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Classiques Garnier

Les confréries de dévotion dans le Midi de la France Le cas de Montpellier (xiie-xve siècle)

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes / Journal of Medieval and Humanistic Studies
    2017 – 2, n° 34
    . varia
  • Auteur : Laumonier (Lucie)
  • Résumé : Cet article retrace l’évolution chronologique des confréries de dévotion de Montpellier de la fin du xiie siècle à la fin du xve siècle, en comparant la situation montpelliéraine à celle d’autres villes méridionales. Y sont examinés les rapports entre confréries de dévotion et charités de métiers, ainsi que l’attractivité des confréries et le rôle qu’elles jouaient dans la vie religieuse locale. Les sources sur lesquelles s’appuie la recherche sont principalement testamentaires.
  • Pages : 397 à 448
  • Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes - Journal of Medieval and Humanistic Studies
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406077411
  • ISBN : 978-2-406-07741-1
  • ISSN : 2273-0893
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07741-1.p.0397
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 20/01/2018
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langue : Français
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Les confréries de dévotion
dans le Midi de la France

Le cas de Montpellier (xiie-xve siècle)

Lhistoire des confréries de dévotion en France est mieux connue depuis les importantes recherches de Catherine Vincent1. De nombreux travaux ont ainsi porté sur le midi méditerranéen et notamment sur la Provence2. Néanmoins, beaucoup reste à faire en ce domaine pour la ville languedocienne de Montpellier. Lhistorien et chanoine du xviiie siècle Charles dAigrefeuille avait signalé quelques noms de confréries dans ses ouvrages sur lhistoire de la ville et du diocèse de Maguelone3. Au milieu du xixe siècle, Alexandre Germain publiait les statuts de la confrérie Saint-Jacques, fondation du dernier quart du xiiie siècle, et évoquait çà et là lexistence de ces organisations confraternelles4. Les statuts de la confrérie de la Vraie-Sainte-Croix de léglise Sainte-Croix, datés de 3981294, ont été édités et commentés par labbé Cassan en 18995. À la fin des années 1950, André Gouron publiait un important ouvrage sur lorganisation des métiers en Languedoc pendant la période médiévale, qui incluait plusieurs développements sur le cas de Montpellier où les métiers étaient constitués en « charités6 ».

Le peu de recherches sur les confréries de dévotion de Montpellier tient peut-être au manque de fonds darchives permettant de les étudier. On ne dispose en effet que de deux statuts connus de confréries, alors que les sources testamentaires les mentionnant sont abondantes pour la ville7. Or, les informations que délivrent les archives notariales sont limitées, car elles ne signalent bien souvent que le nom des confréries et parfois celui de léglise à laquelle celles-ci étaient rattachées. Lhistoire religieuse de Montpellier a elle-même longtemps constitué un champ détude assez marginal ; cest essentiellement à partir des années 2000 que les recherches ont commencé à se développer8. Cet article vise à retracer lévolution chronologique des confréries de dévotion, de la fin du xiie siècle à la fin du xve siècle, en comparant la situation montpelliéraine à celle dautres villes méridionales. La première section établit un état des lieux critique des testaments comme sources pour létude des confréries de la ville et examine les relations entre confréries et charités de métier. La deuxième partie examine la place des confréries dans la vie religieuse locale. Pour finir, lon sinterrogera sur le recrutement de ces associations et sur le rôle quelles occupaient dans la vie religieuse quotidienne locale.

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Sources et contraintes méthodologiques

Archives notariées et confréries

Les principales archives relatives aux confréries de Montpellier pour la fin du Moyen Âge sont les testaments des habitants de la ville. Les archives municipales de Montpellier et les archives départementales de lHérault conservent dabondants fonds testamentaires. Deux fonds majeurs, présentés ci-dessous, ont alimenté la recherche : aux archives municipales, celui de la Commune clôture, et aux archives départementales, celui des notaires « versés au clergé ». Sy ajoutent les deux éditions du xixe siècle des statuts de confréries9 ; ainsi que des mentions sporadiques de ces associations dans les archives de ladministration consulaire10. Lon ne dispose à Montpellier ni de livres de comptes de confréries – à la différence de Toulouse11 – ni de listes des membres de ces associations religieuses – à la différence dAvignon12 – ni de statuts nombreux, un fait généralement partagé par les villes méridionales13, et qui tranche avec la richesse des sources italiennes14.

Le fonds de la Commune clôture, coté EE aux archives municipales de Montpellier, était lié à lactivité des ouvriers chargés de lédification et de lentretien des murailles. Ces ouvriers, élus annuellement par les 400consuls, occupaient des fonctions dexécuteurs testamentaires et se voyaient fréquemment confier la gestion de chapellenies fondées par les habitants. Leur fonds, soigneusement inventorié dans les années 1970, contient de nombreux documents relatifs à lentretien des murs de la ville (baux, actes de vente), ainsi quune centaine de testaments et plusieurs autres actes de nature privée, tels que les contrats de mariage des familles propriétaires de chapellenies15. Les testaments du fonds de la Commune clôture datent pour les plus anciens de la deuxième moitié du xiiie siècle et pour les plus récents des premières années du xve siècle16. La majorité des testaments couvre la période 1300-1370. Dautres testaments conservés aux archives municipales ont enrichi le corpus. Ils sont issus de la série BB des notaires des consuls de Montpellier et de la série du Grand chartrier, cotée Louvet, le « trésor » des archives consulaires17. Des documents plus anciens, datés du xiie siècle, figurent dans le Liber instrumentorum memorialis des seigneurs de la ville18.

Les registres notariés « versés au clergé », cotés dans la série 2 E 95 des archives départementales de lHérault, constituent un fonds particulièrement volumineux comptant plus de quatre-cents registres pour le Montpellier médiéval, dont le plus ancien date de la fin des années 401132019. Ce fonds na rien de particulier pour une région de droit écrit, si ce nest son abondance documentaire et son excellent état de conservation. Au vu de la quantité darchives, des sondages ont été effectués à intervalles chronologiques réguliers20. Des actes conclus par les prévôts de confréries y étaient aussi consignés, mais de manière sporadique. Les archives départementales de lHérault conservent en outre des testaments dans la série G, testaments surtout datés du xiiie siècle et du début du xive siècle21. Enfin, des actes inventoriés dans le sixième volume du Cartulaire de Maguelone et conservés aux archives départementales ont mené à lidentification de nombreuses confréries22.

Létablissement dune liste analytique des confréries mentionnées dans ces actes (voir la liste en annexe 1), en très grande majorité des testaments, a présenté une série de difficultés. La première est liée au patronage des confréries. Lorsque les Montpelliérains et Montpelliéraines demandaient un legs testamentaire à la ou les confréries dont ils étaient membres, le notaire inscrivait, dans la majorité des cas, le nom de la confrérie et parfois celui de léglise où lassociation était implantée23. Or, plusieurs confréries étaient placées sous le même patronage : les distinguer na pas 402toujours été aisé. Lon comptait par exemple une série de confréries de la « Vraie-Croix » ou de la « Sainte-Croix ». La plus ancienne était celle de léglise Sainte-Croix, dont les statuts datent de 1294 et dont lexistence perdura jusquà lÉpoque moderne24. La deuxième confrérie, signalée de 1411 à 1483, avait son autel au monastère-collège Saint-Benoît et Saint-Germain, fondé dans les années 136025. La troisième, attestée en 1420 et en 1464, avait le sien au couvent des Dominicains26. Une quatrième confrérie, mentionnée pour la première fois en 1397, était liée à léglise du couvent des Carmes27. Elle entretenait des rapports avec la charité de métier des cultivateurs et apparaît dans les actes jusquen 148628. Une dernière confrérie homonyme était attachée à la charité de métier des pâtissiers, mentionnée en 1425, mais lon ne sait dans quelle église elle était implantée29.

Une autre difficulté vient en effet de labsence de mention de lieu de culte permettant de différencier des confréries homonymes. En 1327, un testateur mentionnait la confrérie Sainte-Catherine, sans préciser le nom de léglise où se trouvait son siège30. En 1370, un autre testateur évoquait une confrérie Sainte-Catherine, qui dépendait de léglise Sainte-Croix31. En 1414 et en 1426, deux testaments signalaient à nouveau cette confrérie, sans mention déglise32. Les confréries à léglise indéterminée formant doublon avec des confréries au siège identifié nont pas été incluses dans le décompte des confréries. Y figurent les confréries dont on ignore léglise de rattachement mais qui étaient seules à être patronnées par un saint ou une sainte. En procédant de cette manière, lon parvient établir une liste de quatre-vingt-trois confréries différentes mentionnées dans les archives entre la fin du xiie siècle et la fin du xve siècle.

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Confréries de dévotion et charités de métier

La dernière discussion méthodologique porte sur les charités de métier : peuvent-elles être considérées comme des confréries de dévotion ? Dans les testaments et à de rares exceptions près, le terme employé pour désigner les confréries et les charités de métier était le même (confratria), alors que les charités de métier étaient nommées en latin caritas et en vernaculaire caritat dans leurs statuts33. Selon André Gouron, les trois-quarts des travailleurs de la ville, aux xive et xve siècles, pratiquaient une profession encadrée par une charité, à laquelle ils devaient adhérer pour œuvrer dans leur domaine34. Les charités avaient une personnalité juridique et encadraient la pratique professionnelle (coût de lapprentissage par exemple). Pour André Gouron, les charités, quil désignait par lexpression « confréries professionnelles », étaient semblables à des confréries de dévotion, sauf quelles portaient aussi sur les aspects organisationnels dun corps de métier35. Nous souhaitons avancer ici que la mise à lécrit des statuts des charités de métier de Montpellier, pour la plupart datés des xive et xve siècles, ne visait à organiser ni le culte collectif dun saint ni les gestes de solidarité entre les membres, et que les charités de métier et les confréries de dévotion ne se confondaient pas36.

Les confréries de dévotion avaient pour vocation dencadrer des pratiques religieuses collectives, la charité et des moments de sociabilité37. 404Mais les charités de métier de Montpellier visaient avant tout à dispenser un cadre normatif pour lexercice professionnel dun groupe de travailleurs ; les métiers ainsi constitués prenant part à la fête de la Charité le jour de lAscension. Leurs statuts se situaient à lextrême opposé de ceux des métiers aixois, organisés en confréries de dévotion38. Le nom du saint patron était passé sous silence dans trente-trois des trente-six statuts de charités montpelliéraines analysés39. Ils exigeaient très rarement la participation à des fêtes religieuses spécifiques ou lentretien dun luminaire (en tout six cas sur trente-six)40. Ces mêmes statuts ne proposaient que rarement un soutien spirituel ou charitable envers les membres du métier – fermeture des ouvroirs en cas de décès dun membre, assistance aux funérailles, allègement des cotisations des plus pauvres (en tout, onze cas sur trente-six)41.

Le fait que le terme même de « confrérie » soit quasi absent des statuts des charités (trente-quatre cas sur trente-six) suggère que les métiers de Montpellier ne formaient pas, à première vue, confréries de dévotion42. Le nom de « charité » porté par les métiers évoquait en revanche les charités villageoises des alentours de Montpellier, à Lansargues ou aux Matelles par exemple, qui servaient un objectif de secours mutuel à la communauté dhabitants43. En effet, les métiers 405constitués en charité devaient participer à la fête de Charité organisée à lAscension, au cours de laquelle des milliers de pains étaient donnés aux passants. Tous les métiers formant charité fournissaient des pains que certains étaient chargés de distribuer44. Les cotisations récoltées par les charités servaient entre autres à financer cette aumône, qui nétait pas réservée aux membres du métier et sadressait à la communauté urbaine dans son entier45. Ajoutons que les « bannières » confectionnées pour le jour de la Charité nétaient pas nécessairement à leffigie du saint patron de la profession46. Ainsi, les cordonniers, dont la charité entretenait des rapports avec la confrérie Saint-Crépin (dite « des cordonniers »), distribuaient des pains pour lAscension sous la bannière de saint André47.

Les charités de métier avaient bien une fonction charitable majeure, mais dans le cadre de la fête de lAscension et à léchelle de la ville. Daprès leurs statuts, elles ne semblaient que rarement pourvoyeuses de secours mutuel, ce qui constituait à linverse lune des caractéristiques des confréries de dévotion. André Gouron avançait pourtant que « cet ensemble de gens de métiers [était] réuni à la fois pour subvenir à lentretien des pauvres et pour secourir les membres de la profession dans le besoin » et que « la confrérie [professionnelle] est, avant tout, le moyen pour le métier de faire célébrer un culte collectif [] auquel les statuts accordent une place de choix48 ». Même si les métiers jouaient un rôle charitable de premier plan à loccasion de laumône de lAscension, leurs statuts, à lexception notable de ceux des barbiers et chirurgiens, datés de 1418, faisaient du culte dun 406saint et du secours mutuel des objectifs secondaires49. La rédaction des statuts des charités semblait plutôt viser la régulation des pratiques professionnelles, la reconnaissance du corps de métier par les instances décisionnelles – consulat, seigneur – et loctroi dune personnalité juridique à lassociation (tout en leur permettant de participer à la charité de lAscension).

Il existait bien un lien entre les charités et les confréries. Certains testateurs demandaient des legs pour une confrérie liée à leur charité de métier, bien que beaucoup omettaient de mentionner le rapport entre la confrérie et leur corps de travail50. Des contrats notariés indiquaient que certains consuls de métier patronnaient une confrérie afférente à leur organisation professionnelle51. Les rédacteurs des statuts ne ressentaient peut-être pas le besoin de spécifier les modalités du culte et dencadrer la solidarité entre les membres, des domaines qui auraient pu relever dune évidence, au contraire du coût des cotisations et de certains aspects techniques des métiers, tels que les lieux de vente ou le type de matériaux à utiliser52. Cette hypothèse implique que les charités occupaient en même temps les fonctions religieuses et charitables des confréries, sans que cela ne soit consigné dans les statuts. Une autre hypothèse est envisageable, qui nous semble plus probable : les dimensions cultuelles et charitables des organisations professionnelles étaient prises en charge 407par une confrérie de dévotion partenaire de la charité de métier, mais sans que les deux ne se confondent entièrement53.

Le cas de la confrérie Saint-Éloi va dans ce sens. En 1292, les argentiers de Montpellier décidèrent de fonder un autel à léglise Notre-Dame-Saint-Éloi de lhôpital homonyme. Alexandre Germain en publia le texte au xixe siècle, quil intitula arbitrairement « statuts de la confrérie des argentiers de Montpellier54 ». André Gouron considéra ces statuts comme ceux dune confrérie professionnelle55. Or, ils ne régulaient pas lexercice du métier dargentier mais encadraient plutôt la fondation, par les « prudhommes de largenterie », dun autel destiné à honorer saint Éloi et les modalités du culte. Lautel serait garni de nombreux ornements, son entretien assuré par les aumônes « des bonnes gens » et sa gestion prise en charge par trois « ouvriers dudit métier, qui seraient députés à lœuvre de saint Éloi56 ». Les offrandes serviraient en outre à lentretien des pauvres de lhôpital. Les ouvriers, nommés pour trois ans, ne pourraient être destitués par les consuls de la ville quavec laccord des prudhommes de largenterie57. Cet acte visait à fonder un autel et organiser son entretien – non pas une confrérie de dévotion, ni une charité de métier – certes sous limpulsion des argentiers et sous leur contrôle, via des ouvriers nommés à cet effet, mais sans que le culte du saint ne leur soit exclusif. Les statuts et ordonnances régulant au xve siècle la pratique de largenterie ne faisaient nulle mention de saint Éloi ou dune confrérie, se concentrant sur laccès à la maîtrise, le poids des matériaux et leur affinage58.

