Introduction
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Cahiers Francis Ponge
2019, n° 2. Ponge dans le paysage littéraire contemporain, correspondances - Auteurs : Auclerc (Benoît), Flepp (Pauline)
- Pages : 13 à 14
- Revue : Cahiers Francis Ponge
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406098607
- ISBN : 978-2-406-09860-7
- ISSN : 2592-6829
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09860-7.p.0013
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 30/12/2019
- Périodicité : Annuelle
- Langue : Français
Introduction
Par son sommaire, ce deuxième numéro des Cahiers Francis Ponge entend poursuivre le chemin tracé lors de la première livraison, en alliant plongée dans les archives et renouvellement des regards critiques, l’un et l’autre se nourrissant mutuellement.
Au chapitre des archives, on trouvera la reproduction du dossier consacré au texte que Ponge rédige en réponse à l’enquête « Faut-il brûler Kafka ? », texte que Pauline Flepp éclaire à partir des relations de Ponge avec le journal Action (commanditaire de ce texte), et plus généralement à la lumière de sa situation dans le contexte littéraire et intellectuel de l’immédiat Après-Guerre. Une seconde archive – rendue accessible par les soins et la confiance d’Armande Ponge, ainsi que l’ensemble du travail archivistique mené dans ces pages – est la réédition d’un court texte sur Fautrier, paru initialement dans Le Spectateur des arts, en 1944, et qui constitue un avant-texte à la « Note sur “Les Otages”. Peintures de Fautrier ». Ce texte, publié peu après la Libération de Paris, est marqué par le désir de donner à voir le caractère révolutionnaire des peintures de Fautrier. Il entre bien sûr en écho avec les archives du dossier « Faut-il brûler Kafka ? », dans lesquelles Ponge s’interroge sur les possibles de l’art – et de la rubrique artistique de l’hebdomadaire au sein duquel il travaille –, alors que l’idéal du modèle réaliste-socialiste commence à gagner en audience.
Les dossiers thématiques prolongent, comme pour le précédent numéro, les réflexions conduites lors du séminaire « La Fabrique pongienne », co-organisé en alternance à Paris et à Lyon par le Labex OBVIL (Sorbonne Université) et l’équipe Marge (Université Lyon 3), en partenariat avec la Société des Lecteurs de Francis Ponge. Le premier dossier thématique, qui porte sur les « présences et absences de Ponge dans le paysage littéraire contemporain », entend contribuer directement au programme que s’est donné cette revue, d’observer la manière dont Ponge se fabrique au jour le jour, par les usages qui sont faits de ses textes. Benoît Auclerc 14revient sur la réception ambivalente qui est aujourd’hui réservée à Ponge en France : la consécration de l’auteur du Parti pris, y compris par l’institution scolaire, n’empêche pas qu’une défiance se manifeste à son égard, voire que son œuvre continue à susciter des controverses. Luigi Magno se penche quant à lui sur les transferts de Ponge en Italie, partiels et disséminés dans le temps, transferts qui permettent d’appréhender la question du poème en prose telle qu’elle se pose de façon très singulière dans le contexte italien. La rubrique « Atelier contemporain », qui accueille à chaque numéro la contribution d’un créateur, s’agrège très naturellement à ce dossier, puisque Joël Baqué, dont plusieurs livres se réfèrent explicitement à Ponge, y revient sur sa lecture « suscitante » de Ponge.
Le second dossier, consacré aux correspondances, inaugure une série de réflexions sur l’activité épistolaire de Ponge, réflexions qui seront enrichies par les outils d’analyse élaborés au sein du Labex OBVIL. L’étude de la correspondance est donc amenée à devenir un chantier pérenne, dont les Cahiers Francis Ponge se feront le relais. On lira dans la présente livraison la réflexion de la sociologue Marie Doga sur la division du travail dans le domaine littéraire, à partir de l’étude de la correspondance de Ponge avec ses éditeurs. Michèle Gorenc revient quant à elle sur les relations de Ponge avec Marcel Spada, et sur la manière dont se nouent dans cette amitié au long cours les affects, le dialogue artistique et des enjeux de positionnement dans l’espace littéraire.
Cette plongée dans les archives, aussi bien que le dialogue continué avec les artistes, l’attention à leur écoute de Ponge, participent de cette fabrique pongienne à laquelle il s’agit pour nous de contribuer à nouveau avec ce deuxième numéro.
Benoît Auclerc et Pauline Flepp