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Classiques Garnier

Facétieuses comédies Les métamorphoses de l’Oiseleur (Plaute, Asinaria, v. 215-225), de la Chrysis de Piccolomini à La Trésorière de Grévin

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes / Journal of Medieval and Humanistic Studies
    2016 – 2, n° 32
    . varia
  • Auteur : Ferrand (Mathieu)
  • Résumé : L’article se propose d’étudier trois réécritures, dans des pièces néo-latines puis française, d’un texte antique facétieux, le monologue de Cléérète (Plaute, Asinaria). En déplaçant les propos de la maquerelle en des contextes divers ou en les modifiant, les auteurs s’amusent de la confusion des modèles, comiques et farcesques, et instaurent ainsi, avec leur public expert, une connivence enjouée. À cet égard, c’est l’acte même d’écrire une comédie qui devient, pour eux, geste facétieux.
  • Pages : 205 à 220
  • Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes - Journal of Medieval and Humanistic Studies
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406067450
  • ISBN : 978-2-406-06745-0
  • ISSN : 2273-0893
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06745-0.p.0205
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 28/01/2017
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langue : Français
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Facétieuses comédies

Les métamorphoses de lOiseleur
(Plaute, Asinaria, v. 215-225),
de la Chrysis de Piccolomini à La Trésorière de Grévin

Marci Plauti Comici Clarissimi Comoediae luculentissimae ac facetissimae. Tel est le titre de la première édition parisienne des comédies de Plaute, qui paraît en 1512 sous les presses de Denis Roce1. Le caractère publicitaire dune telle formule, qui multiplie les superlatifs, ne fait aucun doute. Associé à ladjectif « loculentissimae », le mot « facetissimae » insiste sur lesprit brillant et acéré du comique latin.

Lorsque, aux xve et xvie siècles, certains sessayèrent à limitation de Plaute et composèrent, en latin ou en langue vernaculaire, les premières comédies à lantique, cest aussi cet esprit facétieux quils tentaient de faire revivre. Et Plaute, plus que Térence dailleurs, fut une source féconde pour les premières comédies originales, en France comme en Italie2. Les textes conservés montrent il est vrai de nombreux décalages avec leurs modèles ; de fait, limitatio est avant tout aemulatio qui saffranchit volontiers des « archétypes ». Mais lesprit facétieux vint alors se loger dans ces écarts ; plus exactement, les auteurs ont redoublé la facétie comique par leurs jeux de réécriture. Ces facéties au second degré seront au centre de nos réflexions ici : comment, à la Renaissance, lacte décrire une comédie est-il devenu, en soi, geste facétieux ?

Pour mener cette enquête, nous nous appuierons sur la lecture dun texte en particulier, extrait de lAsinaria de Plaute, et sur trois de ses 206réécritures, à lépoque moderne : la maquerelle Cléérète définit son métier en le comparant à celui de loiseleur. Certes, les réécritures de ce texte facétieux offrent un objet détude en soi : comment ces dix vers sont-ils intégrés dans des intrigues qui souvent, nont que peu de rapport entre elles ? Que nous dit cette réécriture de lesthétique des auteurs et de leur relation avec le modèle antique ? Le texte de Plaute constituera surtout comme un point fixe à partir duquel nous pourrons mettre à lépreuve la validité du glissement qui sesquisse ici, de la facétie comme texte à la facétie comme geste.

« Facetia », « facetus », « facetissimus » :
question de vocabulaire

Un tel glissement me paraît fondé tout dabord sur la souplesse même du concept de « facétie », notamment lorsquil est question de théâtre. À titre dexemple, et sans prétendre à lexhaustivité, nous proposons dillustrer en préambule quelques usages du mot latin et de ses dérivés dans un milieu homogène, celui de lhumanisme parisien autour de 1500. Cest là que virent le jour deux des trois comédies présentées ci-après.

En français, le mot « facetie » semble apparaître sous la plume de Guillaume Tardif qui publie dans les dernières années du xve siècle à Paris, chez Jean Trepperel, sa traduction du Liber Facetiarum du Pogge3. Le recueil latin avait lui-même fait lobjet de plusieurs éditions avant 15004. Ces entreprises éditoriales ont pu contribuer à populariser le terme dans les milieux lettrés parisiens, en lune ou lautre langue. Certes, la facétie narrative na pas a priori de lien direct avec le théâtre : il faut noter cependant que les Facéties du Pogge et, plus encore, celles de Tardif, associent à lhéritage rhétorique du facetum latin une certaine forme de comique, que lon retrouve dans les fabliaux médiévaux ou la 207farce contemporaine5. Leur succès peut-il expliquer, au moins en partie, lamplitude sémantique du mot « facetiae » à Paris ? De fait, son sens oscille entre le comique des tréteaux et lurbanitas cicéronienne.