En outre, à la différence des confréries professionnelles dAix-en-Provence ou dAvignon, de plus en plus réservées aux membres du métier au xve siècle, les confréries montpelliéraines affiliées à des charités ne 408paraissaient pas réservées à leurs travailleurs59. La plupart des testateurs membres de la confrérie Saint-Éloi de léglise Notre-Dame-Saint-Éloi nétaient pas des argentiers60. De même, au milieu du xve siècle, Bernard Archer, forgeron, était membre de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix du couvent des carmes, qui, précisait-il, était celle des cultivateurs61. Yzabella, épouse dun fabricant de chandelles, adhérait à la confrérie Notre-Dame de Pontorosa, qualifiée de confratria clericorum62. Les testateurs membres de la confrérie Saint-Denis aux xive et xve siècles, confrérie dite « des corratiers » dans une série dactes de 1333, ne pratiquaient pas ce métier – même si, en 1333, les prévôts étaient bien des corratiers63. Cette ouverture des confréries à des non-membres de la profession était aussi observable à Toulouse et en Provence, mais au xive siècle seulement64. Elle a semble-t-il été durable à Montpellier et suggère une distinction plus nette entre la confrérie et le métier.

Les confréries nétaient pas exclusives à des charités de métier, mais certaines entretenaient des liens plus étroits avec une association professionnelle65. Lune des confréries de la Sainte-Vraie-Croix aurait pu être associée à deux corps de métier66. La question de lantériorité dune forme dassociation sur lautre est impossible à déterminer : les statuts 409des charités de métier sont postérieurs à lexistence et à la reconnaissance des corps professionnels par le consulat67, et la documentation notariale qui permet lidentification de confréries de dévotion est parcellaire pour les xiie et xiiie siècles. Certains corps de métier sétaient ainsi peut-être associés à des confréries, mais sans se les approprier ni les rendre exclusives à leurs membres68. À Montpellier, les confréries de dévotion semblaient avoir un « caractère supra-professionnel69 » ; les charités de métier paraissaient pouvoir sagréger (ou fonder) les confréries sans en confisquer ladhésion et bénéficier ainsi de lencadrement de pratiques religieuses et charitables dont elles napparaissaient pas se charger. Les confréries de dévotion qui entretenaient des liens avec des charités de métier ont donc été incluses dans la liste des confréries placée en annexe.

En dépit des difficultés causées par les sources, une fois ces précisions méthodologiques exposées et en gardant en mémoire que la présente recherche ne peut être quincomplète, lon peut étudier lévolution chronologique du nombre de confréries évoquées dans les testaments et sinterroger sur lengouement quelles suscitaient auprès de la population de la ville, des années 1250 à la fin du xve siècle.

Les confréries dans lespace urbain

Fondations et apparitions des confréries

Le tableau suivant restitue lapparition chronologique des confréries en fonction de la première mention de leur existence, principalement dans les testaments70. La documentation étant très éparse avant les années 1250, les actes datant des années 1150 aux années 1250 ont été 410rassemblés dans le tableau. Pour finir, aucune mention de confrérie nouvelle na été identifiée dans les actes entre 1348 et 1366, un phénomène aussi observé à Avignon et qui, sil peut être considéré comme une conséquence immédiate des premières épidémies de peste, peut aussi être expliqué par des lacunes documentaires, telles que la rareté de la documentation pour la période suivant immédiatement les premières pestes71.

Période

Nombre de confréries évoquées pour la première fois (total : 83)

Nombre de confréries
simultanément fonctionnelles

1147-1249

3

3

1250-1299

6

8

1300-1348

9

13

1366-1399

15

22

1400-1449

36

46

1450-1499

14

32

Fig. 1 – Évolution chronologique des confréries (xiie-xve siècles).

Avec ses quatre-vingt-trois confréries repérées pour la période 1150-1500, Montpellier se situait entre de grandes villes comme Toulouse ou Avignon et des villes moyennes comme Aix-en-Provence ou Arles. Entre 1300 et 1450, quatre-vingt-neuf confréries étaient mentionnées dans les archives testamentaires toulousaines72. Elles étaient un plus nombreuses quà Montpellier où, à la même période, une soixantaine dassociations confraternelles nouvelles étaient fondées, tandis quenviron quatre-vingt étaient actives. Avignon comptait une centaine de confréries différentes entre le xiiie et la fin du xve siècle, un nombre là encore supérieur à Montpellier73. En revanche, dans les villes dArles et dAix-en-Provence, une trentaine de confréries seulement étaient dénombrées avant 1450, une quarantaine à Marseille pour la même période74. Environ soixante-dix ont été identifiées à Montpellier avant la seconde moitié du xve siècle75. 411De telles disparités régionales et chronologiques sont difficiles à expliquer. Elles tiennent sans doute à la disponibilité des sources, à la densité de peuplement des villes, peut-être aussi à une certaine « culture » confraternelle locale. Ainsi, à Florence et dans son contado, deux-cent-trente confréries étaient recensées pour le seul xve siècle, un nombre quaucune ville de la France actuelle ne parvenait à égaler76.

Comme dans la plupart des villes du Midi et plus généralement de la France actuelle, les sources attestent le développement des confréries de dévotion surtout à partir de la seconde moitié du xiiie siècle77. Leur nombre croissait régulièrement à compter des années 1365 et connaissait une augmentation spectaculaire au cours de la première moitié du xve siècle. Les confréries de la première moitié du xve siècle auraient néanmoins pu apparaître avant mais nêtre mentionnées qualors par des testateurs. Malgré linflation des confréries nouvelles à partir des années 1365, la peste navait pas entraîné un renouvellement profond du tissu confraternel. Si quinze nouvelles associations ont été identifiées dans les sources de la deuxième moitié du xive siècle, sept confréries avaient survécu au choc des premières épidémies, malgré un ralentissement probable de leurs activités. Comme à Avignon et dans le Comtat Venaissin, la majorité des confréries de Montpellier émergeaient des archives au xve siècle78. Cependant, dans le Comtat et à Aix-en-Provence, presque autant de confréries avaient été fondées entre les années 1350-1400 et les années 1400-1450, alors quà Montpellier, comme à Marseille, linflation des fondations était concentrée dans la première moitié du xve siècle79.

Une certaine décroissance des mentions nouvelles de confréries semblait apparaître au cours de la seconde moitié du xve siècle, ayant pour corollaire une baisse du nombre de confréries fonctionnelles au même moment. Cela constituerait un particularisme local, car dans 412le Comtat Venaissin, le nombre de fondations demeurait stable entre 1400 et 1500, environ une cinquantaine par demi-siècle80. La situation montpelliéraine sexplique certainement par un biais induit par la documentation analysée. Dans près de la moitié des testaments de la seconde moitié du xve siècle évoquant une confrérie, celle-ci nétait pas nommée81. Le notaire se contentait dindiquer dans lacte que le testateur ou la testatrice souhaitait payer sa cotisation à la confrérie dont il ou elle était membre, ou que son client demandait la présence de ses confrères et consœurs à ses funérailles. Puisque ces confréries nétaient pas nommées, notre capacité à étudier la deuxième moitié du xve siècle sen trouve limitée : vingt-trois testaments faisaient état de confréries dont le patronage demeure inconnu. Il est alors possible denvisager que les fondations aient continué à croître après 1450, sans que les sources ne permettent de laffirmer.

Cet examen des fondations de confréries doit saccompagner dune évaluation de la simultanéité de leur existence et de leur durée de vie, malgré les écueils des sources. Quelques confréries avaient peut-être disparu avant de renaître des décennies plus tard, sans que les archives ne le mentionnent82. Impossible daffirmer que la première mention dune confrérie dans un acte corresponde à sa date de fondation, ni que la dernière évocation dune confrérie marque sa disparition. Enfin, « la continuité du vocable ne signifie pas pour autant quil patronne la même confrérie83 ». Ces réserves formulées, lon constate que sur les quatre-vingt-trois confréries recensées, trente-six étaient évoquées par des testateurs à plusieurs années décart. Nous sommes bien loin des deux-tiers de confréries avignonnaises dont on peut retracer lhistoire au fil du xve siècle et des trois-quarts des confréries aixoises dont lévolution peut être suivie entre 1350 et 145084. Rappelons que de nombreux 413testateurs de la deuxième moitié du xve siècle ne nommaient pas la confrérie à laquelle ils adhéraient.

Certaines associations confraternelles semblaient avoir connu une « histoire éphémère85 » comme le formulait Jacques Chiffoleau, à la manière de la confrérie Saint-Simon-et-Jude de léglise Saint-Sauveur, mentionnée seulement en 1414 et en 141686. Dautres avaient plutôt eu une « existence séculaire », voire une « vie bi ou tri-séculaire87 ». La confrérie montpelliéraine à lexistence la plus durable est sans doute celle de la Sainte-Vraie-Croix de léglise Sainte-Croix, fondée à la fin du xiiie siècle et attestée dans les sources au moins jusquà la Révolution, devenue, à lÉpoque moderne, lune des confréries de pénitents88. Pour les trente-six confréries repérables au moins deux fois dans les testaments, la durée dexistence moyenne était de 70 ans. Il sagit dun effet de distorsion attribuable à la très longue durée de vie de certaines confréries : seulement dix-sept étaient attestées pendant plus dun demi-siècle89. Ces dernières paraissaient solidement implantées dans le paysage confraternel montpelliérain et lui conféraient une certaine permanence.

Le paysage confraternel

Ce « paysage confraternel » implanté dans la ville était aussi celui des églises où se trouvaient les autels des saints patrons et des saintes patronnes des confréries. Montpellier ne comptait que deux paroisses au Moyen Âge : Saint-Firmin, dans les murs, et Saint-Denis, dans les faubourgs de Montpellier, à lest de lenceinte90. Léglise Saint-Denis était peu représentée dans le corpus : une seule confrérie y aurait eu un autel, dédié au culte de saint Denis91. En comparaison, cinq confréries entretenaient des autels à léglise Saint-Firmin. Vingt-sept lieux de culte ont pu être répertoriés à partir des sources, au sein desquels se 414répartissaient cinquante-neuf confréries92. La plupart des églises étaient donc le siège de plusieurs confréries. Ces dernières célébraient en majorité leur culte dans les chapelles, églises paroissiales et non paroissiales de la ville (25 confréries)93. Au deuxième rang se trouvaient les églises abbatiales et conventuelles de la ville (21 confréries), en particulier mendiantes94. Venaient enfin les églises des hôpitaux et des cimetières (13 confréries)95. La figure 2, ci-dessous, représente la répartition des confréries au sein des églises de Montpellier daprès les informations tirées des sources. Puisque plus dune vingtaine de confréries étaient nommées sans que lon connaisse léglise dans laquelle se déroulait leur culte, cette carte est lacunaire et certains espaces, comme la Part-Antique (septain de Sainte-Foy, contre les murs à lest de la ville), paraissent vides de confréries mais ne létaient sans doute pas pour autant. Il na pas été possible, en raison dun manque dinformations sur le patronage des métiers, détablir une potentielle corrélation entre lemplacement de lautel de confréries liées à des charités et celui des rues où résidaient les corps professionnels96.

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Fig. 2 – Répartition des confréries dans les églises de Montpellier (xiie-xve siècle)97. Églises dotées de cinq à trois confréries : 1) Dominicains (6 confréries) ; 2) Sainte-Croix (5 confréries) ; 3) Saint-Firmin (5 confréries) 4) Charnier Saint-Barthélemy (5 ou 4 confréries) ; 5) Notre-Dame-du-Château (4 confréries) ; 6) Carmes (3 confréries) ; 7) Augustins (3 confréries) ; 8) Collège Saint-Benoît Saint-Germain (3 confréries) ; 9) Notre-Dame-des-Tables (3 confréries) ; 10) Saint-Thomas (3 confréries) ; 11) Franciscains (3 confréries).

Le « charnier » Saint-Barthélemy, un cimetière situé dans les faubourgs au sud de la ville dont lexistence remonterait au xiie siècle, 416rassemblait à lui seul quatre à cinq confréries au xve siècle98. Il sagissait dun lieu de culte très populaire sur lequel lon possède cependant peu dinformations. Le charnier était attenant à un hôpital et une église Saint-Barthélemy. Le cimetière était au xive siècle un important lieu dinhumation pour les habitants de la ville99. En 1414 et 1434, une « confrérie du charnier » est attestée dans les testaments100. Les sources nindiquent pas le nom de léglise où elle était implantée. Se trouvait dans le cimetière, au moins à partir de 1354, une chapelle patronnée par Notre-Dame, appelée dans les testaments « église Notre-Dame du charnier Saint-Barthélemy101 ». Existait une confrérie Notre-Dame du charnier Saint-Barthélemy, évoquée dans des testaments datés de 1420, 1433 et 1459102. Les confrères se réunissaient sans doute dans la chapelle du cimetière. Une confrérie Saint-Claude de Notre-Dame du Charnier, mentionnée à partir de 1459, célébrait aussi son culte dans la chapelle Notre-Dame103. La confrérie Saint-Claude connut une longue postérité 417et devint, à lépoque moderne, la confrérie des Pénitents bleus104. Un acte de 1495 évoque une confrérie « Notre-Dame de Saint-Claude du charnier », mais il pourrait sagir dune confusion du notaire105. Enfin, en 1422 et 1429, des Montpelliérains ordonnaient des legs testamentaires à la confrérie des « Âmes du charnier » ou des « Âmes du purgatoire du charnier Saint-Barthélemy106 ». Peut-être était-elle, comme dans certaines églises de Toulouse, responsable du bassin des âmes mentionné avec régularité dans la documentation testamentaire107. La multiplication des confréries autour du charnier Saint-Barthélemy ne semble pas anodine : ce cimetière plutôt populaire, situé à proximité de lenceinte, nétait-il pas un espace de rencontre entre vivants et morts ? Lensevelissement des confrères, la célébration de la mémoire des défunts et la recherche de leur salut se déroulaient dans un même espace, empreint dune piété fortement locale.

