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Classiques Garnier

Châsses, coffres et tiroirs : le récit dans le récit Introduction

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Châsses, coffres et tiroirs :
le récit dans le récit

Introduction

Lorsque Dostoïevski insère la « légende du grand Inquisiteur » dans Les Frères Karamassov, il fournit à son roman une sorte darrière-plan théologique et légendaire qui transfigure entièrement la portée de lœuvre. De la même manière, lhistoire de Psyché et Cupidon confère aux Métamorphoses dApulée une profondeur mystique jusque-là inaperçue. Les littératures médiévales et postmédiévales nignorent pas le procédé denchâssement narratif, bien loin de là. Les formes en sont nombreuses et variées. Elles peuvent aller de linsertion dun simple exemple, comme dans le cas du récit portant sur les amours dHippocrate dans lEstoire del saint Graal (Joseph dArimathie), à une systématisation quasiment générique de lenchâssement, dans le cas des recueils de nouvelles et du Décaméron de Boccace en particulier.

Le présent dossier propose une enquête variée sur les usages du récit métadiégétique1 dans la production narrative médiévale, européenne et méditerranéenne. Il sagit dinterroger les formes de cette pratique que la critique de la seconde moitié du xxe siècle a volontiers qualifiée de paradoxale, à lhorizon des préoccupations théoriques mises en avant par le Nouveau Roman. Mais quen est-il des usages plus anciens ?

Que lon ait à faire à une pratique adventice et apparemment anecdotique, à une stratégie narrative relevant de lordo artificialis (récit en « flash back ») ou à la mise en place dune série narrative articulée sur une durée symbolique (Roman des sept sages, Décaméron), le récit dans le récit constitue toujours un ornement cardinal de lœuvre dans laquelle il prend place. Cest à lélucidation des différentes fonctions que peut prendre le récit spéculaire dans les textes médiévaux que les études rassemblées ici cherchent à apporter une contribution.

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Les différentes images que la tradition critique et lhistoire littéraire ont mises à profit pour décrire la pratique de la mise en abyme narrative2 peuvent servir à alimenter la réflexion. Toutes jouent avec lidée demboîtement. Le récit secondaire vient sencastrer dans un espace de langage qui le déborde et exerce sans doute une fonction de régie à son égard. Doit-on déduire de la métaphore de lenchâssement que la narration seconde pourra prendre une valeur de relique ? Lidée dun roman à tiroirs implique-t-elle celle dun protocole de lecture à géométrie variable, permettant louverture et la fermeture successives de différents niveaux de compréhension de la diégèse ?

Les recherches actuelles concernant les recueils de contes enchâssés comme le Roman des sept sages ou le Roman de Barlaam et Josaphat, dans leurs versions orientales autant quoccidentales, reçoivent une attention toute particulière, mais la production romanesque, arthurienne notamment, trouve aussi, et à dessein, sa place.

Enchâssement et prolifération narrative

La question du déploiement proliférant de la textualité médiévale attire depuis quelque temps lattention renouvelée des médiévistes, comme en témoigne la parution toute récente dun volume intitulé Le Texte dans le texte3 qui sattache au phénomène de linterpolation. Cette propension à lexpansion, pour être souvent induite par des conditions de production du texte qui échappent pour une large part au contrôle dune instance dautorité stable, nen atteste pas moins une tendance très nette à inclure dans le corps des œuvres une réflexion sur les conditions de leur invention poétique. Tout récit médiéval ouvre sur une « matière », antique, arthurienne, épique ou autre qui lenglobe, mais dont il peut être tenté dannexer ou de recycler des bribes ou des pans entiers, au profit de sa propre cohérence. La technique particulière de lenchâssement

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ou de linsertion dun récit second dans une trame narrative principale répond souvent à ce besoin. Ainsi en va-t-il au début du Lancelot en prose, lorsque le narrateur, prenant pour une fois une part explicite à lacte de narration, se réfère soudain à Merlin et raconte comment Viviane réussit à « seeler » Merlin « en une cave dedens la perilleuse forest de Darnantes4 ». Il fait ainsi de la Dame du Lac lhéritière, mais aussi la rivale victorieuse de la figure dautorité mise à lhonneur dans le Roman de Merlin de Robert de Boron.

