Genèse de Giraudoux ?
Vous avez dit Jeunesse ?

Madame la Maire de Bellac avait écrit ce texte qui devait être publié dans les Cahiers 2015, « Jean le lycéen ». Des impératifs de calendrier ne nous avaient pas permis de l’intégrer dans ce cahier ; il trouve donc sa place ici, cette année.

« Genèse », nom féminin, du latin genesis emprunté au grec ancien genésis qui veut dire « création, naissance », c’est « l’ensemble des faits qui ont concouru à la formation de quelqu’un ou de quelque chose » me rappelle mon Larousse d’étudiante, qui commence à dater quelque peu… ma propre formation aussi d’ailleurs !

Le « quelqu’un » en question : Jean Giraudoux.

Le « quelque chose » : son œuvre, connue et reconnue dans le monde entier, incontournable.

Qui, de plus, a définitivement placé Bellac, sous-préfecture de Haute-Vienne, sur la carte affective de tout amateur de littérature.

Et moi qui suis devenue Maire de la cité qui l’a vu naître !

Aujourd’hui, invitée à ouvrir le bal des écrits le concernant, puisque dans les pages qui vont suivre les plus éminents spécialistes vont décliner pour vous, lectrices et lecteurs, les dernières pistes et trouvailles de la critique littéraire sur l’homme le plus célèbre de Bellac, sans doute pour longtemps encore…

Nul n’étant prophète, paraît-il, en son pays, je suis obligée de constater, chaque jour, que Giraudoux, n’échappe pas à la règle.

Ainsi, les liens avec sa ville natale peuvent, parfois, paraître artificiels : il a quitté notre cité très jeune, n’y a jamais écrit quelque partie, 16si minime soit-elle, de son œuvre… Et lorsqu’il s’est choisi, avec un brin d’humour, un aîné prestigieux dans l’histoire littéraire, je veux parler de Jean de la Fontaine, duquel le séjour à Bellac est relaté dans son « Voyage en Limousin », celui-ci ne fait pas vraiment l’éloge de notre commune… bien au contraire…

Ceci pour dire que dresser la Genèse d’un auteur comme Giraudoux appartient donc aux universitaires, aux professionnels éclairés qui vont suivre dans ces pages.

À charge pour nous, élus du territoire qui l’a vu naître, de favoriser l’inventaire de sa « jeunesse » et de mettre en œuvre la communication de cette dernière à la jeunesse actuelle de notre ville (tout comme aux moins jeunes d’ailleurs, la formation n’est-elle pas devenue « continue », tout au long de la vie).

Dont acte, j’en veux pour preuve la rénovation de la stèle aux muses de l’auteur dans le parc de la mairie, la remarquable longévité du Festival National de Bellac qui conclut désormais, chaque année, de façon événementielle la saison culturelle proposée par le Théâtre du Cloître et enfin la médiathèque tête-de-réseau qui ne pouvait dans notre cité porter un autre nom que celui de Jean Giraudoux.

Corine Hourcade-Hatte

Maire de Bellac

Présidente de la Communauté de Communes du Haut-Limousin