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Classiques Garnier

Ravenne : le déclin d’un avant-poste de Constantinople à la lumière de son monnayage (v. 540-751)

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes / Journal of Medieval and Humanistic Studies
    2014 – 2, n° 28
    . varia
  • Auteurs : Morrisson (Cécile), Callegher (Bruno)
  • Résumé : L’évolution des frappes de ­l’atelier byzantin de Ravenne depuis la reconquête sur les Ostrogoths illustre le déclin des finances et de ­l’économie provinciales. En tant que siège de la préfecture ­d’Italie il produit pour un temps tout ­l’éventail de la monnaie ­d’or et poursuit la frappe de petites monnaies ­d’argent sur le modèle ostrogothique qui, ­comme le bronze, circulent largement au nord des Alpes et dans les ports de ­l’Adriatique. Les siliques donnent lieu à des imitations que ­l’on trouve en Ligurie byzantine et dans la plaine du Pô. ­Jusqu’à la fin du vie siècle, Ravenne ­continue de frapper en quantités non négligeables dans les trois métaux. Son or est ­l’instrument des versements aux Francs et aux Lombards ­connus par les textes et ­confirmés par les trouvailles monétaires ­d’Europe centrale. À partir de la fin du vie siècle, ­l’insécurité et la fragmentation croissantes entraînées par ­l’arrivée des Lombards, ­l’isolement et ­l’autonomie financière de ­l’atelier dans le cadre de ­l’exarchat expliquent ­l’irrégularité des émissions ­d’or et leur caractère limité. ­L’argent décline en faveur du tremissis. ­L’aire de diffusion se restreint. Le bronze retrouve une relative importance dans la seconde moitié du viiie siècle. Sa valeur diffère de celle du follis de Constantinople qui ne parvient quasiment pas dans ­l’exarchat. Entre 650 et 751 la monnaie ravennate circule seulement dans ­l’hinterland naturel de la ville, la zone nord-adriatique et sa frontière alpine. Le rôle majeur est désormais tenu par la Sicile.
  • Pages : 255 à 278
  • Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes - Journal of Medieval and Humanistic Studies
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812445682
  • ISBN : 978-2-8124-4568-2
  • ISSN : 2273-0893
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4568-2.p.0255
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 29/04/2015
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langue : Français
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Ravenne : le déclin dun avant-poste de Constantinople à la lumière de son monnayage (v. 540-751)

Au ve siècle, lorsque Ravenne constituait lultima capitale dOccidente1, sa production monétaire connut un grand développement avec un apogée sous Valentinien III et un déclin sous ses successeurs2. Le royaume ostrogoth lui redonna aux côtés de Rome un rôle de premier plan dans la frappe des trois métaux monétaires destinés au financement des dépenses publiques et principalement du coût de la guerre jusquen 5403. De la reconquête byzantine jusquà la chute aux mains des Lombards en 751, la ville continua cette frappe diversifiée : lor et largent dans la moneta auri dépendant du Comes Sacrarum Largitionum4 et probablement située près de léglise de Saint-Jean-lÉvangéliste, de Saint-Apollinaire-le-Neuf et de la Platea Maior, le bronze dans une moneta publica située au nord

256

de la ville à proximité de la poterne dOvilio quAgnellus mentionne sous lévêque Reparatus à la fin du viie siècle comme la moneta vetus5. Lémission et lusage dun numéraire aussi divers entraînait naturellement comme dans les autres grandes villes de lempire la présence de nombreux professionnels des « métiers dargent » : zygostatai, trapezitai, argentarii parmi lesquels le célèbre Iulianus qui finança en partie la construction de Saint-Apollinaire6.

Après la fermeture des ateliers orientaux à la fin du règne dHéraclius et la concentration de la frappe à Constantinople, latelier ravennate fait bonne figure en Occident avant dêtre éclipsé par laffirmation progressive de la Sicile dont le monnayage se répand dans le bassin méditerranéen, non seulement à louest de la péninsule mais aussi le long des côtes dalmates et égéennes7. Par contraste avec lactivité sicilienne on a jusquici considéré la production de Ravenne – cette enclave lointaine à laquelle la capitale accordait peu dintérêt – comme un élément marginal, cantonné à lintérieur de lAdriatique. Mais le maintien dune activité, fût-elle modeste, à travers les vicissitudes des vie-viie siècles et de la première moitié du viiie siècle est à contre-courant de la diminution observée en Orient. Cette résilience monétaire est similaire à celle que Vivien Prigent a mise en lumière pour la Sicile du long viie siècle où les pics démission seraient liés au paiement des livraisons de blé nécessaires à lapprovisionnement de la capitale après la chute de lÉgypte aux mains des Perses puis après celle de Carthage

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aux mains des Arabes8. Dans les deux cas il sagit de régions où la monnaie reste nécessaire ; dans lexarchat pour les échanges dune économie stimulée par la présence des élites administrative et militaire et pour le recouvrement des revenus des propriétés de lÉglise, dont les domaines étaient les plus vastes dItalie après ceux de lÉglise romaine et sétendaient de la Vénétie et de lIstrie jusquà la Sicile. On sait que lÉglise de Ravenne percevait au viie siècle dans lîle près de 31 000 solidi par an et que le transport des denrées non adérées (blé, tissus, peaux, céramiques) était assuré par une flotte dédiée à ce trafic9. Le réseau adriatique était encore relativement actif au début du viiie siècle10. Les relations se maintenaient avec la capitale et même lÉgypte. Les relations avec la Sicile restaient étroites et ne doivent pas sêtre limitées au passage de fonctionnaires11.

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Limage dune régression totale doit donc être révisée car les papyri et les autres sources révèlent une activité économique évoluée, une société diversifiée, composée de fonctionnaires, de militaires – en poste notamment dans les castra côtiers – et decclésiastiques, de petits propriétaires, de conductores, mais aussi dhonesti viri, artisans et commerçants12. Dans le Breviarium Ecclesiae Ravennatis à la fin du viie siècle les échanges, ventes et achats, tant de biens fonciers que de produits locaux plus courants, sont libellés en solidi et tremisses et requéraient en effet des espèces réelles que latelier local fournit sous forme de monnaie dor et de cuivre jusquen 751 et dargent tout au long du viie siècle13.

Lévolution
de la monnaie ravennate14

La monnaie dor byzantine garde, comme on sait, jusquau règne de Justinien II un titre et un poids uniforme dans tous les ateliers de lEmpire, Ravenne compris15. La diffusion des frappes de Ravenne16 au-delà

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des Alpes atteste son rôle dans les transactions de valeur et notamment dans le paiement des tributs ou subsides17. Après 695 on assiste à une réduction progressive du poids que lon peut attribuer aux difficultés entraînées par la guerre contre les Lombards, peut-être à laugmentation de la valeur de lor en termes de cuivre et aux relations désormais plus malaisées avec la capitale et la Sicile. Dans la première moitié du viiie siècle cest la pureté de lalliage qui est affectée et le titre tombe sous Constantin V à 46-56% de fin [Fig. 1]18. Le phénomène est lié à la fragmentation des territoires byzantins et au déclin de leur revenus fiscaux qui explique en outre que les émissions de Ravenne soient nettement inférieures en quantité à celles de la Sicile où la prospérité et les rentrées fiscales afférentes perdurent du fait notamment des mesures de Léon III19. Le fait que, à linstar de Rome, latelier ait surtout émis des tremisses à partir de la fin du vie siècle montre aussi une adaptation à lenvironnement lombard20.