Cette réversibilité des rapports dinclusion ou dappartenance permet à toute fable de générer ou plutôt de régénérer lunivers de fiction qui lui a donné naissance. La notion de transfictionnalité élaborée par Richard Saint Gelais5 – que Barbara Wahlen a appliquée, dans sa thèse de doctorat sur Meliadus, aux séquelles rétrospective du Tristan en prose6 –, permet de rendre compte habilement de ces aller-retours et dapprécier la subtilité de ces jeux demboîtements réciproques. Mais le plus fascinant reste que lenchâssement narratif met à lépreuve le mouvement pulsionnel dans lequel sorigine lacte de narrer. Pris dans une chaîne potentiellement infinie dintrigues, le conte est amené à faire la démonstration de sa propre causalité, soit en exhibant les conditions de son énonciation, soit en produisant la fiction de ses origines, parfois même en combinant ces deux formes de retour sur soi. Le fameux bâton de coudrier sur lequel Tristan trace des signes dont lélucidation est toujours contestée offre, dans le lai du Chèvrefeuille de Marie de France, une magnifique illustration de cette dynamique. Tout le roman « damour et de mort » sy trouve-t-il condensé à ladresse dIseut, ou bien faut-il comprendre que les lettres gravées dans le bois ne renvoient quà une signature mythique qui fait de lamant la figure dun auteur inscrit au cœur de la fable ?

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Désir de classification,
lenchâssement entre poétique et rhétorique

On sent bien cependant quil nous faut distinguer diverses pratiques de lenchâssement narratif. Certes, plusieurs études signalent une certaine continuité entre le roman et les recueils de nouvelles, en attirant notre attention sur la propension quont les grandes sommes romanesques en prose à accueillir en leur sein des récits dorigines diverses7. Il nen demeure pas moins quil semble de bonne méthode de ne pas placer exactement sur le même plan un récit rétrospectif dont la présence relève dun choix poétique relatif à lordonnancement du récit (prolepse ou analepse) et un mythe, un exemple ou une fable inséré dans une intrigue dont laction et le personnel littéraire sont distincts de ceux du récit enchâssant. À première vue, ces deux types dinsertion répondent à des fonctions différentes. Dans Figures III, Gérard Genette discerne ainsi trois « types de relation » susceptibles dexpliquer la fonction dun enchâssement narratif8. Le récit de la chute de Troie par Enée au livre III de lÉnéide, celui de Calogrenant au début du Chevalier au Lion ou encore celui du nain rapportant les amours dHector et de son amie au début des aventures de Gauvain et de ses compagnons dans le Lancelot en prose9 ont une valeur clairement explicative, le retour en arrière quils opèrent donne sens aux évènements du présent. Toute autre est la visée des exempla que lon trouve dans le Roman des sept sages ou dans le Barlaam et Josaphat. Ici la poétique cède la place à la rhétorique : le récit, plutôt quexpliquer, veut convaincre. Le salut ou la condamnation du jeune prince accusé davoir attenté à la pudeur de sa belle-mère ou la conversion de Josaphat : tels sont les enjeux proprement dramatiques de lacte narratif dont la pertinence dépasse sans doute le fait

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détablir « une relation purement thématique10 » avec lhistoire cadre. Le principe danalogie, invoqué par Genette comme caractéristique du second type de relation, gouverne certes le recours à lexemple, lapologue ou la parabole, mais sa finalité est clairement persuasive. Notre corpus nous invite donc, en première analyse du moins, à dessiner une frontière plus nette entre ces deux usages de linsertion narrative que ne le fait Genette.