Des liens étroits avec les pouvoirs politiques plaçaient certains lieux de culte au-devant de la scène religieuse montpelliéraine. Léglise Notre-Dame-du-Château située au palais du Peyrou, siège du pouvoir seigneurial, ainsi que léglise Notre-Dame-des-Tables fortement associée au pouvoir consulaire, comptaient respectivement quatre et trois confréries – dautres nont sans doute pas encore été identifiées. Léglise Notre-Dame-des-Tables, nommée ainsi en raison des tables de changeurs qui se situaient à proximité de son parvis, était ancienne 418et depuis longtemps visitée par de nombreux pèlerins en raison des miracles permis par lintercession de la Vierge108. En effet, se trouvait dans léglise une statue de la Vierge à lEnfant aux origines légendaires. Une fête des miracles avait été instaurée le 31 août par lévêque Jean Ier de Montlaur à la fin du xiie siècle109. Les coutumes de 1204, qui établissaient le gouvernement urbain, faisaient mention des pèlerins venus visiter le sanctuaire110. Le consulat développa rapidement des rapports étroits avec Notre-Dame-des-Tables, « pivot de la géographie civique et religieuse des Montpelliérains111 ». Pierre Chastang a souligné limportance du culte marial pour le consulat et celle de léglise Notre-Dame, qui devint lun des lieux associés au pouvoir consulaire112. Notre-Dame-des-Tables figurait sur le grand sceau du consulat, utilisé dans la première moitié du xiiie siècle113. Lhôtel de ville était lui-même localisé à quelques rues de léglise jusquen 1361, quand il fut déplacé dans un immeuble situé directement à son chevet114. Le peu de confréries repérées pour Notre-Dame-des-Tables était compensé par limportance de la confrérie Notre-Dame de cette église, certainement lune des associations confraternelles majeures de la ville au vu de sa place dans les processions générales115.

419

Reliques, processions et confréries

Les reliques pouvait conférer une certaine popularité aux églises, en particulier lorsquelles étaient de fondation récente, incitant la création de confréries en ces lieux et augmentant la popularité des processions associées au saint116. Léglise du monastère-collège Saint-Benoît et Saint-Germain, dont lautel fut consacré en 1367 par le pape Urbain V, était ainsi dotée de plusieurs reliques117. Une confrérie dédiée à saint Germain, ouverte aux hommes et aux femmes, fut fondée dans le même temps par le souverain pontife qui avait offert des reliques du saint au collège118. Elle est mentionnée dans les testaments jusquen 1374119. Le chef de saint Blaise martyr fut lui aussi déposé dans léglise Saint-Benoît en 1367 ; une confrérie est attestée en 1370120. En 1383, un fragment de la Vraie Croix, cadeau de Clément VII, fut ajoutée aux ornements du collège121. La confrérie de la Sainte-Vraie-Croix de létablissement est mentionnée dans les sources de 1411 à 1483122. Malgré sa fondation récente, létablissement religieux parvint à attirer les fidèles grâce à ses reliques, à stimuler la fondation de confréries et à sétablir durablement dans le paysage religieux local, recevant un soutien consulaire qui se traduisait par leur présence à certaines processions. Les consuls devaient en effet prendre part, au milieu du xve siècle, à la procession de la Sainte-Vraie-Croix de Saint-Benoît et Saint-Germain, avec leur bannière et accompagnés de ménétriers123.

420

Les confréries organisaient des processions qui circulaient dans lespace urbain, à des dates liées à leur calendrier particulier et à la célébration de leur saint patron. Les deux statuts de confréries qui nous sont parvenus et qui seront analysés en détail plus loin en font état. Les confrères et les consœurs de la Sainte-Vraie-Croix de léglise Sainte-Croix faisaient procession pour la fête de lInvention de la Croix et, à partir de 1321, pour la fête de lExaltation de la Croix124. Les confrères et consœurs de Saint-Jacques défilaient en ville à loccasion de cinq processions annuelles, pour les quatre fêtes de Notre-Dame et pour la fête de leur saint patron en juillet125. Le Cérémonial des consuls, manuscrit daté des années 1450 qui fixait les modalités de certaines célébrations collectives, des élections consulaires et des officiers du consulat, rapporte que les consuls devaient ou pouvaient se joindre aux cortèges de certaines confréries, incluant, le 25 juillet, la procession de saint Jacques, de léglise et de la confrérie susmentionnées – car, justifie le manuscrit, ils étaient les patrons de lhôpital126. Les consuls ne participaient pas à lensemble des processions confraternelles. Leur présence signifiait limportance de certaines confréries dans le paysage religieux urbain, liée peut-être à leur ancienneté, au nombre élevé de leurs membres, à la valeur accordée au saint patron, ou encore à la présence de reliques127. Ainsi, la fête des Miracles, associée à la confrérie Notre-Dame de lautel majeur de Notre-Dame-des-Tables ne pouvait se dérouler sans les consuls128.

La participation de confréries de dévotion aux processions générales est occasionnellement indiquée dans les annales consulaires du Petit Thalamus. Le 23 juillet 1374, une procession générale fut organisée par les consuls à laquelle se joignirent les églises paroissiales, les chapelles, les ordres mendiants, ainsi que les reliques et « les cierges des confréries129 ». Le Petit 421Thalamus indique également la présence des cierges des confréries lors dune procession tenue le 16 décembre 1380130. Lon ne sait si toutes les confréries de la ville étaient représentées dans le cortège, ni si lensemble de leurs membres y participaient (peut-être étaient-ils représentés par leurs prévôts portant les cierges). Le 12 août 1397, en raison dune grave épidémie et pour apaiser la colère divine, une procession générale fut organisée à Montpellier, doublée de neuf cortèges : celui de Saint-Benoît et Saint-Germain, celui de léglise Saint-Denis, celui de Notre-Dame-du-Château, celui de Notre-Dame-des-Tables, celui de Saint-Firmin et ceux des quatre ordres mendiants. Le Thalamus précise que « [d]ans ces cortèges, on porta le corps précieux de Jésus-Christ avec les confrères des confréries concernées, avec leurs cierges131 ». Les confréries étaient probablement celles du maître-autel des églises énumérées : les deux églises paroissiales, léglise « consulaire » Notre-Dame-des-Tables, léglise alors royale du château, les ordres mendiants, et le collège monastique – une liste qui paraît refléter leur place prééminente dans la vie religieuse locale. Dautres passages du manuscrit, plus nombreux, évoquent la présence des confrères et consœurs de la confrérie majeure de Notre-Dame-des-Tables à plusieurs processions générales, confirmant le rôle central de léglise, du culte de la Vierge et de sa statue miraculeuse dans la ville. Le Petit Thalamus mentionnait ainsi le dais de la confrérie du maître-autel de Notre-Dame-des-Tables, porté avec la statue de la Vierge Noire à loccasion de processions générales et particulières organisées au début du xve siècle132.

Les confréries de dévotion imprimaient une marque sensible dans les rues et les églises de Montpellier, entretenant des luminaires dans les églises, parcourant la ville à loccasion des processions. Toutes noccupaient pas le même espace dans la vie religieuse de la communauté urbaine : certaines paraissaient y tenir un rôle de premier plan, tandis que dautres semblaient plus secondaires. Les archives réunies pour cette recherche 422permettent enfin dévaluer ladhésion des habitants aux confréries et détudier, dans une certaine mesure, la place quelles tenaient dans leur vie quotidienne.

Les Montpelliérains
dans les confréries de dévotion

Testaments et adhésions

Un corpus de 605 testaments datés des années 1250 à 1500 et rédigés pour des habitants et habitantes de Montpellier a été sondé afin dévaluer la fréquence de legs destinés aux confréries de dévotion133. En moyenne, 18,5 % des testateurs et testatrices faisaient état de leur adhésion à une association confraternelle. La distribution des actes montre une évolution chronologique plutôt marquée.

Période

Testateurs membres
dau moins une confrérie

Nombre total
de testaments

1250-1299

9,1 % (3)

33

1300-1349

13,0 % (14)

108

1350-1399

9,3 % (10)

108

1400-1449

16,9 % (30)

178

1450-1499

31,5 % (56)

178

Moyenne et total

18,7 % (113)

605

Fig. 3 – Les confréries dans les testaments
de Montpellier (mi xiiie – fin xve s.).

Des années 1250 à la première peste, une part croissante de testateurs et testatrices évoquaient leur appartenance à des confréries de dévotion – de 9 % en moyenne dans la seconde moitié du xiiie siècle à 13 % dans la première moitié du xive siècle. Kathryn Reyerson a cependant noté 423une inflation des legs aux confréries dans les années qui précédaient directement la grande peste134. Dans ces testaments, qui se répartissaient inégalement sur un siècle, une quinzaine de confréries nouvelles étaient mentionnées. À linverse, au cours de la seconde moitié du xive siècle, alors que le nombre de confréries mentionnées pour la première fois croissait en comparaison – une quinzaine en seulement 35 ans –, la part de testateurs affirmant y adhérer accusait un net recul et repassait à environ 9 %. La moyenne des adhésions pour les testaments montpelliérains du xive siècle est similaire à celle dAvignon135. Elle est très inférieure aux résultats de Marie-Claude Marandet pour Toulouse136.

Comment expliquer ce contraste ou cette apparente contradiction entre multiplication des confréries nouvelles après la peste et décroissance des mentions dadhésion ? Sagissait-il dune conséquence des crises qui atteignaient la ville et sa population ? Si le mouvement de fondation semblait prendre de la vigueur à partir des années 1365, des confréries plus anciennes avaient persisté en dépit des bouleversements et inscrivaient leur existence dans la longévité. Comme le soulignait Catherine Vincent, la peste navait pas suscité le développement des confréries de dévotion, ce phénomène lui était antérieur137. Il semblait avoir repris une fois les premières épidémies passées, mais avec plus de vigueur. Quant à la baisse des adhésions mentionnées dans les testaments, elle pourrait répondre à une période dinstabilité attribuable aux troubles des épidémies. Les liens entre les crises et les confréries de dévotion sont difficiles à démêler pour cette période138.

424

Au xve siècle, les confréries étaient fréquemment évoquées par les testateurs en même temps que les mentions de nouvelles associations sintensifiaient. Les confréries étaient alors présentes dans près de 17 % des testaments entre 1400 et 1449, puis dans 31,5 % des actes passés entre 1450 et la fin du xve siècle. En comparaison, seulement 11 % des testateurs aixois du xve siècle faisaient un legs à une confrérie ; mais cela concernait plus de 35 % des testateurs dAvignon139. Les résultats pour Montpellier confirment le succès des confréries au xve siècle, mais leur affinage pour la seconde moitié de ce siècle dispense une image plus nuancée. En effet, si entre 1450 et 1474, 43,5 % des testateurs disaient adhérer à une confrérie – sans toujours la nommer –, seulement 21 % dentre eux, entre 1475 et la fin du xve siècle, évoquaient leur appartenance à une association confraternelle. Dans les testaments de Montpellier, lapogée du mouvement confraternel ne se trouve pas dans les années 1480-1490 comme à Avignon, mais quelques décennies auparavant140.

Indiquons enfin que les confréries de la ville semblaient exercer un certain rayonnement sur le territoire alentour. En 1420 par exemple, un habitant de Saint-Jean-de-Védas, situé à sept kilomètres au sud-ouest de Montpellier, faisait un legs à la confrérie du charnier Saint-Barthélemy de la ville141. Les testaments permettent-ils de mesure le degré dattachement des Montpelliérains et des Montpelliéraines aux confréries de dévotion ? Si celles-ci étaient mentionnées dans les testaments, cela ne signifie pas quelles jouaient un rôle central dans la vie des personnes. Inversement, leur absence de ces archives nétait pas forcément le synonyme dune désaffection ou dune absence dintérêt142. Plusieurs moyens soffraient aux habitants des villes pour organiser leurs funérailles143. Les confréries nétaient que lune de ces options et semblaient surtout recherchées au xve siècle, en particulier entre les années 1450 et 1475.

425

La vie confraternelle

Le rôle de sociabilité des confréries a parfois été un peu exagéré dans lhistoriographie144. Sans remplacer la parenté consanguine, elles « favoris[ai]ent un climat de sociabilité145 » et constituaient des « élément[s] de consolidation des structures de solidarité plus anciennes146 ». Aucun testateur de Montpellier ne désignait de légataire comme étant son confrère ou sa consœur ; ces sources ne permettent donc pas détudier la force des liens qui pouvaient se nouer au sein des confréries147. Leur rôle était avant tout religieux et les statuts des confréries étudiés ici indiquent quelles intervenaient plutôt ponctuellement dans la vie quotidienne des Montpelliérains et Montpelliéraines.

Les deux statuts de confréries à ce jour connus pour Montpellier sont ceux de Saint-Jacques de léglise de lhôpital Saint-Jacques et de la Sainte-Vraie-Croix de léglise Sainte-Croix. Les plus anciens sont ceux de la confrairie de monsenhour Sainct Jaume, théoriquement datés de 1272 ou 1282, édités à partir dune copie du xviie siècle par Alexandre Germain, qui indiquait que le texte avait été « probablement retouché par le copiste148 ». Lon ne peut déterminer pourquoi ces statuts ont été copiés – et nous sont parvenus – car il sagit de la seule mention de son existence. Un seul testateur, en 1419, faisait état dune confrérie Saint-Jacques à laquelle il adhérait, sans indiquer son église de rattachement, ne permettant pas de savoir sil sagissait de la confrérie pour laquelle on dispose des statuts149. La confrérie Saint-Jacques ne semblait pas daprès 426ses statuts destinée aux pèlerins ni à la promotion du pèlerinage de Compostelle ; sans doute tenait-elle son nom de lhôpital Saint-Jacques, fondé en 1220 avec la permission de Jacques Ier dAragon, seigneur de Montpellier, qui en avait choisi le patronage – lhôpital nétait jamais évoqué dans les statuts150. Les deuxièmes statuts sont ceux de la cofrayria de la Sancta Veraya Cros, rédigés en 1294 et enrichis en 1319, 1321 et 1338. Ils ont été édités à la fin du xixe siècle par labbé Cassan à partir des manuscrits originaux151. Cette confrérie était évoquée par deux de ses membres, en 1370 et 1374, et devint à lÉpoque moderne la confrérie des Pénitents blancs, longévité qui permit sans doute la conservation de ses statuts médiévaux152.

La confrérie Saint-Jacques était ouverte aux « homes bon et femas bonas, so es assaber de bona fama et de bona vida153 ». La confrérie de la Sainte-Vraie-Croix accueillait elle aussi « senhiors cofrayres & donas confrayressas154 », mais les femmes mariées dont lépoux nétait pas membre devaient obtenir son accord pour y adhérer155. Le coût dentrée à la confrérie Saint-Jacques était de dix sous, auxquels sajoutaient mensuellement deux sous de cotisation156. Les dix sous demandés pour ladhésion pouvaient être pris en charge par les prévôts sils étaient confrontés au dénuement dun postulant157. Confrères et consœurs de la Sainte-Vraie-Croix payaient tous les mois deux deniers aux ouvriers et donnaient une aumône dune maille à la caisse de la confrérie158. Ils sacquittaient annuellement dune somme dont le montant nétait 427pas indiqué dans les premiers statuts, mais qui sélevait à dix sous en 1319159.

Le montant des adhésions à ces confréries nétait pas accessible à tout le monde : un gantier, en 1327, concluait un contrat dembauche précisant quil recevrait un salaire hebdomadaire de douze deniers160. En 1328, un jeune doreur était engagé au salaire annuel de 43 sous161. Ces hommes auraient sans doute considéré comme excessive une dépense mensuelle de deux sous pour leur cotisation à la confrérie de Saint-Jacques. Dautres habitants, qui touchaient des salaires plus élevés, pouvaient en revanche sen acquitter aisément162. Les deux deniers mensuels demandés aux membres de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix suggèrent quelle était ouverte à une frange moins favorisée de la population montpelliéraine, bien que les dix sous exigés pour lentrée dans la confrérie représentaient un montant élevé pour des ménages populaires. Appartenir à une confrérie nétait sans doute pas chose répandue pour les habitants les plus défavorisés163.