260

Fig. 1 – Dévaluation de la monnaie dor byzantine des ateliers italiens (daprès W. A. Oddy, « The Debasement of the Provincial Byzantine Gold Coinage from the Seventh to Ninth Centuries », cit. supra, p. 259, n. 2).

La monnaie dargent, souvent appelée silique21, est émise par latelier adriatique dans la continuité des frappes ostrogothes, comme espèce intermédiaire entre le tremissis et les monnaies de cuivre. Elle est largement imitée dans le domaine lombard, particulièrement dans le duché du Frioul où, à côté despèces locales, on rencontre des exemplaires au monogramme des ducs Ago et Wectaris22 ou dans la Ligurie encore

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byzantine mais coupée de lapprovisionnement officiel23. Leur poids diminue dès lépoque justinienne pour sadapter aux changements du rapport or/argent et lon a des fractions non seulement de 1/4 de silique mais aussi de 1/8e voire 1/16e à moins quil ne sagisse de siliques dévaluées comme le pensent dautres auteurs. La persistance jusquau début du viiie siècle de ces petites monnaies dargent démontre clairement le besoin dun numéraire adapté aux échanges à moyenne distance, ainsi quaux produits courants de lartisanat. Leur diffusion, jusquà Luni ou dans le Piémont montre que ces échanges se font aussi bien à lintérieur de lexarchat quavec les territoires lombards où domine aussi le tremissis24.

La monnaie de bronze, dont les variations sont elles aussi liées à celles de lor, mérite une attention particulière dans la mesure où elle fut émise jusquen 751 et peut fournir un indicateur de lusage économique des espèces frappées. Le second dentre nous a procédé à un premier recensement de ces émissions à partir des trouvailles isolées connues en fouilles ou fortuitement et des exemplaires conservés dans les collections publiques et privées25. Étant donné quon ne connaît pas de trésors de

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ces monnaies, on peut considérer que les monnaies de provenance locale dans ces collections comme un échantillon de provenance archéologique bien que malheureusement non documenté. Ce recensement, encore en cours, compte actuellement quelque 500 exemplaires, folles, demi-folles, dékanoummia et rares pentanoummia, provenant des fouilles de Ravenna/Classe26, de la lagune vénitienne27, des ports des deux rives de lAdriatique (le Picenum, comme les côtes dalmates), enfin des sites de la terre ferme restés plus ou moins longtemps sous contrôle byzantin28 [Fig. 2]. Ont aussi été pris en considération les catalogues publiés de collections de musées italiens ou étrangers ainsi que quelques exemplaires très rares dispersés dans des ventes récentes29. Pour chaque règne la somme des exemplaires conservés a été convertie en nummi de compte et divisée par le nombre de pièces30. Lindice qui en résulte [Fig. 3] ne permet pas encore destimer la quantité de métal utilisée par latelier ni le montant de la masse monétaire dans lequel à notre époque la résidualité joue un grand rôle. On sait en effet que la petite monnaie (nummi) émise en grande quantité au ive et en partie au ve siècle était encore disponible et utilisée au vie et au viie siècle comme le montrent aussi des trouvailles en contexte archéologique de notre région31. Nous avons renoncé à convertir ces données en carats

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dor étant donné quà partir du viie siècle, contrairement au vie32, le rapport or-bronze est difficile à établir dans toutes les régions et quil différait probablement dès le vie siècle à Ravenne de celui en vigueur à Constantinople33.

Fig. 2 – La diffusion de la monnaie de Ravenne dans la zone adriatique (daprès B. Callegher, « La diffusione della moneta di Ravenna tra VI e metà VIII secolo », cit. supra, p. 257, n. 3, à la p. 272).

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Malgré ces restrictions le premier enseignement à tirer du graphique provisoire des données brutes et converties en nummi montre au vie siècle (plus précisément la période comprise entre Anastase et Maurice Tibère) une différence déchelle frappante avec la quantité de monnaies disponible dans la partie orientale de lEmpire représentée ici par la statistique des trouvailles du site de la Kalenderhane (Theotokos Kyriotissa) à Istanbul [Fig. 4]34. En effet la quantité des monnaies retrouvées dans la zone géographique ravennate et adriatique, une zone relativement étendue avec des ports aux relations actives à la fois avec leur arrière-pays et de longue distance avec Constantinople ou lAfrique du Nord – et que reflète la provenance des céramiques dans les fouilles de Ravenne ou de Comacchio [Fig. 5]35 – nest pas très élevée et beaucoup plus modeste en tout cas que celles attestées non seulement à Constantinople36, mais aussi en Égypte37, en Syrie-Palestine38, voire dans les Balkans39.

265

Fig. 3 – La production du bronze à Ravenne
daprès les trouvailles régionales.

De la réouverture de latelier
jusquau règne de Maurice Tibère

À la différence de Constantinople, Ravenne émet sous Justinien, comme Carthage, aux côtés de rares folles datés et signés (MIBE 233-234, frappés en 560 et en 563), essentiellement des demi-folles (MIBE V236 et 236 également datés de 560 et 563) et des dékanoummia au chrisme ou à la croix cantonnée détoiles (MIBE 237-239). Lattribution de ces derniers qui nont ni marque datelier40, ni dofficine repose essentiellement sur des arguments stylistiques confortés par quelques trouvailles

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locales. Quelques types, tel MIBE 235 avec un monogramme au revers que lon a voulu interpréter autrefois comme celui dAmalasonthe (ou de Matasunta) mais qui est en fait celui de Justinien41, restent de localisation incertaine, de même que les dékanoummia à la croix cantonnée détoiles (MIBE 238) quil faut sans doute transférer à la Sicile42.

Sur les marges du domaine ravennate, disons de la préfecture dItalie puis de lexarchat, on peut situer un groupe de classement difficile, placé sous le vocable de « Copper imitative mint (Italy) » par Wolfgang Hahn43. Ces pièces de Justinien aux traits épigraphiques occidentaux mais qui cherchent à imiter le modèle oriental, portent à lexergue les marques CON44, P (p latin – ou rho)45 ou NI46 (folles MIBE 97, 98, 116 ; dékanoummia MIBE 99-101, N101, X 15, pl. 35) (voir Appendice 1). On a parfois considéré ces marques comme la mention de Constantinople, Pérouse, Rome ou Ravenne, mais leur typologie ne peut sinsérer dans les séries ravennates ou romaines, tandis que leur aire de diffusion, depuis Ravenne et Pola, Salone et le littoral dalmate sétend jusquà lAutriche dune part, au Liban et à Jérusalem dautre part (voir Appendice 1). Lémission de certains de ces dékanoummia commence avec la 24e année du règne (550/551), cest-à-dire avec le début de la campagne décisive qui mettra fin à la guerre gothique47 et sintensifie au cours de la 26e année (552-553)48. Dans lensemble, toutes ces dénominations observent létalon pondéral des émissions contemporaines de Rome ou de Ravenne : les demi-folles sont taillés au 1/36e de livre et les dékanoummia au 1/72e. On peut enfin remarquer quà partir de 539/540 les diverses monnaies de bronze frappées dans lItalie byzantine entre 542 et 565, quelles laient

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été à Rome ou à Ravenne ou en dautres ateliers mal localisés, mais très probablement liés à la présence de contingents militaires, observaient une même métrologie, unité qui en favorisa la diffusion non seulement dans la péninsule mais également tout le long des rives de lAdriatique. Cette métrologie était par ailleurs conforme aux standards adoptés à Constantinople à la suite de la réduction pondérale de 542, qui mit fin aux grands folles datés et revint aux normes de la série lourde dAnastase (1/18e livre pour le follis). Partout les demi-folles sont au 1/36e et les dékanoummia au 1/72e (MIBE pl. 32, nos 222-223 ; pl. 34, V236, 236 ; MIBE pl. 35, 97, 116, 98).