Dailleurs, comme pour mieux creuser lécart entre la pratique romanesque de lanalepse explicative et celle, constitutive du recueil à fables enchâssées, de lexemple rhétorique, force est dadmettre que la pratique de lenchâssement narratif semble induire des dynamiques assez différentes dans chacun de ces deux cas. La prolifération de récits adventices et de narrateurs secondaires dans les sommes romanesques donne à penser que leur univers de référence se pense sur le mode dune expansion narrative infinie, alors que le recueil de fables ou de nouvelles repose le plus souvent sur une structure organisée par un principe numérique visant la complétude : le septénaire (Sept sages de Rome), la dizaine (Décaméron), la quinzaine (Quinze joies de mariage), etc.

Le coffre et le gouffre

Nos textes produisent en outre un certain nombre de métaphores qui sont susceptibles de nous offrir les moyens de poursuivre la réflexion sur un mode imagé. Comme le fait remarquer Nathalie Koble, la présence dun coffre dans lentourage proche de plusieurs récits secondaires du Lancelot en prose mérite de retenir notre attention. Le coffre ou la boîte offre une illustration assez claire de la pratique de linsertion dun élément hétérogène. Jacqueline Cerquiglini-Toulet la montré11, limage du coffret ou de laumônière a séduit les poètes des xive et xve siècles qui sen emparent pour donner à voir le geste par lequel ils sertissent leurs narrations de pièces lyriques, mais aussi pour mettre en scène une économie du don et du contredon qui permet la circulation du poème. Larticle de Milena

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Mikhaïlova consacré aux phénomènes denchâssement dans le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris attire justement notre attention sur la double valence, lyrique et narrative, de cette métaphore de lécrin qui permet une circulation entre lespace du chant et celui du récit.

Dans le corpus romanesque en prose, le coffre emprisonne un corps blessé, mehaignié, selon une tradition issue du Conte du Graal qui transite par la Première continuation de Perceval12. Ce contenant étrange qui évoque la litière aussi bien que le cercueil se fait le réceptacle dun mort-vivant. Un chevalier mortellement blessé réclame une vengeance implacable et apparemment impossible à accomplir13. Le coffre à usages multiples et son contenu problématique emblématisent le corps du récit pris entre un passé obsédant et un futur toujours inachevé, puisque le chevalier qui entreprendra de venger le blessé doit faire vœu de mener une vendetta interminable dont le principe même commande lincessante relance des aventures14. Cette dynamique ouvre même, toujours selon Nathalie Koble, de véritables gouffres textuels, comme autant de réservoirs narratifs qui alimentent la pratique combinée de lenchâssement et de linterpolation.

Performativité de la narration et plaisir du récit :
le lit et la châsse

Arrivée à ce point de la réflexion, on peut se demander si le projet de rassembler des études portant indifféremment sur deux pratiques aussi diverses de lenchâssement narratif peut trouver une quelconque

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validité. Ya-t-il vraiment un point commun entre toutes ces formes de « récits dans le récit » ? Ne vaudrait-il pas mieux se concentrer comme nous lavons fait lors dun colloque consacré aux recueils de fables enchâssées dorigine orientale15, sur létude de corpus cohérents du point de vue de leur origine, de leur genre, de leurs visées pragmatiques et de leur réception ? Ces questions sont dautant plus pertinentes que, à le considérer à ce niveau de généralité, lenchâssement narratif pose un véritable problème de définition. Comme le montre Wiliam Nelles16, on peut considérer le fait de déléguer à autrui le soin de raconter un récit comme un acte de langage très habituel et prosaïque (« Alors un tel ma raconté que… ») qui savère souvent bien difficile à distinguer du discours indirect. À vouloir trop embrasser, ne court-on pas le risque de mal étreindre ?