Les prévôts et conseillers des deux confréries étaient élus le jour de la fête de leur saint patron ; ils étaient responsables de la gestion de la confrérie, de la résolution des conflits et veillaient à la bonne conduite des membres quils pouvaient exclure sils étaient de « mala fama164 ». La confrérie de la Sainte-Vraie-Croix avait un bedeau qui visitait les membres hebdomadairement et rapportait le nom des malades et des indigents aux prévôts et conseilleurs165. En 1321, les statuts de cette confrérie précisaient que des ouvriers seraient désormais responsables de la 428gestion des biens, de la quête lors de la messe mensuelle et de lallumage des cierges. En outre, ils prieraient pour lâme des défunts166. En dépit de son coût dadhésion plutôt accessible, la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix paraissait offrir un encadrement plus solide à ses membres que la confrérie Saint-Jacques. Les visites hebdomadaires du bedeau au domicile des confrères faisaient de la confrérie un relais solidaire bienvenu dans les périodes de difficulté, maladie ou pauvreté.

Les membres de la confrérie Saint-Jacques devaient assister aux messes des quatre fêtes de Notre-Dame et de la fête de leur saint patron. Pour ces occasions, ils faisaient procession, chacun portant un cierge blanc167. Les occasions de se réunir pour célébrer le culte étaient plus fréquentes pour les membres de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix, mais ces derniers participaient à moins de processions. Les membres devaient se rassembler mensuellement pour une messe, ainsi que le 3 mai pour la fête et la procession de lInvention de la Croix168. En 1321, était ajoutée une seconde procession au calendrier de la confrérie, le jour de lExaltation de la Croix, le 14 septembre169. Les fêtes respectives de Saint-Jacques et de lInvention de la Croix étaient loccasion pour chaque confrérie de réunir ses membres pour un banquet au cours duquel chacun était tenu damener un pauvre170. Mais si les consœurs de Saint-Jacques avaient une place à la table, celles de la Sainte-Vraie-Croix en étaient exclues171. Elles étaient néanmoins tenues de donner six deniers pour la viande dun pauvre172. Le lendemain de la fête du saint, les confrères et les consœurs de Saint-Jacques et de la Vraie-Sainte-Croix assistaient à une messe dédiée aux membres décédés de leur confrérie et devaient faire laumône173.

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Les membres se réunissaient aussi pour les funérailles de leurs confrères et de leurs consœurs – lassistance était obligatoire174. Lencadrement de la mort était le « terrain délection de laction caritative confraternelle175 » et le domaine auquel les confréries consacraient « la plus grande partie de leur activité176 ». Comme à Toulouse, leur rôle au moment des obsèques et comme moyen dintercession était au cœur des statuts177. Cet encadrement nétait pas gratuit : les membres de la confrérie Saint-Jacques devaient laisser dix sous à la confrérie pour leurs funérailles, vingt sous si leur sépulture était à Maguelone178. Pour les membres de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix, les sommes sélevaient à vingt sous pour des funérailles à Montpellier, trente sous pour des funérailles à Saint-Pierre de Maguelone179. Les membres les plus pauvres de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix voyaient néanmoins leur enterrement financé par la confrérie, témoignage du rôle charitable de lassociation confraternelle180. Les montants demandés pour les funérailles ne semblaient que rarement acquittés dans les testaments, puisque très peu de legs à ces confréries y ont été identifiés.

Outre la participation au cortège funéraire, les confréries intercédaient en faveur du salut de leurs membres. Les confrères de Saint-Jacques devaient réciter lors des funérailles trente Pater noster, trente Ave Maria, et ceux qui connaissaient le Credo le répétaient à trois reprises181. Les membres de la confrérie Sainte-Vraie-Croix récitaient trente Pater et trente Ave pendant quils accompagnaient le corps à la sépulture, et lors de la messe, le lendemain, ils en prononçaient dix. Les membres absents devaient répéter cent fois chaque prière182. Sil se trouvait un chapelain membre de la confrérie Saint-Jacques, il chantait pendant neuf jours pour les défunts ; sil se trouvait un diacre ou autre clerc, il devait « dire lordre des mors, an los VII psalmes penitencialz et an las letanias183 ». Les430détails foisonnent dans les statuts de ces deux confréries sur le nombre de prières, les cierges, les modalités des funérailles des membres184. Les legs testamentaires aux confréries étaient le plus souvent justifiés par le désir de bénéficier de cet accompagnement dans la mort et de lintercession : confrères et consœurs prendraient part au cortège du défunt et prieraient ensuite pour son âme. Il sagissait sans doute dune des principales raisons poussant les personnes à rejoindre une confrérie de dévotion185.

La mise en pratique des œuvres de miséricorde couvrait tous les domaines de la charité et non seulement la participation aux funérailles et lintercession186. Si un confrère ou une consœur était malade, les prévôts des deux confréries devaient lui rendre visite187. Lors du banquet qui suivait la procession de la fête de Saint-Jacques, chaque membre de la confrérie amenait un pauvre et lui donnait quatre deniers188. Si un confrère ou une consœur de la Sainte-Vraie-Croix tombait en pauvreté, ce membre recevait onze deniers quotidiens (pour Saint-Jacques, la somme était de six deniers)189. Les statuts de la Sainte-Vraie-Croix précisaient que lorsque les prévôts quêtaient pour soulager la pauvreté dun confrère, les membres étaient tenus de donner un dernier et ne pouvaient demander le nom de lindigent ; ceci, afin de protéger sa dignité190. Se trouve ici un écho de la figure du « pauvre honteux », dont on doit préserver lhonneur191. De tels gestes de secours faisaient des confréries des organes de soutien ponctuel pour leurs membres.

Les statuts de ces deux confréries semblaient limiter le plus souvent les gestes de charité à la communauté des frères et des sœurs. À lexception de la visite des prisonniers, les œuvres de miséricorde étaient bien présentes 431leur salut et la célébration de leur mémoire192. Au quotidien, la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix semblait offrir un encadrement plus important à ses membres que la confrérie de Saint-Jacques : le nombre élevé de célébrations religieuses, tenues régulièrement, et la visite hebdomadaire du bedeau en sont des exemples. Ces confréries paraissaient apporter avant tout un accompagnement spirituel à ses membres – vivants et décédés – et leur garantir un soutien charitable temporaire. Si elles ne constituaient quun « phénomène de convivialité relativement banal193 », leur rôle spirituel en faisait, en particulier au xve siècle, un mode dassociation recherché.

Conclusion

Des testaments des années 1400-1500 ressort limpression dun « âge dor » des confréries pour la ville bas-languedocienne. Au cours de la première moitié de ce siècle, et alors que plusieurs étaient en fonctionnement depuis les siècles précédents, de nouvelles confréries, en grand nombre, apparaissaient dans les archives. Les testateurs du xve siècle manifestaient un intérêt croissant pour les confréries, particulièrement marqué entre 1450 et 1475. Son nombre dassociations confraternelles situait Montpellier comme un grand centre urbain méridional. Si la plupart des confréries apparaissaient et disparaissaient des sources en quelques années, une poignée étaient durablement implantées et constituaient des points de repère dans les pratiques religieuses. Certains lieux de culte concentraient la dévotion confraternelle, soulignant leur importance dans les pratiques religieuses locales. Lexemple du charnier Saint-Barthélemy illustre lancrage profondément urbain du mouvement confraternel à Montpellier, tandis que celui du collège Saint-Benoît et Saint-Germain rappelle limportance des reliques dans le développement du culte des saints.

432

Les confréries étaient investies dun rôle de régulation sociale et fonctionnaient à la manière d« une communauté morale de type familial194 ». Les prévôts de Saint-Jacques et de la Sainte-Vraie-Croix devaient résoudre les conflits et corriger les comportements perturbateurs ; la confrérie sassurait de la bonne moralité de ses membres195. Dautres fonctions de la parenté étaient déclinées au sein des confréries, à travers le soutien charitable dans la maladie, la pauvreté, la mort ; intercession religieuse ; et comme espace de sociabilité et dintégration dans la vie civile196. Les confréries ne pouvaient se substituer à un réseau amical ou familial, mais parvenaient temporairement à en pallier labsence ou la fragilité. Peut-être est-ce pour ces raisons – et pour accroître leurs chances dobtenir le salut par les prières de leurs confrères et de leurs consœurs, quête insatiable de lintercession – que de nombreux testateurs multipliaient les adhésions à des confréries. Néanmoins, la dimension ponctuelle des célébrations religieuses, des banquets et de la vie associative rendait assez discrète la présence de ces associations au quotidien.

Le tissu confraternel de Montpellier montre un certain dynamisme au fil des siècles. Ces associations occupaient une place que lon ne saurait négliger dans les pratiques religieuses locales. Leur attractivité pouvait aussi sexercer sur les petites villes voisines et les villages du diocèse de Maguelone, en dépit dun relatif éloignement géographique. Dans ces communautés dhabitants plus modestes sétaient souvent développées des confréries de dévotion, sur lesquelles les recherches sont encore à mener197. Les fonds documentaires conservés aux archives départementales de lHérault recèlent quantité dinformations sur ces associations confraternelles au recrutement plus modeste sur lesquelles il conviendrait de se pencher198.

Lucie Laumonier

University of Calgary

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Annexe 1

Confréries de dévotion – Montpellier, xiie-xve siècle

Abréviations utilisées dans le tableau (infra) :

Cérémonial

A. Montel, « Le Cérémonial des consuls », Revue des langues romanes, série 1, t. 6, 1874, p. 70-93 et p. 384-414.

Cassan

L. Cassan, « La confrérie de la Sainte-Vraie-Croix de Montpellier, ses statuts romans, 1294-1338 », Mélanges de littérature et dhistoire religieuse publiés à loccasion du jubilé épiscopal de Monseigneur de Cabrières, Paris, Picard, 1899, p. 519-541. Lédition des statuts est précédée dune histoire de la confrérie sur la longue durée.

CM

Cartulaire de Maguelone suivi du numéro du tome.

DAigrefeuille

C. dAigrefeuille, Histoire de la ville de Montpellier, vol. 2, Montpellier, Rigaud Père et Fils, 1739.

Durand

F. Durand-Dol, Origines et premiers développements de lordre hospitalier du Saint-Esprit dans les limites de la France actuelle (fin xiie – fin xiiie siècle), thèse de doctorat, Université Montpellier 3, dir. D. Le Blévec, 2011.

Germain

A. Germain, Histoire de la commune de Montpellier, t. 3, Montpellier, Jean Martel lAîné, 1851.

LIM

Liber Instrumentorum Memorialium, cartulaire des Guilhems de Montpellier, édité par la société archéologique de Montpellier, Montpellier, Jean Martel lAîné, 2 vol., 1884-1885.

Pégat

F. Pégat, « Mémoire sur les anciennes églises Sainte-Croix et sur la place de la Canourgue de Montpellier », Mémoires de la société archéologique de Montpellier, t. II, 1841, p. 9-32.

Renouvier

J. Renouvier et A. Ricard, Des maîtres de pierre et des autres artisans gothiques de Montpellier, Montpellier, Jean Martel, 1844.

Thalamus

Thalamus Parvus. Le Petit Thalamus de Montpellier publié pour la première fois daprès les manuscrits originaux, éd. Société archéologique de Montpellier, Montpellier, Jean Martel Aîné, 1840.

Thalamus MS

AMM, AA9, Petit Thalamus. Édition électronique :
http://thalamus.huma-num.fr/.

434

Première mention

Mentions suivantes

Nom de la confrérie

* charité de métier

Église

Références (dates extrêmes)

Confrérie homonyme sans église de
rattachement +

Références (dates extrêmes)

1147

1498

Saint-Firmin

Saint-Firmin

LIM, p. 380 ; AMM, EE860.

1189

Saint-Esprit

Hôpital Saint-Esprit

Durand.

1244

1248, 1257

Saint-Barthélemy

AMM, EE299 ; AMM, EE288.

1257

1291, 1301

Saint-Martial

AMM, EE 288 ; AMM, BB2, fol. 54v.

1257

de Roncevaux

AMM, EE 288.

1257

Saint-Léonard

AMM, EE 288.

1272 ou 1282

Saint-Jacques

Saint-Jacques

Germain, p. 482-485.

Saint-Jacques, 1426.

CM 6, fasc. 5, notice 213, p. 62.

1292

1388, 1417, 1422, 1425, 1459, 1486

Saint-Éloi

* Argentiers

Hôpital Notre-Dame-Saint-Éloi

Germain, p. 485-487 ; ADH, 2 E 95/673, fol. 110v.

435

1294

1370, 1374, fin xviiie

Sainte-Vraie-Croix

Sainte-Croix

Cassan ; ADH, 2 E 95/378, fol. 139r (pour 1374).

Sainte-Vraie-Croix, 1425, 1429.

* Pâtissiers

CM 6, fasc. 5, notices 216 et 260, p. 63 et 72.

1322

Saint-Sébastien de Cassagnas

ADH, G 1413.

1324

Saint-Sacrement

Dominicains

Germain, p. 317.

1328

Saint-Sauveur

Dominicains

AMM, non coté, parchemin, 1328.

Saint-Sauveur, 1414, 1438.

ADH, 2 E 95/449, fol. 104v ; ADH, 2 E 95/551, fol. 79r.

1342

1377, 1410

Saint-Eustache

Franciscains

ADH, 2 E 95/371, fol. 160r ; CM 6, fasc. 3, notice 403, p. 80.

Saint-Eustache, 1411.

CM 6, fasc. 3, notice 483, p. 98.

1348

1353

Saint-Georges

Augustins

AMM, EE426 ; EE1048 et 1049.

Saint-Georges, 1348.

AMM, EE423.

1348

1477

Saint-Pierre-Martyr

Dominicains

ADH, 2 E 95/371, fol. 160r ; CM 6, fasc. 3, notice 403, p. 80.

1348

Saint-François

Franciscains

AMM, EE214.

1347

1348

Notre-Dame de lHôpital

Hôpital Notre-Dame-Saint-Éloi

ADH, 2 E 95/377, fol. 50r et 314r.

436

1348

1415, 1463

11 000 Vierges

Couvent de Valmagne

AMM, EE214 ; ADH, 2 E 95/593, fol. 31r.

1366

Saint-Onufre

Notre-Dame-du-Château

AMM, Louvet 3453.

1366

1459, 1462

Saint-Sébastien

Notre-Dame-du-Château

DAigrefeuille, p. 234 ; ADH, 2 E 95/630, fol. 1r.

1370

1415

Saint-Blaise

Collège monastique Saint-Benoît-Saint-Germaini

ADH, 2 E 95/379, fol. 3v ; CM 6, fasc. 3, notice 422, p. 84.

Saint-Blaise, 1348, 1414, 1420.

ADH, 2 E 95/377, fol. 282v ; ADH, 2 E 95/449, fol. 70v ; ADH, 2 E 95/459, fo 270r

1367

1370, 1374

Saint-Germain

Collège Saint-Benoît-Saint-Germain

Le Blévecii ; ADH, 2 E 95/378, fol. 139r.