Cette uniformité est toutefois battue en brèche par une série anormale dorigine adriatique caractérisée elle aussi par labsence de marque datelier (MIBE, pl. 34, nos. 250-251, 248, 249, N224, N251). Cette série se caractérise par labsence de marque datelier et de datation par lan du règne. Son revers porte seulement la marque de valeur (M, K ou I). Le poids des pièces est inférieur de moitié à létalon de Constantinople : les folles sont au 1/36e, les demi-folles au 1/72e, les dékanoummia au 1/144e. Labsence de marque datelier la situe parmi les émissions dites « militaires », destinées, suppose-t-on, à payer les troupes et la flotte dans leurs différentes bases. Quelques passages de Procope mentionnent en effet les divers déplacements de larmée et de la flotte, et les stationnements destinés à permettre daffronter les Goths dans la péninsule. Dans lun deux, lhistorien évoque même les difficultés rencontrées pour payer les troupes à Salone49. Bien que dautres arguments aient parfois fait pencher – ainsi Arslan – en faveur de Ravenne50, on attribue généralement cette série sans marque à un atelier militaire situé à Salone et actif sans doute dans les années 55051. Ces monnaies de « Salone » sont largement répandues et concentrées

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dans la zone adriatique (Ravenne, lagune de Venise notamment) et particulièrement dans un rayon de 50 km autour de Salone [Fig. 6]52. Cette concentration nempêche pas de les trouver, et ceci beaucoup plus fréquemment que les monnaies de Ravenne53, depuis la Bohême et les Balkans (un dékanoummion à Tirnovo) jusquen Israël (demi-follis des fouilles de Migdal)54. Cette diffusion atteste le succès ce cette métrologie légère dans toute la zone nord-adriatique. Leur abondance contraste avec la rareté des folles signés des Justinien, cités plus haut55. Il est bien probable que dans tout lempire la monnaie la plus lourde des années 538-542 (au 1/15e) avait été thésaurisée, rendant ainsi indispensable un ajustement et la diminution du poids de toutes les dénominations de bronze en 550 avec un follis au 1/18e comme dans la seconde phase de la réforme dAnastase56. Dans lAdriatique, le succès du monnayage « salonitain » [Fig. 7] pourrait expliquer la rareté des émissions ravennates, ainsi que romaines, de Justin II et de Tibère II57. Ce succès local dune espèce fiduciaire explique aussi que, lorsque Maurice réintroduisit à Ravenne la série complète des espèces de bronze, du follis au pentanoummion (MIBEC 143-147B), il suivit cette métrologie légère (folles au 1/36e) au lieu de létalon constantinopolitain (qui était passé de 1/18e à 1/24e sous Justin II). Les données de notre recensement pour ce règne (70 AE dont six folles, 36 demi-folles, 28 dékanoummia) donnent en effet cette valeur moyenne. La conformité du monnayage de bronze ravennate à létalon de Constantinople navait donc pas duré finalement plus dune dizaine dannées (550-565 env.)

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Constantinople

Ravenne

Rome

Salone

Atelier imitatif italien

550-565

1/18

1/18

1/18

1/36

1/36

565-578

1/24

1/362

[cf. fig.6]

582-602

1/24

1/36

602-610

1/24

1/36

610-615

1/24

1/36

615-622

1/36

1/36 ?

624-628

1/48

629-631

1/24

631-641

1/54

642-649

1/60

651-668

1/72

1/72

Tableau 1 – Poids théorique du follis à Constantinople et à Ravenne (550-668)58

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Justinien I

Justin II

Tibère II

Maurice

Phocas

Héraclius

Constant II

Constantin IV

Justinien II

Léonce

Tibère III

Justinien II

Philippicus

Anastase II

Théod III

Léon III

Constantin IV

Ravenne

47,28

8,2

65

59

57,77

75,9

51,1

213

60

95

75

111,4

0

0

0

40

127

Kayseri

54,7

126,4

94

151,43

80

16,2

5,92

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Constantinople

3,65

18,5

10

10

50

23,3

105,1

63,7

37,3

15

37,5

9,34

26,6

100

50

37,6

32,4

Fig. 4 – Circulation comparée du bronze à Ravenne, à Constantinople
et en Cappadoce.

271

Fig. 5 – Provenance des amphores retrouvées à Ravenne
(daprès E. Cirelli, « Ravenna e il commercio nellAdriatico in età tardoantica », cit. supra, p. 264, n. 2).

272

Fig. 6 – La diffusion de la monnaie de Salone.

Fig. 7 – Demi-follis de Justin II, Salone (Classical Numismatic Group, Triton sale XIV, 4-5 I 2011, 946 [attribué à Justinien I] (17mm, 3.69 g, 5h). Lég. D N IVST NVS PP.

273

Le VIIe siècle, de Phocas à Justinien II

On sait quau viie siècle les ports adriatiques conservent un rôle significatif dans les communications administratives59. Pour leur contrôle lexarque dispose encore sous Constantin IV de drômones avant de voir ses moyens fortement réduits au viiie siècle. Limportance de lAdriatique aux yeux des autorités byzantines se marque dans la fondation sous Héraclius dEraclea Veneta – le site antique de Melidissa sur la lagune renommé Heraclia en 628 en lhonneur de lempereur – siège dun magister militum/stratelates et dans la vitalité dautres centres urbains localisés sur les voies maritimes, parmi les quels Grado (qui hérite de la fonction dAquilée, avec le transfert de la métropole). Tant larchéologie que la documentation écrite ou inscrite (épigraphie et sceaux notamment) démontrent la vitalité relative du viie siècle : citons linscription de Lison/Portogruaro mentionnant un Stephanos sinator scholès tôn armatourôn, le collier dAnastase de Cittanova Eracliana, les trouvailles de céramique byzantine60 et les noms transmis par les sceaux61. En dautres termes, lexarchat, mais aussi le Picenum, lIstrie (où le plaid de Risano montre la continuité de la tradition romano-byzantine en 804), la Venetiarum provincia et larchontat de Dalmatie sont le sommet de routes toujours actives reliant Constantinople et lAfrique byzantine à lEurope centrale ou à lEurope du Nord. Cest au viie siècle aussi que les classes sociales romano-byzantines de Ravenne se voient chargées de la défense des

274

ports ligures (SantAntonino di Perti) et des territoires de la Lagune et de lexarchat contre les Lombards (639-643 contre Rotari), avant la reconnaissance dun statu quo territorial en 680 qui amène une certaine stabilité favorable aux échanges. Ces efforts militaires se laissent deviner assez nettement dans la croissance de lindice des monnaies de bronze conservées sous le règne dHéraclius [Fig. 4]. Cet indice diminue sous Constant II (53 monnaies conservées au lieu de 108) mais se maintient relativement stable si lon regroupe les données de la période 695-702. Ainsi, le viie siècle révèle pour le bronze, indice de loffre de monnaie assurant les échanges quotidiens et le commerce local, ou du moins pour les émissions les plus abondantes une tendance qui sobserve aussi pour la monnaie dor. Évidemment le monnayage de bronze était indispensable pour la réalisation des menues dépenses dune classe de bureaucrates et de militaires payée en or.