Pour répondre à cette objection, il nous faut revenir sur le troisième type de relation entre histoire enchâssée et récit enchâssant décrit par Genette. Cette ultime catégorie se distinguerait par une fonction de « distraction » ou d« obstruction » conférée au récit secondaire. Ce sont évidemment les Mille et une nuits qui fournissent le modèle de ce « type ». Ici, nous dit Genette, il ny a « aucune relation explicite entre les deux niveaux de lhistoire : cest lacte de narration lui-même qui remplit une fonction dans la diégèse17 ». La littérature médiévale nous offre deux exemples fortement ramassés sur eux-mêmes dune dynamique de ce type. Citons tout dabord la figure de Tydorel, dans le lai anonyme du même nom18. La nature féérique de ce jeune seigneur le prive de sommeil si bien quil a recours aux services de conteurs pour laider à surmonter lennui que lui procurent les longues pauses nocturnes qui caractérisent la vie terrestre. Même si les récits débités par les conteurs ne sont pas rapportés dans le lai, la situation narrative décrite implique bien quici « le contenu métadiégétique nimporte plus19 ». Le motif de linsomnie nocturne est déjà présent dans la Disciplina clericalis de Pierre

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Alphonse où lexemple XII rapporte lhistoire dun roi que les charges de son règne accablent tant quil lui est impossible de trouver le repos20. Il occupe donc ses nuits à écouter les récits dun jongleur. Le malheureux récitant sépuise à fournir à son maître un dérivatif fabuleux à sa constante préoccupation.

Par ailleurs, la valeur dobstruction ou de pure distraction que prennent les contes dans les Mille et une nuits nest pas absente des recueils de contes enchâssés. Le roi du Roman des sept sages ou le fils qui attend instruction de son père dans la Disciplina clericalis jouissent de leur position dauditeur et les textes ne manquent pas de thématiser le plaisir quils prennent à ce que les récits leur soient contés, quoi quil en soit du sérieux ou de lurgence qui motivent lacte de narration sur le plan de lhistoire cadre.

De même, il semble bien difficile de séparer la pratique du récit rétrospectif de sa valeur récréative. Les motivations du recours à lordo artificialis qui permet de placer le récit dévénements antérieurs au présent de la narration dans la bouche dun personnage ne se résument pas à une simple fonction explicative. Là aussi, la curiosité des auditeurs intradiégétiques, ainsi que les circonstances, souvent festives (banquets, conversations daprès-dîner, soirées autour du feu), qui encadrent lacte de narration ne manquent pas de signaler les délices que procure la vis narrandi.

Ainsi, plutôt que de distinguer une dernière et troisième fonction du récit métadiégétique, distractive et performative, qui régirait un troisième type de recours à lenchâssement, distinct des préoccupations poétiques ou rhétoriques caractérisant les deux premiers types, je serais plutôt tentée dattribuer à cette fonction une valeur générale, caractéristique de lensemble des phénomènes métadiégétiques. Cest parce que raconter, cest faire et cest aussi installer un régime de suspens du souci des jours et de la mort, que lacte de narrer ne cesse de se répliquer, de se démultiplier à lintérieur même de ses propres limites. Dans cette perspective, la prolifération infinie des récits adventices ne soppose plus aussi radicalement à la visée totalisatrice de la collection régie par un principe de numération : la pratique de lenchâssement, dans la diversité même de ses usages, devient le signe de la victoire annoncée

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du récit sur lœuvre de la mort. Le cadavre du rossignol étranglé par le mari jaloux du lai du Laüstic repose dans une châsse en or sertie de pierres précieuses21 que lamant a fait forger pour recueillir un corps glorieux enveloppé dans le linceul brodé par son amie dans le but de lui « mander laventure ». La relique de lamour, scellée dans la châsse, assure la survie du conte et du désir dans lequel il sorigine.

Métalepses : la perle

Par ailleurs, la mise en évidence de cette dimension performative assumée par la narration seconde joue sans doute un rôle prédominant dans le fait que la technique littéraire de lenchâssement entraîne souvent des phénomènes d« entorses22 » aux codes de la narration qui ont reçu sous la plume de Gérard Genette la dénomination de métalepses. Dabord dans Figures III, puis dans un texte paru en 200423, Genette souligne que le changement de niveau narratif emporte avec lui le risque dune mise à mal dune claire délimitation entre univers narré et univers de la narration. En venant rappeler quun récit ne se produit jamais tout seul, quil nécessite la présence dune instance de narration, le récit dans le récit attire lattention du narrataire sur cette dépendance du narré à légard des procédures dénonciation. La présence dun narrateur inscrit est susceptible de mettre en cause ou de relativiser la prétention à limpartialité et à lomniscience revendiquée par les figures de narrateurs de premier niveau.