Dans les Praenotamenta de Josse Bade, placés en tête de son édition de Térence, lhumaniste affirme par exemple :

Delectant autem spectatores rudiores facetijs & gestibus actorum

« Ce quapprécient les spectateurs mal dégrossis, ce sont les plaisanteries et les gestes des acteurs6. »

Avant de mentionner les procédés plus complexes du théâtre des Anciens (construction de lintrigue, agréments littéraires, etc.) qui plaisent aux spectateurs instruits, limprimeur évoque les ressorts traditionnels de la farce contemporaine : aux gestes (gestibus) il associe le comique verbal trop facile (facetiis), qui seul peut séduire les rudiores7.

Le sens du mot facetia est sensiblement différent dans certains textes réglementaires de luniversité de Paris. Il apparaît en effet lorsquil est question de spectacles détudiants qui créent le chahut :

Solae illae facetiae conceduntur in memorato festo, quae per magistrum paedagogum, aut alium de suis regentibus fuerint uisitatae ad unguem, priusquam in ludum prodeant [] Et ludantur in propriis collegiis hujusmodi facetiae []

« Seules sont autorisées les farces, lors de ladite fête <des Rois>, qui ont fait lobjet de lexamen minutieux du principal ou de quelque autre de ses régents avant dêtre jouées []. Et que lon joue les farces de ce genre dans les collèges eux-mêmes []8. »

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Notre traduction du mot facetiae par « farces » sappuie sur un constat : dans les règlements en français (notamment ceux du Parlement), cest ce mot-là qui le remplace souvent :

Ce jour la cour a mandé les principaux des colleges [] auxquels elle a faict deffenses de ne permettre jouër en leurs colleges aucunes farces ou jeux scandaleux9.

Les « jeux scandaleux », dont le mot « farces » semble ici léquivalent, désignent précisément des spectacles satiriques dont la dimension critique rappelait davantage la liberté de ton des Facéties italiennes que la gauloiserie prétendument inoffensive de certaines farces contemporaines ou la retenue bienséante de lorator latin.

Dès lors, les formes adjectivales, facetus et, surtout, facetissimus, peuvent sans doute être traduites par « farcesque », mais elles désignent moins, dans les textes que nous avons pu lire, « ce qui est relatif à la farce », forme dramatique aux contours trop incertains, quun ton, un esprit critique et moqueur. Cest ainsi que plusieurs textes de théâtre néo-latin sont dits « facetissimi » tels le Dialogus longe facetissimus de temporum ac scientiarum mutatione de 153310. Facetus semble alors léquivalent de ladjectif festivus qui qualifie aussi des dialogues satiriques comme le Julius Exclusus (« dialogus festiuus sane ac elegans ») mais aussi le Dialogus saneque festiuus et le Dialogus nouus et mire festiuus, publiés en 1519 par des amis dÉrasme dans le contexte de laffaire Reuchlin11.

Enfin, le superlatif facetissimus qualifie le théâtre des comiques anciens dans les premières éditions du xvie siècle. En 1528, paraissent ainsi à Paris les Aristophanis facetissimi comoediae novem12. Cest un souvenir de 209Cicéron : « Aristophanes, facetissimus poeta ueteris comoediae13 ». On notera là encore que le sens de facetissimus nest pas incompatible avec le comique parfois grossier ou railleur de lAthénien, même si, sur le plan théorique, lorateur les distinguait nettement :

Duplex omnino est iocandi genus, unum illiberale, petulans, flagitiosum, obscenum ; alterum elegans, urbanum, ingeniosum, facetum. Quo genere [] Plautus noster et Atticorum antiqua comoedia [] referti sunt [].

« Il y a en somme deux manières de plaisanter : la première est indigne dun homme libre, insolente, déshonorante et obscène ; la seconde distinguée, plaisante, spirituelle et de bon goût. [] Plaute et lancienne comédie des Attiques [] sont riches en plaisanteries de ce genre14. »

Cest dans cet esprit quau début du xvie siècle, le superlatif qualifie dabord lœuvre de Plaute : dans le titre de la première édition, nous lavons vu, mais aussi dans les paratextes parisiens. Le professeur Louis Odebert, qui publie séparément, dès 1514, lAmphitryon, célèbre dans sa préface les mérites de Plaute : « Quid per deum immortalem plautinis comoediis cultius, frugalius, urbanius, facetius15 ? » Ici, intégré dans une série très cicéronienne, le mot facetus correspond bien à lesprit durbanitas16 et au sens que Charles Estienne, lecteur de lArpinate, donne au mot « facetia » dans son Dictionarium latinogallicum : « raillerie, plaisanteries, rencontres de bonne grace, un dict tout faictiz, une plaisante mocquerie ayant quelque gravité en soy17 ».

En matière de théâtre, les divers sens des mots facetia, facetus ou facetissimus forment donc, à lorée du xvie siècle tout au moins, un arc sémantique cohérent, depuis la farce, qui peut être grossière, jusquà lurbanitas cicéronienne de la comédie. De fait, les auteurs ne connaissent pas encore de séparation 210formelle entre farce et comédie, comique bas et comique policé. Du moins emploie-t-on les mêmes mots pour qualifier les uns et les autres. Ainsi, les premières éditions en français du théâtre comique des latins traduisent le mot « comedia » par « farse18 », tandis que les éditeurs des Dialogi de Ravisius Textor appellent, en 1530, ses farces latines « comediae19 ».