Létalon pondéral de la monnaie de bronze maintient sous Phocas et Héraclius sa divergence dans un rapport 1 : 1,5 avec celui de Constantinople. Lémission et lusage de la monnaie de bronze au viisiècle ne sont pas encore atteints par la « grande brèche » qui a déjà touché la majeure partie des Balkans et une partie de lAsie Mineure62. Si lon tient compte en outre du déclin démographique (selon les estimations de Salvatore Cosentino, Ravenne aurait compté 10 000 habitants environ à la fin du vie siècle et 7 000 seulement au début du viiie)63 et de la ruralisation de certaines civitates de larrière-pays64 la monnaie est loin davoir disparu. La véritable quantification de cette production des deux ateliers ravennates (la moneta auri ou palatina pour lor et la moneta publica pour le bronze) ne pourra venir que dune étude des coins dun corpus de lor, qui reste à constituer et savère une piste prometteuse65. Toutefois le recensement provisoire du bronze indique la persistance

275

de loffre monétaire en réponse aux besoins de la région. La métrologie particulière que nous avons soulignée montre lautonomie des finances locales vis-à-vis de la capitale. La régionalisation extrême se marque à la fois dans la domination des frappes ravennates dans une circulation qui exclut quasi totalement les bronzes des autres ateliers, Sicile comprise –  contraste surprenant avec les trouvailles céramiques66 – tandis que de leur côté les frappes ravennates ne circulent que dans le territoire de lexarchat ou dans le nord de lAdriatique.

Vers le contrôle lombard
(première moitié du VIIIe siècle)

Les premières années du viiie siècle souvrent apparemment par un effondrement des émissions de bronze et lon peut alors parler de crise de léconomie monétaire. On observe toutefois une légère reprise de lindice sous Léon III, doublée sous Constantin V bien que laffaiblissement du poids rende cette augmentation un peu trompeuse. Il y a alors un affaiblissement de la valeur du bronze qui suit celui de la monnaie dor que nous avons évoqué plus haut. De même quà Constantinople, le dékanoummion nest plus frappé et le follis de plus en plus irrégulier tombe parfois à moins dun gramme. Dans ce double affaiblissement le rapport AV : AE se maintient. LorsquAistulf sempare de Ravenne au printemps de 751, latelier nest pas affecté et continue de répondre à la demande locale en frappant pour le compte de ses nouveaux maîtres des solidi, tremisses et de rares folles selon la métrologie antérieure67.

Létude provisoire de loffre (production) et de la demande (circulation) de la monnaie en bronze ravennate menée sur la base des trouvailles et des collections dorigine locale, met donc en lumière quelques particularités méconnues de léconomie monétaire ravennate entre le vie et le

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milieu du viiie siècle. De la reconquête à la fin du vie siècle, le manque de monnaie nest pas tel quil favorise limportation de frappes dateliers extérieurs. En fait, lexistence dun abondant monnayage local surévalué, en particulier celui émis à Salone dans les années 550, à la métrologie inférieure de moitié à létalon métropolitain, contribue à la formation dune zone de circulation particulière. Ces conditions se maintiennent tout au long du viie siècle et permettent de maintenir plus ou moins la stabilité du rapport or-cuivre entre une monnaie dor progressivement dévaluée par rapport à celle de la capitale et la monnaie de bronze allégée (le même phénomène sobservant en Sicile avec le changement survenu pour le recouvrement des impôts)68. Il ny a pas alors de crise monétaire mais bien ladaptation de lexarchat, selon des lignes différentes de celles suivies à Constantinople à la même date, à lévolution économique et démographique et aux rapports avec les Lombards auxquels Ravenne transmet un système or-cuivre quils conserveront jusquà la réforme carolingienne. Dans ce processus de régionalisation progressive, les autorités monétaires de lexarchat se sont efforcées jusquà la fin de fournir au marché local le numéraire dont il avait besoin et à maintenir la stabilité du rapport or-cuivre comme le faisaient au même moment la Sicile byzantine qui avait peu à peu remplacé Ravenne comme capitale de facto de lOccident byzantin.

Cécile Morrisson

CNRS – UMR 8167 Orient et Méditerranée, Paris

Dumbarton Oaks, Washington DC

Bruno Callegher

Université de Trieste, Italie

277

Appendice69

Localité

Demi-folles datés

Demi-folles et dékanoummia P

Demi-folles NI

Bibliographie

Imola

(Villa Clelia)

2 MIBE 102

E. Ercolani Cocchi, « La circolazione monetale fra tardo antico e alto Medioevo dagli scavi di Villa Clelia », Studi Romagnoli, 29, 1978, p. 367-399, n. 66-67

Ravenne

1 MIBE 98

Imperi romano e bizantino. Regni barbarici i Italia attraverso le monete del Museo Nazionale di Ravenna, éd. E. Ercolani Cocchi, Ravenne, 1984, n. 112

Ravenne

4 MIBE 101-102

Imperi romano e bizantino, cit., n. 113

Ravenne

3 MIBE 243

Imperi romano e bizantino, cit., n. 122-123

Ravenne

1 MIBE 116

Imperi romano e bizantino, cit., n. 135

Ravenne

5 MIBE 101-102

Inédits (Biblioteca Classense, Collezione Camaldolese)1

Ravenne

2 MIBE 243

Inédits (Biblioteca Classense, Collezione Camaldolese)

Padoue

1 MIBE 101-102

G. Gorini, « Ritrovamenti monetali a Padova », Bollettino del Museo Civico, 59, 1970, p. 81-149, n. 105

Pola (Istria)

5 MIBE 101-102

R. Matijašić, « Zbirka bizantskog novca u Arheološkom Muzeju Istre Puli », Starohrvatska prosvjeta, III, 1983, p. 217-233, n. 22, 29-32

Istrie

3 MIBE 101-102

A. Miškec, Die Fundmünzen der römischen Zeit in Kroatien. XVIII, Istrien, Mainz 2002, 790-792

278

Istrie

1 MIBE 243

B. Callegher, « Tra archeologia e collezionismo: le monete bizantine della Società Istriana di Archeologia e Storia Patria », AMSIA, c.s., p. 205-219, n. 12

Celije (Cilli)-Slovénie

1 MIBE 101-102

W. Hahn, « Die Fundmünzen des 5.-9. Jahrhunderts in Österreich und den unmittelbar angrenzenden Gebieten », dans Typen der Ethnogenese unter besonderer Berücksichtigung der Bayern (Öst. Akad. Der Wiss., phil.-hist. Kl., Denkschriften 204), 1990, p. 235-250, 244.

