Résumé : La documentation écrite d’époque byzantine susceptible de donner accès à la connaissance de l’organisation rurale et agricole de la Calabre méridionale étant limitée, il est tentant de s’en remettre aux sources normandes, en particulier à ces inventaires nominatifs d’hommes recensés et/ou donnés par l’autorité publique appelés plateae (jarâ’id arabes ou arabo-grecques, katonoma de la Calabre hellénophone). Il convient pour cela de s’assurer qu’une continuité minimale existe entre périodes byzantine et normande, dans les statuts des hommes recensés comme dans les caractères formels de la documentation. L’enquête ne peut que générer des hypothèses, en raison des lacunes documentaires. L’analyse du parallèle sicilien montre les limites d’une transposition de l’interprétation des jarâ’id sur le cas calabrais. Pourtant, il existe une unité entre jarâ’id et katonoma, issue à la fois de l’origine de ces inventaires, l’autorité publique, comme des buts, le contrôle du territoire, la fixation des hommes et le prélèvement des charges publiques. Ainsi, les sources de la Calabre normande permettent d’éclairer le statut des parèques byzantins grâce à la permanence des principes fiscaux qui concernent les paysans calabrais, entre la domination byzantine et les débuts de l’époque normande.