de lOdéon, 75006, Paris.

Jouhandeau (Marcel). Manuscrit autographe, Un Monde, (1950). Le titre Un Monde est suivi dun sous-titre [] La Folle de chez nous (tapuscrit corrigé, avec note autographe : « daprès le même modèle sans doute qui a inspiré à Giraudoux La Folle de Chaillot ». Vente 25 juin 2015, Drouot-Richelieu, 9 rue Drouot 75009, Paris. Pierre Bergé et Associés. Pièce 248.

Cocteau (Jean). Texte autographe signé et daté. Paris, 1960. Portrait de Christian Bérard. « Christian Bérard-Giraudoux-Jouvet ont dû 361former le complot de disparaître lun après lautre afin de continuer leur travail, je ne sais où ». Librairie Michel Bouvier, 14 rue Visconti, 75006, Paris. Catalogue 74. Pièce 93.

Falconetti (Renée Jeanne). L.a.s. à une camarade et amie. Janvier 1938. Lettre de vœux, transmettant ses souvenirs affectueux à ses camarades, de Louis Ravet à Jean Renoir. « Dites une fois de plus au grand GIRAUDOUX ma vive et profonde admiration et que je garde au fond de mon cœur une réelle tristesse de lavoir si mal servi… ». Librairie Signatures, catalogue no 8, 17 rue Jacob, 75006, Paris. Pièce 127.

Adjani (Isabelle). L.a.s. Paris, 28 juin 1974, à Pierre Dux. Elle explique longuement pourquoi elle ne souhaite pas enregistrer Ondine pour la télévision sous la direction de Raymond Rouleau. Vente 26-27 avril 2017, salle Favart, 3 rue Favart, 75002, Paris. Pièce 310.

Chardonne (Jacques). Manuscrit autographe, Propos nouveaux no II, (1968) ; cahier décolier Gallia petit in-4 de 161 pages (plus ff. vierges). Le cahier souvre sur des noms décrivains et critiques, la plupart contemporains [] et de quelques disparus (Giraudoux, Henri Bidou). Vente 25 juin 2015, Drouot-Richelieu, 9 rue Drouot, 75009, Paris. Pierre Bergé et associés. Pièce 100.

Larbaud (Valery). L.a.s. à Marcel Thiébaut, Valbois par Saint-Pourçain-sur-Sioule Allier. 9 août 34. « Giraudoux est un pays agréable à parcourir, excellent aussi pour les séjours prolongés. On y voit partout des visages souriants, des femmes et des jeunes filles aimables. La vie est facile, élégante, avec un imprévu flatteur à tous les tournants des allées. Une brise douest, légère, souffle toujours. Il y a de la “Fête chez Thérèse” et des “Fêtes galantes” là-dedans. La vie sarrange comme on veut. On est entre gens du même monde, et cependant lhorizon souvre assez largement ; il y a des saules et des cyprès qui ne sont pas toscans. On touche le regret de la vie, une certaine amertume, comme dans les Moralités légendaires. Voilà des sources, mais je nen suis pas du tout sûr. Léquation personnelle est importante et suffit à transformer les ressemblances. Il y a ce procédé du “superlatif mis en relief” : être le plus, le moins, le seul qui… mais si on veut les compter, on saperçoit quil nen abuse pas, et toute imitation de sa manière est lourde. La vie quil nous montre est douce et belle ; il nous fait découvrir en nous une région où la colère, lenvie, les détails 362mesquins ou laids de lexistence, ne pénètrent pas, ne comptent pas. Où on est toujours content de soi et des autres. On pense quil ny a pas de pauvres chez lui, mais quil ny a pas de riches non plus. “Lesprit seul a tout changé”, mais cest lesprit de Giraudoux, et il nous le prête à chaque instant de la lecture.

Non, je ne dirai pas que cest un précieux ; ou alors quelquun comme Voiture, comme La Fare et Chaulieu. [] Non, je ne vois guère de Pré-Giraudoux à vous signaler avec tant soit peu de certitude ou même de vraisemblance ».

Puis Larbaud évoque un souvenir de « Giraudoux, lhomme, qui, pour moi, jette un jour vrai et intéressant [] sur Giraudoux lécrivain ». Il se souvient dune rencontre avec Giraudoux « un œillet à la boutonnière, fin, maigre, les yeux aigus souriants derrière les verres de son lorgnon ». Et conclut : « Il y une grande, active charité sociale chez Giraudoux ». Vente 7 novembre 2014, Bibliothèque dun château du Velay et à divers, Paris-Drouot Richelieu, 9 rue Drouot, 75009, Paris. Pièce 2.