Salone

1 MIBE 101-1021

I. Mirnik, A. Šemrov, « Byzantine Coins in the Zagreb Archaeological Museum. Numismatic Collection. Anastasius I (A.D. 497-518)-Anastasius II (A.D. 713-715) », VAMZ, 3.s., 30-31, 1997-1998, p. 129-258, n. 139

Dalmatie-Croatie

6 MIBE 2432

Mirnik, Šemrov, « Byzantine Coins », n. 275-280

Liban

 ?

 ?

 ?

MIBE, p. 72, note n. 379

Jerusalem

 ?

 ?

 ?

MIBE, p. 72, note n. 380

7071

1 F. Rebecchi, Storia di Roma. 3, Letà tardo-antico. II, I luoghi e le culture, Rome, 1993, p. 121-13.

2 J. P. C. Kent, RIC, X, p. 33-34. Pour lhistoire de latelier au ve et au vie siècle depuis son ouverture après 402, comme atelier palatin à la suite dAquilée et de Milan, voir G. Gorini, « La zecca di Ravenna: monetazione e circolazione », Storia di Ravenna. 2, Dalletà bizantina alletà ottoniana, Ravenne, 1992, p. 209-238 ; MIBE, p. 49-51, 53-56, 71 ; F. Carlà, Loro nella tarda antichità: aspetti economici e sociali, Turin, 2009, p. 415 et s.

3 E. A. Arslan, « La struttura delle emissioni monetarie dei Goti in Italia », Atti del XIII Congresso Internazione di Studi sullAltomedioevo del Centro Studi Alto Medioevo di Spoleto (Milan, 2-6 novembre 1992), Spolète, 1993, p. 517-554 ; « La produzione della moneta nellItalia ostrogota e longobarda », I Luoghi della moneta. Le sedi delle zecche dallantichità alletà moderna, éd. L. Travaini, Milan, 2001, p. 367-413 ; M. A. Metlich, The Coinage of Ostrogothic Italy, Londres, 2004, p. 25-31.

4 Comme le rappelle un papyrus ravennate daté de 552 environ (cité par M. F. Hendy, Studies in Byzantine Monetary Economy c. 300-1450, Cambridge, 1985, p. 400), la ville comptait un certain nombre de palatini sacrarum largitionum, dont un vir devotissimus palatinus sacrarum largitionum et monetarius auri. À ce sujet voir aussi S. Cosentino, « Le fortune di un banchiere tardo antico: Giuliano argentario e leconomia di Ravenna nel 6 secolo », Santi, banchieri, re: Ravenna e Classe nel 6 secolo. San Severo e il tempio ritrovato, Milan, 2006, p. 43-48.

5 C. Morrisson, « Moneta, kharagè, zecca: les ateliers byzantins et le Palais Impérial », I Luoghi della moneta. Le sedi delle zecche dallantichità alletà moderna, Milan, 2001, p. 49-58, avec les sources.

6 J. Barnish, « The Wealth of Julianus Argentarius: Late Antique Banking and the Mediterranean Economy », Byzantion, 55, 1985, p. 5-38 ; S. Cosentino, Storia dellItalia bizantina (6-11 secolo): da Giustiniano ai Normanni, Bologne, 2008, p. 207, avec les sources.

7 C. Morrisson, « La Sicile byzantine : une lueur dans les siècles obscurs », Numismatica e Antichità Classiche. Quaderni Ticinesi, 27, 1998, p. 307-334 ; P. Papadopoulou, « The Numismatic Evidence from the Southern Adriatic (5th-11th centuries): Some Preliminary Observations and Thoughts », From One Sea to Another. Trading Places in the European and Mediterranean Early Middle Ages / Da un mare allaltro. Luoghi di scambio nellAlto Medioevo europeo e mediterraneo. Proceedings of the International Conference, Comacchio, 27th-29th March 2009 / Atti del Seminario Internazionale Comacchio, 27-29 marzo 2009, éd. S. Gelichi et R. Hodges, Turnhout, 2012, p. 297-320 ; C. Morrisson, V. Prigent, « La monetazione in Sicilia nelletà bizantina », Le zecche italiane fino allUnità, éd. L. Travaini, Rome, 2011, p. 427-434.

8 V. Prigent, « Le rôle des provinces dOccident dans lapprovisionnement de Constantinople (618-717). Témoignages numismatique et sigillographique », Mélanges de lÉcole Française de Rome. Moyen Âge, 118-2, 2006, p. 269-299.

9 A. Carile, « LAdriatico in età bizantina: stato degli studi e prospettive di ricerca », Larcheologia dellAdriatico dalla Preistoria al Medioevo, éd. F. Lenzi, Florence, 2003, p. 463-478 ; A. Carile, S. Cosentino, Storia della marineria bizantina, Bologne, 2004 ; S. Cosentino, « Ricchezza e investimento della chiesa di Ravenna tra la tarda antichità e lalto medioevo », From One Sea to Another, p. 431-439.

10 Comme le montrent les trouvailles céramiques et monétaires de divers sites de la région : voir e.g. Cervia, (M. L. Stoppioni, « Monete », dans San Martino prope litus maris. Storia e archeologia di una chiesa scomparsa del territorio cervese, éd. S. Gelichi, M. G. Maioli, P. Novara, M. L. Stoppioni, Florence, 1996, p. 87-89). Pour les Marches, voir B. Callegher, « Presenza di monete bizantine nelle Marche », Atti della Deputazione per la Storia Patria per le Marche, 102, 1997, p. 59-78 ; Id., « La diffusione della moneta di Ravenna tra VI e metà VIII secolo », Ritrovamenti monetali nel mondo antico: problemi e metodi, éd. G. Gorini, Padoue, 2002, p. 247-272. Voir aussi les synthèses de A. Rovelli, « Gold, Silver and Bronze: An Analysis of Monetary Circulation along the Italian Coasts », From One Sea to Another, p. 267-295, et S. Gelichi, « The Eels of Venice. The Long Eighth Century of the Northern Region along the Adriatic Coast », 774. Ipotesi su una transizione, éd. S. Gasparri, Turnhout, 2008, p. 81-117 ; Id., « Local and Interregional Exchanges in the Lower Po Valley (Eighth-Ninth Centuries) », Trade and Markets in Byzantium, éd. C. Morrisson, Washington DC, 2012, p. 217-231 ; C. Negrelli, « Towards a Definition of Early Medieval Pottery: Amphorae and Others Vessels in the Northern Adriatic between the 7th and 8th Centuries », From One Sea to Another, p. 393-544, ici p. 404.