1370

Notre-Dame

Sainte-Croix

ADH, 2 E 95-379, fol 3v.

1370

Sainte-Catherine

Sainte-Croix

ADH, 2 E 95-379, fol. 3v.

Sainte Catherine, 1327, 1414, 1426.

ADH, 2 E 95/368, fol. 107r ; 2 E 95/531, fol. 76r.

i.Cette confrérie était liée à la présence de reliques du saint martyr. Elles se trouvaient à partir de 1291 à Saint-Pierre-de-Clunezet (actuelle commune de Lattes, cf. AMM, EE 555) avant dêtre évoquée à Montpellier en 1364 (Thalamus MS). Les reliques furent déposées au monastère collège par lentremise dUrbain V en 1367 (Thalamus MS). Une confrérie est bien attestée au prieuré du Clunezet en 1291. La première mention expresse de la confrérie Saint-Blaise de Saint-Benoît et Saint-Germain date de 1370.

ii.Voir supra, D. Le Blévec cite Urbain V. Lettres communes, no 18466 et no 26348.

437

1370

1416

Saint-Jean

Saint-Firmin

ADH, 2 E 95/379, fol. 3v ; Joffre 244, compoix Sainte-Anne, fol. 103r.

Saint-Jean, 1414, 1463.

ADH, 2 E 95/449, fol. 70v ; 2 E 95/638, fol. 107r.

1374

Notre-Dame-de-Bethléem

Sainte-Croix

ADH, 2 E 95-378, fol. 139r.

Notre-Dame de Bethléem, 1390.

AMM, EE771.

1375

1559

Notre-Dame

Hôtel de ville, chapelle du consulat.

Thalamus MS, fol. 135v-136r ; DAigrefeuille, p. 133.

1374

Saint-Suffren

Sainte-Croix

ADH, 2 E 95-378, fol. 139r.

Saint-Suffren, 1398.

DAigrefeuille, p. 269.

1377

1388, 1414, 1415, 1463

Notre-Dame

Notre-Dame-des-Tables

AMM, BB17, fol. 7v ; ADH, 2 E 95/593, fol. 12v.

1377

Sainte-Quitterie

Monastère Saint-Gilles-Sainte-Catherine

AMM, BB17, fol. 4r.

1380

Saint-Denis

Dominicains

AMM, EE466.

1397

1414, 1416, 1418, 1459, 1486

Sainte-Vraie-Croix

* Cultivateurs

Carmes

ADH, 2 E 95-379, fol. 45r ; 2 E 95-673, fol. 112r.

Sainte-Vraie-Croix, 1425, 1429.

* Pâtissiers

CM 6, fasc. 5, notices 216 et 260, p. 63 et 72.

438

1398

Saint-Joseph

Pégat, p. 14-15.

1402

Saint-Sacrement

Carmes

ADH, 2 E 95-379, fol. 241.

Eucharistie, Saint-Sacrement, 1425, 1433, 1460

ADH, 2 E 95/531, fol. 20v ; ADH 2 E 95/638, fol. 95v.

1406

1414, 1417, 1462, 1463

Saint-Sacrement

Saint-Sauveur

CM 6, fasc. 3, notice 601, p. 123 ; ADH, 2 E 95/630, fol. 79v.

Eucharistie, Saint-Sacrement, 1425, 1433, 1460

ADH, 2 E 95/531, fol. 20v ; ADH 2 E 95/638, fol. 95v.

1407

Saint-Antoine-du-Viennois

CM 6, fasc. 3, notice 460, p. 94.

1408

Saint-Éloi

Saint-Firmin

CM 6, fasc. 3, notice 556, p. 112.

1410

1426

Saint-Acace

Saint-Acace de Boutonnet

CM 6, fasc. 3, notice 403, p. 80 ; CM 6, fasc. 5, notice 307, p. 82.

1410

Saint-Antoine de Padoue

CM 6, fasc. 3, notice 403, p. 80.

1410

Saint-Jean-de-Jérusalem

CM 6, fasc. 3, notice 403, p. 80.

439

1411

1426, 1483

Sainte-Vraie-Croix

Collège monastique Saint-Benoît-Saint-Germain

CM 6, fasc. 3, notice 545, p. 110 ; ADH, 2 E 95/673, fol. 37v.

Sainte-Vraie-Croix, 1425, 1429.

* Pâtissiers

CM 6, fasc. 5, notices 216 et 260, p. 63 et 72.

1411

1413, 1414, 1433, 1478

Saint-Crépin et Saint-Crépinien

* Cordonniers

CM 6, fasc. 3, notice 483, p. 98 ; ADH, 2 E 96/565, fol. 78r.

1414

Sainte-Lucie

Carmes

CM 6, fasc. 3, notice 501, p. 101.

Sainte-Lucie, 1421, 1461.

* Tailleurs

ADH, 2 E 95/463, fol. 79v ; 2 E 95/638, fol. 162r.

1414

1434

Charnier ou Saint-Charnier

Charnier Saint-Barthélemy

ADH, 2 E 95/450, fol. 97r ; ADH, 2 E 95/538, fol. 4r.

1414

Notre-Dame-du-Château

Notre-Dame-du-Château

CM 6, fasc. 3, notice 506, p. 102.

1414

1429, 1466

Notre-Dame-de-tous-les-saints

Saint-Guilhem

CM 6, fasc. 3, notice 494, p. 99 ; ADH, 2 E 95/630, fol. 137v.

1414

1416

Saints-Simon-et-Jude

Saint-Sauveur

CM 6, fasc. 3, notice 491, p. 99 ; ibid., notice 519, p. 104.

440

1414

1416, 1417, 1481

Notre-Dame

Saint-Thomas

CM 6, fasc. 3, notice 501, p. 101 ; ADH, 2 E 95/749, fol. 113v.

1414

Saint-Eutrope

CM 6, fasc. 3, notice 504, p. 101.

1414

1425

Saint-Guilhem

CM 6, fasc. 3, notice 500, p. 100 ; ADH, 2 E 95/531, fol. 184v.

1414

Saint-Raphaël

CM 6, fasc. 3, notice 409, p. 82.

1415

Saint-Maur

CM 6, fasc. 3, notice 422, p. 84.

1415

1416

Sainte-Marguerite

Saint-Thomas

ADH, 2 E 95/449, fol. 342r ; CM 6, fasc. 3, notice 621, p. 127.

1416

Saint-Georges

Saint-Thomas

CM 6, fasc. 3, notice 621, p. 127.

1418

1463

Saint-Côme et Saint-Damien

* Barbiers chirurgiens

Thalamus, p. 204-212 ; ADH, 2 E 95/638, fol. 107r.

1419

Notre-Dame

Saint-Paul à la porte du Peyrou 

ADH, 2 E 95/459, fol. 1r.

441

1420

1462, 1464

Sainte-Vraie-Croix

Dominicains

ADH, 2 E 95/414, fol. 71v ; ADH, 2 E 95/630, fol. 41r.

Sainte-Vraie-Croix, 1425, 1429.

* Pâtissiers

CM 6, fasc. 5, notices 216 et 260, p. 63 et 72.

1420

1433, 1459

Notre-Dame du charnier

Notre-Dame du Charnier Saint-Barthélemy

ADH, 2 E 95/414, fol. 71v ; ADH, 2 E 95/635, fol. 43v.

1420

Saint-Paul

ADH, 2 E 95/459, fol. 270r.

1421

Saint-Cassien

ADH, 2 E 95/463, fol. 79v.

1422

Notre-Dame de Grâces

Augustins

ADH, 2 E 95/463, fol. 230r.

Notre-Dame de Grâces, 1414.

ADH, 2 E 95/449, fol. 3r.

1422

1429

Âmes du charnier ou Âmes du purgatoire du Charnier

Notre-Dame-du-Charnier

ADH, 2 E 95/463, fol. 230r ; CM 6, fasc. 5, notice 216, p. 63.

1425

1433, 1460

Sainte-Hostie

ADH, 2 E 95/531, fol. 20v ; ADH, 2 E 95/638, fol. 95v.

1426

Saint-Marcel

Notre-Dame-des-Tables

ADH, 2 E 95/531, fol. 78v.

442

1426

Notre-Dame

Trinitaires

ADH, 2 E 95/531, fol. 81r.

1426

1461

Saint-Antoine

Villefranche de Montpellier

ADH, 2 E 95/531, fol. 81r ; ADH, 2 E 95/638, fol. 172v.

Saint-Antoine, 1414.

CM 6, fasc. 3, notice 506, p. 102.

1426

des Néophytes

AMM, BB47, fol. 45v.

1426

Sainte-Eulalie

ADH, 2 E 95/531, fol. 76r.

1441

1443, 1450, 1463, 1493

Saint-Faustin

AMM, CC531, fol. 13r ; AMM, CC575, fol. 24r.

Vers 1450

1498

Saint-Cléophas

Saint-Firmin

Cérémonial, p. 85-86 ; AMM, EE860.

1453

Saints-Frères

Augustins

ADH, 2 E 95/549, fol. 163v.

1453

Notre-Dame de Pontosara

* Clercs

ADH, 2 E 95/549, fol. 129v.

1459

Saint-Michel

Charnier Saint-Esprit

ADH, 2 E 95/622, fol. 49r.

1459

1462, 1464, 1477, 1482, 1493, xviiie siècle

Saint-Claude ou Saint-Claude du Charnier

Notre-Dame du Charnier Saint-Barthélemy

ADH, 2 E 95/638, fol. 17r ; ADH, 2 E 95/680, fol. 20v.

1459

Saint-Denis

Saint-Denis

ADH, 2 E 95/635, fol. 43v.

Saint-Denis, 1333.

* Corratiers

ADH, 2 E 95/369, fol. 55r.

443

1459

1461, 1464

Sainte-Anne

Sainte-Anne

ADH, 2 E 95/635, fol. 115r ; ADH, 2 E 95/630, fol. 49v.

1462

Saint-Fabien

Notre-Dame-du-Château

ADH, 2 E 95/630, fol. 1r.

1462

Sainte-Agathe

Saint-Guilhem

ADH, 2 E 95/630, fol. 262v.

1464

Saint-Vincent

Dominicains

ADH, 2 E 95/630, fol. 118r.

1466

Saint-Bernardin

Franciscains

ADH, 2 E 95/630, fol. 146r.

1476

Saint-Thomas

ADH, 2 E 95/668, fol. 6r.

1482

Sainte-Geneviève

ADH, 2 E 95/673, fol. 36v.

1495

Notre-Dame de Saint-Claude du charnieriii

Charnier Saint-Barthélemy

AMM, Louvet 612.

1498

Saint-Jean Baptiste et Évangéliste

Saint-Firmin

AMM, EE860.

i.Pourrait être une erreur du notaire et désigner la confrérie Saint-Claude de Notre-Dame du charnier. Voir supra.

444

Annexe 2

Confréries de dévotion et charités villageoises,
région de Montpellier, xive-xve siècle

Abréviations utilisées dans le tableau (infra) :

CM

Cartulaire de Maguelone suivi du numéro du tome.

Inventaire 7

M. Oudot de Dainville, Inventaires des archives de la ville de Montpellier, t. 7, Inventaire de Joffre. Archives du greffe de la maison consulaire, armoire C, Montpellier, imprimerie lAbeille, 1939.

Inventaire 8

M. Oudot de Dainville, Inventaires des archives de la ville de Montpellier, t. 8, Inventaire de Joffre, Archives du greffe de la maison consulaire, armoire D, Montpellier, Imprimerie lAbeille, 1943.

445

Première mention

Mentions suivantes

Nom de la confrérie

Église et lieu

Références (dates extrêmes)

1328

Sainte-Catherine

Mauguio, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/368, fol. 107r.

1348

Corps du Christ

Sommières, dioc. Nîmes

ADH, 2 E 95/377, fol. 307r.

1353

1414, 1416

Saint-Blaise

Ganges, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/217, fol. 48v ; ADH, 2 E 95/221, fol. 71r.

1366

Notre-Dame

Montagnac, dioc. Maguelone

ADH, 162 EDT 127

1378

Saint-Paul

Frontignan, dioc. Maguelone (église Saint-Paul)

ADH, 2 E 95-394, fol. 81v.

1389

Saint-Jean

Lunel Viel, dioc. Maguelone (église Saint-Vincent)

ADH, 2 E 95-236, fol. 24v.

1396

Notre-Dame de Mauguio

Mauguio, dioc. Maguelone (église Notre-Dame)

ADH, 2 E 95-390, fol. 92v.

1396

“Charité de Lansargues”

Lansargues, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/237, fol. 4v.

1396

Corps du Christ

Cournonterral, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/1674, fol. 60r bis.

1396

11 000 Vierges

Pignan, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/1674, fol. 77r.

1396

Corps du Christ

Murviel, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/1674, fol. 77r.

446

1396

Saint-Jean

Murviel, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/1674, fol. 77r.

1396

Notre-Dame

Murviel, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/1674, fol. 77r.

1396

(1406)

Corps du Christ

Lunel, dioc. Maguelone

* confrérie éponyme à léglise Notre-Dame-du-Lac en 1406

ADH, 2 E 95/237, fol. 24r ; CM 6, fasc. 3, notice 249, p. 52.

1396

1406

Notre-Dame-du-Lac

Lunel, dioc. Maguelone (église Notre-Dame-du-Lac)

ADH, 2 E 95/237, fol. 24r ; CM 6, fasc. 3 notice 249, p. 52

1398

1431

Saint-Martial

Assas, dioc. Maguelone (église Saint-Martial)

ADH 2 E 95/382, fol. 184v ; ADH, 2 E 95/267 fol. 64r.

1403

1441, 1450, 1463, 1493, 1508

Saint-Faustin

Quissac, dioc. Nîmes

Inventaire 8, p. 21 ; Inventaire 7, p. 44.

1406

Saint-Blaise

Lunel, dioc. Maguelone (église Saint-Fructueux)

CM 6, fasc. 3, notice 249, p. 52.

1410

Saints-Pierre-et-Paul

Frontignan, dioc. Maguelone

CM 6, fasc. 3, notice 177, p. 34.

1411

Corps du Christ

Lansargues, dioc. Maguelone

CM 6, fasc. 3, notice 208, p. 43.

447

1414

Saint-Antoine

Frontignan, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/449, fol. 13r.

1414

Sainte-Catherine

Frontignan, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/449, fol. 13r.

1414

Corps du Christ

Ganges, dioc. Maguelone

CM 6, fasc. 3, notice 188, p. 38.

1414

Saint-Jean

Laroque-Aynier, dioc. Maguelone

CM 6, fasc. 3, notice 211, p. 43.

1425

Saint-Jean de Védas

Saint-Jean-de-Védas, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/531, fol. 184v.

1430

Corps du Christ

Valflaunès, dioc. Maguelone (église Saint-Pierre)

ADH, 2 E 95/267, fol. 21r.

1431

Saint-Blaise

Saint-Gély du Fesc, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/267 fol. 64r.

1433

Saint-Pierre

Lavérune, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/472, fol. 153r.

1457

Saint-Jean

Murles, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/1744, fol. 12v.