François Escoube

1 Déjà, le 28 janvier 1941, Labonne écrivait à René Laporte : « Ce qui me navre par-dessus tout, est bien la conviction davoir été immédiatement au bord du succès », Vente aux enchères, 30 janvier 2010, Paris Drouot Richelieu. Expert Frédéric Castaing, pièce 30 du catalogue.

2 Un prénom, « noyau de lintimité », dont Giraudoux samusa toujours, dans ses lettres comme dans son œuvre, à diversifier lorthographe : Eirick, présenté au lecteur de Jérôme Bardini. Éric, celui dun peintre dans la Menteuse. Dans ses lettres, il varie : Herryck, Éric, Eirick, tandis que sous la plume de Suzanne, son épouse, apparaît même… Cheirick ! Tu vois, écrit Giraudoux à son « vieil Éric », le 14 juillet 1928, « aux fautes dorthographe que jentasse sur ton prénom, que nous ne toublions pas ». À notre connaissance, en effet, Giraudoux, finalement, nopta jamais pour Eirik !

3 Et explorateur de lIslande, ce qui explique le prénom de son fils.

4 ORC I, Siegfried et le Limousin, chapitre v, page 713.

5 Id., chapitre viii, page 770.

6 Lettre du 28 janvier 1941. Collection particulière.

7 Dossier de membre de la Légion dhonneur, conservé à la grande chancellerie. Sont alors évoqués « le rayonnement et le réconfort émanant de sa forte et généreuse personnalité ». Après ses « Services exceptionnels en Russie durant la guerre » et ses « qualités de premier ordre » qui contribuèrent au « développement économique et industriel des territoires africains ».

8 Jean Lacouture, Une Vie de rencontres, Seuil, 2005, p. 68-70.

9 Lettre de Moscou, 25 janvier 1941. Coll. part.

10 Lettre du 28 janvier 1941. Coll. part.

11 Ibid.

12 Ibid.

13 Lettre à Madame Paule Escoube, 30 mars 1946. Coll. part.

14 Jacques Body, Jean Giraudoux, nrf, Gallimard, 2004, XVI, « En vainqueur », p. 363.

15 Lettre du 28 janvier 1941. Coll. part.

16 Ibid.

17 Ibid.

18 Ibid.

19 Lettre du 7 novembre 1940. Coll. part.

20 Lettre du 25 janvier 1941. Coll. part.

21 Ibid.

22 Lettre du 20 janvier 1944. Coll. part.

23 Lettre de Jean Giraudoux, 14 juillet 1928. Coll. Labonne.

24 CJG, 32, Jean Giraudoux, Lettres à Suzanne, II, 1915-1943, p. 360, Lundi (17 septembre 1928 ?), p. 224.

25 Lettre à Pierre Escoube, 31 mars 1958. Coll. part.

26 Paul Haviland, lettre du 3 février 1944. Coll. Labonne.

27 Lettre de Jean Giraudoux, 14 juillet 1928. Coll. Labonne.

28 Paul Morand, lettre du 23 juin 1928. Coll. Labonne. Dans le numéro 189 du 29 juin 1928, le Journal Le Parlement et lopinion fait effectivement état dune intention de procès à Louis Jouvet et à Giraudoux pour « tapage nocturne » : « Les lauriers de Siegfried. La pièce de M. Jean Giraudoux est un succès pour la Comédie des Champs-Élysées. Certains confrères de lauteur en sont, dit-on, fort jaloux et selon lexpression classique : “Les lauriers de Siegfried les empêchent de dormir”. Mais il est quelquun dautre qui ne pardonne pas son succès à lauteur dÉglantine. Cest une jeune femme américaine fort riche, Mme H… dont le sommeil est troublé chaque soir par le vacarme des autos et lencombrement des voitures autour du théâtre. Elle sen est plainte amèrement à M. Jouvet et à M. Giraudoux, mais sans succès. Aussi va-t-elle intenter un procès à lacteur-directeur et à lauteur pour… tapage nocturne ! Que dira Thémis ? »

29 Lettre du 21 janvier 1930, adressée du 66 rue Boissière, XVIe. Coll. Labonne.

30 Lettre du 26 janvier 1930. Coll. Labonne.

31 Jean Lacouture, op. cit., p. 68-70.

32 Pierre Escoube, « Eirik Labonne, diplomate hors-série », Revue des deux Mondes, Décembre 1971, p. 739-741.

33 Lettre à Pierre Escoube, 31 mars 1958. Coll. part.

34 S.l.n.d. : sans lieu ni date.

35 L.a.s. : Lettre autographe signée.

36 É.O : édition originale.