Farce et comédie :
une rencontre facétieuse

Nous proposons à présent dexplorer ce continuum notionnel et générique à travers létude du motif plautinien de loiseleur, et plus exactement, du mode dinsertion de cette « facétie » dans les intrigues farcesques des comédies humanistes.

La tirade de Cléérète

La maquerelle Cléérète dans lAsinaria de Plaute prostitue sa propre fille. Quand elle paraît sur la scène, elle essaie de repousser Diabole, un amant de la jeune femme, qui, ruiné, ne lintéresse plus. Dans ce dialogue en forme de joute verbale, Cléérète sapprête à porter le coup de grâce ; avec cynisme, elle rappelle en quoi consiste son métier :

Non tu scies ? Hic noster quaestus aucupi simillimust.


Auceps quando concinnauit aream, offundit cibum.

Aues assuescunt : necesse est facere sumptum qui quaerit lucrum.


Saepe edunt ; semel si sunt captae, rem soluunt aucupi.


Itidem hic apud nos : aedes nobis area est, auceps sum ego,


Esca est meretrix, lectus inlex est, amatores aues.


Bene salutando consuescunt, compellando blanditer,


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osculando, oratione uinnula, uenustula.

Si papillam pertractauit, haud id est ab re aucupis.


Savium si sumpsit, sumere eum licet sine retibus.


Haeccine te esse oblitum, in ludo qui fuisti tam diu !

« Vois-tu, notre métier est tout pareil à celui de loiseleur. Loiseleur commence par préparer son terrain, puis il répand des graines. Peu à peu, les oiseaux shabituent : pour gagner, il faut savoir dépenser. Ils viennent souvent manger. Une fois pris, ils dédommagent le chasseur. Il en est de même chez nous : notre terrain, cest la maison ; je suis loiseleur, la fille est lamorce, le lit est lappeau, les amoureux, les oiseaux. On les apprivoise avec des bonjours aimables, des paroles caressantes, avec des baisers, des propos bien mignons et bien tendres. Si lun pelote un téton, cest tout profit pour loiseleur. Sil prend un baiser, on peut le prendre sans filets. Avoir oublié tout cela, toi, qui as été si longtemps à bonne école20 ! »

Dun point de vue rhétorique, le facétieux est une qualité du discours, qui repose souvent sur une finesse verbale de lorateur et suscite le rire ou le sourire complice de lauditeur (au détriment du parti adverse21). Stricto sensu, la tirade de Cléérète, qui na pas, par exemple, la concision des facetiae les plus percutantes, ne saurait correspondre à une telle définition. Elle partage toutefois quelques traits avec le mot desprit cicéronien. Dans le système de double énonciation propre au théâtre, la maquerelle cherche bien à faire rire le spectateur de « ladversaire » – ici, Diabole. Pour cela, elle développe terme à terme une longue comparaison : le métier de la maquerelle se voit rapproché de celui de loiseleur, qui tend ses pièges pour capturer les oiseaux – Cicéron rappelle que la comparaison (conlatio) est lune des modalités possibles de la facétie oratoire22. Sy ajoute un troisième univers de référence : le jeu, qui permet de miser et de gagner. Par ailleurs, ce que décrit Cléérète est précisément ce qua vécu Diabole, qui ladmet bien volontiers ; ainsi le propos est-il à la fois pertinent et surprenant puisque dune part, la comparaison filée met en rapport des réalités a priori très éloignées 212– ici, il y a animalisation des clients qui deviennent de petits oiseaux innocents – et dautre part, elle est prononcée avec une bonne dose de cynisme par le « joueur » : celui-ci triomphe de son adversaire en révélant, devant lui, la manipulation dont il a été victime. À cet égard, le dernier vers, qui passe du général au particulier, constitue la pointe finale du propos.

Toutes ces qualités de la réplique, sinon facétieuse, du moins plaisante et spirituelle, peuvent expliquer sa fortune à la Renaissance, outre sa portée générale (il sagit dune définition qui abstrait une leçon de lexpérience) et parfaitement autonome (le texte est clos sur lui-même). Le passage revêt du reste une valeur méta-discursive : Cléérète décrit lun des ressorts fondamentaux du ludus comique, la burla23.

Deux réécritures néo-latines

Ces vers ont ainsi fait lobjet dun grand nombre de réécritures et dadaptations aux xve et xvie siècles. Nous nous arrêterons ici sur trois dentre elles. La première se lit dans la Chrysis dEnea Silvio Piccolomini (1444), que nous névoquerons pas tant pour elle-même que comme point de comparaison avec le théâtre français.

La trame de cette comédie latine rappelle celle de la comédie plautinienne et la réplique est prononcée dans un contexte tout à fait semblable à celui de lAsinaria : la maquerelle Canthara fait patienter deux amants que leurs maîtresses, deux courtisanes, sont en train de duper : de fait, elles se livrent au même moment aux plaisirs dans les bras de deux hommes plus jeunes. La maquerelle fait donc la leçon à deux « oiselets » pris au piège, comme le faisait Cléérète :

Sed uide, quia non bene dixi aucupium

Vos esse ; sed questus quem facio

Similis est aucupii. In aucupio

Hec sunt : auceps, area, cibus, aues.