11 Carile, Storia della marineria. Les exarques Théophylacte (701-705 environ), Jean Rhizokopos (705-710) et Eutychios (710-713 environ), avant de rejoindre leur poste, visitèrent la Sicile, puis passèrent par Naples et Rome. Les relations entre Ravenne et la Sicile se marquent aussi dans la decision du stratège de Sicile, Théodore (710-711) dorganiser une expédition contre Ravenne car les troupes latines qui y étaient stationnées avaient aidé le pape Serge Ier qui avait pris position contre Justinien II dans la controverse née du concile Quinisexte. Il sagissait aussi de punir certains Ravennates qui avaient participé au renversement de Justinien II à Constantinople en 695.

12 S. Cosentino, « I viri honesti (οἱ αἰδέσιμοι ἄνδρες) nellItalia tardoantica e bizantina », in Bizantinistica. Rivista di Studi Bizantini e Slavi, 2-1, 1999, p. 13-50 ; Id., Storia dellItalia bizantina, p. 113-124 ; Id., « Antroponimia, politica e società nellEsarcato in età bizantina e post-bizantina », dans Lhéritage byzantin en Italie, viiie-xiie siècle. II, Les cadres juridiques et sociaux et les institutions publiques, éd. J.-M. Martin, A. Peters-Custot et V. Prigent, Rome (Collection de lÉcole française de Rome, 461), 2012, p. 173-185.

13 G. Gorini, « Aspetti e problemi di numismatica nel “Breviarium” », Quaderni Storici, 148-149, 1985, p. 63-79.

14 E. A. Arslan, « La zecca e la circolazione monetale », Ravenna, da Capitale Imperiale a Capitale Esarcale, Atti del XVII Congresso Internazionale di studio sullalto medioevo, Ravenna 6-12 giugno 2004, Spolète, 2005, p. 191-236, nous offre lexposé densemble le plus récent.

15 C. Morrisson, « Byzantine Money: Its Production and Circulation », The Economic History of Byzantium: From the Seventh through the Fifteenth Century, ed. A. E. Laiou, Washington DC (Dumbarton Oaks Studies, 39), 2002, p. 909-966, avec les sources.

16 Leur identification nest pas sans poser problème et W. Hahn a proposé dattribuer à la Sicile un groupe de solidi « pseudo-ravennates » présents notamment dans le trésor de Monte Judica (prov. de Catane). Dans MIBE, il laisse à Ravenne le solidus MIB 37 en le comparant au follis MIB 233 (p. 50) mais attribue à la Sicile deux types de solidus stylistiquement proches (MIBE V37 et NV37), ainsi que les semisses 39-40 et tremisses 41 (p. 47-48 et pl. 15).

17 Voir G. Gorini, « La collezione di monete doro della Società Istriana di Archeologia e Storia Patria », Atti e Memorie della Società Istriana di Archeologia, 74, 1974, p. 97-194, ainsi que le trésor dAldrans, près dInnsbruck (W. Hahn, A. Luegmeyer, Der langobardenzeitliche Münzschatzfund von Aldrans in Tirol, Vienne [Veröffentlichungen des Instituts für Numismatik, 1], 1992) ; trouvailles au nord des Alpes analysées dans Byzantine Coins in Central Europe between the 5th and 10th Century, éd. M. Wołoszyn, Cracovie, 2009. Hahn attribue labondance des frappes dor à Ravenne, comme à Rome, sous le règne de Maurice au paiement des tributs (MIBEC, p. 50). Sur ces tributs aux Francs et les trouvailles monétaires qui peuvent leur être associées, voir J. Drauschke, « Byzantinische Münzen des ausgehenden 5. bis beginnenden 8. Jahrhunderts in den östlichen Regionen des Merowingerreiches », Byzantine Coins, p. 279-323.

18 W. A. Oddy, « The Debasement of the Provincial Byzantine Gold Coinage from the Seventh to the Ninth Century », Studies in Early Byzantine Gold Coinage, éd. W. Hahn, W. E. Metcalf, New York (Numismatic Studies, 17), 1988, p. 135-142.

19 V. Prigent, « Un confesseur de mauvaise foi. Notes sur les exactions financières de lempereur Léon III en Italie du Sud », dans ce volume, p. 279-304.

20 Analogue à ce que lon peut observer dans lenclave byzantine dEspagne, voir P. Bartlett, C. Morrisson, W. A. Oddy, « The Byzantine Gold Coinage of Spania (Justinian I to Heraclius) », Revue numismatique, 167, 2011, p. 351-401.

21 Sur les implications numismatiques de ce terme, voir F. Carlà, « Il sistema monetario tardoantico: spunti per una revisione », Annali Istituto Italiano di Numismatica, 53, 2007, p. 155-218, et aussi A. Saccocci, « Una storia senza fine: le monete di conto in Italia durate lalto medioevo », Annali dellIstituto Italiano di Numismatica, 54, 2009, p. 37-75 ; « Tra antichità e medioevo: aspetti giuridici ed economici della monetazione longobarda », LVIII secolo: un secolo inquieto (Atti del Convegno Internazionale di Storia dell Arte, Cividale, 4-7 dicembre 2008), éd. V. Pace, Cividale del Friuli, 2010, p. 31-42.

22 B. Callegher, « Osservazioni sulla monetazione longobarda a margine di Aurei longobardi. La collezione numismatica della Fondazione CRUP », Forum Iulii, 32, 2008, p. 65-74 ; E. A. Arslan, « I documenti monetari e paramonetari », La collina di San Mauro a Cividale del Friuli. Dalla necropoli longobarda alla chiesetta basso medievale, éd. I. Ahumada Silva, Florence, 2010, p. 175-202 ; « I primi decenni di presenza dei Longobardi in Italia: la documentazione numismatica », Forum Iulii, 34, 2010, p. 157-192.

23 Pour Luni, en particulier, voir L. M. Bertino, « La monetazione tardoantica e altomedievale nel Levante Ligure », dans Roma e la Liguria Maritima: secoli IV-X. La capitale cristiana e una regione di confine, Gênes-Bordighera, 2003, p. 127-136 ; pour S. Antonino di Perti, voir E. A. Arslan (avec la coll. de F. Ferretti et G. Murialdo), « I reperti numismatici greci, romani e bizantini. Considerazioni sulla circolazione monetale protobizantina a S. Antonino », S. Antonino: un insediamento fortificato nella Liguria bizantina, éd. T. Mannoni, G. Murialdo, Bordighera, 2001, p. 233-238, 239-254. V. Prigent a présenté les résultats de son enquête sur la circulation monétaire autour de la mer Tyrrhénienne au viie siècle au colloque dOxford, The Economy of the Western Mediterranean in the Seventh Century, 12-13 mars 2011 (« Production and Circulation of Coins along the Tyrrhenian Sea during the 7th Century »).

24 Après les études de J. Werner, « Die archäologischen Zeugnisse der Goten in Südrussland, Ungarn, Italien und Spanien », I Goti in Occidente. Problemi, Spolète (Settimane di Studio del Centro Italiano di Studi sullAlto Medioevo, 3), 1956, p. 127-130 ; « Fernhandel und naturalwirtschaft im östlichen Merowingerreich nach archäologischen und numismatischen Zeugnissen », Moneta e scambi nellalto medioevo, Spolète (Settimane di Studio del Centro Italiano di Studi sullAlto Medioevo, 8), 1961, p. 531-618 ; une mise à jour pour le Piémont et louest de lItalie dans E. A. Arslan: « Problemi di circolazione monetaria », Piemonte dal V al VIII secolo. Archeologia in Piemonte. III, Il Medioevo, éd. L. Mercando, E. Micheletto, Turin, 1998, p. 289-307. Pour le barbaricum: Drauschke, « Byzantinische Münzen ». Les fouilles de Comacchio montrent aussi quil ny a pas frontière mais échanges entre territoire « byzantin » et territoire lombard : Gelichi, Local and Interregional Exchanges, et Negrelli, « Towards a Definition of Early Medieval Pottery ».