Mais par ailleurs, comme le fait remarquer Nelles24, la présence de ce narrateur inscrit dans la fiction peut être de nature à créer un effet de réel qui vient renforcer la vraisemblance du récit, lorsque ce dernier se présente comme un témoin oculaire digne de foi des événements dont il assume la narration.

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Ainsi, il nous faudrait postuler un double effet contradictoire du récit enchâssé : à la fois création dun effet de réel susceptible de renforcer la crédibilité du pacte de lecture et prise de champ qui fait apparaître le cadre toujours déjà fictionnel dans lequel vient sinscrire le récit25.

Aboubakr Chraïbi montre combien, à haute époque déjà, dans la tradition arabe, le Khurâfa, cest-à-dire le récit secondaire étonnant et étrange, illustre la vitalité constitutive du récit. Ainsi quil le laisse entendre, lenchâssement narratif finit par apparaître comme une des données fondamentales du fait littéraire considéré dans ses rapports avec luniverselle tendance à la mise en récit qui gouverne les relations humaines.

Lorsque les collections de fables ésopiques confèrent à lapologue du coq et de la perle une position initiale, elles soulignent avec insistance la nécessaire association des registres éthiques et esthétiques dans lexpérience narrative. Cest une dialectique de même nature que mobilise le conte des quatre coffrets dans Barlaam et Josaphat, comme le montre Marion Uhlig. La perle du récit négligée par le coq de la fable ou la gemme que contient le coffret dédaigné pour sa pauvre apparence révèlent pourtant leur valeur et se mettent à briller si lon reconnaît quelles ont vocation à venir se placer à lexacte intersection de la vérité et du mensonge.

Parce quelle suscite simultanément, chez le lecteur ou lauditeur, le plaisir apparemment naïf de se laisser prendre au piège de la vraisemblance et la jouissance subtile que lon tire du jeu avec les codes esthétiques et rhétoriques exhibés comme tels, la fable enchâssée, loin de représenter un simple ornement du discours, occupe en réalité une position stratégique qui gouverne toute la théorie du récit. Si, comme laffirme Nelles « every embedded narrative must be considered to have strong potential for structural, dramatic and thematic signifiance by virtue of the sole fact of its being embedded26 », ne peut-on pas en dire autant, grâce au jeu de mise en abyme généralisé qui caractérise la dynamique fictionnelle, de tout récit littéraire ?

Yasmina Foehr-Janssens

Université de Genève

1 Voir G. Genette, Figures III, Paris, Seuil, 1972, p. 238-243.

2 Quelle quen soit par ailleurs la portée selon la typologie établie en son temps par L. Dällenbach, Le Récit spéculaire : essai sur la mise abyme, Paris, Seuil, 1977.

3 Le Texte dans le texte. Linterpolation médiévale, éd. A. Combes, M. Szkilnik et A.-C. Werner, Paris, Classiques Garnier, 2013.

4 Lancelot : roman en prose du xiiie siècle, éd. A. Micha, vol. VII, Paris-Genève, Droz, 1980, VIa, 10, p. 43.

5 Voir R. Saint Gelais, « La fiction à travers lintertexte. Pour une théorie de la transfictionnalité », Frontières de la fiction, éd. A. Gefen et R. Audet, Québec-Bordeaux, Éd. Nota Bene-Presses Universitaires de Bordeaux, 2002, p. 43-75, et Fictions transfuges, la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011.