Hec domus est area, cibus est meretrix,

Ego sum auceps ac uos estis aues,

Qui bene salutati consuescitis

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Et, compellati blanditer sauiis,

Attractu papillarum et oracione uenustula,

Tamquam aues deprendimini retibus.

« [] Mais vois :

Jai dit à tort que vous êtes mes oiselets ;

Toutefois, le métier que je fais est semblable

A de loisellerie. Car dans loisellerie

Il y a oiseleur, terrain, appât, oiseaux :

Ma maison, le terrain ; lappât, la courtisane ;

Moi, je suis loiseleur ; vous êtes les oiseaux.

Par daimables bonjours, vous vous apprivoisez ;

Par des propos câlins, des baisers florentins,

Le toucher des tétins et un mignon discours,

Vous êtes pris aux rets comme les oiselets24. »

La réplique, intégrée dans une pièce assez proche par le ton et le contenu du modèle ancien, ne constitue pas, dans ce cadre nouveau, un élément hétérogène. Notons toutefois que Piccolomini réduit le texte source : il fait des dix septénaires trochaïques dix pseudo-sénaires, ce qui conduit à resserrer le propos. Les vers 5 et 7 juxtaposent les substantifs puis les redistribuent autour du verbe « être », établissant, avec une très grande économie de moyen, une équivalence stricte entre les deux univers. Cette concision renforce le caractère incisif du passage plautinien et le rapproche, à certains égards, de la « promptitudo » facétieuse.

Les comédies néo-latines des collèges parisiens sont très différentes dans la forme et dans lesprit. On a conservé de rares textes25 dont la comedia Marabei qui fut composée et sans doute jouée au début des années 1530 ; elle est restée à létat manuscrit26. Cest lun des tout premiers textes à se présenter, en France, comme une imitation de la comédie antique. Il en affiche tout au moins certains signes extérieurs : il sintitule comedia, est composé en vers iambiques, est divisé en actes et scènes selon le modèle des éditions contemporaines de Plaute et Térence. Il multiplie enfin les réécritures des deux comiques latins.

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Pour le contenu, toutefois, on est assez loin de la comédie ancienne. Que lon en juge : Marabeus est un Italien ruiné qui, arrêté pour vagabondage, est condamné, avec dautres mendiants, à récurer les fossés de Paris. Il parvient toutefois à y échapper, retrouve les bas-fonds de la capitale avant dêtre repris et renvoyé à son triste sort. Le point de départ est le même que celui dune farce du recueil de Florence, la Farce nouvelle des maraux enchaînés27. Mais les errances dans le Paris interlope sont originales. Marabeus croise par exemple un duo détonnant : Sophoclidisca, une maquerelle, et Albidulus qui brûle dapprendre, à lécole de Sophoclidisca, le métier de maquereau :

Quid audio ? Lena ut mea est sententia.

Fortunam queritur admodum iniustam sibi.

Forsanque vellet id consilium credere

Mihi tanquam viro omnium tutissimo !

Ecastor animus esset agere clanculum

Vel liberius hac cum clereta colloqui

Lenocinandi ut nodos mihi dissolveret

Meque adeo peritum lenonem redderet,

Artis nihil preriperet ut Davus mihi

Aut Ballio ille Plautinus mihi cederet.

« Quest-ce que jentends ? Daprès moi, cest une maquerelle. Elle se plaint dun sort trop injuste. Peut-être voudra-elle se confier à moi, je suis le plus sûr des hommes. Par Castor, lidée serait dagir en toute discrétion et de parler assez librement avec cette Cléérète : elle pourrait ainsi me révéler les arcanes du métier et ferait de moi un maquereau vraiment professionnel. Davos naurait alors rien à mapprendre ou je lemporterais sur le célèbre Ballion de Plaute28 ! »

Ainsi se voit introduite une nouvelle Cléérète, qui accepte denseigner son métier à Albidulus :

s. – [] Nonne tenes aucupandi industriam ? A. Teneo.

s. – Est profecto nostra hac ars huic similima.

a. – Nec prompte adhuc quicquid dicas intellego.

s. – Auceps cum primum concinauit aream

Granorum facit hic volucribus tum copiam

Aues facilius sparso ut assuescant cibo

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Sumptu quas saepe facto tum domum accipit.

a. – Quid exponit sumptum auceps.

s. – Quia querit lucrum.

Porro itidem apud nos in dies fieri assolet.

a. – Sed istud quomodo facile tentabitur ?

Quod dicis ardua est mihi prouincia.

s. – Tanquam leno rhetia tendas, auceps eris.

Meretrix vero esca, amatores aves erunt.

Quos bene salutando convenies blanditer.