25 Voir E. et E. Baravelli, Monete bizantine in bronzo della Zecca di Ravenna, Cesena, 2006 ; E. Ranieri, La monetazione di Ravenna antica, Bologne, 2006.

26 Voir la mise à jour périodique sur le site www.ermannoarslan.eu, s.v. Repertorio.

27 M. Asolati, Praestantia Nummorum. Temi e note di numismatica tardo antica e alto medievale, Padoue, 2012, p. 321-338 : « Nuove attestazioni di età bizantina dalla laguna di Venezia (VI-XII secc.) ».

28 Ainsi Villa Clelia (Imola), voir E. Ercolani Cocchi, « La circolazione monetale tardo antica e alto medievale dagli scavi di Villa Clelia », Studi Romagnoli, 39, 1978, p. 394-399 ; Vérone, voir A. Arzone, « Le monete », dans Larea del Capitolium di Verona. Ricerche storiche e archeologiche, éd. G. Cavalieri Manasse, Vérone, 2008, p. 531-582 et pour dautres sites voir www.ermannoarslan.eu, s.v. Repertorio.

29 E.g. Triton, IX, January 10-11, 2006, nn.1624 (decanummium Maurice), 1628-1631 (decanummia Héraclius), 1637 (follis Constans II), 1639 (follis Constantin IV), 1652 (follis Justinien II), 1655 (follis Anastase II).

30 Selon la méthode proposée par C. Morrisson, par exemple dans Ead., « Coin Finds in Vandal and Byzantine Carthage: A Provisional Assessment », The Circus and a Byzantine Cemetery at Carthage, I, éd. J. H. Humphrey, Ann Arbor, 1988, p. 423-443, et adoptée pour la Sicile par V. Prigent, « La circulation monétaire en Sicile (vie-viie siècle) », The Insular System of Early Byzantine Mediterranean, éd. E. Zanini, Oxford (BAR Int. Ser. 2523), 2013, p. 139-160.

31 Sur le phénomène de la résidualité et de cette survivance des AE4 tardo-romains en général, voir A. Rovelli, « Numismatics and Archaeology in Rome: The Finds from the Basilica Hilariana », Proceedings of the 14. International Numismatic Congress, éd. N. Holmes, Glasgow, 2009, p. 983-990 ; A. Saccocci, « Monete romane in constesti archeologici di età medievale in Italia », Numismatica e Antichità Classiche. Quaderni Ticinesi, 26, 1997, p. 385-405 ; L. Saguì, A. Rovelli, « Residualità, non residualità, continuità di circolazione. Alcuni esempi dalla Crypta Balbi », I materiali residui nello scavo archeologico. Testi preliminari e Atti della tavola rotonda, Roma 16 marzo 1996, Rome, 1998, p. 173-195.

32 Où ce rapport est assez bien établi à partir de la métrologie, des textes et des documents darchive ; C. Zuckerman, Du village à lempire. Autour du registre fiscal dAphroditô (525/526), Paris (Centre de recherche dhistoire et civilisation de Byzance. Monographies, 16), 2004.

33 MIBE, p. 56-71.

34 Cette quantité impressionnante peut être appréhendée à partir du témoignage des trésors et des monnaies de fouilles dans de nombreuses publications dont H. C. Noeske, Münzfunde aus Ägypten. I, Die Münzfunde des ägyptischen Pilgerzentrums Abu Mina und die Vergleichsfunde aus den Dioecesen Aegyptus und Oriens vom 4.-8. Jh. n. Chr. Prolegomena zu einer Geschichte des spätrömischen Münzumlaufs in Ägypten und Syrien, I–III, Berlin (Studien zu Fundmünzen der Antike), 2000 ; H. Gitler, D. Weisburd, « Coin Finds from Villages in Palestine during the Late Roman and Byzantine Periods (A.D. 383-696/697): A Quantitative Examination of Monetary Distributions », Les Villages dans lEmpire byzantin (ive-xve siècle), éd. J. Lefort, C. Morrisson et J.-P. Sodini, Paris (Réalités Byzantines, 11), 2005, p. 539-552 ; E. Oberländer-Târnoveanu, « Les échanges dans le monde rural byzantin de lest des Balkans », Les villages, p. 381-401, fig. 4 ; C. Morrisson, V. Ivanišević, « Les émissions des vie-viie siècles et leur circulation dans les Balkans », Les Trésors monétaires byzantins des Balkans et dAsie Mineure (491-713), éd. C. Morrisson, V. Popović, V. Ivanišević, Paris (Réalités Byzantines, 13), 2006, p. 41-71, fig. 9. Le temps nous a manqué pour ajouter aux données de Kalenderhane celles des fouilles de Sarachane.

35 Voir la carte de diffusion donnée par E. Cirelli, « Ravenna e il commercio nellAdriatico in età tardoantica », Felix Ravenna. La croce, la spada, la vela: lalto Adriatico fra V e VI secolo, éd. A. Augenti, C. Bertelli, Milan, 2007, p. 45-50, fig. p. 47.

36 M. F. Hendy, « The Coins », dans R. Harrison (éd.), Excavations at Sarachane in Istanbul, Princeton, 1986, p. 278-373.

37 Noeske, Münzfunde.

38 Gitler, Weisburd, « Coin Finds from Villages in Palestine » ; G. Bijovsky, Gold Coin and Small Change: Monetary Circulation in Fifth-Seventh Century Byzantine Palestine, Trieste, 2013, passim.

39 E. Oberländer-Târnoveanu, « Monede bizantine din secolele VII-X discoperite in nordul Dobrogei », Studii si Cercetari de Numismatice, 7, 1980, p. 163-165 ; Morrisson et Ivanišević, « Les émissions des vie-viie siècles ».

40 Bien que les émissions byzantines en Italie sinsèrent dans le système monétaire de lEmpire et que la majorité des monnaies de bronze frappées dans les provinces orientales aient été pourvues dune marque datelier, labsence ce telles marques sur la monnaie divisionnaire de la péninsule pourrait sexpliquer par lexistence dune métrologie et dun système de compte communs à la région, qui rendaient inutile ou à tout le moins non indispensable la mention de latelier (Rome ou Ravenne).

41 W. Wroth, Catalogue of the Vandals, Ostrogoths and Lombard etc. in the British Museum, Londres, 1911, p. 80-81 (Matasuntha) ; C. Morrisson, Catalogue des monnaies byzantines de la Bibliothèque Nationale, I, Paris, 1970, 4/It/Ae/01, p. 114 (Justinien), MIBE 235 (Justinien).