1457

Eucharistie

Murles, dioc. Maguelone (église Sainte Eulalie)

ADH, 2 E 95/1744, fol. 56r.

1457

Saint-Stéphane

Villeneuve-lès-Maguelone, dioc. Maguelone (église Saint-Stéphane)

ADH, 2 E 95/1744, fol. 31v.

1457

Notre-Dame

Villeneuve-lès-Maguelone, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/1744, fol. 80r.

448

1459

Notre-Dame

Sommières, dioc. Nîmes

ADH, 2 E 95/625, fol. 64r.

1460

Saint-Georges

Saint-Georges dOrques, dioc. Maguelone (église Saint-Georges)

ADH 2 E 95/638, fol. 95v.

1464

« confrérie de léglise Saint-Michel »

Montels, dioc. Maguelone (église Saint-Michel)

ADH 2 E 95/630, fol. 49v.

1490

Corps du Christ

Ganges, dioc. Maguelone

ADH, 2 E 95/219, fol. 101r.

1 C. Vincent, Des charités bien ordonnées : les confréries normandes de la fin du xiiie siècle au début du xvie siècle, Paris, École normale supérieure, 1988, et Les confréries médiévales dans le royaume de France, xiiie-xve siècle, Paris, Albin Michel, 1994. Pour des recherches antérieures, A. Vauchez, Les laïcs au Moyen Âge. Pratiques et expériences religieuses, Paris, Cerf, 1970, et en particulier la partie 2 « Faire corps, les confréries au Moyen Âge », p. 93-122 ; P. Michaud-Quantin, Universitas. Lexpression du mouvement communautaire au Moyen Âge, Paris, Vrin, 1970 ; J. Chiffoleau, La comptabilité de lau-delà. Les hommes, la mort et la religion dans la région dAvignon à la fin du Moyen Âge, Paris, Albin Michel, 1980 (rééd. 2011), « Les confréries », p. 274-296. La bibliographie sera développée au fil des pages.

2 J. Chiffoleau, « Les confréries, la mort et la religion en Comtat Venaissin à la fin du Moyen Âge », Mélanges de lÉcole française de Rome. Moyen-Âge, Temps modernes, 91, 2, 1979, p. 785-825 ; N. Coulet, « Le mouvement confraternel en Provence et dans le Comtat Venaissin au Moyen Âge », Le mouvement confraternel au Moyen Âge : France, Italie, Suisse, éd. A. Paravicini Bagliani et A. Vauchez, Rome, École française de Rome, 1987, p. 83-110.

3 C. dAigrefeuille, Histoire de la ville de Montpellier, t. 2, Montpellier, Rigaud Père et Fils, 1739, « Anciennes confréries de piété », p. 268 et suiv., ainsi que « Hôpital et cimetière Saint-Barthélemy », p. 327 et suiv.

4 A. Germain, Histoire de la commune de Montpellier, t. 3, Montpellier, Imprimerie Jean Martel lAîné, 1851, p. 316 et suiv. Les statuts de la confrérie Saint-Jacques figurent aux p. 482-485.

5 L. Cassan « La confrérie de la Sainte-Vraie-Croix de Montpellier, ses statuts romans, 1294-1338 », Mélanges de littérature et dhistoire religieuse publiés à loccasion du jubilé épiscopal de Monseigneur de Cabrières, Paris, Picard, 1899, p. 519-541.

6 A. Gouron, La règlementation des métiers en Languedoc, Paris, Minard, 1958, p. 337-364.

7 Les statuts de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix nous sont certainement parvenus en raison de la longévité de cette association, qui perdura jusquà la fin de lÉpoque moderne et préserva ses archives. Quant aux statuts de la confrérie Saint-Jacques, il sagit dune copie moderne dun manuscrit médiéval (voir infra), seule trace de lexistence de cette confrérie.

8 On consultera par exemple Lévêché de Maguelone au Moyen Âge, éd. T. Granier et D. Le Blévec, Montpellier, Université Paul Valéry, 2005 ; D. Le Blévec, « Les ordres religieux et la ville : Montpellier (xiie-xive siècle) », Moines et religieux dans la ville (xiie-xve siècle), Cahiers de Fanjeaux, 44, Toulouse, Privat, 2009, p. 203-220 ; F. Durand, « La vie religieuse à Montpellier au Moyen Âge », Histoire de Montpellier, éd. C. Amalvi et R. Pech, Toulouse, Privat, 2015, p. 85-95.

9 Germain, Histoire de la commune, t. 3, p. 482-485 ; Cassan « La confrérie ».

10 Voir le tableau contenant la liste des confréries et des références des actes en annexe 1.

11 Subsistent des livres de comptes de la confrérie des Corps-saints de la basilique Saint-Sernin de Toulouse : M. Fournié, « Confréries, bassins et fabriques dans le Sud-Ouest de la France : des œuvres municipales », La religion civique à lépoque médiévale et moderne (chrétienté et islam), Rome, École française de Rome, 1995, p. 245-263, ici p. 247 ; F. Fantuzzo et C. Saint-Martin, « La confrérie des Corps-saints de Saint-Sernin de Toulouse au xve siècle », Annales du Midi, 111, 226, 1999, p. 155-167, et F. Fantuzzo, « Une grande confrérie urbaine », Annales du Midi, 111, 226, 1999, p. 169-183.

12 Outre les statuts, deux listes des membres de la confrérie Notre-Dame la Majour datées du xive siècle, sont conservées : J. Rollo-Koster, « Forever After : the Dead in the Avignonese Confraternity of Notre Dame la Majour (1329-1381) », Journal of Medieval History, 25, 2, 1999, p. 115-140.

13 Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 89-90 ; M.-C. Marandet, Le souci de lau-delà : la pratique testamentaire dans la région toulousaine (1300-1450), Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 1998, t. 2, p. 401.

14 Le mouvement confraternel, et Confraternite e città in Italia fra tardomedioevo, Mélanges de lÉcole française de Rome. Moyen Âge, 123-1, 2011.

15 Inventaire des archives de la ville de Montpellier, t. XII, Sous-série EE, archives de la commune clôture et des affaires militaires, Montpellier, Tour des Pins, 1974.

16 Dautres actes datent de la fin du xve siècle (inventaire de biens déglises). Voir la liste des confréries et les références des actes dans lannexe 1.

17 Il existe un inventaire partiel du fonds BB et deux inventaires complets du fonds Louvet. Pour les premiers registres de la série BB : Inventaire analytique des archives de la ville de Montpellier, t. XIII, Série BB, notaires et greffiers du Consulat, 1293-1387, Montpellier, Tour des Pins, 1984. Pour le fonds du Grand chartrier : Archives de la ville de Montpellier, inventaires et documents, t. I, Inventaire du grand Chartrier rédigé par Pierre Louvet en 1662-1663, Montpellier, Imprimerie Serre et Roumégous, 1895-1899 ; Inventaire sommaire des archives de la ville de Montpellier, t. II, Documents omis dans linventaire du Grand Chartrier, Montpellier, Imprimerie lAbeille, 1955. Sur la production archivistique liée au consulat, voir P. Chastang, La ville, le gouvernement et lécrit à Montpellier : essai dhistoire sociale, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013.

18 Liber Instrumentorum Memorialium, cartulaire des Guilhems de Montpellier, édité par la société archéologique de Montpellier, Montpellier, Jean Martel lAîné, 2 vol., 1884-1885. Le titre en est cependant fautif : P.-J. Bernard, « Le cartulaire des Guilhem de Montpellier : Liber Instrumentorum memorialis alias Mémorial des nobles », Bulletin historique de la ville de Montpellier, 35, 2013, p. 12-33. Voir aussi P. Chastang, « La préface du Liber instrumentorum memorialis des Guilhem de Montpellier ou les enjeux de la rédaction dun cartulaire laïque méridional », Les cartulaires méridionaux, éd. D. Le Blévec, Paris, École des chartes, 2006, p. 91-123.

19 Archives départementales de lHérault (désormais ADH), 2 E 95/368, Jean Holanie, année 1327-1328. Sur le premier registre conservé, voir K. Reyerson, Medieval Notaries and their Acts. The 1327-1328 Register of Jean Holanie, Kalamazoo, The Medieval Institute, 2004.

20 Sondages réalisés en fonction de la disponibilité des sources. Seulement dix registres couvrent la première moitié du xive siècle ; ils ont ainsi tous été dépouillés. En comparaison, environ 130 registres sont conservés pour la première moitié du xve siècle. Pour cette période et la seconde moitié du xve siècle, environ un registre tous les cinq ans a été consulté. À lissue des dépouillements, en incluant les actes qui proviennent des séries EE, BB et Louvet des archives municipales de Montpellier et de la série G des archives départementales de lHérault, un total de 605 testaments dictés par des habitants de la ville a été réuni. 1250-1299 : 33 actes ; 1300-1349 : 108 actes ; 1350-1399 : 108 actes ; 1400-1449 : 178 actes ; 1450-1499 : 178 actes.

21 ADH, série G. Sur ces testaments, I. Algrin, Pour une étude des testaments conservés aux Archives départementales de lHérault, de la fin du xiie siècle à la fin du xive siècle, mémoire de Master 1, Université Montpellier 3, 2011, et Lélection de sépulture dans la région Montpelliéraine, du début du xiie siècle à la fin du xive siècle, mémoire de Master 2, Université Montpellier 3, 2013.

22 Comme il sagit seulement de notices, ils nont pas été inclus dans le total des testaments consultés (voir note 20). Cartulaire de Maguelone, t. 6, éd. J. Rouquette, Montpellier, 1927. Le système de cotation alors utilisé a depuis changé. Si certains actes ont été identifiés, dautres ne lont pas encore été. Les renvois sont dans ce cas effectués vers le Cartulaire.

23 Comme la fait Marie-Claude Marandet pour Toulouse et sa région, seules les confréries expressément désignées comme telles (confratria) ont été retenues. Les luminaires nont pas été pris en compte car il est impossible de déterminer sils donnaient lieu ou non à une confrérie : Marandet, Le souci, t. 2, p. 390-393.

24 Cassan « La confrérie ».

25 Cartulaire de Maguelone, t. 6, fasc. 3, p. 110 (année 1411), notice 545 ; fasc. 5, p. 82, notice 307 (année 1426) ; ADH, 2 E 95/673, 15 février 1482 (a.s.), fol. 37v.

26 ADH, 2 E 95/414, 9 août 1420, fol. 71v ; ADH 2 E 95/630, 20 juin 1464, fol. 41r.

27 ADH, 2 E 95/379, 13 septembre 1397, fol. 45r.

28 ADH, 2 E 95/673, 23 juillet 1486, fol. 112r.

29 Cartulaire de Maguelone, t. 6, fasc. 5, p. 72, notice 260 (année 1425).

30 ADH, 2 E 95/368, 10 janvier 1327 (a.s.), fol. 107r.

31 ADH, 2 E 95/379, 7 janvier 1369 (a.s.), fol. 3v.

32 ADH, 2 E 95/449, 28 mars 1413, fol. 3r ; Cartulaire de Maguelone, t. 6, fasc. 5, p. 74, notice 269 (année 1426).

33 À deux exceptions près. La première : Item dicti caritati dictorum ortolanorum lego duodecim denarios melgoriensis [], AMM, Louvet 610, 23 juin 1287. La deuxième : ADH, 2 E 95/463, 9 juillet 1421, fol. 76r. Pierre Cabassut, fustier, faisait un legs de 4 livres tournois aux charités des fustiers de la porte du Peyrou et de la porte de Lattes pour quils participent à ses funérailles.

34 Gouron, La réglementation, p. 110.

35 Il soulignait que « les confréries charitables et pieuses [avaient] donné lieu à confusion avec les confréries professionnelles » : ibid., p. 343.

36 Trente-six statuts datés de 1252 à 1493 ont été analysés. Ils sont tirés pour la plupart des archives municipales de Montpellier (fonds BB des notaires du consulat ; fonds Louvet du Grand chartrier ; Inventaires des archives de la ville de Montpellier, t. VII, Armoire C, Montpellier, Imprimerie lAbeille, 1939) ; de deux ouvrages dAlexandre Germain (Histoire de la commune, t. 3, et Histoire du commerce de Montpellier antérieurement à louverture du Port de Cette, Montpellier, Jean Martel Aîné, 1861, vol. 2). Plus marginalement, des statuts ont été identifiés dans : Thalamus Parvus. Le Petit Thalamus de Montpellier publié pour la première fois daprès les manuscrits originaux, édité par la Société archéologique de Montpellier, Montpellier, Jean Martel Aîné, 1840 ; J. Renouvier et A. Ricard, Des maîtres de pierre et des autres artisans gothiques de Montpellier, Montpellier, Jean Martel, 1844.

37 Pour Catherine Vincent, le « schéma type » des confréries associe piété et vie liturgique à une dimension charitable (secours, entraide spirituelle et économique) et à une vie sociale collective : Vincent, Les confréries médiévales, p. 10. Voir aussi Vauchez, Les laïcs, p. 119-120.

38 À Aix, « le texte de ces règlements identifie dune manière constante la confrérie au métier » : N. Coulet, « Les confréries de métier à Aix au bas Moyen Âge », Les métiers au Moyen Âge. Aspects économiques et sociaux, éd. P. Lambrechts et J.-P. Sosson, Louvain-la-Neuve, Publications de lInstitut détudes médiévales, 1994, p. 55-73, ici p. 68.

39 Parmi les exceptions, les statuts du xve siècle des barbiers. Voir infra.

40 Les statuts des maçons et peyriers (1366) incluaient lentretien dun luminaire (AMM, BB8, fol. 58r ; édité dans Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre, p. 117 et suiv.). Les statuts des peintres, verriers, brodeurs, tapissiers et chasubliers (1458) exigeaient lassistance des membres à une procession (Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre, p. 173 et suiv.).

41 Exemples de fermeture douvroirs en cas de décès : statuts des barbiers (1418) (Thalamus Parvus, p. 204-212) ; statuts des tailleurs (1323) (Germain, Histoire de la commune, t. 3, pièce XXXIV, p. 475) ; statuts des changeurs (1342) (AMM, BB3, fol. 52r) ; statuts des verriers (1366) (AMM, BB8, fol. 54r). Les statuts des verriers prévoyaient aussi un allègement des cotisations pour les travailleurs pauvres.

42 Les statuts des barbiers, datés du xve siècle, constituaient lune des exceptions (Thalamus Parvus, p. 204-212 et infra note 49).

43 À Lansargues était mentionée en 1397 une charité villageoise patronnée par des « caritadiers » : ADH, 2 E 95/237, 2 février 1396 (a.s.), fol. 4v. De nombreux actes du registre concernent cette charité : fol. 15r, 16v, 17v, 18v, etc. Le village des Matelles avait aussi sa charité au début du xive siècle (par exemple AMM, Louvet 2912, 9 septembre 1326). Sur ces charités villageoises et pour dautres références archivistiques, voir Gouron, La réglementation, p. 341-342.

44 Les métiers qui distribuaient les pains étaient ceux qui pouvaient prétendre à des sièges consulaires. Sur la fête de la Charité et les métiers, Gouron, La réglementation, p. 359-360.