6 B. Wahlen, LÉcriture à rebours : le Roman de Meliadus du xiiie au xviiie siècle, Genève, Droz, 2010.

7 J. M. Ferrier, Forerunners of the French Novel : an essay on the development of the « Nouvelle » in the late Middle Ages, Manchester, Manchester University Press, 1954 ; R. Dubuis, Les Cent Nouvelles nouvelles et la tradition de la nouvelle en France au Moyen Âge, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1973 ; F. Mora, « La tentation de la nouvelle dans le roman en prose du xiiie siècle : lépisode du compagnonnage dEugènes et de Galaad dans la version brève du Tristan en prose », Devis damitié. Mélanges en lhonneur de Nicole Cazauran, éd. J. Lecointe, C. Magnien, I. Pantin et M.-C. Thomine, Paris, Champion, 2002, p. 25-37 ; Wahlen, LÉcriture à rebours, p. 273-275.

8 Genette, Figures III, p. 240-243.

9 Lancelot, vol. VIII, 1982, LVIa 5-13, p. 157-163.

10 Genette, Figures III, p. 242.

11 J. Cerquilini-Toulet, La Couleur de la mélancolie : la fréquentation des livres au xive siècle (1300-1415), Paris, Hatier, 1993, p. 63-69.

12 Voir la Branche VI de la Première Continuation de Perceval (Continuation-Gauvain), texte du ms. L, éd. W. Roach, traduction, présentation et notes par C. Van Coolput-Storms, Paris, Libraire générale française, 1993.

13 Le chevalier au coffre apparaît dans le Lancelot en prose, à la suite de lenlèvement de Gauvain par Caradoc, mais cette aventure est la réitération de celle du chevalier enferré qui accompagne la première apparition de Lancelot à la cour dArthur, voir Lancelot, vol. III, 1979, p. 126-135 et vol. VII, p. 261-263 et 275-278.

14 Voir Lancelot, vol. VII, p. 263 : « “Sire, il convenra que chil ki me desferra me jure sor sains que il me vengera a son pooir de tous cheus qui diront quil ameront plus chelui qui che me fist que moi.” A cest mot sest li rois ariere trais et dist al chevalier : “Sire chevaliers, chest trop greveuse chose que vous avés demandee, car tant puet avoir damis chil qui si vous a navré quil na chevaliers el monde ne .II. ne .III. qui chou puisse achiever.” »

15 DOrient en Occident : les recueils de fables enchâssées avant les Mille et une Nuits de Galland (Barlaam et Josaphat, Calila et Dimna, Disciplina clericalis, Roman des Sept Sages), éd. M. Uhlig et Y. Foehr-Janssens, Turnhout, Brepols, 2014.

16 W. Nelles, « Stories within Stories : Narrative Levels and Embedded Narrative », Studies in the Literary Imagination, 25/1, 1992, p. 79-96, ici p. 79-81.

17 Genette, Figures III, p. 243.

18 Cité par N. Koble, « “Connaissance par les gouffres”. Les lieux de mémoire diaboliques des cycles arthuriens en prose », infra.

19 Genette, Figures III, p. 243.

20 Petrus Alphonsi, Disciplina clericalis, I. Lateinischer Text, éd. A. Hilka et W. Söderhjelm, Helsingfors, Druckerei der finnischen Literaturgesellschaft, 1911.

21 Voir Lais bretons (xiie-xiie siècles) : Marie de France et ses contemporains, éd. et trad. N. Koble et M. Séguy, Paris, Champion, 2011, Marie de France, Lai du Laüstic, v. 149-156.

22 Métalepses : entorses au pacte de la représentation, éd. J. Pier et J.-M. Schaeffer, Paris, Éditions de lÉcole des Hautes Études en Sciences sociales, 2005.

23 Voir G. Genette, Métalepse : de la figure à la fiction, Paris, Seuil, 2004. Ce texte est une version amplifiée de lintervention publiée dans le volume collectif cité à la note précédente.

24 Voir Nelles, « Stories within Stories », p. 90.

25 Voir Nelles, « Stories within Stories », p. 92.

26 Ibid.