« s. – Daccord. Tu connais les techniques de la chasse ?

a. – Oui.

s. – Eh bien notre art est tout à fait semblable.

a. – Je ne comprends pas bien encore ce que tu veux dire.

s. – Dès que loiseleur a préparé son terrain, alors il y met une bonne quantité de graines pour volatiles, afin daccoutumer les oiseaux à la nourriture quil a répandue ; grâce à cette dépense, il les accueille alors souvent chez lui.

a. – Mais pourquoi loiseleur fait-il cette dépense ?

s. – Parce quil recherche un gain ; dailleurs, cest la même chose qui se produit chez nous, chaque jour.

a. – Et comment y parvenir sans difficulté ? Tu me parles là dune mission délicate.

s. – En tant que leno, tends tes filets, tu seras loiseleur. La courtisane, ce sera lappât, les amants seront les oiseaux. Tu les attireras par daimables salutations et des propos caressants29. »

Lauteur du Marabeus a pris au pied de la lettre limage du ludus comme école, développée par Plaute après la tirade de Cléérète : ce qui était définition cynique adressée à la proie devient concrètement ici une leçon donnée au futur maquereau/oiseleur. Dès lors, la forme dialogique simpose delle-même ; bien loin de contracter le texte source, lauteur de la pièce le dilate au contraire et en rompt lunité discursive en intégrant la parole de lélève, soucieux dapprendre.

Rappelons que, dans le cadre dune représentation scolaire, les auditeurs sont experts : ils savent apprécier dabord le jeu de réécriture sur un texte qui avait pu faire lobjet dune praelectio, ils en reconnaissent chaque mot. Ici, le plaisir tient donc dabord de la reconnaissance et de la complicité que crée le partage dun savoir commun : la manipulation dun texte classique – au sens premier du terme – est en soi une performance qui se donne à voir ou à lire. En évoquant, dans la 216première réplique citée, le souvenir de Cléérète, mais aussi du leno Ballion, lauteur invite dailleurs explicitement à une lecture seconde, pleinement intertextuelle ; il prépare ainsi la facétieuse réécriture de la comparaison cynégétique. On voit cependant à quel glissement nous sommes en train de procéder : lesprit facétieux se situe ici à un autre niveau de lanalyse. Il nest plus seulement dans la parole spirituelle du personnage en scène – disloquée par le dialogue –, mais dans celle de lauteur qui joue avec ses lecteurs savants et sollicite leur intelligence. On samusera ainsi de le voir transformer la maquerelle en professeur, sa réplique en colloque scolaire parodique et in fine, peut-être, de voir le vénérable monde du collège seffondrer dans la fange et la prostitution. Nous sommes certes très en-deçà, dans ces premières comédies, de cette urbanitas que dautres développeront, de cette conversion du « comique populaire » en sage plaisanterie ou en « honnête divertissement ». Le recours aux modèles antiques, dans une pièce qui, du point de vue de linventio, doit tant à la farce et au comique du bas corporel, nest en aucun cas un moyen de polissage ; le modèle se voit au contraire arraché à sa prétendue urbanité. À un autre niveau cependant, la réécriture nen relève pas moins dun jeu plaisant et enjoué, qui séduit dabord lintelligence de lauditeur.

La Trésorière de Grévin

Les choses sont-elles très différentes après 1552 et la création de la première comédie française ? Faut-il prendre au mot les déclarations tonitruantes de Jodelle et Grévin qui rejettent la farce et son humour grossier pour, cette fois, une urbanitas facétieuse de bon aloi ? Rappelons que le second, dans son « Brief discours pour lintelligence de ce theatre », reprend les mots de Cicéron cités plus haut, à propos des comédies plautiniennes, « parfaictes de tous poincts et, comme dit Cicéron, pleines de choses ingenieuses, civiles, elegantes et facetieuses. » Quant aux « farces des François », elles viennent plutôt d« une autre sorte de comédie que [les Anciens] appeloyent mimus ou bastelerie, pour autant quelle estoit faicte de parolles ordes et villaines et de matiere assez deshonneste30 ». Cest dailleurs lun des reproches que Grévin adresse aux « jeux de 217luniversité de Paris » : « contre le commandement du bon precepteur Horace, [étudiants et professeurs] font à la maniere des basteleurs un massacre sur un eschaffaut, ou un discours de deux ou trois mois [] et autres telles badineries que je laisse pour estre plus bref31 ». Si, dans ces lignes, il semble être question surtout du théâtre sérieux des collèges, le monde des « basteleurs » est aussi celui de la farce, grand pourvoyeur de « badineries » scolaires.