45 Les statuts des changeurs (1342) mentionnaient par exemple la caisse, présente dans chaque ouvroir, dans laquelle devaient être versées les oboles destinées à la fête de la Charité. AMM, AMM, BB3, fol. 52r-54r. Voir aussi les statuts des cordonniers (1404), AMM, BB37, fol 3v-25v.

46 Lon se distingue dA. Gouron qui associe les bannières et les saints patrons. Gouron, La réglementation, p. 329.

47 A. Montel, « Le Cérémonial des consuls », Revue des langues romanes, série 1, t. 6, 1874, p. 70-93 et p. 384-414, ici p. 92.

48 Gouron, La réglementation, p. 349 pour les deux citations.

49 Thalamus Parvus, p. 204-212. Ces statuts sont complètement différents des autres textes réunis. Ils revêtent toutes les caractéristiques de statuts des confréries de dévotion tout en régulant de nombreux aspects des pratiques professionnelles. Pour leur analyse, J.-C. Hélas, « Le culte des saints Côme et Damien à Montpellier », Hagiographie et culte des saints en France méridionale (xiiie-xve siècle), Cahiers de Fanjeaux, 37, Toulouse, Privat, 2002, p. 455-480.

50 Ainsi, dans son testament de 1414, Rostang de Arma Novilla, cordonnier, disait être membre de la confrérie Saint-Crépin (ADH, 2 E 95/450, 15 octobre 1414, fol. 97r), comme Peyroneta, veuve de Johan Baldose, cordonnier, qui précisait en 1433 quelle adhérait à cette association et à celle de Notre-Dame du charnier Saint-Barthélemy (ADH, 2 E 95/472, 2 septembre 1433, fol. 238r). Cest en 1478 quun autre cordonnier testateur sacquittait de ce quil devait à la « confrérie Saint-Crépin des cordonniers (sabateriorum) de Montpellier », unique précision du rapport entre la confrérie et la charité de métier (ADH, 2 E 95/565, 21 juin 1478, fol. 39r).

51 Par exemple, ADH, 2 E 95/369, 11 et 15 septembre 1333, fol. 55r-v, transactions réalisées par Durant Brossin, Guiraud Bertholomieu et Durant Deyssendis, coyratiers de Montpellier et regentibus confratriam Sancti Dionisi de Montepessulano coyratiorum dicti loci.

52 Les statuts des cordiers (1403) sont à cet égard très détaillés. Sils névoquaient aucun culte collectif, ils veillaient à encadrer scrupuleusement le matériau, la longueur et la grosseur des cordes vendues par les artisans : AMM, BB35, 11 mai 1403, fol. 12v.

53 Catherine Vincent, Les confréries médiévales, p. 37-38, soulignait ainsi que dans de nombreuses villes plusieurs métiers pouvaient appartenir à la même confrérie et que plusieurs confréries pouvaient « couvrir » un même métier ; elle suggère enfin que ces confréries étaient choisies par le corps de métier, indication dune double identité associative, dun côté le métier, de lautre la confrérie.

54 Germain, Histoire de la commune, t. 3, pièce justificative XXXVII, p. 485 et suiv.

55 Gouron, La réglementation, p. 346-347.

56 Germain, Histoire de la commune, t. 3, pièce justificative XXXVII, p. 486.

57 Pour finir, les statuts précisaient lutilisation des ornements de lautel pour les fêtes de Notre-Dame et de Saint-Éloi : ibid., p. 487.

58 AMM, BB50, 1er juin 1436, fol. 16v, et Renouvier et Ricard, Des maîtres de pierre, p. 184 et suiv. (ordonnance royale datée de 1493).

59 « Cette charité bien ordonnée qui commence et finit par soi-même traduit lexclusivisme qui met à part ces confréries. Aucune dentre elles ne prévoit dans ses statuts ladhésion de personnes extérieures au métier. » : Coulet, « Les confréries de métier », p. 68. Voir aussi Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 105-108. Pour Avignon, Jacques Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 804, observe quau xve siècle « les particularismes saccentuent, des barrières étanches séparent chaque métier : il est rare que lon accueille les membres dun autre art []. »

60 En 1388, Bernard Jordan, cultivateur, était membre de cette confrérie : ADH, 2 E 95/390, 15 décembre 1388, fol. 36v. Cétait aussi le cas de Johan Vincent, forgeron, confrère de Saint-Éloi en 1486 : ADH, 2 E 95/673, 23 juillet 1486, fol. 112r.

61 ADH, 2 E 95/556, 27 mai 1450, fol. 49v.

62 ADH, 2 E 95/549, 10 avril 1453, fol. 129v.

63 Johan Brun était jurispérit (AMM, EE 466, 5 mars 1380) ; Pierre Guiraud était chandelier de cire (ADH, 2 E 95/635, 10 juillet 1459, fol. 43v). Sur les prévôts, ADH, 2 E 95/369, 11 et 15 septembre 1333, fol. 55r-v.

64 Marandet, Le souci de lau-delà, p. 389-390 ; Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 804 ; Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 107-108. Une fermeture plus nette des métiers apparaît en Provence au xve siècle, en particulier à Aix-en-Provence. Voir aussi Vincent, Les confréries médiévales, p. 37-38.

65 Au moins trois cordonniers étaient prévôts de la confrérie Saint-Crépin de Montpellier en 1436 : ADH, 2 E 95/541, 27 décembre 1436, fol. 140r.

66 Celle du couvent des Carmes était liée à une des charités de cultivateurs (1397). Lon sait par ailleurs que la charité des pâtissiers entretenait des relations avec une confrérie de la Sainte-Vraie-Croix, mais sans précision quant son église de rattachement. Voir le tableau de lannexe 1.

67 Les métiers étaient organisés en « échelles » dès la fin du xiie siècle. Les « échelles » visaient à assurer la surveillance des murs de la ville.

68 À la différence de certaines confréries dAix-en-Provence : Coulet, « Les confréries de métier », p. 59-60.

69 J. Heers, « Les métiers et les fêtes “médiévales” en France du Nord et en Angleterre », Revue du Nord, 55, 218, 1973, p. 193-206, ici p. 198.

70 Voir les références des actes de lannexe 1.

71 Chiffoleau, « Les confréries », p. 796.

72 Marandet, Le souci, t. 2, p. 390.

73 Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 790.

74 Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 99.

75 En Gévaudan, la ville moyenne de Mende compterait vingt-six confréries recensées par Philippe Maurice entre 1380 et la fin du xve siècle, ceci incluant les associations professionnelles. À la même époque, on en dénombrait le double à Montpellier : P. Maurice, La famille en Gévaudan au xve siècle (1380-1483), Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, p. 465.

76 Ch. de la Roncière, « Les confréries à Florence et dans son contado aux xive-xve siècles », Le mouvement confraternel, p. 297-342, ici p. 299.

77 Vauchez, Les laïcs, p. 115-116 ; Vincent, Les confréries médiévales, en particulier chap. 2, p. 31-47.

78 Le rapport se situe presque dun tiers de fondations pour les xiiie et xive siècles et deux-tiers de fondations au xve siècle : Chiffoleau, « Les confréries, la mort », graphique 1, p. 790.

79 Ibid., p. 790 ; Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 97.

80 Les confréries sy multipliaient entre 1400 et 1430 et non avant : Chiffoleau, « Les confréries, la mort », graphique 1, p. 790 et p. 793.

81 Dans la seconde moitié du xve siècle, cinquante-quatre testateurs disaient appartenir à une confrérie. Parmi eux, vingt-trois ne la nommaient pas (43 %). Il sagit là dune spécificité des années 1450-1500 : tous les testateurs nommaient leur confrérie entre 1250 et 1300, seulement 7 % ne lidentifiaient pas entre 1300 et 1349, 11 % entre 1350 et 1399, 17 % entre 1400 et 1449.

82 Vincent, Les confréries médiévales, p. 44-48, section « Éphémères ou durables ».

83 Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 97.

84 Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 794 ; Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 97.

85 Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 793.

86 Cartulaire de Maguelone, t. 6, fasc. 3, p. 99, notice 491 (année 1414) ; p. 104, notice 519 (année 1416).

87 Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 793-794.

88 Son siège est transféré à la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier suite aux destructions des guerres de religion : Cassan, « La confrérie », p. 523-524, et note 1, p. 524-525.

89 À Aix-en-Provence, la majorité des confréries repérées par Noël Coulet subsistent pendant plus de 50 ans : Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 98.

90 Ces deux paroisses correspondent à une distinction entre la seigneurie de la « Part Antique » (Saint-Denis/Montpelliéret) et celle de la « Part Neuve » (Saint-Firmin/Montpellier).

91 ADH, 2 E 95/635, 10 juillet 1459, fol. 43v.

92 Auxquels on peut ajouter lhôtel de ville de Montpellier, siège de la confrérie de la chapelle du consulat.

93 À partir de 1216, lévêque de Maguelone est autorisé par Innocent III à nommer des desservants administrant les sacrements aux églises Notre-Dame-des-Tables, Saint-Mathieu, Saint-Paul, Saint-Thomas et Saint-Guilhem. Les prêtres œuvrant dans ces églises devaient prêter serment au prieur de Saint-Firmin : H. Vidal, « La paroisse Saint-Firmin de Montpellier », La paroisse en Languedoc (xiiie-xive siècle), Cahiers de Fanjeaux, 25, Toulouse, Privat, 1990, p. 69-84 ; A. Germain, « La paroisse à Montpellier au Moyen Âge », Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, 5, 1869, p. 1-56, ici p. 8-9 et p. 25. Certaines églises étaient desservies par des chapelains, comme Sainte-Croix (C. dAigrefeuille, Histoire de la ville, t. 2, p. 262 ; Germain, « La paroisse », p. 9-13) ; dautres étaient des collégiales, comme Notre-Dame du Château (C. dAigrefeuille, Histoire de la ville, t. 2, p. 234).

94 Sur vingt-et-une confréries dont le siège était dans une église abbatiale ou conventuelle, quatorze se trouvaient dans des couvents mendiants.

95 Distribution par lieu de culte : Dominicains (6) ; Sainte-Croix (5) ; charnier Saint-Barthélemy (4 ou 5) ; Saint-Firmin (5) ; Notre-Dame-du-château (4) ; Notre-Dame-des-Tables (3) ; Augustins (3) ; Carmes (3) ; Saint-Germain du monastère-collège (3) ; Saint-Thomas (3) ; Franciscains (3) ; hôpital Notre-Dame-Saint-Éloi (2) ; Saint-Sauveur (2) ; charnier ou hôpital Saint-Esprit (2) ; Saint-Guilhem (2) ; Saint-Acace de Boutonnet (1) ; Saint-Denis (1) ; Sainte-Anne (1) ; maison des repenties de Sainte-Catherine (1) ; Saint-Jacques (1) ; Saint-Paul (1) ; Trinitaires (1) ; collège de Valmagne (1) ; Villefranche de Montpellier (1) ; chapelle du consulat à lhôtel de ville (1).

96 Dans les cas où les liens entre une confrérie et un métier étaient connus, le nom de léglise manquait.

97 Daprès le fonds de carte de Louise Guiraud, AMM, 2Fi441. Les églises de Saint-Acace de Boutonnet et de Villefranche ont été représentées par deux points au nord de la carte ; leur localisation dépasse les limites de la carte.

98 Sur le charnier, A. Germain, « De la charité publique et hospitalière à Montpellier au Moyen Âge », Mémoires de la société archéologique de Montpellier, 4, 1855, p. 481-552, ici p. 513.

99 Algrin, Lélection de sépulture dans la région Montpelliéraine. Daprès cette recherche, trois élections de sépulture sur soixante-six au xiiie siècle visaient Saint-Barthélemy (4,5 %) ; mais 17,5 % des choix de sépulture au xive siècle se portaient sur ce cimetière (52 élections sur 298 testaments). Kathryn Reyerson a constaté une augmentation des élections de sépulture vers Saint-Barthélemy en 1347 et 1348 : K. Reyerson, « Changes in Testamentary Practices at Montpellier on the Eve of the Black Death », Church History, 47, 1978, p. 253-269, tableau 2, p. 258. Les recherches sont à mener pour le xve siècle.

100 ADH, 2 E 95/450, 23 août 1414, fol. 97r : Item lego [] confratrie predicti carnerii cujus sum confratrissa [] ; ADH, 2 E 95/538, 2 avril 1434, fol. 4r : Item lego [] confratrie dicti carnerii cujus sum confrater duos mutonos auri [].

101 Selon dAigrefeuille, cette chapelle aurait seulement été consacrée en 1481 : DAigrefeuille, Histoire de la ville, t. 2, p. 269. Pour Germain, « De la charité », note 1, p. 513, la chapelle existait déjà dans les années 1450 et serait plus ancienne, elle aurait subi dimportantes réfections au xve siècle. Nous en avons en effet trouvé la trace dans un testament de 1354 : AMM, Louvet 611, 28 avril 1354 : [] heredes suos universales fecit, instituit et ore suo proprio nominavit bassinum et operarios ecclesie Beate Marie dicte de carnerio prope Sanctum Bertholomeum predictum.

102 ADH, 2 E 95/414, 9 août 1420, fol. 71v : Item lego de aliis bonis meis confratrie Beate Marie de carnerio Sancti Bartholomei Montispessulani quandam peciam terre [] ; ADH, 2 E 95/472, 2 septembre 1433, fol. 238r : Item lego amore Dei confratrie Nostre Domine carnerii Sancti Bartholomei Montispessulani quatuor libras monete turonensis [] ; ADH, 2 E 95/635, 10 juillet 1459, fol. 43v : Item lego de dictis aliis bonis meis operi et prepositis ecclesie sive capelle Beate Marie del carnier Sancti Bartholomey Montispessulani tam pro fine meo quam pro arrayragiis unam libram et decem solidos turonensis.

103 ADH, 2 E 95/638, 21 mai 1459, fol. 17r : Item lego [] confratrie Sancti Glaudii de carnerio cujus sum confratrissa unam libram turonensis semel tantum. La testatrice demande à être enterrée dans léglise Notre-Dame du charnier : ADH, 2 E 95/628, 13 juin 1477, fol. 135r : [] confratrie Beati Glaudio [] in ecclesie Beate Marie de Carnerio [] ; ADH, 2 E 95/673, 22 juillet 1482, fol. 29v : [] confratrie Sancti Claudi in qua ipse testator est confrater. Lui aussi sera enterré « infra ecclesiam Beate Marie de carnerio in simiterio [sic] Sancti Bartholomey extra et prope muros dicte ville ».

104 Germain, « De la charité », p. 514.

105 AMM, Louvet 612, 13 mai 1495 : [] confratrie Beate Marie Sancti Glaudii de carnerio extra muros ville Montispessulani []. Une inversion entre les deux patronages aurait pu se produire, le testateur destinant son legs à la confrérie Saint-Claude de Notre-Dame.

106 ADH, 2 E 95/463, 13 janvier 1421 (a.s.), fol. 230r : Item plus legavit de aliis bonis suis confratrie animarum carneri Sancti Bartholomei Montispessulani videlicet unam libram turonensis ; deuxième référence (1429) sous forme de notice dans le Cartulaire de Maguelone, t. 6, fasc. 5, p. 63, notice 216.