42 B. Callegher, « Da Ravenna alla Sicilia. Da Giustiniano a Giustino II: alcune considerazioni sul decanummo MIB 238 », Νέα Ῥώμη. Rivista di ricerche bizantinistiche, 1, 2004, p. 101-117.

43 MIBE, p. 72-73.

44 Marque CON : MIBE 242 follis datés de lan XIIII et 243, demi-folles datés XIIII et XVI ; MIBE 95 follis daté XXX.

45 Marque P : MIBE 98, 97 demi-folles datés indiction 2 ou an 26 ; MIBE 101 : dékanoummia datés 26 (552).

46 Marque NI : MIBE 116, demi-follis daté XXVI.

47 En ce sens la date XXIV qui figure sur les dékanoummia MIBE 99-100, 1022 est particulièrement éclairante.

48 Voir MIBE 97, 116a, 101a-b, 102.

49 Procope, BG, III.39 ; IV. 21-23, 27-29.

50 Arslan, « I documenti monetari e paramonetari », p. 176-178.

51 Pour lattribution à Salone : A. R. Bellinger, Catalogue of the Byzantine Coins in the Dumbarton Oaks Collection, I, Washinton, 1966, p. 187, nos 358-361 ; Hendy, Studies, p. 384, 405. Voir aussi B. Callegher, « Emissioni in rame depoca giustinianea in area adriatica. Il ruolo di Salona », Atti e Memorie della Deputazione di Storia Patria per le Marche, 109, 2011, p. 81-123, avec le rappel des textes de Procope (voir n. 1, ci-dessus) sur la concentration des troupes et leur hivernage à Salone en 551, puis lenvoi de Narsès à Salone et en Dalmatie en 552 et la nécessité de « montants considérables » pour faire front à toutes les nécessités de la guerre et sacquitter des versements impayés dus aux soldats de larmée dItalie dont un certain nombre avait déserté, passant à Totila.

52 Callegher, « Emissioni in rame ».

53 Même si une monnaie de Ravenne trouvée en fouille est conservée dans la collection de lIsrael Antiquities Authority.

54 Callegher, « Emissioni in rame ».

55 En létat actuel de notre enquête sur le monnayage de Ravenne et sa diffusion, nous navons rencontré sur 69 ex. de Justinien, que 13 folles datés des années 34 et 37.

56 B. Callegher, « La riforma della moneta di rame del 538 (Giustiniano I) e il ruolo della c.d. legge di Gresham », I ritrovamenti monetali e la legge di Gresham. Atti del III Congresso Internazionale di Numismatica e di Storia Monetari, Padova 28-29 ottobre 2005, éd. M. Asolati, G. Gorini, Padoue, 2006, p. 129-154. Voir en dernier lieu A. Gândila, « Heavy Money, Weightier Problems: The Justinianic Reform of 538 and its Economic Consequences », Revue numismatique, 169, 2012, p. 363-402.

57 Justin II émet à Rome des dékanoummia et des pentanoummia, à Ravenne des pentanoummia seulement. De Tibère II on ne connaît que des dékanoummia à Ravenne.

58 Jusquà maintenant on saccordait à attribuer les monnaies de Salone au seul Justinien. Cependant il faut prolonger leur émission sous le règne suivant puisquil existe un exemplaire sur lequel on lit clairement D N IVSTINVS ; il est publié dans Callegher, « Emissioni in rame », p. 106. Voir ci-dessous, p. 272, fig. 7.

59 V. Prigent, « Notes sur lévolution de ladministration byzantine en Adriatique (viiie-ixe siècle) », Mélanges de lÉcole Française de Rome. Moyen Âge, 120-2, 2008, p. 393-417, cite les contributions réunies dans A. Carile (dir.), Storia di Ravenna. II, 2, Dalletà bizantina alletà ottoniana, territorio, economia e società, Ravenne, 1992, les orientations bibliographiques récentes dans Cosentino, Storia dellItalia Bizantina, p. 455-461 et V. Prigent, « Une note sur ladministration de lexarchat de Ravenne », dans Νέα Ῥώμη. Rivista di ricerche bizantinistiche, 2, 2005 (= Ἀμπελόκηπιον, Studi di amici e colleghi in onore di Vera von Falkenhausen, éd. S. Lucà), p. 79-89.

60 La circolazione delle ceramiche nellAdriatico tra tarda Antichità e Altomedioevo. Atti del convegno, Venezia 2004, éd. S. Gelichi, C. Negrelli, Mantoue, 2007 ; S. Gelichi, C. Negrelli, « Ceramiche e circolazione delle merci nellAdriatico tra VII e X secolo », Actas del VIII Congreso Internacional de Ceramica Medieval, Ciudad Real, Asociacion Española de Arqueologia 2006, Ciudad Real-Almagro, 2009, p. 49-62.

61 Pour une enquête sur les noms de personnes et les fonctions attestées dans les sources écrites et par les sceaux de la région de Ravenne, voir Prigent, « Une note sur ladministration ».

62 Sur lintérieur de lAsie Mineure, voir S. Métivier, V. Prigent, « La circulation monétaire dans la Cappadoce byzantine, daprès les collections des Musées de Kayseri et de Niğde », Travaux et Mémoires, 16, 2010 (= Mélanges Cécile Morrisson), p. 577-618 ; où la « grande brèche », comme à Amasée, sétend du début du règne dHéraclius jusquà celui de Basile II et amène les auteurs à considérer la résistance dAmorium aux viiie-ixe siècles mise en lumière par C. Lightfoot comme une exception due à sa fonction de capitale du thème des Anatoliques.

63 Cosentino, Storia dellItalia bizantina, p. 37-38.

64 Ibid., p. 183-187, 189-193.

65 Le second dentre nous a commencé cette recherche sur le modèle de létude exemplaire menée par F. Füeg sur la monnaie de Constantinople.

66 Cirelli, « Ravenna e il commercio nellAdriatico » ; La circolazione delle merci nellAdriatico, éd. Gelichi, Negrelli ; Negrelli, « Towards a Definition of Early Medieval Pottery ». Ce contraste parle de lui-même et illustre la spécificité du cas de Ravenne malgré labsence de telles divergences entre monnaies et céramiques dans dautres régions de lEmpire.

67 P. Grierson, Medieval European Coinage, I, Cambridge 1986, p. 64-65.

68 Voir linterprétation proposée par V. Prigent des mesures de Léon III : la hausse dun tiers que lui reproche Théophane était en fait destinée à compenser la dévaluation de lor sicilien par rapport à celui de Constantinople (voir dans ce volume : « Un confesseur de mauvaise foi », p. 279-304).

69 Je remercie la Dr.ssa Claudia Giuliani, directrice de la Biblioteca Classense à Ravenne, et le Dr. Andrea Gariboldi pour mavoir permis de consulter les séries byzantines de la Collection des Camaldules, dont les Archives confirment quelles proviennent bien du territoire de Ravenne et de celui de Classe.

70 La collection numismatique du Musée de Zagreb conserve cinq autres dékanoummia du même type qui pourraient être de provenance locale, bien que lon manque de preuve documentaire à cet égard. Voir Mirnik, Šemrov, « Byzantine Coins », n. 136-138, 140-141.

71 La provenance locale nest pas assurée mais est signalée ici en raison de leur nombre significatif.