Dans La Trésorière (qui fut représentée dans un collège, rappelons-le), Grévin se propose donc de renouer avec le modèle antique, plus fermement que ne lont fait avant lui, et en latin, professeurs et étudiants32. Toutefois, la critique récente a montré que le modèle farcesque demeurait prégnant. De fait, il y a loin, par exemple, de la comédie latine à lantique présentée par Piccolomini, qui met en scène meretrix, courtisanes et adulescentes, à la comédie bourgeoise en français, qui fait la satire dun milieu social – les gens de finances – et met en scène le couple marié des farces contemporaines. La tirade de Cléérète, que Grévin se contente de traduire, a ainsi semblé « plaquée » : pas dentremetteuse ni prostituée qui puissent justifier, dans cette comédie, un tel développement33. Cest dailleurs Richard, serviteur de Loys, amant malheureux, qui prononce la tirade. Lemprunt nen a pas moins, me semble-t-il, une certaine pertinence en contexte. La comparaison facétieuse devient ici un amer reproche, voire, pour lépouse infidèle, une lourde accusation :

Et voyla, la coustume est telle,

Car envers une damoiselle

Il fault tousjours largent en main.

Et puis on sçait bien que son gain

Est semblable à loiselerie :

Loiseleur en quelque prairie

Vient espandre ses grains semez,

Où les oiseaux accoustumez

Ainsi se laissent amorcer ;

(Car il fault un peu avancer,

Pour en avoir du grain après)

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Et lorsquils sont pris dans les retz

Ils payent au long la despense,

Dont loiseleur a faict lavance.

Ainsi le bordeau cest le pré,

Là où lamoureux est entré

Comme un oiseau ; la macquerelle

Est loiseleur, qui renouvelle

Souvent lappas, et met en main

Au lieu damorce, une putain.

Les caresses, les mignardises,

Les bonjours et les gaillardises,

Le doux accueil, le deviser

Sont les moyens dapprivoiser.

En cette façon, mon maistre

Est aux rets []34.

La réplique de la maquerelle plautinienne est simplement traduite mais elle se trouve déplacée dans la bouche de la victime (ou de son représentant) ; lénoncé est intact, mais la situation dénonciation et donc le point de vue changent. Lenjeu est dès lors profondément modifié : Cléérète faisait mine, chez Plaute, de révéler ce que chacun reconnaissait comme un élément topique du ludus ; la tirade devient ici opérateur de vérité qui dit crûment ce que la farce de Grévin dénonce : la parenté du monde de la finance et du monde de la prostitution. Nous retrouvons ici, à certains égards, lesprit facétieux du Pogge et de ses « répliques démystifiantes », qui témoignent dune « lucidité clairvoyante » et « désenchantée35 ». Au reste, ce nest peut-être pas un hasard si cest Richard qui prononce ces mots : on a parfois fait de lui le badin de la farce36, dont lune des fonctions traditionnelles est de dire sans fard la vérité. De fait, quest vraiment cette Trésorière dont on nous dit quelle se donne volontiers à plusieurs amants ? Elle est mue par lappât du gain, comme les « putains » auxquelles Richard la compare. Quant au mari, sil est bien le cocu de la farce et paraît ignorer les agissements de son épouse, il ne tire pas moins profit de son commerce puisquil prête à Loys 219(avec un taux dintérêt exorbitant) la somme que Constante lui réclame (cf. v. 925-926 : « Ils payent au long la despense, / dont loiseleur a faict lavance »). Allié objectif de son épouse dans cette affaire, le Trésorier, sans le savoir dit-on (mais est-il permis den douter ?), serait alors, aux yeux de Richard, comme loiseleur de notre comédie.

Lhypotexte plautinien, que le public savant (« ceux qui seront un peu versez en lAristophane, Plaute et Terence37 ») peut reconnaître, se met donc au service dune sévère condamnation (lépouse vend ses charmes comme la prostituée antique ; lépoux pratique une forme de proxénétisme, sinon véritable, du moins indirect) tout en sinscrivant sans heurt dans un univers farcesque qui modifie ses enjeux – le projet, en effet, devient satirique. Ainsi, cest la facétie dorigine antique qui, placée dans la bouche du badin, rend manifeste le propos de la pièce ; loin de policer le discours, elle permet à lauteur dexplorer les limites du dicible. En dernière analyse, opposer farce et comédie à lantique, comique grossier et comique policé, ne permet pas dapprécier ce qui se noue dans La Trésorière ; les deux couples antithétiques ne se recoupent pas nécessairement dailleurs, nen déplaise aux théoriciens. Lauteur en revanche se montre facétieux lorsquil prétend, dans le prologue, rejeter la farce au nom de lurbanitas comique, et continue pourtant de jouer avec lhorizon scabreux que farce et comédie ont en commun. L« honnête divertissement » est quant à lui réservé aux auditeurs-lecteurs les plus habiles, capables dapprécier en connaisseurs les jeux demprunts et de contamination entre ces différents univers.