107 Michelle Fournié, « Le Purgatoire dans la région toulousaine au xive et au début du xve siècle », Annales du Midi, 92, 146, p. 5-34, ici p. 12. Raymond de Pena, fournier et habitant de Montpellier laissait par exemple cinq sous « bayssino animarum [purgatorii] ecclesie Beate Marie de carnerio Montispessulani ». ADH, 2 E 95/531, 28 décembre 1425, fol. 145r ; autre exemple : ADH, 2 E 95/630, 17 août 1463, fol. 27r. Dautres bassins recevaient des legs testamentaires mais sans mention de confrérie.

108 Voir J.-F. Vinas, Notre-Dame-des-Tables. Notice historique sur cet antique Sanctuaire sommairement extraite de son histoire détaillée, Montpellier, Félix Séguin et veuve Baron, 1868 ; et L. Guiraud, Histoire du culte et des miracles de Notre-Dame-des-Tables, Montpellier, Jean Martel, 1885.

109 Guiraud, Histoire du culte, p. 30-31.

110 Thalamus Parvus, éd. Société archéologique de Montpellier, article 30, p. 18-19.

111 Chastang, La ville, le gouvernement et lécrit, p. 205.

112 Ibid., p. 205-206.

113 Ibid., p. 205. Les sceaux en usage à Montpellier sont représentés dans M. Oudot de Dainville, Sceaux conservés dans les archives de la ville de Montpellier, texte et 492 dessins, (Inventaire des archives de Montpellier, t. X) Montpellier, imprimerie Laffitte Lauriol, 1952.

114 Sur le premier hôtel de ville, L. Guiraud, Recherches topographiques sur Montpellier au Moyen Âge, Montpellier, Mémoires de la société archéologique de Montpellier, 1895, p. 49-62. Sur le deuxième hôtel de ville, ibid., p. 88. Mention est faite de lachat dans les annales consulaires du Petit Thalamus (AMM, ms. AA9, Petit Thalamus, fol. 105v), manuscrit qui a fait récemment lobjet dune édition électronique coordonnée par Vincent Challet (http://thalamus.huma-num.fr/).

115 Attestée de 1377 à la deuxième moitié du xve siècle. Voir tableau de lannexe 1.

116 Sur les reliques et le culte des reliques à Montpellier, L. Laumonier, « Corps saints et dévotion aux reliques à Montpellier à la fin du Moyen Âge », Corps saints et reliques dans le Midi, Cahiers de Fanjeaux 53, Toulouse, Privat, à paraître en 2018.

117 D. Le Blévec, « Urbain V et Montpellier », Montpellier au Moyen Âge. Bilan et approches nouvelles, éd. L. Galano et L. Laumonier, Turnhout, Brepols, 2017, p. 205-216. Lhistorien renvoie à : Urbain V. Lettres communes, no 18466 et no 26348.

118 Ibid. Translation des reliques de saint Germain (en 1366) : AMM, ms AA9, Petit Thalamus, fol. 117r.

119 ADH, 2 E 95/378, 15 décembre 1374, fol. 139r.

120 Translation du chef de saint Blaise : AMM, ms AA9, Petit Thalamus, fol. 118r. Confrérie : ADH, 2 E 95/379, 7 janvier 1369 (a.s.), fol. 3v.

121 AMM, ms. AA9, Petit Thalamus, fol. 154r.

122 Cartulaire de Maguelone, t. 6, fasc. 3, p. 110, notice 545 (année 1411) ; fasc. 5, p. 82, notice 307 (année 1426) ; ADH, 2 E 95/673, 15 février 1482 (a.s.), fol. 37v.

123 « Item, le dimenche de loctave de Pasques se fait la procession de la saincte Vray Croix de lesglise de Saint-Benoit, en laquelle procession doyvent estre les seigneurs, en leur pavailhon, luminaire et leurs menestriers. Et les prevostz les doyvent prier et convoyer le vespre devant. » : Montel, « Le Cérémonial des consuls », p. 86.

124 Cassan, « La confrérie », p. 519-541, articles 1, 2 et 13.

125 Germain, Histoire de la commune, t. 3, pièce justificative XXXVI, p. 482 et suiv., articles 3 et 6.

126 Montel, « Le Cérémonial des consuls », p. 394.

127 Laumonier, « Corps saints », deuxième section (à paraître).

128 Montel, « Le Cérémonial des consuls », p. 397.

129 « Le dimanche 23 juillet, les seigneurs consuls firent faire une très solennelle procession générale pour laquelle on fit nettoyer et orner de tentures les rues et sortir les bannières. Toutes les églises paroissiales y participèrent, les chapelles, les ordres mendiants et les autres avec leurs reliques, les cierges des confréries et les ménétriers. » : AMM, ms. AA9, Petit Thalamus, fol. 134r-v. Édition électronique et traduction : http://thalamus.huma-num.fr/annales-occitanes/annee-1374.html.

130 « Le dimanche suivant, le 16 décembre, on fit à Montpellier une procession générale, organisée par Mgr lévêque de Ségovie, où il y avait les cierges des principales confréries de Montpellier. » : ibid., fol. 147r-v.

131 Ibid., fol. 178v. Édition électronique et traduction : http://thalamus.huma-num.fr/annales-occitanes/annee-1397.html.

132 Ibid. En 1411, fol. 206r ; en 1412, fol. 213v ; en 1415, fol. 222r ; en 1416, fol. 228r. En 1411 et 1412, les confrères et prévôts étaient expressément mentionnés. En 1415 et 1416, seul le dais de la confrérie était évoqué.

133 Fonds BB, EE et Louvet des archives municipales de Montpellier ; fonds 2 E 95 et série G des archives départementales de lHérault ; Cartulaire de Maguelone, t. 6. Voir la présentation des sources dans la première partie.

134 Reyerson, « Changes in Testamentary Practices », tableau 3, p. 260. Les taux observés par lhistorienne passent de 7,5 % des testaments de 1200 à 1345 (sur 94 actes) à 21 % des testaments en 1347 (sur 38 actes) et 46 % en 1348 (sur 28 actes).

135 Pour Avignon, elle est de 10 %, à Montpellier de 11 % : Chiffoleau, « Les confréries », graphique 2, p. 795.

136 Pour la période 1300-1450, 43,6 % des testateurs faisaient état de leur adhésion à une confrérie : Marandet, Le souci, p. 417. Dans lensemble, lhistorienne a observé des taux élevés de testateurs faisant des legs à une ou plusieurs confréries, que ce soit à Toulouse ou dans les petites villes et villages de la région toulousaine.

137 Vincent, Les confréries médiévales, p. 50-53, section « Une réaction face à la peste ».

138 Il demeure difficile dexpliquer les rapports entre les périodes dépidémies et la multiplication des confréries de dévotion, dautant quaucune napparaît, comme à Avignon, entre la première peste et les années 1360. Comme le souligne Jacques Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 796, la prudence est de mise dans « létablissement de relations directes entre limpact psychologique de la crise démographique et la multiplication des confréries de dévotion et dentraide ».

139 À Avignon, dans les premières décennies du xve siècle, entre 20 % et 30 % des testateurs mentionnaient une confrérie ; ils étaient de 40 % à 50 % en 1480-1490 : Chiffoleau, « Les confréries, la mort », p. 796.

140 Ibid.

141 ADH, 2 E 95/414, 28 août 1420, fol. 96v.

142 Coulet, « Le mouvement confraternel », p. 92.

143 Marandet, Le souci, p. 419. Cela expliquerait, pour lhistorienne, la présence écrasante des confréries dans les testaments des habitants des petites villes et villages du Toulousain.

144 Chiffoleau, La comptabilité, p. 286 : « Elle est une famille de substitution ». Des termes comparables sont employés par Rosser, « Solidarités et changement social », p. 1128.

145 Maurice, La famille en Gévaudan, p. 309.

146 C. Vincent, « La confrérie comme structure dintégration : lexemple de la Normandie », Le mouvement confraternel, p. 111-131, ici p. 120.

147 À Manosque non plus : A. Courtemanche, La richesse des femmes. Patrimoine et gestion à Manosque au xive siècle, Montréal, Vrin, 1993, p. 65.

148 Le texte est conservé à la bibliothèque de la Société archéologique de Montpellier, dont laccès fut impossible. Le flou concernant la datation provient du fait que le document édité par Germain porte la date « 1282 » dans le titre, mais que la transcription du texte indique « MCCLXXII » : Germain, Histoire de la commune, t. 3, pièce justificative XXXVI, p. 482 et suiv., citation p. 485. Une copie du xvie siècle de ces mêmes statuts était conservée à la bibliothèque de Lunel en 1899 : É. Bonnet, « Bibliographie du diocèse de Montpellier », Mélanges de littérature et dhistoire religieuse publiés à loccasion du jubilé épiscopal de Monseigneur de Cabrières, Paris, Picard, 1899, p. 305-435, ici p. 333. Ci-dessous, « Saint-Jacques » réfère à lédition des statuts de la confrérie par A. Germain.

149 ADH, 2 E 95/459, 27 mars 1419, fol. 1r.

150 Denise Péricard-Méa expose que les confréries de Saint-Jacques avaient « souvent des finalités totalement étrangères au pèlerinage de Compostelle », ceci incluant Montpellier. D. Péricard-Méa, Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Âge, Paris, Presses Universitaires de France, 2000, p. 139 et p. 145. Sur la fondation de lhôpital, AMM, Louvet 153, 8 juin 1220 (Archives de la ville de Montpellier, inventaires et documents. Tome I, Inventaire du grand Chartrier rédigé par Pierre Louvet en 1662-1663, Montpellier, Imprimerie Serre et Roumégous, 1895-1899, p. 20).

151 Ils font peut-être partie des archives de la confrérie des Pénitents Blancs, héritière de la confrérie de la Sainte-Vraie-Croix : Cassan, « La confrérie », p. 519-541. Ci-dessous, « Sainte-Vraie-Croix » réfère à cette édition des statuts.

152 ADH, 2 E 95/379, 7 janvier 1369 (a.s.), fol. 3v ; ADH, 2 E 95/378, 15 décembre 1374, fol. 139r.

153 Saint-Jacques, article 12.

154 Sainte-Vraie-Croix, art. 1.

155 Sainte-Vraie-Croix, art. 10.

156 Saint-Jacques, art. 12 et 14.

157 Saint-Jacques, art. 12.

158 Sainte-Vraie-Croix, art. 2.

159 Sainte-Vraie-Croix, art. 2.

160 ADH, 2 E 95/368, 22 août 1327, fol. 33v.

161 ADH, 2 E 95/368, 11 janvier 1327 (a.s.), fol. 102r.

162 Un argentier engagé en 1327 recevrait six livres tournois par an et serait en outre logé : ADH, 2 E 95/368, 17 décembre 1327, fol. 92v. Il sagit là du triple du salaire reçu par le travailleur de lexemple qui précède.

163 Les plus misérables étaient exclus de fait des structures confraternelles. La majorité de la population y avait tout de même accès : Vincent, Les confréries médiévales, p. 54.

164 Citation de Sainte-Vraie-Croix, art. 8 : « Adordeneron quels cofraires & las cofrairessas sian de bona opinion & de bona fama & de bona conversation & de bon testimoni ; e que ajon de que pues concomplir lur promession ; en autra manieira, non sia reccuputz ; & si reccuputzera & cazia en negun cas de mal fama, sia amonestatz per los perbostz II ves o III & si nos vol castiar all mezeis se giete de la cofrairia ». Voir Saint-Jacques, articles 6, 7 et 8 ; Sainte-Vraie-Croix, articles 6, 8 et 10. Il sagit de dispositions visant à sassurer de la bonne moralité des membres, telles quil sen trouve dans de nombreux statuts : Vincent, Les confréries médiévales, p. 135-141.

165 Sainte-Vraie-Croix, art. 9.

166 Sainte-Vraie-Croix, art. 13 (1321).

167 Saint-Jacques, art. 3 et 6.

168 Ainsi que la veille du 3 mai, pour allumer les cierges et se recueillir. Sainte-Vraie-Croix, art. 1 et 2.

169 Sainte-Vraie-Croix, art. 13 (1321).

170 Sainte-Vraie-Croix, art. 5 ; Saint-Jacques, art. 6.

171 « [] Adordeneron que neguna dona non mange ab los digz cofraires cant manjaran essems en la festa de la Vera Cros de may ; emperosi es cofrairessa done & sia tenguda de donar per la vianda de son paupre VI deniers. » : Sainte-Vraie-Croix, art. 5. Cette disposition est surprenante ; par exemple C. Vincent nen a pas trouvé de semblable dans les sources étudiées pour ses recherches. Le texte des statuts ne propose pas dexplications.

172 Sainte-Vraie-Croix, art. 5.

173 Saint-Jacques, art. 6 ; Sainte-Vraie-Croix, art. 11.

174 Saint-Jacques, art. 4 ; Sainte-Vraie-Croix, art. 2.

175 Vincent, Les confréries médiévales, p. 77.

176 Chiffoleau, La comptabilité, p. 288.

177 « Cest lassistance de la confrérie au moment de la mort et après celle-ci que réclament les testateurs et cest cet aspect funéraire qui apparaît comme primordial dans les statuts. » : Marandet, Le souci, p. 410.

178 Saint-Jacques, art. 10, p. 484. Pour Saint-Pierre de Maguelone, art. 13, p. 484.

179 Sainte-Vraie-Croix, art. 12 (1319).

180 Sainte-Vraie-Croix, art. 7.

181 Saint-Jacques, art. 4.

182 Sainte-Vraie-Croix, art. 2.

183 Saint-Jacques, art. 11.

184 Marandet, Le souci, p. 410.

185 Vincent, Les confréries médiévales, p. 77-79.

186 Sur le rôle charitable des confréries, ibid., p. 13-29 ; Marandet, Le souci, p. 406 et suiv.

187 Saint-Jacques, art. 4, p. 482-483 ; Sainte-Vraie-Croix, art. 2, p. 533.

188 Saint-Jacques, art. 6. Denise Péricard-Méa suggère que les membres de la confrérie Saint-Jacques choisissaient le pauvre à lhôpital Saint-Jacques : Compostelle et cultes de saint Jacques, p. 141. Dautres confréries de Saint-Jacques prévoyaient des dispositions semblables : ibid., p. 155-157.

189 Sainte-Vraie-Croix, art. 2 ; Saint-Jacques, art. 9.

190 Sainte-Vraie-Croix, art. 2.

191 G. Ricci, « Naissance du pauvre honteux : entre lhistoire des idées et lhistoire sociale », Annales E.S.C., 38, 1, 1983, p. 158-177.

192 La visite des prisonniers ne semblait nulle part représenter une préoccupation des confréries de dévotion : Vincent, Les confréries médiévales, p. 74-75.

193 Vauchez, Les laïcs au Moyen Âge, p. 118-119.

194 Chiffoleau, La comptabilité, p. 289.

195 Vincent, Les confréries médiévales, p. 135-146.

196 Sur ce dernier point, ibid., p. 145-146.

197 Une trentaine de confréries et charités de petites villes et villages ont été recensées au cours de la présente recherche. Voir lannexe 2 du présent article.

198 Merci à Catherine Vincent (Université Paris 10) et Daniel Le Blévec (Université Montpellier 3) pour leurs commentaires et suggestions sur la première version de larticle.