La facétie, plus quun contenu fixe, est surtout, dans le théâtre comique dont il a été question, manière décrire et, partant, manière de lire. En opposant, après Cicéron, les termes « illiberale, petulans, flagitiosum, obscenum » à lelegans, lurbanum, lingeniosum, le facetum, en associant la farce à la première série, la comédie de Plaute à la seconde, les auteurs de comédies françaises (et parfois, la critique moderne) ont feint dignorer les rencontres possibles et réelles entre les diverses traditions du théâtre comique. Pourtant, leurs œuvres mêmes ne cessent dillustrer leur articulation. Nous avons tenté de le montrer en nous appuyant sur les jeux de réécritures et demprunts dune « facétie » plautinienne : insérant dans leurs propres compositions, modelées par lunivers farcesque, des mots étrangers, les poètes se donnent les moyens dune métamorphose 220qui, lorsquon sait la lire, fait le sel de la comédie humaniste. Ce geste de lécrivain correspond alors, mutatis mutandis, à la définition que nous avons proposée ici de la facétie : elle est un appel à lintelligence par le moyen des mots, qui espère susciter le sourire et la complicité bienveillante ou critique du lecteur/spectateur. De la facetia grossière et farcesque à lhonnête divertissement de la comédie, mais aussi de la facétie comme texte à la facétie comme geste, se dessine ainsi comme une subtile dialectique ; une dialectique facétieuse, comme il se doit.

Mathieu Ferrand

Université de Louvain-la-Neuve

UCL-GEMCA

1 Sur Plaute et ses premières éditions parisiennes, voir M. Ferrand, « Plaute à Paris. Diffusion et imitation des comédies plautiniennes au début du xvie siècle », Le carrefour culturel parisien au tournant de 1500, éd. O. Millet et L. A. Sanchi, Cahiers V. L. Saulnier, 33, 2016, p. 189-203.

2 Pour le domaine néo-latin, voir J.-C. Chevalier, « Neo-Latin Theatre in Italy » et M. Ferrand, « Humanist Neo-Latin Drama in France », Neo-Latin Drama and Theatre in Early Modern Europe, éd. J. Bloemendal et H. Norland, Leyde, Brill, 2013, p. 25-101 et 365-413.

3 Voir Guillaume Tardif, Les facecies de Poge. Traduction du « Liber facetiarum » de Poggio Braccioloni, éd. F. Duval et S. Hériché-Pradeau, Genève, Droz, 2003, ici p. 14 et 53-54.

4 Voir L. Sozzi, « Les Facéties du Pogge et leur influence », Bulletin de lAssociation détude sur lhumanisme, la réforme et la renaissance, 7, 1977 (Facétie et littérature facétieuse à lépoque de la Renaissance, éd. V. L. Saulnier), p. 31-35, ici p. 32.

5 Sur les Facéties du Pogge, voir lédition, avec traduction italienne, de M. Ciccuto, Facezie, Milan, BUR, 2009 (notamment lintroduction, p. 45-51) et lédition, avec traduction française, de S. Pittaluga et E. Wolff, Facéties, Confabulationes, Paris, Les Belles Lettres, 2005 (notamment lintroduction, p. xvi-xxi). Sur le rapprochement de la farce et de la facétie, voir les textes plus tardifs de Bouchet et Marot cités par R. Dubuis et P. J. Roux, « Réflexion sur lhistoire de “facétie” ou la difficile rencontre dun mot et dune notion », Bulletin de lAssociation détude sur lhumanisme, la réforme et la renaissance, 7, 1977 (Facétie et littérature facétieuse à lépoque de la Renaissance, éd. V. L. Saulnier), p. 12-18.

6 Josse Bade, Praenotamenta, chap. xxiv [dans] P. Terentii Aphri comicorum elegantissimi comedie [], Paris, Josse Bade, 1504, fol. biiv.

7 Voir W. von Wartburg, Französisches Etymologisches Wörterbuch (= FEW), t. III, 1934, p. 354 : la « facétie » est définie comme une « grosse plaisanterie quon fait ou dit pour égayer ».

8 Compte rendu de lassemblée de lUniversité du 4 novembre 1488. Texte donné par C.-E. Du Boulay, Historia Universitatis Parisiensis, Paris, F. Noël, 1673, t. V, p. 782-783. Nous soulignons. Sauf indication contraire, nous traduisons.

9 Registres du Parlement de Paris, 27 décembre 1523. Texte donné par M. Félibien et G.-A. Lobineau, Histoire de la ville de Paris, Paris, G. Desprez et J. Desessartz, 1725, t. IV, Preuves, p. 645.

10 Sur ce texte, voir M. Ferrand, « Rôles et images de professeurs dans le théâtre des collèges. Le Dialogus longe facetissimus (Paris, c. 1533) », Nouveaux regards sur les Apollons de collège. Figures du professeur humaniste en France dans la première moitié du xvie siècle, éd. M. Ferrand et N. Istasse, Genève, Droz, 2014, p. 311-331.

11 Voir Les funérailles de la Muse suivi de La Conférence macaronique, éd. J.-C. Saladin, Paris, Les Belles Lettres, 2001.

12 Éd. de Jean Chardame, chez Jean de Gourmont, Paris, 1528. Cest la première édition parisienne des comédies dAristophane.

13 Cicéron, Traité des lois, II, xv, 37, éd. G. de Plinval, Paris, Les Belles Lettres, 1968, p. 60, repris notamment par Aulu-Gelle, à propos de trois vers des Grenouilles (837-839) (Nuits Attiques, éd. R. Marache, Paris, Les Belles Lettres, 1967, I, xv, 19, p. 56).

14 Cicéron, Des Devoirs, I, xxix, 104, éd. M. Testard, trad. S. Mercier, Paris, Les Belles Lettres, 2014, p. 116-119. Je souligne.

15 Amphitryo Plautinus [], Paris, Jean de Gourmont, s.d. (c. 1515), fol. a1v.

16 Rappelons que lurbanitas, qui définit les qualités de lhomo facetus, représente lensemble des traits de lhomme urbain, homme cultivé et civilisé obéissant aux règles de bienséance. À cet égard, il soppose au rusticus.

17 Dictionarium latinogallicum, Paris, Robert Estienne, 1544, p. 270. Ladjectif semble avoir un sens plus vague : « plaisanteurs, qui dit mots pour rire, recreatif en parolles, rencontreurs ».

18 Voir la Farse dAmphitrion, traduction anonyme, dans le recueil Œuvre novelle contenant plusieurs materes [], Anvers, Thierry Martens, 1504, fol. 116r-184v ; sur cette traduction, voir M. Ferrand, « La farse dAmphitrion (Anvers, 1504), première traduction française dune comédie plautinienne », Translating for the Stage in Early Modern France and England, éd. A. Graham et Á. Juhász-Ormsby, Renaissance and Reformation/Renaissance et Réforme (à paraître).

19 Dialogi aliquot Ioannis Ra. Textoris Nivernensis hactenus non editi, studiosae iuventuti utiles et iucundi, adiecta sunt animi gratia eiusdem epigrammata aliquot non inutilia, Paris, Regnault Chaudière, 1530.

20 Plaute, Comédies, éd. et trad. A. Ernout, Paris, Les Belles Lettres, 1963, t. I, v. 215-225, p. 96-97.

21 Sur la facétie rhétorique, voir en particulier Cicéron, De lorateur, II, liv-lxxi, 216-289 (éd. et trad. E. Courbaud, Paris, Les Belles Lettres, 1966) ainsi que la section xxvi, 87-89 de LOrateur (éd. et trad. A. Yon, Paris, Les Belles Lettres, 1964).

22 Voir Cicéron, De lorateur, II, lxvi, 265, éd. Courbaud, p. 118 : Est etiam ex similitudine, quae aut conlationem habet aut tamquam imaginem (« Les similitudes fournissent également des traits plaisants : elles comprennent les comparaisons et les analogies dimage »).

23 Ajoutons que le motif médiéval de la « Pipée », dans la littérature allégorique (Le Roman de la Rose) et farcesque (La Farce de la Pipée) présente, à propos des séductions de lamour, une forme très proche. Voir M. Rousse, « Lallégorie dans la farce de La Pipée », Cahiers de lAssociation Internationale des Études Françaises, 28, 1976, p. 37-50.

24 E. S. Piccolomini, Chrysis, v. 265-273, éd. et trad. J.-L. Charlet, Paris, Champion, 2006, p. 62-63.

25 Jen prépare lédition, à paraître chez Droz, dans le prolongement de ma thèse de doctorat, Le théâtre des collèges parisiens au début du xvie siècle. Textes et pratiques dramatiques, EPHE, 2013.

26 Bibliothèque nationale de France, Manuscrit latin 8439. Pour une présentation plus précise de cette pièce, voir Ferrand, « Humanist Neo-Latin Drama in France », p. 384-385.

27 Voir Le Recueil de Florence. 53 farces imprimées à Paris vers 1515, éd. J. Koopmans, Orléans, Paradigme, 2011, p. 581-591.

28 Bibliothèque nationale de France, Manuscrit latin 8439, fol. 12v-13r.

29 BnF, Manuscrit latin 8439, fol. 16r-v.

30 Jacques Grévin, « Brief discours pour lintelligence de ce theatre », dans César, éd. E. S. Ginsberg, Genève, Droz, 1971, p. 88-95, ici p. 92.

31 Grévin, « Brief discours… », dans César, éd. Ginsberg, p. 95.

32 Jacques Grévin, La Trésorière, éd. C. Douël DellAgnola, dans La Comédie à lépoque dHenri II et de Charles IX. 1561-1568 [Théâtre français de la Renaissance, Première Série. Vol. 7], Florence, Olschki ; Paris, Presses Universitaires de France, 1995, p. 1-71.

33 Voir J.-C. Ternaux, « La comédie humaniste et la farce : La Trésorière de Grévin », Seizième Siècle, 5, 2010, p. 77-93, ici p. 79.

34 Grévin, La Trésorière, éd. Douël DellAgnola, III, 6, v. 913-938, p. 54.

35 Sozzi, « Les Facéties du Pogge », p. 34.

36 Le fait a été souligné notamment par J.-C. Ternaux, « La comédie humaniste », p. 87-88. Nous ne discuterons pas ici ce point précis (sur le personnage du badin, voir les travaux de C. Mazouer, et notamment Le personnage du naïf dans le théâtre comique du Moyen Âge à Marivaux, Paris, Klincksieck, 1979).

37 Grévin, « Brief discours… », dans César, éd. Ginsberg, p. 94.